Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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22 november 1918
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s.n. 1918, 22 November. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/np1wd3r30j/
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Vendredi 22 novembre 1918 ,o 237 Trentième année francs francs francs ANVERS . ■ 16.00 8.00 4.60 fNTÉRIEUR - 18.00 9.50 5.8» EXTÉRIEUR . 30.00 15.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureau*pos de Belgique et de 1 étranger. — Les Mon ments partent le 1er de chaque mo.s et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : IWarché-aux-tEufs, 9' - ANVERS _ . r»or»f» ANVERS-BOURSE insertions : La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 c""s .Demandes et offres d'emplois . 40 „ Convocations d'assemblées • une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 26 „ Annonces financières . „ 1 fran Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission, on traite à forfait MT~ Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinen! toute responsabilité quant à leur teneur- Lé numéro : ^ centimes S'1' Iv MSBm WÊ WÊm wm HUBB JHHr W &ÊLHH Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACOT, directeur-rédacteur en chef du journal L( AHMIS PAR la CENSURE LE NUMERO 10 CENTIME* Les dommages de guerre Opinion d'un Banquier de la place d'Anvers Sous le titre de « Les Dommages de guerre » notre nouveau confrère La libre Belgique continuation du Patriote. publie un article interressant et de toute actualité. L'Anvers-Bourse ayant spécialement pour but de tenir ses lecteurs au courant de tout ce qui a rapport au commerce et à l'industrie, nous avons cru de notre devoir de solliciter d'une banque de la place d'Anvers, son opinion sur ces question des « Dommages de guerre ». A notre grande satisfaction, ce finan cier a pu nous remaltre, immédiatement, la copie d'une notice qu'il a fait parvenir en 1916.à la Direction de la Banque nationale à Bruxelles et à quelques personnalités industrielles commerciales et financières du pays. Nous nous faison un plaisir de publier cette notice ci-après. Nous serions trop heureux si cette publication pouvait avoir pour résultat de nous amener de la part de nos lecteurs, des considérations nouvelles sur cette question capitale pour le relèvement économique de notre chère patrie : III est unanimement admis (') que le plus élémentaire des devoirs de la nation, après la guerre, sera d'égaliser, entre tous ses citoyens, les sacrifices matériels imposés par le fléau qui s'est abattu sur nous : la quantité de millions pour satisfaire à ces devoirs de justice sera a trouver dans l'assiette réglant les impôts existants et, surtout, dans l'assiette d'impôts nouveaux à voter par les chambres : assurément aussi, nous en avons l'intime conviction, dans l'inderpnité de guerre que, victorieuses, les puissances, alliées nous feront obtenir ou nous fourniront elles-mêmes. Ce premier principe établi, nous ajouterons que la sauvegarde de l'avenir économique aussi bien que les nécessités de l'heure présente commandant que la Bel gique prenne des mesures adéquates au? besoins immédiats en vue de la résurrec tion de la vie économique normale. Parmi ces mesures, celle qui s'imposi le plus, parce qu'elle sera la plus féconde dans ses résultats, a été exprimée par ce; mots : « faire bien et faire vite ». Pour faire bien et pour faire vite, il faudrait une ou deux lois nouvelles ex «( ceptioinielles, conséquence de la situation très exceptionnelle créée par cette guerre mondiale ; il est donc d'urgence d'élaborer tout de suite ces deux nouvelles lois afin qu'elles puissent être votées et promulguées le lendemair même de la paix. Parmi les questions qu'il y aura lieu de résoudre — toutes affaires cessantes — en vue de la résurrection de notre vie économique nationale, il n'en est pas de plus importante que ces deux ci : 1° celle visant le règlement des indemnités au:* victimes des destructions de bâtiment: industriels, des réquisitions, à ces der niers, de matières premières, de matières fabriquées, de machines outils, etc., cai de la remise en marche de ces usines dé pend le pain quotidien des milliers de travailleurs : travailleurs qui seront déjf trop vite tentés de s'émigrer par l'appe. I' Lorsque, eu 1870, la France'indemnisa le; victimes île l'invasion, elle justifia l'interven tion de.s Pouvoirs Publics comme «don vol on taire ». Maintenant, en 191(1, elle décide que le.