Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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20 november 1918
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s.n. 1918, 20 November. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1v5bc3ts1m/
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Mercredi 20 novembre 1918 Ko 234-5 Treitième année ABONNEMENTS: un an au seme. un trim«. francs francs francs ANVERS • ■ 15.00 8.00 4.50 INTÉRIEUR 18.00 9.50 S.2S EXTÉRIEUR ■ 30.00 16.50 8 00 iou.rêr»^5l,El peuvent depasser le 31 decemDrc. BUREAUX : Marché-aux-Eufs, 9' - ANVERS Téléphone : 2388 ANVERS-BOURSE INSERTIONS: La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 Demandes et offres d'emplois . -40 „ Convocations d'assemblées ■ une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 2B „ Annonces financières . „ 1 franc Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission, on traite à forfait GÊf- Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACOT, directeur-rédacteur en chef du journal Le numéro : „ centimes LE NUMÉJ70 10 CENTIMES Délivrance Plus de cinquante mois se sont ecou-lé? depuis le jour où, violant sa signature, mise au bas du traité qui garantissait la neutralité de la Belgique, foulant aux pieds le droit des gens, méprisant les lois les plus élémentaires de la civilisation et de l'humanité, Guillaume II, donna l'ordre à ses hordes barbares d'écraser la Belgique. Ah, cette fière Belgique avait la témérité de résister au potentat teuton, elle invoquait les traités, la foi jurée qui l'obligeait à se défendre contre l'envahisseur quel qu'il fut ; elle repoussait du pied l'or allemand pour livrer passage ! On allait lui apprendre par le fer, par le feu, par le sang, ce qu'il en coûte de résister au Maître suprême de toutes les Allemagnes, à l'incarnation surhumaine du « Deutschland ûéer ailes ». V Et ce fut Dinant, et ce fut Aerschot, et ce fut Louvain : sacs sans excuse d'une soldatesque infâme abusant de son cou-ige, mais de sa supériorité numérique et d'une longue préparation secrète pour rpétrer toutes les horreurs ! L'assas-.-inat de gens sans défense, le viol, l'in-.•ndie, la torture : tout fut mis en vre par ces monstres déchaînés. Guillaume le Cynique ne proclamait-1 pas « urbi' et orbi » qu'après avoir vu -en lui le génie de la paix, on allait voir celui de la guerre ? Avec les hordes barbares arrivèrent les tortionnaires civils ayant mission de maltraiter moralement ceux qu'on n'avait pu maîtriser par la force. De toutes parts s'élevaient les protestations de consciences indignées ; de toutes parts s'organisait la résistance pour le droit et la justice. Et les géoles allemandes fonctionnèrent. On y envoya, non seulement des hommes de tout âge, mais des femmes et d'imiocentes jeunes filles. On fusilla ceux des nôtres qui se tirent prendre à oser prêter assistance pour repousser l'envahiseur. On obligea les pères, les mères, les frères, les sœurs à fournir le métal nécessaire à fabriquer les engin- destinés à tuer les fils enrôlés sous les armes pour la défense de la plus juste cause. Et, suprême insulte de l'assassin, du violateur à sa victime, on tripatouilla nos archives pour en faire sortir la pseudo-preuve que, nous-mêmes, nous avions violé notre neutralité avant que l'envahisseur eût foulé notre territoire !... ., Ecœuré, indigné de tant d'horreurs,se rendant compte que, si le Teuton réussissait dans ses projets d'orgueil criminel. c'en était fait du Droit, de la Justice. de la Vérité, que seule la Force régnerait en maîtresse, le monde entier se souleva et résolut d'employer la seule arme possible : la Force pour ramener dans les sentiers de la civilisation le peuple empoisonné et égaré. Avec une opiniâtreté digne d'une meilleure cause, l'Allemagne tout entière tendit toutes ses forces vers, son but : la conquête de l'Europe et du monde. Le monde entier redoubla de résistance, et le. monstre horrible s'écroula rime une masse dans un éclabousse-ment de sang et de boue. La vague teutone a passé sur la Belgique sans la souiller. La souillure ne fut que de surface. L'âme belge est res tée pure, plus digne, plus honnête, plus droite, plus héroïque, plus glorieuse ! Soldats de l'Yser, soldats de Dixmu-de, soldats du bois d'Houthulst, vous êtes les héros d'une épopée sans exemple, et l'histoire redira fièrement l'enseignement que vous