Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 18 Maart. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 19 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bk16m34j0j/
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JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELONS : 16 franc» par an ; 7-50 francs pour six mois ; 4 francs pour treis mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3. RUE DE FLANDRE, 3. GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES' Yoir le tarif au bas de U dernière page du journal. La Croisade Louvaniste Uà incidente universitaire uc à^,»sun ♦oucbcnt à leur fin. Les autorités académiques. soucieuses de leur prestige, semblent s'être décidées à vouloir soutenir le principe de la discipline, cependant qu'on annonce que la désunion s'est mise dans les rangs des « séditieux », dont bon nom-1)1*», à lo faveur diu congé dominical, auront reçu en famille un « savon » qui aura rafraîchi leurs têtes échauffées. ^ Il est ii prévoir que tout rentrera bientôt dans l'ordre. Les éliacins gourmandes retourneront au cours, le « vice » rte sera pas, provisoirement du moins, dégommé, Jt il en sera quitte pour exercer sa fonction de surveillant de façon un peu moins... exaspérante. Quant à cette aventure renouvelée des croisades — et, qu'on a eu bien raison de ne pas prendre nu tragique, f ile comporte un enseignement, tout de même. Et d'abord, pensez à l'attitude des journaux cléricaux, si les faits s'étaient passés à Bruxelles, à Gand ou à Liège, au lieu de se passer à Louvain, et si les «factieux» avaient été des fils d'anticléricaux! Quelles flétrissures solennellement méprisantes eussent accablé les champions de la « voyouoratie » irréligieuse, les produits de «l'amoralisme laïque»! Qu'est-ce que les «fauteurs de désordre» eussent pris pour leur rhume, je vous le laisse à penser...A Louvain. quelque quinze cents à deux-mille jouvenceaux bien-pensants conspuent en public un saint homme de chanoine avec grand renfort d'aménités... hautes en couleur, ils le brillent en effigie, et font les quatre cents coups, encore qu'ils aient reçu les leçons de la seule morale qui soit, comme on sait, efficace et valable. de la seule qui enseigne la dignité, la bonté, la courtoisie, la décence et autres vertus généralement quelconques dont elle détient l'exclusif monopole. Il y avait lieu de s'étonner. Il est piquant, en tout cas, de constater avec quelle bonne humeur la presse anticléricale, s'abstenant d'insulter, de grossir les faits dans une intention malveillante, comme eût fait l'adversaire, a envisagé ces incidents au demeurant fort véniels. C'est que, chez nous, on apprécie les réa-lités avec bon sens et sincérité sans chercher à les exploiter h tout propos et hors de propos. Les étudiants de l'Aima Mater ont cédé à un de ces mouvements d'indépendance qui sont le propre de la jeunesse. Et s'ils se sont mis à deux mille pour s'in-digiiei avec conviction, c'est qu'ite avaient quelque motif valable d'être surexcités. Et ici, nous touchons à la morale essentielle de l'affaire. Lu effet, que des jeunes gens éduqués à ki cléricale aient fini par trouver irrespirable l'atmosphère de leur propre milieu, pour qu'ils se soient, eux, irrités à ce point des procédés qu'on a employés à leur endroit, il faut que Leurs dirigeants. inconscients'des limites où l'excès devient intolérable, aient vraiment été un peu foin dans la... surveillance. Et les journaux estudiantins citent d'ailleurs, à ce propos, des faits caractéristiques. La vérité, c'est que la domination cléricale fait régner jusque dans les rangs de. ses créatures ses méthodes... d'investigation oppressive. Et cet état d'Ame, qui conduit. aux dénonciations d'ouvriers mal pensants. locataires suspects, qui fait affamer le-? mécréants, qui poste des photographes avec dieu sur le seuil des loges maçonniques pour épier l'entrée des commerçants h qui l'on veut nuire, qui fait « justifier » à la Chambre l'emploi des correspondances dérobées, cet état d'âme haineux et honteusement tyrannique se retrouve même à Lou-faiTi, et voici que de jeunes cléricaux le trouvent, insupportable et protestent avec la véhémence de leurs vingt ans généreux. Juste retour des choses d'ici-bas ! dirait un P*re de l'Eglise... L'espionnage ed la délation condamnés par les espoirs de la bonne cause, voilà la joyeuse leçon qu'il convient de retenir de l'équipée louvaniste. Elle explique à merveille