-victimes onf le « droit » d'être indemnisées par l'Etat. des gros salaires que nos voisins, plu violemment frappés que nous-même: dans la diminution de la population mas culine valide, ne manqueront pas de leu offrir ; 2° celle visant la 'cession des chan ges nécessaires en vue de l'importation ei Belgique, au meilleur prix possible, de: matières de tout genre. Cette question de changes est intimement liée au prix d< revient de la main-d'œuvre et, par con séquerlt, constitue un facteur primor dial pour la lutte contre des concurrent: qui hélas, pendant une longue inactiviti imposée à nos industriels, n'auront pa manqué d'installer, un peu partout, de: usines fabriquant les produits que, pen dant peut-être 5 ans, nous n'aurons pa été en état de livrer aux marchés qui jadis, nous étaient fidèles. II Indemnisation aux propriétaires d constructions industrielles détruites e aux victimes des réquisitions des machi nés, outils, des matières premières et de matières fabriquées provenant de l'éta de guerre. A notre humble avis, la meilleure dis , position à prendre pour résoudre le pro blême résumé dans le titre qui précèd' âferait de diviser le pays en une certain quantité de zones d'affaires. Chacune d ces zones territoriales comprendrait, ei général, les industriels produisant le mêmes articles, puisque il est un fait qu les usines fabriquant les mêmes produit se concentrent à peu près toutes dans ui certain rayon pour des causes de main d'oeuvre, etc. qu'il est inutile d'énumére ici. Dans chacune dé cës zones d'affaire serait créé, par décision parlementaire un comité disons un tribunal, compos de spécialistes d'industrie et de commet ce, dont la compétence et l'intégrit seraient reconnues par leurs pairs. D'ailleurs, les chambres de commerc et d'industrie de chaque province pour raient être sollicitées, par le gouverne ment, de lui présenter une ou deux lis tes de ses membres auxquels pourrai être confiée la mission de faire partie de ; tribunaux régionaux. Ces tribunaux régionnaùx auraien une double mission. D'abord, celle d'exe i miner les demandes d'indemnité relevai de leur compétence. A cette fin, un questionnaire type, qu devrait servir de base aux travaux de tribunaux régionaux répartis dans 1 pays, serait dressé. Ces questionnaire; signés par les requérants, prévoiraien évidemment tous les détails de leur argu mentation tendant à obtenir des indem nités pour destructions et pour réquisi tions subies Les dommages subis devraient êtr évalués, nous semble-t-il, de façon qu les victimes puissent, au moyer. <ies in demnités reçues, reconstruire les bâti ments détruits et .racheter et remonte les machines, reconstituer les stocks d matières premières ou de matières fabri quées enlevées et, cela, en prenant coin me base les prix nouveaux à payer effec tivement et non pas les prix anciens qu seraient sans portée actuellement. Ce principe de restitution admis, i faudra, par contre, s'entourer de toute les précautions de nature à écarter trè soigneusement tout ce qui pourrait mene à une exploitation des circonstances c'est pour cette raison capitale que nou 1 demandons à ce que les demandes soien soumises à et soient étudiées par de , gens compétents et intègres et non pa par des fonctionnaires du gouvernemen ou par des administrateurs de société ; coopératives ou de crédits industriels quelconques, qui n'auraient ni le temps matériel, ni l'intelligence spéciale des choses à approfondir rapidement et sûrement.Un tribunal central dirigerait, éclairerait et surveillerait les tribunaux régionaux. Il veillerait spécialement à ce que les mêmes principes, les mêmes bases d'évaluation, etc., soient appliqués à tous les Belges victimes de destructions et de réquisitions : de façon que nos concitoyens d'Arlon ne nuissent prétendre qu'ils sont plus parcimonieusement traités que ceux de Namur ; que les Carolo-régiens sont plus mal lotis que les Liégeois, et que les Gantois sont moins bien indemnisés que ceux de Bruges. A ces tribunaux régionaux, on devrait donc