L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 26 Août. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 07 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/r20rr1qs38/
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3ôme Année N°« 672 -, & cents -r -r -jr— Sa medî 2© août 191C L'ECHO BELGE l 'Union fait la Force, «Journal «jaiotidien cîw {matin |>a!*aâssatit en HoISancSe. Relae est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être aaresse<>< au bureau «le rédaction: N. Z. VOORBURGVVAL 234-240, AMSTERDAM Téléphone: 2797. Rédacteur en CheS : Gustave Jaspaers. 1 Charles Bernard, Charles Herbiei Comité de Rédaction: ^ jjené Charabry, Ensile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du iournal:N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandes. I >50 par mois. Etrangerfl.2.00 par mois A»nnnooc> I >î rontfi In lïn^iP. Rpfîln m ? 3(1 r-p ru tic *»> linnn UiePropaysnfSeléfaste Nous recevons la lettre suivante. _ „A la suite de la campagne organise* dans „Le Telegraaf", ,,1'Eclio Belge , et 1. .Bel". Dagbl.contre 1 oeuvre 1 laamschi Ôvbeuring, où, sans indication de motus l'on tente d'assigner à (!et organisme pure meut charitable, créé au profit du- peupli flamand et de prisonniers belges, des but: do politique et de propagande, les sous signes déclarent formellement et pour h dernière fois que ,,Vofcopbeurmg" s. trouve en dehors de toute lutte et de tout* politique et ne cherche qu'à soulager li misère morale et matérielle du peuple fia Suivent les signatures des membres dv comité néerlandais de ,,Volksopbeuring : S. Cr. Monseigneur H. v. d. Wetering: ihr.'inr. A. F. de Savornin Lohman, Th Th. van Welderen Baron Rengers, présidents d'honneur ; Marc. Emants, LeoMeert présidents; Prof, Dr. JuJ. Persijn, Jhr. R Groeninx van Zoelen, secrétaires : L. bi-mon'' N J. Roelfsema, trésoriers; Mevr. d Bogâert—De Sturkr de Frienisberg, Mevr. Van Sandick—Van Schilfgaarde, 0 Menten, membres du bureau: Mej. E. Baelde, Luit.-Kol. H. D. H. Bosboom, C. K Elout, conseillers. . * * * Par exemple il serait trop commode d'échapper à la discussion et à la critique s'il suffisait pour cela d'une affirmation comme on vient de lire. Rien même n'est déplaisant comme le ,,Roma locuta est quand ce n'est pas Rome qui'le prononce. Et Mgr. van de Wetering lui-meme, si grand que soit le respect que nous avons pour son caractère sacré, n'est pas Rome quand il place son nom à la suite d un texte comme celui-ci. Errare humanum est, per-severari....Je m'arrête à ,,perseverari et pour eau-s». Encore une fois nous voilions bien admettre l'entière bonne foi de la plupart des signataires hollandais de ce document et nous n'avons voulu que les mettre en garde contre une interprétation fâcheuse que leurs intentions, bonnes dans le principe, auraient pu rencontrer dans lés milieux belges. Une oeuvre de charité est un peu comme la femme de César. Elle ne peut même' pas être soupçonnée. Or, par le fait même de son existence, cette oeuvre, qui fait dou >le emploi avec le grand comité international d'assistance au peuple belge, prêta deja au soupçon. . Ce soupçon se précise singulièrement quand on prend connaissance des raisons i nui ont présidé à la création de „\olksop-[ beuring". Je ne veu» point m'en referer a l'article de la „Toekomst" où ces raisons ' sont exposées et analysées par le menu; il entre dans le rôle de ce journal de faire tourner systématiquement toutes les entreprises à la gloire de l'Allemagne. Mais (Volksopbeuring'', certainement lie démentira pas ce qu'ont écrit M;> de Savornin Lohman dans le , .Nederlander et M. Elout ; dans le ..Handelsblad". Ils ont, eux, porte t contre la Commission for Relief in xJel-omm" contrôlée par les gouvernements belge, anglais,- américain, espagnol et néerlandais. une accusation de partialité d une gravité exceptionnelle. Et quand on a de-■ mandé des preuves à ces messieurs, M. Elout est allé puiser je né sais plus quelle \ calomnie à l'adresse de M. Feyerick, de Gand, dans une petite feuille gantoise ,,De i .Waarheid", dont son propre journal, 