Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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22 december 1915
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s.n. 1915, 22 December. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/h12v40p86t/
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m—tm«an i mmihj»«.b- nirrr—Mnrw—irnuwTTaMn -mwnr^if Mercredi 2'2 décembre I î)I.> S centimes le numéro ;>9me année — I\° X>(> JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H tr. par an ; \ tr. pour six mois ; ~ Ir. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus BEI)ACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 6(35 ANNONCES : ; Voir le tarif au b«s te II dernière page du journal. LA GUERRE Sur ie front occidental Communiqué officiel allcrnai.-Berlin, 20 décemDré. (Communiqué de i iniai.) ~ Le feu de nos Dattenes ae ia cote I a criasse des monitors ennemis qui, nier, : uans l'apres-midi, bombardaient wesiende. bur le tront, l'artillerie a entretenu une activité energique ; nos troupes ont, en outre, i oo.enu de bons résultats en taisant sauter plusieurs mines. Line de nos escadrilles d'aviateurs a attaque ia localité de poperin-t gne, où se concentrent de nombreuses li-; gnes.de communications de l'ennemi. Dans un comoat aérien, un bipian anglais a été descendu près de Bruges; les occupants sont morts. Communiqué olticiel Irançais Paris, 20 décemore. — «apport de di-mancne après-midi. — t-aibie reu d artillerie, des deux côtés, pendant ia nuit, fres de Vauquois combats ue mines et combat -dement de travaux et de camps ennemis dans le secteur d'Apremoni, au sud-oueot de Si Miniel. Une escadrille d'avions lança ; des bomoes sur Metz pendant la nuit du 17 au 18 décembre. Rapport du soir. — Grande activité de notre artillerie sur plusieurs points du Iront. En Belgique, nos batteries ont violemment bombardé les tranchées allemandes, avec l'aide de l'artillerie anglaise. Des aviaieurs ennemis survolèrent le malin les environs de Poperinghe et jetèrent environ dix bombes. Notre infanterie dispersa des travailleurs ennemis en Artois dans les secteurs de ïiié-lus au nord d'Arras. L'ennemi lança près de cent projectiles sur Arras. Nos engins ! de tranchées ont détruit un retranchement allemand dans les environs de Dancourt, : entre Oise et Somme, lin Champagne, notre artillerie lourde bombarda les lignes avancées de l'ennemi au sud de Ste Marie-à-Py. Dans la zone de St Mihiel quelques coups tirés sur Chau-i vancourt amenèrent l'artillerie ennemie à i répondre, mais elle fut réduite au silence. Pendant la' nuit du 18 au 19 une esca-| drille d'avions jeta des bombes sur Metz. Communiqué officiel anglais Londres, 19 décembre. — L'ennemi bombarda vigoureusement nos lignes au nord-est d'Ypres et fit usage de gaz asphyxiants. L'infanterie ennemie fui empêchée de quitter ses tranchées, sauf sur quelques points où elle fut rejetée avant d'atteindre nos lignes. L'artillerie ennemie montra une activité inaccoutumée à l'est d'Ypres et à l'ouest et au sud de Messines, Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 20 décembre. — La situation n'a guère changé. Communiqué officiel autrichien Vienne, 20 décembre. - - Pas d'événements importants. Communiqué officiel russe St-Pétersbourg, 20 décembre. Rapport du 19. — Au nord des lacs Miadziol, Aine colonne ennemie, qui se trouvait sous notre feu d'artillerie, a été dispersée. L'ennemi lenta deux attaques, le 17 décembre, vers 10 heures du soir, contre Podezerehicze.au sud de Rafalowka ; il fut rejeté. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 20 décembre. — Un rapport supplémentaire mande que 3 canons de montagne et 2 pièces de campagne ont été capturés dans les combats livrés au nord-est de ia Tara. Hier il y a eu, près de Mojkovac, de nouvelles rencontres, où les troupes austro-hongroises sont restées victorieuses. Elles ont amené plusieurs centaines de prisonniers. Point de nouvelles des armées allemandes et bulgares. Communiqué officiel autrichien Vienne, 20 décembre. — Les troupes du général von Kôvess ont assailli les fortes positions maçonnées ennemies du Tara-Knie, au sud-ouest de Bijelop'olje et près de Pycdusa, au nord de Bérane. Dans les combats de la Tara nous avons capturé trois canons de montagne, deux canons de campagne et 1200 fusils. En Grèce Londres, 19 décembre. — Le bureau Reuter dit que le gouvernement grec a protesté contre l'établissement d'ouvrages fortifiés à Salonique. La Skoupchiina serbe Le gouvernement serbe a ordonné aux membres de la Skoupchtina, qui se trouvaient en partie à Salonique et en partie à S eu tari, tle se rendre à Italie pour y faire revivre, exterrilorîa-lement, la vie parlementaire serbe. Sur le front italo-autrichien Communiqué officiel autrichien Vienne, 20 décembre. — Activité modérée de l'artillerie sur tout le front ; elle est devenue plus intense dans le secteur de Cliiese et la zone du Col di Lana. Communiqué officiel italien Rome, 20 décembre. Rapport de dimanche. — -La neige et ia tempête dans les montagnes, la pluie et le brouillard dans les vallées ont entravé les opérations, sans cependant ralentir l'activité de nos troupes. £n mer Communiqué officiel allemand Berlin, 20 décembre. — Des parties de notre flotte ont cherché l'ennemi la semaine dernière dans la nier du Nord et ont croisé ensuite, les 17 et 18 décembre, dans le Sgagerrak pour y surveiller le commerce. A cette occasion, 52 navires ont été visités et un vapeur qui portait de la contrebande a été amené. Pendant tout ce temps les forces navales anglaises ne se laissèrent voir nulle part. En Allemagne Les crédits de guerre Berlin. — Le secrétaire du Trésor a déclaré au Reichstag qu'il n'y aura pas de nouvel emprunt avant de mois de mars 1916, et que si un nouvel emprunt est décrété, les versements ne devront pas être effectués en avril. En France Le moratorium Le ministre du commerce, M. Clémentel. vient d'annoncer à la commission parlementaire du commerce qu'il va soumettrai président de la KepuDltque un decret prolongeant le moratorium jusqu'à la fin des hostilités. Le moratorium ne sera suo-' ps'hdu, et cela sous certaines conditions, que pour les fournitures de matériel de guerre. L'emprunt D'après des journaux français et suisses, le résultat de l'emprunt est estimé à 15 milliards, en y comprenant la conversion des titres des emprunts précédents, i En Hollande L'affaire du « Teleg'raaf Le procureur général hollandais a interjeté appel contre l'acquittement récent de M. Scliroe-tler, directeur en chef du Telegraaf. Le ministère public avait réclamé six mois de prison. Nécrologie Le député socialiste Vaillant est décédé à Paris, à l'âge de 76 ans. Chronique judiciaire Condamnations Le tribunal de campagne de Châtierai a condamné à mort, sous l'inculpation de trahison commise pendant l'état de guerre, Alexandre Szek, sans nationalité établie,. résidant en dernier lieu à Bruxelles. Le général en retraite Lucien Buys, d'Anvers, a été condamné à 3 ans de travaux forcés, l'ouvrier Alexandre De Bock, à 2 ans et six mois. D'autre part, le tribunal de campagne d'Anvers a condamné à mort, du même chef, M. L. Parant. Les condamnés à mort ont été exécutés. Le meurtre de Nederbrakel Cinq arrestations ont été opérées; les inculpés habitent tous à proximité de la demeure de la victime. L'une de ces arrestations a été faite sur| les indications d'un chien policier, que l'on a conduit sur le toit de la maison Verleyen, par où les meurtriers ont pénétré dans la maison. Après avoir longtemps flairé, il a pris la piste et a conduit les policiers tout droit à l'habitation d'un certain De Meyer. M - - ■ O" - — - ■ - - - - •» Inondations en Flandre i j En certains endroits, au sud de la Flandre orientale, le niveau de l'Escaut s'est élevé de plus de deux mètres. Partout les écluses sont ouvertes; la navigation est quasi impossible. A Avelgem, Kerchove, Berchem, Melden, les prairies et les champs sont inondés. Il en est de même à Welden, Syngem, Gavere et Schelderode. Les environs" de Gramiiiont sont sous eau, par suite de débordement de la Dendre et des ruisseaux qui l'alimentent. .A. bon ne me,, .t. s Les personnes qui prendront un