L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 16 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ht2g73875j/
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4etne AjnfiHSe^iV0. «sî~ïûà»lLJ 53 «reïïts Dlrnidnchè 16 et lianâi 17 aecetn^rè Î917 L' ECHO BELGE L'Union fait la Fores. Journal quotidien dis rrmtlm ïmraSssssirat ©si HoMande.. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent acsressé^s «u Kéciftctetsa* eai Cîic.1 : Gustave Jaâp^iers. Abonnements: Hollande fi. 1.50 par mois. Eiranger ïl. 2.00 par mois. Pci-r rc^ bureau tSe rédaction: N. Z. VOOHBÏJRGWAL 234-240, l phïPiM Rei>n>>rd H o^'ls Piérard. militaires au Iront et les militaires internés en Holiande SI. 0.7S psr i:iois [:r; . - o AMSTERWAm. Téléphones: 3797 et 17T.°5. Comitéde eédacêion:} |hambiy. tj.ar7°o IPaintuairé. par anticipation. Annonces: 15 cenîs la ligne. Réclamés: a0 cents la iirr.a. ^ Paroles su filerais. Messieurs, Soyez les bienvenus parmi ncus. C est avec émotion que nous vous accueillons. L'uniforme que vous portez est pour nous un symbole, l'imago vivante de l'héroïsme et des souffrances de la patrie. Un sort injuste a voulu qu'au début de cette guerre, au cours des opérations du siège d'Anvers où votre bravoure et votre ténacité durent céder devant le nombre et les formidables moyens matériels accumulés par l'ennemi, vous ayez été séparés de vos compagnons d'armes et contraints de choisir entre deux captivités, celle de ce pays neutre ou celle de l'ennemi. Vous ne pouviez pas hésiter-Vous avez accepté avec courage une vie nouvelle où vous attendaient bien des misères, des misères morales surtout. Vous les avez surmontées cependant. Pourquoi ? Parce que ici également vous êt.es des soldats, parce que vous êtes des Belges et que tous les Belges, chacun dans la sphère où il se trouve placé, se doivent à la patrie. Ah ! "il y a des dévouements qui se parent de l'auréole de la gloire et qui remplissent le monde d'étonnement et d'admiration. Il en est d'autres, obsc.urs, qui exigent eux aussi un don total de soi, une abnégation absolue, et qui sont d'autant plus admirables que jamais ils ne nous tirent hors de nous-mêmes pour nous transformer en héres, que jamais ils ne nous plongent dan6 cette exaltation enivrante où l'homme se montre supérieur à lui-même. C'est ce dévouement-là que vous témoignez à votre pays. Il consiste à accepter le long, le terrible ennui de l'internement avec tout le cortège de souffrances qu'il entraîne sans murmurer, sans désespérèr ni de la vertu, ni de la bonne étoile de ceux de vos compagnons qui montent la garde dans les trous pleins d'eau qui marquent les limites de la Belgique libre, et d'où ils'vont bientôt sortir. Et il consiste, malgré les heures qui succèdent aux heures, les jours aux jours, les années aux années, et même devant les pires revers que nous réserve la fortune des armes, à toujours regarder au delà, avec une tranquille confiance, cette aurore d'un radieux avenir qui doit naître pour notre patrie de l'épreuve actuelle ^ Messieurs, cette confiance sainte je la vois briller dans votre regard et elle est pour moi un gage nouveau de la réalisation, sinon prochaine, tout au méins certaine de nos espérances. Un pays qui est servi par de tels hommes ne peut pas périr. Toute votre volonté est tendue vers ce seul but: Travailler à la grandeur et à la prospérité de ce pays. Et vous vous êtes mis à l'ouvrage dès maintenant. Vous avez trouvé ici des appuis et une aide pour quoi nous ne saurions être assez reconnaissants à la Hollande. Je parlais de captivité. C'est hospitalité qu'il faudrait dire. Un grand nombre d'entre vous ont pu se répandre dans les villes de c£ pays, prêter leur concours à l'industrie, et je sais combien l'on apprécie ici une aide infiniment précieuse. Vous obéissez à de-mobiles élevés en vous livrant à ce travail dont on dit justement qu'il anoblit. Ce n'est pas seulement votre bien-être que voue visez mais aussi le bien-être général, soucieux de conserver à la Belgique une main-d'œuvre intelligente, habile et bien entraînée, de lui assurer dès le retour une grande capacité de travail. C'est