Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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14 november 1915
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s.n. 1915, 14 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/gb1xd0v687/
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Dimanche 84 cl lundi li'i novembre lîHi» iE3> centimes le numéro 9me année — :il8-3!9 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : M fr. par an ; \ ir. pour six mois ; S Ir. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels de l'autorité allemande AVIS à" Le prix maximum des pommes de terre eSt fixé somme suit, jusqu'à avis ultérieur je l'Armée Opperkommando. 11 Lui producteurs ne peuvent demander ni D accepier un prix supérieur à 8 francs les 100 se kilo; pour des pommes de terre de bonne ki qualité, saines et assorties. 1*2 Ce prix est fixé sans le sac et en y com- rt .liant le transport gratuit jusqu'à la gare de [le marchandise voisine ou le débarcadère se pour bateaux le plus proche. cli Pour les négociants en détail, le prix ma- •" ximum est de 12 centimes le kilo. Par commerce de détail l'on entend la vente par quantités ne dépassant pas 20 kil. Les contraventions relatives au prix m ximum seront, aussitôt connues, immédiate- cc ment punies. Gand, le 7 novembre 1915. :a sii Le Commandant de l'F.tape. LA GUERRE ca Sur le front occidental Communiqué ofliciel allemand Berlin, 12 novembre (communiqué de midi). I : — Sur le front, rien de nouveau. Deux biplans 'a anglais ont été descendus dans un combat P1 aérien; un troisième dut atterrir derrière notre v' front- ' te Communiqué officiel français Paris, 12 novembre. Rapport de la soirée m du 11 novembre. — La canonnade a été par- , liiuiièrement intense dans le secteur de Loos. de Calonne et de Souchez. Au sud de la -, Somme, près de Fay, une de nos mines a détruit des galeries allemandes. En Argonne deux de nos mines ont endommagé les établissements ennemis en Haute-Chevauchée d; et sur la hauteur 285. A Eparges une autre si mine détruisit des tranchées allemandes, g £ Nous avons occupé aussitôt l'entonnoir, le malgré la résistance de l'ennemi. Entre ce Meuse et Moselle, a unord de Flirey, nos lo lance-mines ont dirigé des feux concentrés 'o contre les positions ennemies. . .es Communiqué officiel belg-e a\ Paris, 12 novembre. — Bombardement 4 sur plusieurs peints de notre front, particu- lièrement sur la hauteur de la ferme du Vio- n. Ion, près de Roodepoort, maison de Burgh, St Jacques Capelle, Boesinghe et la maison Fahrmann. j. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 12 novembre. — Armées des gé- a néraux feldmaréchaur von Hindenburg e! A prince Léopold de Bavière. Point d'événe- ^ ,ments d'importance. 1( Armées du général von Linsingen. En re- dt poussant hier matin une attaque russe au sud de la voie ferrée de Kowel à Sarny, les troupes allemandes ont fait prisonniers 4 officiers et 230 hommes. Si Communiqué ofliciel autrichien ai Vienne, 12 novembre. — Dans les com- 1( bats d'hier a» nord de Czartorysk quatre i-iiciers et 230 hommes ont été faits prisonniers. Nous avons repoussé plusieurs attaques de nuit près de Gapanow. Derrière noire front de Putilowka, un officier russe du r< régiment d'infanterie n" 407 a été arrêté,qui v( s'était glissé entre nos lignes en uniforme J< austro-hongrois, pour le service des rense; ll< gnements. ra Des déiachements d'officiers ont constaté -"n que les troupes ennemies stationnées au Kormia.au sud de Garaznowka,achèvent nos 111 .seés; ici aussi il fut constaié que des pos-i d'écoute russes portaient des uniformes stro-hongrois. Communiqué oinciel russe Si-i:'éiersbourg. 