Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1618 0
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1914, 03 April. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/8k74t6gh0m/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : 15 francs par au ; 7 -50 francs pour six mois ; 4 francs pour trois mois I'our l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 8, RUE DE FLANDRE, 3. GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES• Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Questions bien posées Asquith et Boumei'gye U» (ton erses qui ont mis simultanément w dungor l'existence des gouverne-main d«mocraliques d'Angleterne et de rr«i« continuent a se dérouler avec un îinffiilwr parallélisme. • T"ràs menacé hier, M. Doumergue com-. y Asquith semble avoir rapidement le dessus et tout simplement en allant Lj| devant lui, en jouant cante sur tabie, Je qui est politique la meilleure des ha- '"i^ adversaires mêmes de M. Asquith garent qu'il a fait un coup de maître et rendu su P"rti libéral, que le pronvmcia-ménto des officiers et la maladresse de son ministre de la guerre semblaient avoir mis dans une position inextricable, une situation qui semble le mettre au-dessus Je toutes les machinations et de toutes les hostilités. ...... Par une virile initiative, à laquelle personne ne s'attendait M. Asquith a pris lui-même le ministère de la guerre et s'est chargé de rappeler de haut à tous les officiers, avec l'autorité qui s'attache à sa parole et à ses fonctions de premier ministre, le devoir primordial d'obéir à la '"h les conservateurs qui ont fomenté le pronunciamento déclarent que M. Asquith sera obéi. Peut-être s'aperçoivent-ils eux-pjjiica de la déconsidérâtioai que leurs criminelles manœuvres jetaient sur leur parti et sur l'Angleterre et du danger qu'elles présentent pour cet mineuse empire, qui vit surtout de son prestige et qui réalisa ce miracle de gouverner près de 400 millions d'hommes avec une force année relativement infime : dons l'Inde iln'v a qu'une poignée d'Anglais pour tenir dans l'obéissance 300 millions de sujets. Et ce n'est pas sans un frisson d'inquiétude (,ae les Anglais ont dû lire dans le Daihj Tehnraph, avant, hier, qu'une dépêche <11 vice-roi des Indes annonçait «que de nombreuses démissions auraient lien dans l'armée des Indes si le gouvernement ne concluait pas la paix avec l'armée ou lieu de la forcer à l'insurrection ». Ce sont Ift des termes incroyables et qui luit toucher du doigt l'immeuse danger que fait courir à l'Angleterre le chantage inarchique des conservateurs devenus révolutionnaires pour empêcher que justice soit rendue à l'Irlande malgré le Parlement et la nation qui on ont exprimé la volonté souveraine. On ne peut dire plus cyniquement que les conservateurs ont essayé de déchaîner la guerre civile et d'organiser la rébellion de l'armée contre la volonté nationale. L'armée, bien entendu, pour ces aristocrate impénitents, se compose uniquement de MM. les officiers, qui sont, comme eus, des conservateurs et des aristocrates. Les soldats, ça ne compte pas, ce n'est que de la chair à canon. Telle est, d'ailleurs, la conception de l'armée qui subsiste encore chez les conservateurs d'autres pays, où l'armée c'est, ou ce devrait être la nation. C'était la conception des réactionnaires français pendant l'affaire Dreyfus et c'est encore celle des réactionnaires allemands, qui l'ont bien montré dans l'affaire de Savent" et qui n'ont malheureusement pas éié désavoués par le peuple allemand, qui a été façonné à se courber sous le sabre et « ne pas regimber contre la batte de ses officiers. Mais l'Angleterre n'en est heureusement pis là. A l'idée de voir l'armée se rebeller conta la nation, il y a eu un sursaut d'indication dans la démocratie anglaise, et ce mouvement de salut public dont >1 Asquiih a résolument pris la tête en prenant pour lui le portefeuille de la guerre. Par une hardie et habile offensive, il est «outre allé au-devant de la demande des Torys, qui réclament une troisième con-siiilation électorale sur cette question du Home Rule, déjà vidée deux fois par des («lions générales : tout dépulé nommé ministre devant être soumis à réélection, il ' rainé sa démission d© député et de pre-ministre et va se présenter, le lundi « Piques, devant ses électeurs écossais, le rééliront triomphalement, et cette réélection voudra diro que l'armée doit •vint tout obéissance à la loi. Le désarroi que cet acte viril a jelé parmi ^conservateurs est tel qu'ils en sont à fcwmaririer s'ils opposeront un candidat ft '\squiih, et que celui-ci pourrait bien ™'oir pour adversaire que le démagogue ^aliste irlandais Larkin, dont les procé-'W sont devenus ceux du grand parti con-srvateur.