Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 10 Juni. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rb6vx07w48/
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Dimanche 10 juin 1917 O centimes le numéro 61 année — N®6 455-161 JOURNAL DE GAND ECHO DES FLANDRES ABONNEMENTS V. FJî'-N0 VINGT 0 Nft PAB TAU M bTM RÉDACTION' & ADMINISTRATION : fi&h K sue DK fLAMOBBt a — MM TELEPHONE 665 ANNONCES : S'scirc.'.ser rue de Flandre, 3, Gsnd. REVUE das journaux de la semaine. LE BRUXELLOIS Du 2. — L'électricité du corps humain. — Londres, 25 mai.— Un savant anglais, Herick Hovenden, vice-président du London Institution et l'auteur du fameux livre : « Qu'est-ce que la vie? » qui souleva, il y a quelques années, tant de commentaires, a réussi pu d'intéressantes expériences à faire voir à l'œil nu l'électricité que dégage le corps humain, et à la photographier. 11 remplit, par exemple, de fumée de tabac une petite boîte de verre et y introduit l'index par un trou pratiqué au centre de la boîte. Quand un faisceau de lumière est dirigé sur la boîte, l'œil perçoit ue mince jet foncé, fusant de l'extrémité du doigl et qui n'est autre qutfl'électricité. M. Hovenden le prouve en impressionnant un galvanomètre avec ce dégagement électrique, et réussit, par d'autres expériences, à rendre visibles les électrons, dont il a pu faire prendre des photographies. Ces intéressantes démonstrations ont été faites publiquement à la London Institution, au cours de quatre conférences, données récemment— Les fermes flottantes en Chine. — Les Chinois ont singulièrement perfectionné l'emploi des trains de bois flotté, dont nous possédons en Europe de petits spécimens et dont on voit de magistrale» flottaisons aux Etats-Unis, dans le nord de la Russie et en Sibérie. Ils ont imaginé d'en faire des fermes flottantes. On a une ferme à la dérive sur le cours du Yang-tze-Kiang, tout comme^ici on a une ferme en Flandre; ce genre d'installation a l'avantage d'avoir une surface variable et extensible à volonté. Quand on veut s'agrandir, on rêunnit plusieurs radeaux les uns avec les autres et l'on passe de la petite propriété à la grande sans difficulté, sauf à se séparer de nouveau si la dette « flottante » de la communauté a pris de trop fortes proportions. Sur les radeaux *in»i constitués, à la végétation près, il y a tout ce que l'on trouve dans une ferme terrestre du modèle ordinaire : habitations pour les humains, écuries, étables, porcheries, poulailler, pigeonnier, etc. On y fait du fromage; tout le long de la route, on vend du lait, du beurre et des œufs aux riverains, sur un parcours qui atteint parfois 1,500 kilomètre». Les navigateur» emportent avec eux leur provision de fourrage et des provi»ions d'osier qu'ils ne cessent de tresser sou» forme de paniers et d'&bjets divers d'ameublement, pendant tout le temp» que les soin» de la ferme leur laissent di»ponible. Arrivés à de»tination, adieu paniers ! On vend les animaux et les produits agricoles, on démolit les habitations; enfin, on dépèce le radeau qui est, lui aussi, vendu comme bois de construction ou bois de chauffage.Puis, l'équipage agricole retourne d'où il était venu, vers les forêts, A petites étapes, en emportant le pécule amassé au fil de l'eau. Voilà certainement une façon fort originale de gagner sa vie; elle est comme la contre-partie des vitesses croissantes de l'automobilisme. Combien de doux philosophes s'en contenteraient dans nos régions mouvementées ! Malheureusement, ces choses-là ne sont possibles qu'en Chine, sur le cours encore mal exploré de Yang-tze-Kiang. •jl-Dm 7. — On augmente la ration de sucre, — La Commission centrale des récoltes vient de décider l'augmentation de la quantité de sucre mise mensuellement à la disposition de la population. La ration individuelle est portée de 600 à 800 grammes par mois. Cette mesure est prise en vue de la préparation d'aliments composés de fruits et éventuellement de marmelades et de confitures. Les quantités nécessaires viennent à cet effet d'être mises à la disposition des communes. Indépendamment de cette mesure, de grandes quantités de sirop vont, parait-il, être également délivrées. Telle est du moins la nouvelle qui est annoncée officiellement. DE CENTENAAR Du 6. — Blé pour la Belgique et le Nord delà France. — D'après ce qne nous apprenons, le gouvernement néerlandais, eu égard à la grande disette de vivres en Belgique et dans le Nord de la France, a mis 12,000 tonnes de