fûtes pour les générations futures. Aujourd'hui, Albert le Grand, le roi sans peur et sans reproche, est revenu à la tête de sa seconde division d'armée, celle-là même qui défendit Anvers avant le bombardement et dut se replier pour ne pas être coupée ; Albert le Grand a fait une entrée triomphale dans la place forte d'Anvers à jamais reconquise.Teutons, retenez-le bien, ni la côte flamande, ni Anvers n'étaient faits pour être allemands ; ce sont les deux joyaux d'un peuple honnête et libre. A Sa Majesté. Albert le Grand, roi de Belgique, à Sa Majesté toute gracieuse reine des reines, Elisabeth de Belgique, va l'hommage de vénération infinie et d'attachement sans limites du peuple belge redevenant libre !... Albert Delmont. La question des marcs En dépit des menaces de l'oppresseur, il en fut du cours forcé des marcs comme du vol réglementé du cuivre et de la laine : les prescriptions y relatives ne fusent jamais observées. Aussi bien les billets de la Société générale que ceux de la Banque nationale se négociaient avec prime, et ce serait une erreur de croire que ces mouvements de l'agio étaient en rapport exclusivement avec des achats de l'arbitrage pour compte hollandais. Les échanges officiellement prohibés prirent même une extension nouvelle quelques jours avant l'évacuation du territoire par l'ennemi lorsqu'on admettait, d'après une information d'ailleurs obscure d'un journal, que notre gouvernement, à son retour, aurait pris à l'échange l'unité monétaire allemande contre l'unité belge. Sans doute, Von se rendait bien compte de ce que le principe de l'indemnisation complète comportait qu'en définitive 'les porteurs de mars fussent remboursés à raison de un franc vingt-cinq. Mais la question ne paraissait pas si simple. D'abord, la solidité précaire du nouveau gouvernement d'outre-Rhin donnait à réfléchir sur les complications pouvant entraver le remboursement. Ensuite, on se disait que l'Etat belge, aussi longtemps que la paix n'est pas signée, pouvait avoir de bonnes raisons pour consacrer la dépréciation d"u mare au lieu de le relever, artificiellement, et qu'on ne pouvait dès lors s'attendre à le voir payer prochainement aux détenteurs de cette monnaie la contrevaleur en 'argent belge sur la base de la valeur nominale. On voit que, dans ces conditions, les cours des fonds publics devaient" fatalement dépasser de.loin ce qui aurait été le niveau normal., à supposer que les échanges se fussent basés sur notre système monétaire national. Encore convient-il d'ajouter que l'influence du régime hybride nous imposé par l'intrus ne s'exerçait pas dans toute sa signeur théorique. Fidèle à son procédé habituel, cjui est impulsif plutôt que logique, la Bourse ne se soucia pa: d'établir -es cotations en se basant sui les cours pratiqués à 1,étranger et ei augmentant ceux-ci proportionnellemen à la dépréciation du marc. Le plu: souvent, il fallait, pour que les cour: traduisissent intégralement ceUe Uëpér ciation, qu'elle fût rendue sensible pa des offres réelles de l'arbitrage recher chant les fonds d'Etat hollandais, danois suédois, les cédules argentines, etc., ; des prix atteignant parfois cent craquant pour cent. Là où, pour une raisoi accidentelle quelconque, l'arbitrage res tait inactif, les prix faits sur notre placi restaient en défaut d'exprimer, ei fonction du change, les cours cotés au: marchés alliés. C'est ainsi que les rente portugaise et serbe sont restées pendari longtemps au même niveau qu'à Pari et à Londres. Nous pouvons conclure de ce qui pré cède que le contre-coup de la suppres sion des marcs sur notre marché n devra pas, fort heureusement, çlétei miner une baisse générale et moportior nelle à la dépréciation du marc pa rapport au franc belge, soit de trente cinq à cinquante pour cent;. On peu l'espérer d'autant plus que lé public e ses Conseillers ■ professionnels n'or jamais fermé les'yeux surlles consé quences monétaires qu'entraînerait 1 victoire de nos armes. Notamment, 1 politique prudente qui a [consisté placer une grande part des Idisponibili tés dans des valeurs à échange prochai ne portera ses fruits. Elle J:ontribuer, sans doute puissament à nous ménage une transition pas trop pérpble. Enfin, — et de pouvoiii l'exprime nous donne une satisfactior dont nou sommes deshabitués- dépits plus d quatre ans, — nous pouvons à cet égare aussi, avoir confiance