N° 839 12 Octobre 1918 INFORMATIONS BELGES UiDservation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, ae s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des Caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, LE HAVRE (Seine-Inférieure) France. Aux environs de Dixmude. — (Front belge, 7 octobre 1918 : d'un témoin oculaire).— Après avoir encore parcouru les ruines de Dixmude et les rues jonchées de débris de toute sorte, nous nous sommes dirigés vers les avancées. Pilotés par un officier, nous suivons une ancienne passerelle allemande ; après avoir dépassé une tombe fraîche : celle d'un officier allemand enterré par nos hommes, nous voici au canal d'Handzaeme. Nous cheminons, en bavardant avec les hommes. Le moral de ceux-ci reste supérieur. Comme j'en fais la remarque à mon aimable guide, celui-ci confirme mon opinion : ... Même nos blessés gardent un moral épatant. Yoici une lettre reçue ce matin d'un de mes hommes, qui a été grièvement atteiut en « nettoyant » un abri le 29 dernier. En voici le texte : «... J'ai deux os du pied gauche à moule. En football on appelle ça l'outside left et l'outside right. Le centre forwarde n'est plus ail right tout à fait..., à part ça tout va bien, mais je crains que la Reine des Batailles a vécu pour moi...» N'est-ce pas admirable ? Après avoir vu nos braves qui tiennent les abords de Dixmude, nous nous sommes dirigés vws Eessen, que l'ennemi bombardait sérieusement. Nous avons visité ici des hommes de piquet et nous avons exploré les « casernes » de béton que l'ennemi a multipliées dans ce secteur. Ce sont de véritables mastodontes, dans lesquelles les Allemands devaient se croire-complètement à l'abri Mais la bravoure de nos fantassins les en a chassés tout de même. En rentrant, nous avons vu des blocs immenses pour les canons Krupp, mais les lourds « joujoux », sous leur carapace de béton, ont dû être précipitamment abandonnés par les artilleurs allemands, devant la foudroyante avance de notre infanterie. Et au son du canon qui gronde, nous rentrons, retraversant Dixmude rédimé — mais trouvé en quel état !... Sympathies hellènes pour la Belgique. — « Patris » et « Le Progrès » consacrent de longs articles à la Belgique glorieuse. — Les Belges acclamés à Athènes. — Fondation d'une Ligue gréco-belge. — Les journaux d'Athènes et notamment Patris et Le Progrès publient de longues et élogieuses relations de la conférence faite dans la capitale de l'Hel-lade, par M. l'avocat général belge Firmin Van den Bosch, sur <> La grève générale des Magistrats et des Avocats ». Cette conférence, à laquelle assistaient M. Véni-zélos, président du Conseil ; les ministres Politis, des affaires étrangères ; Raktivan, de l'intérieur : Negropon-tis, des finances ; le comte Errembault de Dudzeele, M. de Castillon Saint-Victor, conseiller do la Légation de France ; M. deNeef, conseiller de la légation de Belgique et de nombreuses personnalités grecques, a obtenu le plus vif succès. La presse en a publié de longs extraits, dont ces lignes, puisées dans Le Progrès du 18 septembre 1918, permettent d'apprécier le ton enthousiaste : « A côté des extraits que nous publions », dit Le Progrès «, il y a eu, au cours de la conférence, des passages qui ont_ particulièrement ému le public : celui notamment où M. F. Van den Bosch a dit quelle douloureuse répercussion la tyrannie allemande eut sur les foyers des magistrats belges, frappés de destitution et partant privés de pain, et combien, en cette occurence, la France, l'Angleterre et l'Amérique furent délicatement et fraternellement accueillantes à la Belgique judiciaire en exil. « Par la conférence de M. F. Van den Bosch, le public hellène a pu apprendre d'une manière saisissante comment un peuple qui veut rester lui-môme se défend contre le venin étranger et la tyrannie étrangère. La force de la Belgique fut dans une union intime du peuple et de l'élite se comprenant et se soutenant l'un l'autre. Cette union a permis à la Belgique de résister victorieusement à la plus dure et à la plus astucieuse oppression qui pesera jamais sur une nation. « Dès maintenant, on peut dire que la Belgique par la résistance héroïque de son peuple et de ses dirigeants spirituels, a vaincu moralement l'Allemagne. Et l'autre victoire, la victoire militaire, consacrera bientôt cette victoire morale, « La conférence de M. F. Van den Bosch par l'émotion profonde qu'elle a produite n'a pas seulement augmenté, si c'était possible, l'admiration de l'Hellade pour la Belgique, elle a de plus proposé éloquemment à la Grèce les plus nobles exemples. » De son côté Patris publiait dans ses numéros des 13 et 14 septembre 1918 (31 août et 1er septembre, ancien style), en première page et sur trois colonnes, avec un portrait de M. Firmin Van den Bosch et une reproduction d'un numéro illustré de la Libre Belgique, une interview signée G. L. dans laquelle se trouve exposée la situation faite à la Belgique par les crimes de l'Allemagne.De nouvelles conférences sont annoncées. On en augure le même succès. Elles traiteront, notamment, de la Presse clandestine en Belgique occupée et de la Belgique devant l'Histoire. Un des premiers et des plus heureux résultats de la campagne de il. Firmin den Bosch, a été la constitution d'une Ligue gréco-belge à laquelle adhéreront de nombreuses personnalités hellènes qui firent leurs études dans les universités, les instituts et les écoles spéciales de Belgique.

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