Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 18 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xk84j0fj3q/
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M)iîiianclie 18 et lundi 19 juillet 191i> centimes le numéro 59me année — N0 199-2G0 JOURNAL DE GAND r ABONNEMENTS : BELGIQUE}: 8 fr. par an ; 1 fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, iRTTïC IDE .FLANDRE, 3, G^HSTID TÉLÉPHONE 605 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels allemands AVIS il est strictement interdit de transporter ou de transporter par dessus la frontière belge • lettres, cartes postales ou autres communions écrites ou imprimées, cahiers de notes journaux non autorisés. 11 est défendu d'aider jpérer pareils transports ou de transmettre isCOIllinunications verbales par dessus la fron-ire, H est interdit de transporter les objets sj5 ci-dessus au cours d'un voyage ou de les Ljçjt dessus la frontière. [jnans toute la région occupée par l'armée jUirtitiit f est défendu de faire le commerce ■,'jjrnaux non autorisés ou de reproduire à la p'jeà écrire, à la main ou autrement des L|s de journaux ou lettres de cette catégorie. , possession de pareils extraits est punissable. Dans la région des-Etapes, vers cette région de celte région vers d'autres, les lettres et mmunications de toute nature, adressées à oporte qui, ne peuvent être expédiées et nsportées que si elles portent le timbre et le a d'un bureau de poste de censure (post pru gstelle). Sont exceptées les factures accom-gnant des marchandises et ne contenant :une mention spéciale. )ans la région des opérations, vers cette non ou de cette région vers d'autres, l'envoi leltres de toute nature est interdit. Exception est faite pour les factures accomplit des marchandises et ne contenant augmenta spéciale. Les lettres relatives à la irniture de marchandises ou de denrées ali-ntaires, ne concernant que ces objets et non ses, doivent être soumises à l'approbation de Commandature la plus voisine et seront expé-esde là (sans engagement). Les infractions au présent arrêté seront nies d'un emprisonnement pouvant aller jus-'àun an et d'une amende de 5000 mark, pour lant que des peines plus sévères prévues [d'autres lois ne soient pas applicables. L'emprisonnement et l'amende peuvent être ligés simultanément. Les auteurs de lettres ou autres communica-îsm/iI exposés aux mêmes peines. SisI interdit au personnel attaché à l'armée mande de transmettre aux habitants du pays mporte quelle communication sans une autori-ion expresse. [hielt, le 6 juillet 1915. Le Commandant en Chef, Duc Albert de Wiirttenberg. —.—.—.— LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 16 juillet (midi). — Le 16 juillet, une lie de tranchée au sud du cimetière a été rdue lors d'une attaque dans la région de uchez. Des tentatives renouvelées des Français à ffet de nous reprendre les positions conqui-• par nous dans l'Argonne ont échoué. Les ; aques françaises exécutées hier et avant- j :r très près à l'ouest de l'Argonne ont échoué | 'an* la défense héroïque de la landwehr du ! d de l'Allemagne, qui infligea à l'ennemi, ! is des corps à corps acharnés, des pertes j iglantes considérables et leur fit 462 prison- j rs. Depuis le 20 juin, nos troupes se sont tues à courts intervalles et avec beaucoup de :cès dans l'Argonne et à l'ouest de celle-ci; dehors du gain de terrain et du butin en ma-itl, le total des prisonniers a atteint 116 of-ers et 7,009 hommes. A notre front se ratta-intà l'est de l'Argonne, il - a eu de violents nbats de feu d'infanterie. Des attaques en-nies ont été repoussées sans peine. m mu iiirvf-n-ri—i ■ mai'ii l'ii.' nM|i| „ éih i i mn w ti w ti —7~ " I Dans la région de Leyntrev (à ! est de Luné-ville). il y a eu des combats d'avant-postes. Nos aviateurs on; jeté des bombes sur des troupes ennemies à Gérardmer. Communiqués officiels français Paris, 15 juillet (après-midi). — Dans la région au nord d'Arras, la nuit a été assez mouvementée. Au sud du château de Carleul, nous nous sommes emparés d'une ligne de tranchées ennemies. Autour de Neuville-Saint-Vaast et du « Labyrinthe », combats à la grenade. Dans l'Argonne, le combat se limite à la région à l'ouest de la forêt. Après une série de contre-attaques, l'ennemi a réussi à reprendre pied dans le bois Beaurain. Sur le