L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 15 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 04 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/930ns0mw55/
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Iere Année N°. 53. S cents (lO Centimes) mardi is Décembre 19*4 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Beige est notre nom de Famille Toutes les lettres doivent être adressées au bureau d£ rédaction : au oureau VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chauibry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 177S. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation 1 Etranger fi. 2.00 „ „ i Les marchands deBerlin Le nombre est bien restreint de ceux qui liront in extenso les documents diplomatiques, les pièces rèlatives aux négociations qui ont précédé la guerre. Tout cela forme des volumes. Il est cependant indispensable que, dans l'intérêt de la vérité, le public prenne connaissance du plus grand nombre possible d'écrits authentiques. L'Allemagne se garde bien de mettre sous les yeux de tous les pièces qui permettent déjuger en toute impartialité: elle préfère livrer à la publicité des documents accompagnés de commentaires, ce qui est après tout faire injure à ceux à qui l'on s'adresse-L'attitude des autres puissances est bien significative: rien n'est caché, tout est livré aux investigations de l'opinion publique. C'est de l'honnêteté tout simplement. Le marché honteux offert cyniquement à la Belgique par le gouvernement allemand est connu du monde entier. Ce n'est pas cependant un cas unique. Jugeant les autres à son aune l'Allemagne a proposé en effet d'autres marchés. C'est un système chez elle. Tout se paie, se disent les marchands de Berlin. Ils savent maintenant qu'il ne suffit pas d'y mettre le prix. L'Angleterre, comme la Belgique, le leur a admirablement fait sentir. Le 29 juillet 1914, sir E. Goschen, ambassadeur de Grande-Bretagne à Berlin, écrit à sir Edward Grey : „Ceci dit, il (le chancelier) continua la I,,conversation en offrant une forte enchère „pour s'assurer la neutralité britannique. Il „me dit que, selon sa conception du principe ,essentiel de la politique britannique, la ^Grande-Bretagne ne consentirait jamais à „se tenir à l'écart de façon à laisser écraser la ,France dans un conflit qui pourrait avoir „lieu. Là, cependant, n'était pas le but de ,1'Allemagne. Si la neutralité de la Grand-,Bretagne était assurée, son gouvernement t,recevrait toutes le s assurances que le ;,gouvernement impérial n'avait pour but „aucune acquisition territoriale au détriment de la France, en supposant que la „guerre s'en suivit et qu'elle se terminât à ,,1'avantage de l'Allemagne". En plus de la „fort© enchère" il y avait dans cette déclaration une restriction mentale. La suite de la lettre de sir Goschen la fait ressortir: „J'ai posé à son Excellence une question „au sujet des colonies françaises. Il me ^répondit qu'il ne pouvait s'engager d'une ,,manière semblable à cet égard." Ceci montre une fois de plus que malgré jes déclarations solennelles du kaiser et du chancelier le 4 août l'Allemagne entreprenait une guerre de conquête et voulait tout au moins mettre la main sur les colonieg françaises. Vraiment ça lui a réussi! La réponse de l'Angleterre fut aussi fière et aussi cinglante que la proposition était basse et louche. Le 30 juillet sir Edward Grey écrivait. „Le gouvernement de Sa Majesté ne peut „accueillir un seul instant la proposition du ^chancelier de s'engager à rester neutres dans „de telles conditions. Ce qu'il nous demande en effet, o'est de nous engagera rester à l'écart, „en attendant qu'on saisît des colonies „françaises et que la France fût battue, „pourvu que l'Allemagne ne prenne pas „de territoire français, exception faite des ),colonies. „Au point de vue matériel, une telle »,proposition est inacceptable, car la France, ,sans qu'on lui enlevât de territoire en ^Europe, pourrait être écrasée au point de f,perdre sa position de grande puissance et „de se trouver désormais subordonnée à la «politique allemande. En général, tout „ceci à part, ce serait une honte pour noies }tque de passer ce marché avec l'Allemagne ,,aux dépens de la France, une honte de laquelle la bonne renommée de ce pays ne •JW remettrait jamais. „Le chancelier nous demande en outçe „de- marchander toutes les obligations ou ,,intérêts que nous pouvons avoir dans la ,,neutralité de la Belgique. Nous ne saurions „en aucune façon accueillir «e marché non „plus." Marchander est déjà bien, mais nous ne serions pas étonnés d'apprendre que le terme anglais soit plutôt synonyme de „bazarder'\ Si les Allemands ont senti l'affront on comprend la raison pour laquelle ils en veulent aux Anglais. La Force et la Ruse apparaissent bien misérables à côté de la grandeur morale. Dr. Terwagne, Député belge. Pour la St. ljicolas et la Noël de nos soldats. Cette fois, c'est bien définitif. Nous nous voyons obligés, quoiqu'il nous en coûte, de clôturer notre liste. Nous irons, aujourd liui même, trouver Monsieur le baron I allon, Ministre de Belgique à la Haye, afin d'aviser aux moyens les plus utiles de faire pervenir les dons de nos lecteurs aux braves qui continuent à moissoner des lauriers sur le front. Nous rendrons compte du résultat de cette démarche. _non Total des 12 listes précéd. 1330.7o fr. + 1072.92 fl. De la part de Mme Vve Arens de Bruxelles 10.00 fr. M. H. Elebaers 10.00 ,, M. E. Everaert, act. à1 Baarle-Nassau, pour la Noël de nos héroïques soldats 5.00 „ Pour que Dieu protège nos braves soldats, Abbé X 1.00 fl. Leve België ! Willy en Marie-José uit Dordrecht 5.00 fr. M. et Mme Henri Galliaert, pour nos petits mais héroïques soldats 2.00 „ Collecte faite au camp Harderwijk: Bar. 8, 26.40 fr., id. 9, 49.12 fr., id. 10, 13.80 fr., id. 11, 4.35 fr., id. 12, 23.83 fr., id. 13, 12.49 fr., id. 14, 10.30 fr., id. 15, 23.91 fr., id. 24, 29.02 fr., id. 27, 1.61 fr., id. 28, 10.46 fr., id. 30, 11.30 fr., id. 37, 3.67 fr., id. 40, 20.67 fr., id. 41, 6.88 fr., id. 43, 19.69 fr., id. 45, 0.50 fr 268.00 fr. Pour la Noël des enfants pauvres d'Anvers. Lappel de notre conseur Jane a éveillé ici, l'êcho charitable qui fut toujours l'honneur de nos compatriotes. On songe aux petiots, privés de joie, privés souvent du nécessaire même, car les temps sont durs,^ et eux, les innocents, en pâtissent plus peut-être que n'importe qui. On compatit à leur misère et, ce qui vaut mieux, on apporte son obole afin de la soulager un peu. Nous ne pouvons qque remercier ceux qui, malgré les difficultés de l'heure, n'oublient pas les devoirs sacres de l'humanité. Total de la liste précéd 20.00 fr. + 2.50 fl. De la part de Mme Vve « Arens Bruxelles 5.00 fr. M. H. Elebaers 10.00 „ M. Lededoff d'Anvers 250 fl. Pour la Noël des enfants pauvres de notre bonne ville d'Anvers Mr. A. Van der Elst 10.00 fr. Aux employés du chemin de fer. Sur la foi d'une agence nous avons enregistré dimanche une dépêche disant que les employés du chemin de fer belge étaient obligés d'accepter l'offre d'aller travailler en Angleterre. Nous sommes heureux de pouvoir insérer aujourd'hui le démenti officiel que voici : Contrairement à ce qui a été dit dans ,,l'Echo Belge'' du 13 et, les adhésions à l'offre du Gouvernement anglais d'utiliser les employés belges dans les compagnies de chemin de fer