dans lie gouverne ment, puisqu'il est le no/xr - Déjà, li chef de l'administration provinciale ; adressé à la population une déclaratioi très rassurante. De plus,, d'après uni information qu'on trouverê plus loin, 1 département financier belge a pris 1; décision, en vue de réglementer la cir culation, d'émettre des bons cinq pou cent à trois ans d'échéance payables ; raison de soisante-quinze. pour cent ei marcs et de vingt-cinq pour cent ei monnaie belge. Ce projet nous serribli s'inspirer dri souci d'éviter la nuisant» des changements trop brusques. Il aurai la portée de substituer la créance gouver nementale sur le gouvernement ennem du chef de la circulation monétaire au: droits de revendication individuels, tou en évitant de servir, par l'établissemen d'une équation conforme aux valeur: nominales respectives, l'intérêt cambia. de 1 Allemagne. Nous sommes égalemenl d'avis que l'idée de combiner le travail d assainissement monétaire avec une opération de crédit mérite d'être approuvée. En même temps qu'elle tendrait à l'élimination d'un instrument d'échange avili, elle viserait à corriger la circulation fiduciaire sous le rapport de l'inflation. A cet égard le projet pourrai! produire le même effet correctif qu'une augmentation du taux de l'escompte. Nous touchons ici à la question de l'abondance des disponibilités nor: employées, laquelle, comme nous l'indiquions hier, constitue également un élément essentiel de notre situation boursière. Cependant, pour ne pas abu- ; ser de ik patience du lecteur, nous en remettrons l'examen à un article suivant, i [ J. D. t i La joyeuse entrée du P.oi à Anvers Au premières lueurs du jour, la ville 1 présentait une animation inaccoutumée. Les cloches sonnaient à toute volée et, î bien que le soleil, radieux la veille, bou- - dàt quelque peu, toute la population était sur pied. Parée de ses atours de fête, ornée de rubans tricolores, elle se 1 hâtait vers l'endroit choisi pour voir le " roi et la famille royale. Voir, enfin, le s roi, après tant d'années d'absence !... ^ Le programme de la journée comportait l'entrée du cortège royal en ville s j par le ponton de Burght, de là par les quais, la gare du sud, les avenues, la place Léopold, les rues de l'Hôpital et des Tanneurs, arrivée à l'hôtel de ville? où une collation attendait les augustes visiteurs. Ensuite à l'avenue 'des' Arts, revue des troupes par le roi, diner chez 1ù gouverneur, ï'écéption h la cathédrale par le cardinal Mercier, entouré du clergé ; enfin, départ par le pont de Burght, vers les Flandres. Ce programme a été t fidèlement exécuté au milieu d'un indi-t cible enthousiasme. 1 A onze heures, dès l'arrivée des autos de la famille royale sur le territoire d'Anvers, à l'extrémité du quai d'Her-1 bouville, le roi et la reine ont été l'objet 1 de manifestations aussi touchantes que i spontanées de la part du public, restreint en cet endroit. On acclamait, on jetait des fleurs. Les manifestations isolées charmaient visiblement le couple 1 royal. Un fait entre mille : Une jeune r artiste-peintre, élève de J. Ratinckx, in-timidiée, n'osait remettre ses fleurs. Un r jeune officier, s'en apercevant,l'encouragea, l'auto royale s'arrêta près d'elle, et la jeune fille, enhardie, exprima son irrésistible enthousiasme en quelques J mots partis du cœur. La reine, visiblement émue, lui serra la main, ainsi que > roi. C'était le début de ce qui devait ( ' e reproduire sur tout le parcours. La foule -transportée de joie, ivre de l- bonheur en revoyant ses souverains bien ? aimés après plus de quatre ans d'exil, 3 communiait avec eux dans un élan de ! fervent amour patriotique. Aux avenues, on acclamait de plus en plus le cortège royal. Vers la Banque nationale,-le flot populaire, ayant consi-1 dérablement augmenté, les manifesta-i lions d'enthousiasme, les vivats deve-] naient encore plus intenses. Sur tout le , passage du cortège royal s'agitaient les mouchoirs, les bannières, tandis que les ' 'couleurs victorieuses des alliés flottaient ^ aux fenêtres et au sommet des nom- - breux mâts dressés comme par enchan-i tement en une nuit à tous les carrefours de la ville. La marche vers l'hôtel de ville était une marché de triomphateur, digne du hérôs vainqueur de la bataille des Flan-1 dres Au bas de l'escalier d'honeur de l'hôtel communal, le premier magistrat d'Anvers reçut Leurs Majestés, cependant