donner, par une loi nouvelle, droit de juridiction pour trancher juridiquement les questions soumises à leur compétence. Les contestations pouvant surgir pour des montants supérieurs à disons cent mille francs courraient être soumise au tribunal d'appel qui serait le tribunal central de surveillance prévu et auquel le gouvernement pourrait éventuellement adjoindre un ou deux jurisconsultes. Dans notre pensée, les décisions à inter-1 venir seraient promptement connues des intéressés. Ces décisions sorties valablement, le gouvernement belge rachèterait 1 aux requérants, leurs bons de réquisition pour la valeur leur attribuée par le tribunal compétent. L'industriel ou le commerçant se retrouverait ainsi, ipso facto, sans retard et sans frais, en des moyens liquides nécessaires à ta remise en marche immédiate de son industrie et de son commerce. D'autre part, le gouvernement belge serait propriétaire de bons de réquisition dont il aurait à poursuivre la rentrée conformément aux stipulations du traité de paix à intervenir. Le gouvernement pourrait très aisément se fournir les fonds nécessaires pour le payement du rachat de toutes ces réquisitions ; il n'aurait lui-même qu'à warranter les ; bons de réquisition à la Banque nationale, par exemple : - on ferait une loi , spéciale pour cela si les statuts actuels de la Banque nationale ne suffisent pas , et, au fur et à mesure du payement des réquisitions par les gouvernements , responsables, le gouvernement belge retirerait ces bons à la Banque nationale contre versement de leur contre-valeur. Dans l'hypothèse probable d'une indemnité de guerre payée à la Belgique, ; ce warrantage de bons serait de courte durée : il devrait être fait par la Banque nationale sans intérêts moyennant une très modique commission. 1 III i CONSTITUTION DES CHANGES NECESSAIRES ET REPARTITION DE CEUX-CI Continuant à nous inspirer de ce principe qu'on doit traiter les questions que nous visons dans leur ensemble, c'est-à-dire en vue de mettre tous les Belges égaux devant la loi, il nous paraît que le gouvernement belge devrait négocier, soit par voie de traités de paix, soit par voie d'autres traités, un emprunt à l'étranger qui mettrait à sa disposition un montant considérable de millions à Londres, à l'aris, à New-York, à Buenos-Ayres, aux Indes, en un mot dans tous les grands centres d'exportation vers la Belgique. L'indemnité de guerre que, suivant notre conviction, nos alliés nous feront payer, suffira d'ailleurs plus que largement pour cet objet. Si, ce qui est proserait mieux encore, il pourrait être payée que par annuités, ces annuités pourraient être cédés aux. établisseuents financiers, qui fourniraient les crédits en gouvernement belge, ou bien, ce qui serait mieux encore, U pourrait être demandé aux quatre grandes puissances, France, Angleterre, Etat-Unis, Italie, de l'acheter ces annuités à la Belgique contre payement immédiat de la contre-valeur. Il est évident que les devisès étrangers devraient, en tffUt premier lieu, être tenues à la disposition de ceux qui doivent importer les matières destinées a être consommées en Belgique : les industriels ou commerçants qui importeraient des matières premières en Belgique avec l'intention de les réexporter dans un autre pays ne pourraient donc être servis qu'en dernier lieu. Cette réflexion aurait surtout de l'importance si les changes dont le gouvernement belge disposait étaient insuffisants pour "satisfaire à toutes les demandes qui lui seraient présentées. Dans ce dernier cas, les. tribunaux régionaux pourraient encore intervenir en accomplissant la seconde mission que nous leur avons prévue. Cette mission serait — pour les compétences des tribunaux régionaux — d'apprécier si le sollicitant possède un commercé ou une industrie suffisamment importante pour trouver l'écoulement prochain des matières premières qu'il veut importer et pour le payement desquelles il sollicite des devises étrangères. La décision prise, si décision favorable il y a bien ;entendu, le tribunal compétent fournirait, au sollicitant, un certificat sur lequel il pourrait obtenir, du gouverna ment belge, une apostille l'autorisant à se fournir de devises stipulées, chez le caissier du gouvernement belge : c'est-à-dire chez la Banque