1 ,,A1-gemeen Handelsblad", avait peu de jours auparavant dénoncé' la mauvaise foi et es tendances anarchiques et dissolvantes. '1 Ainsi la prétention de ces messieurs est fexcessive. Ils jettent le discrédit sur la ,,Commission for Relief in Belgium , c est-à-dire sur le gouvernement belge toiit entier et sur les représentants officiels- det> Etats-Unis, de l'Angleterre, de l'Espagne et de leur propre pays, et ite réclament pour eux-mêmes le privilège d'échapper a toute critique. Nous ne voulons voir dans leur cas que de la waïveté (pour rester polis) mais, se trouvât-il 7>armi eux. encore cent fois plus de dignitaires ecclésiastiques ou autres, de professeurs et de gens à particule, que nous nMiésiterions pa3 un m-| stant entre eux, qui ne sont que des r>ar-r. ticuliers, et l'hononaible M. van "Y^ollen-[ boven, qui représente les Pays-Bas, c'est-à-^ dire un pays ami du nôtre, dans la grande commission officielle de secours aux Belges. Pour le reste, nous ne voulons pas revenir sur des raisons que nous avons déjà longuement exposées par ailleurs, quoiqu'en disent nos correspondante. Nous ne nous arrêterons qu'au texte même de la lettre ci-dessus. ,,Volksopbcuring" 's'adresse aux flamands et ,,à des prisonniers belges," , ,ten bâte van! Belgioche krijgsgevangeaien, ' ' dit lai lettre, et non pas ,,van de Belgische krijgsgovangenen,"' ce qui veut dire que les prisonniers de guerre flamands seuls bénéficient de la charité < o ces messieurs. Sans ; doute ils peuvent secourir qui il leur.plaît. Mais l'effet d'une charité ainsi entendue parmi des Belges égaux devant le malheur I n'a ^ pas besoin d'être autrement mis en lumière. Les membres de ,, Volksopbeu-: ring' '• no veulent pas créer de divisions parmi nos compatriotes, c'est entendu; mais, voulussent-ils -le faire, ils ne s'y prendraient pas autrement. Il n y iai pas que ile secoure matériel j il y a aussi le secours ,,moral"» Jusqu'à quel moral, dont fiions ne savons que trop en quoi il consiste, va-t-il dressai | l'une contre, l'autre les deux fractions' d<j I notre peuple? C'est ici que nous devrons attendre les résultats d'une action que nous avons jugée .pernicieuse dans son principe j et que nous continuons de juger comme telle. Une dernière remarque. Aux yeux d'une grande majorité de flamingants et do leurs iaimis hollandais, -M. Frans Van Cauwelaert incarne ce que j'appellerai les purs principes dans la limite extrême où ils sont conciliâmes avec les intérêts bslgcs. Pourquoi M. Frans Van'Cauvolaert, sollicité de faire partie du comité de ,, Volksopbeuring' ', ] a-t-il catégoriquement refusé? Je sais bien qu'il se trouvera toujours un rédacteur du ,,Toorts" ou un correspondant de la ,,Toe-komst" pour traiter M. Van Cauwelaert de fransquillon, une injure à quoi l'honorable député est certainement insensible. Mais ce n'est pas encore une raison pour que M. Van Cauwelaert soit amené à couvrir ,. Yolksopbeuring" de son nom ou même de son silence Voilà pour ces messieurs. Quant à certains journaux hollandais qui nous reprochent d'abuser de l'hospitalité hollandaise parce que nous défendons des intérêts belges, et qui réclament contre nous des mesures de répression, je ne sais si une telle attitude plaide précisément en faveur de la cause de ,,Volksopbeuring". C'est toujours commode d'écarter les gêneurs, mais le moyen, s'il a beaucoup servi, n'a jamais servi à rien. En attendant, nous continuerons à les gêner dans la mesure de nos modestes moyens, forts d'une tolérance qui nous ' est accordée pour autant que nous ne nous mêlions point d'affaires hollandaises. Ceci, précisément, est une affaire belge, exclusivement belge. Ce n'est pas nous, ce sont certains Hollandais qui se mêlent de <tees qui 110 les_ regardent pas. Il serait abusif que, s'immisçant dans nos affaires intérieures pour semer la discorde entre nous, ils eussent recours à La violence pour nous empêcher de protester. • Charles Bernard. P. S. Nous prenons connaissance d'une lettre adressée d'Anvers au ,,Algemcen Handelsblad" et dont l'auteur, qui est .'o correspondant ordinaire