Informations belges

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N° 335 14 Mai 1917 Informations Belges Oteservatioii importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique oceupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance,- par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des «aractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signify : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 52, rue des Gobelins, i.E HA.VR.E (Seine-Inférieure) Prance. Témoignages directs.— Les « volontaires » belges s'évadent d'Allemagne où il n'y a presque rien à manger. Certains « volontaires » vont en Allemagne pour... s'évader en Hollande. A Virton, les hommes de 17 à 55 ans sont « pompiers t> et doivent faire des marches avec les soldats allemands. Le témoignage direct ci-après émane d'un jeune Anversois, célibataire, ouvrier de sucrerie, qui a contracté un engagement de travail volontaire en Allemagne en décembre 1915, alors que commençaient les déportations, et est entré en Hollande à la fin de mars 1917 : « Il est parti d'Anvers vers la mi-décembre 1915 avec plus de 100 de ses concitoyens, tous « volontaires » pour travailler en Allemagne. Son frère a quitté le même jour que lui ; il est âgé d'un peu plus de 20 ans ; il travaille encore journellement dans la même fabrique. Il gagnait 4 m. 50 par jour et devait préparer sa nourriture. « Le témoin dit qu'il devait travailler fort, de 6 heures du matin à 6 heures du soir, mais qu'il ne travaillait qu'environ 15 jours par mois. « Il était logé dans une maisonnette humide de la fabrique. Le lit était très mauvais et dur. Le témoin s'est enfui parce qu'il n'y avait plus rien à manger. « Un pain de 3 livres coûtait 0 M. 45. Le témoin avait droit à une livre de pain par jour. Un pain de 3 livres, acheté sans bons, coûtait 3 M. « A midi, le témoin recevait un litre de soupe à base de choux-raves qui coûtait 0 M. 30 et, le soir, également un litre de soupe semblable qui coûtait 0 M. 75. S'il ne travaillait pas, il ne recevait pas de soupe et devait se contenter de sa livre de pain. » Certains « volontaires », lorsqu'ils signent un engagement, ont un tout autre but que de travailler au profit des envahisseurs. C'est, entre autres, le cas des deux ouvriers — l'un Anversois, quadragénaire et marié, l'autre, de la région de Tervueren, 30 ans et célibataire — dont on trouvera ci-après le témoignage direct et qui ont mis leur signature au bas du fameux contrat pour avoir l'occasion de ... passer en Hollande, ce en quoi ils ont réussi. « Tous deux ont travaillé à la construction d'une nouvelle fabrique à Derendorf, près de Dusseldorf, laquelle devait être terminée le 1er mai prochain. Le nom de cette fabrique est « Rheinische Metall Machinefabriek ». Ils touchaient 7 Mark 10 par jour. « Ils logeaient dans une baraque humide] sur de la paille. « Ils recevaient 250 grammes de pain par jour, qu'ils payaient Mark 0,21 par livre. A midi, ils recevaient de la soupe aux choux-raves qu'ils payaient Mark 0,50 par litre. Ils pouvaient en recevoir jusqu'à quatre litres. Le soir, ils recevaient un litre de la même soupe, au même prix, mais ne pouvaient en. avoir plus. Ils devaient travailler fort, sans une minute de repos, car les surveillants étaient toujours derrière eux. € Les vivres étaient très chers et introuvables. » Les détails ci-après ont été fournis par deux Luxembourgeois des environs de Virton, respectivement mécanicien et employé de contributions, déportés au commencement de décembre 1916 et évadés en Hollande à la fin de mars 1917 : « A leur départ, la région luxembourgeoise,essentiellement agricole, était très bien ravitaillée : beurre 4 fr., lard 10 fr., pommes de terre 10 fr • froment 150 fr, les 100 kil. « En général, les usines chôment, les fonderies de Gourcey travaillent pour les Allemands,et les usines de Gourcey fabriquent du barbelé. « Tout a été réquisitionné à bas prix. A St-Léger sur 250 chevaux, il en reste 12.11 est défendu d'abattre le bétail. « A Virton tous les hommes de 17 à 55 ans sont maintenant « pompiers », et doivent faire des marches avec les soldats allemands. « L'église de Virton est transformée en temple protestant. « Les civils français restés en pays occupé sont obligés de travailler pour les Allemands, à Sedan Chauvency et Montmedy, dans les usines. Les Allemands font sonner les cloches dans les villages pour appeler les hommes à la réquisition. Lesjeunes gens ne peuvent sortir de leur village sans passeport. Les Allemands enlèvent aussi les jeunes filles. Les autorités militaires font abattre les arbres dans les forêts et le long des routes. « Le moral des Belges est très bon. Confiance dans la victoire des Alliés. Beaucoup de patience. On compare l'armée allemande à une montagne de glace ■ elle fond tout doucement. »

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