anglaises sont absolument facultatives. tiul ne peut y être forcé et il est . inexact que celui qui ne répondra pas à l'appel de VAngleterre ne touchera plus d'appointements de l'administration des chemins de fer belges. Boosendaal, te 13 déctmbre 191J{. Le comité officiel de l'administration: E. BU BEN S. J. MORE AU. Payement des employés de l'adm. des chemins de fer belges. AVIS. Le jeudi 17 décembre 1914, à 10 h. 30, aura lieu à Apeldoorn le paiement des agents des chemins de fer de l'Etat belge. On paiera notamment: lo. salaires aux civriers pour les mois •d'octobre et précédents ; 2o. traitements des fonctionnaires, employés et commissionnés pour le mois de novembre ; 3o. pensions aux veuves et ouvriers pour le mois d'octobre. Le paiement des salaires aux ouvriers pour le mois de novembre aura lieu ultérieurement. Pour être payés à Apeldoorn le3 ayants droit doivent justifier qu'ils résident dans une des communes suivantes: Apeldoorn, Kampen, Eibergen, Zwolle,. Raalte, Hellendoorn, Almelo, Oldenzaal, Enschede, Hengelo, Deventer, Zutphen, Dieren, Velp, Roosendael (Velp), Ede, Wageningen, Veenendael, Renkum, Beek-bergen, Doetinchem, Borculo et communes limitrophes. Au nom du comité: Le président, J. VAÏÏ VLASSELAER. Le secrétaire, DANCKAERS. En Belgique. A Bruxelles. L'engagement imposé aux gardes-civiques de la capitale diffère notablement de celui que les autorités allemandes ont exigé à Anvers. Voici textuellement la formule que les soldats-citoyens ont dû signer: „Je soussigné m'engage sous serment à ne plus porter les armes contre l'Allemagne et à me présenter chaque mercredi à l'autorité allemande pour me tenir à sa' disposition". Un grand nombre de gardes, refusant de signer un engagement déshonorant, passent chaque jour la frontière malgré la sévérité des soldats allemands. Mais la plupart des officiers se sont empressés (c'est le terme de notre correspondant) de se conformer aux désirs de l'autorité allemande, à l'exception toutefois de quelques hommes d'honneur. Figureraient en tête de liste, le général Wauters, ex-officier de l'armée et haut-fonctionnaire au ministère de l'intérieur, chef de la garde de Bruxelles, les colonels Berckmans et Ruttiens. Ces trois noms volent de bouche en bouche et nous serions très heureux de pouvoir démentir, une fois pour toutes, cette nouvelle pour autant qu'elle soit controuvée! Nos colonnes seront toujours ouvertes aux explications que ces officiers seront peut- être désireux de nous faire parvenir .... * * * Le Palais des Académies est devenu une ambulance. « * * Les Postes allemandes ('direction générale) sont installées au Ministère des chemins de fer, ruo de Louvain No. 17. Le même bâtiment abrite le gouverneur militaire du Brabant et les nombreux gratte-papier composant 6a suite. » » * Mercredi et jeudi, des troupes allemandes et autrichiennes : infanterie % cavalerie et artillerie, dont l'aspect était lamentable, se sont embarquées à la gare de Schaerbeek. Elles revenaient de l'Yser et n'avaient pas l'air de vainqueurs il s'en faut de beaucoup ! Harrassés, les traits fatigués, les hommes demeuraient silencieux, lueurs uniformes souillés ne nous rappelaient qu'à titre de souvenir leur impeccable tenut du début, lorsqu'ils traversèrent Bruxelles, en conquérants. Quel changement en quelques mois! Plus de fleurs aux wagons, plus d'ecriteaux . ,Nach Petersburg". Ces hommes donnaient l'impression de la démoralisation la plus complète. Seuls les officiers n'avaient rien perdu de leur attitude hautaine et fière. La vue de cet embarquement a été un réconfort pour la population bruxelloise. Nous avons sous les yeux dit ,,Le XXe Siècle" une lettre écrite par la femme d'un officier allemand, en garnison à Bruxelles, à son mari. Extrayons-en cette phrase: ,,En Prusse orientale, les Russes ont brûlé un village en criant: ,,Louvain 1 Louvain 1" Qu'est-oe que cela veut dire?" Que voulez-vous ? C'est jeune...