abonnement au Journal de Gand pour le trimestre prochain le recevront à partir d'aujourd'hui. Le prix d'abonnement, payable par anticipation, est fixé à OEUX FRANCS par trimestre Qhitonique Gantoise L'AVIS suivant nous est transmis par l'Administration communale : Pour les rayons des étapes et des opérations, les prix maxima suivants sont fixés jusqu'à nouvel ordre pour le beurre : Beurre venant de la campagne fr. 4,40 le kgr. Prix au magasin » 4,60 » Beurre de laiterie » 4,70 » Prix au magasin » 4,90 » Gand, le 14 décembre 1915. Le Commandant de l'Etape. ALIMENTATION PUBLIQUE. Pommes de terre. Là proclamation suivante a été affichée sur les murs de la ville: Concitoyens, le Collège des Bourgmestre et Echevins a recensé, conformément aux déclarations faites aux bureaux de police, les existences en pommes de terre. 11 n'a reçu qu'un nombre restreint de réponses et il présume qu'il y en a. parmi vcjs. qui, faite de bien se rendre compte du but poursuivi, ont négligé de faire leur déclaration ou se sont bornés à déclarer [e surplus de leur provision, déduction faite de 50 kilogrammes par personne faisant partie du ménage. Ceci en;rave singul.èrement l'accomplis-L'ement de la mission du Collège, l'expose à des erreurs graves dans la constitution de l'approvisionnement nécessaire à la ville et l'empêche d: déterminer les familles à alimenter en pommes de terre et la date à laquelle cette alimentation devrait commencer.Aussi faisons-nous un nouvel appel, celte fois indistinctement à tous nos concitoyens, chefs de ménage, pour qu'ils fassent connaître le 23 décembre, à leurs commissaires de police respectifs : 1" Toute la provision de pommes de terre qu'ils détiennent, même inférieure à 50 kilogrammes.2" L'absence de provision, s'ils n'en ont pas. 3 Le nombre de personnes, y compris les domestiques, dont leur ménage se compose.Vous recevrez d'ailleurs, à cet effet, à domicile, un bulletin que nous vous prions de remplir. Ce rcensement â pour but exclusif, non pas de saisir la provision de n'importe quel menage, mais de déterminer les exislenec: réelles en pommes de terre, et de connaître les familles qui, à une date à fixer, auront droit à des BONS d'achat. / Concitoyens, Le Collège compte sur la bonne volonté de vous tous et sur votre désir commun de servir la cause de la Cité, pour être, cet.e fois, compris et obéi. • Gand, le 18 décembre 1915. I.e Bourgmestre, E. Braun. INFORMATIONS communales. — l'axe .,ur les célibataires pour 191ti. —• Exposé du Collège, présenté par M. l'échevin An-seele.Messieurs. Par lettre du 15 novembre dernier, la Députation permanente a informé le Collège que la délibération du 10 octobre dernier, par laquelle le Conseil communal a voté le maintien de la taxe sur les célibataires pour 1916, ne peut être approuvée.Elle est d'avis que plusieurs stipulations du règlement ont besoin d'être rendues plu; ciaires et elle émet des critiques au sujet d. l'application de la taxe supplémentaire. Elle fait observer notamment que lorsqu'un ou plusieurs fils hab.tent chez leurs parents, ou que des gendres, brus, beaux-frères, frères habitent soit ensemble, soi ?vec leurs parents, ils sont taxés séparément pour la valeur locative entière de h maison, pejr laquelle les parents, ou 1e nombre de la famille principal occupant sont déjà imposées pour la contribution personnelle et pour les taxes communales qu en dérivent.La même remarque s'applique l une personne célibataire qui, soit qu'elle habite une partis du rez-de-chaussée, soi qu'elle occupe une partie du premier ou dt second, est imposée pour la contribution entière, pour la moitié ou pour le tiers, calculée sur la valeur locative totale du bâtiment La contribution est donc, — conclut la Dé-outation, — dans plus d'un cas, imposée dans son entier, deux ou plusieurs fois, su» les mêmes bases. Ces observations ne manquant pas de fonderrieat, mais,, à notre avis, elles ne son pas de nature à nous faire renoncer à la taxe supplémentaire. Nous admettons que la taxe sur les célibataires ne doit pas être appliquée uniformément à tous les assujettis; qu'il