Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 24 Juni. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/gt5fb4zc13/
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Dimanche 24 juin 1917 53———^ ——M——MB—^ 5 r,fint,irhfts h: nu érô 61me année — Nys 109-17?» JOURNAL DE GAND écho xxhss ABONNEMENTS XJiî Fit A MO VINGT CINQ PAB ÏKIMESTR® RÉDACTION & ADMINISTRATION : U*HS — 3, SUS SE FLASDRE, 3 — e&£9 TELEPHONE 665 ANNONCES : € S'adrtMtr rue de Flandre, 3, Gand. f^EVUH das journaux de îa semaine. LE" BRUXELLOIS Du 10. — A Bruxelles, à la gare de Tou et-Taxis,un immense incendie a été jjrovot par un coup do foudre survenu au cours l'orage de la nuit, dernière. La fabrique sacs était établie avenue du Port, dans anciens ateliers de réparation de la gare Tours-et-ïaxis^Le foyer, alimenté par t matières particulièrement inflammables, f rapidement une extension effrayante.Tous eft'orts des pompiers durent se borner à fa la part du feu et à protéger les immeub voisins, notamment les dépôts de bois de firme Sehmidt. Vers 4 heures du matin, il restait plus des vastes bâtiments que des combres informes. Un pan de mur qui s'écro sous la violence des éléments, s'abattit deux wagons chargés stationnant sur la vc et leur communiqua 1? ieu. Ils fuient con; niés complètement. Les dégâts sont évalué un million. Comme nous le disions, on attrit le sinistre à la foudre. Lundi matin, les décombres fumaient ti jours. Les pompiers de Bruxelles ont commi cé les travaux de déblai. — Les caprices do la foudre. — Les no taux orages qui caractérisent la saison tuelle, sont très souvent accompagnés d'ac dents, quelquefois mortels et d'autres f plutôt étranges, causés par la foudre. « Gazette de Francfort » passe en revue qu ques-uns de ces accidents, qui constituent < exemples frappants de la bizarrerie des < charges électriques de l'atmosphère. Dern rement, la foudre alla tuer un enfant pendi que sa mère l'allaitait, sans que cette dernii fût atteinte ! Dans bien des cas, la foudre pricieuse réduit en cendres le tout ou une p tie des vêtements d'une personne, sans ti cher celle-ci; le cas s'est présenté dans le i partement de la Haute-Saône, en France, la puissante étincelle déshabilla compléteras un homme; celui-ci, qui avait perd a conna sance à la suite de la commotion ressent revint à lui au bout de dix minutes, et la p mière chose qu'il fit fut de demander qui 1 vait déshabillé. En règle générale, ceux i ont le malheur d'attirer la foudre sur ei sont électrocutés. C'est ainsi qu'un certi major Jameson fut retrouvé un jour foudre et complètement nu : ses vêtements, y co pris ses bas et ses jambières, gisaient à l'é-de lambeaux près du cadavre. A Dolhain, tr dames qui étaient en train de tricoter df leur vérandah, se virent subtiliser leurs guilles par la foudre, qui laissa en paix tricoteuses. Il n'est pas rare, d'autre pa que la foudre fasse tondre des objets en n tal — des pièces d'argent, des médaillo: des chaînes de montres, — sans occasion, le moindre mal à leur porteur. La sinuos de la trajectoire de la foudre est aussi qu quefois extraordinaire. L'exemple en est foi nt-par un terrible accident qui. le 30 juin 18: coûta la vie à quatre habitants de Tuttling (Allemagne). Le même coup de foudre a tuer la grand'mère, qui se tenait dans u petite pièce précédant la cuisine, sa fille, âg de 52 ans, dans une chambre du premier él ge, la fille de cette dernière, que la mort si prit dans la cuisine, et une arrière-petite-fil qui fut tuée devant la porte d'entrée de maison; ce terrible coup de foudre avait : teint quatre générations en moins d'une : conde! — Un mastic ! — Un de nos confrères \ Nancy (ce n'e*t pas un journal humoristique) 1 a publié tout dernièrement, à la suite l'un de l'autre, les deux entrefilets suivants : Un grand mariage.