Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1816 0
30 september 1915
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s.n. 1915, 30 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2j6833r53n/
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Jeudi îiO septembre 1913 £3 centimes le numéro r>9me année N° '273 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par an ; 1i fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TELEPHONE 665 ANNONCES : Voir le tari/ au bas de la dernière page du journal. A travers Gand VII tn passant sous la porte voûtée de la "our au grince nous arrivons à la Lieve, me commandent, dans le fond, les bâtiments |U rtabot. Celui-ci est un curieux vestige de architecture militaire au moyen-âge.C était, i l'pr'igine, une espèce de redoute. On pou-(ait par des nerses, barrer le cours oe la ■iviere. L'édifice se compose d'un corps principal, à pignon à gradins, et de deux ours latérales rondes surmontées d'un bi-isire toit conique. Des plaques, enchâssées lias les parois de l'édifice, indiquent la date iesa fondation: 13 juin 1489. La légende aconte qu'il fut élevé en commémoration de 'échec de l'armée de l'empereur Frédéric jlli venu pour appuyer les prétentions de son fils Maximilien, roi des Romains. Les-assiégeants furent mis en déroute par les milices 6ourgsoises, que commandait Adolphe de Elèves, I Revenons un peu sur nos pas et traver-ons l'inesthétique passerelle qui dépare ce oli coin de ville, Nous voici sur le très pit-oresque quai St Antoine. A gauche s'élèvent He rustiques et vétustés maisonnettes, tandis qu'à droite des murs de briques admirablement patinés plongent dans la rivière. Les pauvres et touchants logis du quai îl Antoine, sans étage ni pignon, sont de ;urieux vestiges d'architecture locale. Jusqu'à la fin du XVIII' siècle le plus grand nombre des maisons gantoises ressemblaient i celles-ci : c'étaient les habitations des artisans. des petits boutiquiers. Leur type va-, tait peu : façade longue et basse, percée de Jeux croisées et d'une porte atteignant presse la gouttière, grand .toit de tuiles plates icupé par une haute fenêtre-lucarne à pignon. Pourtant les différences d'inclinaison les toits, le groupement des fenêtres-lucar-les. Je bariolage des contrevents et la grâce lu dessin des portes, donnaient aux rues de adis une charmante diversité de couleurs et le lignes. Aussi le quai St Antoine, qui a wnservé si complètement son caractère primitif, est-il l'un des sites urbains les plus ■souvent reproduits par nos peintres. ■rLa plupart des' constructions qui bordent Pici la Liève remontent au XVII' siècle. II en ■est ainsi, notamment, du local des arquebu-■siers de St Antoine, élevé au fond d'un jar-I din et. où se lit la date de 1645. ■ A l'extrémité de droite du quai, une véritable merveille pittoresque s'offre à nos re-Bgards : c'est une cour bordée de bâtiments ■caduques, aux briques du rouge le plus ^somptueux, coupées de cordons de pierre Manche, entre lesquels luisent de petits car-Riaux de vitre verdâtres ou violâtres. I C'est surtout à l'approche du soir, quand BMument les lanternes dans une atmosphère encore toute poudrée d'or, que le quai Bit Antoine se pare d'une poésie intense. Les petits logis semblent plus intimes et plus douillets, le rouge des tuiles a des profondeurs veloutées, les vitres s'enflamment aux reflets du couchant, la tour et le chevet de église des Augustins se nimbent de brume mauve. Et si, nous arrachant au charme de ce tableau, nous passons, le pont de l'Académie, un spectacle tout différent et non moins enchanteur nous attend : on se croirait transporté en plein XVIIe siècle, sur la place d'un' petit bourg maritime. La Liève, étalée en une sorte d'anse, dort entre deux larges quais. Les maisons qui l'entourent ont un air de patriarcale tranquillité ou de sereine vieillesse, ce sont bien les demeures bourgeoises et flamandes que tant d'fertistes et d'écrivains ont évoquées, et qui s'offrent ici, plus belles dans la réalité que dans la fiction. Il y* en a trois surtout, sur le quai de la Liève, fraîchement badigeonnées, qui ont une grâce veillotte tout à fait exquise. 