^■Angleterre libérale s'est ressaisie et Asquilh aVeC eTI"1<>us'aslne derrière M. ni!; « ïvo'r 'a't voter définitivement le r>>u 1 ee'uii-ci a, dit-on, l'intention de romi k 'a dissolution en juin et peu4 V ri sur ^ élections triomphales. .7? j™form en sera la nécessité de faire r:al0lr la volonté nationale contre ton-ll res résistances des égoïsmes conserva lin..4' d'.cx'S«r des officiers comme de « ks privilégiés l'oM'issance il la loi. km !s regrelieront d'avoir soulevé jff.eslion de l'armée contre la nation. . R ils so sentent battais ot perdent te i fanc?: déjà, on reparle de repren-,,."epviations que leur iniransigean-Boiiw ^houer sur les garanties que le ut 25fn"!n* Obérai était prêt à donner s™n's ('e l'Uteter contre .l'oppres-lori(. enl.uelde dont les menacerait la ma-wïî l'lr'ainde autonome. ^™rd Grey, qui remplace provisoi-témeni As(luith comme chef dm gouver-Wlr» a la proposition de per- districts protestants de la pro-»hh„„ ,.'er de décider, par voie de refo-, m, s i|s voulaient rester unie à l'An-if' •? Pédant six ans, en ajoutant que. Pourrait organiser le «Home a?C'est-à-dire la transforma-tir ,^„™>'aume-Uni en une Confédération fosse om,'e pays de G ailes et de l^'î? ï présent, et grâce- aux fautes H ifaf5rva'®urs devenus révolutionnaires s. L ,??fues, la partie semble gagnée En %lbéral» anglais. " faut toujours compter avec S®-i iisie, Ifc «jfijv M. qui parait beaucoup pins fort qu'on remuait bien In dire, parait lonir le bon bout. Pendant que la Commission d'enquête teis/iirie ses investigations sur l'affaire Ro-chette et vote les conclusions de M.fJaurès et. le blAme sévère que méritait l'intrusion des ministres Caillaux et Monis dans l'administration de la justice, quels qu'en fussent les motifs $M. Doumergue a obtenu de la Chambre un très beau vote de confiance en faisant incorporer au budget l'impôt sur revenu. Le Sôjuit, qui ne veut pas de l'impôt sur io revenu, comme il ne veut pas die la R. P., ne votera pas le budget et se contentera de voter les douzièmes provisoires. Mais les électeurs seront convoqués le 20 avril et trancheront la question. L'élection s-e fera sur la question de l'impôt sur le revenu, c'est-à dire sur le point de savoir si les plus riches doivent être appelés à payer leur part des charges publiques, devenues énormes par l'augmentation des armèments, ou s'ils doivent continuer à en être exonérés comme en Belgique. C'est la vraie question et M. Doumergue a mille fois raison de vouloir que les élections se fassent là-dessus. Car, la question étant nettement posée, il ne semble pas douteux que le corps électoral, composé en immense majorité de paysans et d'ouvriers, répondra avec ensemble que les riches doivent payer leur part et n'en ont ô!é que trop longtemps exonérés par le plus scandaleux des privilèges et le plus criant des abus. Naturellement, les riches ant horreur d l'impôt sur le revenu et voudraient que 1 question ne soit pas posée. C'était le but de la furieuse campagn menée contre M. Caillaux par le Figaro < tous les organes de la haute finance. C'est le but de la campagne organis par MM. Briand et Millerand, ex-soci listes, par M. Barthou, par les amis ( M. Poincaré et par tous les soi-disn modérés, les factionnaires et les cléi eaux contre le cabinet Doumengue. Toute cette coalition hétéroclite, ce n'e. au fond, que le parti des riches qui xc. lent continuer £i ne pas payer leur pai des contributions publiques. Ils essayeront cle donner le change, ô faire porter l'élection suir d'autres ques tions, la loi de trois ans, l'affaire Cail laux, l'affaire Rochette, mais leur but c'est d'écarter l'impôt sur le revenu. Aussi, est-ce un coup de maître de la part du gouvernement de poser la question à ce que, nécessairement, les élections deviennent un referendu.ni sur la question de l'impôt sur le revenu, et c'est ce qu'a fait M. Doumergue en incorporant dans le budget qui aura été voté par la Chambre et nar le Sénat. Le pays sera appelé à se prononcer entrr la Chambre et le Sénat qui, nécessairement, aura à s'incliner devant le verdict du pays. En posant ainsi la question, M. Doumergue a agi en véritable homme d'Etat. G. L. EOHOS Nous avons fait remarquer qu'ii [ serait difficile aux journaux cléricaux, qui s'acharnent actuellement sur Mme Caillaux par des procédés renouvelés de ceux employés con tre son mar:, de représenter cette dame comme un produit de la Libre Pensée. Nous lisons encore dans les journaux de Paris que, dimanche, Mme Caillaux, dont l'emploi dio la journée nous est minutieusement raconté, a commencé celle journée par entendre pieusement 1-a messe Saint-Lazare.