nationale, Bien entendu, le sollicitant devrait payer la contrevaleur à la Banque nationale, soit au moyen de ses fonds liquides, soit au moyen des arrangements avec son ou ses banquiers habituels. Cette organisation pour la cession des changes, qui ne comporterait de risques pour personne, ne devrait évidemment pas être éternelle. Une fois les stocks des matières premières reconstitués en Belgique — disons après quelques mois — l'industrie et le commerce reprendraient la voie ordinaire, c'est-à-dire le chemin des banques privées, pour le traitement des affaires en changé. Iv Il nous revient que pour résoudre le problème que nous envisageons, on a mis en avant l'idée de la constitution de sociétés coopératives ou de crédit industriel. Ces sociétés coopératives ou crédits industriels ne paraissent pouvoir satisfaire aux exigences de la situation actuelle ni au point de vue" juridique nouveau, ni au point de vue équité, ni au point de vue pratique. fin effet, une société coopérative ou un crédit industriel sous forme anonyme ne pourra traiter des affaires que dans un but de lucre. Ces organismes ne pourront donc que faire des avances contre bons de réquisition. Or, toute idée de faire des avances doit être exclue parce qu'il est de principe qu'il s'agit d'acquitter une dette sacrée aux ayants droit et non pas de leur établir des droits de créance mobilisable par eux moyennant charge d'intérêt. Le pays ne se reconnaîtra pas le droit léonin d'imposer aux victimes du fléau la charge de traîner, pour eux et pour leurs héritiers, une créance à liquider à court ou à long terme : il s'agit de payer comptant. Ce principe règle la question visée ci-avant et. du coup, écarte l'idée des organismes « coopératifs » ou anonymes. Mais, ceci dit subsidiairement, l'état n'aurait rien à gagner à la constitution de ces organismes coopératifs ou anonymes. car si intérêts à payer il y avait, il faudrait nécessairement augmenter, de ceux-ci, la valeur reconnue aux réquisitions et aux destructions. En terminant, insistons donc sur ces points qu'avant d'acheter des « devises », les industriels et les commerçawts doivent être remis, d'urgence, en possession de la contre-valeur liquide des dommages pâteux subis : puis, une fois en possession de ce liquide, les industriels et commerçants —- réquisitionnés ou non ne devront obtenir des devises que « judicieusement », c'est-à-dire suivant une répartition équitable et guidée par la volonté de faire revivre, sans retard., toutes les industries belges, dont il importe, avant tout, de nourrir le personnel et de regagner les marchés mondiaux. Or - à supposer un instant écartée la question de principe de la constitution d'une société coopérative ou "d'un crédit industriel — il saute aux yeux que ni le conseil d'administration, ni la direction de tels organismes ne pourront jamais satisfaire à l'examen impartial, compétent et rapide des très nombreuses affaires qu'il y aura lieu d'étudier. Nous préconisons, au contraire, d'adopter des mesures qui nous semblent assurer - économiquement le règlement des cteux problèmes qui vont surgir le lendemain de la libération du territoire : et, ce, avec toute la publicité, toute la compétence, toute l'équité, toute la rapidité voulues. Marché ouvert et marché fermé Marché à terme.-- Conclusion Le lecteur voudra bien se rappeler que, dans cette première série d'articles, nous nous sommes proposé comme but de définir la situation technique dans laquelle se trouve en ce moment notre bourse de fonds publics. Après avoir déterminé dans leur ensemble les influences issues de la guerre, et par lesquelles s'explique le niveau élevé de la côte, nous nous sommes occupé spécialement-du caractère de notre circulation intérieure- ainsi que de la pléthore de nos capitaux disponibles. 