y a lieu de l'établir eu égard à la situation sociale des intéressés. Ces considérations nous déterminent à vous proposer de maintenir là taxe supplémentaire.On peut admettre comme principe que pour les maisons particulières et les communautés religieuses, l'ensemble des cotisations supplémentaires", dues séparément par tes personnes occupant ces immeubles, ne peut uepasser en aucun cas la taxe une tois due a raison de ia valeur locative totale ac i immeuble occupe, exception faite pour tes bâtiments explo.tés par tes cafetiers, les hôteliers et autres du même genre, qui se trouvent dans des conditions particulières- 'Alin d'atteindre ce but, nous proposons de reduire sensiblement la. taxe supplémentaire en faveur des fils, gendres, brus, beaux-frères, frères qui demeurent avec leurs parents ou qui Habitent ensemble et aussi en faveur des personnes qui occupent des cnambres ou appartements chez des particuliers ou des nôtehers, etc. Nous estimons aussi, vu la modération ue la nouvelle taxation, que les personnes qui font partie d'une communauté religieuse et demeurent ensemble dans le même local, ne doivent plus êlre exemptées de là taxe supplémentaire. Nous admettons qu'on peut abaisser de 70 à 65 ans la limite extrême à laquelle la .axe doit être réclamée. On peut concéder également que les personnes qui deviennent veufs après l'âge de 50 ans, doivent bénéficier de l'exemption prévue à l'art. 5. Les ouvriers pensionnés et les indigents ne figurent plus parmi les exemptés désignés par cet article. Les premiers, outre qu'ils bénéficient presque tous de la limite d'âge, sont généralement indigents. Les indigents ne doivent pas être formellement exemptés, puisqu'ils sont dispensés du pa.ement de toute taxe, dès que leur indigence réelle est dûment constatée. Ils ne sent exemptés spécialement dans aucun règlement de perception de taxe. II n'y a pa, de motif pour en agir autrement pour celui qui nous occupe. Nous croyons aussi qu'il serait raisonnable d'exempter de la taxe les personne atteintes de certaines maïadies de corps ou d'esprit, notamment: les faibles d'esprit,les aliénés, les aveugles, les sourds-muets, les rarai/uques, les épileptiques et celles qui ont perdu bras ou jambes. L.a taxe est réduite de moitié pour les personnes qui se marient ou quittent la ville dans le courant du premier semestre. En cas de changement de demeure, elle esi due pour l'immeuble qui a été occupé le plus longtemps par le contribuable. Nous prions donc le Conseil de voter le règlement-taxe qui tient compte tle ces modifications.VENTE de maïs. — Gand ville. — Les personnes qui sont en possession d'un numéro d'ordre reçu au bureau n" 3, Halle aux Draps, sont priées de se présenter audit bureau dans l ordre ci-après: Le jeudi 23 décembre de 251 à 350; le vendredi 24 décembre de 351 à 450. Heures de bureau de 10 à 12 heures. Pour ce qui concerne les autres numéros un avis paraîtra incessamment. Dans l'intérêt de la bonne marche du service, le public est instamment prié de se présenter aux ,ours et aux heures fixés. (Comm.) Feuilleton du Journal de Gand 176 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS — Ah: bon, voilà que vous vous fâchez, et que vous tombez sur nos pauvres agents. Eh! mon Dieu! avec quoi voulez-vous qu'ils vous protègent? la chambre leur rogne tous les jours leurs appointements; c'est au point qu'on n'en trouve plus. Voulez-vous être ambassadeur, Albert? je vous fais nommer à Constantinople. — Non pas! pour que le sultan, à la première démonstration que je ferai en faveur de Méhémet-Ali, m'envoie le cordon et que mes secrétaires m'étranglent. — Vous voyez bien, dit Debray. — Oui, mais tout cela n'empêche pas mon comte de Monte-Cristo d'exister! •— Pardieu ! tout le monde existe, le beau miracle ! — Tout le monde existe, sans doute, mais pas dans des conditions pareilles. Tout le monde n'a pas des esclaves noirs, des galeries princières, des armes comme à la ca-sauba.des chevaux de six mille francs pièce, des maîtresses grecques! — L'avez-vous vu, la maîtresse grecque? — Oui, je l'ai vue et entendue. Vue au tiiéâtre Valle, entendue un jour que j'ai déjeuné chez le comte. — Il mange donc, votre homme extraordinaire?