11 y a aussi, à l'angle du pont de la Liève, un ancien hôtel, de type espagnol et d'aspect sévère, pour nous rappeler qu'en face de la bonhomie de nos ancêtres se dressa la morgue étrangère, et que tout n'était pas rose au temps des pignons à gradins et des façades ajourées.... Pourtant les fils d'Artevelde ne renoncèrent jamais à l'activité ni à l'espérance, et au lendemain des plus Fortes tourmentes ils restauraient leurs maisons, embellissaient leur ville et Créaient les merveilles d'art qui aujourd'hui encore réjouissent nos yeux et consolent nos cœurs. LA GlJlvH IU: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 28 septembre (midi). L'adver- ! saire a encore continué hier ses tentatives ! de débordement sans obtenir un résultat quelconque. Par contre, il a subi sur beaucoup de points des pertes très considérables. A Loos, les Anglais ont prononcé une nou- ' velle contre-attaque ; elle se dépensa en une ! complète inefficacité. Notre contre-attaque ; nous amena en dehors de gains de terrain j appréciables 20 officiers et 750 hommes pri- j senniers, dont le nombre s'est ainsi accru à | cet endroit à 3,397 (y compris les officiers) ; ^ nous avons capturé encore neuf autres mi- j irailleuses. A Souciiez, à Angres, à Roclin- j court et pour le surplus sur tout le front de la Champagne jusqu'au pied de l'Argonne, les attaques françaises ont été repoussées nettement. Dans la région de Souain, l'ennemi, dans une ignorance remarquable des choses, amena même, de la cavalerie qui fut naturellement très rapidement abattue et qui prit la fuite. Les régiments de réserve saxons et les troupes de la division de Francfort (Main), se sont particulièrement distingués en repoussant les attaques. Dans l'Aryenne nous avons prononcé une légère pous-. sëe en avant pour améliorer la position de Fille-Morte. Elle amena le résultat souhaité et nous valut, en outre, comme prisonniers, 4 officiers et 250 soldats ennemis. Sur la hauteur à Combres les positions ennemies ont été détruites et comblées avant-hier sur un front étendu par des explosions de grande envergure. Communiqués officiels français W. T. B. Paris, 27 septembre. ' ' Officiel de dimanche après-midi : En Artois, nous avons maintenu, au cours de la nuit, les positions conquises hier, comprenant le château de Garleul, le cimetière de Souchez <1 les dernières tranchées que l'ennemi occu-oait encore à l'est de la position fortifiée, connue sous le nom de Labyrinthe. En Champagne, des combats opiniâtres s-e sont poursuivis sur tout le front. Nos troupes ont pénétré dans les lignes allemandes. Nous avons maintenu, au cours de la nuit, toutes les positions conquises. Rien à signaler sur le reste du iront, si ce n'est une action de surprise de notre artillerie sur les ouvrages ennemis de la région de Launois et au Ban-de-Sapt. Paris, 27 septembre. Officiel de dimanche soir: Notre attaque au nord d'Arras a réalisé de nouveaux progrès. Nous avons occupé de vive force la totalité du village de Souchez et avancé vers l'est dans la direction de Givenchy. Plus au sud, nous avons atteint la Folie et poussé au nord de Thélus. jusqu'au télégraphe détruit. En Champagne, nos troupes ont continué à gagner du terrain. Après avoir franchi sur presque tout le front, entre Auberive et Ville" sur-Tourbe, les puissants réseaux de tranchées et 'fortins, établis et perfectionnés par ! l'ennemi depuis des mois, nous