L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 13 Septembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 03 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/gb1xd0rz03/
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2ême Année N°. 69Q s cents Mercredi 13 septembre 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force Journal quotidien du matijin paraissant en MoSSaradîe. Belge est notre nom de famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: Ni 2. VOORBUHGWAL, 234—240, AMSTERDAM Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers, _ , . „, . ,, ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédactson: ■' , . _ .. „ , , I René Chambry, Emile Painparé. Pour Ses annonces, abotsnemenis et vente «ta numéro, s'adresser èl S'Adirsiinssitration du io;:r:jsi!: IM.Z. Voorburgwai 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. flboancmenis; Mollaniîefl.l .SOparmois. Etranger 3.2.00 par mois flnnonscs: (5 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Les Blessés de Guerre Nous trouvons clans une correspondance aoversoise du ,,Handelsblad quelque: renseignements sur un embryon d'oeuvre charitable, la ,, Maison des Invalides' créée à Anvers sur l'initiative généreuse d'un publiciste, M. E. Poffé. A ce propos l'auteur de cette correspondance cite corn, me une ,,nouveauté" l'opinion d'un boche qui préconise la rééducation professionnelle des blessés de guerre. Qu'on le Bâche tout de suite: nous l'avons pas besoin, le Gouvernement belge l'a pas besoin des lumières de ce boche poux ;avoir ce qu'il a à faire. Quand nos glorieux mutilés reviendront dans la patrie lélivrée, ils n'auront pas besoin de tendre a main, paa plus qu'ils ne constitueront me charge pour le trésor public. Celui-ci es aidera, certes, dans la plus large meure, mais ces blessés de guerre seront sur-out capables de s'aider eux-mêmes. Dans les premiers jours qui suivirent la jataille de l'Yser, il ne fut pas possible de 'occuper des milliers d'invalides qui avaient •té évacués vers l'arrière. Il fallut avant eut organiser la défense, habiller et Jtour-■ir les combattants, remplir les dépôts. Hais, dès ce moment, l'initiative privée vint >n aide aux malheureux eclopés que M. Schollaert, l'honorable président de la Chambre, obtint de réunir à Sainte-adresse, dans un dépôt où ils furent assu-•és du logis, du couvert et des soins médi-:aux.Le docteur Sinets, de Schaerbeek, unénagea les. locaux qui se peuplèrent rapidement. Tandis qu'il organisât la méeamothémpde, l'éïectrothérapie, 'hydrothérapie et la thermothérapie, M. Schollaert créait des ateliers et des cours pour la rééducation professionnelle. Cependant, les Allemands étaient définitivement arrêtes en Flandre, nos soldats avaient reçu îe'nouveaux uniformes, de nouveaux fusils, e nouveaux canons. Le Gouvernement put Dïiger à intervenir à son tour. L'honorable M. Léon de Paeuw, ancien hef du cabinet civil de M. de Broque-ille, et qui vient d'être nommé inspec-nir général de l'enseignement primaire, fut lors chargé de créer une vaste Ecole profes-onnelle de rééducation. Son premier soin it de transporter les services de l'institu-on dans un magnifique domaine de 600 ectares, à Port-Villez, près Vernon. ,,Site léal, dit M. de Paeuw dans la brochure n'il a consacrée à cette oeuvre, site idéal, ix ressources inépuisables et convenant dmirablement à l'établissement d'un centre instruction, d'une vaste formation sani-,ire et d'une importante section d'inten* ince... L'emplacement couronne un pla-au qui domin'e la Seine de 120 mètres, itouré d'une ceinture de bois." En effet, 5 mutilés et les estropiés sont des anor-aux physiques, la ville ne leur convient «,s. Ils y trouvent trop de distractions ifastes et aussi trop de gens qui les plai-icnt, entretenant ainsi leurs, douleurs phy-jues et morales. Au surplus, il y a parmi s mutilés beaucoup d'hommes des champs; capables désormais d'accomplir de lourds avaux, ils sont encore aptes au jardinage, r, le domaine de Port-Villez comprenait i magnifique jardin potager. C'est ce qui eida