blé à la disposition de la Commission for Relief. Cette quantité sera rendue aussitôt que les approvisionnements qui sont en route pour compte de la Commission, seront arrivés ici. Toujours les faux bruits Ce n'est pas la première fois que nous signalons ici les bruits faux, voire même calomnieux qui se répandent dans le public, principalement au sujet du ravitaillement. Les ventes extraordinaires organisées depuis quelque temps par le Comité Provincial de Secours et d'Alimentation donnent lieu plus que jamais à des critiques de ce genre.Le Comité reçoit en efiet courramraent des marchandises périssables qui lui parviennent par wagons à charge complète au départ de Rotterdam et d'autres points de la Hollande. A en croire les rumeurs, on ne prendrait pas la moindre précaution pour éviter que ces denrées ne se gâtent avant même d'être mises en vente. La question du ravitaillement est à la fois si importante et si intéressante pour la population que nous ne pouvon» laisser passer ces bruits sans y répondre et sans attirer l'attention de nos concitoyens sur les erreurs grossières qui sont colportées dans le public. En effet des renseignements puisés à bonne -source nous ont permis de constater toutes les précautions prises par le Comité qui, du reste, a toujours soin de consulter des personnalités désintéressées et compétentes en la matière. Les lignes qui suivent suffiront, nous l'espérons, à convaincre nos lecteurs, que l'on n'agit nullement à la légère en ce qui concerne les aliments qui leur sont destinés. Viande et abats. — Au départ, les viandes et abats sont préalablement congelés; dès leur arrivée à Grand ils sont déchargés endéans les 6 heures et conduits au frigorifère, où ils séjournent jusqu'au moment de leur mise en vente ou de leur réexpédition, après'salaison, vers d'autres villes. Dès leur arrivée, ces viandes sont soumises au service officiel local des expertises des denrées alimentaires. Un personnel spécial se tient en permanence à la gare pour prendre réception des avis d'arrivée et des lettres de voiture, de telle façon qs'immédiatement on puisse procéder au déchargement et au camionnage ou à la réexpédition vers d'autres villes. Le public ne se rend pas toujours ccçfnpte des difficultés que l'on rencontre actuellement dans les questions de l'espèce, par suite du manque de moyens de transport, et du défaut de communications. C'est ainsi que tous ces envois arrivent sans préavis, et de cette façjn aucune mesure d'organisation préalable ou régulière ne peut être prise. On n'a aucune indication au sujet ; ! des an ivages futurs. Il faut, comme à la halle, • vendre au fur et à mesure des arrivages de j marchandises, et parer d'urgence aux diffi-j cultés qui pourraient se présenter. Jusqu'à présent on n'a pas essuyé de mécomptes, sauf en ce qui concerne un wagon d'abats de veaux qui a été,à l'arrivée,reconnu impropre à la consommation Le1 fait est imputable à l'expéditeur qui, au lieu de congeler convenablement ces abats, s'était borné à les expédier tels quels, en mettant dans le wagon quelques morceaux de glace. En outre le wagon est resté plus longtemps en route qu'à l'ordinaire. Les abats arrivent aussi parfois salés. Inutile d'ajouter que ces produits sont également soumis dès,leur arrivée, à la visite de l'inspecteur sanitaire. Œufs. — Les œufs arrivent en caisses de 1200 pièces également ait' départ de la Hollande. Ils sont réexpédiés d'urgence vers les différents points delà Province et déposés en attendant dans des magasins frais, bien aérés. Fromage. —- Le fromage arrive en wagons à charge complète et est réexpédié immédiatement aux Comités locaux de la province. Ceux-ci ont dans leurs attributions de s'assurer si les marchandises sont en état de vente, car souvent le fromage est jeune et il faut le mettre en cave et lui accorder des soins spéciaux avant de le débiter. A ©and, l'expertise et les joins sont confiés à une personne particulièrement compétente et bien connue en ville. Légumes. — Il y a eu différents arrivages de légumes, principalement de salades etde concombres. Ces marchandises sont, dès déchargement, mises à la disposition soit de la population, soit des œu\ .'es d'alimentation populaire. Pour prolonger leur délai de conservation, on les dépose au frigorifère où elles sont conservées- à une température convenable Le Ravîtaklément > Différents services communaux pour l'approvisionnement de la population gantoise passent à la Commi*sion