reste de ce secteur, la situation n'a pas subi de changement. Entre Faye-en-Haye et le bois Le Prêtre, l'ennemi ayant tenté de sortir de ses tranchées, a été arrêté par les tirs de barrage et les feux d'infanterie. Paris, 15 juillet (soir). — La journée a été relativement calme. En Argonne, lutte à coups de bombes et de pétards dans la région de Marie-Thérèse.Rien à signaler sur le reste du front ; quelques actions d'artillerie au nord d'Arras dans le secteur de Quennevières, sur la rive droite de l'Aisne près de Froyon, sur les Hauts de Meuse autour de la tranchée de Calonne et dans les Vosges près de Weissenbach. Sur Se front orientai Communiqué officiel allemand Au nord de Popeljany, nos troupes ont passé le Windau dans la direction de l'est. Au sud-est de Kolno et au sud de Prasnysch, nous avons encore fait des progrès dans des combats victorieux. Sur le théâtre de la guerre du sud-est, la situation des troupes allemandes est inchangée. Communiqué officiel autrichien Vienne, 16 juillet. — La situation générale est inchangée. Au Dnjestr, en aval de Nizniow, il y a eu à plusieurs endroits, à la rive septentrionale du fleuve, des combats favorables à nos troupes et à l'occasion desquels nous avons fait à l'ennemi 11 officiers et 550 hommes prisonniers. Cortimuniqué officiel russe Pétrograde, 14 juillet.— Les combats locaux, sur le front du Bobr et du Narew, continuent. Près d'Ossowickz il y a^u un combat d'artillerie du 11 ' juillet au soir jusqu'au lendemain matin, le 12; on annonce un feu d'infanterie dans les vallées de Skroda et de Pissa. Dans la nuit du 12, l'infanterie ennemie passa à l'attaque dans la région des villages de Tartak, Olchine et Groudonsk, mais nous avons repoussé celle-ci. Calme sur les autres fronts. Sur Se front iîaio-autrichien Communiqué officiel autrichien Les Italiens entretiennent de nouveau un feu d'artillerie plus violent contre des positions isolées du plateau de Doberdo. Ils tentèrent également plusieurs attaques d'infanterie, notamment entreSdraussina etPolazzo, mais ils furent, comme toujours, refoulés avec de grandes pertes. Dans la territoire de frontière de la Carinthie et du Tyrol, rien d'important n'est arrivé. Communiqué officiel italien Rome, 14 juillet.— La situation n'a pas subi de changement. En Angleterre Au Foreigri Office L'Agence Reuter annonce que M. Edward Grey a pris part hier, pour la première fois depuis son congé, au conseil des ministres. En Aibanïe De la Tribuna : Les Serbes ont occupé, au nord-est de Durazzo, sept nouvelles localités. Les Monténégrins occupent tout l'intérieur de la région sud de Scutari. Les Grecs ont marché jusqu'au fleuve Lemini. ECHOS — Les billets de banque belg-es à l'étranger Ce n'ssî pas qu'en Angleterre que les billets de banque be.gés soulèvent de coûteuses dilfi-cuiiés à nos compatriotes. En Suisse, le change au pair n'en est plus opéré, et cela depuis quelque temps déjà. Lorsque vous vous présentez au guichet du changeur, cciui-ci vous en of-tre, sans aucun empressement, 88 fr., d'où une perte de 12 p. c. En France, ce n'est plus qu'à titre presque exceptionnel. que les autorités consu.ai.es, suivant les instructions reçues de haut lieu, autorisent à se présenter à la Banque de France pou; le change de nos banknotes nationales. On vient de rappeler aux Belges résidant en Angleterre qu'à partir du 15 courant aucun échange de billets de banque belges ne sera plus accordé aux comptoirs d'échange de la Banque Nationale de Belgique, à la Banque d'Angleterre, que sur présentation d'une carte d'identité délivrée par le Comité Central d'Echange. Utilisation de la chaleur perdue Il a été question déjà des essais faits en Allemagne, pour amener dans un réseau de tuyaux souterrains, les eaux chaudes des fabriques et des usines électriques afin d'accélérer et d'augmenter le rendement des cultures maraîchères. On annonce que ces essais ont été couronnés de succès sur les terrain ; de l'école technique de Dresde. Le maïs, le seigle, le blé, les choux raves, les pommes de terre, les betteraves fourragères et les fèves Soja qui ont servi à ces essais, ont mûri bien plus vite que dans les conditions normales et ont augmenté sensiblement de poids. Cette augmentation a été de 40 p. c. pour les choux raves. Pour rendre visibles les résultats atteints par