Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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23 november 1918
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s.n. 1918, 23 November. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/d50ft8fj5f/
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Samedi 23 et dimanche 24 novembre 1918 No 238 Tre tièm» année ABONNEMENTS : ud an un seme. ua triât*. francs francs fraacs ANVERS ■ ■ l*-00 8 00 4 60 INTÉRIEUR • 18-00 9.60 5.»5 EXTÉRIEUR . 30.00 15.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1er de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX: Marché-aux-Œufs, 9' - ANVERS Téléphone : 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés ■JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACOT, directeur-rédacteur en chef du journal INSERTIONS : La grande ligne : Annonces ordinaires . . . . 66 c® Demandes et offres d'emplois . 40 „ Convocations d'assemblées • une insertion . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 35 „ Annonces financières . > 1 fra Pour une série d'annonces et pour U çinnonces d'émission, on traite à forfai, IHF" Les annonces sont mesurées i lignomètre. — Les titres se payent d'apri l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction décline toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : y centimes LE NUMERO 10 CENTIMES ADMIS PAR LA CENSURE BOLCHIViSME MARXISME et DÉMOCRATIE L'entente a fait la guerre contre l'autocratie militaire prussienne, contre cette minorité qui. comme le disait le président Wilson, a usé de son pouvoir d'après ses vues de. domination, n'hésitant pas, dans l'arbitraire de son ambition monstrueuse, à mettre à feu et à sang le monde entier. Avant de s'écrouler dans la défaite, cette puissance funeste, a favorisé l'avènement d'une autre minorité tyranrii-que chez ses voisins de l'Est : le bolchevique. Le gouvernement actuel russe opprime ses nationaux tant comme le faisait la castg militaire prussienne. Comme elle, il affecte le cynisme le plus révoltant en foulant aux pieds toute loi morale, pratiquant l'assassinat à l'égard de ^es sujets et des étrangers, annulant, par un simple trait de plume, ses obli--atiôiis les plus indiscutables à l'égard i -s uns et des autres. Or, pas plus que de la première, l'Entente ne peut s'accommoder de cette tyrannie nouveau style. Nous connaissons assez les dispositions humanitaires du président des Etats-Unis pour savoit que, lorsqu'en janvier dernier il a ex plicitement promis aide et protection ai peuple russe, sa décision doit s'être fou dée d'abord sur l'altruisme idéaliste qu: le caractérise. Mais abstraction faite dê ce mobile qui n'est pas d'usage courant dans la politique, il est certain que les gouvernements américain, français, an glais. etc., avaient vis-à-vis de leurs na tionaux le devoir impérieux de ne pas laisser s'anéantir, par une injustice, le; droits matériels qu'ils ont en Russie el qui pour la France seule s'élèvent à plus de vingt milliards. Et voilà comment il se fait que l'armistice conclu avec l'Allemagne n'a pas pu former encore le temple de JanuS La sruerre continue en Orient : elle nt s'arrêtera qu'avec la disparition des ty rans qui y ont usurpé le pouvoir. Dès à prés-.'nt la bourse escompte com me une éventualité certaine la chute du gouvernement actuel. On ne s'explique-rail pas, sinon, que le Russe 4 % 188C cote au-delà de 70, que le 5 % 1906 s< traite à 83. Vraiment, ce ne sont pas 1? cl es .cours qui s'appliquent à un pays dont est mise sérieusement en doute U faculté et la velléité tout au moins vir tùellfe d'exécuter ses obligations. Telle qu'elle s'est déroulée jusqu'ici la révolution allemande s évité les ex trêmités anarchiqiiès du Bolc-hevisine Toutefois il subsiste un doute sérieuj sur le point de savoir si le nouveau gou vernement cherchera à se procurer, pa; la convocation d'une constituante, uni hase indiscutable de son autorité commi pouvoir représentatif de la masse, ot bien si, à l'exemple et- de la caste crimi nelle des militaires et du bolchevismt russe, il se maintiendra comme pou'voii tyran nique s'exerçant à rencontré de; vœux de la majorité du pays. Dans li premier cas l'avènement de la paix définitive parait prochain. Dans l'autre hypothèse le règlement final devrait être indéfiniment remis. < La prédominance en .Allemagne du clan des extrémistes, en supposant qu'elle perdure, entraînerait encore d'autres conséquences la première d'ordre ccu nomique et spécial, ta seconde d'ordre financier et général. Il résulté, dès intentions manifestées par ceux qui s'opposent à la cotfjk-ration d'une constituante qu'ils voudront à tout prix mettre en pratique la réalisation de la théorie marxiste. C'est la perspective de la socialisation ut\-grandes industries avec, tous les dérèglements qui en seront le corolaire. Ceux qui ont suivi de près l'évolution des théories socialistes savent que l'ancien credo du marxisme a perdu, au sein même des théoriciens de l'internationale, la plupart de ses adeptes. L'expérience, si elle est tentée par les sowjets allemands, ne fera qu'embrouiller