locale de ravitaillement qui, à l'invitation de l'autorité allemande, a été nommée par le Conseil communal et qui ressort de la Commission provinciale de ravitaillement. Cette Commission locale se compose de MM. Seorges Van Acker. industriel, Heyse, notaire, Phlips, rentier, Canon, comptable, Aug. Verschraege, employé, Van der Eggen, employé. Elle a dans ses attributions le ravitaillement de la ville en viande, pommes de terre, chicorée, beurre, œufs, lait, charbon. Depuis la semaine dernière, le service du lait a passé complètement à cette Commission qui reprend les bureaux de la Ville, dirige les installations et se charge de toute l'organisation. Le siège et les bureaux soi.; ùiablis rue de Bruges, 26. C'est là qu'on aura à s'adresser pour les réclamations ou protestations; à partir de ce moment, du reste, [la Commission ré; pond vis-à-vis du public de la bonne marche du service. Communiqué officiel : Il est porté à la connaissance du public que le service du lait sera dirigé par la Commission locale de ravitaillement.Cette Commission est composée de personnalités désintéressées et beinveillantes, ne faisant pas partie de l'Administration communale qui ne s'occupe plas du tout du service.Les bureaux restent établis rue Bruges, 26. Les Expositions Au voarult h'Inauguration de l'Exposition relative aux altérations et aux falsifications des denrées alimentaires eut lieu le samedi 2 juin. M. Em. Coppieters, Président, exposa, en un substantiel discours, le but et la portée de l'exposition : attirer l'attention des pouvoirs publics, des parents, des éducateurs et de tou» les citoyens en général, sur le danger qui résulte des falsifications des denrées, alimentaires. Ces falsifications ont toujours existé, mais elles ont pris, à la faveur des circonstances présente», une ampleur terrifiante. Elles résultent de l'appât du lucre, de l'absence de probité commerciale chez une foule de marchands improvisés, et surtout de l'extrême rareté des produits de consommation les plus indispensables. Or, c'est précisément en ces temps de disette et de famine qu'il importe de dénoncer »ans pitié les fraudes et les falsifications, puisque celles-ci ont pour premier résultat de diminuer encore la valeur nutritive d'aliments déjà si réduits en quantité et en qualité. C'est donc u«e oeuvre de saine prophylaxie sociale qu'a entreprise le Vooruit et il convient, comme l'a dit M.Coppieters, de féliciter chaleureusement tous ceux qui y ont prêté leur aide, et notamment l'Administration communale"qui a subsidié l'Exposition, le Dr A. J. J. Vandevelde, directeur du Laboratoire communal, qui fut l'âme et la cheville ouvrière de l'organisation, M. R Maltchaert, chimiste et bactériologiste, qui se chargea de travaux de microscopie, etc., M. R. DeRijcke, professeur à l'Ecole dtf Livre, qui exécuta les dessins et diagrammes, et la firme Van Goe-them et O, qui prêta une importante collection d'ouvrages traitant des questions d'alimentation.Après ce discours, très applaudi, le />' Vandevelde fit aux assistants les honneurs de l'Exposition. Ses explications, si limpides et si simples, ajoutèrent encore à l'intérêt des différents compartiment», d'ailleurs admirablement ordonnés, suivant un esprit à la fois scientifique et pratique. L'exposition oecupe deux grandes salles;, voici, à l'entrée de la première, un petit compartiment destiné à donner au public la notion de la valeur et de l'importance de la calorie dans notre économie. La calorie : l'unité de mesure dans la valeur énergétique des aliments. Toutefois, dit malicieusement M. Vandevelde, ne nous abusons pas sur la puissance des substances calorifiques, sucre, graisse, amidon, car il est de toute nécessité, — ainsi que l'attestent les diagrammes, les bocaux et les fioles ds compartiment voisin, — il est de toute néces»ité que nous absorbions aussi des matières albuminoldes destinées à réparer, non plus la déperdition de chaleur et de force, mais l'usure de nos tissus. Or, ce sont précisément ces matières albuminoïdes, et par conséquent azotées : viande, lait, beurre, œuf, pain, qui nous font actuellement le plus défaut, et qui sont sujettes aux plus éhontées falsifications ou altérations. La fraude la plus usuelle consiste à incorporer de l'eau aux substances alimentaires. Pour nous en convaincre, M. Vandevelde nous a montré à différentes reprises des bocaux contenant les quantités respective de matière sèche et d'eau extraites de différentes substances, les