de ce journal, a fait une enquête sur le fonctionnement de ,,Volksopbeuring" à Anvers. Relevons ce passage: ' ,,J'ai demandé, ainsi s'exprime l'auteur, si les secours étaient distribués d'une façon arbitraire (par les soins du comité officiel) et si les Flamands étaient traités en parias? On n'a pas pu me répondre et tous ceux qui, selon moi, eussent dû être au courant de la chose n'ont pas pui établir un seul fait- On ne m'a pas même fait part du plus léger soupçon et je n'ai pu obtenir à ce sujet la moindre indication..."Pour le reste, l'appui ,,moral" s'exerce su 1 tout par l'envoi d'une quantité de papier imprimé formidable aux camps de prisonniers. Mais, si nous en croyons le correspondant du ,,Handelsblad", les prisonniers ne prisent que médiocrement cette littérature de propagande. Us réclament dès manuels utiles et des ouvrages pratiques. Venant d'eux, est-ce que ces messieurs du comité de ,,Volksopbeuring" accepteront la leçon? C. B. 'lifli ■ La Carte de guerre Dans un de ses derniers discours l'homme-au chiffon do papier voulant montrer que la situation militaire était toute en faveur de l'Allemagne s'écria: ,,Voyez ^a carte de guerre." Or, si l'on jette un coup d'oeil sur cette carte on constate, que dans l'ensemble du théâtre des opérations, c'est-à-dire aussi bien en Afrique et en Asie qu'en Europe, les Alliés occupent 1.07L000 milles carrés des territoires do l'ennemi alors que les Impériaux ne tiennent,que 167.000 milles carrés des territoires des Alliés. Rappelons, à ce propos, que notre vaillante année coloniale a contribué et contribue encore en ce moment à augmenter la somme de gages que les Alliés possèdent sur l'ennemi. C'est au sujet des sucoc3 répétés remportés par nos soldats en Afrique que le ,,Times" écrivait récemment: ,,Rien de plus encourageant dans la campagne d'Afrique que ri marche triomphante de ces colonnes belges devant lesquelles les Allemands fuient à corps perdu. Heureux présage pour l'ayez nir dans les'événements d'Europe." Pour en revenir au bluff de Bethmann-Hollweg, disons qu'en Allemagne même il n'en impose pas à tout le monde; c'est ainsi que le journal ,,Leipziger Volkszei-tiULg" rend compte de la situation actuelle avec une exceptionnelle clarté- ,,On déclare, écrit cette feuille, que les Allemands tiennent en gage des parties de la France, la Belgique, la Pologne et l'a Serbie. Mais les Alliés tiennent en gage, outre d'autres choses, un district qui n'est pas indiqué sur la carte, savoir les marchés d'outre-mer de l'Allemagne^ Pendant deux ans le drapeau allemand a disparu de sept il ers et il n'y a plus qu'une petite partie d'une colonie allemande où puisse encore flotter notre drapeau. De plus les Alliés peuvent ruiner quelques-unes des principales industries allemandes eu empêchant l'arrivée des matières premières." Les intérêts des travailleurs allemands, conclut le journal, exigent que les vantardises soient abandonnées en faveur-des-négociations. ~ En Belgique. Le Régime de la l'erreur. Régime Terreur. M. Louis Iveyzer, fils de M. Keyzer, pharmacien à Tilburg, qui séjournait déjà de-, puis quatre ans à Bruxelles, a été arrête le onze m'ars par les Allemands, sous prévention de complicité d'espionnage. Il a été transféré à Mons, où il a appris que sonar restation avait eu lieu à la suite d'une lettre anonyme qui est parvenue à la Kom- niandantur de Mons. * * * Nous lisons dans ,,Les Nouvelles": ,,Les Boches viennent d'arrêter près, de Lanklaer, la petite localité située en Lim-bourg belge, sur la Meuse mitoyenne, un vaillant patriote, M. l'abbé Dardenne, qui portait, dissimulé "et cousu dans sa soutane, le glorieux drapeau du 34e régiment de ligne belge — le 14e dédoublé — que l'on était parvenu à soustraire aux Allemands aux premiers jours d'août 1914 et que l'on avait tenu caché jusque maintenant. M. l'abbé Dardenne était muni d'un passeport régulier et allait franchir la frontière pour envoyer son trophée au Roi Albert. On assure qu'il aurait été dénoncé par un déserteur belge." Le Dernier Emboché. Enfin, M. von Bissing a réussi à