l'embarras h peine déguisé de la pieuse presse. File montre que les jeunes cléricaux! encore que leur éducation doive les accoutumer h accepter les mortifications 'salutaires », estiment incompatibles avec la dignité humaine les rigueurs saugrenues si l'étrange surveillance qu'on leur inflige, n'est fort bien. Mais la leçon profit era-t-ell*. lt.comprendra-t-on .chez .nos maltr®s qu'il Feuilleton du Journal de Gand 55 HAUTE PÈGRE PAR » Paul MA.HALIN LA. BÔYARDÎ TROISIEME PARTiÈ L'Aventure de Mlle Alliette — Il est certain, avait répondu le gentle-qu'aussitôt sur pied je m'empresserai rechercher cet original et de lui témoi-?nsr toute ma reconnaissance ; mais, pour '« moment, il convient de respecter l'irnoo-Iftito dont il s'enveloppe. Puis, quand l'ex-sergent avait insisl-é sur - point que le mystérieux personnage connaissait et s'offrait à faire connaître au principal intéressé les auteurs du crime du P01" de Suresnes : — Plus tard, avait reparti Odon. Je réfléchirai. Je verrai si Je dois donner suite k celte affaire. En attendant,il ne s'occupait guère que "tre heureux. Il vivait auprès de la mignonne. Ii.,, ... . . . . . . . Avec son né? retroussé et goguenard, son Wtt «4 b&rdi percé en trou Y|jU«v M est. des proe-Wc qn*' on voilant eeux cpi' en sorti vie fîmes, dégr.idemt ceux qpud en usent? Il est permisdQute«- — _ ECHOS Curés ^ d'cwujourd nud et d'autre fois. Dans une petite commune très cléricale des environs de Mons, le curé réclamait, du Gon r «il communal catholique, un subside en faveur de la fai)ri que d'église. Cette dépense ne paraissant pas indispensable aux édiles cléricaux, ceux-ci refusèrent de faire droit ;ï la demande du curé et la lutte s'engagea entre l'autorité civile et l'autorité religieuse. Pour répondre h la propagande du curé, le Conseil communal prit une délibération justifiant son attitude et la fit répandre parmi ses ad m inistrés. I Un des «considérants» ùe cette délibération mérite d'être souligné, car il exprime, :sur le rôle du prêtre, line opinion intéressante. Le voici : « wnskM-rant qu'au sein du Conseil communal, on j'acoorde unanimement ^ oons-i-aiier q»u«, <Ju temps où nos bons curés aimaient charitablement leurs paroissiens, aucun subside n'était réclamé ; qu'en ce temps de oalme, de bonté et de paix et à I encontre de ce qui se posse aujourd'hui, peu de familles s'abstenaient de fréquente! l église. >» Peut-on d.ire plus nettement que le cu»r{ actuel n'est plus un bon vieux curé aimant chamlabliement ses paroissiens ? qu'il n'est plus un élément de calme et de bonté et que son allure de politicien combatif éloigne les fa milites de leurs devoirs religieux ? Quand nous avons fait de pareiMes constatations, qui sont, du reste, à la portée de tout le monde, la presse cléricale a hurk' à la persécution et dénoncé aux catholiques nos « venimeuses » attaques contre la religion. Nous ne faisons pourtant que constater tout haut ce que beaucoup de catholiques pensaient tout bas. Voilà mamteiiact qu'ils l'écrivent et Le publient 1 Drame politique à Paris Mme Caiilaux, femme du ministre des finances, tue le directeur du Fipam. voici comment in Petit Parisien raconte la scène de l'attentat ; Vers six heures et demie, une femme — qu'on dit être Mine Caiilaux, femme du ministre des finances — se présentait 20, rue Drouot au Figaro. en demandant à parler à M. Gaston Calmette, directeur de ce journal. Comme le garçon de bureau lui demandait de décliner son nom, elle répondit évasivemenl et insista, pour être introduite : — J'ai un papier important à remettre à M Calmette, dit-elle. La visiteuse ne fut pas plus tôt en présence de M. Calmette qu'elle sortit, de son manchon, un revolver, qu'elle déchargea sur lui. Le directeur du Figaro, atteint par plusieurs projectiles, s'écroula comme une masse sur k sol. Au bruit, les rédacteurs du journal et touf le personnel accoururent. On s'empara de lu meurtrière, qui fut conduite au commissariat du Faubourg-Montmartre. On craint que l'état de M. Gaston Calmette ne soit très grave. La nouvelle de cet attentat s'est répandue 1res vite dans les salles de rédaction et sur les boulevards, y causant une véritable émotion.LA MEURTRIERS Tandis qu'on s'empressait autour du blessé, Mme Caiilaux demeurait assise dans un fau-euil, ayant répondu l\ un garçon de bureau {ui s'était approché d'elle : — Ne tue touchez pas jo suis une femme... Lorsque le commissaire du quartier, M. Car- )in, vint procéder h