Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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20 november 1915
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s.n. 1915, 20 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9k45q4vx80/
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Samedi 20 novembre 1911» £3 centimes le numéro 59me année — N° 324 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : M fr. par an ; 1 fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis oificiels de l'autorité allemande ARRETE concernant l'interdiction de l'importation des timbres-poste des pays ennemis. Est défendu l'importation des timbres-poste et des timbres de bienfaisance, oblitérés ou non, qui ont été émis depuis le début de la guerre ou seront émis par les Etats en guerre avec l'Allemagne ou ses alliés. 11 est défendu également de faire le commerce de ces timbres-poste et timbres de charité, et, en particulier de les offrir ou de les exposer. Toute infraction à celte interdiction est pjnie d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.CC0 marks et d'un emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an ou d'une de ces deux peines. En outre les timbres pourront être confisqués.Gand, le 5 novembre 1915. lier Etappeninspekteur, von UNGER, . GeneraÛèutnant. AVIS On rappelle au public l'interdiction d';x porter toutes les espèces de vivres (voir avis du 8 août 1915, bulletin officiel des arrêtés n" 2, page 44), mais aussi et surtout l'interdiction d'exporter hors du rayon de l'étape du BEURRE, FROMAGE et LAIT de tout-genre.Gand, le 5 novembre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger GeneralleUtnant. LA <;UI:IUU: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 18 novembre (communiqué de midi). Hier matin, les Anglais ont tenté un coup de main contre notre position de la route de Messines à Armentières; ils ont é é repoussés. Dans l'Argppne, nous avons constaté à temps que les Français voulaient faire sauter un fourneau de mine et nous avons évacué la tranchée menacée, avant l'explosion. Communiqué officiel français Paris, 18 novembre. — Rapport d'hier après-midi. Rien à signaler pendant la nuii. à part des comba.s d'artillerie d'ans la vallée de l'Aisne, aux environs de Fontenoy, en Champagne, en Wœvre et au' nord de Fli-rey.Rapport d'hier soir. Feu violent d'artille-ri: près de Loos, Angres et Souchez. Nous avons dirigé un feu concentré contre le boi; au sud de Fay (au sud-ouest de Péronne). I.'action d'artillerie ne diminue pas en activité près de Navarin et de Tahure. Nous avens fait exploser deux mines en Argonne. qui ont causé des dommages aux tranchées allemandes. Communiqués officiels belges Le Havre, 17 novembre. — La nuit du 16 novembre a été plus tranquille. Pendant la journée du 16 novembre, nos avant-posl.es et plusieurs positions de notre front au nord de Dixmude ont été bombardés. Quelques projectiles tombèrent^ sur nos lignes au sud de la ville, ainsi qu à Saini Jacques Capelle et à Oudecapelle.Notre artillerie répondit vigoureusement aux batteries allemandes, bombarda les tranchées ennemies et détruisit le travail sur plusieurs restes du front. 18 novembre. — 11 règne une tranquillisé complète sur tout le front. Sur le front orientai Communiqué officiel allemand Berlin, 18 novembre. — La situation générale ne s'est pas modifiée. Communiqué officiel autrichien Vienne, 18 novembre. — La situation est inchangée. En débarrassant le champ de bataille de Czartorysk, nous avons pu constater l'importance des avantages remportés. L'ennemi a subi de fortes pertes. Jusqu'à présent nous avons inhumé 2500 Russes et nous comptons 400 nouvelles tombes. Plusieurs milliers de fusils et une grande variété de munitions sont le butin, qui peut encore augmenter. L'adversaire possédait à la rive gauche du Styr quatre lignes consécutives de fortes positions avec des obstacles de fils barbelés, points d'appui et ouvrages de flanc; des camps étendus de cabanes, avec des blockhaus et de grandes écuries, démontrent qu'il s'était déjà préparé pour l'hiver. Communiqué ofiieiel russe St-Pétersbourg, 18 novembre. Rapport du 17 novembre. — Sur le front de K.ga. feu d'artillerie réciproque. Sur la -Dwin » p/ès de