recruter, parmi les futurs professeurs de sou Université, un docteur qui est un savant et qui n'a absolument rien de commun, au point de vue érudition, avec les quelques meurt-de-faim qui ont accepté d'enseigner n'importe quoi à n'importe qui pour quelques milliers de marks par an à son université prussienne de Gand. La nomination du jeune Lucien Brûlez par exemple — un jeune homme qui n'a pas vingt-huit ans* et qui sait mal le peu de choses qu'il sait — avait fait rire. C'était simplement drôle. Bissing se' couvrait d'un peu plus de ridicule, ce qui n'était pas pour nous surprendre. Qu'étaient du reste les autres compenses, le professeur neutre — pardon hollandais! — Adolf Baehrëns, le pion de l'Athénée de St. Gilles De Decker et quelle'valeur pouvait avoir renseignement d'un De Bruy-cker qui n'avait jamais nettoyé que des cuvettes et fait passer sous les regards railleurs des élèves de Mac-Léod des os de mammouth et des plantes de lichen dans un bocal ? La dernière ..acquisition" de von Bissing est donc plus sérieuse. C'est celle du docteur Claus, l'aliéniste gantois bien connu fixé à Anvers depuis de longues années et directeur de la maison des fous de Mortseî. L'évolution du docteur*Claus n'a pas dû être longue pour qu'il acceptât le casque à pointe dont von Bissing voulait lui faire den. Féru de Kultur, admirateur exalte • de tous les savants de Bochie, ayant appliqué à l'institut qu'il dirigeait les méthodes , allemandes, l'acceptation de Claus n'a 1 pu surprendre que ceux qui avaient la naïveté de croire à la vertu de son patriotisme, j Mais, venant d'un homme de valeur.l'exem- j pie est d'autant plus pernicieux et l'homme i moips défendable. Claus, — qui a continué jusqu'en ces temps derniers de croire à la victoire allemande — se réserve assurément un pénible réveil. Car il ne saurait être question d'établir une différence entre Claus et Brûlez quant aux sanctions qui pourraient être prises contre eux, lorsque le tribunal des patriotes les appellera à sa barre. Us ont également accepté de professer à une école créée par l'ennemi et contre laquelle, dans un admirable mouvement patriotique, ont protesté tous les Flamands honnêtes, parce que la tra'nsfor* mation de l'Université de Gand est l'oeuvre de ceux qui ont brûlé Louvain et sa bibliothèque et enfoncé leurs bottes dans le sang des vieillards et des enfants dinantais. Accepter une telle situation équivaut à un acte de traîtrise. Il n'y a pas à faire de différence entre tous ceiix qui se seront abaissés jusqu'à recevoir — sous forme de billets de banque payés d'ailleurs par les contribuables belges — un cadeau de l'Allemand von Bissing. Le docteur Claus a mis volontairement le point final à sa carrière. Il aura béau en appeler à la clémence clés juges, ceux-ci sauront faire leur devoir, impartialement. Le cas de ce médecin belge, convaincu de la victoir^ des Allemands avec lesquels il a toujours entretenu — même après Aerschot, Tamines et Termonde — des relations amicales et qui accepte do prêter à une entreprisj uniquement germa • nophile le concours de ses lumières, ne peut que se comparer à celui du soldat manquant de confiance dans la valeur de ses chefs, dans l'héroïsme de ses frères d'armes et qui jette son fusil et déserte. Le savant aliéniste de Mprt-sel a commis une méprisable action au moment précis que deux nouveaux savants hollandais, les professeurs J\ Husen, de Leyden, et H. Jakob,professeur à l'Ecole vétérinaire de l'Etat néerlandais, viennent poliment de faire remarquer à von Bissing que les nominations à l'université de Gand r.'qnt de valeur que pour autant qu'elles émanent du gouvernement belge. Elle est sans doute trçp haute, cette leçon, pour que Claus, ami fidèle de l'Allemagne, puisse la comprendre. U ne sera pas la première victime d'un amour immodéré pour la kultur germanique. : D'autres s'échelonnent' entre Dwelshauwers et lui. Seulement, Dwelshau-wers a été puni pour avoir aimé publiquement. Ja musique de Wagner. Ce no sera jamais le cas de Claus — qui la déteste, bien qu'imbu jusqu'à l'invraisemblance de tout