* Ça ne sait pas. » * * Des' informations de Bruxelles nous apprennent que la Kommandantur a transféré le service des passe-ports dans les bureaux de la Cour des Comptes, place Royale. . Il paraît que le ,,personnage" qui est préposé à la délivrance des passe-ports est le tenancier de la Taverne Charles, rue de l'Evê-que. Lorsque la guerre éclata, ce cafetier fit enlever de sa devanture toutes les indications allemandes et baptisa son établissement du nom de Taverne Liégeoise.... Mais, dès l'arrivée des Prussiens à Bruxelles, l'ancienne enseigne et les ,, Mnnchner Burgerbrau" reparurent. : Co cafetier est, d'ailleurs, enrôlé dans l'armée ' allemande et se vante d'avoir été plusieurs fois au feu contre les Belges. Son ton rogue j et son insolence sont aujourd'hui sans égales. Ce mastroquet dispose en quelque manière du sort des gens. 1 N'est-ce pas odieux?.... Heureusement, un jour viendra qui tout paiera. Actuellement, nous dit-on, on refuse les passe-ports pour la Hollande à tout Belge, quel que soit son âge et son sexe, et les consignes sont sévères à la frontière. Sur les routes et même dans les champs, des postes de vieux | landsturmiens sont placés à courte distance , l'un de l'autre. Un sujet anglais a été arrêté, il y a quelques j jours, sur la route de Gand à Selzaete et on 1 ignore ce qu'il est devenu. A A m vers. ' Les Allemands ont pris possession de l'hôtel du gouvernement provincial Marché aux Sou-: liers, des hôtels Saint-Antoine et Vanden | Abeele, (place Verte), des hôtels du baron Osy, délia Faille-Geelhand, de Prêt Roose de , Calesberg et de Bossc.haert de Bouwel, rue de l'Hôpital, ainsi que du Grand Hôtel. Ils se sont décidés à quitter l'hôtel du baron i von Ohlendorff. Quant au Hansa Huis, de von | Mallinckrodt, il est habité par une division de ■ marins. Mercredi, à la caserne Falcon, une rixe sanglante a éclaté entre soldats prussiens et hommes de la landsturm bavaroise. Lorsque la garde put séparer les combattants, on releva cinq morts et six blessés. Des ordres formels ont été donnés aux soldats de ne parler, en ville, de cette bataille. Mais quelques-uns n'ont pas g/irdé le silence évidemment! L'accès de la caserne est formellement interdit.m * ,,La Métropole" rectifie l'information qu'elle avait donnée (et que nous avions reproduite) au sujet de la firme Mund et Fester, qui est belge! M. Fester est une des personnalités les plus estimables du monde anversois. Sa philanthropie et sa générosité sont proverbiales # A .* j Les ,,Antwerpsche Tijdingen" continuent leur cahipagno prussopiiile, avec un élan qu'aucune considération n'arrête. Voici la traduction d'un entrefilet paru dernièrement: Une belle prison. — Nous avons eu l'occasion d'admirer, à l'hôtel de Schilde, au Kipdorp, les salles où l'honorable propriétaire, le baron van de Werve et de Schilde, ainsi que MM. le bourgmestre, les échevins et d'autres personnes ont été prisonnie<rs( ?) comme otages des Allemands. Nous mettons l'angoisse à part, mais vraiment, dans une ,,prison" aussi superbe, aussi riche et aussi bien meublée, on pourrait soutenir longtemps sa captivité et nous comprenons d'autant mieux, ainsi que l'écrivit l'honorable sénateur Van Peborgh qui, lui aussi, ,,passa une petite nuit" (het naohtje doorbracht) en cet endroit, qu'aucun des otages ne s'y soit mal trouvé. Non, personne ne se plaindrait d'avoir à y demeurer quelques heures. Au contraire... (daar eenige