Friedrichstadt et de Jacosbtadi, tout est tranquille. En aval de Dunabourg. l'ennemi essaya, sur plusieurs points, de passer la Chvina ; il fut repoussé. A l'ouest de Dunabourg, -dans le voisinage des lacs Swen-ien, des détachements allemands ont abandonné leurs tranchées et se sent retirés. Un Zeppelin a survolé, dans la nuit du 16 novembre, les environs de Dunabourg et jeté des bombes. Entre Dunabourg ei Pripet régie, la tranquillité. L'ennemi a attaqué violemment près de Czartorysk. Notre artillerie a repoussé l'ennemi lorsqu'il essaya de passer le fleuve. Plus loin au sud et en Galicle. combats d'artillerie et d'infanterie. Sur ie front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 18 novembre. — Les Alliés, continuant la poursuite de l'ennemi, ont atteint la ligne approximative allant de Oavor, au nord de Raska,à Kursuinlija, à Radan et à Orugiica. Nos troupes ont trouvé Kursumlija pillé et évacué par., tes Serbes. Plusieurs centaines de soldats ennemis et quelques canons ont été capturés. Communiqué officiel autrichien Vienne, 18 novembre. — La poursuite fait de bons progrès, malgré les intempéries. Au nord de Nowa-Paros, nos troupes s'ap-prcchent du secteur d'Uvac. Javort a été pris. Au sud d'Ivanjica, nous nous sommes avancés dans le territoire des hauteurs de Jankov-Kamien. à proximité des défilés de Golija-Planina. Des troupes allemandes poussînt en avant, à peu près à mi-chemin d'Usce-Rafka, pendant que des forces austro-hongroises, avançant à l'est de 1 'Ibar.ont ;:.issé'Kapaonik-Planina sur la route vers le Kara'dag. Les u'oupes d; l'armée von GalKvitz avanc;nt vers le sud, après avoir traversé Kursumlije qui a été pillé par les Serbes. Des forces bulgares se sont rendues maîtresses,es combattant,des hauteurs de Radan et du territoire sud-est. Communiqué officiel français Paris, 17 novembre. — Les Bulgares ont renouvelé le 14 novembre leurs attaques violentes contre tout le front de la Cerna occidentale. Leï débarquements anglais et français à Saloni-contimient sans incidents. Paris, 18 novembre. — Pendant la journée du 15 novembre, les Bulgares n'ont pas renouvelé leurs attaques contre notre front sur la rive gauche de la Cerna. A l'ouest de Kriwolak, ils se sont retirés des hauteurs d'Arkangel. En Serbie Conseil des ministres ivomê, 16 novemore. — D'après ia in-liuna, il y a eu mercredi dernier un conseil de Cabinet serbe, au cours auquel il a ete décidé de résister, au Nord et au Sud, jusqu'à la dernière limite et d'attendre a.ec confiance le secours de l'Entente. Le 23 octobre 150.000 hommes ava.ent deoarque à I Saionique. Sur le front itâio-autrichien i/Oininuuiijue o(iicici au-nciiici; < iv.iiiv. iG llv/vcillûl IwCo i^cUiClio il o.n fjUOj utliio iv kuai alit UC ici juu. nvC unie,., îcpi'io icui aiii.vuc u uiiii. iC ll»jii no Ulli CooiljC UC icillJlCo pUUooC^b ^11 civiUli CuiliiC /.j'dgUl U, k'C naac UUiCl Uil illoiii Oclil-.nlOilCie t-l ly £>CClv,ul" buU-UUvol UC otui-mai miu ; cnco -> cci cui^i eiu. LJcpuio aujodiu nui uc oonne frèurc, v^Oi Z se iruu>e uc nouv-^au 60u6 un rcu vioicm u aitiiitiic. uaiia iCo prcniicfcs îitares odus sont lUiiioed tn vnlc. l- ancienne partie sud de la ville de K.va a cte nier sous ie teu venant ue Altissiino. in os aviaieurs ont jeté des bompjs sur tes ca^rnes dè belluno. Communiqué officiel italien isome, 1/ novemore. Kappo. t au io. lju.is ia vauee ae 1 tiocn, nous avons îoru-iie tes nancs de ta inoiuagne, eoutlu.sant ue ^u^tuioria vers Kovereto. Ltims.m.u . ~ coi. sUcitement un feu'violent d a.ti.ter.e du mo/tt Unetlo et a avancé 1 inxhnâno a t aua-que ; ii fui repoussé. au K.arst lutte violente de l'artillerie ennemie. Elle bomoarda les postuons conquises récemment. Dans la zone du Mont San Michele, nous avons repoussé deux violentes attaques. kome, 18 novembre. — Grande activité de l'artillerie sur tout le front. L'artillerie ! ennemie tente de détruire nos travaux de défense ainsi que les localités conquises. Plu-: sieurs villages florissants ne sont plus que ; tî;s amas de ruines. Au nord-ouest de Gôrz nous avons pris d'assaut des retranchements ennemis. Des attaques contre les positions conquises, dans les environs du mont San-Michele, ont été repoussées. En Angleterre A la Chambre des Communes Dans la séance du 15 novembre, le d^pu.