son arrestation, elle fil sette simple déclaration : J*1 — J'ai fait cela parce qu'il n'y a plus de justice en France !... LES RETROACTES Ou sait que depuis deux mois M. Gtmnette mène dans le Figaro une vive campagne contre M. Gailalux, ministre des finances. Il avait formulé contre le ministre diverses îccusations concernant son rôle politique et son rôlt_ ikmàuJéic— Il -l'avait accuse. jiuJ^nuneïil illl.ll ) III I ■' ■—■Il ■■ i I i i I 1 I 1 11. lèvre gouailleuse, sa forêt vierge de cheveux jaunes ébouriffés et ses grimaces de macaque, Cyprien Rifolet, le cadet des deux frères, possédait la somme de malice inhérente au gamin de Paris, — lequel, sous ce rapport, est p'us que l'équivalent d'une demi-douzaine de singes. • Cyprien Rifolet ne «gobait» point le gentilhomme, — celui-ci, tout entier à son amour, ne lui ayant accordé qu'une attention sommaire. Parlant, un jour que son aîné le gourman-dait do manquer l'heure de la soupe plus souvent qu'à son tour, histoire de godailler avec tous les garnements du pays, l'ado lescent avait riposté avec ce tour d épaules ironique par lequel le faubourien prend en pitié son interlocuteur : — Do quoi ? de quoi, sergent Rabat-joie ? Mince qu'au lieu de l'inquiéter de ce que je fais dehors, tu devrais essuyer le verre de (es lunettes pour mieux déchiffrer ce qui se liasse sous ion jn'on... — Méchant clampin, que signifie?... — Ça signifie, bibi, que ton aristo de prinre est en train fie f ' - le sentiment avec la frangine fsœur) sans que maman, ni foi, vous vous doutiez seulement du pied de cochon que l'on vous joue... Puis, sans attendre qu'on le questionnât davantage, le jeune drôle s'était esqui vé en fredonnant : C'est l'amour, l'amour, l'amour, Qui fait le monde A la ronde. Et, chaque jour, A son tour, T Le monde Fait l'amour. Martial était resté abasourdi. Jamais 11 ne lui était venu à l'idée que son héros pût « faire la cour » à la mignonne. Jeanne Rifolet rentrait en ce moment. Le digne garçon lui expliqua ce dont il retournait, i Et quelle no fut pas sa surprise, alors qu'il i «akwhl i* wm lui r*8<w>dt« ta tl&mt d'avoir lait verser, par de grands banquiers, de grosses sommes à la caisse électorale du parti pi radical. M. Caiilaux l'avait démenti par des no- m les brèves de l'Agence M a vas. v< Et les banquiers désignés l'avaient démenti également. <, Mais M. Calmette poursuivit sa campagne se avec un acharnement te! que l'on se demandait la si une hostilité personnelle y était étrangère. ne Il y a quatre jours, le Figaro publiait le fac- qi s: mi Lé d'une lettre sans date, écrite par le mi- ja nistre, et ce texte révélait notamment cette — phrase : ^ « J'ai écrasé l'impôt sur le revenu, en ayant l'air de le défendre. » c» En publiant cette lettre, Vf. Calmette disait ne n' se, résigner ;'i la publier qu'à contre-cœur. Il ajoutait, parlant <ie la destinataire: Ce serait ^ une injure d'évoquer autour de celte personne ~ les sentiments qu'ellev a détruits comme ces pa- * plers eux-mêmes, voulant ensevelir dans l'oubli 1<j le deuil de ses illusions, de s:n rôve, de sa vie a' et de sa foi. Il était donc évident que la missive avait été ck adressée à une femme. di M. Caiilaux a répondu par une note dans la- I1( quelle il était d:t que cette réponse avait été écrite à l'époque du ministère Waldeck-Rofis- I-* seau. 111 ni DETMLS 11ETR OSPECTII'S n M. CAILLAI N At'PHKM) LA NOUVELLE n DE L'ATTENTAT f Paris, 17. — M. Caiilaux avait passé la plus grande partie de l'après-midi d'hier au Sénat c: Il était rentré depuis quelques instants au mi- I* nistère des finances, quand il apprit, par un coup de téléphone de la Préfecture, l'agressior s< contre M. Calmette. q, Rien dans l'attitude de Mme Caiilaux ne per i. mettait de prévoir semblable acte. LE? DERNIERS MOMENTS S DE M. CALMETTE Paris, 17. -- I>e bulletin rédigé par les médecins assistant M. Calmette dit qu'au moment ^ de 1 arrivée fie M. Calmette à la maison de santé, l'état du blessé était tel que toute tentative d'opération semblait impossible. n» Malgré des injections intraveineuses de sérum le blessé ne reprit pas complètement connaissance.A 12 h. 15. profilant d'une légère amélio- ll" ration, on décida de tenter une opération, mais la en raison de son extrême faiblesse, M. Calmette succomba au début même de l'opération. 