Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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21 december 1915
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s.n. 1915, 21 December. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rf5k934n6r/
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Mardi '21 décembre IOI.'> £5» centimes le numéro i)9me année — I\° Ui'j.'i JOURANAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : M fr. par an ; \ tr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TELEPHONE 665 ANNONCES : Voir le taril au bis de la dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental Communiqués officiels allemands Berlin, 18 décembre. — (Communiqué de midi). — Pas d'événements importants. Des aviateurs ennemis ont lancé des bombes sur Metz. Ils ont causé des dégâts sérieux au musée de la ville, sans cependant produire d'autres dommages. Berlin; 19 décembre. — (Communiqué de midi). — Du front, il n'y a pas d'évene-mems importants à signaler. Metz a de nouveau été bombardé cette nuit par des avia-teui's ennemis; il n'y a eu que des dégâts matériels. Communiqués ofliciels français Paris, 19 décembre. Rapport d'hier après-midi. — Quelques entreprises de 1 artillerie pendant la nuit. Combats de torpilles aériennes prés de Kociincourt en Artois. Nos batteries bombardèrent les tranchées allemandes près de Blairville, au sud d'Arras et un rassemDlement de chariots de l'ennemi dans tes environs de Cnaulnes entre Somme-et Oise. Rapport du soir. — Actif bombardement des tranchées allemandes près de Friese. entre Somme et Oise. Notre artillerie est très-active entre Sois-soins et Reims et particulièrement dans les environs de Beaulne où elle réduisit une batterie ennemie au silence et endommagea des installations de l'adversaire. Près de Chaussée Parme, bombardement des travaux ennemis dans les environs d'Apre-mont et de Saint-Mihiel. Communiqué officiel belge Paris, 19 décembre. — Malgré le temps brumeux notre artillerie bombarda énergi-quement un camp ennemi près d'Eessen et des batteries ennemies près de Suyghen. L'activité des Allemands s'est ralentie depuis quelques jours. Communiqué officiel anglais Londres, 17 décembre. — L'ennemi entreprit, dans le courant de la nuit passée, une faible attaque de bombes contre notre ligne près du pont au nord de l.oos. Il fut rejeté. Le feu d'artillerie perdura toute la journée, particulièrement au nord d'Ypres. Sur le front oriental Communiqués officiels allemands Berlin, 18 décembre. — Le nombre de prisonniers faits dans la région comprise entre les lacs de Narosz et de Miadziol est maintenant de 2 officiers et 235 soldats. La situation n'a pas changé sur tout le front, où il n'y a eu que de petites rencontres de patrouilles. Berlin, 19 décembre. — De petits détachements russes, qui prirent contact avec nos lignes sur plusieurs points, ont été repoussés. Communiqués officiels autrichiens Vienne, 18 décembre. — Tranquillité ha" bituelle. Les Russes prétendent, dans leur rapport du 15 décembre, que leur cavalerie a eu une rencontre avec des éclaireurs austro-hongrois habillés d'uniformes russes, à Uscieczko, sur le Dnjstr. Cette in-lormation est fausse. Nous n'employons pas de pareils moyens, Vienne, 19 décembre. — Feu d'artillerie sur quelques points. Communiqués officiels russes St-Pétersbourg, 18 décembre, Rapport de vendredi — Quelques rencontres avantageuses pour nous, au nord des lacs Drysw-jaty. Des mouvements de l'ennemi contre la tète de pont de Murwica sur l'Ikwa, furent observés dans la nuit du 16 décembre.V:rs le matin, l'ennemi fut obligé par notre feu de se retirer vers ses tranchées. A l'est de Buczacz l'ennemi attaqua deux fois la position sur les hauteurs, à quatre verstes de Medredoce. Il fut chaque fois arrêté par notre feu. St-Pétersbourg, 19 décembre. Rapport de samedi. — Dans le secteur de Riga les combats entre nos détachements d'artillerie il ceux de l'ennemi, près de Rtfgassem, A ting et sur la route vers Tuckum, nous furent favorables. Au nord-ouest de Dunabcurg notre artillerie bombarda une colonne d'infanterie ennemie. Sur le front des Balkans Communiqués officiels allemands Berlin, 18 décembre. - Dans le combat précédant l'occupation de Bijelopolje, nous avons fait, en tout, 1,950 prisonniers, parmi