unes nermales, les autres adultérées par addition d'eau : farine, pain, lait, beurre, chicorée, « extrait » de viande, etc., de prétendus produits alimentaires ne renfermant pas trace des substances qu'ils devraient contenir : nous avons vu des«cubes» de bouillon, des farines «lactées», où la quantité d'albumine et de graisse recueillie à l'analyse était nulle. Et le Dr Vandevelde en déduit ce précieux conseil : « Mères, préparez vous-mêmes les farines pour vos enfants ! » Deux pains, dont l'un conforme aux instructions du Comité de secours et d'alimentation, (651 gr. de matière sèche, 399 gr. d'eau), l'autre non conforme à ces instructions (600 gr. de matière sèche, 460 gr. d'eau) montrent aussi quel préjudice causent à la population les boulangers malhonnêtes. Aussi ne pour-rait-on assez estimer l'œuvre du Comité National de Secours et d'Alimentation et du Comité Régional qui en est issu. Cette œuvre a un triple but : 1° protéger la population contre la lamine, 2* la protéger contre l'accaparement et par suite le renchérissement, 3° la protéger contre la falsification. De très intéressants tableaux montrent, avec chiffres et dates à l'appui, quels moyens le Comité met oa œuvre pour réaliser ce programme, et comment le Laboratoire communal lui prête une aide effective et efficace. Le lait étant le seul aliment complet où les dosages des s*bstances azotées et des substance énergétiques soit parfait, est aussi l'aliment par excellence, surtout pour les enfants et les malades. C'est pourquoi l'Administration communale de Gand a institué un service spécial pour l'inspection, la pasteurisation et la distribution du lait. Ici encore nous pouvons nous convaincre par des documents authentiques de l'importance et de l'utilité du travail accompli, — et ce malgré la pénurie extrême de ce précie»x aliment infantile. Mais chacun^fie pouvant se borner à consommer du lait, on a cherché à établir scientifiquement la composition d'un régime alimentaire normal et hygiénique. Cette composition est basée d'une part sur l'étude de la valeur relative des aliments, d'autre part sur l'étude des éléments constitutifs du corps humain. Pour rendre ces notions plu* saisissantes, le Dr Vandevelde a mis en bom-bonnes et en bocaux chacune des substances dont nous sommes faits : cette mise en bouteille est plutôt humiliante pour notre orgueil Immain parce qu'elle nous prouve que nous ne sommes guère que... de l'eau. Ce n'est pourtant pas une raison pour nous en faire absorber plus que de nécessité. Si nos fournisseurs sont très prodigues d'eau dès qu'il s'agit de la substituer à des denrées plus coûteuses, en revanche ils en sont beaucoup trop ménagers en ce qui concerne l'entretien de leurs établissements et de leur matériel. La propreté, en matière d'alimentation est une condition sine qua non de salubrité. Or, les analyses faites par M. Vandevelde, les objets confisqués dans les tournées d'inspections, ou trouvés au fond des récipients saisis, ainsi que les diagrammes-et les pittoresques tableaux de M. De Rycke prouvent combien la plupart des boulangers, des fermiers, des laitiers, et aussi des mères, ignorent l'hygiène et la plus élémentaire propreté. Quelques eruches et bouteilles à lait offertes par les exposants à nos méditations sont vraiment indescriptibles. Souhaitons que nos fournisseurs et nos ménagères aillent en foule s'inspirer des conseils et des exemples de propreté qui leur sont proposés dans deux des compartiments de l'Exposition. Ils y verront ce que doivent être une boulangerie, une boucherie, une épicerie, une laiterie, une ferme modèle. Nos paysans Feuilleton du Journal de Gap.d 280 Le Comte Monte-Cristo ALEXANDRE DUMAS « L'épée du président, qui était simplement comme il l'avait dit, une épée qu'il portait dans une canne, était plus courte de cinq pouces que celle de son adversaire, et n'avait pas de garde. « Le général d'Epinay proposa de tirer au sort les deux épées : mais le président répondit que c'était lui qui avait provoqué, et q*'en provoquant il avait prétendu que chacun se servît de ses armes. « Les témoins essayèrent d'insister; le président leur inposa silence. « On posa la lanterne à terre : les deux adversaires se mirent de chaque côté; le combat commença. » La lumière faisait des deux épées deux éclairs. Quant aux hommes, à peine si on les apercerait, tant l'ombre était épaisse. « M. le général passait pour une des meilleures lames de l'armée. Mais il fut pressé si vivement dès les premières bottes, qu'il rompit; en rompant, il tomba. « Les témoins le crurent tué; mais son adversaire, qui savait ne l'avoir point touché, lui offrit la main pour l'aider à se relever. Cette circonstance, au lieu de le calmer, irrita le général, qui fondit à son tour sur son adversaire.