12 novembre. Rapport du novembre. — A la rive gauche de la .vina, près de Uczkull, nos détachements sont rendus maîtres de Bersemunde (16 omètres au sud-est de Riga) avec l'aide de rlilleris lourde. Deux contre-attaques fu-nt repoussées. Dans le voisinage du village Koscinchnowka, à l'ouest de Rafalowka, développe un combat ardent.' Pas de angement sur l'autre front. Sur le front des Balkans Communiqué officiel alternait.. Berlis, 12 septembre. — La poursuite niinue. Au sud de la ligne allant de Kra-10 à Tustenik, la «première crête de mon-»ne est franchie. Dans la vallée de la Rata, au sud-ouest de Krusevac, nos troupes . progressé jusqu'à Dupei. Plus à l'est, es ont a.teint les localités voisines de Rire et de Ribarska-Banja. Hier nous avons pfuré 1,700 prisonniers et 11 canons. Communiqué ofliciel autrichien Vienne, 12 novemhre. '—- Les combats de lursuite continuent sur tout le front. Dans vallée d'Ibar, des troupes allemandes ont is les hauteurs des deux côtés de Bogufo-c.L'armée von Gallwitz s'approche des crê-; de la contrée montagneuse de Jaftrebac. Le nouveau butin comporte 1400 homes, 11 canons, 16 wagons de munitions et 1 train de pontons; Vrillée bulgare força sur tout le front v ssage de la Morava. Communiqué officiel bulgare Sofia, 12 nov. (Communiqué de l'année i 9). — Nos troupes ont continué la pour-ite de l'armée serbe défaite sur la rive uche de la Morava. Nous découvrons tous à jours de nouveaux butins dans les villes nquises. Dans la vallée de la Morava, le ng du chemin de fer,nous avons amené au-•ird'hui 4 obusiers à tir rapide, 8 canons de rripagne à. tir rapide avec des voituresrem-ies de munitions, plusieurs mitrailleuses ec attelages, 9 projecteurs tout neufs,dont fixes et 5 portatifs ainsi que 800 prison-ers. Au sud de Leskovac, dans le voisi-ige de la station de Grablenitza, nous ens .pris 10 locomotives et 400 wagons de lemin de fer, dont 50 chargés de matériel : différentes espèces. Communiqué officiel serbe L'Agence Havas publie le communiqué ivani, „n date du 8: L'ennemi a franchi Morava occidentale près de Kraljevo et la c/ava méridionale dans la direction de zunis et Leskowatz. Nous avons repoussé :s attaques dans la direction de Grdelica et ms la direction de la gorge de Katzarïik. Nouveaux renforts pour l'Egypte Genève, 12 nov. — D'après les journaux isses et hollandais, le Conseil des ministres glais a décidé qu'un nouveau renfort de 10,000 hommes partira pour l'Egypte. En Roumanie D'après une dépêche de Bucarest à Hais, le ministre-président Bratianu a con->qué sa majorité pour lui faire des déclara-:ns concernant sa politique. La supposi->n, a-t-il dit, que la Roumanie se déclare-it contre la Russie est sans aucun fonde-ent. Le fait que la Roumanie a interdit le ansit des munirions vers la Bulgarie déentre qu'elle est favorablement disposée à l'égard de l'Entente. D'ailleurs la guerre ne ] se décidera pas dans les Balkans, même si < le? Dardanelles tombaient au pouvoir des | Allemands. Sur le front itdSo-autrichien Communiqué ofliciel autrichien Vienne, 12 novembre. —Après une nuit , relativement caime, une forte attaque ita- ; iienne a recommencé hier matin sur tout le . front de combat d'hier. L'infanterie enne- , mie attaqua de nouveau la tête de pont de , Gôrz et le haut plateau de Doberdo. Tous ces assauts ont été rejetés avec de grandes , peries pour l'assaillant; nos troupes con- , servent solidement toutes leurs positions.Des , poussées en avant de l'adversaire, près de Zagora et dans le territoire de Brsic, ont sjbi le même sort que l'attaque principale. Au front des Dolomites, les Italiens ont attaqué vainement pendant les derniers jours, nos positions sur le sommet et les dépendances du Col di I.ana. Les communiqués de la direction de l'armée italienne,sur les événements qui se passent en cette contrée. sont faux. Ils peuvent reposer seulement sur des renseignements incorrects. Communiqué officiel italien Rome, .12 novembre. Rapport du 11 novembre.