— Ma foi, s'il mange, c'est si peu, que ce* n'est point la peine d'en parler. — Vous verrez que c'est un vampire. — Riez si vous voulez. C'était l'opinion de la comtesse G..., qui, comme vous le savez, à connu lord Ruthwen. — Ah! joli! dit Beauchamp, voilà .pour un homme non journaliste le pendant du fameux serpent de mer du Constitutionnel ; un vampire, c'est parfait! Œil fauve dont la prunelle diminue et se dilate à volonté, dit Debray ; angle facial développé, front magnifique, teint livide, barbe noire, dents blanches et aiguës' politesse toute pareille. — Eh bien! c'est justement cela, Lucien, dit Morcerf, et le signalement est tracé trait pour trait. Oui, politesse aiguë et incisive. Cet homme m'a souvent donné le I frisson ; un jour entre autres, que nous regardions ensemble une exécution, j'ai cru que j'allais me trouver mal bien plus de le voir et de l'entendre causer froidement sur tous les supplices de la terre, que de voir le bourreau remplir son office et que d'entendre les cris du patient. — Ne vous a-t-il pas conduit un peu dans les ruines du Colisée pour vous sucer le sang, Morcerf? demanda Beauchamp. — Ou, après vous avoir délivré, ne vous a-t-il pas fait signer quelque parchemin couleur de feu, par lequel vous lui cédiez votre âme, comme Esaii son droit d'aînesse?— Raillez! raillez tant que vous voudrez, Messieurs! dit Morcerf un peu piqué. Quand je vous regarde, vous autres beaux Parisiens, habitués du boulevard de Gand, promeneurs du bois de Boulogne, et que je me rappelle cet homme, eh bien ! il me semble que nous ne sommes pas de la même espèce. — Je m'en flatte! dit Beauchamp. ;— Toujours est-il, ajouta Château-Re-naud. que votre comte de Monte-Cristo est un galant homme dans ses moments perdus, sauf toutefois ses petits arrangements avec les bandits italiens. - Eh! i! n'y a pas de bandits italiens! dit Debray. Pas de vampires! ajouta Beauchamp. — Pas de comte de Monte-Cristo, ajouta Debray. Tenez, cher Albert, voilà dix heures et demie qui sonnent. — Avouez que vous avez eu le cauchemar, et allons déjeuner, dit Beauchamp. Mais la vibration de la pendule ne s'était pas encore éteinte, lorsque la porte s'ouvrit, et que Germain annonça. — Son Excellence le comte de Monte-Cristo ! Tous les auditeurs firent malgré eux un bond qui dénotait la préoccupation que le récit de Morcerf avait infiltrée dans leurs âmes. Albert lui-même ne put se défendre d'une émotion soudaine. On n'avait entendu ni voiture dans la rue, ni pas dans l'antichambre; la porte elle-même s'était ouverte sans bruit. Le comte parut sur le seui-, vêlu avec la plus grande simplicité, mais le lion le plus exigeant n'eût rien trouvé à reprendre à sa toilette. Tout était d'un goût exquis, tout sortait des mains des plus élégants fournisseurs, habits, chapeau et linge. Il paraissait âgé de trente-cinq ans à peine, et, ce qui frappa tout le monde, ce fut son extrême ressemblance avec le portrait ju'avaii tracé de lui Debray. Le comte s'avança en souriant au milieu du salon, et vint droit à Albert, qui, marchant au-devant de lui. lui offrit la main avec empressement. L'exactitude, dit Monte-Crislo, est la politesse des rois, à ce qu'a prétendu, je crois, un de nos souverains. Mais quelle que soit leur bonne volonté, elle n'est pas oujours celle des voyageurs. Cependant j'espère, mon cher vicomte, que vous excuserez, en faveur de ma bonne volonté, les deux ou trois secondes de retard que je crois avoir mises à paraître au rendez-vous. Cinq cents lieues ne se font pas sans quelque contrariété, surtout en France, où il est déflndu, à ce qu'il paraît, de battre les postillons. , — Monsieur le comte, répondit Albert, j'étais en train d'annoncer votre visite à quelques-uns de mes amis que j'ai réunis à l'occasion de la promesse que vous avez bien voulu me faire, et que j'ai l'honneur de vous présenter. (A suivre.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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