uren te moeten zitten, integrendecl...). Nous ne dirons jamais assez notre dégoût pour les procédés de Karel Weyler, Raf Ver-hulst et consorts. • * • L' „Handelsblad van Antwerpen" publie oeci : ,,Un communiqué du Havre mande que le ministre Helleputte a quitté cette ville. Il se rendra en Angleterre et en Hollande pour y visiter les réfugiés. M. Carton de Wiant et le ministre d'Etat Van den Heuvel sont partis le 8 pour le camp d'Avours. Lundi, le ministre de la justice s'est rendu à Angers, mardi à l'école d'infanterie pour les Belges à Fontrevault, mercredi à Tours et à Blois et jeudi ai Chartres. » * * ,,La ,,Ndeuwe Gaset", qui parait sous le contrôle de la censure allemande, a dû publier un résumé du discours du chancelier. Ce journal fait suivre ce résumé d'un bref commentaire, exprimant l'espoir qu'après avoir reproduit impartialement les paroles du chancelier, on tiendra compte et l'on respectera les idées de ceux qui ne partagent pas la manière de voir de l'homme politique allemand. Mais ce commentaire est loin d'avoir l'acuité qu'une réponse, même modeste, à un tel texte, semble devoir porter en soi. Le journal appelle l'attention sur la déclaration du 4 août en rapport avec le discours précité qui tend à faire croire que la Belgique a violé elle-même sa neutralité. Nous en détachons ce passage: ,,Nous ne pouvons croire que notre ministère ait conclu une alliance avec une puissance étrangère, ne tenant plus compte de notre propre neutralité. Nous ne pouvons l'admettre, même si nous nons persuadons que le Chancelier ait été convaincu de la véracité de ses affirmations. La ,,Nieuwe Gazet" fait remarquer encore que tout le peuple belge était imprégné à tel point de l'idée que la neutralité devait être maintenue strictement, qu'aucun homme d'état n'aurait osé agir à l'encontre de cette volonté. Du reste aucun Belge n'a souhaité ni voulu la guerre. L'article qui manque de puissance pour réfuter les paroles du Chanoellier, porte la marque.des influences auxquelles il a été soumis après que la rédaction eut été obligée de publier un résumé du discours en question. * • * A l'Hôtel do Ville, au Palais de Justice, au Musée et à l'Eglise des Jésuites nichent, depuis tout temps, des douzaines de pigeons. L'autorité allemande, qui redoute tous les moyens d'espionnage, a jugé bon de s'en emparer. Mais cela ne va pas sans difficultés. De* lacets ont donc été placés aux endroits choisis par les innocents volatiles pour se disputer les miettes de pain que des mains charitables leur distribuaient tous les matins. Et l'on voit à présent de gros soldats leur faire une impitova-ble chasse et les enfermer aussitôt dans des paniers apportés à cet effet. • 41 • Que d'animaux, indépendamment des chevaux . appartenant aux différentes armées, auront trouvé la mort au cours de cotte guerre impitoyable! Qu'on se rappelle les chiens et les chats abandonnés dans les rues, à la veille du bombardement, et qui erraient, par milliers en quête de nourriture! Voici, à ce propos, un trait de fidélité que veut bien nous confier une personne habitant Berchem. Son ohien était resté à la garde d'une servante qui se sauva dès le bombardement commencé, en abandonnant la petite bête à son triste sort. Trois jours et quatre nuits, le Boby resta parmi les ruines de la maison que les obus allemands avait anéantie dès les premiers coups de canon. Une voisine lo recueillit, mais, en quête de ceux qu'il attendait, le fidèle toutou s'enfuit et se réfugia au café que son maître fréquentait. Un chat le mit bientôt en fuite et l'on perdit sa trace. Peut-être était-il parti à la découverte de ses maîtres? Toujours est-il qu'un mois après le