qu'éclatait de la foule massée sur la Grand'Place un redoublement d'acclamations. Le brouillard s'était dissipé, et le soleil apportait à la fête sa note radieuse.Dans la salle Leys, le bourgmestre, se faisant l'interprète de la population d'Anvers, adressa au roi et à la famille royale les paroles suivantes : sire, Madame, altfssks royales, A l'heure solennelle où Votre Majesté foule le so.l de .la ville d'Anvers liberée, le magistrat d'Anvers a l'honneur inestimable de lui présenter .ses hommages et la reconnaissance inaltérable de notre ville. Durant quatre ans, nos vaillants soldats ont combattu avec un courage admirable pour la liberté de notre chère patrie. Chaque jour, la population a suivi les événements sans précédents dans l'his:oire du .monde, avec un cœur rempli d'angoisse, mais toujours avec une fermeté hidomptée. Elle a soupiré après la victoire, souhaité ardemment le triomphe du Droit, et, par-dessds tout, elle est restée fidèle à la patrie, les regards fixés sur la grande figure de son souverain héroïque. Tandis que nos vaillants soldats bravaient toutes les horreurs imaginables de la guerre, ils étaient soutenus par la présence de leurs grands souverains. Ils connaissaient la parole chaude et encourageante et l'aima-ble sourire de leur roi. Ils savaient qu'il était parmi ses soldats 'pendant la bataille, que Sa Majesté la reine consacrait tout, son temps aux blessés et que le monde avait les yeux fixés sur le roi et la reine, symboles. vivants des luttes et des souffrances de la Belgique. Ainsi notre peuple savait que, si les combattants avaient comme chef un «héros, nos soldats, blessés possédaient une mère, aimante qui apportait partout l'espérance, la consolation et l'amour. Et bien avant l'âge, Nos Majestés ont offert à la patrie Leur trésor le plus doux, en votre personne, Altesse Royale, qui faisiez le service en campagne comme le plus jeune des vaillants parmi ses frères d'armes plus âgés ! Luttant die concert a ver nos héroïques alliés, notre armée a remporté la plus formidable victoire qu'ait enregistrée l'histoire. Le monde est resté en .admiration devant notre | petit pays, qui a montré tant de grandeur , dans ses résolutions et ses actes, ainsi que dans sa lutte pour le droit ! La défense de ! Liège, la bataille autour d'Anvers, la retraite 1 stratégique de toute notre armée de campagne .pour se dégager de. l'étreinte de l'ennemi, les faits d'armes l'extra ordinaires de l'Yser, et enfin l'offensive victorieuse de l'armée en Flandre : voilà ce qui vivra, à nan& l'imagination des générations i'ntures, à côté des 'grandes- Menions de tfios ancêtres. Ainsi notre patrie, si glprieuse déj-à, sort de la lutte plus grande encore qu'auparavant en gloire et en renommée, grâce à la vaillance du roi et de son peuple. Sire, le Magistrat d'Anvers déclare solennellement que la plus profonde reconnaissance envers nos auguste souverains et envers ■l'armée belge restera gravée au cœur de la population anversoi^e. Elle'a versé des larmes a mères à l'occasion de la mort héroïque de nombreux concitoyens, car tous les rangs de la Société ont été profondément atteints, et le ipeuiplie pleure les vaillants héros qui ont versé leur jeune sang pour la patrie et qui dorment maintenant, du dernier sommeil dans la terre belge Honneur à -leur mémoire ! T.a Belgique n'oubliera jamais ses fils ! » Les' années d'épreuve ont pesé lourdement sur votre peuple,sire ; et il nous faudra, encore faiie une longue route avant que les soucis et les privations soient complètement disparus et la prospérité rétablie. Mais la population, dont. Je cœur est inondé de joie et de fierté nationale, rie forme désormais qu'un seul vœu : celui de faire revivre la Belgique et de se montrer digne, «par un travail ardent et pacifique de notre dynastie et de la glorieuse armée belge. Vive le roi ! Vive la reine ! Vive la fa;m ii le royale ! Vive la Belgique.! ' Lorsque les applaudissements qui saluèrent les dernières paroles du bourgmestre se furent calmés, le roi répondit: Je remercie le bourgmestre d'Anvers de ses cordiales et chaleureuses paroles et je souhaite sincèrement voir bientôt le port d'Anvèrs reconquérir sa prospérité d'autrefois et recevoir la visite de milliers de navires. , Puis ce fut une causerie charmante qui s'établit entre les membres de la famille royale et les autorités présentes.. Le