la nouvella méthode, on avait planté près des "champs d'essai, en guise de « témoins » les mêmes espèces sans adduction d'eaux chaudes. Les différences de croissance et de grosseur sautent littéralement aux yeux, assure-t-on. Le maïs, par exemple, est déjà près de la maturité sur les champs d'essai, tandis qu'il commence seulement à se former sur les autres. Il est, du reste, beaucoup plus fort et beaucoup mieux fourni sur les premiers que sur les autres. Les essais seront continués en grand sur un aùtre terrain, près de Dresde. Un attentat contre les époux Caiilaux Nous reproduisons, sous réserve, l'extrait suivant du Bruxellois : « L'Indépendance Belge annonce de Paris, sous la date du 13 juillet : La censure française supprime des articles relatifs à un attentat commis contre Caiilaux et son épouse. Lorsque les époux Caiilaux firent, lundi matin, une promenade en automobile à Passy, l'auto fut brusquement arrêté; Plusieurs personnes se jetèrent sur'les deux époux et les frappèrent avec .... i b des coups de poing américains, tellement bruta- i lement que Caiilaux et sa femme s'affaissèrent ' couverts de sang. La police arriva après l'attentat. Dans un état grièvement blessé Caiilaux et ' sa femme furent transportés sous des cris de menace de la foule à la clinique du docteur Doyen. » Tremblements de terre Le tremblement de terre qui s'était fait sentir aux Canaries, s'est renouvelé, sur l'île Fuerta Ventura, d'une manière assez forte, provoquant l'écroulement de maisons. Les habitants sont forcés de se réfugier dans des tentes au milieu des champs. Des nuages de fumée s'élèvent des crevasses des montagnes environnantes. On s'attend à une éruption volcanique. La population est affolée, et demande la protection des autorités. # # Bologne, 12 juillet. — Un tremblement de j ferre ondulatoire est signalé à Molino del Pal-lone, près de Porelta. La population alarmée a quitté ses habitations à 4 heures du matin et a I passé la nuit dehors. Les mouvements sismiques se sont reproduits le matin, mais avec moins de violence. En Perse , Un nouveau cabinet | Le cabinet persan vient d'offrir sa démission. Celle-ci a é.é acceptée, le ministère n'ayant pu : tomber d'accord avec le Parlement. Un nouveau cabinet sera formé par Musto [çkui Memalek. Il aura l'appui du parti démocratique. ] Au Mexique La prise de Mexico On mande de New-York qu'à la suite de l'occupation de Mexico par les Carranzistes, 3.000 hommes ont été tués et beaucoup d'autres bles- i sés. i Suicide du sultan Bokoyo 1 Le sultan Bokoyo vient de se suicider, écrit-on à la Tribune Congolaise. On l'a trouvé mort, atteint à la poitrine de deux balles de fusil de chasse. On ignore les motifs qui ont poussé Bokoyo à mettre fin à ses jours. Bokoyo était un des sultans d'Avougura, de l'Uellé. Il commandait un vaste territoire d'environ 35,000 habitants, appartenant à la tribu des Azandé qui résident au sud-est de Dungu entre les rivières Kibali et Bomokandi. Bokoyo possédait certainement 2.000 fusils à piston. Avec lui disparaît un des derniers de ces grands chefs noirs qui s'opposent de toute leur force à la pénétration européenne. Chronique Judiciaire Cour d'appel de Gand La bande de Van Beveren La Cour a rendu encore dans celte affaire, outre les décisions déjà rapportées, les arrêts suivants : Pour vol commis la nuit du 20 décembre, Gustave Van Beveren fut condamné par le Tribunal correctionnel à 3 ans de prison et 5 ans de surveillance par la police. La Cour a confirmé ce jugement. Pour vol de ftssus, au préjudice de M. Ziegler, à Mont-St-Amand, Van Beveren avait été condamné à 5 ans et Joseph Van Cauter, de Mont-Saint-Amand, pour recel, à 18 mois et 26 francs. La Cour a aussi confirmé cet arrêt. Les diverses condamnations de Van Beveren urent cumulées en lr« instance ef portées à !0 ans de prison. La Cour a réduit le total des peines à 15 ans. Chronique Sanloise CONSEIL COMMUNAL. — Séance secrète ju lundi 19 juillet, à 5 1, 2 heures de l'après-nidi. Ordre du jour : Caisse communale; procès verbal de vérification. Caisse de pensions; compte 1914. Pensions communales. Athénée "oyal; compte'de 1913. Ecole moyenne; compte de 1913. Vente de terrains communaux; lots 24, 25 et 26, Boulevard Albert et rue Baudouin; approbation. Impositions; réclamations. Ecoles communales; ouverture