3' LE RECIT DE L'ATTENTAT t D'APRES LE FIGARO e, Voici comment l'attentat est raconté par le Figaro, gui parait encadré de noir : Il était six heures et demie. M. Gaston 51 Calmette accompagnait n la porte de son n cabinet un visiteur quand une carte lui fut ej présentée. C'était la carte de Mjne Joseph i Caiilaux. di Froidement, notre directeur montra cette di caéte à l'ami qui prenait congé de lui. Ce- v-i lui-ci eut un geste de stupeur : — Vous la recevez ? dit-il. — Sans doute. Je ne puis refuser de re- 01 ce voir une femme. ^ Et M. Calmette donna ordre qu'on introduisit la visiteuse. ^ Mme Caiilaux s'avançait au même mo- et ment, très calme, les deux mains plongées dans un manchon. M. GalmeTte s'effaça c pour la laisser passer, et referma la porte n de son cabinet derrière lui. Au même moment cinq détonations éclataient. Des rédacteurs se prépicipitaient et trouvaient jc devant M. Calmette, debout, très pâle, a.p- q puyée à un fauteuil, Mme Caiilaux, armee d'un revolver qu'ils lui arrachaient des ji mains. N s* Tandis que Mme Caiilaux gagnait le ves- a tibule de la rédaction, en proférant des J. paroles de vengeance incompréhensibles pour ceux d'entre nous qui survenaient à u ce moment, — car le bruit des détonations ci n'avait pas éir- perçu aux étages supé- lt rieurs de l'hôtel, — le blessé était étendu U dans un fauteuil, et recevait de ses colla-oorateurs les premiers soins, cependant ci que les médecins étaient mandés par télé- P phone, et que de la Pharmacie Normale ar-rivaient les secours nécessaires. l£ Notre directeur avait conservé toute sa lucidité, tout son sang-froid. Tandis qu'on b le déshabillait pour panser la seule nles-sure qu'on aperçût à Ce moment — une, trace de balle qui rayait le milieu de la poitrine d'un trait sanglant — il murmura . (et cette parole le dépeindra tout entier aux ^ yeux de ceux bu# le connaissent) :« Je vous prie de m'excuser... » On avait étendu le blessé sur un divan, cc et à ce moment s'était révélée l'existence d'une blessure plus grave. Une seconde cl balle avait perforé le côté gauche. A hauteur du point où le projectile avait pénétré, Cf la ceinture trouée du caleçon portait une T large tache de sang. M. Calmette avait subi avec un admira- \\ ble oalme la fatigue des premiers panse- d< menfs. Il murmurait : « Je ne suis pas très ce bien ». Il avait accepté quelques gouttes, d'un cordial et .semblait somme, lier. m • - qi ammmmmÊÊHÊtÊÊÊÊmÊÊÊÊÊiÊÊmmmmimmÊmmmmÊmimmÊKm m la tête avec une expression de gravité cha- p grine : s — Ton frère ne s'est pas trompé. Je ne sais si notre hôte aime véritablement Al- c lietle, mais il agit de façon à le lui persuader, — et Dieu veuille que la chère en- a fant ne se soit pas montrée trop sensible a d ses regards, à son langage !... r — Vous croiriez... s — Je crois que nous avons été bien cou- s pables en n'avertissant pas tout de suite r madame Hermance de la présence de ce b jeune homme à la maison... 11 est vrai que, de jour en jour, j'espérais recevoir la vi- v site de celle-ci, et prendr conseil de sa prudence pour couper court à une situation é que l'humanité seule me contraignait à tolérer... Aujourd'hui, cette situation ne peut r plus se prolonger : il faut que le prince s'éloigne.— C'est bien, ma mère. Il partira demain matin. Jc lui coulerai la chose dans le v tuyau de l'oreille, catégoriquement, dès ce soir. g A celte heure, Odon et Alliette étaient .j assis au salon et face l'un de l'autre. i' Pour la première fois, leur cœur avait s monté jusqu'à leurs lèvres, et. celles-ci [. avaient laissé échapper le secret de celui- e là. Ils s'étaient raconté leurs songes, leurs c ivresses et leurs extases ; ils avaient for- q mé des projets, échangé des chimères, bâti tout un monde de châteaux en Espagne. c Le crépuscule tombe vite en février. Ils se regardaient dans l'ombre naissante avec des yeux éclatants. Soudain, la voix moqueuse de Cyprien s'éleva dans la pièce voisine : s — Ohé l les tourtereaux, le potage est servi 1 9 d Les « tourtereaux » passèrent dans la u salle à manger. r La pendule qui pendait au-dessus de la iable éclaira leur visage radieux. Le prince t wtmmi «lus U WMW Vftil \ Pondant cè temps, m nouvelle, très vite opagée, attirait au Figaro une foule dais profondément émus qui, entrés dans le ; S'tibule de la rédaction, s'arrêtaient stu-îfaits devant la seule flemme qui lût pré-mte à oe moment parmi nous : Mme Cail-ux, qui semblait, au bout d'une demi-heu-encore, ne pas comprendre elle-même le les quatre agents envoyés du pos<le de rue Drouot ne l'eussent point arrêtée en-,rè ! L'un d'eux, à