M1, de Paeuw. N Les travaux d'aménagement commencent le 12 juillet 1915. Le 21 août arriva premier contingent de 50 estropiés suivis, quatre jours d'intervalle, d'un effectif de 3me importance. L'effectif à la fin de mnée se montait à 950 pensionnaires. Le major Walens, le constructeur de cole, sut lui fournir en un laps de temps risoirement court les outils et les machi-s-outils nécessaires. La dépense fut de 0.000 francs, placement de père de mille, remarque M. de Paeuw, puisqu'-au :our c'est d'outils que nous aurons sur-ut besoin. A côté du service technique ictionne un service pédagogique et un •vice médical. A la tête de l'établissent est placé un médecin directeur assisté un commandant militaire. Les troupes xiliaires du génie fournissent les chefs itelier, les instructeurs et les moniteurs. En se voyant ainsi transportés au milieu ï bois les mutilés furent dépaysés. D'au-qs étaient venus avec l'arrière-pensée de pas apprendre un nouveau métier, lignant que le Gouvernement ne leur 'usât, ensuite, le paiement d'une pen-n. Bientôt rassurés, le lendemain de ir arrivée, à 8 heures du matin, ils lient au travail et ils n'ont cessé de tra-iller depuis. . M. de Paeuw les interrogeait en présence s directeurs des divers services pour juger la voie où. ils pouvaient s'engager. Et ist ici que se manifeste la supériorité me vaste école où l'élève a le choix d'un itier. Car, le plus souvent, c'est lui qui détermine, obéissant à une vocation îgtempa réprimée ou donnant libre cours :los dispositions naturelles. Un garçon de 'ê amputé de la main droite se fait iiiire d'enseignes; un ouvrier carrier, i avait une bonne écriture, s'oriente [•s la calligraphie; un menuisier ayant bras droit ankylosé est entré diaaii» teli-or de fourrure; il exécute de main gauche des travaux de coure d'une fineese remarquable ; un aide? ctographe devient dessinateur et un télé-oniste peintre sur verte. part, des gens de métier s© spé cialisent dans une branche de ce métier qui exige moins de fatigue musculaire. Un | mouleur dévient modeleur; un maçon, con-I ducteur de travaux ; un forgeron, tourneur ; un tailleur de pierres, appareilleur ; un cul-s tivateur, maraîcher. Ainsi, chose curieuse, ! la blessure devient le point de départ d'une ! amélioration du sort de l'ouvrier. • Comme il faut veiller à ne pas dépeupler ! les campagnes on engage les paysans à 1 choisir -un métier lucratif qu'ils puissent exercer au village : tailleur, cordonnier, 1 bourrelier. 1 Tous suivent des cours selon leur degré d'instruction. Les Flamands apprennent le français; les Wallons le flamand. A noter 1 que les élèves touchent leur salaire pour les heures de classes comme pour les heures d'atelier. Ce travail d'atelier, rémunéré, est utile. Les objets fabriqués sont notamment vendus à l'Etat belge, qui est le plus gros client de l'école. Pour le reste, il suffit d'énumérer les différents métiers enseignés d'abord et ensuite pratiqués à l'Institut pour se faire à la fois une idée de son importance et de son utilité sociale : A. Travail du bois : menuiserie manuelle et mécanique, charpenterie, ébénisterie, modelage, articles de bazar, fabrication de cannes, sculpture sur bois. B. Travail du fer; ajustage, tournage de métaux, moulage. C. Travail du cuir : cordonnerie, bourrellerie, sellerie. D. Travail de la pierre : maçonnerie, coupe et taille des pierres, sculpture, exploitation d'une carrière. ' E. Dessin industriel: calligraphie, peinture sur verre, gravure, peinture artistique, peinture d'imitation de bois et marbres, peinture d'enseignes, peinture de décors. F. Typographie : Linotypie, lithographie, imprimerie, photographie industrielle, photogravure, reliure. G. Grosse vannerie et vannerie fine. H. Coupe d'habits et confections : fourrure et tannage do peaux do lapin, mégisserie et ganterie. I. Tapisserie et garniture. J. Brosserie. K. Electricité industrielle. L. Constructions civiles. M. Chauffage mécanique. N. Coiffure. O. Technique de l'automobile et conduite des voitures et des camions-automobiles. P. Les métiers alimentaires. Q. Les