é Travelyan s'est exprimé comme suit: « On se rend déjà compte que ia guerre sera une guerre d'usure, dont on peut évaluer la duré: à six ans. Qu'adviendra-t-il de nous et du monde entier? Une guerre d'usure signifie pour nous aussi bien qi»; peur l'Allemagne la ruine complète et irré parable. On m'a tancé sévèrement pour '.voir prononcé le mot de paix. Mais je n'ai jamais voulu parler de paix à tout prix. J'ai déclaré que nous avons certaines revendications sans la réalisa:ion desquelles la guerre .'e peu! prendre fin; toutefois il n'est ni déshonorant ni humiliant d'atteindre le but visé par voie de négociation. Il en serait ainsi, si les Allemands pouvaient être amenés à quitter la Belgique, sans bataille. J'espère que le Gouvernement est prêt à tendre vers le but national, par négociations, si l'occasion s'en présente. Si le Gouvernement repousse des propositions éventuelles de paix, il ne refusera pas de faire connaître la teneur de ces propositions à la Nation. » Bonar Law a répondu : « Nous entendons aujourd'hui pour la première fois, un genre de discours que nous entendrons encore souvent avant la fin de la guerre.Aucun discours ne pourrait avoir moins de valeur pratiqua. L'honorable membre adtmt que le Gouver- r.ment ne serait pas disposé* à atteindre, sans combattre, les buts pour lesquels nous combattons si la chose était devenue possible. Peut-on imaginer chose pareille? L'honorable membre a lui-même exprimé les raison; qui montrent l'inutilité de son discours. Il faudrait, selon lui, que l'Allemavne évacue la Belgique, renonce à l'Alsace-Lorraine et-consente à ce que le principe des Naiio-naliiés soit appliqué. Conçoit-on que l'Allemagne cède l'Alsace et rende la Pologne sans avoir été battue? Chacun, aussi bien que l'honorable membre, se rend compte des horreurs de la guerre. Chacun de nous est désireux de trcuv:r au plutôt l'occasion d'y mettre fin, si la chose est possible sans déshonneur et sans mettre la sécurité de notre pays en péril. » En Hollande Amsterdam, 16 novembre. — On télégraphie au Dusseld. Cen. Anz.-. Le 13 nov m bre, plusieurs communes du nord de la Hollande, ainsi que plusieurs faubourgs d'Am-sitrdam, où se trouvent d'importantes tarifications, ont été déclarés en « Etat de défense ». En Espagne Les Eteetions Le Progrès de Lyon apprend de Madrid que les élections municipales espagnoles ont été, en générai, une victoire pour les libé-taux dtmocrai.s et les réformistes unifiés, .t y aeu des désordres graves, à Almerià, à Valence et à Barcelone, où de nombreux électeurs ont éié tués. A Malaga, il a fallu remettre les élections à une date ultérieure. En Chine On écrit de Charbin à la «Ruskoje Slovo>. : En même temps qu'il répondait aux Puissances,le Gouvernement expédiait aux Gouverneurs des télégrammes secrets, pour les prier de lui faire parvenir des pétitions | > pulaires en faveur d'un changement de régime immédiat... Des pétitions seraient donc arrivées en masse. Le 9 (22) novembre, on ferait connaître leur nombre, et ces pétitions étant considérées comme un vote du peuple pour la monarchie, le Sénat et la Chambre adresseraient ensuite, ensemble avec les représentants de l'armée et de la flotte, une pétition analogue à Yuanschikai. Le correspondant de « Ruskoje Slovo » prétend que les républicains dominent dans le sud de la Chine. Il existerait également un manifeste de la dynastie antérieure. Le même journal estime que la grande majorité des Chinois ne se rallieraient pas au couronnement d'un nouveau monarque. Au cas d'une restauration, c'est au profit du jeune empereur Daitsing que la population entend qu'elle se fasse. Os croit que l'armée serait incapable à garantir l'ordre, si des troubles éclataient, ce qui fait prévoir, dans semblable évîntualité, l'intervention certaine d'une puissance étrangère. Conseil commnnn! <lo C.