— Deux mauvais garnements,les nommés AlbeitG.et Paul S., s'amusèrent à tourmenter, hier après-midi, le chien de M. Zénith, le constructeur si esti-mé, auquel ils avaient attaché une casserole à la queue et introduit des pétards dans les jgs oreilles.— Une foule d'amis sont venus leur rï', présenter leurs compliments et leurs meilleurs ^ vœux de bonheur, auxquels nous sommes heu-reux de joindre respectueusement les nôtres., .U Deux crétins. — Hier, a été célébré, !eS en l'église paroissiale de Sait-Jean, le mariage jie de M. J. H., l'excellent fabricant d'automobi-IS les. avec Mlle Hélène de H., fille de l'amiral et * de Mme née il. — Ces deux imbéciles ont été ,n.e conduits par un agent au poste de police, où ,e procès-verbal a été dressé contre eux. Sou-J <l Laitons qu'on les envoie réfléchir dans une , maison de correction sur la stupidité de l'acte ' qu'ils viennent, de commettre. 'U~ DE GENTENAAR ' ^ Dit, 20. — Pour le ravitaillement de la population de la Flandre Orientale. — Les bateaux suivants de la Commission for Relief J in Belgium sont arrivés avec du froment pour J le Comité de Secours et d'Alimentation de la S Flandre Orientale: "Mercatorn avec817.000 m S kg.; «Rubens» avec 1.079.000 kg.; «Philogon» ' • j avec 574.000 kg. ; « Oscar Edouard » avec ' S 570.000 kg. et « Octaria » avec 500.000 kg. ' soit au total 3.540.000 kg. de froment. En ej outre le bateau « Jeanne » est arrivé avec , des pois et des fèves pour Gand. ^ HET YGLK Du 31. — Allemagne. — Augmentation du n't prix des annonces dans les journaux berlinois. lre L'association des représentants de la presse ,a_ déclare que le prix des annonces - doit être u, augmenté. Cette décision est la conséquence m_ du prix sans cesse croissant'des matières pre-mières : papier, métal, graisse, couleurs, etc. ou nt La Buanderie communale is- Une visite à la Buanderie communale nous ie, a permis de nous rendre compte de visu de .•e- l'excellente organisation du service ainsi que 'a- de l'accueil favorable, empressé même, que [ui cette nouvelle institution rencontre parmi la ix, population. lin Comme nous l'avons dit précédemment, yé les ménagères font tremper chez elles, pen- m- dant 24 heures, le linge de coton et de toile; ;at le linge de flanelle et de couleur ne doit pas ois être trempé. Elles remplissent en double un ,ns bordereau mentionnant leur nom et leur adres-ai- se, la composition du ménage ainsi que le lin-les ge trempé et sec qu'elles apportent. On leur rt, indique par un numéro leur emplacement sur !é- le pré et au séchoir. Un des bordereaux est conservé par la femme aussi longtemps qu'el- ier le est à l'usine, l'autre reste au bureau. Pour ité chaque paquet, linge trempé et linge sec, elles el- reçoivent deux jetons portant le même nu- Ir. méro et dont l'un doit être attaché au paquet, 23 l'autre soigneusement conservé. La veille du en jour de la lessive, elles apportent à l'usine lia le paquet de linge qui doit être débouilli; ne celui-ci est mis dans une grande cuvelle ée sans être ouvert et y est débouilli à la ,a- soude pendant plusieurs heures, de sorte que ir- le décreusement est complet, plus complet que [e, ne peuvent jamais le faire les femmes chez la elles. Le matin tôt, des équipes d'hommes tt- enlèvent les paquets et les mettent dans les ie- cuvelles où chaque femme se rend directement sans perdre de temps et sans devoir (Je stationner. Elles peuvent également, une fois le linge débouilli, l'emporter et le laver chez elles. Dès leur arrivée, elles reçoivent une quantité de lessive de soude proportionnée au j poids du linge indiqué sur le bulletin. Dans f la- vaste salle où se trouvent