métiers agricoles et horticoles et le petit élevage. Dans cette dernière section, les travaux de plein air sont remplacés par des cours sur la culture et la botanique, l'élève du bétail, l'apiculture, etc. Des jardins bourgeois et fies jardins ouvriers sont créés dans le parc. On étudie l'organisation /d'une ferme modèle. Port-Villez restera réservé aux manuels. ' Une seconde écq^e est en voie de formation [ pour les intellectuels. * Pour le reste' nous transcrivons encore ' ces lignes de M. de Paeuw qui rendent l'im- < pression, mieux, l'atmosphère de cette insti- j tution admirable de rénovation physique < et morale de nos glorieux blessés: „Un 1 admirable esprit de solidarité règne à l'in- 1 stitut. Les hommes s'entr'aident et les travailleurs valides du génie ont des attentions ^ délicates pour leur frères d'infortune, j Toute rudesse est absente des relations \ entre eux. On vit dans une atmosphère i de bon ton et on respire partout- une gaieté t de bon aloi. Car ce serait une erreur de i croire que ce rassemblement d'estropiés et ( de mutilés ressemble en quoi que ce soit à 1 une cour des miracles. Que l'on se dé- j trompe ; nos chers pensionnaires sont exu- \ bérants et joyeux ; ils ont conscience l d'avoir bien accompli leur devoir envers la y patrie et ils s'en ostiment davantage; ils c sentent qu'après la guerre, grâce à un nou- s vel apprentissage, ils pourront encore occu- f per clans la société une place honorable, en- 1 tourés de la vénération de tous les pa- c trio tes.''' ( Il n'en faudra pas plus que ce bref résii- a mé incomplet pour apprendre à nos lec- s teurs et aux neutres de . bonne foi que -e 1 Gouvernement belge a su faire son devoir a vis-à-vis des mutilés de la grande guerre e envers qui la patrie a contracté une dette ^ de reconnaissance dont elle ne saura jamais ( s'acquitter assez. Et l'on saura surtout que, j loin d'avoir besoin de conseils, c'est nous £ qui pourrions en donner. L Charles Bernard. r [a solidité du Crédit de l'Etat Belge ■ !■ Ceux qui douteraient de la solidité du 1 crédit de l'Etat belge et de la confiance du 11 monde financier dans l'heureuse issue de la 1} guerre liront avec intérêt ce télégramme ■ envoyé de Bruxelles à la ,,Frankfurter Ze-i- J, tung" (8 août, No 218, édition du matin), 0 par son correspondant allemand en Bel- d gique : c ,,Plusieurs, banques belges ont formé un '• syndicat, au capital de 40 millions de ; francs, pour le paiement des coupons échus ^ de la Rente belge et congolaise et pour faire Q des avances d'argent des garanties sur f l'Etat. ,,La ,,caisse de Reports et de Dépôts" t avance, moyennant 5 % d'intérêt, 75 % des c coupons dividendes échus de sociétés qui ne d peuvent pas payer ces coupons faute d'ar- ^ gent liquide. Les coupons de tous les dé- Ç pots de la banque sont payés intégrale- J., ment." r, La finance belge reste confiante dans les 3 destinées du p»y[ h En Belgique. Le Régime de h Terreur Les Boches ont arrêté à Liège F abbé Lambert, de.Chèvremont. Ils ne donnent pas de motif à cette arrestation. * * * On annonce l'arrestation de l'écheyin Latims, de Gilly. * * * En trois jours, les 11, 12 et 13 août, 70 condamnations ont été prononcées contre des Belges par le conseil de guerre et le gouverneur militaire d'Anvers. ,A Bruxelles (ifc notre correspondant 'particulier.) Nous avons publié dans notre édition d'hier la partie la plus intéressante de la lettre de notre correspondant particulier de Bruxelles Notre ami nous faisait également part d.es nouvelles que voici : Les Allemands sont devenus féroces. Est-ce la faim? Est-ce la certitude d.'