roi, en petite tenue de campagne, avait fort bonne mine. Il n'a pas vieilli. L'action de la guerre l'a rendu plus décidé. La reine est toujours la bonne, gracieuse et délicate souveraine que nous avons toujours connue. Elle, non plus, n'a pas changé. Son teint est plus colo-et la santé ne laisse rien à désirer. La princesse royale est rentrée trop tard d'Italie — où elle fait, comme on sait, son éducation — pour participer à la fête. Le prince Léopold, qui nous avait quitté à l'âge de quatorze ans, est devenue un homme : il est aimable, intelligent et bien développé physiquement. S-ju frère cadet, Charles de Belgique, adore tout Ce qui touche à la marine. Mais le moment est venu de monter au balcon de l'hôtel de ville. L'apparition de nos souverains est saluée de frénétiques et interminables acclamations. Puis le cortège reprend sa marche triomphale par la place de Meir vers les avenues. Rue Leys, ce sont des manifestations indescriptibles, les marchepied des autos — découvertes cette fois — sont garnis de patriotes, qui acclament; le roi, la reine sont inondés d'une pluie de fleurs. Et la revue des troupes s'accomplit aux avenues dans une apo théose de lumière. Le soleil se met fran: chement de la fête; il dore de ses rayons les grappes humaines accrochées aux façades, aux arbres, aux réverbères. . Sur tout le parcours, aux avenues, l'allure martiale de nos troupes soulève de vibrantes acclamations, qui redoublent au passage du drapeau du régiment, tandis que toutes les têtes se découvrent. Gloire à vous, années victorieuses à jamais illustres dans les fastes de l'histoire. Le peuple belge est fière du courage, de la bravoure et de la vaillance des libérateurs du sol natal, et il le montre. , Ecoutez ces bravos- ces vivats, ces hourras sans fin qui s'adressent à vous. Le publique trépigne de flèrté lorsqu'il voit passer ce cortège de mitrailleuses, traînées par des chiens, à l'arrivée des pièces d'artillerie de moyen et de gros calibre, qui lui donnent l'impression de la force irrésistible de l'armée qui a vaincu l'ennemi. Le patriotisme belge, qui sommeillait avant la guerre, s'est réveillé sous 1 injure de l'envahisseur. 11 donne à la nation un renouvellement d'énergie et une confiance plus grande eu elle-même. Les « Vive le roi » ! « Vive l'armée : » s'exhalent de toutes les poitrines dans un unanime élan de transport patriotique ! et bien des yeux se tnôuiH&nt d'émotion. Le 19 novembre 1918 constituera pour Anvers une date inoubliable. Et comme nos clairons et nos musiques militaires sonnent harmonieusement, délicieusement à notre oreille, qui a dû subir durant plus de quatre ans la torture des fifres au son lugubre et barbare, évoquant la musique primitive des indigènes d'Afrique, musique de Bangalais ou d'Achantis imitée du cri sauvage et faux des animaux féroces! Comme il égrène purement ses notes guerrières, notre clairon, et comme il les envoie franchement vers l'azur du ciel ! Gomme elles donnent chaud au cœur, nos allègres et vibrantes fanfares! Comme elles nous transortent, les sonneries joyeuses de nos trompettes thé-baines ! Après le diner à l'hôtel du gouverneur la famille royale, reçue à l'entrée de la cathédrale par la belle et noble figure patriotique de monseigneur Mercier, fut conduite dans le cœur de l'église et, après le « Domine Salvum fac regem »' le roi signa les trois livres d'or de la cathédrale. Enfin, le cortège royal reprenait la route vers le ponton de Burght, salué toujours, sur son passage dans le crépuscule, par des hourras. Détail caractéristique : il n'y avait plus la moindre garde au retour. On approchait librement des souverains. Leur amour du peuple et l'attachement sans bornes des Anversois pour Leurs Majestés bien-ai-mées, n'étaient-ils pas la plus puissante des sauvegardes ? L'entrée triomphale du roi, de la reine et de la famille royale dans la 1h: j d'Anvers reconquise par les armes constituera un baume bienfaisant et réparateur sur les affreuses blessures causés par une occupation cruelle. Elle a fait revivre toutes les espérances ; elle a mis la joie dans tous les cœurs ; elle est le présage d'une ère de relèvement rapide, de prospérité et de bonheur pour le port national de la Belgique. Roi digne du peuple, peuple digne du roi, unis dans un même amour de la Patrie, marchez sans crainte, le front haut, vers l'avenir ! Vous avez combattu le bon combat. Vous avez triomphé de la Force au service du mal. Vous avez, par votre droiture, par votre conception du Devoir, forcé l'estime du monde. Soyez^sans inquiétudes sur le sort réservé au port d'Anvers, qui vous est si cher. Il se relèvera rapidement de sa torpeur ef de ses ruines. 