\\v\ Bibliothèques circulantes. En vue do provoquer et de développer le goflt de la lecture au sein des populations rurales, la Ligue de l'Enseignement a créé de peliles bibliothèques roulantes, qu'elle prêle gratuitement ii tout instituteur officiel d'une commune totalement privée de bibliothèque pu blique. Il suffit de s'engager è. lenir les ouvrages à la disposition de tous les habitants de la localité, au moins une fois par semaine, et d'adresser la demande ù >• Nys-La Gye, rue Tasson Snell, 21, à Bruxelles.Chaque bibliothèque renferme, dans un pelit. meuble, de 100 à 120 volumes pour enfants, adolescents et majeurs. Après uno période de deux ans, la bibliothèque est remplacée par une nouvelle, si les livres en ont ô'é lus et bien conservés. Tous les frais sont à la charge de la Ligue de l'Enseignement.ww ' A la Ligue de l'Enseignement. M. Emile Vandervelde, membre de la Chambre des représentants, vient d'être élu vice-président de la Ligue de l'Enseignement, on remplacement de M. Hector Denis, décédé. A\\\ « ~ ■ Présence d'esprit. L'habitude de la scène donne aux artistes une merveilleuse présence 1 d'esprit. Le Cri de Paris le démontre par un trait délicieux. M. Guitry jouait alors à la Renaissance. Un soir, il était dans sa loge en train de se maquiller. M. de Ch... lui toucha l'épaule et dit : — Mon cher ami, souvenez-vous que vous déjeunez chez inoi demain matin. — Certes, répondit M. Guitry, je n'aurai garde d'y manquer. A oe moment, il entendit la porte de sa loge qui se fermait. Le grand acteur crut que c était M. de Ch... qui venait de partir et, sans se retourner, il s'adressa il son valet de chambre : • — Louis, vous me rappellerez d'envoyer un pneu à oe vieux raseur pour l'avertir qu.e je ne peux pas déjeuner chéz lui. Soudain, M. Guitry sentit une main toucher de nouveau son épaule et M. de Ch..., qui était encore là, se pencha pour lui dire sur un ton sarcastique : — Le déjeuner sera à une heure. Pas un muscle de la physionomie de l'artiste ne tressaillit. Il se contenta d'achever en ces termes la phrase malencon treu-je ; — ... parce que je déjeune chez M. d* ,Ch... •» Et M de Ch .. qui, un instant avant, semblait très offensé, montra un visage tout à tait ravi. nv* Simple histoire : Bébé trouve un sou sur le tapis et lt met dams sa bouche. Sa mère s'Inquiète, s'affole, crie. Le pèR accourt : — l>u calme ! Du calme ! Dirait-on pas qu'il a avalé une pièce de vingt francs I Propos libres et varies L'HERITAGE « L'homme malade », c'était le Grand Turc. On vient de le retaper. L'a-t-on retapé ? A distance, on le croirait. Des gens disent qu'en réalité, il est mort ; mais que, conservé par un procédé savant, il fait figure de vivant. Qui sera l'homme malade de demain ? La bonne Europe a besoin d'un homme malade. Elle veut en avoir toujours sur la planche. Elle veille h son ohevet avec des dents longues et pointues et compte sur ses doigts ce que lui rapportera l'héritage. L'homme malade de demain, ce sera peut-être l'Autriche-Hongrie. Avec une naïveté germaine, un haut personnage aurait exprimé tout haut ce que son empire pouvait escompter, après décès, de l'empire austro-hongrois. On a démenti ; mais,n'est-ce pas, ce démenti est superflu. Ce n'est pas un mystère que les voisins de l'Autriche ont choisi le morceau qui leur reviendrait après dépeçage. Cela se passe ainsi chez de bons et naïfs anthropophages. La tribu possède en commun un prisonnier qui grossit fi vue d'oeil ; il est succulent et vous met le jus à la bou-clie ; on va le voir, on est heureux de ses progrès ; c'est un blane, un fin morceau, un clergyman ou un notaire dans son pays. Et sur sa peau (il est tout n«u, bien entendu), le grand chef a tracé des lignes qui délimitent telle et telle partie réservée à tel ou tel amateur distingué. C'est un peu dans ces conditions que vit l'Autriche-Hongrie. Entre toutes les nations, elle est aimée par l'empereur Guillaume, qui aima aussi Kriiger, Abdul Hamid, Ab d>ul Azis et Mouley Ilafid, et leur garantit plus ou moins l'intégrité de leurs domaines. Rien n'est touchant comme de voir l'empereur de Berlin dorlotant l'empereur de Vienne ou passant une main cordiale sur le rAble de l'héritier présomptif. On en pleurerait, tant c'est amical, filliai et fraternel... Hé! là-bas chez les bons Tututotos,on passe aussi une main sur le ràble du clergyman et du notaire... 11 est de fait que le partage de l'Autriche-Hongrie entre Russie, Italie, Allemagne serait une admirable opération. Ri belle que dans son incommen.snrabln allégresse, dit-on, la Prusse en profiterait pour régler à l'amiable avec la France certaine " vieille question. Ainsi, elle pourrait manger et di-Zérrr en paix le gros moreeau qui va lui tomber dans l'écuelle. -> N'est-ce pas qu? ces ehoses sont d'une immoralité miraculeuse, au point qu'on en ost presque* -désarmé! Certes, le progrès, la justice, le droit des peuples ne doivent pas grand'ohose à cette expression^ politique qu'on appelle l'Autriche-Hongrie, hautaine, battue, intrigante, insatiable ; qu'elle disparaisse, on Li pleurera peu. Mais Repeuples qui constituent l'Autriche-IIongrie, les individus, les hommes sont peut-être 'i>lus intéressants ? II parait qu'on les consultera peu. On ne les entendra que_ dans La mesure où iils feront le jeu des puissances...On résoudra peut-être la question d'Alsa-ee-Lorraine en en organisant dix nouvelles. L'Europe va devenir un séjour gai. BOBBY L'ENQUÊTE de l'affaire Rocbeite ' AUDITION DES MEMBRES DU CABINET MONIS Paris, 1er. — La Commission d'enquête Rochet-. te a procédé ce matin à l'audition des membres i du cabinet Monis. Leurs déclarations