11 nous reste pour compléter notre travail à dégager les conséquences que pourraient produire l'élargissement éventuel de notre marché et la réouverture du marché à terme. Pendant plus de quatre ans, une barrière infranchissable s'est dressée entre notre bourse et les centres financiers des pays alliés. N'est-il pas à craindre qu'un cinq pour cént national français, que la rente anglaise du même taux, que les titres de rente de la République nord américaine, qui naguère n'étaient pas dans le commerce, puisqu'elles étaient accaparées toutes, pour servir de base à la circulation monétaire, par les banques d'émission des Etats-Unis, — que tous ces titres et bien d'autres encore ne viennent faire à nos valeurs habituelles une concurrence désastreuse ? A supposer que les relations entre le marché belge et nos alliés deviendraient, par le fait de l'armistice, aussi étroites qu'avant la guerre, la réporise affirmative à la question posée ne pourrait être sérieusement mise en doute. L'attrait exercé sur nos capitalistes par le genre de payements indiqué est trop manifeste, tant sous le rapport du rendement qu'au point de vue de la sécurité, pour qu'il soit possible de s'illusionner à ce sujet. Néanmoins, les_ circonstances elles-mêmes apporteront, croyons-nous, au processus de nivellement certaines atténuations.Il y a d'abord le change. L'élimination des marcs de notre circulation intérieure, en admettant qu'elle soit complète d'ici quelque temps, n'établira pas, par elle-même, notre devise sur un pied d'entière égalité avec l'unité monétaire française et surtout anglaise, lin conséquence, les would be acquéreurs de rentes d'outre-Manche ou d'outre-Quiévrain se montreront peut-être moins empresses lorsqu'ils constateront que le coût effectif de leurs achats ne correspondrait pas, aux prix alléchants renseignés par les côtes étrangères, mais qu'il devrait être-' majoré dans une mesure plus ou moins sensible suivant la comparaison des monnaies.A côté de cette entrave résultant de la nature des choses, if se pourrait que les rapports financiers internationaux fussent limités aussi par des restrictions artificielles,puisqu'il semble avéré que l'état de guerre et une recrudescence de l'in terventiormisme sont liés entre eux d'une manière indissoluble. Ceci s'appliquera sans doute plus spécialemei t aux marchés neutres, de sorte que les acheteurs à l'affût d'occasions pourraient bien revenir bredouilles s'ils comptent pouvoir profiter immédiatement du ni veau encore très riant en certaines rubriques de la cote d'Amsterdam. La solution la plus satisfaisante pour tout le monde de cette question du nivel lement qui devra finir par se réaliser un jour, consisterait en ce que les cours inscrits au dehors diminuent spontanément l'écart à combler en répondant, par un bon mouvement de hausse, à l'avènement du triomphe. A vrai dire. Paris manifeste quelques velléités de s'engager dans cette voie, mais Londres demeure hésitante... Une des causes principales qui ont favorisé la hausse exagérée de plusieurs valeurs spéculatives a été l'absence d'un marché à terme et des affaires de crédit sur titres. De cette circonstance est née, en effet, l'impossibilité pratique d'avoir un mouvement spéculatif qui ne fût pas dirigé vers la hausse. D'où l'accord tacite de tous les intéressés aux manipulations boursières de pousser à la roue, de ne faire ressortir dans les appréciations que" les éléments favorables et d'ignorer par système tout ce qui devait logiquement, inciter à la prudence et à la circopspec tion. Reviennent maintenant, avec le retour de circonstances normales, la possibilité de vendre à terme, la reprise des affaires de reports qui permettront de se procu rer des titres en vue d'une opération à la baisse, ne faut-il pas s'attendre, alors, à. ce que la discussion ainsi rétablie au sujet des cours, l'occasion rendue de réaliser des bénéfices par la vente à dé couvert de valeurs surfaites deviendront funestes à plusieurs titres dont la valeur a doublé et triplé depuis la guerre '? La chose est certaine. Non pas, certes, pour la généralité des valeurs du terme ou du comptant spéculatif. Car pour bon nombre d'entre elles, les cours plus élevés se justifient par l'amélioration de -la situation présente ou escomptée. Mais la baisse atteindra fatalement les titres qui n'ont monté que parce que la hausse était à la mode, ou parce qu'un groupe d'intéressés a fait admettre par une suite nombreuse d'adeptes les appréciations tendancieuses incomplètes, unilatérales qu'il leur a servies. Comme conclusion d'ensemble des ar ticles dans les quels nous venons d'examiner les divers aspects de la situation technique de notre marché national, nous devons dire qu'elle apparaît comme très