bombardement, lorsque nos amis retournèrent à Anvers, ils trouvèrent leur B'oby, sale, maigre et méconnaissable, assis sur le tas de briques représentant ce qui restait de leur maison et attendant, en bonne petite bête, le retour de ceux qu'il aimait. A Louvain. Le professeur Maldague, le notaire Ro-berti, l'aumônier Cuyls et quelques prêtres retenus trois mois durant à Munsterlager, sont rentres à Louvain. * * * Il se publie ici un journal intitulé les ,,Petites affiches" qui a plus d'us siècle d'existence et qui reçoit les communications officielles de l'université dont les Allemands ont incendié la magnifique bibliothèque. Cet organe hebdomadaire, qui depuis l'occupation étrangère avait cessé de paraître, vient de renaître de ses cendres. Son premier numéro porte la date du 29 novembre. En tête, on y lit qu'outre les Annonces, le journal publiera les nouvelles de la guerre, lui communiquées par l'autorité allemande. On trouve en effet le premier de ces commu niqués à la page 902, rédigé en allemand, en français en flamand; ci-dessous le texte français : ,,Les troupes du Général Mackensen ont infligé de grandes pertes à la première, deuxième et en partie cinquième armée russe près de LocLz et Lowecz, ont capturé 40,000 prisonniers russes, 70 canons, 160 voitures de munition, 156 mitrailleuses et rendirent 30 canons inutilisables. Nos jeunes troupes se sont très bien conduites. Attaques russes partout repoussées. Attaque française près L'Hilaire—Soudin, pas réussie. Près d'Apremont, avance allemande. Comme nouvelles véridiques, ce n'est pas mal ! Mais ce n'est pas tout. Nous recueillons, , dans le même numéro, sous la rubrique. ,,Faits divers" la perle suivante: ,,Le duc de Mecklembourg a visité Louvain, mardi dernier. Il a été reçu à l'Hôtel de ville par le 1 bourgmestre f.f. M. Nerincx." Le journal ne dit pas si le vin d'honneur a circulé ! • « • Lu cet écriteau cloué sur la porte d'un immeuble de la ville: ,,Maison privilégiée. Pas permis d'y entrer ou de la brûler sans autorisation de la Kommandantur." « » • Des nouvelles de gardes-civiques internés à Munster-Lager (Hanovre) nous parviennent aujourd'hui. Les malheureux prisonniers, loin de parler d'un retour possible, — et dont le bruit avait coutu à Louvain aveo persistance — demandent au contraire des vêtements chauds, car ils ont quité leur domicile en costume d'été croyant devoir se rendre à l'une des casernes de la ville afin d'y prendre les ordres de l'autorité. Là ils furent faits prisonniers et embarqués à destination do Munster. Cependant, M. Nerincx, bourgmestre actuel, continue ses démarches, afin que la liberté soit rendue aux citoyens de Louvain qui ne se sont, du reste, rendus coupables d'aucun acte réprénsible. . A Gand. Les autorités militaires se sont assurées de la personne des otages dont voici ltsS noms: M.M. de Weert, échevin, Joseph Caster, conseiller communal, Copieters, sénateur, Alexandre Carlier, procureur-général, le sénateur Ligy, Camille de Bruj-ne, Verbaeys et M. Fraeys, membres du conseil, le doyen De Baets, Siffer, Verhaegen, Mechelynck, Huys hauwer et Vergauwen, députés, Léon Leirens, Georges Carels, Albert Feyerick, Eugène du Ilemptinne, industriels, Em. Steyaert, banquier et le curé Cruyt. Mais comme ces personnalités ne donnaient pas aux Allemands tous les apaisements (du ! moins, on serait tenté de le croire), ils leur ont adjoint M. Libbreclit, curé, E. Dauge, membre du conseil, Van der Linden, administrateur-inspecteur de l'Université, le savant historien j Pirenne, le baron Greiner, les professeurs Paul ' Frcdericq et Vercoullie, Alfred Claeys Bouaert, sénateur, Auguste de Breyne, industriel, et Alfred Je