les cuvelles, les femmes peuvent puiser de l'eau chaude et de l'eau froide à volonté dans de grands bacs. Après le lessivage, elles vont rincer le linge sur des pontons jetés sur la Lys ou, plus souvent, mettent le linge directement sur le pré ^ et le vjneent après; de cette façon la lessive ^ non enlevée du linge continue à agir. Sur le j pré, le linge de chaque femme est séparé par un piquet portant un numéro de façon à permettre une surveillance facile et efficace. En outre d'immenses séchoirs sont à la dis-position des ménagères. ^ Tout le service se fait dans le plus grand ordre, sans encombrement et sans difficulté t. d'aucun genre. Actuellement il n'y a pas moins ^ de 300 cuvelles dans la grande salle, de sorte ^ que 150 femmes peuvent être à la besogne en même temps et il est possible qu'elles se rem-placent trois et même quatre fois par jour. Le nombre de personnes qui fréquentent l'établissement augmente de 50 à 60 °/0 par semaine; c'est pour cette raison que lesJocaux vont encore être étendus de façon à pouvoir admettre encore cinquante femmes en plus. 1< En outre la plus grande latitude est laissée c aux lessiveuses ; elles font leur besogne comme s elles l'entendent sans s'occuper de leurs voi- s sines ; le personnel de l'établissement intervient parfois pour leur donner des conseils, d mais libre à elles de les suivre ou de ne pas s les suivre. Plusieurs femmes ont même déjà I apporté, pour leur usage personnel, une ma- t: chine à laver qu'il leur est permis de laisser à s l'établissement et même de cadenasser si elles s le désirent. De plus des paniers sont à la dis- n position des ménagères qui n'en ont pas et t. elles peuvent les utiliser aussi longtemps qu'elles sont à l'usine ; ces paniers ne quittent n évidemment pas l'établissement. d Notre visite nous a convaincu plus que S jamais de la grande utilité, voire même de la c nécessité, de cette nouvelle institution dans u les circonstances actuelles. Elle pare à la fois à la cherté des ingrédients nécessaires à la lessive et au manque de combustible ; ello t répond à un pressant besoin d'hygiène et de d plus épargne aux ménagères tous les inconvé- (j nients que présente le lessivage à domicile, f. Comprise de cette façon et organisée avec t tant de méthode et de compétence, la buau- fi derie communale ne pouvait que remporter le t sujcès qu'elle obtient aujourd'hui. Ce succès ne fera qu'augmenter de jour en jour quand h ce nouvel organisme sera plus connu et quand e la population en aura saisi toute l'utilité et ti tous les avantages.. q Le Ravitaillement \ « Nous annonciez la semaine dernière qu'il 3 n'y avait pas lieu, pour la population gantoise, ® de s'inquiéter au sujet du ravitaillement ; nos d lecteurs apprendront avec plaisir la confirma- r tion de cette nouvelle : en effet, le ravitaille- à ment est de nouveau assuré pour un certain temps sur bases actuelles. d On sait que, grâce au prêt de 12.000 tonnes s de grain fait par la Hollande, on ne s'est pas ® trouvé devant la nécessité de diminuer encore a la ration de pain. Actuellement des bateaux n contenant du grain et des marchandises diverses nous parviennent de Rotterdam. Il arrive d mêm6 du froment exotique, ce qui ne s'était 11 plus présenté depuis quelque temps ; de cette e façon la qualité du pain peut être, c^ès à pré- u sent, sensiblement améliorée. Les Expositions Madame Dalry-Thibbaut nous revient, à t salle Taets, avec une série très variée d'a-uarelles. Son talent, semble être en progrès ; es compositions sont mieux équilibrées, sa ouleur est plus riche que jadis. Quelques aysages, notamment les Dunes, sont sincère-îent observés et traduits avec émotion. M. Jean Dulry affronte pour la première >is le