N° 803 6 Septembre 1918 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publicatioa. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, LE HAVUE (Seine-Inférieure) France. Le succès belge de Kloo3termolen. — (Front belge, 5 septembre 1918 : D'un témoin oculaire). — Voici quelques détails sur le nouveau et brillant succès que les troupes belges ont remporté dans la nuit du 3 au 4 septembre. Après une courte mais violente préparation d'artillerie, le détachement d'assaut chargé de l'opération s'est élancé à l'attaque de l'ouvrage ennemi « Kloostermo-len », puissamment organisé et comprenant d'immenses abris bétonnés avoisinants Les « lignards » belges ont enlevé de haute lutte tous les objetiïs désignés. Malgré la réaction très vive de l'ennemi, ils ont occupé et conservé l'ouvrage- de Kloos-termolen, faisant sauter en même temps les travaux environnants.Pendant l'action qui a donné lieu à des corps à corps violents, de nombreux actes d'Héroïsme ont été accomplis par nos troupes. Le soldat Van de Vyvere bondit sur les servants d'une mitrailleuse ennemie, les mit tous hors de combat, puis retourna l'engin et s'en servit pour mitrailler les Allemands à bout portant. Le soldat Gérard, malade et exempt de service depuis plusieurs jours, a néanmoins voulu être de l'expédition, au cours de laquelle sa conduite a provoqué l'admiration générale. Il a suffi d'une demi-heure aux assaillants pour s'emparer de tous leurs objectifs. Un important butin et une trentaine de prisonniers valides sont restés entre leurs mains. (xx) — Mort du député belge Félix Van Merris. — M. Félix Van Merris, bourgmestre de Poperinghe et membre de la Chambre des Représentants, est mort à Lisieux (Calvados). (xx) — Une manifestation de sympathie envers la Belgique, à Paris — Le Temps (2 septembre 1918) signale que le dîner hebdomadaire franco-améri-cain qui réunit, le samedi soir, au Cercle Volney, à Paris, dans une atmosphère de franche cordialité, de nombreuses personnalités des pays alliés, a eu le 1er septembre 1918 le caractère d'une manifestation en l'honneur delà Belgique. Parmi les invités, se trouvaient des universitaires, des écrivains et des officiers américains, anglais, belges et français. Le comte Goblet d'Alviella, ministre d'Etat et membre du Cabinet belge, était venu spécialement du Havre pour assister à cette réunion. M. Klobukowski, commissaire général de la propagande, et le capitaine aviateur Heurteaux, de l'escadrille des « Cigognes », avaient pris place aux côtés du comte Goblet d'Alviella. Le professeur de Lapradelle, dans un discours vibrant, a parlé du rôle glorieux de la Belgique et de l'influence qu'eut l'héroïque résistance des Belges dans cette guerre. Le professeur américain Nettleton, dans un toast plein d'humour, prononcé en français, a exprimé toute la sympathie que les Etats-Unis éprouvent pour la Belgique et a affirmé la volonté inébranlable du peuple américain de lutter jusqu'à la victoire. M. Klobukowski, qui fut ministre de France à Bruxelles, et qui a vécu avec les Belges la douloureuse période de l'invasion et de la retraite sur l'Yser, a salué en termes émouvants ses amis de Belgique et, dans un langage plein de noblesse, il a exprimé la confiance des alliés dans la victoire prochaine. Le comte Goblet d'Alviella, prenant la parole à son tour, a répondu en exprimant toute la gratitude du peuple belge pour les Américains qui ont secouru avec tant de dévouement le pays en détresse et qui l'ont sauvé de la famine. Il a flétri le crime allemand et a dit ce que nous pouvons espérer de cette guerre pour le triomphe du droit, de la liberté et de la sécurité du monde. (xx) — Le Kaiser et le gage belge en 1916. — De M. Arthur N. Davis, le dentiste américain dont le Times publie les mémoires, la significative anecdote suivante : « Je dis au Kaiser (en -1916) l'opinion émise par quelques journaux américains, à savoir que si Ford désirait réellement finir la guerre, tout ce qu'il aurait à faire était de payer à l'Allemagne 100 millions de dollars et de racheter la Belgique. « Cent millions de dollars ! » répéta le Kaiser et, alors, après un moment de réflexion, comme s'il eut calculé mentalement : « Non, Davis, il coûtera beaucoup plus que cela pour ravoir la Belgique ! » On voit que la théorie du gage belge n'est pas née en 1918... (xx).— L'Allemagne rafle le charbon belge.— Une revue de presse significative. —• La presse bruxelloise teutonisée annonce hypocritement : « Il nous revient que la diminution de la production des charbonnages surtout en ce qui concerne les bonnes qualités, compromettra le ravitaillement de Bruxelles. » D'autre part on lit dans une lettre de Liège publiée par La Belgique de Leydo (13 août 1918) : « Les Allemands exercent un contrôle constant sur les mines en traitant tout comme s'il s'agissait do leur bien. Sur douze millions de tonnes les trois quarts ont pris la direction de l'Allemagne. »

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