lesquels les Monténégrins ne représentent qu'une petite minorité. La région qui s'étend au nord-est de la Tara, en aval de Mojkovac, a été délivrée de la présence de tout ennemi. Dans le cours des combats heureux que les troupes austro-hongroises ont livrés, dans cette contrée, pendant les cinq derniers jours, 13,500 prisonniers sont restés entre leurs mains. Berlin, 19 décembre. — A Mojkovas et à Bijelopolje, nous avons de nouveau fait prisonniers environ 750 Serbes et Monténégrins. Communiqués ofliciels autrichiens Vienne, 18 décembre. — La zone au sud-est de Bjelopolje a été purgée de l'ennemi. Le nombre de prisonniers pris par l'occupation de cette ville s'est accru jusqu'à 1950. Une de nos divisions ramena, dans les quatre derniers jouis de combat, 13,500 prisonniers du nord-est monténégrin. Vienne, 19 décembre. — Les combats de poursuite dans le Monténégro prennent une tournure favorable. Nous avons ramené hier environ 800 prisonniers monténégrins et serbes. Dans les combats contre les Monténégrins, il est arrivé que l'ennemi, en demandant à se rendre, courut vers nous les armes en l'air et en agitant des étoffes, et nous fit cesser le feu, mais étant à proximité de nos lignes jeta des bombes à main . Il est compréhensible que ces ruses de guerre ignominieuses âient reçu un châtiment sévère, qui se renouvellera si des cas pareils se représentent.Communiqué officiel français Paris, 18 décembre. La situation reste inchangée sur tout le front. En Grèce Une zone neutre à la frontière Pour éviter des incidents entre leurs troupes et les troupes grecques, les généraux bulgares ont proposé de créer une zone neutre de 2 kilomètres de chaque côté de la frontière grecque. La proposition a été acceptée par le gouvernement grec, qui a donné des ordres en conséquence.A Salonique Milan, 17 décembre. — On télégraphie de Salonique que la retraite des troupes alliées est terminée. Le débarquement de troupes anglaises et d'artillerie continue. On construit des ouvrages de défense dans les environs de la ville. Les réfugiés Serbes et autres habitants quittent Salonique. Tous les vapeurs vers le Pirée amènent de nombreux voyageurs, surtout des Allemands, Autrichiens et Bulgares. Les troupes grecques continuent d'évacuer la ville; la 11e division partira aussitôt, si les puissances centrales franchissent la frontière grecque. Les Grecs ont emporté tout leur matériel de guerre. Sur le front italQ-autrichien Communiqués ofliciels autrichiens Vienne, 18 décembre. — Nos troupes repoussèrent plusieurs attaques ennemies sur Gollo, au nord de la vallée de Sugana. Dans' le bassin de Flitsch, les Italiens furent de nouveau surpris dans leurs positions avancées. Gûrz se trouve continuellement sous le feu de l'artillerie lourde. Vienne, 19 décembre. — La situation est inchangée. Deux attaques de l'infanterie italienne furent repoussées, vers le soir, sur le flanc nord du mont San Micliele. Communiqué officiel italien Rome. 18 décembre. — Dans la vallée de Torre, nos troupes sbrit parvenues, par une marche en avant méthodique, à occuper la cime Délia Torre, qui domine le passage de la vallée d'Asjico. Comba,s habituels d'artillerie hier, sur tout le front. . Nous avons repoussé une tentative d'attaque contre nos posiiions près d'OsIa-via et Pevna. Un aviaieur ennemi jeta des bombes sur Tiaro di Conra, dans la vallée de I odra. En mer Communiqué officiel allemand Berlin, 19 décembre.— Le 17 décembre, au cours de l'après-midi, le petit croiseur Br'einen, ainsi qu'un torpilleur qui l'accompagnait, furent coulés par des attaques de sous-marins dans la partie orientale de la mer Baltique. La ' plus grande partie de l'équipage fut sauvée. En Allemagne Le nouveau crédit de 10 milliards On télégraphie de Berlin au Diissehlorfer G. A. que la commission du budget a adopté sans discussion le nouveau crédit de 10 milliards. En France Les crédit s de guerre Dans un rapport présenté à la Chambre française, M. Raoul Perret, rapporteur du budget de la guerre, évalue les dépenses depuis les 17 mois de guerre à environ 31 milliards. Les dépenses militaires entrent dans ce chiffre pour environ 24.3 milliards. Le gouvernement vient de soumettre aux Chambres une nouvelle demande de crédit de 7 1/2 milliards pour le premier trimestre 