davantage la lamentable situation économique du pays. En même temps qu'elle rendrait impossible la conclusion de la paix, l'usurpation du pouvoir par les extrémistes berlinois constituerait une cause générale de malaise financier. Elle empêcherait la réalisation intégrale du programme de Wilson qui lui. s'inspire des principes d'une saine «démocratie en honneur tant chez les nations de l'Ouest de l'Europe qu'aux Etats-Unis d'Amérique. Four remédier aux suites du bouleversement général qu'entraîna la guerre au point de vue financier, il ne -fau"-dra rien moins qu'un remède aussi radical que le désarmement rendu possible par l'organisation internationale des peuples. Dans son discours au parlement, le roi Georges vient de l'exprimer avec cette éloquence digne qui offre un tel contraste avec les fanfaronnades de l'ex-Kaiser : « Nous devons aussi créer, en collaboration avec nos alliés ^et les autres états, un organisme qui écarte le danger de conflits internationaux et qui diminue la charge "écrasante ' dés armements sur terre et sur mer. » L'avenir du monde financier dépend ' dé la réalisation de ce programme. J. D. Une journée grandiose 1 - L'entrée du Roi à Bruxelles ; Le pays tout entier. .s'est donné rendez-vous dans la'capital© et acfelâme le Souverain. L'attente Dès potron-jaquet. une foule qu'il serait difficile sinon impossible, d'évaluer se rend malgré un froid piquant vers le centre de la ville et se tasse tant bien que mal /dans les grandes artères et le long -des spacieux boulevards. Et cette foule augmente d'heure en heure par d'autres masses compactes qui arrivent non seulement du Brabant mais de toutes les provinces du pays. on. arrive en auto, en bicyclettes, en voiture, eu carriole de ; toute espère et aussi à pied. Qeux qui forcement, ont- choisi- ce moyen, de locomotion sont les plus nombreux. Tout cë monde s'Hante des airs patriotiques. On est exhubérant, joyeux, bruyant, enthousiaste. L'entrée Elle se lait par la chaussée de Gand. Un peu avant, dix heures arrive le général,Biebuyck 1 la poitrine constellée de décorations. Il est accompagné d'un brillant état-major. La foule acclame avec vigueur les chefs militaires. ' Défilent ensuite les troupes américaines, françaises et, anglaises. Les musiques milita i-res entonnent, les .airs nationaux de nos alliés > que la foule écoute .tête nue et qu'elle applau- » dit d'enthousiasme. Voici 1'a.rmée belge répré- ■ - • • sentée. par un régiment des carabiniers qu'on acclame et qj.ii va se rendre les honneurs aux souverains. Le Roi Il arrive "eu auto. Sa Majesté est accompagnée de la Reine. Les princes et la .petite princesse suivent dans une seconde auto. M. Met-tervié, ' ff. de bourgmestre à Molenbeeck, en quelqnes' paroles ardentes souhaite la bienvenue aux souverains Le Roi répond brièvement mais très chaleureusement. L.L. M..M. montent alors à cheval et le brillant cortège se remet en marche vers Bruxelles. Parmi les officiers de la suite on se montre avec atten drissenient le général I.email, le grand taciturne comme l'appelle les troupiers et que la population à baptisé du titre glorieux : ie« héros de Liège. Au fur et à mesure que le cortège s'approche-du territoire bruxellois la densité de la foule augmente et les acclamations redou blent. Enfin, la limite est franchie. On est dans la capitale. Aussitôt M. Max. le bourgmestre, s'avance et prononce le discours que voici : " Discours du bourgmestre Max Sire ! Depuis plus de quatre ans, la capitale attendait cette minute. Elle l'attendait avec impatience, avec fièvre, mais jamais le doute n'a ébranlé sa foi. Elle avait la certitude que, tôt ou. tard, il lui serait donné de voir revenir vers elle, victorieux, le Roi dont elle avait au début de la guerre, salué la noble et virile décision et dont l'exemple l'avait enflammée de cette abnégation généreuse qui. eiève <-t grandit de patriotisme au point de l'égaler à. l'amour de l'humanité. Oui, la Belgique s'est offerte en sacrifice pour un idéal qui plane bien au delà des intérêts qu'enferment les limites de ses frontières. I.e peuple de Bruxelles a connu des souffrances indicibles mais il les a supportées sans plainte, les yeux tournés vers l'avenir. La rentrée du Roi et de l'armée, dans l'apothéose du triomphe, lui apporte aujourd'hui la ré compense qui lui était, due et c'est frémissant de bonheui que, fier de pouvoir parler en son nom, j'enveloppe dans un même..hommage de gratitude et, d'admiration nos soldats in.com parables, dignes partenaires des troupes alliées aux côtés desquelles ils ont combattu, et l'hé roïque Souverain, qui, à leur tête, a conquis pour lui-même et pour la Belgique, dont il incarnait l'âme, la gloire la jplus pure. Qu'il me soit permis d'associer à cet hommage notre Reine dont nous savions, dès avant la guerre, la bonté, mais dont nous connaissons aussi maintenant le . mâle cou rage, et de confondre nos jeunes princes et a gracieuse princesse Marie-José dans les accla-mation's que nous adressons à ceux dont les exemples' guideront leur avenir. Vive le Roi, Vive la Reine, Vive la Famille Royale ! Vive notre