Lanier van Monckhoven, consul de , 1 Danemark. j Ces messieurs, à tour de rôle et dix par dix sont gardés dans l'hôtel de M. van der Haegen-, Snouck, rue des Champs. • • n I Le conseil communal a frappé d'une taxe la bière, le charbon, le pétrole et la levure. De | mombreuses protestations se sont élevées contre ' oetto taxe qui lèse autant les pauvres gens que les personnes fortunées. j j * * • ! La taxe pour les chiens de race est portée à 40 francs. On paiera dix francs pour les autres toutous. j • • • Les blessés arrivent par centaines, chaque nuit. i • « * Des aviateurs ont essayé de faire sauter les tanks à pétrole de Port-Arthur. Ils ont réussi en partie dans leur périlleuse entreprise. De là, la colère des Allemands et les otages sup- I plémentaires désignés. , A ©steracSe. Depuis trois semaines, seize cents sacs de farine de 54 kilos chacun ont été achetés à Sluis par les soins de l'administration communale d'Ostende. Lorsque cette farine eut été rassemblée, prête à être expédiée, ordre fut donné de fermer les frontières. Et depuis, il a été impossible de faire suivre la marchandise, attendue impatiemment par la population ostendaise! Vendredi, on tenta l'envoi par la voie Yzendijke—"VVatervliet—Eecloo. On se demande si les expéditeurs seront plus heureux. En supposant toutefois que la farine parvienne à destination, elle sera épuiséo rapide-mentt car îe dénuement n'est pas grand uniquement à Ostende, mais dans toutes les communes environnant la ville. Aussi bien, Ls vivres manquent ils dans la totalité des villages côtiers. A Malines. Précisons. L'articulot que nous avons publié sur le bombardement de la cathédrale de Malines, dars noire numéro du 13 cou- i rant, a trait évidemment à l'attaque aile- . mande qui précéda le siège d'Anvers. A Diest. Des nouvelles de la malheureuse ville de Diest parviennent à ,,L'Indépendance". On sait qu'à Diest et environs (ïïaelen) les vaillants Belgesx ont retenu pendant dix jours le6 soldats prussiens et que nos troupes, dans la gjorieuse bataille de Haelen, infligèrent à leurs ennemis une 6évère défaite: notre première victoire en rase cam- : pagne. La.ville de Diest fut bombardée . le 18 août. Le faubourg Schoonaerde a eu le plus à souffrir; 280 maisons furent incendiées. Des bombes tombées au centre de la. ville ont mis le feu à plusieurs édifices. ADrèa évacuation de la ville par nos j oourageux carabiniers, les Allemands ont fait leur entrée en ville réclamant bière, cigares, vin, etc. La plupart des maisons furent pillées, des citoyens fusillés dont la liste est relevée et sera portée à la connaissance de la justice. Bref, depuis, la ville \ repris un peu de son calme. Les affaires marchent tant mal que bien, la viande, pommes de terre, beurre, légumes sont très bon marché. La houille et le pain sont à des prix très élevés, mais la population a une foi inébranlable dans le succès final. Diest, qui est un centre de papeteries, n'a cessé de faire travailler, à l'exception de la bien connue maison Arkesteyn, qui a refusé de travailler pour les Prussiens. A présent tout le monde chôme, faute de matières premières. Le 25 novembre le beau-frère du Kron-prinz a visité la ville, en route pour le camp de Beverloo. H est allé à la cathédrale (magnifique chef-d'œuvre) et exigea que l'orgue joua ,,Die Wacht am Éhein" à son entrée. Une, petite garnison garde la ville tandis que journellement on entend le son du canon dans le lointain. On a journellement un tram pour Bruxelles et le retour ne peut s'effectuer que le lendemain. Comme on le voit, la situation est des plus critiques et va s'aggraver à cause du chômage général. La question ils l'arpul. La rente belge. — Nos