ce qui porte la marque de fabrication allemande.A Bruxelles Dernièrement, place Houppe, une dizaine de policiers attendaient le vicinal d'Enghien. Le voici! Les agents se séparent en courant, quelques-uns disparaissent derrière les voitures, et ,,encerclent" le wagon des laitiers. Ceux-ci, effarés, veulent regimber. Une petite Per-rette, 'aux joues de pêche juteuse, pâlit: certainement elle n'avait pas la conscience tranquille! Les laitiers sont conduits en cortège vers le commissariat de la rue du Poinçon. Les inspecteurs du Bureau d'hygiène commencent leur besogno, sous la surveillance de M. Han-necart, commissaire adjoint de police. 0 merveille ! Pour les deux cents analyses on ne dressa que seize procès-verbaux de falsification, ce qui, après tout, ne djonne que huit fraudeurs sur cent, alors qu'auparavant il y en avait quarante et même cinquante. Les seize coupables — la jolie Perrette était du nombre! — comparaîtront devant le tribunal lorsque l'analyse approfondie de leurs laits aura été' faite. Espérons que ces visites se renouvelleront souvent... * * * La rareté du cuir, son coût élevé, la cherté consécutive des moindres réparations, ont fait naître, en Belgique occupée, le problème de la chaussure. La classe des travailleurs et les centaines de milliers de chômeurs vivant uniquement dés secours accordés par les pouvoirs publics se voient réduits, peu à peu, à circuler eli sabots, voiVe à pieds nus. Grâce à l'heureuse, initiative d'un conseiller communal d'Ànderlecht-Bruxelles, Mr. Melckmans, le mal sera, sinon supprimé, tout au moins énergique-ment combattu dans la populeuse commune d'Anderlecht. Un atelier de confection et de réparation de chaussures, municipalement î organisé, fonctionne. On y emploie des cordonniers chômeurs, au nombre d'une trentaine actuellement, qui réparent, en moyenne, de 140 à 150. paires de souliers par jour. Ces hommes sont rémunérés et cessent, par conséquent, de tomber à la charge du comité d'alimentation. Créé il y a peu de semaines, l'atelier a réparé jusqu'ici 11,000 paires de chaussures et il en a confectionné 200 paires pour les orphelins de la guerre. * * * Personne, à Bruxelles, n'a oublié l'aventure sensationnelle de l'abbé Delarue qui venait, de France, se réfugier dans la capitale belge avec une jeune femme qji'il avait enlevée. Des démarches furent tentées pour faire rentrer le prêtre égaré dans un plus droit chemin. Mais il aimait et refusa- Bientôt, d'ailleurs, un enfant naissait de l'union qu'il avait librement contractée! A l'époque, les journaux parlèrent longuement do l'aventure, puis l'oubli se fit. Pas pour longtemps cependant, car le barde breton Théodore Bctrel parvint à décider l'abbé Delarue à quitter la femme qu'il avait arrachée à sa famille et l'enfant dont il était le père. 11 retourna dans un cloître. Polémiques de presse, évidemment, qui — impartialement il faut le constater — donnèrent tort pour la plupart à Botrel de s'être mêlé de ce qui ne le regardait pas, l'abbé Delarue ayant jeté le froc aux orties et n'étant donc pîus prêtre pour vi^re de la vie de famille, entre une femme à laquelle il se devait tout entier, à présent que l'irréparable était fait, et un enfant qu'il aimait. Certains trouvèrent qu'il avait mal tourné pour la scconde fois, d'autres apprécièrent fort sa conduite .qui- rachetait, disaient-ils, la faute passée. Bref, on ne parla plus de l'abbé Delarue qui était entré dans un couvent espagnol pour faire remettre ses péchés. Mais voici qu'éclate la guerre. Delarue est le premier à demander de partir au front comme brancardier. U s'y distingue. Il sa conduit en brave. U est blessé et voici qu'on apprend aujourd'hui qu'il est décoré de la médaille militaire avec palmes d'argent pour sa belle conduit -au feu et son abnégation remarquable. ' A Anvers Nous apprenons que le commandant Léo: Osterrieth vient d'être nommé chevalier cle l'erdre de Léopcld et décoré de la croix ci- guerre pour actes de courage-* * * Cent vingt enfants —. c'est le cinquième groupe — sont partis dimanche dernier pour la villa du