1916. Les Etats-Unis et l'Autriche-Hongrie New-York, 18 décembre. — Reuter annonce de Washington; Invité à donner une déclaration, Lans.ng a deciaré que dans la note autncnienne, il n'est donné satisfaction à aucune des exigences des Etats-Unis. Le bru.t court encore qu'il n'est pas proba-oie que les relations seront rompues avant qu'un nouvel échange de notes ait eu heu. On ne peut donc pas dire que la crise est entrée dans la dernière phase. La teneur de la note prochaine formera probablement une déclaration plus précise de Lansing, pourquoi les Hiats-Unis ne peuvent pas se déclarer satisfaits de la réponse de l'Autriche-Hongrie.Kitchener au sujet de l'Egypte Bruxelles, 18 décembre. — L'Union télégraphique annonce : Dans le dernier conseil de la couronne, qui a eu lieu dans le palais de Buckingham, sous la présidence du rci Georges, lord Kitchener a donné des renseignements au sujet des mesures défensives prises en Egypte. Son exposé était très optimiste. Apparemment, tout est en c.xlre. Notamment, la fortification du canal de Suez ; les travaux hydrauliques au mc/en desquels une partie du territoire du canal de Suez peut être inondée; la création d'une armée, qui aura 400,CC0 hommes, y compris les indigènes, les Australiens,s les Nouveaux Zéelandais et les Indiens. Kitchener exprima finalement l'avis que l'attaque turco-allemande contre l'F.gypte commencera en janvier prochain. ■p..— —...—...—...—.,<f En Russie La Douma est convoquée pour le 28 janvier par manifeste impérial. En Suisse Une université pour les prisonniers de guerre L'université de Lausanne vient de prendre l'iniative de certaines mesures destinées à adoucir le sort des étudiants, faits prisonniers ou internés pour la durée de la guerre en pays ennemi. On tend à obtenir des puissances belligérantes l'autorisation pour ces étudiants prisonnier; d'aller en Suisse, pour y continuer leurs études dans une université, qui serait à créer et qui devrait être uniquement consacrée à cet objet. Les étudiants seraient obligés de donner leur parole d'honneur, de rester en Suisse et de ne plus combattre. L'université de Lausanne va 's'adresser à toutes les universités des pays neutres pour les décider à envoyer une requête collective aux pays belligérants, afin d'obtenir | leur assentiment à ce projet. En Suède L'éleetrifieation des chemins de fer On mande de Stockholm que le gouvernement suédois vient, en présence des résultats excellents donnés par l'établissement de la force électrique sur la ligne de Kirum à la frontière et et pour se rendre indépendante du charbon étranger, de décider de remplacer la traction à vapeur par la traction électrique sur toutes les lignes de chemin de fer du royaume. Aux Etats-Unis Le mariage de M. Wilson M. Wilson s'est marié samedi. Il y a eu deux banquets diplomatiques, de manière à éviter aux représentants de puissances ennemies de se rencontrer. La langue flamande dans les écoles i. Un ce qui concerne l enseignement mi,yen, t emploi ues langues est réglé dans ics ecoiea moyennes uu u^gi e uijeucui pa, 1a 10, du 10 juin tsoJ et i arrête inints-icnti au o mat taao déterminant que, meme uans tes parues namanues uu pays, ia langue dans laquelle on enseigne est, en principe, te nauçais. Cependant lès langues germaniques (namanu, allemand et anglais), t msioire, la geograpnie et les sciences naturelles doivent tire enseignées en néerlandais, mais, pour ces branenes, il . peut eire créé des « sections françaises », c est-à-dire des classes parallèles dans lesquelles l'enseignement se donne en français. Ne doivent être admis dans les section'* françaises que les élèves ne connaissant pas suffisamment le flamand pour pouvoir suivre l'enseignement donné en cette langue. De longue date réjà, les Flamands se plaignent de ce que les principes qui viennent .u'être exposés ne sont pas observés et de ce que,à l'encontre des dispositions légales, souvent les directeurs d'école placent dans les sections françaises des élèves connais sant le flamand. Pour remédier à cet abus, l'autorité compétente a décrété, à la date du 22 septembre 1915, qu'à l'avenir le chef d'école ne pourra plus admettre des élèves dans les sections françaises que de commun accord avec deux professeurs chargés de [enseignement du flamand. Cet arrêté a