îiikI Séance du 15 novembre Le Conseil : 1 a) Statue sur diverses réclamations en matière d'impositions ; b) Emet son a»is sur : le compte pour 1914 et le budget pour 1915 de la fabrique d'église de St-Jacques; les budgets pour 1916 des fabriques d'église, à l'exception de ceux de St-Sauveur, St-Jacques, St-Nico!as, de l'église protestante et de l'église anglicane qui i e sont pas encore entrés ; c) Renouvelle le mandat de : MM. les D" Dumont, Ch. Naudts et Verbrugghen comme membres de la Commission médicale locale ; MM. Ch. Landrieu et Bar van Zuylen van Nyevelt, comme membres de la Commission du Conservatoire Royal; MM. Jos. Casier, Bruggeman, Delvin, Dtipu-reux, L. Leirens et Th. Lybaert comme membres de la Commission du Musée du Beaux-Arts; d) Accorde une nouvelle avance à la Banque de Secours. Chronique Gantoise LES PERSONNES qui donnent la nourriture aux soldais et sous-officiers (jusqu'au grade de Feldwebel inclus) d'une façon permanente ou sur bons isolés en valeur de 4 fr., 3,50 fr., 2,50 fr., 1,50, et 0,50 fr., devront arrêter leurs factures au 20 novembre courant inclus. Les factures doivent être remises, par la Ville, pour approbation, à la Commandature avant le 30 novembre; il est nécessaire qu'elies soient déposées par les intéressés au bureau des factures, à l'Hôtel de Ville, le 25 novembre au plus tard. Celles introduites après cette date ne seront plus payées. Les bons permanents ne seront plus renouvelés par la Ville. (Communiqué). rtBOHIMSTS: dé Bruxelles, Beignets, Huîtres de Zélande; Glaces, Café, Thé, Chocolat. — On porte à domicile. (929) LE COMITE organisateur du Concours-Exposit.on de jouets a reçu les dons suivants, pour être attribués en primes; de M. Buyck, 20 fr. ; Mme Coppieters, 50 fr. ; Mme De Bast-Armellini, 25 fr. ; M. Camille De Bast, 50 fr. ; M. de Kerchove de Denter-ghem, 80 fr.; M. Ch. De Potier, 25 fr.; M. Georges, Desmedt, 50 fr. ; M. De Vynck, 10 fr. ; Mme Dieteren-Gevaert. 20 fr. ; M. Ch. Koeimans, 20 fr. ; Mme Lagrange, 20 fr. ; Mme Raemdonck, 50 fr.; Mme Roland, 20 fr. ; Mlle Sctiaetsaer't, 50' fr .y Mme Vander-siricht, 5 fr. ; M. L. Verhaeghe de Naeyer, 20 fr. ; Mlle Vifs, 10 fr. ; M. Edgard Wartel. 50 fr. ; Anonyme, 20 fr. Total 595 fr. FOOTBALL. — Racing Club. Dimanche après-midi, les équipes « tournoi » du Racing et A. R. A. G. jouent sur le terrain de celui-ci. L'equipe « débutants » du Racing joue le matin au F. C. Vriendschap. A la plaine des sports du Racing, à Gent-brugge-Nord, dimanche 21 novembre, le malin à 10 heures, F. C. Voorwaarts II contre Racing (scolaire) II; à 11 1/2 heures, F. C. Voorwaarts I contre Racing (scolaire) I. L'après-midi, à 3 1/3 heures précises, se joue le match important du championnat de Gand, entre les équipes premières de F. C. Eendracht (Muide) et Ganda F. C. Prix d'entrée : 0.50, 0.30, et 0.15 fr. Le 28 novembre sera organisé à Genlbrttgge un match avec l'équipe du Racing (joueurs de division I). Bonté récompensée Ce matin là, comme il faisait très beau, la jeune, tendre et jolie Clémence eut une idée.... S'adressantà son ami, un certain M. Lemtiffle, elle dit : — Si on allait à la campagne ? — A la campagne I .riposta le personnage, quoi f à la campagne? — Bien... se promener. Feuilleton du tournai de Gand 149 Le Comte DE MONTE-CRISTO par ALEXANDRE DUMAS \ — Pourquoi? Il n'y a guère dans la vie qu'une préoccupation grave, c'est la mort; eh bien! n'est-il pas curieux d'étudier de quelles façons différentes l'âme peut sortir du corps, et comment, selon les caractères, les tempéraments et même les mœurs du pays, les individus supportent ce suprême passage de l'être au néant? Quant à moi, je vous réponds d'une chose: c'est que plus on a vu mourir, plus il devient facile de mourir; ainsi, à mon avis, la mort est peut-être un supplice, mais n'est pas une expiation.— Je ne vous comprends pas bien, dit Franz; expliquez-vous, car je ne puis vous' dire à quel point ce que vou& me dites là pique ma curiosité. — Ecoutez, dit le comte; et son visage s'infiltra de fiel, comme le visage d'un autre se colore de sang. Si un homme eût fait périr, par des tortures inouïes, au milieu dé tourments sans fin, votre père, votre mère, votre maîtresse, un de ces êtres enfin qui, lorsqu'on les déracine de votre cœur, y laissent un vide éternel et une plaie toujours sanglante, croiriez-vous la réparation que vous accorde la société suffisante, parce que le 1er de la guillotine a passé entre la base de l'occipital et les muscles trapèzes du meurtrier, et parce que celui qui vous a fait ressentir des années de souffrances morales a éprouvé quelques secondes de douleurs physiques?