N» 215 13 Janvier 1917 Informations Belges Observation, importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première ie publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 53, rue des Gobelins, LE HA.VR.E (Seine-Inférieure) France. (xx).—M. Charles Magnette, sénateur de Liège, aurait été libéré. — D'après Les Nouvelles, de Maestricht (no du 12 janvier 1917), M. Charles. Magnette, sénateur de Liège, a été relâché, grâce à l'intervention du ministre des Etats-Unis à Bruxelles. M Magnette avait été arrêté il y a plusieurs semaines, pour avoir, d'après une dépèche antérieure, en sa qualité de grand-maître de la franc maçonnerie belge, envoyé une lettre de protestation contre les déportations belges aux grandes loges de la francmaçonnerie allemande. L' « Association ouvrière Maurice Maignen », de Paris, proteste contre la barbarie allemande. — M. Carton de Wiart, ministre de la Justice de Belgique, a reçu de 1' « Association ouvrière Maurice Maignen ». de Paris, la lettre suivante : « Les membres du Cercle catholique d'ouvriers Maurice Maignen, s'associant au Comité général de l'Œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, adressent à Monsieur le ministre de la Justice de Belgique leur réprobation de la barbarie allemande qui, au mépris du droit des gens, force les ouvriers belges à quitter leurs foyers et leur pays, à travailler contre leur Patrie et à vivre en esclavage. « Ils expriment aux ouvriers belges leur profonde sympathie et formulent le vœu que les protestations du monde civilisé et les armes des Alliés fassent prochainement cesser l'oppression et rendre justice aux opprimés, « Le président du Comité du Cercle, « H. Bailby. » (xx). — Pour prouver irréfutablement, entre autres choses, que les Allemands emmènent les ouvriers belges contre le gré de ceux-ci. — Pièce officielle allemande. — A propos des déportations de La Clinge et de localité voisines (Flandre orientale), le Telegraaf, d'Amsterdam (n° du 28 décembre 1916, édition du matin), a donné des détails sur la façon « humaine et sans contrainte » d'opérer des Allemands, au cours de leur recrutement de travailleurs « volontaires» parmi les « chômeurs » ! Ce journal a été renseigné par deux habitants de La Clinge, un père (sabotier occupé) et son fils, sortis d'Allemagne, où ils avaient été déportés le 25 octobre 1916, avec 500 de leurs concitoyens, dans des wagons à bestiaux et sans boisson pendant les quatre jours et les quatre nuits que dura le voyage ! Sollicité de signer un contrat de travail et ayant refusé, le sabotier reçut, outre des « schweinhund », un ordre départir ainsi conçu : « M. .. N. .. est, par le présent avis, obligé de se randre le 25 octobre 1916. à onze heures du matin, à la gare de Saint-Gilles-Waes et de s'organiser de telle façon qu'il puisse directement partir pour aller travailler. Dans le cas où vous ne paraîtriez pas, vous serez enlevé et, en outre, puni d'après l'Ordonnance du Général-Quartier Meister du 3 octobre 1916. « Lokeren, le 12 octobre 1916. « Der Stellu. Etappenkommandant, « Jenisch, Major. » Le sabotier ne dut prêter la main à aucune besogne militaire. .. Il fut contraint seulement de travailler chez Krupp, où étaient occupés, en même temps que lui, 40 Belges et 200 Russes ! (xx). — Les scène» de la déportation.— Récit d'un témoin oculaire. — Le journal belge Les Nouvelles, de Maestricht (2 janvier 1917), publie une relation de l'enlèvement des Belges dans les régions de SaintTrond et de Hasselt. Les Nouvelles font précéder ces récits, venus du pays envahi, de ces mots : « Nous les transcrivons ici fidèlement, ne voulant rien leur enlever de leur valeur, ni de leur impressionnante précision ». « Les déportations ont eu lieu à Hasselt le samedi 2 décembre, à Saint-Trond le lundi 4 décembre, dit l'auteur de ces informations. Je veux vous conter ce qui s'est passé à Saint Trond. On y a, comme dans tous les cantons, réquisitionné le bétail humain âgé de 17 à 55 ans. Tous les hommes des communes de SaintTrond, Zepperen, Ordingen, Brusthem,

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