et transfert de classes gardiennes. Démissions et pensions. Classes de vacances; rapport du Collège. Conservatoire royal; modifications au budget de 1915. Communications. INFORMATIONS communales. — Athénée ■oyal. — Compte de 1913. — Rapport de VI. l'échevin De Bruyne. Messieurs. Le compte de l'Athénée royal pour 'exercice 1913 se clôture comme suit : Recettes . . . . fr. 182,084 27 Dépenses .... » 178,764 61 Boni fr. 3,319 66 Le compte, ainsi que les pièces justificatives, >nt été vérifiés et trouvés bien établis par le )ureau de comptabilité. Le Collège propose en conséquence au Conseil de revêtir ce document de son approbation. Ecole Moyenne de l'Etat. — Compte de 1913. — Rapport de M. l'échevin De Bruyne. Messieurs. Le compte de l'Ecole Moyenne de 'Etat pour l'exercice 1913 se clôture comme luit ; Recettes fr. 72,561 50 Dépenses .... » 71,707 58 Boni ...... fr. 853 92 1-.W VU1IIJJIV, "moi J ua U11C-CU1 V CD, >nt été vérifiés et trouvés bien établis par le jureau de comptabilité. Le Collège propose en conséquence au Conseil le revêtir ce document de son approbation. LA SOCIETE ii Eigenaarsbelangen » à l'Hô-el de Ville. — Une délégation de la Société i Eigenaarsbelangen », composée de MM. J. femmèrman, président, De Bast, De Pue, Win->el, Soudan, De Bondt-Schepens et J. De Moer-oose, a é.é reçue samedi matin, à l'Hôtel de /ilfe, par M. le Bourgmestre. M. Winsel, trésorier de la société, a exposé i M. Braun, qui est le président d'honneur de celle-ci, la pénible situation dans laquelle se xouvent foule de petits propriétaires, signalant cil particulier que les mesures du Collège concernant la propreté, la voirie, et les régies nouvelles charges) trappent en général précisément les propriétaires qui n'ont peu ou pas le rentrées. Nous résumons, d'après le journal « De Ei-^enaar », qui est l'organe officiel de ladite société, les vœux et griefs exposés à l'honorable bourgmestre par la délégation. 1. Que le Collège renonce, provisoirement, ju placement du gaz dans les enclos et à percevoir la nouvelle taxe de police, du moins pour :e qui concerne les propriétaires qui ne reçoivent plus leurs loyers. 2. Que s'il est impossible de faire droit à la femande exposée au n° 1, au moins des délais convenables soient consentis. 3. Que la Ville renonce à mettre la taxe sur 'eau potable à charge des propriétaires, quand 1 s'agit de locataires qui ne paient pas leur oyer. 4. Que le tarif réduit appliqué aux maisons l'un loyer de 137 fr. et moins soit étendu aux oyers de 300 fr., qui concernent également des naisons ouvrières. plleton du Journal de Gand 43 Le Comte MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Dantès avait dit : « Je veux mourir » et l|ait choisi son genre de mort; alors il l'avait :n envisagé, et, de peur de revenir sur sa ■Kion, il s'était fait serment à lui-même de IUnr ainsi. Quand on me servira mon repas matin et mon repas du soir, avait-il pensé, jetterai les aliments par la fenêtre et j'aurai lr de les avoir mangés. le fit comme il s'était promis de le faire. ■ux fois le jour, par la petite ouverture gril-r lu ne lui aissait apercevoir que le ciel, il ia|t ses vivres, d'abord gaiement, puis avec exion, puis avec regret; il lui fallut le sou-inir du serment qu'il s'était fait pour avoir la [Ce de poursuivre ce terrible dessein. Ces peits, qui lui répugnaient autrefois, la faim, 1 dents aiguës, les lui faisait paraître appétis sants à l'oeil et exquis à l'odorat; quelquefois il tenait pendant une heure à sa main le plat qui les contenait, l'œil fixé sur ce morceau de viande pourrie ou sur ce poisson infect, et sur ce pain noir et moisi. C'étaient les derniers instincts de la vie qui luttaient encore en lui et qui de temps en temps terrassaient sa résolution. Alors son cochot ne lui paraissait plus aussi sombre, son état lui semblait moins désespéré; il était jeune encore; il devait avoir vingt-cinq ou vingt-six ans, il lui restait cinquante ans à vivre à peu près, c'est-à-dire deux fois ce qu'il avait vécu. Pendant ce laps de temps immense, que d'événements pouvaient forcer les portes, renverser les murailles du château d'If et le rendre à la liberté ! Alors il approchait ses dents du repas que, Tantale volontaire, il éloignait lui-même de sa bouche; mais alors le souvenir de son serment lui revenait à