Diestervveg à Heide où ils passeront quelques semaines de vacances. * *• * Le -bourgmestre De Vos, entouré de MM. Desguin, éohevin de l'instruction publique, Verrept, conseiller communal, et Adolphe Dumont, conseiller provincial, ont- ouvert le Palais de la Femme. Le maïeuî a prononcé lé discours d'ouverture. * * * L'Union professionnelle des commerçants en beurre et lait de la province d'Anvers publie un avis à ses concitoyens, où nous^ relevons les passages suivants! .,Quoique le commerce de beurre soit si difficile et si peu rémunérateur, on nous accuse trop légèrement de faire des bénéfices exagérés au détriment de notre, population déjà si iortemeni' eprouvee. Avec la conauuia.i,iuii toup, nous voulons arriver à ce a'ésultat que le beurre soit vendu cet hiver aux prix qui ont été fixés. „En assemblée générale du 16 juillet dernier, il a été décidé à l'unanimité d'agir contre ceux qui contreviendraient aux arrêtés concernant l'achat et la vente du beurre. ,,Le beurre doux, première qualité, ne peut être vendu plu^ cher que fr. 5.55 le kilogramme; le beurre salç, idem, fr.. o.3o; le beurre mélangé d'eau, fr. 3.4o le kilo. Des commerçante usuraires tâcheront de vous faire accroire qu'il ne leur est pas possible de vendre à ce prix. Ne les croyez pas! Ne payez pas plus que les prix mentionnés ci-dessus. ,,A partir de ce jour, jhous commençons la lutte contre les falsificateurs et les rencliéris-seurs. Il est de votre devoir à tous de dénoncer à notre union professionnelle ceux qui se rendent coupables de renchérissement, de falsification et de pratiques usuraires.," En connaissance de cause on peut dire que les campagnards nous trompent. Les citadins qui auraient pu se laisser prendre à leurs doléances et qui auraient eu des scrupules de conscience peuvent se rassurer. Ils ne feront pas tort aux campagnards en refusant d'aller au delà du prix maximum. Au contraire, MM. les campagnards les volent en exigeant davantage. Puisqu'il en est ainsi, il ne reste qu'à sev'ir contre ceux qui éludent les prescriptions édictées pour la protection des masses. En attendant, la moitié de nos ménagères, grâce à la grève des marchands, sont privées de beurre. A AÏOSt Un habitant de la petite ville d'Alost décrivait ainsi, il. y a peu de temps, les conditions de la vie dans cette localité industrielle: „La situation, ici, est effrayante. Depuis trois mois nous n'avons eu de pommes de terre. La mortalité augmente en raison de la dénutrition et à cause des souffrances endurées. On constate, surtout, de nombreux cas de morts subites et de démence. Mais, . ce qui est plus affolant que tout le reste, c'est la méfiance effrayante que les citoyens manifestent les uns à l'égard des autres ; partout, en chaque voisin, en la personne de vieux amis, on craint de découvrir un espion ou agent provocateur allemand, de sorte que nul n'ose parler à coeur ouvert. Les souffrances morales endurées, la pression qu'un tel état de choses exerce sur les consciences sont inimaginables.- „L'industrie alostoise, jadis prospère, est complètement arrêtée. Sans les secours du comité d'alimentation, des milliers de chômeurs seraient réduits à la famine. ,,Une seule distillerie, celle du ,.Lion d'Or", saisie par les Allemands, est en pleine activité; ëlle fournit des quantités d'alcool aux fabriques de munitions allemandes. _ > ,,Les industriels belges De Nayer et Gee-rinckx, ayant refusé de travailler pour l'ennemi, leurs machines à carder ont été saisies, démontées et expédiées à Louvain, croit-on, où elles sont utilisées par les Allemands." Sur ie front de la Somme Défaut Pérenoe Chez les artilleurs. — Les Guêpes et la Taupe. — Un géant. — Pcronne est là, devant vous, me, dit le capitaine d'artillerie dont au cours de notre long voyage à travers les anciens boyaux boches nous avons atteint le poste d'observation. . .La ville sur la Somme est au fond de la vallée que surplombe le plateau où nous nous trouvons. On ne peut la voir d'ici, non plus que Biaclies, qui est en avant, mais aussi .dans le bas. Un peu à droite, ces toits rouges et cette