11 sera visité sous peu par de nombreux navires gui y apporteront le travail et la richesse, il sera le port d'attache d'une flotte nombreuse qui arborera nos couleurs et ira aux quatre coins du monde redire, avec notre reconnaissance éternelle envers les Feuilleton de l'ANVERS-BOURSE 2 1914-1918 La guerre vue d'Anvers Annotations quotidiennes d'un habitant de la ville PRÉAMBULE Linsolence de cette note ne sème pas seulement la consternation en Serbie, mais elle ffiet ei!t"ie en émoi l'Europe entière. Dans les cercles gouvernementaux, un en saisit toute la gravite, e; Ton suppute avec engoisse les conséquence- qui peuvent en résulter. Il est facile de juger de l'effet produit par les commentaires dont, la presse internationale entoure la publication de la note. Partout, les conditions posees par l'Au,triche-Hongrie soèit jugee.s exorbitantes, même par plusieurs journaux allemands, qui en paraissent étonnés.. Lii « Morgan Post . et. la „ Post », entre au-est-jment que 1 Autriche-Hongrie a engagé trop facilement ta responsabilité'île son aJlïée. ,■ Autriche », dit le premier journal, « n'a n .aPPe^ ,a 1 Europe. Gelle-ci,- cependant, a aussi le droat de dire son mot. » Le « Vor-■waerte » trouve inouïes les préteintions de 1 Autruche, et dit qu'elles équivalent à un veri-coup de poing dans la figure de la Ser- le« -'l'i1"" ne se pas®®"1 pas parmï les fr.naiiBeurs allemands et autrichiens des Uénements défavorables aux deux gouvernements. La . Poste » prétend savoir que te i nt a ^ PT°P°^e et envoyée sans qui! fût demandé oonseil à Berlin' et. atmnvSm1?' fÛt donné ";n,e connaissajnoe ■JPPi'ix«native de son. contenu. Elle déclaré ane les responsabilités de la démarche renom- bent sur- l'Autriche-Hongrie seule. «Berlin», êcrit-edile, « aurait certainement essayé d'aider la Serbie sans compromettre le moins du monde la note autrichienne. L'Autriche .veut s'aventurer seule ? Bon, pourvu qu'elle puisse continuer ainsi. Nous ne pouvons qu'attendre.» La « Deutsche Toge Zeitung » ne croit pas que l'Allemagne ait été renseignée en détail, dès le début, sur les dea.nmdes de l'Autriche. Ell;e juge que c'est affaire jusqu'à nouvel ordire, entre cette puissance et la Serbie. Ces naïvetés semblent prouver qu'il y a dans la presse allemande encore des journaux qui ne sont pas dans les secrets des dieux. Ce qu'ils disent n'en réflète que mieux l'opinion publique et, partant, n'en a que plus de valeur... à moins que ces propos ne soient inspirés et savamment calculés pour leurrer le public. Qui sait ? Maintenant que nous connaissons les Allemands, nous pouvons les supposer capables de tout. Parmi les journaux français, le « Journal des Débats » estime que la mise en demeure autrichienne dépasse en brutalité tout <-e qu'il est permis fie craindre. Le « Temps » déclare, également, que la note austro-hongroise constitue un document sans précédent par l'arrogance du ton et l'outrance sans mesure des exigences. Dans les milieux diplomatiques' de l'Angleterre, on considère, de même, la nouvelle crise austro-serbe comme très grave. On y est d'avis que la limite de temps fixée par la note autrichienne semble indiquer, par son exiguïté même, que l'Autriche n'est pas disposée à entrer en négociations, bien qu'aucun cabinet n'aurait pu se résoudre à se soumettre ;Y ses exigences. En Italie, les sphères officielles gardent une réserve impénétrable. Le gouvernement ne prend aucune mesure militaire. Une' note officieuse, communiquée le 26 juillet aux journaux. essaye de retenir l'opinion publique dans la. voie où elle semble s'engager à .fond. « Ce n'est. pa.s bien », dit cette note, « de déclarer a l'alliée qui descend en lice pour défendre ses droits : l'alliance ne nous obl ige pas a. te suivre. » Dans les milieux diplomatiques, on exprime l'avis qu'une action énergi que de l'Angleterre déciderait de 'l'attitude dè l'Italie pour écarter la guerre. Le «Giornale d'Italia » affirme que le gouvernement italien, n'ayant pas été prévenu, de la. démarche autrichienne, .n'a. à s'engager en aucune façon. « L'Italie », dit ce