Feuilleton de l'ANVERS-BOURSE 4 I 1914-1918 ILa guerre vue d'Anvers Annotations quotidiennes d'un habitant de la ville PRÉAMBULE J'ai reçu 1-e 24 juillet», disait alors l'honorable ministre, « de l'ambassadeur die l'Autri-cÇe-Hongrie la note que cette puissance a communiquée à toutes les puissances et qui .i, depuis, paru dans la presse. Cette nute' contient l'énoncé des réclamations austro-hongroises auprès de la Serbie. J'ai t'ait, dans l'après-midi de ce même jour, une démarche auprès des ambassadeurs étrangers, et leur ai dit que, dans le conflit austro-serbe; l'Angleterre i.e pourrait intervenir à aucun titre, mais que, si les relations entre l'Autriche et la Serbie devenaient plus tendues, la paix européenne serait, de ce fait, 'mise en danger, ce qui nous-concernerait, certes, tous. J'ignorais a lois la position que pourrait prendre la Russie dans « e conflit. Mais il m'a paru que, si la Russie y prenait une part aictive, la seule chance de sauvegarder la pa ix de l'Europe serait que les quatre puissances qui ne sont pas directement touchées par la question serl>e, c'est-à-dire, l'Allemagne, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne, fissent, auprès des gouvernements i austro-hongrois et russe, un effort simultané pour les amener à suspendre toute action militaire, tandis que les 'puissances déjà nommées essayeront de trouver un terrain d'entente. C'est alors que j'appris la rupture des relations diplomatiques entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie. Je demandai immédiatement •iux gouvernements français, allemand et italien s'ils consentiraient à ce que leurs ambas sadeurs se réunissent ici en conférence. D'au tre part, j'ordonnai à nos ambassadeurs auprès de ces mêmes puissances de demander que les représentants de la France, de l'Allemagne et de l'Italie à Vienne, à Saint-Pétersbourg et à Belgrade informassent leurs gouvernements de la conférence proposée, les invitant en même temps à prévenir toute action ultérieure, et à attendre les résultats de cette conférence. Les réponses à ces propositions ne me sont pas encore parvenues. Dans ne crise aussi grave que celle que nous traversons, les efforts d'une seule puissance eu faveur de la paix demeureraient stériles : c'est pour cela que j'ai tenu à assumer toute la responsabilité de faire une proposition sans savoir si elle serait favorablement accueillie. Je cuois que ma proposition peut fournir la base sur laquelle le groupe des puissances déjà mentionnées pourrait trouver un accord raisonnable. Il ne faut pas oublier qu'à partir du moment où la question cesse de se confiner entre l'Autriche-Hongrie et l;i Serbie, elle concerne toutes les puissances, et quelle ne peut manquer de se résoudre en la plus grande des catastrophes que l'Europe ait jamais vues. Personne, alors, ne pourrait décrire les limites du conflit, dont, les conséquences directes ou indirectes seraien incalculables. » f.a proposition de sir Grey n'aboutit pas : elle arriva, d'après le gouvernement de Berlin, un petit tard. « Lorsque'elle fut transmise à Saint-Pétersbourg. M. Sasonoff, » est-il répondu, « a déjà eu un entretien avec l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie. Une première procédure ayant déjà été engagée entre Vienne et Saint-Pétersbourg, on ne pouvait en commencer une seconde. J.e gouvernement de .Berlin, tout en reconnaissant le principe de la conférence de Londres, est donc d'avis que la conversation directe entre les gouvernements russe et autrichien doil suivre son cours. » Soulever une question de procédure lorsqu'il s'agit de prévenir une guerre continentale ! En vérité, l'Allemagne repousse la proposition de sir Grey, parce qu'elle veut la guerre, et elle veut la guerre, parce qu'elle et sa complice l'Autriche-Hongrie croient le moment propice pour réaliser leurs projets mégalomanes. Ainsi, au lieu, de s'adresser à son alliée l Autriche-Hongrie pour rengagea* à modérer ses ardeurs belliqueuses, l'Allemagne donne à son ambassadeur à Saint-Pétersbourg mission d'inviter le gouvernement à arrêter la mobilisation de l'armée russe contre l Allemagne et l'Autriche, et à faire, à ce sujet, une déclaration catégorique endéans les douze heures. Dans le cas où la réponse du gouvernement russe ne serait pas