être vaincus, car, à présent, il semble qu'ils ne se fassent guère d'illusions sur l'issue f-e la guerre, mais leur esprit de vengeance s'exerce aujourd'hui avec plus de violence que jadis. Ils paraissent vouloir s'attaquer de nouveau aux banques. Us ont arrêté ces temps derniers MM. Carlier et Cattier et ils ne s'tin tiendront certainement pas à ces mesures aussi injustes qu'injustifiables. Us veulent ,,notre'' argent, ils .veulent nous ruiner entièrement. Il ne leur suffisait pas d'avoir, au début de leur occupation, • éventré nos cofffes-forts et vidé nos demeures, puis d'avoir, sous le prétexte de , ^réquisitions". ruiné le pays, de s'être procuré des centaines de millions de marks en faisant peser sur la Belgique des contributions de guerre énormes, en levant des impôts, en créant des amendes — voioi qu'ils montent , à l'assaut des banques privées. Ils s'adressèrent d'abord à la succursale de la Banque Nationale à Anvers. Que voulaient-ils? Quatre' cents millions, — une bagatelle, un rien. M. Carlier s'y refusa énergiquement. Il ne voulut pas davantage leur permettre :1e mettre la main sur l'argent qui était en caisse, peu de chose, mais les Boches raflent tout et 6e contentent de centimes quand ils ne trouvent pas do francs. Je vous ai fait connaître la suite de l'histoire et M. Carlier, déporté en Allemagne, s'y ttrouve encore actuellement.M. Félicien Cattier. administrateur délégué de Ja Banque d'Outre Mer de la rue de Namnr, »s<b toujours aussi sous les verrous. Il est coupable do n'avoir pas voulu désigner les coffres appartenant aux sujets anglais ou français. 3ue préparent, nos ennemis? Qu'exigent-ils? lTn coup ,,Ivolossal" : l'ouverture et l'inven-:aire des coffres-forts appartenant aux personnes se trouvant hors do Belgique. La raison? On la comprend. Us ont besoin de notre irgent pour continuer la guerre, pour entre-:eçtir Turcs et Bulgares et soutenir de nos 1 leniers ces odieux Austro-Hongrois qui se sont conduits vis-à-vis des Belges comme les der-îiers des derniers, envoyant aux Boches leur Crosse artillerie pour réduire en. poussière nos orts et nos travaux de défense. Qui parle de auver l'Autriche? Si les bruits qui circulent ci prenaient corps et qu'il fût vrai que quelques Belges essayeraient de tenter lo saave-age do l'empire des Habsbourg, ils se prépa-ent uno rentrée peu triomphale ! En attendant, nous sommes détroussés eit < •tranglés par les alliés de l'Autriche, — les k)ohes. Afin que ceux-ci puissent vider à loisir , es coffres-forts de nos compatriotes réfugiés à 'étranger, ils ont pris la précaution d'interdire out transport de valeur, de sorte que, si ceux jui se trouvent menacés revenaient au pays, ls ne pourraient, pas se défendre contre un vol fficiel et général. Seulement, les Boches n'ont : >as encore commencé et nous continuons d'es->éfer dans les mesures que les alliés sauront rendre pour empêcher qu'après tous les mé-aits commis par les Barbares en Belgique il sur soit permis d'organiser le vol des fortunes larticulières. Nous avons assez payé pour les pnnaître les Boches. Nous savons qu'ils no ont sensibles qu'à des mesures de force; Lors-ue Lemonnier eût répondu à Hurt : ,,Non, je io paierai pas le million de marks que vous éclamez à la ville de Bruxelles''', Hurt s'in-lina. Cent, mille exemples nous confirment [ans cette idée que le seul moyen de ..les ^ voir" c'est d'employer les armes dont ils se ! ervent. Oeil pour oeil ! Nous pensons généraient ici que les alliés » détiennent des biens < llemands qui doivent représenter une somme norme. Peut-être serait-il, de bonne guerre de ; lettre ceux-ci en vente le jour même que l'Alle-îagne commencera officiellement à commettre . es actes qui, lorsqu'ils ont pour auteurs des larticuliers, mènent ceux-ci en prison. L'ar- < ;ent recueilli servirait à dédommager partiel- \< j ment les victimes, le complément devant être ] emboursé en bonne monnaie sonnante et tré- ( uchante par ceux qui nous ont dépouillés et 1 vaut même que les alliés daignent écouter mrs propositions de paix. Condition sine qua ' on. Croyez-vous que les Allemands conti- i meraient? Nous sommes mieux placés que 1 'importe qui pour les connaître, car Voilà ] lus de deux ans que nous les supportons. ; C'est très aimable de nous envoyer des vions qui lancent sur la ville des manifestes ous invitant à preSidro patience. Mais, si, 1 n même temps, les Allemands prennent les 1 erniers sous que nous avons placés dans nos ( offres-forts, nous serons beaucoup plus sensi- 1 les à ceci. Commençant par les ,,safe"' des 1 olges réfugiés à l'étranger, ils continueront ^ iridemment par les nôtres. C'est dans l'or- , re. Déjà, toute - transaction, tout transfert j n transport de titres enfermés dans nos cof-:es sont interdits. J Pourtant, la récente visite d'un avia- ' sur allié nous a fait du bien au 1 )eur. C'était mercredi soir. Il était près ( o dix heures, — ce qui fait huit heures à 1 mater dam. Il faisait beau. Le ciel était très g ur. Brusquement, nous distinguons au-dessus c o la ville un petit monoplan excessivement , ipide. Il est canonné vigoureusement et des- j; md très vite, comme s'il avait été touché. ' loment d'indicible émotion! Il n'en est rien, £ eureusçmçnt. C'est là un^ manoeuvré ftfin de j se mettre hors de portée des canons boches. Il vole trop bas à présent pour que ceux-ci puissent même viser la petite machine bruyante et audacieuse. Elle descend encore. Elle descend toujours et raso bientôt les toits de la grande viile. Tout Bruxelles est dans la rue, aux fenêtres, accroché aux cheminées. Près do certains édifices, très élevés, les spectateurs des toits purent même entendre nettement l'observateur crier: ,,Courage — A bientôt!" Un moment, on crut que l'appareil allait atterrir Porte de Namur. Il frôla la corniche du Cocil, puis, après avoir lancé des paquets ' do circulaires sur lesquelles la foule se rua, reprit, très vite, do la hauteur. Aussitôt, lo bombardement recommença. Lès Boches, probablement furieux, tiraient do tous les côtés à la fois. Ils ne se souciaient nullement — ça va sans ' dire — du danger qu'ils faisaient ainsi courir à la population. Les Belges, est-ce quo ça compte? Mais l'oiseau fila à toute vitesse, si vite — enveloppé des panaches de fumée des shrapnells qui explosaient — que nos ennemis ne purent pas l'atteindre. Malheureusement le tir des brutes causa la mort de plusieurs braves gens qui regardaient la lutto entre l'oiseau courageux et les stupides explosifs. Ces Accidents sont imputables, non aux personnes qui se trouvaient dahs la rue, mais au tir mal ajusté dê nos ennemis. La preuve c'est qu'un brave homme fut tué dans sa maison par un shrap-nell entré irrévérencieusement dans sa chambre à coucher. Admettez d'autre / part que l'avion eût été atteint ? Il serait tombé en pleine villo et sa chute aurait causé un terrible accident. Pourquoi nos bourreaux s'entêtent-ils à tirer sur un point minuscule que ratent régulièrement leurs lourds canonniers? Pour nous envoyer des shrapnells sur la tête, parbleu! Nous l'avons bien compris. Mais le moment n'est pas si éloigné où ils nous paieront tout lo mal qu'ils nous ont fait. Le vaillant aviateur et son pilote ont jeté plusieurs centaines de kilos de manifestes expliquant, dans tous ses détails, la situation militaire actuelle. Voilà ""détruite l'oeuvre do 'trois mois do ,,La Belgique", dont lo bulletin politique constitue line infamie sans pareille. .Les deux hommes-oiseau ne s'en tinrent pas a ce succès. Us réussirent encore à endommager gravement les hangars à Zeppelins, rendant seux-ci inutilisables" pour un temps assez long. ) 'entendais dire par un officier allemand qu'il a y avait aucun dirigeable à l'intérieur de ieux-ci. Comme si nous allions croire à ce qu'ils :lisent! Cetto parole nous fait penser, au contraire, quo les "dégâts ont été, sérieux. Nous ~n sommes fort heureux, vous comprenez. Et comment n'espérerions-nous pas. lorsque nous voyons lo courage et l'audace des nôtres se manifester en. toute occasion avec tant de bonheur ? Les braves gens que ceux-là! Qu'il nous plairait de connaître leurs noms! Et je vous assure que, s'ils vont un jour lancer des bombes à Aix ou à Cologne, les manifesta-> lions, en Belgique, seront extraordinaires. Il faut que ceux-là qui se rient de là guerre sachent un peu ce que c'est quo la guerre ' avant du'elle ait pris fin. Un bombardement m Allemagne, après toutes les manoeuvres auxquelles les Boches se livrent actuellement contre nous, nous vengerait un peu. Tet est e sentiment • et le souhait — unanimes. ' A Ara vers L',,Indépendance" consacre quelques