No 628 9 Mars 1918 Informations Belges Observation importasit© Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelle» de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (h) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belçe. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe Adresser leB oommunioations de service : 29, rue Jacqnes-Louer, L>E HAVHE (Seine-Inférieure) frsuce, Un combat de quatorze heures au front belg«. — L'attaque allemande est anéantie. —Les Belges capturent 5 officiers, 111 prisonniers et 12 mitrailleuses. — Le roi Albert félicite ses troupes. — (Front belge, 8 mars 1918 : d'un témoin oculaire). — Le roi Albert est allé féliciter, jeudi après-midi, les troupes de cavalerie qui, combattant à pied, se sont distinguées dans le combat de Reigersvliet : lanciers, célèbres depuis le combat de Haelen en 1914, et chasseurs à cheval. Le général de Blauwe, qui avait ordonné la contre attaque en plein jour, par un beau soleil, leur avait déjà témoigné sa satisfaction pour l'énergie et le courage avec lesquels ses ordres précis et bien conçus furent exécutés. Voici de nouveaux détails sur cette opération. Le mercredi 6 mars, à 4 h. 30 du matin, les Allemands déclenchèrent un bombardement extrêmement vio-lentsur deux de nos grand-gardes et leurs petits postes avancés. Pendant une heure, ce fut une vraie avalanche d'obus explosifs de tous calibres, de shrapnells, d'obus asphyxiants. Une attaque en masse fut ensuite prononcée par des éléments appartenant à une des meilleures divisions allemandes, récemment revenue de Cambrai ; l'attaque était appuyée par des avions volant très bas et mitraillant nos batteries qui avaient répondu par des tirs de barrage au bombardement ennemi. L'attaque sur la grand'garde Sud fut repoussée par les feux d'artillerie, de mitrailleuses et de mousque-terie. Devant la grand'garde Nord, les stosstruppen de trois régiments pénètrent dans sept petits postes belges qu'ils avaient pu aborder facilement, le niveau de l'inondation ayant baissé ces derniers jours et le temps sec ayant affermi le terrain. Cependant, le commandant Brenez, avec neuf hommes et une section de mitrailleuses, s'était maintenu dans une petite tête de pont assaillie par trois cents fantassins ennemis avec douze mitrailleuses. Ces braves résistèrent seuls pendant une heure. Ils reçurent alors l'appui du lieutenant Van den Heuvel qui, à la tête d'une patrouille de 18 hommes, retournait au cantonnement après sa mission accomplie. Au bruit du combat, la petite troupe fait demi-tour et marche au canon, faisant preuve d'une initiative et d'une hardiesse admirées par tous les combattants. Soutenu par un renfort, le commandand Brenes décide d'attaquer à son tour. La troupe du lieutenant Van den Heuvel enlève la position occupée par les Allemands devant la petite tête de pont, ramenant des prisonniers et une mitrailleuse. Entre temps, le général De Blauwe avait ordonné la contre-attaque. Notre artillerie, dirigée par le major Vertravert, contrebat les postes enlevés par les Allemands, la ferme Kloosterhoek et le château de Vicogne d'où les Allemands débouchent, ainsi que les passerelles ennemies de communication. Les chasseurs, conduits par le major Tones, les commandants Landrin et Overloop, entrent en action. Ils doivent passer en plein jour sur l'unique passerelle que les Allemands tiennent sous leur feu. Mais ils progressent comme à l'exercice, avêc un mépris superbe de la mort. Vers 13 heures, le premier des sept petits postes tracés en éventail devant la tête de pont, est abordé par la contre-attaque, tandis que les feux de barrage protègent les cavaliers à pied, et que l'artillerie déplace progressivement son tir avec une précision merveilleuse. Après des luttes épiques, tous les postes sont successivement reconquis. Le mordant des hommes et des officiers est admirable ; les lieutenants Max Hubert et Thimus se distinguent spécialement. Le sixième poste était un abri bétonné occupé par un officier allemand, 28 hommes et "2 mitrailleuses. Il fut littéralement démoli par l'artillerie et les grenades. L'officier allemand qui fuyait en tâchant de sauver une mitrailleuse, fut décapité par un obus. Il restait trois hommes vivants dans le poste. A 17 h. 50, nous étions maîtres du septième poste, et la situation était complètement rétablie. Les pertes allemandes étaient énormes ; plus de quarante cadavres gisaient dans les fils de fer. Les Belges ont ramené 111 prisonniers et 5 officiers, avec 12 mi- " trailleuses. Ce succès de nos cavaliers-fantassins est remarquable, tant par la résistance obstinée opposée à l'attaque ennemie, que par la vigueur et le mordant des contre attaques, l'habileté et la précision de notre artillerie. Le combat avait duré quatorze heures contre des troupes d'élite, nombreuses et fortement appuyées par l'artillerie et les mitrailleuses engagées, non pas en vue d'un simple coup de main,mais pour une action offensive effective.

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