satisfaisante, le ministre allemand avait à déclarer que l'Allemagne se considérerait en état de guerre avec la Russie. Cette mission, le comte Pourtalès s'en acquitte dans la nuit du 31 juillet au I août 1914. Il est à noter qu'à ce moment, l'Allemagne était déjà elle-même en pleine mobilisation, puisque, trois jours après, — les événements l'ont prouvé, — elle était parfaitement en état d'entamer les hostilités. D'ailleurs, l'envoi seul de cet .ultimatum nettement impératif prouve quelle était prête. Elle prétend donc que la Hussie reste désarmée en face de l'Autriche-Hongrie et d'elle-même, et soit, partant, dans l'impossibilité de soutenir efficacement sa protégée, la serbie. Elle sai't bien que ce qu'elle demande, la Russie ne peut le lui accorder sans se résigner à une humiliation profonde et à l'abdication de son prestige vis-à-vis des slaves, vis-à-vis de l'Europe entière. Mais, pour être sûre d'avoir la guerre, elle demande à la Hussie l'impossible, connue l'Autriche-Hongrie a demandé l'impossible a la serbie. Peut-être que, si la Serbie avait, cédé piteusement devant les injonctions exorbitantes de l'Autriche-Hongrie, et la Russie, devant celles de l'Allemagne, la paix aurait quand même pu être conservée pour quelque temps encore. Ceci, à la rigueur, eût été' conforme à la politique traditionnelle des deux nations alliées : laissez-nous faire partout à notre guise, et nous vous laisserons la paix. Toutefois, cela n'est pas bien certain, car les deux larrons étaient maintenant bien préparés, les frais étaient faits. Déjà, depuis le 25 juillet, — Jonc un jour avant l'expiration du délai fixé par l'ultimatum austro-hongrois, — l'Allemagne arma ses places fortes et concentra à l'est de Th ion ville et de Metz plusieurs corps d'armée. Les avant-postes, formés de îrou.j>es nom breuses, bordent immédiatement la frontière française. Des patrouilles circulent -sur celle-ci et des cavaliers aleinands pénètrent même sur le territoire français. Les communications télégraphiques et téléphoniques sont coupées à la frontière, les routes barrées aux automobilistes voyageant en touristes. Les voies ferrées sur le territoire allemand et à proximité de la (frontière sont détruites, des mitrailleuses placées en travers ; trois locomotives appartenant à la Compagnie de l'Est sont, arrêtées à Moiitrieux-Vieux, et une quatrième est mise, à Hartmannsweiler, dans l'impossibilité de rentrer en France. Dès le 25 juillet au matin, alors (pie — nous insistons sur ce point, — le délai fixé par l'ultimatum autrichien à Ja Serbie n'est pas encore échu, les garnisons de Strasbourg et de Sarre-bourg sont consigées. Le 25 au soir, .les ouvrages d'art à proximité de la frontière sont occupés par des effectifs de guerre. Toutes les mesures 1 d'armement des places sont appliquées et. poursuivies depuis lors. Le 26 au mâtin, l'ordre est donné aux compagnies de chemins de fer de répartir leur matériel en vue de ; la mobilisation, Le soir du 26. les permissionnaires sont rappelés, et les troupes en manœuvre regagnent leurs garnisons. Le 27 commencent les opérations locales de mobilisation et de réquisition. Les grands établissement d'approvissionnement, notamment les moulins, sont occupés militairement. Les premiers élémets des troupes de couverture sont mis en place; les routes de la frontière sont barrées, la flotte est mise en état d'armement. Le 28, le 29 et e 30, les effectifs de troupes de couverture sont complétés par les appels individuels des réserviste: on réquisitionné les chevaux, les)automobiles. Les appels individuels de réservistes maintenant réalisés représentent au minimum cent vingt-cinq mille hommes. .Enfin, dans toute la région de la frontière française, les éléments stationnés à une distance éloignée sont, portés à proximité de la frontière. Le 31, l'état de guerre est proclamé. Il est clair que le premier grand coup doit être porté à la France. La Russie, lente à se mouvoir en raison de son étendue, aura son tour ensuite. Etant donnée la savante combinaison de leurs plans, — où tout a été prévu, sauf ce qui est arrivé, — et la brusquerie de l'agression, qui trouvait les adversaires non préparés, Guillaume II et François-Joseph croyaient donc .