journal, « fera, d'accord avec l'Angleterre, tout son possible pour limiter le conflit, et agira, en toute hypothèse, de manière à sauvegarder ses intérêts dans l'Adriatique et dans les Balkans, et de façon à empêcher la prédominance* de quelque grande puissance en Orient. \ Saint-Petersbourg, l'émotion est intense, on ie conçoit." Le premier ministre affirme la détermination de la Bussie de ne pas se désintéresser du sort de la Serbie. Guillaume II s'en doute bien. Aussi, soit, pour endormir 'la vigilance russe, soit pour se donner une auréole d'innocence, ou bien, pour les deux motifs à la fois, il envoie, le soir même du 23 juillet, la dépêche ci-après à Nicolas II : » Après une grande inquiétude, j'apprends l'impression que l'action austro-hongroise ;i produite dans ton empire. L'agitation sans scrupule qui s'exerce depuis des années en Serbie ;i déterminé l'assassinat de François Ferdinand. Les Serbes sont encore dominés par l'esprit qui les a poussés ;i l'assassinat de leur roi et de leur reine. Sans doute, tu conviendras avec moi, eomme tous les autres souverains, nous avons intérêt ;'i ce que tous ceux qui portent la responsabilité de cet horrible crime soient! .punis. D'autre part, je comprends'très bien combien, pour toi et ton gouvernement, il est difficile d'aller contre l'opinion publique. Grâce fi l'amitié qui, depuis longtemps, me lie étroitement à François-Joseph, je déploie sur l'Aytriche-Hongrie toute mon influence pour " la pousser à s'e"tendre ouvertement et pacifiquement avec la Bussie. J'espère ardemment que tu aideras mes efforts pour éloigner les difficultés actuellement existantes. — Ton cousin (IFILLAUME IL ». Le samedi, 25 juillet, le gouvernement russe fait demander au gouvernement autrichien, par l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Saint-Petersbourg, le comte Szapary, et par son représentant à Vienne, que le délai fixé dans | la note «à la Serbie soit prolongé de quelques jours. Le gouvernement austro-hongrois décline l'acceptation de cette demande dans une forme polie mais ferme. Le gouvernement iiustro-hongroiis s'en tient à ce point de vue que le règlement de l'affaire avec la Serbie est une affaire qui n'intéresse que l'Autriche-Hon-grie et la Serbie «La monarchie a,dès le début, été décidée à maintenir ce point de vue dans toutes les circonstances, et de refuser toute tentative d'intervention.» Un ukase impérial, publié le même jour, interdit la publication des nouvelles relatives à l'armée et à la marine.Un ■irdre du ministre de la guerre défend aux jiéronautes de survoler la zone ouest de la frontière. Sous les titres « A la veille de 'a guerre » et « La guerre est inévitable, » les journaux russes enregistrent les phases du conjit austro-serbe, et, dans leur commentaires, ils insistent sur la nécessité d'une action énergique. La « Gazette de la Bourse» ne croit plus qu'en une intervention de l'empereur Guillaume. » Si, » dit elle, «l'Allemagne veut que ses déclarations officielles sur ses sentiments amicaux à l'égard des pays voisins trouvent un écho dans la masse du peuple russe, il faut que 'Berlin renonce à, soutenir la politique provocante et slavo-phobe de l'Autriche,, qui menace la paix européenne. » La « Novoie Vremia » est d'avis que l'Autriche seule n'osera pas blesser Ouvertement le droit international. « Une parole de l'empereur allemand suffit», dit ce journal, « pour que l'Autriche retire sa note. » Guillaume II sait que la Bussie ne peut pas rester indifférente, qu'elle est forcée d'appuyer la Serbie de tout le poids de sa puissance miltaire. La Russie n'a jamais failli à sa mission historique qui l'a faite le défenseur attitré des serbes, si elle renonçait ;i protéger ses frères et ses coréligionnaires, ce serait pour la Russie le reniement d'elle-même et'de son passé. La note de l'Autriche, c'est la guerre avec la Russie. Une guerre austro-russe appelle la participation de l'Allemagne. Un? rencontre russo-allemande, lemagne. Une rencontre russo-allemande, c'est l'intervention de la France et de l'Angleterre. La responsabilité, qu'entraînerait cette débâcle de la civilisation européenene retomberait alors sur l'Allemagne et son chef, < n'est pas maintenant fermement décidée ; faire la guerre .avec la France et la Bussie La Bussie reste tranquille, mais elle est prêt* à prendre les résolutions que les événement: exigeront. » Dans