Notre avenir: hebdomadaire social, chrétien belge

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s.n. 1918, 23 Juin. Notre avenir: hebdomadaire social, chrétien belge. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/zk55d8q121/
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NOTRE AVENIR TROIS MOIS 1 fr. 25 IIRI!lll)\UllMliF; SOCIAL CHRÉTIEN BELGt PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES LE NUMÉRO ÎO Cent. 23JUIN 191! BUREAUX : I, Avenue des Ursulines - LE HAVRI Ie Annân _ M® 1P La Presse et le Pape n-n À nos journalistes, détracteurs par complaisance ou par système du Saint-Siège, nous signalons la conférence aussi intéressante qu'actuelle que M. l'abbé Octave Misonne a donnée au Havre, lundi 10 juin. Cette conférence documentée aux meilleures sources n'était que l'ébauche d'un livre que l'auteur publiera incessamment (édition Blond et Gray, Paris) sur le sujet : Le Pape, la Belgique et la guerre ». Après cette étude, il n'est plus permis de mettre en suspicion l'équité, la prudence et. la charité de Benoit XV sans encourir la note infamante d'etre de mauvaise foi ; ni de croire en homme tant soit peu intelligent aux propos malveillants, qui depiiis l'incident La tapie se succèdent et traînent dans certains journaux.Je me permets de donner les grandes lignes de cette conférence et de souligner certaines considérations qui ont leur importance.Le conférencier fit remarquer en tout premier lieu que le pape, en vertu de sa mission propre, est le gardien infaillible de la vérité révélée et des lois de la morale chrétienne; il a plein pouvoir disciplinaire dans l'église, mais il n'est, pas juge dans les différends et conflits entre individus et entre patrons. Donc le pape ne doit pas obligatoirement intervenir comme juge, il le peut toutefois, s'il estime prudent de le faire. Fort à propos, l'orateur fit remarquer dans sa première partie combien certains journalistes sont ignorants des choses de l'Eglise : ils vont, par exemple, jusqu'à sommer le pape d'avoir à se prononcer entre les principes païens de la Kultur (la force prime le droit, la fin justifie le"1 moyen, la nécessité ne connaît pas de loi, etc.) et les principes chrétiens de justice et de droit défendus par les nations alliées. Ils ne savent même pas que les dnatlièvies de l'Eglise ont été portés, en termes exprès et précis, contre les premiers, il y a plus d'un demi-siècle déjà, dans le célèbre Syllabus de Pie IX, contre lequel ils se"sont tant élevés autrefois, et qu'ils sont, sans doute, encore prêts à attaquer aujourd'hui sans même le connaître. Ensuite le pape, qui plus que tout autre chef de gouvernement doit agir avec prudence, vertu chrétienne qui suppose la justice et la charité, se trouve dès le début de son pontificat placé devant des difficultés, que seul un esprit léger ou hostile peut ignorer. Rappelons-nous que du côté des alliés 11 n'y avait pas de relations diplomatiques ou des relations que l'article 15 du pacte de Londres (22 avril 1915) détruisait pratiquement ; c'était l'engagement. La presse était aussi généralement hostile à l'action du Vatican. De l'autre côté, en Autriche, presque autant qu'en Allemagne, on attendait le prétexte d'une condamnation pontificale, pour préparer une guerre religieuse au profit de la Kultur. La campagne de presse . menée en Allemagne contre le Pape ne cesse pas d'être très mauvaise et pleine de danger : on l'accuse de sympathies marquées pour les alliés. Et néanmoins le pape a élevé la voîx. Il a parlé, iî a condamné. Mais les journalistes ont très longtemps ignoré ou tout au moins laissé ignorer à leurs lecteurs, malgré l'union sacrée des partis, que le Saint Père avait réprouvé en termes solennels, nets et directs, dès le 22 janvier 1915, la violation de la neutralité belge, puisqu'il avait ' (le 4 décembr 1916) protesté solennellement encore, ei Consistoire, contre les