No 212 10 Janvier 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 53, rue des Gobelins, LK HAVRE (Seine-Inférieure) France. La mort du lieutenant général Wielemans.— Les condoléances du Président de la République. — M. Briand, président du Conseil, a adressé le télégramme suivant à S. E. M. Klobukowski, ministre de France près le Roi Albert : « M. le Président de la République vous prie de vouloir bien exprimer au Ministre de la Guerre ses vives condoléances pour la perte que l'armée belge vient de faire en la personne de M. le lieutenant-général Wielemans, dont il appréciait les qualités éininentes. » « (Sé) Briand. » Le sort des Déportés Belg-es au camp de Cassel. — Un lignard français, prisonnier de guerre, interné en Allemagne et sorti du camp de Cassel, a fait, sous la foi du serment et devant les autorités militaires, la déposition suivante : « J'ai vu des Belges civils qui étaient parqués près de notre camp. Ils nous ont dit qu'il y avait des hommes de 17 à 45 ans, qu'on les obligeait au travail et leur faisait signer un papier constatant qu'ils étaient « volontaires ». Ils ajoutaient qu'à défaut de signer cette déclaration, on les menaçait de les envoyer en Pologne, derrière les lignes, construire des tranchées. « Beaucoup étaient mariés. L'un, souffrant d'une très grave maladie, était forcé au travail. Depuis plusieurs années, son état de santé lui avait interdit tout travail. Plusieurs sont devenus fous. » (xx). — Les déportations à Dinant. — D'après le et Belgisch Dagblad » de La Haye (no du 10 décembre 1916), les Allemands, non contents d'avoir décimé la population dinantaise le 23 août 1914 (environ 700 civils fusillés), ont procédé, le 2 décembre passé, à la déportation de la plupart des bourgeois restant, âgés de 17 à 40 ans. Détail navrant : tandis que des maris, des frères, des parents étaient ainsi arrachés aux femmes, certaines dè ces dernières, à la même heure, devaient se séparer de leurs enfants — une cinquantaine en tout — envoyées en Hollande à cause du manque de vivres... (xx). — A Bruxelles et dans les faubourgs, la mortalité l'emporte sur la natalité. — L'organe officieux de la « Kommandantur » à Bruxelles (n° du 29 et 30 décembre 1916, édition A) publie la statistique démographique de l'agglomération bruxelloise pour le mois de novembre. La lecture en est attristante. En effet, à un total de 624 naissances s'opposent 859 décès — soit, par 1,000 habitants, un taux de natalité de 9.2 et un taux de mortalité de 12.7. (xx). —• Le fiasco de l'Université pseudo-fla-mande de Gand. — L'invincible patriotisme des Gantois. — Le grand quotidien anglais, le Times, publie, dans son numéro du 8 janvier 1917, l'intéressante correspondance que voici : « Nous avons reçu de Gand des informations relatives à la nouvelle université et qui démontrent l'échec absolu de la manœuvre allemande tendant à diviser les Belges. Malgré une propagande effrénée dans les camps de prisonniers belges en Allemagne, et malgré le fait que l'inscription comme étudiant à l'Université germanisée est la meilleure des garanties contre toutes déportations, 80 étudiants seulement en suivent les cours. Ils sont obligés de porter une casquette spéciale, ornée d'un insigne orange. Chaque Gantois les rencontrant dans la rue les salue de ces mots : « Vive l'année ! ». Ils sont absolument boycottés et personne ne veut les fréquenter. « Le petit nombre de Flamands qui fait confiance à l'Allemagne jouit de toutes sortes de privilèges, et on les voit constamment entrer et sortir des bureaux allemands Quelques-uns d'entre eux possèdent même une influence considérable. Lorsque des membres du Reichstag vinrent à Gand, afin de faire un rapport

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