l'esprit, et cette généreuse nature avait trop peur de se mépriser soi-même pour manquer à sop serment. II usa donc, rigoureux et impitoyable, le peu d'existence qui lui restait, et un jour vint où il n'eut plus la force de se lever pour jeter par la lucarne le souper qu'on lui apportait. Le lendemain il ne voyait plus, il entendait à peine. Le geôlier croyait à une maladie grave; Edmond espérait dans une mort prochaine. La journée s'écoula ainsi : Edmond sentait un vague engourdissement, qui ne manquait pas d'un certain bien-être, le gagner. Les tiraillements nerveux de son estomac s'étaient açsou-pis; les ardeurs de sa soif s'étaient caimeés; lorsqu'il fermait es yeux, il voyait une foule de lueurs brillantes pareilles à ces feux follets qui courent la nuit sur les terrains fangeux : c'était le crépuscule de ce pays inconnu qu'on appelle la mort. Tout à coup le soir, vers neuf heures, il entendit un bruit sourd à la paroi du mur contre lequel il était couché. Tant d'animaux immondes étaient venus faire leur bruit dans cette prison, que peu à peu Edmond avait habitué son sommeil à ne pas se troubler de si peu de chose; mais cette fois, soit que ses sens fussent exaltés par l'abstinence, soit que réellement le bruit fût plus fort que de coutume, soit que dans ce moment suprême tout acquit de l'importance, Ediftond souleva sa tête pour mieux entendre. C'était un grattement égal qui semblait accuser, soit une griffe énorme, soit une dent.puissante, soit enfin la pression d'un instrument quelconque sur dus pierres. Bien qu'affaibli, le cerveau du jeune homme Fut frappé par cette idée banale constamment présente à l'esprit des prisonniers : la liberté. 3e bruit arrivait si juste au moment où tout bruit allait cesser pour lui, qu'il lui semblait que Dieu se montrait enfin pitoyable à ses souffrances et lui envoyait ce bruit pour l'avertir ■i™T ■farTTa?r;r.Tir*-svTia-T• t y --nas-.r^s—rr. ntrurD de s'arrêter au bord de la tombe où chancelait déjà son pied. Qui pouvait savoir si un de ces amis, un de ces êtres bien-aimés auxquels il avait songé si souvent qu'il y avait usé sa pensée, ne s'occupait pas de lui en ce moment et ne cherchait pas à rapprocher la distance qui les séparait? Mais non, sans doute Edmond se trompait, et c'était un de ces rêves qui flottent à la porte de la mort. Cependant Edmond écoutai; toujours ce bruit. Ce bruit dura trois heures à peu près,puis Edmond entendit une sorte de croulement, après quoi le bruit cessa. Quelques heures après, il reprit plus fort et plus rapproché. Déjà Edmond s'intéressait à ce travail qui lui faisait société; tout à coup le geôlier entra. Depuis huit jours à peu près qu'il avait résolu de mourir, depuis quatre jours qu'il avait commencé de mettre ce projet à exécution, Edmond n'avait point adressé la parole à cet homme, ne lui répondant pas quand il lui avait parlé pour lui demander de quelle maladie il croyait être atteint, et se retournant du côté du mur quand il en était regardé trop attentivement. Mais aujourd'hui le geôlier pouvait entendre ce bruissement sourd, s'en alarmer, y mettre fin, et déranger ainsi peut-être ce je ne sais quoi d'espérance, dont l'idée seule charmait les derniers moments de Dantès. Le geôlier apportait à déjeuner. Dantès se souleva sur son lit, et, enflant sa voix, se mit à parler sur tous les sujets possibles, sur la mauvaise qualité des vivres qu'il apportait, sur le froid dont on souffrait dans ce cachot, murmurant et grondant pour avoir le droit de crier plus fort, et lassant la patience du geôlier, qui justement ce jour-là avait sollicité pour le prisonnier malade un bouillon et du pain frais, et qui lui apportait ce bouillon et ce pain. Heureusement il crut que Dantès avait le délire; il posa les vivres sur la mauvaise table boueuse sur laquelle il l'avait l'habitude de les poser, et se retira. Libre alors, Edmond se remit à écouter avec joie. Le bruit devenait si distinct que maintenant le jeune homme l'entendait sans efforts. Plus de doute, se dit-il à lui même, puisque ce bruit continue, malgré le jour, c'est quelque malheureux prisonnier comme moi qui travaille à sa délivrance. Oh! si j'étais près de lui, comme je l'aiderais! (A suivre)

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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