Armée, Vivent nos alliés ! La réponse du Roi Le Roi répond en ces termes : Messieurs, La Reine et Moi, nous avons écouté avec émotion les éloquentes paroles que vient de nous adresser votre bourgmestre. C'est pour le plus beau jour de notre existence que celui où nous rentrons dans cette l>elle capitale délivrée enfin par la victoire des alliés, après 1 .1/2 ans d'épreuves. Nous nous réjouissons du fond du cœur de retrouver nos concitoyens qui n'ont jamais cessé d'avoir une-'foi ardente dans, la victoire du Droit, qui n'ont, jamais cessé de rester le front, haut comme il sied à des hommes libres, devant, les brutalités dé l'oppresseur. Je viens leiu\, rendre ici un profond boni mage d'admiration. Messieurs, Nous saluons en M., Max l'exemple des plus hautes vertus civiques.. Votre bourgmestre a été héroïque ; il s'est .placé au premier rang des. plus illustres magistrats communaux de notre histoire. Le publie acclame joyeusement le Roi qui salue gracieusement. Mais déjà le cortège s'est, reformé.. En tête marchent les gendarmes avec l'étendard du commandant en chef. Puis viennent le Roi et 'la Reine entourés de leurs enfants, du prince Albert d'Angleterre, du maréchal de France Pétain, du général P-ers-hjng, du maréchal Douglas, Haig, des généraux Ci i 1 la in. De Goulte et jnnbluth, ainsi que des missions militaires des alliés. L'enthousiasme de la foule est devenu du délire. On chante,- ou .acclame, on crie, on ne se possède plus et inlassablement les cris de « Vive !e Roi, Vive la,Reine, Vivent les alliés » getentis sent sans cesser un seul instant. C'est beau, c'est émouvant, c'est empoignant et- on est re mué jusqu'aux larmes. Le spectacle devient lout à, fa.i,t.grandiose etunique au moment où défilent les troupes beiges, étendards déployés où sont inscrits les noms des villages où les nôtres remportèrent des victoires glorieuses et où dorment aussi nos héros. La foule tré-pique d'enthousiasme . On. jette des fleurs, des drapeaux. L'enthousiasme ne cesse pas un moment de se manifester avec la même ardeur. A la chambre La séance, s'est, ouverte à 11.45 heures sous la présidence de M. Viant de Bocarmé doyen dège. — M. Cooreman, prononce aussitôt' le discours suivant : Discours de M. Cooreman M.- Cooreman monte alors à la tribune ; il est longuement ovationné et prononce le discours suivant qui est fréquemment coupé par le longs applaudissements. « Vous vous rappelez les fières paroles que prononça ici le roi le 4 août 1914. J'ai foi, dit-il, en nos destinées, un pays qui se défend ne périt pas. Des ac carnation s enthousiastes accueillent ces paroles. Puis commença la tragédie,, il faudra .le recul de temps pour en l'aire l'histoire, pour narrer l'effondrement «les grands empires et la victoire du droit. Nos provinces et nos villes respirent l'une après l'autre l'air vivifiant des libertés (reconquises. Bruxelles revoit aujourd'hui au milieu d'un élan d'enthousiasme indescriptible le roi Albert sorti victorieux du défi de 1914. Messieurs, ma tâche est finie; nul. n'eut pu prévoir combien la longueur de la guerre devait rendre difficile la tâche du gouvernement. 0 dut prendre parfois des responsabilités formidables sans le concours du Parlement. i.''alimentation d'un peuple réduit au chômage, l'assistance aux réfugiés et aux mutilés, le maintien des bonnes relations avec les puissances alliées; tout cela sans ah cuti budget propre ; tels étaient les problèmes que nous eûmes à résoudre ave une administration réduite. Le gouvernement a cru de son devoir de permettre au roi d'adapter la composition du cabinet aux opportunités nouvelles; il y nvnit un conflit, mais nons avons estimé que nous devions permettre au Roi d'introduire dans le cabinet des personnalités qui sont restées au pays et qui sont le mieux à même de connaître ses aspirations. Messieurs, il nous reste, à rendre hommage au roi, il a conquis dans le monde entier un prestige qui rehausse la. nation ; il a conduit ses soldats à la vetoire sans oublier' un seul instant les souffrances de ceux restés au pays. La reine Elisabeth s'est penchée sur toutes le& douleurs, elle fut d'une inépuissable bonté pour nos soldats, elle fut leur mère. Hommage à nos soldats, l'armée a. bien mérité delà patrie. Le pays qu'ils ont reconquis au prix de leur sang doit une reconnaissance éternelle. Nous devons un hommage spécial aux jeunes Belges qui se sont évadés doi territoire occupé, pour s'enrôler dans les rangs de l'armée. Saluons nos morts, nos mutilés, nos. prisonniers, nos déportés. Honneur aux populations du territoire occupé dont quatre années d'oppression n'ont pu abattre le courage, qui ont résista à tout plutôt que de travai'ler pour l'ennemi. Honneur à ceux qui ont. sauvé nos populations de la famine, l'œuvre du Comité National restera gravé dans les fastes de notre Nation, honneur aux diplomates qui ont protégé sa mission. D'accord avec le roi, le.gouvernement, 'a décidé de donner à M. Hoover, le fondateur de la Commission for Relief in Belgium, le titre d'ami de la nation- belge. Le peuple belge^a eu de grands citoyens qui l'ont sauvé de l'oppression