« Mais son adversaire ne rompit pas d'une semelle. Le recevant sur son épée, trois fois le général recula, se trouvant trop engagé, et revint à la charge. •• A la troisième fois, il tomba encore. « On crut qu'il glissait comme la première fois; cependant les témoins, voyant qu'il ne se relevait pas, s'approchèrent de lui et tentèrent de le remettre sur ses pieds; mais celui qui l'avait pris à bras-le-corps sentit sous sa main une chaleur humide. C'était du sang. « Le général, qui était à peu près évanoui, reprit ses sen». « — Ah ! dit-il, on m'a dépêché quelque spadassin, quelque maître d'arme de régiment.« Le président, sans répondre, s'approcha de celui des deux témoins qui tenait la lan terne, et relevant sa manche, il montra son bras percé de deux coups d'épée; puis, ouvrant son habit et déboutonnant son gilet, il fit voir son flanc entamé par une troisième blessure' « Cependant il n'avait pas même poussé un soupir. « Le général d'Epinay entra en agonie et expira cinq minutes après... » Franz lut ces derniers mots d'une voix si étranglée, qu'à peine on put les entendre ; et après les avoir lus il s'arrêta, passant sa main sur ses yeux comme pour en chasser un nuage. Mais, après un instant de silence, il continua : « Le président remonta l'escalier, après avoir repoussé son épée dans sa canne ; une trace de sang marquait son chemin sur la neige. Il n'était pas encore en haut de l'e»ca-lier, qu'il entendit un clapoteweit sourd dans l'eau : c'était le corps du général que les témoins venaient de précipiter dans la rivière après avoir constaté la mort. « Le général a donc succombé dans un duel loyal, et non dans un guet-apens, comme on pourrait le dire. « En foi de quoi nous avons signé le présent pour établir la vérité des faits, de peur qu'un moment n'arrive où quelqu'un des acteurs de cette scène terrible ne se trouve accusé de meurtre avec préméditation ou de forfaiture aux lois de l'honneur. « Signé : Bkaueegard, Duchampy et Lecharpal. Quand Frantz eut terminé cette lecture si terrible pour un fils, quand Valentine, pâle d'émotion, eut essuyé une larme, quand Ville-fort, tremblant et blotti dans un coin, eut essayé de conjurer l'orafe par des regards suppliants adressés au vieillard implacable. — Monsieur, dit d'Epinay à Noirtier, puisque vous connaissez cette terrible histoire dans tous ses détails, puisque vous l'avez fait attester par des signatures honorables, puisque enfin vous semblez vous intéresser à moi, quoique votre intérêt ne se soit encore révélé que par la douleur, ne me refusez pas une dernière satisfaction, dites-moi le nom du président du club, que je connaisse enfin celui qui a tué mon pauvre père. Villefort chercha, comme égaré, le bouton delà porte. Valentine,qui avait compri» avant tout le monde la réponse du vieillard, et qui souvent avait remarqué sur son avant-bras la trace de deux coups d'épée, recula d'un pas en arrière. —Au nom du ciel ! Mademoiselle, dit Franz s'adressant à sa fiancée, joignez-vous à moi, que je sache le nom de cet homme qui m'a fait orphelin à deux ans ! Valentine resta immobile et muette. — Tenez, Monsieur, dit Villefort, croyez-moi, ne prolongez pas cette horrible scène; les noms d'ailleurs ont été cachés à dessein. Mon père lui-même ne connaît pas ce président, et, s'il le connaît, il ne saurait le dire : les noms propres ne se trouvent pas dans le dictionnaire. — Oh ! malheur ! s'écria Franz, le seul espoir qui m'a soutenu pendant toute cette lecture et qui m'a donné la force d'aller jusqu'au bout, c'était de connaître au moins -le nom de celui qui a tué mon père ! Monsieur, Monsieur! s'écria-t-il en se retournant vers Noirtier, au nom du ciel ! faites ce que vous pourrez... arrivez, je vous en supplie, à m'indiquer, à me faire comprendre... — Oui, répondit Noirtier. — 0 Mademoiselle, Mademoiselle ! s'écria Franz, votre père a fait signe qu'il pouvait m'indiquer... cet homme... Aidez-moi... vous le comprenez... prêtez-moi votre concours. Noirtier regarda le dictionnaire. Franz le prit avec un tremblement nerveux,

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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