— Dans la vallée'jhaute de Campelle vMasckopf, Sugana al) l'ennemi attaqua nos positions au Col de San-Giovanni. L'attaque, qui fut soutenue par l'artillerie lourde, placée sur le sommet du Montalonkuppe, a été repoussée. Dans la vallée de Corde-voie, nous continuons notre forte pression entre les monts Sief et Seitfas. A l'isônzo moyen, dans le secteur de Plava, notre in- ! fanterie marche de l'avant dans les environs de Zagora. Au Karsf, le brouillard et les ondées ont empêché notre activité pendant toute la journée. Au sud-ouest du San-Martino nos troupes ont pris des retranchements. En mer Londres, 12 novembre (Reuter).— Le vapeur anglais Caria a été coulé. L'équipage est sauvé. Londres, 12 novembre (Reuterj.— Le vapeur transport Mercion, en partance, a été bombardé danslaMéditerrannée par un sous-marin ennemi, mais n'a pas coulé, il a atteint le port. 23 personnes se trouvant à bord ont été tuées, 50 blessées et il y a 30 manquants. Rome, 12 novembre (Havas). — Le Giornale d'Italia apprend de Cagliari qu'un sous-marin allemand a torpillé et coulé, dimanche matin, la malle-poste française France. L'équipage a été sauvé et débarqué à Cagliari. Londres, 12 novembre (officiel). — Le navire de transport Southland a été torpillé dans la mer Egée dans la seconde moitié du mois de septembre, pendant sa tra/ersée vers Alexandrie. Il a pu, à ce qu'il parait, atteindre Mudros par ses propres forces et le même soir les troupes ont été embarquées sur un autre navire. Neuf hommes ont été tués, deux blessés;22 manquent, qui sont probablement noyés. Paris, 12 novembre. — Le Petit Parisien annonce de Marseille ; Le vapeur postal Barra est rentré avec l'équipage du vapeur anglais Apollo, qui a été coulé par un sous-marin. En Angleterre A la Chambre des Lords Londres, 10 novembre. — Les débats su. ..i c.nsure ont continué le 8 novembre. -orebara' déclara : La situation est sans ■xemple dans l'histoire. Chaque grande na- : ion croit que la guerre lui a été imposée, routes les nations croient qu'elle sont dans i sur droit et qu'elles doivent tenir pour , /aincre. Les pertes en hommes, qui sont féjà évaluées à 15 millions en tués et bles-, ( ;és. et les nombreux millions de dettes de ;uerre modifieront toute la civilisation. Si la »uerre continue indéfiniment, on aura la ré- . ,'olution et l'anarchie.Des grandes-parties du :cn!inent seront incultes avec une popula-ion de vieillards, de femmes et d'enfants, .es hommes devraient être bâtis d'une façon singulière, s'ils ne profitaient pas de chaque occasion honorable pour empêcher une > terre d'anéantissement, qui serait le rnal-ieur le plus terrible qui pourait frapper ' h 11 m an i té Dans le Grand Duché du Luxembourg A la Chambre Dissolution La Chambre lu-xembourgeoise a été réouverte ,e 9. Le député libéral Hemmer a été élu président. Dans sa déclaration, le gouvernement a exprimé le désir d'être considéré comme un ministère d'affaires, qui est décidé à ne pis faire oeuvre de parti. Mais les chefs des partis socialiste et libéral ont signifié au gouvernement que la majorité est décidée à le combattre. A la suite d'un discours prononcé par le ministre d'Etat Loutsch, en réponse aux attaques de la gauche, discours où le ministre a fait allusion à la spéculation sur les travailleurs, le député libéral Muller, considérant que son père était visé, s'est dirigé vers le ministre et l'a frappé au visage. La Grande-Duchesse a fait publier hier un arrêté dissolvant la Chambre. En Russie Le budg-et pour 1916 