n'ont révélé aucun fait nou-| veau. M. Emile Constant, ancien sous-secrétaire d'E-j tat, est introduit le premier. A !a demande de M. Jaurès, il répond que M-; du Mesnil ne fit jamais devant lui allusion aux ! intérêts qui étaient mis en jeu pour la remise de ; J'affaire Rochette. M. Jaurès lui demande s'il n'a pas fait une vi-' site à l'Elysée ces jours derniers. M. Constant refuse de répondre. Je n'ai pas a répondre, d.t-il, de conversations intimes. Je viens seulement rendre compte de ce que j'ai pu savoir comme sons-secrétaire d'Etat ô ^'intérieur, au sujet de l'affaire Rochette M. Jaurès insiste et lui demande s'il n'a pas tenu, sur les démarches qui auraient été faites, un propos qui a pu donner naissance <\ l'article de l'Indépendant îles ltyrtnâes-Oricnlalcs. M. Constant répond que .les propos rapportés Sont faux. Quant, a ses conversations personnelles d'ami à ami, il déclare vouloir les garder pour lui. Le témoin se retire. M. Cruppi. eninistre, des affaires étrangères du "ministère Monis, introduit," se borne à déclarei qu'il ne sait rien des faits de l'affaire Rochette Il n'a été l'objet, ni directement, ni indirectement, à aucune époqi le,d'aucune démarche quelconque.La Commission errtend ensuite M. Brousse député, directeur politique de l'Indépendant da Pijrénées-Orientates. Il déclare (pie l'arlticle publié par ce journal est de M. Escar^uel. Celui-ci ne le consulte j<v mais sur ses articles. II ne connaît pas les origines de l'article er question. Le témoin se retire. M Steeg, ancen mi nistre. dit qu'il ne sait, rier relativement à l'article publié par Vlndépendam des Pyrénées-OrientaLis, racontant qu'un nciei membre du cabinet MJonis aurait été. au nio ment de la remise de l'affaire Rochette, l'obje d'une démarche suspecte. Répondant, à M. Jaurès, il reconnaît lire al < a l'Elysée, oès jours-ci. nias nullement pour en tretenir le président de; la République d'une dé marche de retle sorte, MM. Messùmy, Charly Diamont, Pams et Chau met, anciens membres, du Cabinet Monis. décla rent tous les quatre 1311c [>eiid;int tout le tenip: qu'ils firent p-irtie du cal A net Monis et du cabi net Caillaux ils n'en'fenduent jamais parler d< l'affaire Rochette. Aucun d'eux n'est allé à l'E iysée récemment. La Commission a décidé d'entendre demair après-midi M. Esr^rgoel, rédacteur à Vlndépen dant des Pyrénécis-Orïcntales. Elle reprend en suite l'examen de ses conclusions relativemen au rôle des gomroroemenls successifs. Ces conclusions son* toutes adoptées. Elles se ront, communiqué^ es souy Les conclusions Paris, 1°r. — La Commission d'enquôtc sur l'affaire Rochette déclare dans .-es conclusions qu'il est démontré que, sous le ministère Monis. dans les quinze premiers jours de mars 1911. des interventions gouvernementales se sont produites pour obtenir du président d 1 la cham bre des appels correctionnels, par l'intermédiaire du procureur général Fabre, la remise du procès Rochette. 9 Cette remise ne ixuivail avoir pour effet d'assurer à Rochette le bénéfice de la prescription, mais elle lui donnait plus do chance pour la continuation de ses opérations et surtout la démarche auprès du procureur général, intervenue au moment où l'affaire Rochette marquée a son début par les manœuvres les plus irrégulières et par des interventions abusives de presse, de gouvernants et de police, était rentrée enfin dans les voies normales et approchait de son dénouement légal. Cettj remise constituait un succès pour la tactique dilatoire de Rochelte. Les conclusions constatent que MM Monis et Caillaux sont d'accord [>our dire que c'est lu visite de M. Caillaux à M. Moins qui- a décidé celui-ci à apj>eler le procureur Kabre, mais qu'il y a contradictions sur les circonstances immédiates qui ont déterminé cette visite et sur sa date entre les aflirmations de M. Caillaux d'une part et d'autre part la note el les affirmations du procureur Fabre. Deux choses font obstacle sur ce point ft une certitude absolue : le manque de contrôle contemporain du rapport Fabre et le secret professionnel opposé par M. Maurice Bernard. Les conclusions rappellent les précisions données par MM. Caillaux et Monis sur leur intervention et notamment la déclaration de M. Monis qu'il n'avait en rien pressenti la longueur de la remise qui allait être accordée. Sous ces réserves, dit le document, il est certain que l'intervention de M. Monis. parlant avec son autorité de chef du gouvernement, a été déterminante L'intervention des ministres s'explique sans qu'aucun soupçon puisse être élevé sur leur probité professionnelle. Le document dit qu'il n'esl pas nécessaire d'invoquer un personnage mystérieux. Personne n'avait plus d'intérêt à la remise que Rochelte qui avait la bonne fortune de disposer alors de l'amitié vigilante de M. du Mesnil, directeur au Rappel, qui disposait d'une grande influence politique que lui donnait son journal et qui était I>ersonnellement. lié avec M. Caillaux. Le document dit qu'il n'y a aucune trace des prétendues