morale, citons les noms du cardinal- Mercier, ,1e bourgmestre Max, le président Levie-Morelle, le bâtonnier Théodor. Citons comme un exemple de lo vertu militaire le nom du général Léman, Exprimons notre reconnaissance et. otr-e confiance ' aux armées dés nations alliées, la France a un titre spécial à notre gratitude. Elle nous a permi de conserver intactes toutes nos prérogatives gouvernementales. La. nation belge en regardera â la .nation française un souvenii impérissable. et maintenant nos souhaits de bienvenue vont . au devant d" gouvernement national dont là Belgique a besoin pour prospérer au sein d'une ère de concorde et dé paix. Le discours de M. Cooreinan est très applaudi. Les noms de la Reine, du général Léman, les allusions aux alliées sont ovationnés. — La séance est ensuite suspendue et le- députés se iépaudeht dans., l'hémicycle oïl ils vopt s'entretenir avec diverses personnalités étrangères à la Chambre parmi lesquelles M. Adolphe Max et ,1e Cardinal Mercier. — L'arrivée des souverains A une heure entre la reine , gui est longue; ruent ovationnée. Elle est accompagnée du prince de Galles, du. prince Charles et de la princesse Marie-José. A .peiné sa majesté a-t-elle pris place sous le dois qu'on annonce « le Roi » qui, ovationné va serrer 1a main à M. Max et ua Cardinal Mercier. — Le. roi accouvpagné de son fils, aîné, monte sur .le trône. Ilp rie les députés de s'asseoir puis i! prononce le discours suivant: „ Le discours du Trône Messieurs, Je vous apporte le salut de l'armée ; Nous arrivons de l'Yser, mes soldats et moi, à travers nos villes et. nos campagnes libérées. Et me voici devant les représentants du pays. Vous m'avez codifié, il y a quatre ans, l'armée de la nation pour défendre la patrie en danger; je \iens.yous rendre compte de mes actes. Je viens vous dire ce qu'ont été les soldats de la lïelgique, l'endurance dont iLs ont fait preuve, le courage et la bravoure qu'ils ont déployés, les grands résultats acquis par leurs efforts. Quelles sont Les règles qui ont dirigé ma conduite au cours de cette guerre ? D'une part-, remplir, en restant toujours dans le domaine du possible, la plénitude de nos obligations internationales et sauvegarder le prestige de la Nation, devoirs auxquels tout peuple qui veut être considéré doit rester fidèle : d'autre part, ménager le sang de nos soldats, assurer leur bien-être matériel et moral, alléger leurs souffrances. La campagne Dans la campagne de 1914, les opérations de l'armée belge furent, décisives pour permettre aux grandes armées alliées d'arrêter la puissante offensive allemande sur la ligne où, pendant près de quatre ans, elle s'est stabilisée. C'est pendant cette campagne que se joue véritablement la liberté du monde ; la lutte gigantesque qui se livre en Belgique et en France doit décider si, vraiment, c'est désormais l'hégémonie allemande qui régira l'humanité. Les nations de l'Entente n'étaient pas également prêtes pour soutenir, de toutes leurs forces, le formidable choc qui allait se produire. Deux d'entre elles seulement, la France et la Russie, étaient en mesure de s'opposer sur terre, saris grand délai, à l'entreprise des Empires centraux qu'une longue et, minutieuse préparation avait portés à l'apogée de leur force. A l'armée belge .échut le magnifique, mais périlleux destin d'être placée au point où 1'"état-major allemand, sur de la. décision, allait lancer le plus gros et le meilleur de ses forces. Luttant seule pendant deux mois et demi sur l'entière profondeur de son territoire, de Liège à Anvers, puis d'Anvers à l'Yser, l'armée belge d'abord brisa les premières et, audacieuses tentatives de l'envahisseur, -puis, ralentit et modéra les mouvements du puissant assaillant : elle contribua enfin par la longue et ^'héroïque' bataille qu'elle livra sur les bords de .l'Yser, à l'arrêt définitif des troupes-allemandes. La chambre debout toute entiere ovationne longuement ce passage du discours . La- campagne de 1915 s'ouvrit sous de meilleurs auspices ; la Grande-Bretagne créait de puissantes armées et l'Italie apportait son important concours à l'Entente. Quatre grands peuples militaires allaient. maintenant lutter contre les Etats centraux. Bientôt réorganisée, grâce surtout, au patriotisme de cette jeunesise ardente qui. bravant tons les dangers, franchit les frontières pour se mettre aup ordres de la Patrie, l'armée commença dans les tranchées boueuses de l'Yser, dernier rempart où elle avait planté le drapeau national, la garde vigilante qu'elle devait monter, sans trêve, inlassablement, pendant près de quatre années. Elle y soutint .de nombreux et durs combats pour en maintenir intacte la possession, attendant | a-tiemment le jour où il serait, enfin possible de sortir de ces positions, de battre l'adversaire et de le chasser. L'année 191S- amena ce jour tant désiré. La victoire L'Amérique, nouvel et puissant allié, ayant ajouté lé poids de son effort grandiose et enthousiaste à celui des autres nations, ie formidable adversaire chancela. (Applaudissements). C'est ce moment que l'armée belge choisit. Le 28 septembre, à