— Oui, je le sais, reprit Fran?, la justice humaine est insuffisante comme consolatrice; elle peut verser le sang en échange du sang, voilà tout ; il faut lui demander ce qu'elle peut et pas autre chose. — Et encore je vous pose là un cas matériel, reprit le comte, celui où la société, attaquée par la mort d'un individu dans la base sur laquelle elle repose, venge la mort par la mort ; mais n'y a-t-il pas de millions de douleurs dont les entrailles de l'homme peuvent être déchirées sans que la société s'en occupe le moins du monde, sans qu'elle lui | offre le moyen insuffisant de vengeance dont nous parlions tout à l'heure? N'y a-t-il pas des crimes pour lesquels le pal des Turcs, les auges des Persans, les nerfs roulés des Iroquois seraient des supplices trop doux,et que cependant la société indifférente laisse sans châtiment?... Répondez, rt'y .a-t-il pas de ces crimes? — Oui. reprit Franz, et c'est pour les punir que le duel est toléré. — Ah! le duel, s'écria le comte, plaisante manière, sur mon âme, d'arriver à son but, quand Je but est la vengeance! Un homme vous a enlevé votre maîtresse, un homme a séduit votre femme, un homme a déshonoré votre fille; d'une vie tout entière, qui avait le droit d'attendre de' Dieu la part de bonheur qu'il a promise à tout être humain en le créant, il a fait une existence de douleur, de misère ou d'infamie, et vous vous croyez vengé parce qu'à cet homme, qui vous a mis le délire dans l'esprit et le désespoir da.is le cœur, vous avez donné un coup d'épée dans la poitrine, ou logé une balle dans la tètc° Allons donr! Sans compter que c'est lui qui souvent sort triomphant de la lutte, lavé aux yeux du monde et en queqlue sorte absous par Dieu. Non, non, continua le comte, si j'avais à me venger, ce n'est pas ainsi que je me vengerais. —Ainsi, vous désapprouvez le c!u;l? ainsi vous ne vous battriez pas en dtiel? demanda à son tour Albert, étonné d'entendre émettre une si étrange théorie. — Oh! si faii ! dit le comte. Entendons-nous : je me battrais en duel pour une misère, pour une insulté, pour un démenti, pour un soufflet, et cela avec d'autant plus d'insouciance que, grâce à l'adresse que j'ai acquise à tous les exercices du corps et à ia lente habitude que j'ai prise du danger, je serais à peu près sûr de tuer mon homme. Oh ! si fait! je me battrais en duel pour tout cela; mais pour une douleur lente, profonde, infinie, éternelle, je rendrais, s'il était possible, une douleur pareille à celle que l'on m'aurait faite; œil pour œil, dent pour dent, comme disent les Orientaux, nos maîtres en toutes choses, ces élus de la création qui ont su se faire une vie de rêves et un paradis de réalités. — Mais .dit Franz au comte, avec cette théorie qui vous constitue juge et bourreau dans votre propre cause, il est difficile que vous vous teniez dans une mesure oû vous échappiez éternellement vous-même à la puissance de la loi. La haine est aveuglé, la colère étourdie, et celui qui se verse la vengeance risque de boire un breuvage amer. — Oui, s'il est pauvre et maladroit; non, s'il est millionnaire et habile. D'ailleurs le pis-aller pour lui est ce derni.r siipolicc dont nous parlions tout à l'heure, celui que la philanthropique révolution française a substitué à l'écartèlement et à la roue. Eh bien! qu'est-ce que ie supplice, s'il s'est vengé? En vérité, ]e suis presque fâché que, selon toute probabilité, ce misérable Peppino ne soit pas decapitato, comme ils disent, vous verriez le temps que cela dure, et si c'est véritablement la peine d'en parler. Mais, d'honneur, Messieurs, nous avons là une singulière conversation pour un jour de carnaval. Comment donc cela est-il venu? Ah! je me le rappelle! vous m'avez demandé une place à ma fenêtre; eh bien! soit, vous l'aurez; mais mettons-nous à table d'abord, car voilà qu'on vient nous annoncer que nous sommes servis. En effet, un domestique ouvrit une des quatre portes du salon et fit entendre les paroles sacramentelles : — Al suo commodo! Les deux jeunes gens se levèrent et pas -sèrent dans la-salle à manger. (A si livre) i

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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