manœuvres dirigées contre Rochelle alléguées par M. du Mesnil pour justifier s-n intervention près de M. Caillaux. Ce conco".i"£ de M. du Mesnil, dit le document, est \:v. des principaux ressorts de l'action, le premier de tous pour la date comme par l'importance. La démarche de M. Caillaux et l'intervention de M. Monis 11e sont ni des actes de corruption, puisqu'ils étaient personnellement désintéressés dans l'affaire, ni des actes de forfaiture, puisque la remise 11e pouvait contribuer à la prescription. Ils constituaient les plus déplorables abus d'influence. Il est regreltab'-e. ajoute le document, que le procureur Fabre n'ait pas trouvé dans les sentiments d'indignation et d'humiliation exprimés dans sa note et dans le souci d'une bonne administration de la justice, la force d'opposer à ces demandes une résistance plus ferme. Il est également regrettable que 1 o président de la Chambre des appels correctionnels, qui était cc-i^-idant cou\ert par l'inamovibilité, ait pousse la camaraderie envers le procureur-général Fabre jusqu'à lui sacrifier la bonne marche de la justice et d'affirmer devant la Commission d'enquête. en mars 1912 exactement, le contraire de la vérité. Le document dit ensuite que cette affaire si fâcheuse soit-elle est surtout grave comme svmpiùme. Elle atteste chez les gouvernants eux-mêmes un fléchissement du sens de la règle, un dédain des procédures normales et une magistrature trop docile. Elle ré vole l'influence démesurée de la finance môme la plus bas>e, la confusion de la finance, de la presse et des pouvoirs.Tous les partis de tous les pays, a l'insu môme de la majorité de leurs représentants, sont exposés <1 ces accidents déplorables. Tous les partis ont donc un intérêt commun a faire le plus grand effort possible, mais depuis qu'ont commencé à circuler d'inquiétantes rumeurs sur la remise du procès, des hommes politiques et les gouvernements qui se sont succédé ont paru plus préoccupés à en masquer la vérité que d'aider * Parlement et la nation dans une œuvre nrgente de lumière et de saine morale. MM. Monis et Caillaux pouvaient s'expliquer devant la Commission, en mars 1912. Ils ne l'ont pas fait ; à ce môme moment, M. Briand. qui avait interrogé le procureur, n'a rien dit ni ù la Commission, ni à la Chambre. Ce silence a permis au procureur Fabre de se dérober, et au président Bidault de l'Islc de tromper la Commission Les conclusions disent ensuite que la note Fabre étant à la fois un document officiel et an document confidentiel, était une tentation /éritable pour qui voudrait 1 utiliser dans un ntérêt de parti. Rien dans les explications que vl. Barthou a données à la Commission ne permet de comprendre de quel droit il a pu laire le cette pièce sa propriété personnelle et se 'approprier. M. Barthou prévint le procureur ; privant le jrocurour d'une garantie, il privait ses successeurs d'un élément d'information et de juge- Ta'note cessait d'être un document. Elle de tenait une arme dont un lioinme do parti pou-rait (aire usaff: quand il lui plairait, comme 1 lui plairait, sans encourir les responsabilités lersonnelles qui s'attachent à un acte gouver- Taefcommission n'a pu savoir comment une opie de ce document a pu parvenir entre les mwns d'un journaliste qui menait, contre M. Caillaux, une véhémente campagne M Barthou atfinne qu il n en a pas communl-nué de copie et précise qu'il s'est ellorce avec M Briand d'empêcher un journal, armé pour un âi>ro combat, de publier le document, mais en garantissant, à ce journaliste la conformité^de la copie qu'il possédait avec le texte qui! po« sêdait lui-même, M. Barthou rendait plus tacite UNI1''^Bienvenu-Martin n'ft "J2Î plus !i faire la clarté, les conditions quelles la question de la remise a l'u-sace fait du document Fabre, rapport, pièce secrèfe. puis moyen de combat, on permis a M. Caillaux de dire que s il avait soutenu moins vigoureusement ses projets fiscaux il n pas eu à subir la même campagne: de moral^ Mas quelles qu'aient pu être tes laces nés partis Ce.-t par les faits essentiels mis en lumière et caractérisés par la quota Chambre ingéra que toutes les responsabilités définies dans l'exposé de la Commission subsistent dans leur entier. LE VOTE p„r:. _ La Commission d'enquête a adopté'les conclusions a soumettre il la bre, par 14 voix, dont 4 avec réserves, contre 3 et 2 abstentions. La mort de M. Cafmette M. BARTIIUij DEPOSE Paris i«r. — Avant de reprendre les inlerro-gatoires de M. Caillaux, M. Uouoard a tenu à entendre un certain nombre de témoins. A lit-, il recevait dans son cabinet M. Louis Barthou, ancien présioent du Conseil, qui lut à la tribune de la Chambre le rapport Fabre. Dans un de ces précédents inleiTOgatOLi--S, questionnait -vl. Boucard, Mme Ca llaux a de- 1 claré que Mme Gueydan vous avait lu les ia-meuses lettres privées dont elle redoutait la pu- l k L C'est faux, répondit M. Barthou. J'ai bien rencontré Mme Gueydan quelques jours avant le drame, mais il ne fut nullement question entre nous de la campagne du ^ oaro ai^ncon ! posséder. Quant à la lettre signée «Ton Jû», j'étais comme bien des gens; je n'ai connu son existence "lie le jour où ello a été publiée. — Mais, demande le juge, vous étiez en rapport avec M. Calmette. Vous vous êtes occupé de la campagne entreprise? — Si je suis intervenu auprès d1 M. Calmette, ce n'est que relativement à certains documents touchant à la politique extérieure de la France.