qui cette scandaleuse non-lalance était reprochée, répondit : » Nous avons pas ie revolver ! » On dalla prendre sur la cheminée du .binet de M .Calmette, où i-1 avait élé dé->sé. Il contenait encore une baille. On mit l'arme aux agenls, qui firent signe ors à Mme Gailiaux de les suivre. Ail même moment arrivait au Figaro le >cteur Heymond. Après avoir vérifié l'état i blessé — assisté du doc teur Le tour* îur, qui avaj.t donné à M. Calmette les miniers soins — le docteur Reymond in for* ait le professeur Hartmann, par télépho-i, de l'état sérieux du blessé, et lui de-andaiLt. de le recevoir d'urgence en sa cli-ique. Une- voiture d'ambulance arrivait i»si.tAt et, à sept heures et demie, le pro-sseur Hartmann arrivait à son tour pour :aminer notre cher directeur, et Taccom ignait lui-même jusqu'à Neuilly. M. Calmette était toujours en pleine pos> ission de son sang-froid. Au moment de îit-fcer s*on cabinet, il remit h un collabo Ueur ses clefs, son portefeuille et diverf ipiers, et, d'une voix admirablement cal « : — Dites bien que j'ai fait mon devoir. Et la voituire d'ambulance l'emporta vers euilly. Ses derniers mots, en s'éloignant d< >us, furent : «Ma maison... mes. anus... i CRIME PREMEDITE Sous oe tifce, Le Figaro publie ces lignes quo 'nir reproduisons à titre purement docuinen. ire : Il est utile — et c'est un devoir — d'établir le Mme Caiilaux n'a pas agi dans un mauve-ent d'indignation irréfléchie ; qu'elle avait oidement prémédité son crime, et qu'elle l'a .écu'té avec une complète maîtrise de soi. Elle était arrivée au Figaro une heure avant )tre directeur. Elle demanda au chef des huis-?rs de l'introduire. Il répondit que M. Calmette était pas venu encore; Elle déclara qu'elle l'attendrait. Et, en effet, Le al lu s'asseoir dans le salon d'attente. Pen-u>t une longue heure, elle y demeura, tenant ins son mtanotion, le revolver chargé et atten-inifc avec patience le moment où elle s'en serrait.Ette avait dît à l'huissier : — Dès que M. Calmette saura qui je suis, Il e recevra. Et il n'avait pas insisté davantage, par une scrétion compréhensible. Pourtant, lorsque M. Calmette fut entré dans maison, l'huissier alla trouver Mime Caiilaux lui M — Si vous voulez que je vous annonce ô. M. admette, il faudra, madame, que vous me re-ettiez votre carte. Il ajouta : — Sous enveloppe, si vous voulez. Alors, elle sortit de son manchon une enve-ppe à l'en-tête de la Chambre des députés, et >i renfermait sa carte. L'huissier alla la remettre à M. Calmette, et istement il trouva notre pauvre Directeur qui irtait du couloir, son cha,peau sur la tête, allant un rendez-vous urgent.* Il ouvrit l'enveloppe, t le nom de Mme Caiilaux et aussitôt, comme dus le disons plus haut, décida de la recevoir. Elle entra dans le couloir, accompagnée par i huissier. Plusieurs rédacteurs la virent, fort ilme. debout a côté de M. Calmette, qui ouvrit . porte et s'effaça pour laisser passer la visi-uce.Dix secondes ne s'étaient pas écoulées que nq détonations sèches retentissaient. On se 'écipita. Mme Caiilaux; sans émotion apparente, priait a huissier, qui lui tenait les mains, de la isser. — Je ne veux pas m'enfuir. J'ai mon auto en is pour aller au poste avec les agents. L'huissier, cependant, ne la quittait pas. Elle répéta : — Lâchez-moi. Je suis une dame. Elle traversa, hautaine, le groupe de rédac-urs pâles d'horreur. Elle les toisa, et dit une voix qui ne tremblait pas : — Puisqu'il n'y a pas de justice en France... — Taisez-vous, lui cria l'un de nous. Après que vous avez fait, vous devez vous taire ! — Ce n'est pas à vous que je" parle, répondil-le sur un ton froid. Et elle demeura, pendant vingt minutes — r les agents apparus réclamaient, on ne sait loi avant de so saisir d'elle — elle demeura bout, tranquille et assurée. A la fin, quelqu'un supplia les agents de immener, de ne pas nous imposer le supplice : voir cette femme paisible, à deux pas de lui qui agonisait. Elle approuva de la lête. Et comme on 1 Amenait, Hle fit une inclination de la tête h celui li avait carié ^ — - ---- • ■■BDBSBBnBBBBBBBBBBHHNC!' lus femme. A sa vue, le gamin ne put empêcher de s'écrier : — Saperlipopette ! ma frangine ! tu es rânement appétissante ! Le dîner fut court et silencieux. Cyprien vait hâte d'aller rejoindre ses compagnons e fredaines ; M. de Kermor et Alliette Haient ; Jeanne Rifolet et Martial étaient srieux. Après le dessert, ce dernier laisse Dn cadet s'éclipser, sans essayer de le stenir. Ensuite, du ton d'un homme qui rûle ses vaisseaux : — Mon prince, dit-il, une voiture sera à os ordres demain matin. — Quelle voiture ? interrogea Odon avec tonnement. * — Celle qui vous est nécessaire pour vous amener à Paris. La jeune fille pâlit. Kermor, effaré, répéta : — A Paris ?... Moi ?... Vous me renoyez ?... L'ancien sergent fit un geste de déné-ation énergique : — Vous renvoyer ? Non pas, morbleu ! 