ignés élogieuses à l'un de nos vaillants concitoyents, l'aviateur Ciselet. . Les Fnamçais et Ifs Anglais, lit-on, à "bon :iroit sont fiers de leurs aviateurs ; mais nous pouvons partager leur juste orgueil, es nôtres ne leur cèdent en rien. On a. conté souvent les exploits du capitaine Jacques. Ceux de Charles Ciselet ;ont moins connus. C'est l'un des quatre :ils de M. H. Ciselet, d'Anvers. Deux sont iviat&urs et deux font partie du 7e d'àr-illerie. Le plus jeune des quatre, Ohar-es, adjudant pilote aviateur, est chèva-ier de l'ordre de Léopold et décore de la 3roix de Guerre et de la Médaille militai-Ce héros a été blessé deux fois, voici dans quelles circonstances : C'était à la fin de mars dernier. Chargé de repérer trois batteries allemandes' en compagnie du lieutenant. observateur ■Jmits, Ciselet évolue pendant une heure m-dëssus des lignes ennemies au milieu l'un bombardement intensif. Un shrap-, îell touche et paralyse le moteur. Il parvient, alors 'qu'il n'avait repéré que deux batteries sur trois, à regagner les lignes neiges en vol plané, poursuivi par une :anonniade infernale. Sans hésiter il repart iur un autre appareil afin de terminer sa nission. Arrivé au-dessus des lignes bo-jhes, son moteur a des ratés. Forcé d'at-errir pour ne pas tomber d'ans les lignes illemandes, il pique en vol plané vers la ner. Pendant la descente il s'efforce de aire repartir son moteur qui reprend au noment où il allait se poser sur la plage. D'accord avec son compagnon, il décide lussitôt de repartir en décrivant un vi-age au-dessus de la mer. Malheureuse-nent, comme ils'se trouvent à 400 mètres le la cote et à dix mètres de hauteur seu-ement, le moteur rate de nouveau. C'est a chute inévitable. Il crie à son compagnon d'enlever sa ceinture et il en fait .ut3,11t. Les roues de l'avion touchent 'eau, le moteur ^e remet en marche au aême instant, le capotago se produit et l'appareil recouvre ses deux occupants ! >ar bonheur une forte vague les dégage; )iselet se retrouve dans les longerons de 'avion et là, il a. cette horrible vision, de on compagnon d'armes inanimé, le crâne uvert. Il a.vait été tué sur le coup probablement par l'hélice de 1'(appareil. Pour Oiselet, il avait une omoplate brisée et ,vait été atteint d'un coup à la nuque qui -aralysa-i^ 6011 énergie^ Néanmoins, jl sou tient au-dessus de l'eau le corps de son compagnon, se maintenant à flot lui-même par un miracle de volonté. A ce moment, des soldats, témoins de l'accident, s'étaient jetés à la mer et venaient sauver Ciselet et ramener le corps de son infortuné camarade le lieutenant Smits. Après cinq semaines de traitement, notre ,,As", dont l"omoplate est bien ressoudée, reprend ses évolutions. Son commandant voulant le récompenser lui accorde un appareil de chasse Nieuport que Ciselet montait depuis trois mois lorsqu'un deuxième accident vint interrompre à nouveau ses glorieuses et dangereuses prouesses. Au moment de ce nouvel accident, survenu le 30 juin, Ciselet était chef de la 5e équipe et montait, en service spécial pour compte d'un autre, un appareil d'observation . Il se trouve à présent à l'hôpital avec double fracture et fortes blessures à la jambe gauahe, une fracture à la jambe ■droite, des blessures au bas-ventre et à la poitrine, des contusions aux poumons. Iïeureusement tout cela est en très bonne voie de rétablissement et, pour donnai* une idée de son moral, nous ajouterons que îe jeune héros vient d'écrire à sa petite soeur qu'il ,,se considère déjà comme un embusqué" et qu'il aspire au moment . où sa jambe gauche lui permettra de s'évader de son Ht pour courir sus aux Boches une fois de plus avec î:on petit Nieuporb de chasse ! Des vaillants de cette trempe sont l'honneur de notre héroïque année. • * * * On annonce la mort du Dr. Vandevelde et de M. Armand Steenackers, bourgmestre de Schelle, décédé à Bergen-op-Zoom. Sa Majesté, voulant reconnaître les services rendus par le défunt, l'avait décoré j de la croix de chevalier de l'ordre de Léopold. Il était également titulaire de la croix civique de 1ère classe