infâmes déporta tions des civils, contre le bombardemen par avions des villes ouvertes, contre tou les attentats monstrueux qui se commet tent sur terre et sur mer, etc. Enfin, après avoir longuement énumén toutes les interventions et les marque; de bienveillance de Benoit XV en faveui de la Belgique, le conférencier conclu par cette réflexion empruntée au cardi nal Mercier : « Oui, le Saint Père Benov. XV a fait pour les Belges tout ce qu'i pouvait faire, et je crains que nous pé chions par gourmandise spirituelle, s nous voulions lui demander davantage. : Ajoutons toutefois que ce ne sont pas le: meilleurs catholiques belges, qui s'éri gent en juges du Saint-Père, encore moins qui le condamnent sur des ru meurs suspectes. VERITAS. A la suite d'une insuffisance soudaine de main=d'œuvre, nous nous trouvons dans la nécessité de faire paraître " Notre Avenir' sur deux pages. TRAFIC et COMMUNICATIONS 1 interview de M. Segers, Ministre de. des Chemins de Pjr, Marine, Postes e\ Telé graphes. o-o I.es 7.000 agents de l'Administratif des Chemins de Fer qui avaient quittf le pays pendant la campagne de Belgique et se trouvaient disséminés i l'étranger ont été recensés,, secourus ei organisés en vue de la reconstitution di réseau. « Les uns sont groupés en brigades de chemins de fer de campagne, chargées de rétablir le railway derrière les armées d'opérations ; les services civils créés pai le departement pour préparer la reprise de l'exploitation absorbent une autre partie de ce contingent. Ceux qui restem momentanément disponibles son£ occupé' dans les administrations étrangères1 el dans l'industrie (principalement les Compagnies de chemins de fer et les lignes de guerre), en sorte que tout le per sonnel actuellement à l'étranger travaille d'une manière directe ou indirecte poui le pays et pour les Alliés. « On est parvenu à sauver un lot important du matériel belge : plus de ll.OOt wagons, 1.700 voitures et 1.900 locomo thes. Ce matériel fut recensé puis concentré afin d'être réparé pour être mis à la disposition des Alliés. Il a été crée dans ce but, à Oissel, un garage compor tant 45 kil. de voies et de vastes ateliers dont une partie est en exploitatior avec un outillage d'une valeur de $7*3.00C francs et un personnel de 1.500 ouvriers L'autre partie est en construction. Des commandes d'outillage d'un import de 2.627.000 francs ont été passés et sonl partiellement exécutées. Rien que poui l'entretien et la réparation du matérie. sauvé, il a été commandé, en 1916, de? matières et des pièces de rechange poui une valeur de "S.ÏTjO.OOO francs et, ei: 1917 (8 premiers mois), pour une valeur de 6.300.000 francs. - « En vue de la reconstitution tout ai moins partielle du réseau, il a été oons-titué d'importants approvisionnements d( rails, tabliers métalliques, poutrelles, tra verses, etc. « Mais, pour permettre de complète] l'outillage et les approvisionnements, encore bien insuffisants, il est de toute nécessité de négocier de nouvelles commandes. Le Gouvernement espère pou voir compter sur le concours financiei î des grands alliés et tout spécialemenl i des Etats-Unis pour mener la tâche è bonne fin. « En dehors de la préparation des mesures de toutes espèces que comporte s la, reprise de l'exploitation du réseau, le Département étudie diverses améliorations à apporter après la guerre au régime d'exploitation des chemins de fei belges - : institution (Finie autonomie financière et administrative, électrifica-tion partielle ou totale du réseau, etc. « Le personnel des trois administrations de la Marine, aës Postes et det Télégrai^hes établi à l'étranger comprend environ 2,5t)0 agents. "Ceux-ci sont, également, soit utilisés dams les services du Département, soit occupés par les offices étrangers, ou encore, et ce notamment pour le télégraphe, groupés en vue de la reprise de l'exploitation de la Belgique libérée. « C'e^t