jugement du public, et il y a tout lieu e croire que ce jugement lui sera favorable. . faut aller voir ces pimpantes fantaisies : l'Installation du nouveau bourgmestre », la Procession », le « Repos du dimanche », la Veille de kermesse », etc., d'un dessin si icasse, d'une couleur si joyeuse, où les mœurs a nos ruraux sont croquées sur le vif. Les amusantes caricatures de M. Jean Du-•y compléteront à merveille l'ameublement u home rustique. Simples de lignes et vives e tons, elles ont leur place marquée entre is faïences à grandes fleurs, les grèsflamands t les tentures aux multicolores ramages. 0.7. i Propos ménagers Nous cédons aux instances de nombreux icteurs en rouvrant cette rubrique dans nos lionnes. On comprendra que ce ne soit pas ws quelque appréhension, devant la difficulté ins cesse croissante des approvisionnements. Nous nous bornerons à donner des recettes e circonstance et à suggérer des moyens de jppléer à l'absence de certaines denrées, l'ingéniosité de3 maîtresses de maison en xera facilement parti pour varier la corapo-ition des menus. Si quelque lectrice veut à m tour nous communiquer ses découvertes, ous nous ferons un plaisir d'en faire profiter jutes les autres. Les concombres. — On les débite en ce loment à raison de 30 ou 40 centimes pièce, ans les maisons do vente du Comité de ecours et d'alimentation. Bien préparés, ils onstituent un légume succulent et peuvent îême former la base d'un plat. Voici quelques manières de lesaccommoder. 1° en salade : Retirez la peau, coupez en ranches très fines, saupoudrez les tranches e sel fin, laissez-les reposer pendant une emi-heure, puis enlevez-les du jus qui s'est irrné et versez un peu de bon vinaigre; ajou-ïz du poivre, un jeune oignon et du persil nement haché, servez après quelques minu-;s de macération. 2° nuits : Apprêt des concombres avant sur cuisson : — Retirez la peau, coupez-les n quatre dans toute leur longueur : enlevez lut l'intérieur, les graines, en ne laissant ûe la chair. Taillez chaque quartier en mor-saux de -5 centimètres de long environ, ou en ouïes, en olives; mettez-les dans une terrine, lupoudrez de sel fin ; attendez 2 heures. Igoitttez-les, essuyez-les pour les débarrasser e l'eau de végétation que le sel leur a fait îndre et de l'excès de sel qui peut être resté leur surface. Concombres cuils à l'eau. — Plongez-lez ans de l'eau bouillante salée (10 grammes de û par litre d'eau) 20 minutes d'ébullition. igouttez les concombres, épongez-les même vec une serviette. Servez-les dans une sauce laître d'hotel, sauce tomate, provençale,etc. Concombres cuits à l'éluvêe. — Mettez ans un sautoir : beurre ou saindoux 10 gram-ies, concombre préparé (un moyen); sel, sucre i poudre, poivre. Couvrez hermétiquement ; ne demi-heure de cuisson. On peut servir tel quel ou avec une sauce comme celle qui accompagne les concombres cuits à l'eau. On fait cette sauce un peu épaisse afin d'y joindre le jus de cuisson des concombres.Concombres sautés. — Après cuisson à' l'eau ou à l'étuvéè, faites sauter au beurre à feu vif, on sert parsemé de persil haché, entouré de croutons frits. Concombres en sauces. — Au lieu de les faire cuire à l'eau et de les arroser ensuite d'une sauce, on peut les faire cuire en même temps que la sauce tomate, béchamel, espagnole, etc. Concombres braisés. — Mettez au fond de la casserole : couennes de lard, 100 grammes, deux carottes, deux oignons en tranches, rangez vos morceaux de concombres, assaisonnez, ajoutez un bouquet garni, des épices ; submergez de bouillon. Laissez mijoter 3/4 d'heure. Retirez les concombres, passez au tamis le jus de cuisson, arrosez-en les concombres rangés dans un plat. Servez. Cette même préparation peut se compléter : vos