sous cet angle, dans ce cadre moral élevé, qu'il faut considérer le voyage d'études que vous faites actuellement en Hollande et qui nous vaut le plaisir, ce soir, de nous entretenir ensemble. Partout l'on vous a montré des usines, des manufactures, des ateliers qui, depuis ces dernières années, ont transformé les Pays-Bas dont la légende et tant d'affichettes répandues à l'extérieur nous apprennent à tort qu'ils sont seulement le pays des gras pâturages, des canaux et des moulins. \^ous avez regardé, vous avez compris, vous avez pris aussi de toutes ces choses ce que vous pouviez en prendre et je suis convaincu que la leçon sera profitable. Les liens de bon voisinage, renforcés par tant d'affinités communes, qui existent entre la Hollande et nous se trouveront renforcés après cette guerre où nous avons encore appris à mieux noys connaître, et, après la guerre, quand sera constituée cette société de nations dont certainement la Néerlande et la Belgique feront partie, ces relations deviendront plus étroites encore, surtout sur ce domaine commercial et industriel dont vous faites votre spécialité. Pionniers de l'avenir, par le fait même vous envisagez le présent avec la sérénité qu'il faut. Ce présent offre des côtés bien sombres mais il s'éblouit aussi de clartés qui ne trompent pas. La Russie, livrée à l'anarchie, tombe en dissolution et il est vrai que toutes les forces de l'Austro-Allemagne vont pouvoir se tourner contre nous. La lutte des empires bureaucratiques du centre, qui représentent un idéal de proie et de servage, se livre désormais contre l'Occident tout seul, l'Occident, berceau de la civilisation moderne, l'Occident, terre de la pensée libre* Mais c'est tout'l'Occident coalisé qui combat avec nous, pour l'existence de ces idées fécondes de justice, de liberté, d'égalité qui sont nées sur notre pol et qui se confondent en quelque sorte avec ce sol lui-même. C'est la Grande-Bretagne, qui n'a jamais été battue, c'est la France dont les admirables armées ont depuis septembre 1914, en cent batailles, détruit la légende d'invincibilité de l'armée allemande, c'est l'Italie qui se ressaisit si magnifiquement et qui se dresse toute entière devant sa frontière violée, enfin c'est l'Amérique inépuisable en hommes, en argent et en énergie. Nous pouvons être rassurés. De gré ou de force les Allemands nous rendront notre pays, tout notre pays, un pays ruiné, bouleversé, meurtri, mais un pays libre. Ce sa» Mtee tâelia magnifique àç la steaj à» ses ruines et de hausser sa prospérité matérielle au niveau de sa beauté morale. Charles Bernard. A llo\cuiio\m prononcée* 'port notre, amii et collaborateur M. Ch. Bernard à la soirée intime organisée par l'„Echo Belge" à l'occasion du voyage d'études à Amsterdam des militaires belges, internés à Zeist et à lïardçrvjijk. Un coup d'oeil en airière. au mois ae juin i»io nous avons reproduit l'extrait suivant du ,,Journal d'une Soeur française de Jérusalem" publié dans l',,Echo de Paris" : ,,18 novembre 1914. La guerre sainte pro- ' clamée dans tout l'empire ottoman est prê-chée à Jérusalem. L'Allemagne avait beaucoup compté sur ce terrible moyen de destruction, son espoir a été déçu. Dans la matinée une manifestation a eu lieu à la grande mosquée d'Omar. Les chefs turcs les plus fanatiques, les chefs religieux maho-métans, une foule énorme s'y trouvaient réunis. Mais ils eurent des complices européens. Le consul d'Allemagne, le consul même d'Autriche ont pris part à la manifestation. Ils se sent tenus à la porte de la mosquée, donnant force poignées de mains à ceux qui entraient. Dans l'intérieur du monument les discours les plus violents étaient prononcés, et la foule, à l'extérieur, y répondait en criant: ,,Mort aux chrétiens !" Et la religieuse, après avoir expliqué ici comment les chrétiens habitant Jérusalem durent au gouverneur militaire turc d'avoir la vie sauve, ajoute: ,,Dans les rues avoisi-nant la mosquée, un religieux, fourvoyé au ■ milieu des manifestants, et tout à fait ignorant de ce qui se passait, demanda à un par s engage notable do Jérusalem: ,,Qu'y a .