ministres et les Belges^ réfugiés en Hollande. — Les dépôts à la Banque Nationale. — La société coopérative de crédit. v ■La question de l'argent, soulevée déjà a- diverses reprises par r„Echo Belge", est des plus complexes. Dans de précédents articles nous nous sommes déjà occupés des détenteurs de carnets de rente belge. On sait que les intérêts échus sont payables à Paris par M.M. Rothschild et par la Banque Nouvelle, mais exclusivement à ceux qui sont en possession de leurs oou-pons. Quant aux détenteurs de carnets de rente, le cas était différent, ceux-ci ne pouvant produire de coupons. Une nouveLe qui ne manquera pas de réjouir ces derniers, dans une certaine mesure, vient de nous parvenir: les intérêts échus de leur carnet peuvent être perçus au bureau auxiliaire de la Banque nationale au Havre sur présentation du carnet par le titulaire, muni de pièces d'identité. C'est parfait... mais, car il y a un mais, c'est que le Havre n'est pas aux portes de la Hollande et que pour les Belges réfugiés ici le voyage, en ce moment de disette d'argent, devient plutôt onéreux. Pour certains, le montant des intérêts à percevoir y passe- Alors 1 Alors, il serait désirable que la Banque nationale de Belgique qui a déjà conclu une oonvention avec la Banque néerlandaise pour la question du change, en fasse également une autre avec le même établissement pour le paiement, ici, des intérêts échus aux détenteurs d'un carnet de rente belge. Il semble d'ailleurs qu'au Havre on ne se préoccupe pas assez du sort des réfugiés qui se trouvent en Hollande. La situation de ceux de nos compatriotes réfugiés en France est vraisemblablement meilleure que la nôtre, puisqu'ils résident où siège le gouvernement belge et qu'ils peuvent facilement saisir celui-ci de leur desiderata. Ici, ce n'est plus du tout la même chose. La légation belge, nos députés et les divers organismes font évidemment leur possible pour aider nos compatriotes, mais combien de leurs demandes ne restent pas sans réponse? Il serait vraiment nécessaire qu'un ou deux de nos ministres viennent faire un tour en Hollande et donnant une solution pratique aux questions multiples et complexes qu'on soumettrait. Cela faciliterait beaucoup la tâche de ceux qui se dévouent ici pour le bien commun. Et ne croyez pas que oe soit là notre avis personnel. C'est aussi celui de personnalités bien placées pour connaître les besoins les Belges résidant actuellement en Hollande.Un second point non moins intéressant i soulever est celui des dépôts fermés à la Banque nationale, ^enro de dépôt qui se pratiquait tout particulièrement à Anvers. Les renseignements qui nous sont parvenus à ce sujet nous permettent de dire que [es dits dépôts se trouvent toujours dans les îaves de la succursale de la Banque nationale à Anvers, contrairement à ce que i'aucuns pensaient, qui supposaient qu'on [es avait expédiés en Angleterre. Reste à voir si on peut les visiter pour en retirer des valeurs. Sur ce point nous ne jommes pas encore fixés. Il serait intéressant de l'être, car les valeurs retirées permettraient à leurs possesseurs de conclure un emprunt et dans cet nrdre d'idée nous ne pouvons qu'applaudir i l'initative prise par l'auteur de l'article ,Comment procurer de l'argent aux bourgeois réfugiés en Hollande" de créer une ;ociété coopérative de crédit. L'Union be1,v l'Amsterdam s'en est déià occupé© et il :ait à souhaiter que le Comité belge de L' Haye et les organismes simi'aires mettant ? eur tcur l'étude de cette int.crnfrnnto question à l'ordre d-u jour de lejurs séances.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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