avons progressé vers le nord, contraignant les troupes ennemies à se replier sur les tranchées de seconde positiop. Le Combat continue sur tout le front. Nous avons atteint Epine et Vedegrange et franchi la Cabane, sur la route Souain-Scmmepy, ainsi que le baraquement sur la rcute Souain-Tahure. Plus à l'est, nous tenons les maisons de Cham'oigne. L'ennemi a laissé dans les ouvrages qu'il a abandonnés un matériel considérable, qui n'a pu être encore recensé. Dès maintenant, on signale la prise de 20 canons de campagne. Communiqués officiels anglais W. T. B. Londres, 27 septembre (matin"). Rapport du Maréchal sir John French. Samedi matin nous avons attaqué l'ennemi au sud du canal de La Bassée, à l'est de Grenay et de Vermelles. Nous nous sommes emparés de la lisière occidentale du village de Loos, des travaux de mines établis aux alentours et de la Hauteur 70. D'autres attaques ont été livrées au nord du canal, qui ont amené l'arrivée sur cette partie du front de fortes réserves de l'ennemi. Toute la journée, le combat s'est déroulé à cet endroit avec des chances diverses. A la tombée du jour, nos troupes tenaient, au nord du canal, les positions qu'elles y occupaient au matin. Nous avons encore effectué une attaque près de Hooge, des deux côtés de la route dé Menin. Pendant l'attaque au nord de cette route, nous avons réussi à occuper la ferme Ballewaarde et la colline; mais elles ont été reprises par l'ennemi. Pendant l'attaque au sud de la route, nous avons pris 450 mètres environ de tranchées ennemies et nous avons fortifié le terrain conquis. Nous nous sommes emparés de huit canons et de plusieurs mitrailleuses, dont le nombre n'est pas encore précisé. W. T. B. Londres, 27 septembre (soir). Dimanche il y a eu. un combat violent sur le terrain conquis samedi par nous. L'enrië-mi entreprit de fortes contre-attaques à l'est et au n.-e. de Loos; en dehors de la partie au nord de Loos" nous avons conservé tout le terrain, conquis, y .compris Loos même. Nous avons pris les carrières, prises et reperdues, samedi. Au cours de ce combat nous avons attiré les réserves ennemies vers nous et permis aux Français de faire de nouveaux progrès à l'aile droite. Nous avons capturé aussi des canons et une grande quantité de mitrailleuses. Sur le front oriental Communiqué officiel aller.and Berlin, 28 septembre. Groupe d'armée du général feidmaréchal von Hindenburg. L'ennemi, en retraite hier sur le front de Dunaburg, a essayé de s'arrêter dans une pesiiion située plus à l'arrière. 11 fut attaqué et culbuté. Au sud du lac Drysnjab, des combats de cavalerie se déroulent. Le résultat obtenu par, l'armée du lieutenant-général von Eichhorn, dans la bataille de Wilna, qui s'est terminée par le refoulement de l'ennemi au delà de la ligne du lac de Marocz-Smorgcn-Wischrow, comprend en prisonniers et matériel, 70 officiers et 21,908 hommes, 3 canons. 72 mitrailleuses, de nombreux bagages que l'ennemi a dû abandon ner dans sa retraite accélérée. L'étendue de ce butin n'a pu être constatée que maintenant en raison de notre rapide marche en avant. Les chiffres annoncés jusqu'ici n'y sont pas compris. Au sud de Smorgon, notre attaque continue à progresser.Au nord-est de Wiscn-row, la position ennemie est débordée. 24 officiers, 3,200 hommes y furent faits p ■'■-senniers et 9 mitrailleuses capturées. Groupe d'armée du général feldmarteiial -rince Liopold de Bavière. Les têtes de pont à l'est de Baranowitsch sont en nos mains après un combat. 350 prisonniers ont éfé amenés. Groupe d'armée du général feidmaréchal von Mackensen. La situation est inchangée. Groupe d'armée du général von Linsing. Le passage du Styr au bas de Luzk est forcé. Sous cette pression les Russes sont en dleir.e retraite sur tout le front au nord de Dubno. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 27 septembre. Tout comme en Galicie orientale et à l'Ikwa, la contre offensive russe dans la région fortifiée de Volhynie est maintenant brisée. L'ennemi a évacue hier ses positions au N.-O. de Dubno et dans le secteur du Styr, près de Luzk: il recule vers l'est. La tête de pont à l'est de Luzk est à nouveau en notre pouvoir. Canonnades et fusillades, par endroits, à notre front au sud de Dubno. Front Sud-Oriental. Rien à signaler. Communiqué officiel russe W. T. B. St-Pétersbourg. 27 septembre. Dans ia région de Dunaburg, il fait un peu plus calme. Après un combat nous avons délogé, hier, les Allemands du village Drisw-jaly, situé au lacdu même nom. Au secteur Wilja et en amont, près de Wilejka, des combats acharnés se poursuivent. Nous nous sommes emparés du village Nestuka. Les I Allemands ont fait une série d'attaques.Dans la région de Wilejka nous avons pu les repousser à nouveau à la baïonnette. Toutes les attaques furent enrayées. Dans la région au n.-o. de Wilejka, après un combat à la baïonnette, nos troupes ont pris le village fortifié Astrow et repris le village Giry. Sur le front près de Smorgon et au sud de cette localité les combats continuent. Dans la région de Lasduny, à l'est de Iw-j;, l'ennemi a ouvert un feu violent d'artillerie lourde. Nos troupes ont évacué ce village. Nous avons maîtrisé à la baïonnette la résistance opiniâtre de l'ennemi près du village Podgorie. A l'est de Nowo Grodek nous avons fait une centaine de prisonniers. Un combat extraordinairement ^violent a été livré, toute la journée, près de la ferme Marissin, à l'est de Nowo Grodek. Les tranchées changeaient fréquemment de possesseur.Au sud de la ferme Marissin, nos attaques répétées refoulèrent l'ennemi hors de ses tranchées près du village Alt-Kolschitzy. Nous y avons fait des prisonniers et capturé du matériel et des munitions. Plus au sud, après un corps à corps sanglant nous avons pris le village Pordlugi. Au Strumen nous avons rejeté l'ennemi au-dessus du cours d'eau. L'ennemi mit le feu au pont près de Statetschew, au sud de Pinsk. Âu front au sud du Pripet et en Galicie ras d'événements marquants. Au cours des . dernières rencontres avec les Allemands, les corps à corps ont été événements journaliers.Sur le front italo-autrichien Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 27 septembre. Situation inchangée. Des tentatives ennemies d'approcher de notre position au Monte Piano, ont été repoussées. A la lisière nord du haut-platéau de Doberdo l'attaque d'un détachement de Bersaglieri s'est brisée devant nos obstacles. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 26 septembre. Officiel de samedi soir : Dans la zone du Cedevale les combats continuent. L'ennemi qui a reçu des renforts, d'artillerie notamment, a tenté, le 24 courant, un coup de main contre notre position à la Cabane Cedak. Nos troupes arrivèrent au pas de course et repoussèrent les colonnes ennemies. En Carinthie, après une forte préparation d'artillerie, l'ennemi passa trois fois à l'attaque sur tout le front du Petit Pal jusqu'au Pizzo Avostanis: les trois attaques ont été repoussées. Notre artillerie a vivement bombardé Tarvis. On a pu remarquer de grands incendies. Au Karst, rien de changé. Une nouvelle note de l'Autriche aux Etats Unis Le Gouvernement autrichien a répondu à la note, américaine du 16 août dernier. L'Autriche soutient que l'exportation exagérée de matériel militaire ne serait même pas permise si elle se faisait aux pays des deux camps belligérants. Elle a protesté contre l'organisation générale de la fabrication du matériel de guerre, qui, en fait, constitue le soutien actif d'un des adversaires. Le précédent de la guerre anglo-boer n'est pas adéquat : les livraisons