-il donc?" L'autre lui répond tout bas avec un sou lire: ,,Nous allons à l'enterrement de la Turquie".Les Turcs intelligents comprennent que la ,Turquie court à sa perte". Paroles prophétiques s'il en fut, car nous voyons à l'heure actuelle l'empire ottoman, à qui sont arrachées successivement l'Arménie, la Mésopotamie et la Palestine, s'en aller à un cataclysme inévitable. Ce ne sont plus seulement les Turcs intelligents qui s'en rendent,compte mais tous les sujets de Mahomet V peuvent s'apercevoir maintenant qu'Enver pacha — pour complaire à l'Allemagne — a causé la ruine et le démembrement de leur pays. Quant aux puissances centrales, qui, par l'intermédiaire de leurs consuls, ont excité le3 musulmans à la guerre sainte contre les chrétiens à Jérusalem même, elles se bornent à donner , à la Turquie des consolations toutes platoniques. La ,,Neue Freie Presse" de Vienne — une feuille juive — écrit tout simplement, qu'à la fin de la guerre, les Austro-Allemands possédant des gages en quantité feront bien rendre la Palestine aux Turcs!! ! Voilà une promesse qui va causer un très grand plaisir aux chrétiens et aine juifs du inonde entier! Néanmoins, à la place de la Sublime Porte, nous nous méfierions, car une promesse n'a de valeur que pour autant que celui qui la fait soit en mesure de la tenir. Or, nous verrons, dans quelques mois, où en seront l'Allemagne et son brillant second. Et même si, par impossible, les Puissances centrales devaient sortir vainqueurs de la lutte, alors encore, si nous étions Turcs, nous ne serions pas rassurés. Le motif de notre défiance proviendrait du fait que l'Allemagne et l'Autriche ont commencé la guerre par un parjure en violant la neutralité de la Belgique que leurs souverains avaient garantie sous serment! Leur générosité. La grande revue illustrée américaine ,,World's Work" a publié, dans ses numéros d'août et d'octobre 1917, une série de notes sur les événements en Belgique, dues à la plume de Mr. Hucrh S. Gibson, ancien secrétaire de la Légation des Etats-Unis à Bruxelles. Mr. Gibson aida avec un grand dévouement Mr. Bra&d Whitlock, le ministre des Etats-Unis, dans son oeuvre de secours à nos populations, et ces deux noms doivent être unis dans notre reconnaissance. Voici un passage particulièrement émouvant du récit du ,,Word's Worii" d'octobre, au sujet des derniers moments d'Edith Cavell : ,,J'allai trouver de nouveau Harrech et Falkenhausen. Cette fois-ci, lais-Harrach et Falkenhausen. Cette fois-ci, lais-diverses circonstances du commencement de la guerre où nous avions agi pour la sauvegarde des intérêts allemands, comment nous avions rapatrié des milliers de sujets allemands et veillé à leurs intérêts, comment, pendant le siège d'Anvers, j'avais, à diverses reprises, traversé les lignes pendant des combats, à la demande du maréchal von der Goltz, pour veiller aux intérêts allemands, .comment j'avais rendu ces services de bon coeur et sans idée de récompense. Depuis les premiers jours de la guerre, nous n'avions jamais démandé une faveur aux autorités allemandes, et il semblait incroyable qu'elles se refusassent maintenant de nous accorder un seul jour de répit pour discuter le cas d'une pauvre femme qui était en prison et, par conséquent, dans l'impossibilité de faire aucun mal, et dont l'exécution en pleine nuit, après une 6érie de tromperies et de manoeuvres destinées à nous abuser, serait un véritable affront à la civilisation... Nos efforts furent absolument inutiles, car les trois hommes auxquels nous avions à faire étaient si complètement durs de coeur et indifférents qu'ils ne furent aucunement émus par rien de ce que nous pûmes leur dire." Il y a un an 16 décembre 1916: Les Français occupent le -village de Bezcmvaux et progressent dans le bois de Caurières. 