grâce aux dispositions prises par l'administration de la Marine, que des milliers de Belges, fuyant l'ennemi, purent traverser la mer et trouver en terre amie la plus généreuse hospitalité ; qu'au surplus, lorsque sonna pour le it gouvernement l'heure pénible de l'exode, , tout le matériel flottant put se replier, en bon ordre, vers l'Angleterre et la Erance. « Depuis, de multiples problèmes absorbèrent l'activité de la Marine reconstituée en France et en Angleterre. Citons, parmi d'autres, la transformation des paquebots de l'Etat belge en bâtiments hospitaliers ou en transports de troupes pour les alliés ; la constitution de colonies de pêcheurs qui permirent aux populations côtières belges, arrachées par milliers à leurs foyers, de retrouver un gagne-pain ; l'élaboration de toute une législation noiivelle en matière dé marine marchande, nécessitée ta lit par l'état de guerre que par l'émigration en Angleterre de la Hotte marchande ; le ravitaillement de l'armée en produits de toutes espèces, etc. « Je convins, en outre, de rappelei le rôle principal joué par les vapeurs belges dans les transports de l'œuvre de la « Commission for Relief in Belgium », Ja création ck diverses Commissions dont les travaux embrassent l'ensemble des > questions relatives à l'avenir du coru-' merce belge par mer, aux transports et tarifs après la guerre, à l'utilisation du tonnage dans ses rapports avec ies besoins de la Belgique et de son ravitailla? i, ment actuel et futur. ; « En résumé, malgré les obstacles sans nombre qu'il a fallu surmonter pour , éviter l'effondrement de l'industrie maritime belge déracinée et dispersée à l'étranger, la politique maritime loin de rétrograder a, au contraire, marché franchement de l'avant. Un témoignage i palpable en est la création en pleine ; gûerTe du « Lloyd Royal Belge », armement national qui est appelé à jouer un . rôle considérable dans le développement futur de la' marine belge. « L'activité de l'Administration des i Postes ne se borne pas aux quelques bu-; reaux fonctionnant encore en terre belge j non envahie ; elle eut également à réorganiser sur de nouvelles bases les services des postes à l'armée qu'elle continue à assurer. En outre, en vue d'augmenter les ressources de l'Œuvre de la Croix-Rouge, deux émissions de timbres-poste spéciaux ont été faites par se® soins et I une ' troisième est actuellement en cours de fabrication. D'autre part, de grandes quantités de timbres oïdinaires ayant été volées par les Allemands en Belgique, une nouvelle série de ces valeurs a été mise en circulation. Enfin, en raison des circonstances spéciales -créées par la guerre, l'Administration des Postes a l prêté son concours à diverses œuvres d'initiatives gouvernementale ou privée, i « L'Administration des Télégraphes n'est pas, non plus, restée oisive. Outre ; la part active qu'elle prend à l'échange des communications télégraphiques et" téléphoniques sur le front belge, elle s'oc-■ cupe à l'arrière de constituer des approvisionnements de poteaux, conducteurs et appareils divers, en vue de la reconstitution des réseaux télégraphiques" et téléphoniques lors de la libération du territoire.« Un service spécial s'occupe de la T. S. F. ; il a dans ses attributions l'installation et l'entretien des postes ra-diotélégraphiques à bord des bâtiments de l'Etat et des navires marchands belges et dispose, dès maintenant, du matériel nécessaire à l'établissement des stations à grande puissance à réédifier en Belgique ». o-o DEFAITISME SYNDICAL : -0-0 (Voir notre numéro du 17 juin) Il reste pourtant une réflexion commune à mes deux compagnons de route qu'il me faut relever : elle est la plus anti-chrétienne et la plus anti-syndicale qui puisse être. C'est de l'égoïsme a peine voilé, ce manque de cœur, cette indifférence pour le sort des faibles, des malchanceux, des exploités que l'ouvrier, qui se croit assuré