'estime seulement que c'est pour vous instant et le moment de changer de garni on... Parce que, quand un régiment reste rop longtemps dans la même ville, il s'y mberlificote dans un tas de liaisons dont 'est le tonnerre de Dieu, plus tard, lors-■u'il veut s'en débarrasser... Et puis, à ne vous rien cacher, il y a en-ore autre chose... Il est certain que, si j'étais seul au logis vec mti brave femme de mère, je vous rierais d'y accepter un billet de logement our tout le temps qu'il vous plairait d'y éiourner . Mais on nous a confié un dépôt, — un épôt qui noue est plus cher que la vie, — n dé<pôt qui nous est aussi cher que l'hon-,eur... ~ > Ce dépôt, nous avons juré de le remet-re intact entre les mains de celle à qui il tA&Mk l» WWW» % «ui — Merci, "monsieur, dit-elle. C Et elle partit, marchant devant les agents. T • * Hier soir avait lieu, à l'ambassade d'Italie. n un dîner diplomatique, suivi de soirée, donné en l'honneur du président de la. République. Le f< ministre des finances e-t Mme Caiilaux, conviés, d avaient accepté de s'y rendre. ^ Or. a la fan de l'après-midi. Mme Caiilaux ? téléphonai à l'ambassml^ ot faisait savoir h Mme Tiltoni que. prise d'une indisposition sou- ^ diaini?. elle ne pourrait assister au dîner et de- ^ mandait qu'on voulût bien l'excuser : elle ajou- f' tait que le ministre des finances s'y rendrait r seul. l, Mme Caiilaux devait, prendre place à la gau- f] cha du président de la République. e tfir.e CATLT.AUX ARRETEE Du Journal : i Quelques tours de roues et le véhicule c stoppait devant le numéro 21 de la rue du Faubourg-Montmartre, où sont situés les a bureaux du commissariat du quartier. II s était 7 h. 5. M. Carpin, commissaire de police, se trouvait dans son cabinet, où l'inspecteur Fillioux introduisit aussitôt Mine Caiilaux. ( Dès qu'il connut le motif d«e sa présence, le ]. magistrat, fit informer téléphoniquement ( la préfecture de police e* le Parquet. Quel- € ques minutes plus tard, M. Duerocq, com- _ missaire divisionnaire du septième district, j, arrivait rue du Faubourg-Montmartre, c bientôt suivi par MM. Mouton, directeur de la police judiciaire ; Chanot, directeur, et (-Paul Guichard, directeur-adjoint, dt la m- lice municipale, assistés par MM. Payai 1 chef de cabinet de M.. Mouton, et HôCit, < secrétaire. * AU MINISTERE DBS FINAfvdS M. Caillajx quittait peu après 6 h. SO k ( Sénat, où il avait pris la parole dans la êtib 1 cussion de l'impôt sur le revenu. C'est «n s arrivant au ministère des finances <^u'il était prévenu du tragique événement per ' un coup de téléphone de M. Paoli, <*rec- A leur du cabinet du préfet de police. F Aussitôt, il faisait appeler M. Privat-Des- ' ohanel, secrétaire général, à qui il remet- 1 tait les services du ministère, et, après ? avoir reçu M® Maurice Bernard, avocat à la Cour d'appel, il partait en automobile, c accompagné de M Labeyrie, son chef de t abinet, s au.s avoir voulu recevoir les nom- i uneux journalistes venus aux informations. i M. Caiilaux déclarait même aux huissiers | et à son domestique qu'il s'en allait plus c 'ôt que de coutume parce qu'il était invité, r !e soir, au dîner donné à l'ambassade d'Italie * t Peu après son départ arrivaient aux nouvelles M. Malvv, ministre du comnferce et :1e l'industrie, et M. Paschal Ceccaldi. C'est > M. Privat-Deschanel qui les mit au courant r, du triste incident. , Quant au personnel du ministère, il igno- > ra tout, jusqu'au moment où commença le > lé fi lé des journalistes. Mais, dès cet instant, tout le monde devint muet, une consi- C gne formelle ayant été donnée dans ce ( sens aux uns et aux autres. i AU COMMISSARIAT j A 7 h. 35, visiblement ému, arriva M. c Caiilaux, accompagné par le directeur de \ son cabinet I^e ministre des finances fut ( immédiatemewt reçu par M. Carpin, qui- t l'aotorisa — l'interrogatoire de Mme Cail- i laux venant d'être achevé — à s'entretenir ( quelques minutes avec sa femme. t A leur tour et presque aussitôt, survinrent MM. I^eseouvé, procureur de la République ; Boucard, juge d'instruction, et le docteur Paul, médecin légiste, qui venait < d'examiner le blessé. Puis ce furent des 1 amis personnels du ministre des finances, 1 M. Malvy, ministre diu commerce : des parlementaires, MM. Ceccaldi et Franklin- ' Bouillon, etc. En quelques minutes, le faubourg Mont ] martre fut encombré par une longue théorie d'automobiles et la foule s'amassa rapidement aux abords /lu commissariat. Vainement, le chauffeur de Mme Caiilaux avait retiré de sa casquette la cocarde offi- / cielle aux trois couleurs. Les badauds se „ désignaient îe véhicule et il fallut organiser ( uni siervice d'ordre pour le dégager. f IvCs bureaux et l'escalier du commissariat 3 étaient, d'autre part, envahis par une nuée d de journalistes, de photographes ou de voi j sins, nuée qui s'épaissit, au point que M l Lescouvé diut ordonner une évacuation ab- r solue pour permettre la sortie de Mme Cail- j; laux. r A la siiiite d'un second interrogatoire, au- -| quel avait procédé M. Boucard, Mme Caiilaux avait, en effet, été inculpée de tenta- c tive d'homicide volontaire avec prémédita-tion, et, h 8 h. 55, accompagnée par MM. v Mouton, directeur de la police judiciaire •. •; mb—■——me* nous devons iout en cc monde, qui nous a i :iirés de la misère, qui nous a sauvés de la ( honte... I Vous me répondrez que vous êtes riche, ^ue vous êtes gentilhomme, que vous êtes notre hôte, et que, par conséquent, vous ne i pouvez avoir ni envie, ni besoin de dérober -juoi que ce soit à de pauvres gens comme nous.. * Je ne suspecte pas la loyauté de vos intentions... Mais je ne veux pas être accusé de faiblesse ou de trahison-• Et ne serait-ce i pas l'un et l'autre alors qu'on est chargé i de défendre une place, que de laisser l'ennemi se oantonner dedans?... Vous ave? trop d'esprit pour ne pas comprendre l'apologue ?... Vous avez trop de cœur pour tenir rancune de sa franchise et de sa conduite à un bon garçon qui vous i aime, qui vous admire et qui. loi de soldat, vous traiterait comme un Bédouin, com me un Cosaque s'il vous surprenait, par la suite, à traîner vos guêtres par ici, dans un but qui... dans un but que... Enfin, suffit, je m'entends... Ouf ! L'ex-chasseur à pied se tut avec une évidente satisf iction. Ce n'était pas un orateur. La veuve, cependant, l'approuva du bonnet. Pendant qu'il parlait, Alliette avait baissé la tête, et si vous vous étiez, par hasard, trouvé debout derrière elle, vous eussiez vu des tons d'un rose vif s'étendre jusque sur la partie de son cou où frisaient les boucles follettes de ses admirables cheveux.Il y eut une minute de silence. Ensuite, M. de Kermor tendit la main à Rifolet . * — Merci, mon camarade, fit-il, de m'a voir tenu un langage de galant homme b galant homme. Vous avez raison en tous points. Demain, je quitterai Suresnes. On entendit r.n soupir étouffé. La jeune iiorocq. eoi'nmiissrur*} ALvÊion<na.ire. pftr inspecteur Caille, du 9eptièm« district, la srame du ministre des finances prit le chenu de la prison St-T.azar/\ Pour lui éviter l'indiscrète curiosité die la unie, qui s'était accrue et. que le service 'ordre maintenait h grand'peine, M. Durera baissa les stores de l'automobile "52-1. dont, il fit mettre le moteur en mar-liie. FM tandis que le.s badauds, le corn ten-u, se poussaient et cherchaient à voir, on t passer Mme Caiilaux par la cour inté-ieurc de l'immeuble du commissariat st on i fit sortir par la boutique d'un épicier onrwmt sur la rue Grange-Batelière, don-t lie parle le numéro 2. C'est, à cet endroit, ue la femme du ministre monta dans le ixi-amto. qui la conduisit Saint-Larare, ù elle fut éerouée h 0 h 13. Plusieurs passants avaient cependant r-crcn la manœuvre et quelques clameurs 'élevèrent quand s'ébranla l'automobile. CE QU'A DECLARE Mme CAILLAUX Nous avons dit qu'après le meurtre, Mtne filiaux avait manifesté un calme parfait. :lle conserva cette attitude jusqu'il son ih-oa'cération et répondit avec une netteté mpreiïite — déclara pur la suite M. Carpin - d'une grande dignité, aux questions que ji posèrent successivement le commissaire le police et le juge d'instruction. Après avoir réixxnd'U à l'interrogatoire ,'identité qu'elle se nommait Henriette Re-ouajd, que, liée à Paris le 6 décembe 874, elle était Agée de trente-neuf ans, et fue, après avoir divorcé avec M. Léo Clare-ic, elle avait, en 1911, épousé M. Caiilaux, .vec lequel elle habitait 22, rue Aliphonse-ie-Neuville, la femme du ministre des