17 décembre 1916.: Les Britanniques réussissent des coups d& main, y ers Ronsart et En Belaici u-e. Les bourreaux à l'œuvre On se rappelle l'affaire de 1',,Atlas V", ce remorqueur parti de Liège par une nuit noire aveo une centaine de jeunes gens désireux de rejoindre l'armée et qui réussit la plus dramatique évasion vers la liberté. ,,Les Nouvelles" apprennent que l'Alsacien-portant l'uniforme allemand, qui était à bord et qui, écoutant les mielleuses promesses de ceux auxquels ils avaient si auda-cieusement brûlé la politesse, rentra en Belgique, a été soumis à une torture épouvan-, table. Enfermé dans un cachot sans nourriture autre que le morceau de pain sec et le verre d'eau qui l'empêchaient de mourir, on le soumit aux épreuves les plus raffinées en barbarie pour connaître les détails c-.o son équipée et les noms de ses complices supposés. L'Alsacien, qui était un vrai brave, refusa-obstinément de parler. Une sentinelle le surveillait jour et nuit pour surprendre un moment de faiblesse et le forcer aux aveux. Ce fut peine perdue. Finalement les Allemands traînèrent au poteau cette loque humaine, où l'âme seule, vivait encore, et la fusillèrent. L'Alsacien tomba peur sa patrie, en même temps que le commissaire Lejeune tombait pour la sienne. Et la population les unit tous deux dans sa vénération et dans sa reconnaissance.Portraits Deux Aktivistes Anverscis. Fonske de Floere et Ralph Verhulst. De toute la bande de vendus, qui foraient le parti aktiviste, et dont la plupart auraient fait, en des temps moins graves, le bonheur des humouristes et des caricaturistes, le specimen anversois ,,Fons de Floere," aussi appelé ,,Fonske le Miteux", eét certainement celui contre lequel on éprouve le moins de colère ; le rire désarme ! Que les Boches aient été pêcher ,,le Floere" dans le ruisseau, où probablement il était tombé un soir, nous prouve qu'il ne leur a pas été facile de trouver, même à prix d'or, des hommes pour faire leur sale besogne à Anvers, ce qui est certainement un honneur pour notre Métropole. ,,Le Floere''. que les gamins appelaient ,,de vloere jup", à cauôe d'un veston de velours, maculé de bave, qui ne le quittait jamais, était connu à Anvers comme ,,Zot-ten Rik", ou le ,,Schele", qui jouait de l'harmonica au Poesjenellekelder. II faisait partie de ces types que l'on rencontre dans toutes les grandes villes de province, et qui font la joie des gosses, à la sortie de l'école, en leur servant de souffre-douleur; (cet âge est sans pitié). ,,De Floere" faisait du journalisme; on ne saura probablement jamais comment il était arrivé à être correspondant à Anvers d'un journal flamand . de Bruxelles; cela n'a du reste aucune espèce d'importance. Peu de gens savaient où demeurait ,,le Floere", eu s''il demeurait vraiment quelque part; on le voyait du matin au soir et jusqu'à fort avant dans la nuit dans l'un ou l'autre café, entre le port et la gare centrale. Son quartier général était ,,le Greenwicli", où il était toujours aux aguets pour se faire payer des verres. Pour décrire la spécialité du ,,Floere" on pourrait forger le mot de ,,piqué-verre", en opposition avec ^pique-assiette". Dieu qu'il en a bu des verres à l'oeil dans sa misérable vie! Sa figure flasque et patibulaire était en toute saison abondamment pourvue de boutons clos, mis-oclos et épanouis; elle avait toujours l'air de vouloir sortir de son cadre, et ressemblait assez bien à un camembert trop fait qui s'échappe de tous côtés de sa boîte. Je me rappelle cette réflexion, que fit un garçon du Groenwich, en relevant un soir le, ,,Floere", tombé en sortant du café: , ,11 faudrait une cuillère pour ramasser celui-là!" C'était typique, et cela nous fit bien rire. Quand le ,,Floere" était bien saoul, ses petits yeux de poivrot devenaient hagards, sa face blêmissait et il avait l'air ahuri. Il lui prenait alors un besoin de faire des confidences. Dans un de ces moments-là, il avait réussi à m'agripper au passage et à me persuader de lui payer un verre. Il me raconta, entre force hoquets, qu'il était l'enfant d'uu grand compositeur. Je ne savais si je devais le croire, mais je ne pus m'empêcher (malgré la grande admiration que j'ai pour l'artiste qu'il disait être son père) de dire en moi-même: ,,quelle horrible fausse... note!" Nous considérons tous, à Anvers, le ,,Floere" comme un malheureux. L'acquisition de cette loque humaine, par le parti aktiviste, est la meilleure preuve du peu d'importance de cette triste pantalonnade que nous présentent