à une victoire facile et prompte, qui les rendrait les maîtres de l'Europe. En tout cas, la guerre n'aurait, été que partie remise pour peu de temps, car l'arrogance teutonne aurait pris des allures de plus en plu tyran-niques et insupportables.I^e 28 juillet, le gouvernement impérial russe lance le manifeste suivant à la population : « Les nombreuses manifestations qui se sont produites ces derniers temps, tant dans la capitale que dans d'autres villes de l'empire, prouvent que la politique ferme et paisible de la Russie a trouvé un écho sympatique dans la population. Le gouvernement espère, toutefois, que cette expression, des sentiments du peuple ne sera nullement considérée comme teintée 'de défaveur i\ l'encontre des puissances avec lesquelles la Russie vit en une paix immuable. Tout en puisant sa force dans l'élan de l'esprit populaire et en invitant ses sujets à conserver la réserve et le calme, le gouvernement impérial continue à veiller à la dignité et aux intérêts de la. Russie. » Le 29 juillet, Nicolas II répond en ces termes à la dépêche que Guillaume II lui a adressée le 23 de ce mois : « Je me réjouis de te savoir rentré en Allemagne en ce moment grave. Je te prie vivement de m'aider. Une guerre honteuse a été déclarée à un pays faible. L'indignation est énorme en Russie ; je la partage. Je prévois que, bientôt, je ne pourrai plus résister aux pressions qui provoqueront la guerre. Pour éviter le malheur que serait une guerre européenne, je te prie, au nom de .notre ancienne amitié, de faire tout ce qui est possible pour empêcher l'allié d'aller trop loin. — Nicolas. » Le même jour, à six heures et demie du soir, GuilHaume II répond comme suit à 'Nicolas II : « J'ai reçu ton télégramme. Je partage ton désir de maintenir la paix. Cependant, je ne puis considérer la guerre austro-hongroise comme une guerre honteuse, parce que l'Autriche-Hongrie sait, par expérience, que les promesses de la Serbie, quand elles n'existent que sur papier, ne valent rien. Selon moi, l'action austro-fhongroisè doit ètr-c considérée comme une tentative pour obtenir que, cette fois, les promesses serbes soient maintenues. Je suis fortifie dans cette opinion par L'engagement du cabinet austro-hongrois de lie rechercher aucune conquête territoriale en Serbie. Je crois qu'une entente directe avec ton gouvernement, et Vienne est possible et désirable, entente que, comme je te il'ai dit, mon gouvernement appuierait de toutes ses forces. Naturellement, les mesures militaires pourraient être considérées par l'Autriche-Hongrie comme une menace, qui pourrait provoquer le malheur que nous voulons conjurer, et rendre impossible la mission médiatrice que j,a.i assumée avec empressement à la suite de ton appel à mon amitié et à mon aide. '— Guillaume.. » Réponse de Nicolas II à Guillaume II, en date du 30 juillet, une heure de l'après-midi • « Je te remercie cordialement de ta prompte réponse. Ce soir, j'envoie Tatichef avec instructions- l^es mesures militaires actuelles .étaient décidées, il y a cinq jours environs, pour nous défendre contre les préparatifs • autrichiens. J'espère de tout mon cœur que mes mesures n'empêcheront pas ta tache de médiateur, à laquelle je tiens beaucoup Nous avons besoin de ta pression sur l'Autriche-Hongrie pour qu'elle s'entende ave? nous. — Nicolas. » Dépêche de Guillaume II à Nicolas II datée également du 30 juillet, une heure de l'après-midi celle-ci s'est donc croisée avec la précé dente) : « Mon ambassadeur a été chargé de signaler à ton gouvernement les dangers et taires, rendus nécessaires par la mobilisation Comme je le disais hier dans non dernier télégramme, l'Atriche-Hongrif; ne mobilise contre la Serbie qu'une partie de son armée, si les graves conséquences d'une mobilisation contre l'Autriche-Hongrie, la mission que tu m'as confiée est rendue difficile, sinon impossible. La difficulté de la décision à. prendre repose maintenant sur tes épaules. Tu as la responsabilité de la guerre ou de la paix. — . Guillaume ». A SUIVRE.

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Dit item is een uitgave in de reeks Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle behorende tot de categorie Financieel-economische pers. Uitgegeven in Anvers van 1889 tot 1919.

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