-Je me suis d'ailleurs expliqué à la tribune uu Parlement et je ne puis «n dire de plus. En outre, je suis intervenu auprès de M. Calmette pour qu'il ne publie pas le rapport de M. Fabre. Voilà essentiellement quels ont été mes rapports avec le directeur du Figaro. En ce qui concerne la campagne commencée dans ce journal, je n'y ai été mêlé ù aucun titre Je revendique très hautement, dit en terminant. M. Barthou, la responsabilité de ce que j'ai fait. > UNE OFFRE DE Mme GUEYDAN Paris, 1er. — Le juge d'instruction Boucard a entendu le journaliste Vervoort qui a déclaré que Mme Guevdiin lui proposa, fm 1911, de faire publier dans un journal des lettres adressées par M. Caillaux a son épouse actuelle, alors mariée à Léo C.laretie. M. Vervoort déclara que Mme Gueydan paraissait irritée de son divorcé avec M. Caillaux ; toutefois, devant les objections de M. Vervoort elle n'insis-ta pas. , ^ ., M Vervoort prév.nt M. Desclos, qui était a'ors chef du cabinet du président du Conseil el sur la demande de M. Desclos il réussit à empêcher la publication des lettres. M. ^v0^.rl a ajouté quil est persuadé que M Calmette n'aurait pas publié les lettres ; mais Mme Caillaux pouvait craindre la publication. "TA QH*AMBRB~ /Fin de la séance du 5/ mars) Vcici, d'après VAnalytique, le compte rendu du discours prononcé, en réponse à celui de M. de BroquevUie, par M. Masson, à propos de 1 interpellation sur l'année : LE DISCOURS DE M. MASSON M. MASSON. Je tâcherai d'être bref. Je n'ai d'ailleurs aucune compétence dans la matière^ au point de vue technique. Quel élait l'objet précis de l'inlerpellation ? M. le ministre de la guerre s'en est écarté quelque peu. Il est regrettable que M. le ministre ne fasse par la démarcation entre ce que nous disons et ce que disent les journaux, dont il nous reproche certains articles. On s'habitue sur les bancs du gouvernement à répondre à des choses qui n'ont pas été dites par les interpellateurs. C'est ce qui s'est passé cette fois encore. M. le ministre, après s'être félicité de cette interpellation, a conclu en disant qu'elle n'avait servi à rien. Si elle n'avait contribué qu'à lui procurer cette satisfaction, elle aurait déjà servi à quelque chose {Rires.) Il est à remarquer pourtant qu'une interpellation précédente de M. De-vèze est arrivée à de bons résultlts. Ce n'est pas parce que M. Devèze a voté contre la loi militaire qu'il ne peut pas s'occuper de la situation actuelle d'arméel , . D'ailleurs, si M. Devèze a combattu le projet, il en a admis le principe et a émis le regret qu'il n'eût point été réalisé plus tôt. Si le fardeau qui pèse sur M. le ministre est si lourd. M. de Bro-quevillc expie l'imprévoyance de ses amis qui n'ont pas voulu légiférer plus tôt. Ce n'est pas manquer de patriotisme que de signaler les fautes et les erreurs commises dans l'organisation de l'armée. B\en au contraire. Le patriotisme nous fait un devoir de critiquer ce qui est critiquable et de chercher h améliorer ce qui peut être heureusement amendé. \ M. Devèze s'est plaint de ce que l'Administration de la guerre manque d'esprit de suite et de décision. C'est avec infiniment de raison. Ainsi, il est inadmissible, en ce qui concerne les canons de 28, qu'on ait commandé tant d'années à l'avance des armes qui devaient garnir des forts | non encore commencés, en manière telle que si un conflit militaire eût éclaté, nous eussions été exposés à voir des canons achetés par nous se trouver encore entre les mains d'un industriel appartenant à l'ennemi l M. DONY. Nous avons des canons sans forts et des forts sans canons. M. MASSON. D'autre part, on met une extraordinaire lenteur à acquérir des obusiers. Depuis 1907, on se livre à des expériences. Je comprends très bien le désir de trouver le meilleur engin. Mais ces recherches doivent-elles s'éter- M. MONVILLE. Il faudra encore attendre cinq ans. M. MASSON. Ça, c'est le passé. Je ne veux pas en imputer la responsabilté à M. de Broqueville. mais il semble que l'esprit de tergiversation se perpétue au département de la guerre. M. Devèze nous a montré des contradictions extraordinaires au département de la guerre. On dit blanc en juillet et noir en août, par exemple en ce qui concerne l'envoi de soldats au camp de Beverloo. M. DE BROQUEVILLE. Comment auriez-vous logé les soldats? M. MASSON. Je ne m'occupe pas de cela. Ce que je veux souligner, c'est l'incohérence qui éclate dans toutes ces mesures.Il enaété demême en ce qui concerne la décentralisation. Excellente initiative ! Mais voilà qu'on annonce déjà qu'on veut en