quelques louches individus, pendant que se joue la terrible tragédie, apportée sur la scène de l'Europe par i'Allemagne et ses complices. * * # Ralph Verhulst. —- Si l'on voulait s'arrêter à des comparaisons différentielles ou s'il existait une échelle pour indiquer la culpabilité plus ou moins grande des traîtres, par rapport^ leur degré d'intelligence, nous croyons que l'on arriverait facilement \ à prouver que ,,Ralph Verhulst", dit ' ,,Boit sans soif", est plus coupable que le „Floere". Les capacités respectives d'alcool que ces deux compères aktivistes sont capables de tenir ne différeront probablement que de très peu. La quantité ingurgitée par l'un ou par l'autre, journellement, ne dépend que du nombre de connaissances, accessibles au tapage, qu'ils rencontrent dans leur jçur&ée» ^R^lph k^erhulst'i était* iime.j espèce de bohème, doublé d'un fainéant. Poète do second ordre et d'expression flamande, il avait eu parfois quelques inspirations heuVeuses, et rien ne faisait prévoir, avant la guerre, qu'il avait en lui l'étoffe d'un traître. Sa conduite prouve bien la vérité du proverbe qui dit que l'occasion fait le larron ! Ayant droit à Anvers, en tant que flamingant, à une part de l'assiette au beurre, en l'avait nommé (en s'excusant de ce que toutes les sinécures dans les Musées se trouvaient déjà occupées) professeur de déclamation à l'Ecole de Musique. Il arrivait parfois qu'à l'heure de son cours on le rencontrait au Mont de Piété, où il s'était rendu au lieu d'aller à l'Ecole de Musique, ] par distraction, tant était grande son liabi- j tude de faire appel à ,,ma tante". Je ne : sais plus à quelle occasion la ville d'Anvers, toujours très généreuse pour ses enfants, j lui avait offert une"' médaille d'or. Notre j regretté échevin des beaux-arts, feu Fran- | çois Van Kuyck, qui connaissait mon individu, lui reprit la médaille après la cérémonie, en lui disant qu'elle serait conservée à l'hôtel de ville, où il aurait la liberté de venir la voir tous les jours, mais qu'on ne pouvait la lui confier parce qu'il aurait été trè3 humiliant pour la ville d'être forcée de la retirer du ,,clou", probablement dos le lendemain ! A une autre époque, où, déjà par faveur et parce qu'il était flamingant, il avait obtenu une place, (à la bibliothèque populaire si j'ai bonne mémoire), il fut rencontré un jour par feu Jan Van Rijswijck. 11 aurait dû être à son poste à 9 heures du matin et il était dix heures sonnées quand Van Rijswijck l'aperçut se baladant d'un air dégingandé à l'avenue de Keyser. Le bourgmestre l'accosta et lui reprocha ce I retard. ,,Je ne puis pas marcher plus vite", j répondit Verhulst, qui est aussi par moment | un loustic, ,,mes souliers sont trop petits ; et mon salaire l'est aussi poitr que je puisse m'en acheter de plus grands". Van Rijswijck goûta peu cette plaisanterie et lui répondit "évèrement: ,,Ce n'est pas votre salaire qui est trop petit, mais le nombre de verres que vous buvez qui est trop grand", puis lui tourna le dos. Ces petites anecdotes, absolument authentiques, dépeignent bien l'individu. Ralph Verhulst n'est pas un imbécile, c'est un bohème dévoyé devenu .arriviste, c'est un parasite fieffé, c'est un traître conscient. Si jamais l'Histoire a le temps de fouiller les poubelles de notre époque, elle jugera certainement ,,Ralph Verhulst" d'une façon plus sévère que le ,,Floere". W. F L. A Brsjs:elies Revenant vendredi soir du bas-Ixelles, par le tramway de la chaussée d'Ixelles, avec son petit-fils, un garçonnet de 6 ans, Mme Joséphine V—, âgée de 60 ans, cabare-tière, rue du Prince-Albert, Voulut descendre en face de la rue de la Paix, un arrêt récemment supprimé. Comme le tramway ralentissait, elle crut qu'il allait s'arrêter et elle sortit de la voiture en tenant l'enfant par la main. A ce moment, le receveur s'é» lança, prit l'enfant dans ses Dras et le maintint. Malheureusement, • Mme V.... venait de rouler sur le pavé, se blessant au crâne. On la transporta au commissariat de la chaussée d'Ixelles et de là à l'hôpital communal où elle a succombé pendant la nuit. * * * M. Ernest Solvay, le grand industriel et philanthrope, fondateur de l'Institut Solvay, a été blessé. Voulant sauver son chien, qui allait être écrasé par le tramway, M. Solvay a buté contre la voiture, mais heureusement ' n'a reçu qu'une légère blessure à la tête. * * # Il s'organise en ce moment à Bruxelles ! une loterie typique. Pour premier prix, on accordera à l'heureux gagnant un... cochon ; | qui vaudra bien quelque® centaines de francs au cours du jour. Les autres lots seront constitués par des denrées alimentai- ; j des fournies par les comités de ravitaille- : ment. Cette loterie aura lieu dans quelques j semaines, au profit de l'oeuvre nationale de | l'Assistance discrète. « * * * De tous côtés les ligues de propriétaires ; se réunissent. Il y a huit jours se tenaient ! encore des réunions à Etterbeek et à Molen-beek. Dimanche, c'était à Anderlecht que se rencontraient les délégués de la plupart des fédérations de propriétaires du Grand- ; ! Bruxelles. La principale question à l'ordre du jour était celle de la création d'une société collective d'assurances contre l'in- i cendie, les bris de glace, etc. A Anvers Nous apprenons la mort de M. Théodore de Marbaix, notaire et conseiller communal à Schooten, décédé à Anvers le 4 décembre 1917 à l'âge de 53 ans. Le notariat de l'arrondissement d'Anvers perd en lui un de ses représentants les plus distingués. * * * On annonce le décès, en Angleterre, du baron Alfred Osy de Zegwaert, fils de d'ancien gouverneur de la provincie d'Anvers. * * * Les travaux d'agrandissement des locaux de la rue des Aveugles do la bibliothèque populaire 1 sont maintenant achevés. Pendant les neuf premiers mois de l'année courante le total de prêts de livres dans le local principal et les quatre succursales s'est élevé à 462,591. * * * On vend en ce moment, au Marché au Poisson, des oies à 8 fr. le kilo et des poules ; u à 6 fç* gont ultra, nombreuses. ; En Angleterre Un discours important de Uoyd ûeorcs Sa que le président du Conseil pense de la lettre ds lord Lansdowne. — Son opinion sur les événements en Russie. — La confiance dans le résultat final. — Ce qu'il faut psur remporter la victoire. L'nninion de la Dresse. Un discours de M. Lloyd George LONDRES, 14 décembre. (Reuter). M. Lloyd George prononça le discours suivant à un banquet organisé péfr les chefs du ser-, vice d'aviation: Les opérations des flottes, aériennes ont peut-être poussé, plus que celles des autres armes, les nations à décider que cette guerre devait être la dernière. Ils ont apporté aux civils qui vécurent jusqu'ici en sécurité un peu des dangers et des horreurs des champs de bataille et au fur et à mesure que les hostilités se déploieront ces horreurs vont devenir plus grandes.C'est pourquoi ce.', messagers ailé:, de la mort sont peut-être également les anges de la paix. Ne détermineront-ils pas, en effet, la durée de notre victoire ou 'de notre défaite? Et, au cas même où on nous forcerait à conclure une paix injuste et pénible pour nous,n'apportent-ils pas une horreur de plus dans la guerre et ne raffermiront-ils pas ainsi l'aversion du monde à l'égard d'une répétition de la guerre? C'est pourquoi il faut également que la paix que nous conclurons soit juste, honorable et glorieuse. Une personnalité estimée, et qui rendit déjà de nombreux services au pays, vient de publier une lettre qui souleva une grande inquiétude dans le pays et qui remplit de crainte les personnes qui tiennent avant tout à ce que la guerre se termine par une paix durable et non par une capitulation humiliante. Jo me suis rendu compte, depuis, que ces craintes ne sont pas fondées et que lord Lansdowne n'a eu nullement l'intention d'exprimer les opinions qu'on a pu y voir et qu'il est parfaitement d'accord avec le point de vue de M. Wilson. Il a voulu exprimer absolument la même chose que M. Wilson dans son récent message. Le gouvernement, M. Asquith, et certainement aussi la nation britannique, sont d'accord avec ce message, et, comme lord Lansdowne l'a approuvé également, nous sommes tous d'accord . J'en conclus que l'interprétation donnée à la lettre de lord Lansdowne, non seulement par les partisans -ardente de la cause des alliés mais encore par tes adversaires en-Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en France et aussi, comme je le remarque aujourd'hui, en Allemagne et en Autriche, ne répon nullement aux principes que lord Lansdowne a voulu y exprimer. Je ne tiens pas à provoquer des divergen ces de vue là où il n'y en a pas, pour no pas troubler l'union du pays, mais si lord Lansdowne voulait exprimer la même chose que M. Wilson il est regrettable qu'il n'ait pas exposé plus nettement son point de vue.v Au moment où la lettre fut publiée j'assistais à la conférence de Paris. Je la lus avec une sorte d'étonnement douloureux. Mais j'ai la satisfaction de savoir que lord Lansdowne a été mal compris tant par ses amis que par ses critiques et qu'avec tout le poids de son autorité et de son influence on peut- le considérer comme un- partisan -de la politique de M. Wilson. Si. Lloyd George parla ensuite de la minorité militante du pays qui continue à propager d'une façon rusée ses opinions avec l'objectif de conduire le pays à une paix prématurée. La propagande des ultra-pacifistes, dit-il, n'est pas encore la plus dangereuse. Elle ne m'inspire aucune crainte, mais la nation doit se garder de ceux qui croient qu'il y a un moyen d'accommodement entre une victoire et une défaite. Or, il n'y en a pas. II est des gens qui supposent que la guerre peut se terminer j>ar quelque chose qu'ils nomment un traité de paix, par la formation d'unô Société des nations et par la création de clauses relatives à l'arbitrage et au désarmement et l'engagement solennel de toutes les nations non seulement d'observer ces clauses mais encore de les faire respecter au cas où une nation quelconque les violerait. C'est là une bonne politique après la victoire, mais sans victoire ce n'est qu'une plaisanterie. Pourquoi donc sommes-nous en guerre? Parce qu'un traité solennel a été considéré comme un chiffon de papier. Qui donc signerait un nouveau traité? J'entends également les personnes qui ont violé leur traité avec tant de succès. Qui dcnc donnerait de la force au nouvëau traité? J'entends les nations qui jusqu'ici n'ont nullement réussi à donner de la force à l'ancien traité. Le fait de terminer une guerre, engagée pour faire respecter un traité, sans réparation de la violation commise et pour conclure un traité d'une teneur plus étendue, constituerait une plaisanterie au milieu de la tragédie actuelle. Gardon6-nous de nous laisser tromper par de vagues paroles. Une Société de nations, le désarmement, l'arbitrage, la sécurité, ce sont là de nobles et glorieuses paroles, mais sans la force vivifiante d'une victoire ce ne sont que des paroles. Nous n'aurions pas dû commencer si nous n'étions pas résolus d'accomplir notre tâche à tout prix. Je comprends l'attitude (toutefois sans la respecteur) de ceux qui dirent dès le début: ,,Quoi qu'il arrive, ne nous interposons pas entre les deux partis. Laissons lc|» Allemande écraser la Belgique et notre amie et voisine, la libre République , française. Laissons-les commettre tous les crimes imaginables aussi longtemps que ce ne sera pas dans notre pays". Mais je ne puis comprendre l'attitude de ceux qui, à la nouvelle de ces crimes, s'écrièrent l'âme pleine d'une indignation sacrée : ,,Au nom du ciel, mettons fin à ces atrocités et punissons les malfaiteurs", mais qui, après avoir indiqué de la sorte le chemin de l'honneur à la nation, disent en ce moment, où la tâche a été à moitié accomplie: ,,J'en ai assez. H est temps d'en finir. Tendons la main aux malfaiteurs et faisons commerce avec eux au profit de nous deux". On ne leur demande pas de dédommag*-înents pour les dégâts causés. Ils n'auront même pas à faire leurs excuses. On leur demandera tout simplement de coopérer à l'avenir avec nous pour anéantir le premier venu qui osera imiter leurs forfaits. On nous raconte que nous pouvoir conclure aujourd'hui la paix à ces conditions. C'est l'Allemagne qui l'a dit. L'Autriche l'a dit. Le Pape l'a dit. Ce doit donc être vrai. Certainement c'est vrai. Pourquoi l'ennemi refu6erait-il une paix à de telles conditions? Surtout si cette paix lui assurait la possession de quelques provinces les plus riches et des plus belles villes de la Russie ? Si un juge disait à un inculpé convaincu d'avoir incendié, cambriolé, pillé: ,,Je ne vous punirai pas si vous promettez d'aider la fois prochaine la police à pincer un cambrioleur et vous pouvez garder le bien que vous avez dérobé", quelle influence cette façon de faire aurait-elle, croyez-vous, sur la criminlité ? Dans un Etat où le malfaiteur peut 99 jouer de la loi il est impossible de protéger la vie et les propriétés des gens. La loi des nations ne fait pas d'exception et, à moins qu'on lui rende justice, la paix mondiale sera toujours à la merci d'une nation dont les professeurs ont toujours enseigné qu'aucun crime ne peut être un méfait' aussi longtemps qu'il donne des avantages. L'histoire mondiale fait mention de- plusieurs Etats criminels. Actuellement nous avons à faire à un de ces Etats et il y aura toujours des Etats criminels, jusqu'à ce que la récompense pour le3 crimes internationaux devienne trop spéculative et la punition trop certaine. Qu'il n'y ait pas de doute au sujet du choix devant lequel nous nous trouvons placé. Nous pouvons obtenir des conditions . raisonnables d'un brigand triomphant-comme font les gen3 qui, dans la détresse extrême, achètent leur sécurité dans des pays où il n'y a -pas d'autorité pour faire respecter la loi. Cela signifie l'humiliation craintive de nous-même devant l'anarchie. Cela veut dire que le monde sera intimidé par des bandits triomphants. Ou nous pouvons poursuivre notre sainte tâche: la défense du droit et l'institution d'tme t paix juste et durable pour nous-mêmes et pour nos enfants. Vraiment, aucune nation qui prend ses intérêt à coeur et qui se respecte ne peut douter un instant du choix à "faire ici. La paix est nécessaire pour assurer la liberté au monde, mais, si nous n'avions pas ua perspective qu'en continuant la lutte nous améliorerons la situation, nous commettrions un acte inqualifiable en poursuivant la guerre. C'est parce que j'ai la conviction. que nous approchons de plus en plus de notre but que je considérerais comme une trahison envers la grande cause si nous devions entamer des négociations avec la Prusse qui est grisée actuellement 'par la victoire. La plupart des progrès que nous réalisâmes ne peuvent être estimés à leur juste valeur que par ceux qui sont au courant de t-jus les fait*. Les victoires allemandes sent annoncées au monde au son de trompettes, mais de la misère qui existe en Allemagne les comniî-qués, la presse ou les radiogrammes no soufflent mot. Nous connaissons l'effet que l'étreinte mortelle de la flotte britannique produit -ce la vaillance de nos troupes fait une impression qui, finalement, fera pencher la balance. Nous jetons les fondations pour itn pont oui, quand il sera prêt/, nous permettra d'entrer dans un monde nouveau. Actuellement la rivière roule ses eaux avec impétuosité; quelques pilliers ont été enlevés et plusieurs des progrès que nous avions réalisés semblent avoir été entraînés. Il y a des gens oui disent: ,,Abandonnons seulement l'affaire. Elle nous coûte trop cher et nous ne 'parviendrons jamais à atteindre notre but. Jetons plutôt un ponton composé de nouveaux contrats et d'une ligue de nations." PareU pont pourrait résister pendant quelque temps mais il serait toujours fragile et incertain. Il ne pourrait pas porter une charge lourde et le premier flux l'enlèverait. Continuons par conséquent à enfoncer des pilotis, et construisons un pont selide. Le moment actuel n'est pas très favorable. La Russie menace de se retirer de la guerre et d'abandonner à son sort la démocratie français qui, par le respect à la parole donnée, attira les cruautés de cette guerre sur elle. Je n'ai pas l'intention d'amoindrir la gravité de cette décision. Si la Russie avait pu développer ses forces cette année il nous aurait été possible à présent d'imposer c!c> conditions raisonnables à lWrv. retraite elle renforce le Iioheaizollermsms et

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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