fi-tances fit des déclarations dont voici la ubstajiee : — Vous connaissez la violente campagne ■irigée par M. Calmette contre mon mari. ,'ous avez lu les différents articles publiés ar le Figaro et parmi lesquels avait été ep-roduite en fac-similé un fragment d'une ïttre écrite par M. Caiilaux, il y a une di-ainc d'années. » Cette lettre était adressée à «une amiie » ;ue le Figaro ne désignait pas plus explici-ement. jis savais, d'autre part, que M. Gat-nette avait en sa possession toute une cor-«spondance d'ordre intime et qu'il se proosait. en voyant l'insuccès de sa campagne, d'en publier une partie. J'étais déterminée ù mettre un terme à ces procédés. » A cet etlet, je suis allée consulter un rès haut magistrat de mes amis, n— Vous n'avez guère de recours, m'a-t-il répondu. C'est le sort d'un grand nombre d hommes publics d'être attaqués de cette manière. Un procès en diffamation peut, durer fort, longtemps et aboutit bien rarement à une condamnation. Le mieux est. de laisser faire... et de ne rien dire !» ii Je n'ai pas voulu me ranger à cet avis. )n avait écrit, on avait dit démon mari et 1e moi-même des choses trop infâmes. Je îe voulais plus que cela, continuât. Quand e songé que l'on a été jusqu'à dire que :e collier de perles que je porte m'avait été iffort par l'Allemagne !... Mon parti fut "itc pris!-.. J'achetai cet après-midi, chez iastinne-Renette, avenue d'Antin, un pis-olet browning. Je me fis conduire chez noi, où je chargeai celte arme et où j'é-rivis une lettre destinée à expliquer à non mari l'acte que je préméditais. ii Après quoi, je me rendis au Figaro. /ous savez le reste. » J'ajoute que je n'avais pas l'intention le tuer M. Calmette; je voulais simplement ui donner une leçon (sic). Je regrette de 'avoir blessé si gravement, et je souhaite •ivement recevoir tout à 1 heure de meil-eures nouvelles de son état. » . DERNIERE PUBLICATION DU FIGARO Voici le texte de la lettre dont le Figaro publié, vendredi dernier, le lac-simili: a Malgré toute ma bonne volonté, il m'a té impossible de t'écrlre hier. J'ai dii. en irai, suoir deux seances écrasantes à la ihambre, l'une le matin, à 9 heures, qui n ni à midi, l'autre à 2 heures, dont je ne lits sorti qu'à 8 heures, harassé. J'ai 'ailleurs remporté un très beau succès : ai écrasd l'impôt sur le revenu en ayant air de le défendre. Je me sui6 fait accla-icr par le centre et par la droite et je n'ai as trop mécontenté la gauche. Je suis ar-ivé à donner un coup de barre à droite, ui était indispensable." » Aujourd'hui, j'ai eu encore une séance e matin, à la Chambre, qui ne s'est ter-linéc qu'a un.? heure moins le quart. Me oilà au Sénat où je vais faire voter la loi ur les contributions directes et, ce sou-. ime était dans ses yeux, et ceux-ci, humi-les de larmes, disaient les angoisses de cel-e-là. « Odon appiiya î — Oui, demain, je sortirai de cette mal-ion, mais pour y revenir bientôt. Puis, sur un mouvement de Martial : — Oh ! non pas comme l'un de ces lar-•ons, armés de ruse, qui se glissent dans 'ombre pour voler l'honneur, le bonheur les fanu lies : mais sans me cacher, ouver* ement, en pleine lumière, ainsi qu'un fian- qui vient chercher au foyer maternel cel-e dont il va faire sa femme. — Moi, votre femme ! s exclama la mi* {nonne, émue jusqu'à la tièvre. — Vous êtes toute ma tendresse, ne* lartit le gentilhomme avec un accent vi-jrant de passion ; vous êtes mon espoir, non avenir tout entier, et je suis libre da lies actions, de mon nom et de ma fortune. Dites un mot, répétez oetui que nous avons ichangé tout ù l'heure avec notre premier >aiser, et la princesse de Kermor entrera iu bras de son époux dans ce monde où 6a p'ace est marquée par la noblesse de son :œur et par l'éclat de sa beaulé. — Prince, interrompit Jeann* Rifolet, .ous oubliez que la chère fille ne dépend pas que de nous... Et l'ancien sergent ajouta : — Nous ne sommes que ses parents d'a-ioplion...— Aussi, poursuivit Odon, est-ce à ce titre que je m'adresse à vous pour obtenir le la personne qui a des droits sur Alliette une décision d'où dépendra la félicité ou lo malheur de ma vie... — Vous voudriez... — Je vous supplie, ma bonne madam« rifolet, d'être mon intermédiaire aup. ' ; dç cette personne, d'exposer, de plaider ma cause... . ■ . t s 1 (a *m*i Mercredi 18 mars 1914 5 centimes le numéro 58me année — ]\° 77

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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