de matériel de guerre par l'Autriche n'ont jamais dépassé la limite de ce qui est permis. Quant au ravitaillement des navires de .guerre, la note estime que le point de vue américain repose sur un malentendu. ECHOS L'influence de la g'uerre sur les poissons de mer Ce qui fait le malheur des uns... 11 a été expliqué dernièrement que les explosions des mines et les coups de canon sur mer et le long des côtes semblent avoir fait changer de route les bancs de poissons. Les pêcheurs des côles hollandaises et "d'ailleurs ne seraient pas sans crainte pour l'avenir de leur campagne de pêche aux harengs. On annonce maintenant que sur les côtes du Schleswig-Holstein et du Danemark, ainsi que dans la baie de Kiel, des maquereaux, — en temps ordinaires plutôt rares dans ces parages, — ont paru en bandes énormes. La pêche serait merveilleuse, particulièrement aux îles de Romoe, de Sylt et aux Halligues. 11 paraît que ces maquereaux y ont été attirés par des armées innombrables de sprots, dont ils sont très friands etqui se seraient sauvés des côtes de l'Ouest, devenues inhospitalières pour eux. Une comète Les comètes ne manquent pas de venir voir ce qui se passe chez nous chaque fois qu'un événement de quelque importance met en rumeur notre planète. Les astronomes commençaient donc à s'étonner qu'aucune d'elles n'eût encore risqué un œil vers la terre, où depuis d'un an un si grand drame se déroule. Mais voici qu'enfin l'un d'eux, l'Américain Mellish, vient de trouver au bout de sa lunette, à huit degrés au sud de l'étoile Gamma des Gémeaux, la comète attendue. Quelle est sa grandeur, quel est son- mouvement ? M. Mellish ne les indique point encore; mais il va se livrer à des observations méthodiques, et comme la comète de 1915 sera visible très prochainement dans notre ciel aussi, nos astronomes pourront joindre leurs remarques aux siennes, en même temps que nous pourrons nous mêmes contempler la chevelure d'or de l'astre errant. Mort de Carlos Finlay La mort de Carlos Finlav le savant qui a délivré la perle des Antilles, l'île de Cuba, du fléau de la fièvre jaune, a passé pres-qu'inaperçue dans le fracas guerrier qui as- Feuilleton du Journal de Gàrid 106 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Un eux matelot, bronzé par le soleil de 'Equateur, s'avança roulant entre ses mains l:s restes d'un chapeau. Bonjour, monsieur Morrel, dit-il, cornue s'il avait quitté Marseille la veille et qu'il "rivât d'Aix ou de Toulon. Bonjour, mon ami dit l'armateur ne Pouvant s'empêcher de sourire dans ses lar-"lîS; mqis où est le capitaine? Quant à ce qui est du capitaine, monteur Morrel, il est resté malade à Palma ; * s'il plaît à Dieu, cela ne sera rien, et vous le verrez arriver dans quelques jpurs >ussi 5jen portant que vous et moi. | C'est bien... maintenant parlez, Pene-'°n. dit M. Morrel. Penelon fit passer sa chique de la joue droite à la joue gauche, mit la main devant la bouche, se détourna, lança dans l'antichambre un long jet de salivenoirâtre, avança le pied, et se balançant sur ses hanches: Pour lo.rs, monsieur Morrel, dit-il, nous étions quelque chôse comme cela entre le cap' Blanc et le cap Boyador, marchant avec une jolie brise sud-sud-ouest, après avoir bourlingué pendant huit jours de calme, quand le capitaine Gaumard s'approche de moi, il faut vous dire que j'étais au gouvernail, et me dit: Père Penelon, que pensez-vous de ces nuages qui s'élèvent là-bas à l'horizon? Justement je les regardais à ce moment-là. Ce que j'en pense,capitaine ! j'en pense qu'ils montent un peu plus vite qu'ils n'en ont le droit, et qu'ils; sont plus noirs qu'il ne convient à des nuages qui n'auraient pas de mauvaises intentions. C'est mon avis aussi, dit le capitaine, et je m'en vais toujours prendre mes précautions. Nous