et décoré de l'ordre ,,Pro Mérité" de Pie IX. Ce fut un homme généreux et charitable. A La vie étant devenue impossible par suite de la disette, le plus grand nombre de Hollandais qui séjournaient dans notre ville ont regagné leur pays. On a payé soixante centimes le kilo de pommes de terre et ils sont rares ceux qui purent, à ce prix exorbitant, acheter trois ou quatre tubercules. Aai LMxerntoc5>Ma°§| Un grand nombre de nos gars luxembourgeois servent à l'Yser. L'un deux, grièvement blessé, adresse à M. de Borlodot la belle lettre que voici : Si en ce jour je. vous écris ces mots, c'est pour vous remercier des nouvelles que vous m'avez données et .qui m'ont causé une si J grande joie et aussi pour vous donner mon j adresse. — En effet, à l'heure actuelle où je vous écris ces mots, je suis à l'hôpital de l'Océan, à La Panne; car j'ai été blessé de nouveau à Dix-mude d'une balle dum-dum en accomplissant un service dangereux do ma bonne volonté. Us ont deviné peut-être que j'étais un sanglier des Ardennes; pour me tuer, ils ont mis une balle explosive. Mais, grâce à Dieu, ils ne seront jamais maîtres de moi. Voilà un mois et quelques jours que je 6uis blessé et j'espère que dans deux mois j'aurai Je bonheur de refaire leur connaissance. C'est la guerre! Donc, quand vous écrirez à mes parents, dites-leur que je suis toujours en bonne santé et que je suis Chevalier de l'Ordre de la Couronne. C'est beau, n'est-ce pas, pour un petit li.gnard qui ne craint pas de mourir pour son pays. j Cher Monsieur; je vous quitte et veuillez accepter le bonjour et tous les plus vifs remerciements d'un petit Belge dévoué. j (Signé:) C. P. «I. ! ; i Aux frontières On lit dans le ,,Telegraaf" qu'à Putte, dimanche, âe manifesta une activité extraordinaire. Depuis la veille 011 remarquait parmi les Boches un mouvement ininter- ' rompu de cavaliers, de voitures et le trans- ! port du bétail vers Anvers. Depuis quelque temp§ le piquet à la frontière était assuré chaque jour par d'autres hommes, appar- : tenant à la petite garnison de Staebroeck. Le commandant, un feldwebel, fit samedi ses adieux à la propriétaire qui, depuis bientôt deux ans, avait mis sa maison à la disposition des Boches. Il lui dit en s'en allant que si, d'ici deux heures, aucune 1 nouvelle garde n'était arrivée c'était signe ; lue le piquet de surveillance était défini- ! ivement supprimé. Et le militaire partit, ' 1 important ses documents. Les patrouilles ]iii arrivèrent peu après 11e retrouvèrent dIus leurs Kamarades. Les hommes qui les imposaient frappèrent en vain à la porte le la maison qui servait de corps de garde ît, 11e voyant rien venir, s'en allèrent aussitôt. Une heure plus tard, un sous-officier iccompagné d'un soldat vint couper le iéléphone et descendit le drapeau boche jui^ flottait depuis si longtemps sur la 1 'routière. Lorsque cette manifestation eut ieu, la foule qui s'était rassemblée applau- * lit avec frénésie. De là une. rage froide :hez les deux Boches. Mais ne comprend-on " >as mieux encore la joie des habitants de ?utte belge débarrassés, après, deux années l'esclavage, de leurs ennemis? En fin de :ompte, un camioft arriva. Les guérites y 'urent placées et ce fut le dernier acte posé oar les Allemands, Et aussitôt, pu but force pintes à l'occasion du départ des Boches, — et à la santé dê la Belgique! L arrêté royal (H 8 mai 1837, en créant le régiment des grenadiers, s'était donné pour but de former un corps d'infanterie destiné da,ns les circonstances de l'époque à agir immédiatement en cas d'hostilités. Le nouveau régiment devait posséder en tout temps un 'effectif compact et constitué d'hommes rompus au service militaire; cette préoccupation résultait de la tension des relations diplomatiques avec la Hollande et de ce que l'armée belge, quoique n'étant pas en campagne, était formée en armée d'observation.A sa formation, le régiment appelé: ,,1e régiment des grenadiers et voltigeurs réunis" fut organisé, par la réunion des compagnies d'élite des douze régiments de ligne, en 4 bataillons, deux de grenadiers et deux de voltigeurs. Chaque bataillo-n comptait 6 compagnies dont la forcp numérique ne pouvait jamais être inférieure à 100 hommes, cadre compris. Les cadres et la troupe continuèrent à compter au point de vue .administratif à la suite des régiments d'où ils étaient tirés et dont ils portaient d'ailleurs la tenue sauf que la plaque du shako, au lieu du no., portait une grenade pour les grenadiers et un cor de chasse pour les voltigeurs. 