concombres étant rangés dans un plat à gratin et arrosés du jus de cuisson assez réduit; parsemez-les de chapelure fine mélangée de fromage râpé (une poignée) arrosez de beurre fondu. Faites gratiner à four vif ; servez avec des œufs brouillés posés sur des croutons frits. Concombres farcis. — Au lieu de les couper en quartiers, puis en morceaux comme de coutume, coupez un bout du côté de la queue ; videz le fruit, avec une petite cuiller ou la queue d'une fourchette, pelez-le. Emplissez-le d'une farce quelconque, par exemple farce de foie de veau, farce de volaille, etc. Faites tenir le bout coupé, également farci, avec une brochette de bois, enveloppez d'un linge, faites cuire à l'étuvéè, ou faites braiser. Concombres frits. — Les morceaux sont roulés dans l'œuf battu, la chapelure, frits en pleine friture ou frits dans un peu de beurre. Beignets de concombres. — Les morceaux enrôlés de pâte à friture, frits en pleine friture.Les concombres accommodés suivant ces deux derniers modes sont entourés de persil frit, de croûtons à volonté, et, facultativement, accompagnées d'une sauce quelconque. Monnaies obsidlonaies Mettons-neus d'abord d'accord sur la valeur du terme. L'adjectif obsidional dérive du latin « obsidio », qui signifie « siège ». Obsidional signifie par conséquent : qui a rapport au siège d'une ville. La monnaie obsidionale est donc celle qui est frappée dans une ville assiégée. Par extension, c'est toute espèce de monnaie émise par un organisme, officiel ou non, en vue de suppléer au défaut de numéraire. La guerre a fait frapper un peu partout des monnaies obsidionales. Nous en avons un bel exemple chez nous : les pièces en cuivre de la ville de Gand, qui, quoique de l'espèce obsidionale, paraissent avoir une valeur assez considérable, puisqu'aussitôt émises, elles disparaissent comme par enchantement de la circulation. Enfin, laissons au moins en paix les collectionneurs. Ne parlons pas des bons communaux de toutes valeurs, et de toutes couleurs, qui sont actuellement en circulation, tant en Belgique que dans le nord de la France. S'il fallait les dénombrer, les colonnes du Journal de dand n'y suffiraient point. Nous avons encore les pièces en zinc, la monnaie divisionnaire allemande en fer, etc. Mais ce ne sont pas ces pièces-là que nous avons en vue. Ce que nous Feuilleton du Journal de Gand 282 Le Comte MONTE-CRISTO PAB ». ALEXANDRE DUMAS Monte-Cristo feignit de ne pas avoir vu ce jeu de scène. Albert entra, il était fort beau et fort gai. Il salua la baronne avec aisance, Danglars avec familiarité, Monte-Cristo avec affection; puis se retournant vers la baronne : — Voulez-vous me permettre. Madame, lui dit-il, de vous demander comment se porte mademoiselle Danglars ? — Fort bien, Monsieur, répondit vivement Danglars; elle fait en ce moment de la musique dans son petit salon avec M. Cavalcanti. Albert conserva son air calme et indifférent : peut-être éprouvait-il quelque dépit intérieur; mais il sentait le regard de Monte-Cristo fixé sur lui. — M. Cavalcanti a une très-belle voix de ténor, dit-il, et mademoiselle Eugénie un m gnifique soprano, sans compter qu'elle joi du piano comme Thalberg. Ce doit être i charmant concert. — Le fait est, dit Danglars, qu'ils s'acco dent à merveille. Albert parut n'avoir pas remarqué cet équivoque, si grossière, cependant, que m. dame Danglars en rougit. — Moi aussi, continua le jeune homme, suis musicien, à ce que disent mes maître du moins; eh bien ! chose étrange, je n'ai ji mais pu encore accorder ma voix avec aucur voix, et avec les voix de soprano surtout ei core moins qu'avec les autres. Danglars fit un petit sourire qui signifiait — Mais fâche-toi donc ! Aussi, dit-il, espi rant sans doute