revenir aux errements anciens. M. DE BROQUEVILLE. En mars 1912, personne au ministère de la guerre ne prévoyait la transformation de l'armée. Des décis:ons ont dû, en conséquence, être remaniées. M. MONVILLE. Le programme de 1912 consistait à faire du département de la guerre une simple administration de l'armée et à laisser à l'état-major-,général toutes les questions militaires. ,, , M. MASSON. J'ai été heureux de voir M. le ministre de la guerre tomber d'accord avec M. Devèze et reconnaître qu'il faudrait au moins 50 millions pour achever la défense d'Anvers. M. le miuistre a réalisé d'heureuses innovations, nous en convenons. Je le félicite d'avoir constitué un Conseil dans lequel figurent les officiers les plus compétents. Mais nous avons, d autre pari, des reproches à lui faire. Le Conseil supérieur de la défense nationale doit ôlre consulté dans toutes 'es filières qui touchent à ta défense nationale; or. ce Conseil sui^r eur n'a jamais été consulté. M. DE BROQUEVILLE. C'est absolument inexact. Toutes les grandes questions lui ont été soumises et celle de l'artillerie le sera également.M. MASSON. Il y a cependant des dates et des faits qui prouvent que ce que je dis est vrai. En ce qui concerne l'avancement des officiers notamment, on s'est plaint d'un manque de prévenance vis-à-vis du Conseil supérieur de la défense nationale. M. DE BROQUEVILLE. Vous défigurez ce qui s'est passé. ^ M. MASSON. Je ne sais si je verse dans une erreur d'interprétation. Mais vous avez dû vous rendre compte du bien-fondé des plaintes formulées par un officier que vous connaissez bien... M. DE BROQUEVILLE. Chaque membre du Conseil supérieur de la guerre a été pressenti individuellement sur ce cas spécial. M. MASSON. Ce n'est pas une délibération en règle, cela Est-ce un Conseil, oui ou non? A côté du minisire, il y a l'homme qui a peut-être la faiblesse de se laisser circonvenir par sa camarilla. M. le minisire se figure que nous nous documentons auprès d'adversaires qui l'entourent. Il n'en e^t rien. Ceux qui nous inspirent n'obéissent qu'au mobile du plus pur patriotisme. M. Devèze a justement, reproché à M. le ministre de constituer- les cadres sans avoir les effectifs nécessaires. tion, l'armée comportait 68 bataillons, soit 68 mille hommes. J'ai dit aussi qu'après l'organisation, elle comporterait 108 bataillons, qui devraient donner 108,000 hommes. Mais comme Uàouufi uo QQuiuQvta dus dev..\ l&- lot'ôns au i:eu de trois, vous n'avez sous les armes que les deux tiers de 108.000 hommes. Or, vous avez créé les cadres avant d'avoir les hommes pour les remplir. M. DE BROQUEVILLE. Je vous indiquerai le chiffre d'une façon précise. Vous verrez qu'il-est beaucoup plus élevé que vous le pensez. M. MASSON ^Vous avez dû faire appel en toute hâte à un nombre considérable d'officiers. D'où la conséquence que vous avez créé, à côté de l'Ecole militaire, un organisme .ui fabriquera des officiers sans connaissances suffisantes et qui ne seront pas à la hauteur. M. DEVEZE. J ai dit qu'avant la réorganisa-' M. DE BROQUEVILLE. Je proteste. M. MASSON. Ce qui soulève les plus vives critiques, c'est le règlement sur l'avancement : nous ne jetons pas le trouble dans l'armée, comme le prétend M. de Broquevnle, en disant que nombre d'officiers so décv iragés. L'épreuve prescrite pour les officiers candidats aux grades supérieurs neutralise complètement l'action des chefs de corps et entraîne les plus fâdfreuN effets. Quand l'orficier est rejeté par i examen, il y a un dou' échec : pour l'officier et pour son chef. C'est une double humiliation infligée gratuitement. Que signifie, du reste, semblable épreu-vo pour un homme de 53 an -, q' t doit réunir tant de capacités diverses? Dans quelle profession trouveriez-vous un homme disposé à subir pareille épreuve j Semblables précédée suscitent des récriminations les plus vives. L_s officiers les pLus distingués risquent d échouer a pareille épreuve et ne se présentent même pas. Les api. des qui constituent les grands généraux échappent, du reste, par leur nature à semblable épreuve. Pare.l syslème n'existe nulle part ailleurs et rompt avec la tradition. Il seme le découragement dans l'armée. Nous risquons de voir aius. d'excellents offic:ers renoncer à la vie militaire. M. UE BROQUEVILLE. Nous en nommons plus que jamais. M. MASSON. Il n'y a pas pour les officiers que les satisfactions matérielles. Il y a également les s'itis. ictions morales et la dignité même de l'oflicier. M. MONViuLE. Sur vingt-six candidats au grade de c lonel, il n'y a eu que onze admis. M. DE BROQUEVILLE. Il faut cependant choisir les plus capables. M. .