l'aube, tendant toute, son énergie, elle bondit à l'assaut dès lignes ennemies et, d'un seul mais irrésistit?e et sublime élan, conquiert cette crête des Flandres qui avait jusqu'alors défié les .attaques des troupes les plus valeureuses. Après ces journées mémorables, elle continua d'attaquer et de poursuivre l'ennemi à côté des armées- alliées, jusqu'au joiir où celui-ci fut forcé de se déclarer vaincu. , En terminant ce court récit de nos opérations militaires, je vous , dis à tous: La Belgique peut regarder avec fierté la tâche accomplie par son armée; au cours de cette lutte sans précédent, l'armée a fait pleinement son devoir, elle a porté à un haut degré le prestige national et la: réputation de nos armes ; elle a rendu au monde entier un service inestimable. (Longue ovation.: Honneur à nos alliés Honneur à nos glorieux morts J'ai un autre devoir à remplir, celui de témoigner des belles vertus militaires des troupes alliées qui ont combattu sur le sol de la patrie, fraternellement confondues avec les nôtres, toutes animées d'un même idéal et d'un même esprit de sacrifice. Honneur aux soldats de la France, de l'Angleterre et des Etats-Lnis qui se sont.portés à notre secours ! Je m'incline respectueusement devant ceux qui jsont morts et qui reposent dans notre terre à jamais sacrée : la Belgique reconnaissante entretiendra pieusement leur glorieux souvenir. (L'on crie : Vive la France ! Vive l'Angleterre 1 Vive l'Amérique ! Honneur aussi à nos morts, à nos glorieux morts ; à ceux qui sont tombés face à l'ennemi sur les champs de bataille et devant le pe loto n d'exécution ; à ceux, qui ont succombé dans les fils de fer le long de la frontière hollandaise ; à ceux qui ont été lâchement assassinés ; à ceux qui ont été martyrisés dans les prisons et les camps de concentration atroces ; à ceux qui sont morts de douleur et de misère. Tous ont bien mérité de la Patrie. Que leurs noms soient ajoutés à ceux des combattants de 1830, à notre Panthéon, là-bas, à la Place des Martyrs ! (Applaudissement^. La vaillance du Peuple Belge Messieurs, 11 me tient à cœur de féliciter le pays occupé de la noble attitude qu'il a gardée sous le joug allemand. Une première pensée va d'abord aux parents des soldats qui sont, e meurés presque sans nouvelles pendant quatre ans et demi. Tandis que les combattants des autres armées restaient en contact ave-les leurs et qu'ils puisaient les uns et . s autres dans l'entretien d'une correspondance affectueuse et, au cours des congés périodiques, un réconfort nécessaire, les Belges du dehors et ceux de l'intérieur se sont trouvés séparés par un mur de plus en plus infranchissable. En epit des efforts ingénieux et admirables de ceux qui, au péril de leur liberté, se sont appliqués à maintenir de fré-quentes relations, la guerre a infligé a nos enfants au front e à leurs païens demeurés au foyer le supplice .prolongé de vivre et de souffrir sans savoir ce que la destinée" leur réservai t.."'Avec quelle vaillance tout le peuple belge n'a-t-il pas supporté cette épreuve si longue et si cruelle! Elle devait ajouter chaque jour quelque chose d'aigu aux privations matérielles, aux soucis du lendemain, aux atteintes de la misère. La multiplicité" des œuvres d'assistance, si magnifiquement écluses au fur et. à mesure des nécessités, a atténué la rigueur d'un pareil régime. On a vu toutes les classes ce la société, animées d'un même souffle d'entente et d'affection, se rap procher intimement pour apaiser les souffrances et les infortunes ; les femmes ont montré une fois de plus ce qu'il faut attendre de leur bonté et de cette intuition qui leur fait découvrir la. plaie à. panser et la peine à soulager. Les nobles sentiments de solidarité maintinrent dans tout le pays -les liens les plus solides et constituent 1-e témoinage vivant d'une union que l'on ne saurait briser; dans l'avenir. La souffrance noblement partagée et subie d'un cœur ferme est devenue un patrimoine commun; elle a maintenu, à travers le temps, oahs toute la population, cette confiance sereine que les événements ont pleinement justifiée. L'union féconde Messieurs, On'ne comprendrait pas que l'union féconde dont les Belges ont donné un si admirable exemple pendant la guerre, fit place dès le lendemain de la libération du territoire, à la reprise de querelles stériles. Cette union doit-rester une réalité dans les circonstances pré sentes. Tel lé est la. raison d'être, de la composition. du nouveau ministère qui a accepté de reprendre, à son point d'arrêt, la tâche ardue accomplie par les deux cabinets précédents dans des circonstances angoissantes et avec un patriotisme qui n'a jamais faibli. Le pays sera heureux de voir la représentation nationale reprendre contact avec le gou vernement en attendant la date prochaine è laquelle il pourra être consulté par la vole électorale après le retour de ceux qui ont été -éloignés du pays par la geurre et après l'accomplissement des préliminaires nécessaires. Le droit de vote. — La vie économique L'égalité dans la souffrance et dans l'en du lance a créé des droits égaux à l'expression des aspirations