arriver au but qu'il désirai le prince et ma fille ont-ils fait hier l'admin tion générale. N'étiez-vous pas là hier, moi sieur de Morcerf? — Quel prince? demanda Albert. — Le prince Cavalcanti. reprit Danglar qui s'obstinait toujours à donner ce titre a jeune homme. — Ah ! pardon, dit Albert, j'ignorais qu' fût prince. Ah ! le prince Cavalcanti a chant hier avec mademoiselle Eugénie ? En vériti s,- ce devait être ravissant, et je regrette bien ie vivement de ne pas avoir entendu cela. Mais n je n'ai pu me rendre à votre invitation, j'étais forcé d'accompagner madame de Morcerf chez r- la baronne Château-Renaud, la mère, où chantaient les Allemands. ;e Puis, après un silence, et comme s'il n'eût i- été question de rien : — Me sera-t-il permis, répéta Morcerf, de e présenter mes hommages à mademoiselle s, Danglars? i- — Oh ! attendez, attendez, je vous en sup-e plie, dit le banquier, en arrêtant le jeune i- homme; entendez-vous la délicieuse cavatine, ta, ta, ta, ti, ta, ti, ta, ta; <&t ravissant, cela : va être fini... une seule seconde: parfait! i- Bravo ! bravi ! brava 1 t, Et le banquier se mit à applaudir avec fré-i- nésie. i- —■ En effet, dit Albert, c'est exquis, et il est impossible de mieux comprendre la musique de son pays que ne le fait le prince Caval-3, canti. Vous avez dit prince, n'est-ce pas ? u D'ailleurs, s'il n'est pas prince, on le fera prince^ c'est facile en Italie. Mais, pour en il revenir à nos admirables chanteurs, vous de-,é Yriez nous faire un plaisir, monsieur Danglars: j, sans la prévenir qu'il y a là un étranger, vous devriez prier mademoiselle Danglars et M. Cavalcanti de commencer un autre morceau. C'est une chose si délicieuse que de jouir de la musique d'un peu loin, dans une pénombre, I sans être vu, sans voir, et, par conséquent, sans gêner le musicien, qui peut ainsi se livrer à tout l'instinct de son génie ou à tout l'élan de son cœur. Cette fois, Danglars fut démonté par le flegme du jeune homme. Il prit Monte-Cristo à part. — Eh bien ! lui dit-il, que dites-vous de notre amoureux? — Dame ! il me paraît froid, c'est incontestable; mais que voulez-vous? vous êtes engagé! — Sans doute, je suis engagé, mais de donner ma fille à un homme <Jii l'aime et non à un homme qui ne l'aime pas. Voyez celui-ci, froid comm^ un marbre, orgueilleux comme son père; s'il était riche encore, s'il avait la fortune des Cavalcanti, on passerait par là-dessus. Ma foi, je n'ai pas consulté ma fille; mais si elle avait bon goût... — Oh ! dit Monte-Cristo, je ne sais si c'est mon amitié pour lui qui m'aveugle, mais je vous assure, moi, que M. de Morcerf est un jeune homme charmant, là, qui rendra votre | fille heureuse et qui arrivera tôt ou tard à quelque chose: car enfin la position de son père est excellente. — Hum ! fit Danglars. — Pourquoi ce doute ? — Il y a toujours le passé... ce passé obscur. — Mais le passé du père ne regarde pas le fils. — Si fait, si fait ! — Voyons, ne vous montez pas la tête; il y a un mois, vous trouviez excellent de faire ce mariage... Vous comprenez, moi je suis désespéré : c'est chez moi que vous avez vu ce jeune Cavalcanti, que je ne connais pas, je vous le répète. — Je le connais, moi, dit Danglars, cela suffit. — Vous le connaissez? Avez-vous donc pris des renseignements sur lui? demanda Monte-Cristo.— Est-il besoin de cela, et à la première vue ne sait-on pas à qui on a affaire ? Il est riche d'abord. — Je ne l'assure pas. — Vous répondez pour lui, cependant? — De cinquante mille livres, d'une misère. — 11 a une éducation distinguée. — Hum ! fit à son tour Monte-Cristo. — Il est musicien.

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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