un autre article, la « Novok Vremia » dit encore : « La Serbie doit savoii que son frère aîné slave est à côté d'elle et que son appel sera entendu. Si le sort le veut, nous acceptons le défi. Comme ui seul homme, nous saurons défendre nota* honneur et nos droits. Dans l'attente d'événe ments proches, la Bussie reste parfaitemen: calme, s'appuyant sur sa-propre -puissante* militaire, et sur son alliance immuable avec la France. Elle est prête à prendre les res ponsabilités les plus décisives que les événe ments comporteront. Les diplomates autrichiens peuvent être sûrs que la débâcle d< la Serbie, dont ils rêvent, n'aura jamais lieu. L,amour de la paix de la Bussie s'est manifesté dans ses tentatives faites poui prévenir le conflit, mais l'attitude provocante de l'Autriche est telle qu'elle tue tout espoir Que Dieu punisse ceux qui commencent ! » Tel était l'état d'esprit en Europe lorsque le 26 juillet, date extrême fixée par l'ultimatum autrichien pour la réponse, le gouvernement serbe remit sa réponse au représentant de r Autriche-Hongrie a Belgrade. Voici le texte de cette note : » Le gouvernement royal serbe a reçu la communioation du gouvernement impérial et royal -du 23/10 -de e mois, et il est persuadé que sa. réponse éloignera tout, malentendu qui menace de compromettre les bons rapports de voisinage entre la monarchie austra-hongroise et le royaume de Srbie. Le gouvernement royal a conscience que les protestations gui ont. apparu, tant à la tribune de la skouptohina nationale que dans les déclarations et les actes des représentants responsables de l'Etat, protestations auxquelles coupe •ourt la déclaration du gouvernement serbe faite le 18/31 mars 1909, ne se sont pas renouvelées .vis^à-yis cle la grande manorchie voisine en aucune occasion, et que, depuis ce emps, autant de la part des gouvernements royaux qui se sont succédé que de la part le 'leurs organes, aucune tentative n'a été faite dans e but de changer l'état de choses politique j-ua^âiiqUe <•)■<■.• eo Bosn'ie-Herzéigôyi-> ne. Le gouvernement royal constate que, sous ; ce rapport, le gouvernement impérial et i royal n'a fait aucune représentation, sauf en ce qui -concerne un livre scolaire, représentation au sujet de laquelle le gouvernement impérial et royal a reçu une explication entièrement satisfaisante. La Serbie, à de 1 nombreuses reprises, a donné des preuves de • sa politique pacifique et, modérée pendant la. ^ durée de la crise balkanique, et c'est grâce a la. Serbie et aux sacrifices qu'elle a faite dans l'intérêt exclusif de la paix européenne que cette paix a pu, être conservée. Le gouvernement royal ne petit pas être rendu responsable des manifestations d'un caractère privé, tels que des articles de journaux et les agissements de sociétés, manifestations qui se produisent dans presque tous les pays eomme chose ordinaire et qui échappent, en règle générale, au contrôle officie], d'autant moins que le gouvernement toyal, lors de la solution de toute une série de questions qui se sont présentées entre la Serbie et L'A u t r i c he-H on g r ie, a m on tri'' une grande prévenance, et a réussi, de cette façon, à en régler le plus grand nombre au profit du progrès des deux pays voisins. C'est pourquoi le gouvernement royal a été .péniblement surpris par les affirmations d'après lesquelles des personnes du royaume de Serbie auraient participé à la. préparation de l'attentat commis à Sarajevo. Il s'attendait à être invité à collaborer à larechercbe de tout, ce qui se ropporterait à ce crime, et il était .prêt, pour prouver par des actes son entière correction ,à agir contre toutes les personnes à 1''égard desquelles des communications lui seraient faites. Se rendant donc au désir du gouvernement impérial et royal, le gouvernement royal est disposé à remettre aux tribunaux tout sujet serbe, sans égard à sa situation et à son rang, dont la complicité dans le crime de Sarajevo lui serait «prouvée. Il s'engage spécialement à faire publier à la première page du journal officiel en date du 13/26 juillet, le note suivante :

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Dit item is een uitgave in de reeks Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle behorende tot de categorie Financieel-economische pers. Uitgegeven in Anvers van 1889 tot 1919.

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