N° 815 18 Septembre 1918 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des neuvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publicatioa. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes à.'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, 1L.E IIAVKE (Seine-Inférieure) Fraace. Les « Montres de l'Yser ». — Avec de vieux canons, le Roi et la Reine font fabriquer des montres-souvenirs pour les soldats belges. — Le Roi et la Reine des Belges ont commandé à une maison suisse 5,000 montres avec leur chiffre en or, monogramme formé avec les lettres A et E entrelacées et surmonté de la couronne royale. Chaque, montre est accompagnée d'un certificat dont voici le texte. En tête, d'abord le monogramme avec la couronne, puis « SOUVENIR de la CAMPAGNE « 1914-1918 « Offert à - « Montre "Kipp" n° » « La cuvette de cette montre a été fabriquée au moyen « de l'acier provenant d'un canon belge de 75, en serti vice depuis le début de la guerre jusqu'au 29 octo-« bre 1917. « Au front, le 191 (Signatures en fac-similé) « Albert « Elisabeth. » Les souverains distribueront ces montres-souvenirs d'abord à des militaires auxquels ils veulent donner un témoignage spécial de leur sympathie,puis les affecteront comme prix aux concours entre militaires où le Roi assistera. Sa Majesté en distribuera pour la première fois cinq au match de balle qui aura lieu le dimanche 22 septembre à l'armée. (xx)— « N'oublions jamais la Belgique », dit la « Gazette de Lausanne ». — La Gazette de Lausanne du 12 septembre 1918 signale, en la commentant très favorablement, la brochure que vient de publier M. E. Buomberger, rédacteur en chef de l'Ostschweiz, « Die Belgische Frage und ihre Bedeutung fur uns, Schweizer, und uns, katholiken ».'La Gazette reconnaît avec M. Buomberger qu'on est frappé de la facilité avec laquelle la foule oublie. « Or, il ne faut pas oublier la Belgique ; il ne faut pas que le crime, à l'origine de cette effroyable guerre, soit considéré comme proscrit, il ne faut surtout pas que, tentés par les syrènes d'outre-Rhin, nous nous laissions entraîner à discuter de la Belgique comme d'un gage dont l'Allemagne aurait le droit de se prévaloir lors des négociations de paix. » Avec M. Buomberger, la Gazette de Lausanne estime que « le tort immérité causé à ce malheureux pays doit être ou vertement reconnu et réparé dans la mesure du possible. La Belgique doit être restaurée dans ses anciennes frontières et dans son entière indépendance. Elle a héroïquement démontré qu'elle était résolue à défendre la neutralité que lui imposaient les traités. On peut compter sur elle pour la défendre à l'avenir contre quiconque tenterait de la violer. » En terminant, la Gazette de Lausanne dit : « La brochure de M. Buomberger vient à son heure ; elle nous rafraîchit la mémoire et réveillera certaines consciences qui ne demanderaient pas mieux que de s'endormir. N'oublions jamais la Belgique. » (xx) — Les Belges occupés entourent de soins affectueux les Français évacués. — Les aliénés français transférés, en 1916, des asiles du Word de la France dans la colonie de bienfaisance de Merxplas (province d'Anvers), viennent do quitter la petite ville pour être rapatriés. Grâce aux soins dévoués dont on les entoura, les infortunés, venus en Belgique très affaiblis en raison des difficultés du ravitaillement dans la zone dangereuse, n'ont pas tardé à retrouver une florissante santé physique. Quelques-uns mêmes rentreront en France, guéris mentalement. (xx) — Les études universitaires des soldats belges en France. — On sait que, sur l'heureuse initiative de M. Poullet, ministre belge des Sciences et des Arts, des mesures ont été prises afin de permettre aux étudiants belges sous les drapeaux, dont la guerre avait interrompu les études, de poursuivre celles-ci tout en accomplissant leur devoir au front. Des bibliothèques et des écoles divisionnaires supérieures ont été instituées, ce qui permet aux étudiants de se procurer les livres nécessaires et de bénéficier des conseils de professeurs expérimentés. Enfin, un jury central a été constitué par le gouvernement pour la collation des grades académiques légaux. C'est devant lui que se présentent les étudiants-soldats.Combien d'hommes, dans les rangs de l'armée du roi Albert, allaient répondre à l'appel du Ministre des Sciences et des Arts, c'est ce que l'expérience devait apprendre. Le Moniteur belge, journal officiel, des 8-14 septembre 1918, apporte la réponse. Elle est tout à l'honneur* du monde estudiantin belge. La liste des récipiendaires inscrits permet de constater, en effet, que durant la première session de.1918, le jury central est appelé à examiner, pour l'ensemble des facultés, 285 étudiants-soldats.

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