été envoyé par le ministère des sciences et des arts à tous les directeurs des évoles moyennes de l'Etat et à tous les bourgmestres des iocalités qui possèdent des écoles moyennes communales. Dans les écoles moyennes du degré inférieur de l'agglomération bruxelloise, la loi dn 15 juin 1883 n'a jamais été appliquée; toutes les branchées, abstraction faite du néerlandais, s'y enseignent exclusivement en français. Les élèves flamands ne disposent pas même de « sections flamandes » pour l'enseignement des branches précitées (langues germaniques, histoire, géographie et sciences naturelles). Le 31 mars 1914, en réponse à une demande, le ministre belge des sciences et des arts a déclaré à la Chambre que la question de l'organisation de sections flamandes serait exa minée attentivement. Un rapport officiel que l'administration scolaire a réclamé à cr sujet, aboutit à la conclusion suivante: La création de sections flamandes pour les soi-disanîes branches flamandes n'est possible que si un nombre suffisant de parents consentent à faire entrer leurs enfants dans ces sections. Ce résultat semble probable 3ux écoles moyennes de Laeken et de Mo-ienbeek. A la suite de cette enquête, des sections flamandes ont été organisées à Laeken (école moyenne de garçons) et à Molenbeek (école moyenne de filles). Quant 'aux écoles moyennes des autres communes de l'agglomération bruxelloise, la question fera encore l'objet d'un examen approfondi. E nce qui concerne les écoles moyennes du degré supérieur, les athénées royaux et les collèges communaux de la région flamande, les prescriptions de la loi du 15 juin 1883 sont remplacées par la disposition suivante, basée sur la loi du 12 mai 1910: Selon la nécessité, on créera, pour les soi-disantes branches flamandes, des cours parallèles qui se donneront en français. Ont le droit d'être admis à ces cours: les élèves nés en Wallonie ou à Bruxelles, ceux dont le père ou la mère sont nés en Wallonie ou a Bruxelles et ceux qui, pendant 2 ans au moins, ont suivi des cours en Wallonie. Dans 1'aggloméraiion bruxelloise, le père déclare quelle est la langue maternelle de l'élève ou la langue que c.elui-ci parle communément ; cette déclaration sert à établir la répartition des élèves entre les sections flamandes et françaises. Par conséquent, le chef d'école n'a qu'un rôle très réduit dans cette répartition. Néanmoins, comme' les milieux flamands ont adressé les mêmes réclamations au sujet des athénées et des collèges qu'en ce qui concerne les écoles moyennes du d;gré inférieur, la mesure prise pour ces dernières a été, le 22 septembre 1915, rendue également applicable aux écoles moyennes du degré supérieur ; c'est-à-dire que, là aussi, le chef d'établissement (préfet) ne doit plus procéder à la répartition des élèves qu'avec le concours de deux professeurs chargés de l'enseignement du flamand et que, si les trois membres de cette commission ne peuvent tomber d'accord, le ministère décidera. Les mêmes instructions ont été adressées à tous les préfets de la région flamande (y compris ceux de l'agglomération bruxelloise) afin qu'ils s'y conforment exactement; elles ont été remises assez tôt pour pouvoir être observées dès le début de la présente année scolaire. (Communiqué.) Feuilleton du Journal de (jund 175 I Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDHE DUMAS — Voyons, mon cher Albert, dit Debray, avouez que votre cuisinier est en retard, que .les huîtres ne sont pas arrivées de Maren-nes ou d'Ostende, et qu'à l'exemple de madame de Maintenon, vous voulez remplacer le plat par un conte. Dites-le, mon cher, nous sommes d'assez bonne compagnie pour vous le pardonner et pour écouter votre histoire, toute fabuleuse qu'elle promet d'être. —' Et moi je vous dis, toute fabuleuse qu'elle est. je vous la donne pour vraie d'un bout à l'autre. Les brigands m'avaient donc enlevé et m'avaient conduit dans un endroit fort triste qu'on appelle les catacombes de Saint-Sébastien. — Je connais cela, dit Château-Renaud ; j'ai manqué d'y attraper la fièvre. — Et moi j'ai fait mieux que cela, dit Morcerf; je l'ai eue réellement. On m'avaii annoncé que j'étais prisonnier sauf rançon une misère, quatre mille écus romains vingt-six mille livres tournois. Malheureusement je n'en avais plus que quinze