publique^. Le gouvernement proposera aux chambres d'abaisser, dans un accord patriotique, les anciennes barrières et. de réaliser la consultation nationale sur .a base du suffrage égal pour tems les hommes dès l'âge de la mâturité requise pour l'exercice des droit., civils. En attendant cette consulta tion, le parlement sera appelé à voter une série dé lois urgentes qui auront pour but de conjurer les effets immédiats de la guerre, spécialement pour assurer le rapatriement ra pi de de tous ceux que des causes diverses tien lient éloignés du sol patrial L'administration dii pays, bouleversée .pen dant la. longue occupation, doit être réconsti tuée avec un élaii digne de celui dont nos» soldats faisaient preuve dans les heures critiques. Cette grande œuvre nécessitera la. collabora tion — à côté des îhinistrès et de leur dépar tement — de commissions gouvernementales de techniciens ou de spécialistes recrutés notamment parmi les chefs de notre industrie et de.la finance et au sein de la classé ouvrière. De cette coopération ét.loite dès forces vives de la Nation, le pays . peut attendre le plein essor de sa vitalité et de son expansion économique extérieure. Avec le concours dé ces conseillers d'Etat, les ministères compétents assu-reront, à la classe ouvrière si éprouvée, les conditions nécessaires à >on développement physique, moral et intellectuel, l'observation des principes d'une hygiène sociale bien comprise et des mesures efficaces pour la mettre à l'abri du fléau de l'alcoolisme. La pratique de la religion, qui a été pour les croyants un grand réconfort aux jours des épreuves douloureuses, n'a jamais été dans l'armée un obstacle à la camaraderie; comment dès lors des divergences dans ce domaine pourraient-elles être une source de divisions dans la vie civile et politique? Les lois et leur exécution doivent concourir à faire de ces princij>es' une réalité. La tâche si complexe du ravitaillement du pays pendant la. guerre qui, au milieu des difficultés de 1''heure, a pu êtie réalisée grâce Ftuilltton de l'ANVERS-BOURSE 5 1914-1918 La guerre vue d'Anvers Annotations quotidiennes d'un habitant de la villi PRÉAMBULE Dépêche de Nicolas il à Guillaume 11,.le 3 juillet dans la soirée : «Je te remercie cordiale ruent pour la médiation, qui fait espérer un solution pacifique. Véritablement, il est iriapos siblt que nous arrêtions nos préparatifs mili tail es, rendus nécessaires par la mobilisatioi autrichienne. Nous ne désirons pas une guei re. et., tant que dureront les pourparlers ave l'Autriche, mes troupes ne prendront aucun-attitude hostile, je t'en donné solehnelleirien ma parole. J'ai confiance dans la grâce d Dieu, et j'espère en !e succès de ta médiatioi à Vienne, pour le bien de nos pays et la pai: européenne. Cordialement et tout dévoué à toi — Nicolas ». ('.uillaume 11 à Nicolas II, même date, à mi nuit : » Pendant que ma. médiation assumé selon ton désir entre ton gouvernement et 1 gouvernement viennois était en pleine action troupes ont été mobilisées contre mon a" liée rAutriehe-Hongr'ie, ce qui a rendu moi ac tion presque illusoire. Néanmoins, je la cor finirai. Or, je reçois des nouvelles certaine sur des préparatifs belliqueux à mes frontiè les. La responsabilité que je porte de la sflrt té de mioii empire m'oblige à prendre des cor tre-m£smvs défensives J'ai fait tous mes e forts en faveur du maintien de la paix. J n'aurai pas la responsabilité du malheur qi menace le monde civilisé. En ce moment, t a- encore le moyen de le conjurer. Personn ne menace l'honneur et la force de la Russie qui aurait pu attendre le résultat de mes e forts. L'amitié que. pour toi, pour ton pays, j'ai jurée au lit de mort dé mon grand-père m'a toujours été sacrée, et je suis demeuré fidèle à la Russie dans les moments les plus difficiles, dans la dernière guerre, notamment. Aujourd'hui, la paix européenne ne peut êtrê sauvée que par toi : tu l'assureras en faisant É arrêter les mesures militaires qui menacent l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie.-^Guillâume. Le 30 juillet, le gouvernement, de Saint-Pe-terbourg donne l'ordre de mobiliser vingt-trois gouvernements. Cet ordre n'est connu officiellement qu'à deux heures de rélevée. i Là mesure ne constitue, en aucune façon, une surprise : elle n'est d'ailleurs, que la conséquence logique de l'attitude adoptée par la Russie dans le conflit serbo-autrichien dès le commencement de la crise. La Russie est. j obligée de prendre cette mesure, comme on vient, de le voir, parce que l'Autriche a entre-' pris une action militaire destinée à porter atteinte à l'indépendance et à l'intégrité de la ~ Serbie. La Russie ne peut laisser sa protégée " à la merçi de l'Autriche-Hongrie. Le bombardement de Belgrade, automatiquement, a pro ; voqué l'ordre de mobilisation russe. Cette me-j sure de préparation est indispensable pour ap-t puyer la décision irrévocable prise par l'eni-3 pire russe. La. preuve des sentiments paci.fi-J qiies de la Russie résulte, du reste, du caractère essentiellement local et partiel de la mobilisation. Des mesures nouvelles ne sont prises qu'au moment oii la "Russie est acculée par les événements à cette nécessité. L'empire slave ne modifie aucunement son attitude diplomatique. Mais, lorsque l'Allemagne prend ?• des mesures militaires, l'empire russe ne peut , rester passif : il adopte alors les mesures de précaution indispensables. Les télégrammes i concernant la fermeté de l'Angleterre et de la France produisent, dans les milieux russes, s une impression particulièrement encourageante : néanmoins, la. Russie ne montre nul désir de provoquer une collision : elle rie fait qu'appuyer simplement son attitude diplomatique sur des mesures militaires appropriées, e Cependant, le ;il juillet, l'empereur Frànçois-i Joseph ordonne, de son côté, la mobilisation i générale de l'armée, de la marine de guerre e et des deux Landwehr, d'Autriche-Hongrie, !, ainsi que le rappel sous les armes de la Land j *turm. Le décret est motivé par la mobilisa tion à laquelle procède la Russie. « La mesure », .est-il proclamé. « n'a aucun caractère agressif : il ne s'agit que d'une précaution pour protéger absolument la monarchie. » l,7n grand enthousiasme régnait déjà dans tout l'empire austro-hongrois depuis l'ordonnance de mobilisation partielle. Cet enthousiasme se .manifeste ce jour d'une manière encore plus forte dans la population, sans distinction de nationalité, de rang et de réligion. Les' manifestants acclament l'empereur et les souverains alliés. Depuis plusieurs jours déjà, on sait, dans les milieux diplomatiques, que les événements piennent une mauvaise tournure. Toutes lés nations eurgpéènnes, aussi bien les neutres que telles qui sont directement intéressées dans le conflit, se mettent en devoir de préparer une mobilisation générale. L'amirauté et le ministère de la guerre de la Grande-Bretagne, notamment, prennent toutes~~les dispositions pour que la flotte puisse, le. cas échéant-, agir sans délai. Durant la nuit du 27 juillet, des télégrammes chiffrés sont adressés aux services navals. Le 28 du matin, la flotille de sous-marins quitte Portsmouth, où I on mobilise. Tous les hommes ont été rappelés, et sont prêts à s'embarquer. La flotille. de contre-torpilleurs est consignée. Elle est en état de partir au premier signal. 11 en est de même à Portland, pour la première flotte. Des seplinelles ont été placées autour des entrepôts, des poudrières et de l'arsenal de Portsmouth, qui renferme les munitions et 1 es explosifs de la flotte. La troupe ..garde les entrepôts d'huile »'t de combustibles de GosforL L'escadre anglaise rie la Méditerranée venant du Levant a reçu l'ordre d'opérer sa concentration à Malte, le 30 juillet. Il devient difficile, d'avoir d'autres détails sur les mouvements navals, la presse anglaise s'étant engagée d'honneur à ne rien publier, en temps de crise,sur les mouvements des troupes, de l'aviation, du matérial de guerre, sur la défense navale et militaire, sans en avoir chaque jfpis obteriu la permission de l'amirauté ou du ministre de la guerre. Cet engage-il.eut a été rappelé à tout le personnel des rédactions, et est scrupuleusement observé. « Il n'est pas en Europe ». affirme la presse anglaise, « de pays plus sincèrement désireux de maintenir la paix et plus profondément pacifique que la Grande-Bretagne ; celle-ci fera tout son possible, et emploiera toute son influence pour maintenir la paix, qui est le premier et le principal de ses intérêts. Comme les autres puissances, elle prénd. sans ostentation et sans bruit, les mesures de précaution que les circonstances peuvent dicter à des hommes d'état sages et prévoyants. Elle proclame d'ailleurs que, à tout prix, et quoi qu'il arrive, elle fera honneur — en ce qui concerne les engagements, ses alliances et ses amitiés — à sa signature, et ne la laissera pas plus protester à l'avenir que par le passé. » Si la France et les frontières, belges sont ménacées », dit entre autres le « Times » « nous saurons agir. Nous ne pouvons pas plus voir la France, écrasée par l'Allemagne, nous ne pouvons pas plus permettre cpip 1 équilibre européen soit bouleversé au préjudice de la France, que l'Allemagne de voir l'Autriche écrasée par la Russie, ou l'équilibre européen détruit au préjudice de son alliée. Dans une telle cause, s'il faut qu'elle soit jugée par les armes, nos amis et nos ennemis constateront que nous sommes capables, en Angleterre, de nous unir dans une commune pensée et une commune action. Nous avons eu à soutenir une grande guerre, qui a duré un quart de siècle. Pendant ce temps, il n'y avait plus de partis en Grande-Bretagne, et ce fut cette " union qui nous assura la victoire contre lé monde en armes. C'est cette union qui nous permettra encore de vaincre, si nous sommes contraints rie nous soumettre en campagne. » La Suède, la Norvège, le Danemark, la Mol-lande, la Suisse et la Belgique décident qu'ils observeront une complète neutralité dans le conflit austro-serbe, et prennent également les dispositions nécessaires pour assurer leur neutralité.Le 31 juillet, l'Aillemagne envoie simultanément un ultimatum à la Russie et un autre à la France. A la Russie, elle demande de ,sus|>endre dans les six /heures l'ordre de mobilisation. A la France, elle demande de faire connaître dans des dix-huit bernes au gouvernement impérial si, en cas de guerre avec la Russie, la. France restera neutre. La Russie refuse d'obtempérer à cet ordre, et la France décrète la mobilisation générale, dont le premier jour devait commencer le.2 août, à minuit cinq, pour expirer le soir à vingt-trois heures cinquante-neuf. Les populations commencent à s'agiter dan les villes allemandes, et le pan germa nismi s'affirme sans retenue. Un grand cortège part le vendredi 3<1 juillet, de l'avenue Unter-den Linden, à Berlin, en entonnant d>ês chant patriotiques. U se dirige vers la Wilhelmstras se, et- s'arrête devant le palais du chancelier qui apparaît à la fenêtre centrale de la sali-du congrès. Le chancelier, est accueilli pa des cçis enthousiastes. Le silence rétabli, U chancelier prononce les paroles suivantes « Vous êtes venus à une heure grave pou exprimer vos sentiments patriotiques devan la maison de Bismarck qui, avec l'empeieu Guillaume le Grand el le feldmaréchal Molkt< forgea l'empire allemand.. Nous voudrion encore continuer à vivre en (paix dans ce empire,que nous avons établi dans le travai de la paix pendant quarante ans. Tous le efforts de 1 empereur ont tendu au maintien d« la paix, et il s'y emploie encore, si tous ce efforts de l'empereur ont. tenu au maintien d-mettre répée à la main, nous entrerons er campagne avec la coflTiction. que nous n voulions pas la guerre. Nous aurons alors : combattre jusqu'à la. dernière goutte de notr sang pour notie existence et notre horineu national. Dans ces heures graves, je m rappelle ces paroles que prononça autrefois ; prince Frédéric-Charles de Brandebourg « Que vos cœurs battent pour Dieu, et vo poings, contre l'ennemi. » Le chancelier tei mine en poussant un « hoch » enthousiast à l'empereur, tandis que retentit le « VVach am Rhein. » La foule se rassemble ensuite devant. 1 palais impérial, et pousse des hurrahs ei l'honneur de l'empereur et de l'empire alk ma.nd. A six heures quinze, le Kaiser s montre à une fenêtre. L'enthousiasme de 1; foula .est sans bornes. Voici les paroles qu prononce Guilaume II, à cette occasion : « Un heure sombre a sonné pour l'Allemagne au jourd'hui Nous sommes entourés d'en vieil qui nous obligent à défendre une cause justf I.'épée est mise de force entre nos mains. ^ finalement nos efforts pour amener no adversaires à voir les choses dans leur vra jour et à maintenir la paix ne réussissent pa.ï j'espère que, avec l'aide de Dieu, nous tireron notre épée et la manierons de telle façon "qu nous pourrons la remettre au fourreau ave - honneur. Une guerre exigera du rpeuple aile-, mand des sacrifices énormes en biens et eu hommes, mais nous désirons montrer à nos ' adversaires : e que cela signifie que d'attaquer ^ l'Allemagne. Je vous recommande maintenant, mes amis, d'aller à l'église, de vous y agenouil 1er, et de demander à Dieu son aide pour \ notre brave armée. » La France, en attendant l'issue des négo-? dations diplomatiques engagées, ne s'était pas faite, faute de prendre les précautions nécessaires pour assurer la protection des fron-f tières du pays. Des mesures nouvelles sont .prises par le gouvernement français en \ réponse à la démarche de l'Allemagne, qui ' a d'ailleurs décrété l'état de guerre dans ' l'empire. Il ne. s'agit cependant pas encore \ d'une mobilisation générale des troupes. ' Le lr août ,une entrevue a encore lieu entre ; M. de Schoen, ministre d'Allemagne à Paris, > et M. Viviani, président du conseil des î ministres. « Vous mobilisez, nous le savons », 1 dit M. Viviani. M. de §choen ayant gardé le ; silence, M. Viviani ajoute : « Cette attitude 1 de votre gouvernement nous a dicté la nôtre, ^ et nous avons .été obligé de prendre des précautions analogues aux vôtres. Nos dispositions pacifiques demeurent intactes. Nous voulons la paix, et la 'meilleure preuve que je puisse en donner, c'est que, à l'heure présente, le parlement, français n'est pas convoqué, ce que, constitutionnellement, nous J serions obligés de faire si nos intentions n'étaient pas -pacifiques. » Mais objecta Tarn bassadeur, « des incidents de frontière sont ? malheureusement à redouter. » M Viviani 1 répond : « Comment, pouvez-vous supposer pareille chose, puisque nos troupes sont à ? huit kilomètres de la frontière ? Nous sommes 1 de ce fait, exposés à- la violation de notre 9 territoire, et il n'y a pas au monde une autre 3 puissance qui aurait consenti à faire de la sorte. » M. Viviani constate, par contre, que t les troupes allemands se trouvent au pied du poteau-frontière, et il en conclut que, si i des incidents venaient à se produire, il ne * pourraient être provoqués que par les forces i militaires allemandes. e A SUIVRE.

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Dit item is een uitgave in de reeks Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle behorende tot de categorie Financieel-economische pers. Uitgegeven in Anvers van 1889 tot 1919.

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