N° 761 2o Juillet 1918 INFORMATIONS BELGES Observation i:rxip> o:r"t si m. "te Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publicatioa. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes à.'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, LE HA.VRE (Seine-Inférieure) France. La fin du Gotha — (Front belge, 24 juillet. D'un témoin oculaire). — La lune baigne d'une clarté blafarde la plaine des Flandres. Ses rayons argentés se jouent dans les inondations. Dans la grand'garde — îlot perdu au milieu de cet océan de roseaux — les fantassins, tout en fumant, bavardent et regardent les brefs météores qui flambent dans l'obscurité. Nos canons cherchent à barrer le passage aux avions ennemis en route pour faire d'innocentes victimes. Le grondement est formidable du côté de Furnes. Ils ne doivent pas être à leur aise les aviateurs boches, pense tout haut un des hommes. Brusquement, ils perçoivent le bruit d'un moteur qui . se rapproche. Un avion qui vole à faible hauteur vient dans leur direction. «Le voilà», crie quelqu'un, en montrant une masse sombre qui se détache dans l'obscurité à quelques mètres du sol. Vision- étrange ! On dirait d'un immense oiseau do proie qui va s'abattre sur une victime. — Il tombe ! Il tombe ! En effet, il capote dans l'inondation. Un ennemi ? Un des nôtres ? — Si on braquait sur lui le rayon d'un projecteur ; suggère un signaleur. Un officier qui est arrivé acquiesce. Des ordres sont donnés. Bientôt un rayon lumineux éclaire l'appareil. — C'est un boche ! crient les hommes tout joyeux. Il est couché sur les plans supérieurs, les roues du train d'atterrissage en l'air... C'est un Gotha... Les croix se détachent en noir sur la carcasse et les ailes, deux hommes sont perchés sur le fuselage. — Rendez-vous ! Mais ils ont peur de se mouiller. Alors, deux des poilus entrent dans l'eau, en poussant un radeau de fortune reposant sur deux flotteurs de liège,ils obligent les deux aviateurs à y prendre place. Ils les ramènent au poste, ainsi qu'une mitrailleuse intacte, une magnéto et quelques autres trophées. Les prisonniers expliquent qu'ils avaient pour mission d'aller bombarder Calais. Au-dessus de Furnes,ils furent pris dans un véritable ouragan de fer et de mitraille. L'appareil étant touché à mort, le pilote fit un crochet pour aller se débarrasser de ses bombes, qu'il jeta dans la mer ; puis il tenta de regagner ses lignes. On sait le reste. Et le pilote, demande-t-on à un des captifs qui parle le français. — Tué ! Son corps est sous le moteur ! Et les hommes du poste achevèrent leur nuit de garde en s'entretenant de ce peu banal « fait divers » de tranchée. (xxx) Les Sénateurs de Belgique au Roi dss Belges. Télégramme envoyé au Roi par M. le comte Goblet d'Al-viella, viee-président du Sénat, à l'occasion de l'anniversaire de l'Indépendance de la Belgique (21 juillet 1918). Sire, A l'heure où les parlementaires sortis de Belgique offrent à Leurs Majestés l'hommage de leur respect et de leur loyalisme, je crois pouvoir, comme les années précédentes, me faire l'organe du Sénat, en présentant au Roi l'expression des sentiments de gratitude et d'admiration que la Haute Assemblée ne peut manquer d'éprouver pour la persévérance et la noblesse avec lesquelles ses Souverains bien-aimés continuent à symboliser les espérances et les aspirations les plus hautes de la Nation. La Belgique, au milieu de ses épreuves, a montré de plus en plus qu'elle persévère dans sa foi grandissante en des temps meilleurs dont lui font entrevoir l'aurore les vaillants efforts de nos grands Alliés, l'intrépidité de ses propres troupes et la courageuse dignité de toutes les classes de sa population. Elle a confiance çjue la restauration de son indépendance, de son unité et de sa prospérité la récompenseront de sa résistance aux persécutions et aux pièges de ses oppresseurs, le jour où une paix fondée sur la Justice aura mis fin, dans l'Europe entière, à la possibilité des attentats et des spoliations dont elle a été victime. Ce jour-là, le monde entier s'associera pourre connaître les service que son Roi, son arméç et jusqu'à ses plus simples citoyens auront rendu à la cause du Droit, de la Liberté et de la Civilisation. (s) Goblet d'Alviella. (xx) — Le 21 Juillet aux Etats-Unis. — La Fête nationale bolge a été célébrée d'une manière émouvante à New-York, en plein air, dans l'immense amphithéâtre du Collège de la ville, devant une foule énorme massée sur les gradins et les hauteurs environnants. Sur la tribune, où le buste du roi Albert se dressait entre les images de Washington, de Lincoln et de Wilson, des artistes belges évoquèrent, dans des chants et des récitations tragiques, le souvenir de leur patrie martyrisée. Le Comité organisateur lut des messages au roi ' Albert et à M. Wilson par quoi les 7,000 Américains et Belges assemblés exprimaient leur reconnaissance et leur admiration. Le revérend Manning, chapelain do l'armée, proclama, dans un silence impressionnant, la détermination des Etats-Unis de ne déposer les armes que lorsque les nationalités opprimées seront libérées. Il a payé un vibrant hommage aux héroïques et grandioses figuros du roi

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