cents j'étais au bout de mon voyage, et mon crédit était épuisé. J'écrivis à Franz. Et, par-dieu ! tenez, Franz 'en était, et vous pouve; lui demander si je mens d'une virgule j'écrivis à Franz que s'il n'arrivait pas à six heures du matin avec les quatre mille écus. à six heures dix minutes j'aurais rejoint les bienheureux saints et les glorieux martyr; dans la compagnie desquels j'avais eu l'honneur de me trouver. Et M. .Luigi Vampa, c'est le nom de mon chef de brigands, m'aurait, je vous prie de le croire, tenu scrupuleusement parole. — Mais Franz arriva avec les quatre mille écus? dit Château-Renaud. Que diable! on n'est pas embarrassé pour quatre mille écus quand on s'appelle Franz d'Epi-nay ou Albert de Morcerf. — Non. il arriva purement et simplement accompagné du convive que je vous annonce et que j'espère vous présenter. — Ah ça! mais c'est donc un Hercule iuant Cacus, que ce monsieur, un Persée ilélivrant Andromède? — Non, c'est un homme de ma taille à peu près. — Armé jusqu'aux dents? — Il n'avait pas même une aiguille à tricoter.— Mais il traita de votre rançon? — Il dit deux mots à l'oreille du chef, et je fus hbre. — On lui fit même des excuses de l'avoir arrêté, dit Beauchamp. — Justement, dit Morcerf. — Ah ça ! mais c'était donc l'Arioste que cet homme? — Non, c'était tout simplement !e et ,u de Monte-Cristo. — On ne s'appelle pas -le comte de Monte-Cristo, dit Debray. — Je ne crois pas, ajouta Château-Renaud avec le sang-froid d'un homme qui connaît sur le bout du doigt son nobiliaire européen ; qui est-ce qui connait quelque part un comte de Monte-Cristo? "— 11 vient peut-être de terre sainte, dit Beauchamp ; un de ses aïeux aura possédé le Calvaire, comme les Mortemart la mer Morte. i — Pardon, dit Maximilien, mais je crois que je vais vous tirer d'embarras. Messieurs : Monte-Cristo est une petite île dont j'ai souvent entendu parler aux marins qu'employait mon p?r: ; un jra'.i sabb » au milieu de la Méditerranée, un atome dans l'infini. • — C'est parfaitement cela. Monsieur,dit Albert. Eh bien! de ce grain de sable, de cet aiome, est seigneur et roi celui dont je vous parle ; il aura acheté ce brevet de comte quelque part en Toscane. — 11 est donc riche votre comte? — Ma foi ! je le crois. — Mais cela doit se voir, ce me semble? > Voilà ce qui vous trompe, Debray. — Je ne vous comprends plus. — Avez-vous lu les Mille et une Nuits? — Parbleu ! belle question ! — Eh bien ! savez-vous donc si les gens qu'on y voit sont riches ou pauvres? si leurs grains de blé ne sont pas des rubis ou des diamants? Ils ont l'air de misérables pêcheurs, n'est-ce pas? vous les traitez comme tels, et tout à coup ils vous ouvrent quelque caverne mystérieuse, où vous trouvez un trésor à acheter l'Inde. — Apres? — Après, mon comte de Monte-Cristo est un de ces pêcheurs-là. Il a même un nom tiré de la chose, il s'appelle Simbad le marin et possède une caverne pleine d'or. : — Et vous avez vu cette caverne, Morcerf? demanda Beauchamp. — Non pa^ moi, Franz. Mais, chut! il ne 1 I faut pas dire un mot de cela devant lui. Franz y est descendu les yeux bandés, et il a été servi par des muets et par des femmes près desquelles, à ce qu'il paraît, Clé-cpâtre n'est qu'une lorette. Seulement des femmes il n'en est pas bien sûr, vu qu'elles ne sont entrées qu'après qu'il eut mangé du hâtehis; de sorte qu'il se pourrait bien que ce qu'il a pris pour des femmes fût tout bonnement un quadrille de statues. Les jeunes gens regardèrent Morcerf d'un œil qui voulait dire: — Ah ça ! mon cher, devenez-vous insensé, ou vous moquez-vous de nous? — En effet, dit Morrel pensif, j'ai entendu raconter encore par un vieux marin nommé Peneloii quelque chose de pareil à ce que dit là M. de Morcerf. — Ah ! fit Albert, c'est bien heureux que M. Morrel me vienne en aide. Cela vous contrarie, n'est-ce pas, qu'il jette ainsi un peloton de fil dans mon labyrinthe? — Pordan, cher ami,, dit Debray, c'est que vous nous racontez des choses si invraisemblables. .. — Ah! parbleu, parce que vos ambassadeurs, vos consuls ne vous en parlent pas! ils n'ont pas le temps, il faut bien qu'ils molestent leurs compatriotes qui voyagent. (A suivre.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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