grande cheminée que vous apercevez sur la hauteur, c'est la Maisonnette, que nos fantassins- ont prise d'assaut le 10 juillet. I^cs Allemands y ont perdu beaucoup de monde." L'aimable officier que passionne visiblement l'oeuvre qu'il accomplit dans cette espèce de solitude, à quelques kilomètres, en arrière de la première ligne, semble ravi de notre visite. Il voudrait tout nous expliquer, tout nous montrer. Dans la tranchée, autour de nous, ses jeunes lieutenants, quelques artilleurs boivent ses paroles. Connue on voit qu'ils admirent la chaleur d'âme de leur chef et qu'ils l'aiment. Entre ces hommes, occupés à semer la mort au loin par une série d'actes minutieux et scientifiques, et toujours prêts à la recevoir, il s'est formé un lien puissant d'intelligence et de coeur. • Pour voir à travers les •jumelles du poste d'observation, nous avons dû monter à côté du capitaine sur l'étroite banquette de terre qui borde la tranchée. Ainsi, nos yeux sont au niveau du sol où fleurissent clans l'herbe folle des milliers de pâquerettes, des corolles jaunes, bleues ou mauves. Malgré moi, je songe aux heureux temps des vacances lointaines où,i vautrés dans la plaine, la tête roulant à même l'herbe, nous y découvrions des profondeurs de -îinuscules forêts vierges hantées de fourmis >t de scarabées. Le soleil magnifiait tout, <omme il inonde encore de sa brûlante caresse ette plaine tragique où toute vie est dissimu-"ée, qui résonne de toutes parts au bruit du ■anon et dont la morne apparence ne s'anime que des gros panaches noirs des éclatements d'obus qui la parsèment. — Pour le moment, me dit le capitaine, nous ne faisons que ce que nous appelons ,,des tirs d'embêtement." (Je crois, Dieu me pardonne, que le rude soldat a prononcé un autre mot.) Cela consiste à taquiner l'ennemi en l'arrosant de gros obus pour l'empêcher do s'organiser. Il nous rend, d'ailleurs, la pareille. Les Boches tirent, comme vous pouvez le voir, sur lo bois de Méréaucourt, qui est là tout près et qu'ils connaissent bien. Ils y avaient, quand ils l'occupaient, un poste de commandement. ^ ,,Maintenant, regardez dans la jumelle ce joli village au clocher pointu encadré de grands arbres, la-bas sur la hauteur. Les Boches y ont un observatoire qui nous dérange et que nous allons démolir." Je regarde avidement et je distingue tous les détails du petit village: l'église, les larges, maisons picardes désormais .condamnées. uu iiuus sommes se compieie a un profond souterrain qui sert d'habitation aijx officiers et où se trouve le téléphone. Il est relié à toutes les batteries de gros canons dissimulées dans les environs. L'officier a pris ma place à la lunette, il met au point, oon-sulte un barème, annonce des chiffres, donne des ordres que lo téléphoniste répète dans le trou. Successivement, les grosses pièces tonnent dans le voisinage, les projectiles rugissent en déchirant Pair au-dessus de nos têtes, et dans nos jumelles nous voyons, là-bas, au milieu du petit village monter les gros panaches noirs. Comme ce serait amusant, si ce n'était si terrible! Le but ne peut être atteint du premier coup, mais soyez certains que nos habiles pointeurs auront raison de l'observatoire ennemi. * * * En revenant, nous sommes encore descendus dans un autre trou. Là vit comme un ermite retiré du monde un télégraphiste jovial. Sa cabine souterraine, tapissée, plaîonnée, étayée • d'énormes poutres, ressemble assez à ces réduits qu'on voit dans les bateaux où nulle place n'est perdue. Le lit, entre deux poutres, repose sur une armoire, les vêtements, les ustensiles, les vivres pendent au plafqnd. On voit des instruments de cuivre brillant, des commutateurs, des tableaux couverts do chiffres et do signes inconnus du profane. Du fond de son terrier cet homme parle constamment avec le ciel. Il transmet au commandement de l'artillerie instantanément par téléphone tout ce que lui disent au moyen de la T. S. F. les avions qui bourdonnent comme des mouches d'or et virent très haut dans l'azur, quelquefois très loin au-dessus des lignes ennemies. C'est lo bavardage ininterrompu des guêpes et de la taupe... C'est la merveille de la guerre scientifique et si j'ose dire sa poésie. Ainsi les énormes canons bien installés dans quelque ravin ombreux peuvent tirer avec sûreté et précision sur des buts qu'ils ne voient pas à dix, à quinze kilomètres. Pour briser n'importe quel point de la formidable ligne de fortifications qui va de la mer du Nord à la Suisse, nous avons bien vu devant Herbécourt qu'il fallait l'écrasement brutal par un déluge d'artillerie lourde. Mais cette brutalité n'exclut pas la clairvoyance et le choix. Un général ayant la responsabilité d'un secteur possède les cartes et les plans détaillés de tout le territoire occupé devant lui par fennemi. D'heure en heure il sait, il voit les moindres modifications que le travail de &on Adversaire fait subir au terrain, les mouvements de ses troupes, de ses convois, de ses trains, car nos admirables aviateurs survolent sans cesse ce terrain, ces lignes ennemies et les photographient aveo une hardiesse, Aine précision qui tiennent du prodige. Les combats de l'air 1 sont devenus le complément indispensable "de ceux des tranchées, des attaques foudroyantes de l'artillerie. »§ur le front de la Somme nous avons vu r. aviateurs à l'oeuvre: lorsque les Çoches viennent les attaquer pos avions de combat les mettent bientôt en fuite ou les descendent. Nous allons voir et photographier ce qui se passe chez eux, ils n'osent plus venir voir ce qui ee passç chez nous. Dans un duel entre deux adversaires également armés celui qui a les meilleurs yeUx, la décision la plus rapide, ne possè-de-t-il pas un grand avantage?... Pantagruel s'en allant guerroyer au Pays d'Utopie apprit que son ennemi Loupgarou allait lui opposer six cents géants armes de pierres de taille. Loupgarou lui-même avait une massue d'aci.er fin, hérissée de gros diamants pointus, qui brisait les montagnes. Mais Pantagruel lui aussi était un* géant, et Pantagruélique ! Panurge lui avait dit: ,,Mettez votre confiance en Dieu et demeurez toujoui*s convaincu que vous serez vainqueur". Pantagruel vainquit les géants car le combat, comme tous les combats, se réduisit à une question de coup d'oeil, d'opportunité et d'intelligence. Nous avons aussi des géants. C'est en rendant visite à l'un d'eux que nous avons, terminé notre voyage. Loin du front, dans un champ de blé, riant au soleil au milieu de son cadre de hauts peupliers frémissants, le colosse est accroupi. C'est un gros canon de marine qui lance à grande distance^des obus énormes chargés de mélinite. Quand je fus au Creusot, l'an dernier, j'en avais vu de tout pareils qu'on installait sur les trucks de chemin de fer qui devaient rendre leur déplacement facile. La locomotive, les vragons qui servent de logement aux officiers et aux soldats et qui contiennent les munitions sont là sur la voie construite exprès pour amener le monstre au point choisi. Pour le moment, il semble dormir et darde obliquement vers le ciel sa gueule ouverte. Qu'un ordre soit donné, aussitôt le petit train rejoignant la grande ligne s'en ira vers l'embranchement ou ,,l'épi" qu'on aura, en vingt-quatre heures, construit pour lui sur quelque autre emplacement. Les Allemands, il faut en convenir, nous ont habitué depuis deux ans à une notion qui répugnait à notre génie mesuré, épris avant tout do solutions élégantes, d'efforts exactement proportionnés. C'est la notion du» colossal. Eli bien ! puisque vous voulez du colôssal, on vous ei^ donnera, ô Boches, et du plus colossal encore... (L'Echo de Paris.) Eugène Tardiea. , e H y a un an 2j. août 1916. Une escadre de 62 avions français lancent 100 bombes sur la fabrique de munitions de Dillinffen. Un aviateur anglais détruit, un sous-marin allemand au, large d'Ostende. —.... [VI ise en vente de fin de saison MAISON GEORGE Succursale de Scheveningue en dessous du E.ursaal, arrêt des tramways 8 et 2. OCCASIONS EXCEPTIONNELLES en Blouses, Golf, Bonneterie, Ganterie, etc.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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