avons trop de voiles pour le vent qu'il va faire fout à l'heure... Holà, hé! range à serrer les cacatois et à haler bas le clin-foc. Il était temps; l'ordre n'était pas exécuté, que le vent était à nos trousses et que le bâti-| ment donnait de la bande. Bon ! dit le capitaine, nous avons encore trop de toile ; range à carguer la grande i voile! Cinq minutes après, la grand voile était carguée, et nous marchions avec la misaine, le nuniers et.les perroquets. Eh bien! père Penelon, me dit le capitaine, qu'avez-vous donc à secouer la tête? J'ai, qu'à votre place -voyez-vous, je ne resterais pas en si beau chemin. Je crois que tu as raison, vieux, dit-il, nous allons avoir un coup de vent. Ah! par exemple, capitaine, que je lui réponds, celui qui achèterait ce qui se passe là-bas pour un coup de vent gagnerait quelque chose dessus ; c'est une belle et bonne ^empête, ou je ne m'y connais pas! C'est-à-dire qu'on voyait venir le vent comme on voit venir la poussière à Montre-don ; heureusement qu'il avait affaire à un homme qui le connaissait. Range à prendre deux ris dans les lu-niers! cria le capitaine; largue les boulines, brasse au vent, amène les huniers, pèse les palanquins sur les vergues! Ce n'était pas assez dans ces parages-là, dit l'Anglais; j'aurais pris quatre ris et je me serais débarrassé de la misaine. Cette voix ferme, sonore et inattendue fit tressaillir tout le monde. Penelon mit sa main sur ses yeux et regarda celui qui contrôlait avec tant d'aplomb, la manœuvre de son capitaine. t Nous fîmes mieux que cela encore. Monsieur, dit le vieux marin avec un certain respect, car nous carguâmes la brigan-tine et nous mîmes là barre au vent pour courir devant la tempête. Dix minutes après, nous carguions les huniers et nous nous en allions à sec de voiles. Le bâtiment était bien vieux pour risquer cela, dit l'Anglais. Eh bien, justement! c'est ce qui nous perdit. Au bout de douze heures que nous étions ballotés que le diable en aurait pris les, armes, il se déclara une voie d'eau. « Penelon, me dit le capitaine, je crois que nçus coulons, mon vieux; donne-moi donc Ja barre et descends à la eale. » Je lui donne la barre, je desçends ; il y avait déjà trois pieds d'eau. Je remonte en criant : Aux pompes : aux pompes ! Ah ! bien oui, il était déjà trop tard! On se mit à l'ouvrage ; mais je crois que plus nous en tirions, plus qu'il y en avait, Ah! ma foi, que je dis au bout de quatre heures de travail, puisque nous coulons, laissons-nous couler, on ne meurt qu'une fois! C'est comme cela oue tu donnes l'exemple, maître Penelon? drt le capitaine; ch bien! attends, attends! Il alla prendre une paire de pistolets dans sa cabine. Le premier qui quitte la pompe, dit-il, je lui brûle la cervelle ! Bien, dit l'Anglais. Il n'y a rien qui donne du courage comme les bonnes raisons, continua le malin, d'autant plus que pendant ce temps-là le temps s'était éclairci et que le vent était tombé; mais il n'en est pas moins vrai que l'eau montait toujours, pas de beaucoup, de deux pouces peut-être par heure, mais enfin elle montait. Deux pouces par heure, voyez-vous, ça n'a l'air de rien - mais en douze heures ça ne fait pas moins de vingt-quatre pouces, et vingt-quatre pouces font deux pieds. Deux pieds et trois que nous avions déjà, ça nous en fait cinq. Or, quand un bâtiment a cinq pieds d'eau dans le ventre, il peut passer pour hydropique. Allons, dit le capitaine, c'est assez comme cela, et M. Morrel n'aura rien à nous reprocher : nous avons fait ce que nous ^vons.pu pour sauver le bâtiment; maintenant, il faut fâcher de sauver les hommes. A la chaloupe, enfants, et plus vite que cela!... I (A suivre).

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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