'Le^ Ir janvier 1839 le régiment conquiert sa véritable autonomie; il est constitué en un corps indépendant qui fut appelé: Régiment d'élite. C'est au cours de cette année qu'il reçoit son drapeau des mains du Roi Léopold I. Jusqu'en 1840 les soldats firent recrutés par un choix fait annuellement, à l'époque des inspections générales, dans les compagnies d'élite des régiments d'infanterie désigné. Ces hommes devaient avoir au moins 6 mois de'service et contracter un engagement volontaire. A partir de 1840 les contingents' de milice furent appelés à donner leur part d'effectif au régiment des grenadiers comme aux autres corps d'infanterie.C'est en 1850 qu'un arrêté royal du 5 mars introduit le titre de ,,Régiment des Grenadiers", constitue ce corps à 5 bataillons, dont- deux de réserve, etifait passer un des deux bataillons de voltigeurs au ,,régiment des carabiniers", ainsi dénommé à partir du 5 mars- En 1870, lors de la mobilisation de l'armée, l'état-major et les 3 premiers bataillons des grenadiers firent partie de la 4e division (2me brigade) du 2e corps de l'armée d'observation. — Le 4e bataillon appartint .à la division mobile du même Dorps et le 5me releva de l'armée d'Anvers. Le régiment des grenadiers belges -qui s'est ,couvert de gloire au cours de cette guerre possède des archives de famille bien dignes d'être connues. Au jour de sa naissance le jeune régimèut comptait dans son :adre 27 officiers portant la croix de fer, témoignage du sang versé en 1830 pour 'honneur et la liberté nationale. Parmi les officiers de la première heure 311 voit briller en grand nombre des noms ?t des services rappelant les plus belles, spopées de l'Empire, tels: le général major Borremans, qui fit toutes les campagnes de NTapoléon et fut blessé à Wagram, à Lut-zen 3t à Brienne; le lieutenant-colonel Dutheil-aet de la Mothe, blessé pendant la campagne de Russie; le capitaine Griez, blessé lu siège, de Valenciennes (1815); le géné-*âl major Loix qui, au blocus de Bayonne m 1814, reçut 8 blessures et fut porté deux fois à l'ordre du jour .pour sa belle conduite devant l'ennemi, etc., etc. D'autres officiers s'étaient fait remarquer dans les rangs.de l'armée des Pays-Bas et y avaient fait connaître et respecter a bravoure traditionnelle des Belges; les ieutenants-colonels Moreau et Van de Casteele et le capitaine Van Massenhove ivaient été mentionnés dans les bulletins :1e guerres coloniales pour leur valeur et eur bravoure pendant la guerre de 5 ans dans les Indes Néerlandaises (1825—1830.) Plus tard, en 1864, lors de la formation de la légion belge destinée à former au Mexique la garde 'd'honneur de l'impéra-rice Charlotte, le régiment des grenadiers lelges paya valeureusement son tribut en fournissant un contingent remarquable de ious grades. Le régiment n'oubliera jamais la bril-ante conduite qu'ils tinrent tous pendant rois années de campagne. Enfin les grenadiers peuvent s'enorgueil-ir à juste titre d'avoir vu trois fois leur drapeau se déployer pour recevoir le ser-nent militaire des princes royaux de Belgique. Notre Roi héros a conquis ses grades dans le régiment des grenadiers. Depuis son existence, l'histoire du régi-nent peut se résumer en ces mots: honneur, ravail, ordre et abnégation. La Patrie doit être fière de voir ses enfants lui appartenir; ils sont en bonnes mains. Le régulent des grenadiers est certes un de-1 régi-nents les plus brillants de l'armée belge. : n y a un anê 13 "septembre. — Sur la 2ler Noire les torpilleurs rysses^ dcii".iïcnt un yrand

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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