du lendemain, exprime par ces formules courantes : « Moi, je tirerai mon plan, que les autres tirent le leur. — Je puis me passer du syndicat, donc, je m'en passe. Est-ce à dire que les ouvriers croyants seraient moins capables d'esprit de justice et de dévouement que les ouvriers qui, renonçant à la vieille morale chrétienne, s'inspirent aujoui'3'hui de la morale de la solidarité? Non, sans doute, une religion positive, comme la nôtre, toute d'amour et d'autorité, doit être plus efficace qu'une simple philosophie morale. Pourquoi donc, cette apathie généralement constatée de l'ouvrier catholique à l'égard de la défense de ses intérêts immédiats? Les socialistes ont un esprit, un idéal, une organisation de classe, trempés dans la lutte. Ils veulent la justice, une justice qui va, s'appuyant non plus tant sur le devoir que sur la force et en cela nous nous séparons d'eux parce qu'au rebours de leurs principes, nous voulons conserver l'ordre social, garder la paix sociale. Pour nombre de chrétiens, la charité, l'aumône peut suppléer la justice. Nous pensons qu'on a beaucoup abusé dans ce sens de l'aumône, qu'on en abuse encore. Toute la faiblesse de la classe populaire chrétienne vient de ce qu'elle n'a pas son autonomie. Trop longtemps, _les nôtres ont laissé à une élite extra-ou-vrière le soin de penser à leurs intérêts et de les défendre ; si ce n'avait été qu'à une élite, le mal n'aurait pas été grand... Ils manquent donc à nos ouvriers chrétiens une organisation autonome ; dans la mesure où ils seront éclairés sur leurs vrais intérêts, dansla mesure où ils auront le gouvernement de leurs affaires, ils auront à s'émanciper de tutelles trop souvent onéreuses, toujours mal placées pour découvrir le mal dès sa naissance et le couper dans sa racine. Notre mouvement syndical doit avoir comme contre-partie le mouvement coopératif, nous devons être dans nos meubles, chez nous! Sous ce rapport, l'effort de nos organisations durant les dernières années n'a pas été vain. Par dessus le mouvement syndical et coopératif, il nous faut de toute nécessité un mouvement d'éducation, une centrale d'éducation ouvrière. Nous devons apporter tout notre or, toutes nos énergies à combler cette lacune, la plus grande de nos lacunes. Alors, nous aurons une armée de militants qui feront éclater toute la fécondité de la foi sociale chrétienne. En ce temps-là, les déïaitis-tes seront d'enthousiastes jusqu'auboutis-tes.★ ★ ★ « Ce ne sera nas le moment », a-t-on dit, « de réclamer au lendemain de la guerre, de gros salaires et de brandir l'arme de la grève. J'en conviens, mais alors, quoi? Le syndicalisme, de ce fait, n'aurait-il plus de raisons d'être? Bien, au contraire; j'affirme que le salut de la classe ouvrière sera dans le syndicalisme essezitiel-lement, et pus autre parti Ce qu'il faut craindre pour l'après-guerre, c'est la Révolution. Je crains fort qu'il ne se trouve une foule de mé; contents, une foule de malheureux qui ne sauront attendre que le pays soit quelque peu rendu à la vie normale pour obtenir réparation de leurs dommages, qui ne sauront admettre que le pain et la. viande restent; chers, que le travail soit peu abondant et maigrement rétribué. Il s'élèvera une tourbe de sinistres meneurs, d'agents provocateurs et de politiciens insensés qui travailleront cette masse ravagée de douleur et d'amertume, d'impatience et de haine et le plus mince résultat de cette agitation sera de prolonger le désarroi économique, d'aggraver nos misères. Seuls, les chefs autorisés d'une classe ouvrière organisée pourront prêcher l'impérieuse patience avec des chances d'être écoutés.

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Cet article est une édition du titre Notre avenir: hebdomadaire social, chrétien belge appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Le Havre .

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