\IASSON Un examen ne peut révéler les véritables capacités nécessaires aux officiers supérieurs.Dans un ensemble d'officiers excellents, comment discc ner les meilleurs? C'est quasi impossible. Sur quelles bases s'établit le jugement-des rnen ' es du jury? A quels sentiments obéissent-ils? J'enregistre avec plaisir cette déclaration do M. le ministre qu aucun mobile politique ne les guide, et je pense bien que de propos délibéré on ne fermera pas les yeux sur les mérites d'un candidat. Mais cela peut se faire inconsciemment. M. DE BROQUEVILLE. Que préférez-vous? L'arbitraire du ministre ou l'avis d'une Commission. Le ministre ne pouvant nommer tout le monde, doit faire une sélection : il s'est protégé contre son propre arbitraire en conf:ant à des Commissions le soin de désigner les plus méritants. Ces Commissions comprennent d'ailleurs les chefs hiérarchiques des intéressés. M MASSON. Malheureusement, les résultats no ré])ondent pas à vos espérances. M. DE BROQUEVILLE. Possédez-vous la bonne formule, la recette supérieure? M. MASSON. Ce qui aggrave la situation, c est que les officiers d'état-inajor ne sont pas soum:s à l'examen. Ils passent d'emblée. M. DE BROQUEVILLE. Mais à quoi sert l'instruction supérieure qu'ils ont reçue, s'ils n'en tirent pas un avantage? Et puis,, leurs chefs garantissent leur valeur professionnelle. M. MASSON. J'ai même entendu des'officiers d état-major dire qu'ils voulaient la justice, le môme régime pour tous. On m'a cité l'exemple d'un offteier du génie, très brillant, qui avait îegu une récompense honorifique pour services spéciaux, après avoir occupé plusieurs années un fort d'Anvers, et qui a échoué à l'examen. M. DONY. Croyez-vous, monsieur le ministre, que le jeune officier d'artillerie, dont vous avez parlé et qn-i vient d'inventer ce projectile, consentirait à se soumettre maintenant à un examen ? M. DE BROQUEVILLE. Je crois qu'il le passerait brillamment. M. DEVEZE. C'est un coup de dé, voire examen ! M. MASSON. Je suis convaincu que M. le mi-niste sera impressionné par les faits que je lui cite. M. DE BROQUEVILLE. Je vous entends avec le plus vif intérêt. M. MASSON. Pour dix places de major, il y avait dix-sept candidats, dont sept appartenait à l'état-major. Pour les trois places restantes, il y eut concours entre dix candidats. Comment les ciass r à la suite d'une épreuve? C'est de l'arbitraire. M. DE BROQUEVILLE II serait plus arbitraire encore d'abandonner au ministre seul le droit de les choisir. Du reste, vos chiffres sont M. MASSON. Sept ont été éliminés, quel que soit leur mérite. Ils ne seront ïamais majors. N'est-ce pas une suprême injustice. M. DE BROQUEVILLE. Dans le système adopté, tous courent la même chance M. MASSON. En voulant faire la justice, vous aboutissez à de véritables iniquités. M. DE BROQUEVILLE. Quelle est votre recette ? La con naissez-vous? M. MASSON. Je ne su.s pas minisire. L'expérience actuelle, en quelques mois, a complètement bouleversé l'année. Jo crains que vous soyez mal remercié en affirmant le contraire. Certes. M le ministre de la guerre a déployé une activité énorme, il a fait voter par ses amis une loi absolument contraire au programme de son parti. Mais, il ne suffit pas d'avoir des effectifs sur le papier ou même dans les casernes. Il faut que l'armée possède l'élan, l'ardeur et la force morale indisi>ensables. Obtiendrez-vous ceia d'officiers mécontents, ayant le sentiment d'êire victimes d'une injustice. les dupes d'une loterie, comme l'est souvent votre examen aléatoire de trois heures et qui brise fatalement de beaux rêves et des ambitions légitimes ? On assure, d'ailleurs, que vous avez dérogé vous-même à vos règlements. Il narait qu'un officier a été nommé major à 54 ans, alors que la limite est 52. On dit que l'épreuve physique n'est pas imposée à tout le monde et que des officiers, se présentent à deux examens et pour lesquels on divise par deux le total des points qu'ils recueillent, échouent de la sorte. On a dit qu'un officier a été promu bien qu'il y eût empêchement réglementaire à raison des conditions de son mariage. M. DE BROQUEVILLE. Vous savez bien qu'il ne m'est pas possible de donner publique-ment des détails sur ces questions.En l'espèce, cet officier n'avait pas été averti, au moment de son mariage, que celui-ci lui barrait la route pour l'avenir. J'ai reconnu que c'était injuste et je l'ai appelié. M. MONVILLE. Vous avez bien fait. M. MASSON Quand il y a une règle et que vous y dérogez, dites plutôt qu'il n'y a plus de règle. Le système de M. le ministre de la guerre aboutit aux conséquences les plus fâcheuses. Plus de sécuriti. plus de stimulant pour nos officiers ! On m'a cilé le fait d'officiers, anciens adjudants. pnësant de l'infanterie dans 1 artillerie, et qui passent sur la tête d'officiers sortis de l'Ecole militaire. M. DE BROQUEVILLE. Si je n';.vais pas fait cela, je n'aurais pu mettre les batteries à quatre pièces. M. DONY. Vous pouviez prendre sea sous-lieutenants sortis de l'Ecole militaire. M. DE BRf QUEVILLE. C'est ce oui a été rail tout en sauvegardant l'intérêt de l'armée, qui doit primer l'in-érôt particulier de chacun. M. MASSON. Vous ne le sauvegarderez qu'en donnant à tous nos offlçàws une assurance de Vendredi 3 «avril Î91'i 5 centimes le numéro 58me année — IV0 93

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes