Malonne aux armées

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s.n. 1917, 01 Août. Malonne aux armées. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/6w96689b7j/
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N° 11 Directeur : Nicolas MEYSMANS. D. 195 A.B. aniir 1Q17 Publication autorisée par l'Autorité Militaire Adresser toutes les communications à Nicolas Meysmans. D. 195 A. B„ à Mon sieur l'abbé A. Felten, aumônier militaire attaché à la place Belge de Paris, 57, boulevard Beaumarchais, Paris (IIIe). Ccrres vondant pour Calais : Monsieur Adolphe Bocquiaux, D. 144. Je m'abrutis... Très souvent, nous entendons l'un ou l'autre dire autour de nous : « Je m'abrutis !.... Je sens que chaque jour, je m'a, brutis davantage ! » Et cette exclamation, à l'allure fortemenl militaire, est provoquée par des constata tions plutôt décourageantes : on oublie les notions primaires d'orthographe, le mémoire devient rebelle aux dates, aus noms propres, les formules élémentaires des mathématiques flottent incertaines dans des cerveaux embués. On rencontre un copain. — « Tiens qui voilà » ou comme lie vieux poilu que j'avais connu à la bataille de l'Yser et que je rencontrais dernièrement suir l'asphalte de Paris « Ah ! m... alors ! c'est toi ! » Poignée de mains fermes et chaudes ; mais on évite de dire un nom ; il gît dans un recoin oublié de la mémoire. Et on finit par demander : « Tiens, comment t'appelles-tu déjà * — Tu sais bien : Joseph X... » — Ah ! oui c'est vrai, comme on oublie ! On finira pai devenir complètement abruti ! » Le thème a d'innombrables variantes la conclusion est toujours la même : J< m'abrutis.... Qui donc a dit quie l'embusqué n'a rietr oublié eit rien appris ? Hélas ! nous qu: trimons depuis trois ans dans ce coin de la terre qui gardera le nom de « Bach ter de Kuppe ». si nous avons tout appris de la vie nouvelle, nous avons aussi tout ou. llié de l'ancienne, de la vie de ci-devant, Nous avions cultivé paisiblement le peitit champ de notre intelligence : les fleurs délicieuses de la littérature et des arts, lies fruits plus substantiels des sciences exactes nous laissaient espérer une moisson abondante pour le reste de notre vie. Notre éducation était faite d'un peu d'idéal et d'une foule de notions positives qui nous mettaient en contact avec tout le confort provoqué par la civilisation. La guerre est venue ; elle a tout ravagé; et nous vivons intellectuellement des débris de nos richesses passées. Et pourtant, on aurait grand tort de se décourager. Et d'abord, l'abrutissement dont on se plaint si volontiers est peut être plus apparent que réel. Il y a quelque temps déià, i'ai entendu un de nos amis disserter savamment sur l'abrutissement spécial provoqué par la guerre. Pour ne pas abrutir davantage, je vous épargnerai une longue page de considérations psychologiques et je me contenterai de vouis livrer les conclusions. * + * On se plaint des infidélités de la mémoire,. On oublie, on oublie.... comme si la guerre nous avais plongés dans le fleuve Léthé. C'est profondément triste. Pourtant, « oublier >>, prouve qu'on a su ; c'est déjà une consolation ; tout le monde ne peut pas oublier les formules de l'anar lyse. Et puis, est-on bien certain d'avoir opblié. Notre mémoire n'est-elle pas passée à l'état de palimpseste ? Les notions acquises y sont profondément gravées ; la guerre a simplement entamé la surface ; la paix revenue, une légère somme de travail, un peu de réactif appropriéi suffiront pour faire revivre les caractères qui sem bl,aient disparue. Ce <jui chez beaucoup d'entre nous1 cause cette faiblesse actuelle de notre intelligence, faiblesse qui nous étonne et noius afflige, provient en grande partie d'un 1 défaut d'attention. Notre puissance intel-' lectuelle est en raison directe de notre force d'attention ; le cerveau acquiert une capacité prodigieuse de perception, quand il parvient à concentrer tous ses moyens d'investigation sur un objet unique. Nous sommes soldats, par patriotisme, par devoir ; il en est qui sont militaires par vocation ; ceux-là sont dans leur élément. La plupart n'ont pris les armes que parce crue la Patrie leur a crié : Je suis ta mère, défends-moi ! » Ils luttent, non par métier, mais pour défendre une cause sainte. PourtantT'œurvre implacable de la guerre est loin de répondre à Heur goûts affinés à leurs rêves de labeur fécond, de progrès pacifiques. De là, Un dédoublement de l'attention ; le travail actuel monotone, assommant, en prend la petite moitié; l'autre, la meilleure, continue à errer, avec l'idéal d'autrefois, sur les ruines du passé. D'une part, des actes d'automates, d'autre part des rêves ; et notre esprit prend une teinte neutre, imprécise. Nous croyons que c'est de l'abrutissement. C'est plutôt l'état vague et douloureux d'un esprit à cjui une secousse violente a fait perdre ses repères. Ainsi concluait mon ami. Ne disons donc plus que nous nous abrutissons ; c'est nous calomnier nous-mêmes. C'est aussi parfois un essai déguisé pour justifier des actes que nous serions tentés de poser et qui répugnent à notre conscience restée honnête. Ces actes conduiraient à un abrutissement réel et souvent définitif. Croyons les maîtres de la psychologie : l'intelligence humaine possède des forces merveilleuses de conservation, de reconstruction. La guerre est le règne de la force brutale : un cauchemar, un épouvantes ment. Une nuit de tempête est descendue sur le monde ; l'aurore de la paix brillera bientôt belle et radieuse ; gardons notre vigueur intellectuelle, notre santé morale. Ncyus sortirons de l'épreuvei, conscients de notre force grands devant Dieu et de-

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Cet article est une édition du titre Malonne aux armées appartenant à la catégorie Frontbladen, parue à Boulogne-sur-Mer du 1916 au 1918.

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