Le correspondant du « Times » en Russie annonce que les prévisions budgétaires en Russie pour 1916 ont été publiées en même iemps qu'un mémoire dans lequel il est expliqué que les chirîres ont été établis en prévision que la guerre continuera toute l'année.Du rapport, il résulte que les recettes pour 1916 sont estimées à 7,300 millions de fr., tandis que les dépenses sont évaluées à 8.125 millions. En Chine On télégraphie de Pékin au Daily . Telegraph que des événements graves se préparent en Chine. Le gouvernement a mis en mouvement tout l'attirail bureaucratique dans les provinces afin d'obtenir l'adhésion à la restauration de la monarchie, et il ne peut maintenant plus reculer. Hieki, ministre du Japon à Pékin, qui se^ trouvait en vacances à Tokio, a rejoint son poste en toute hâte. Shangaï — Le Gouverneur militaire amiral Tseng Yu Cheng se rendant au Consulat japonais, a été tué par deux adversaires de la monarchie, qui ont déchargé sur lui 18 coups de i revolver. Le secrétaire de l'amiral a élé grièvement blessé. j KCHOS i Démission du Bourgmestre de Dinant M. Defoin, bourgmestre de Dinant, vient de . démissionner à la suite d'un blâme qu'il a reçu du Comité provincial d'alimentation de Namur. L'automobile télédirig-eable Que l'on excuse cette expression rébarbative : ou en trouvera certainement plus harmonieuse,si l'invention, dont les premiers essais viennent d'avoir lieu à l'exposition d'indianopolis, aux Etais-Unis, entre dans la pratique, ce qui ne saurait tarder, d'après les experts en la matière. 1 s'agit tout bonnement d'une voiture automobile, qui est mise en mouvement par un moteur )lacé dans une petite station de télégraphie sans il, à 8 km. de là. C'est la même antenne qui :nvoie des nouvelles à 500 km. à la ronde, qui mpressionne un récepteur placé dans l'auto et ait électriquement mouvoir la voiture. Au noyen d'un autre dispositif, très ingénieux, l'al-umage est coupé automatiquement au bout de 15 secondes et la voiture s'arrête. Cette automobile, sans chauffeur, forme le elou de l'exposition d'indianopolis : mais on y /oit plus qu'un jouet mécanique; on entrevoit féjà une ère nouvelle dans l'application de la télégraphie sans fil, qui bouleverserait toutes :ios habitudes en matière de locomotion. Des voitures sans conducteurs rouleraient, sur des ■outes spécialement réservées, qui s'arrêteraient automatiquement aux stations et se remettraient de même en mouvement ; les portières s'otivri- • raient et se refermeraient d'elles-mêmes, des ehariots se déchargeraient sans l'aide d'aucun ouvrier.... Au moins les experts affirment que les essais d'indianopolis légitiment ces espoirs. Nécrologie On annonce la mort de M. Gustave De Smet, président honoraire à la Cour d'Appel de Gand. Chronique Gantoise CORRESPONDANCES commerciales avec la Hollande. — Communiqué de la Chambre de commerce et des Fabriques de Gand. Nomenclature des lettres venant de Hollande non retirées au 11 nov. 1915: Anglo Belgian Matting ; Anthierens, Pinte ; Adriaenssens, Loo-christy.Bisson de Keukelaere ; Boks ; Bouman ; Banque de Gand ; Banque de Flandre ; Bouton ; Berghgracht; Bailliu ;Baertsoen-Buysse ; Banque belge du travail ; Briqueterie de Thielrode ; Bier Ankersmit ; Bracke, Loocliristi. Collin J.; Caytan ; Claeys A. ; Coryn A., Deurle ; Centner, Courtrai ; Collier J. Den Haring ; De Bakker-De Schryver; E. De-larue ; Léon De Beule ;. J. Deuninck ; Alb. Deprince ; L- Desmet ; Delin C° ; De Dapper C°; Edg. De Sloover ; Vve De Mol ; De Smet et Lippens ; Marie Driessens ; Alb. De Meyer ; De Keyser-Verhoye ; R. D'hondt ; Desmet frères ; De Raeve frères. Mont St-Amand ; F. Delahaye chez Veesaert;-X. De Staute-Deleplanque ; Dewinne-Maes ; De Scheemacker : Decock-Van Acker ; De Knuydt ; Baron R. de Kerchove d'Exaerde ; P. Deschryver ; Marcel Drory ; Frantz de Hemptinne ; Charles de Hemptinne ; Jean de Hemptinne; Judith de Troyer ; M. Desmet de Naeyer ; Alph. De Raeve ; A. Des-neux ; R. Dubois, Wondelgem ; Dutrie, Melle ; De Meester FI.; G. J. Dumortier ; F. De Raeve-Dua ; Jul. de Hemptinne ; Jules De Vos, Courtrai ; C. Deridder, Schoonaerde ; L. Delaruye-Cardon ; F. De Bruyker, Wynkel-St-Croix ; De Puysseleyr, Loocliristi ; De Croock à Loocliristi;. Den Dein, Destelbergen ; D'haese, Courtrai ; Debaerdemaksr à Evergem ; P. Deschryver, Loocliristi ; Debodt à Ninove. Société anonyme d'Eecloo. Fâché L. et fils; Filature tissages réunis. Grondel fr.; Gallet; Gorus; Goester; Glaces de Gand; Gernay et Delbeke, Waereghem; Ge-vaert, Audenarde; Corn. Gremmenck. Hanus; A. Hoosemans ; Houtappel, Eecloo; Horticulture des Flandres. Isabey. Jonckheere L.; Luc. Janssen. Mlle A. Koch-Kets; Keuller, llamme; Kerk-voorde, Wetteren; Kintel Reiss, St-Nicolaas. I Feuilleton du Journal de Gand 144 ILe Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS I - En effet, dii-elle en faisant un mou-■vement de ses belles épaules comme si un Irisson lui passait dans les veines, je comprends que lorsqu'on a une fois vu un pareil homme on ne l'oublie jamais. L'effet que Franz avait éprouvé n'était donc pas une impression particulière, puisque une autr£ personne le ressentait comme lui. I — Eh bien- demanda Franz à la comtesse après qu'elle eut pris sur elle de le lorgner une seconde fois, que pensez-vous de cet homme? : — Que cela me paraît être lord Ruthwen en chair et en os. En effet, ce nouveau souvenir de Byron frappa Franz: si un homme pouvait le fairo croire à l'existence des vampires c'était cet homme. — Il faut que je sacne qui il est, dit Franz en se levant. — Oh ! non, s'écria la comtesse ; non, ne me quittez pas, je compte sur vous pour me reconduire, et je vous garde. — Comment! véritablement, lui dit Franz en se penchant à son oreille,vous avez peur? — Ecoutez, lui dit-elle, Byron m'a juré qu'il croyait aux vampires, il m'a dit qu'il en avait vu, il m'a dépeint leur visage, eh bien! c'est absolument cela: ces cheveux noirs, ces grands yeux brillant d'une flamme étrange, cette pâleur mortelle ; puis, remarquez qu'il n'est pas avec une femme comme toutes les femmes, il est avec une étrangère... une Grecque... une schismatique... sans doute quelque magicienne comme lui. Je vous en prie, n'y allez pas. Demain, met-tez-vous à sa recherche si bon vous semble, mais aujourd'hui je vous déclare que je vous garde. Franz insista. — Ecoutez, dit-elle en se levant, je m'en vais; je ne puis rester jusqu'à la fin du spec- ! tacle, j'ai du monde chez moi: serez-vous | assez peu galant pour me refuser votre compagnie ? Il n'y avait d'aulre réponse à faire que de j prendre son chapeau, d'ouvrir la porte et de présenter son bras à la comtesse. C'est ce qu'il fit. La comtesse était véritablement fort émue; et Franz lui-même ne pouvait échapper à une certaine terreur superstitieuse, d'autant plus naturelle que ce qui était chez la comtesse le produit d'une sensation instinctive, était chez lui le rési' it d'un souvenir.Il sentit qu'elle tremblait en montai"!: en voiture. Il la reconduisit jusque chez elle: il n'y avait personne, et elle n'était aucunément attendue; il lui en fit le reproche. — En vérité, lui dit-elle, je ne me sens pas bien, et j'ai besoin d'être seule; la vue de cet homme m'a toute bouleverée. Franz essaya de rire. — Ne riez pas, lui dit-elle; d'ailleurs vous n'en avez pas envie. Puis promettez-moi une chose. — Laquelle? — Promettez-la moi. — Tout ce que vous voudrez, excepté de renoncer à découvrir quel est cet homme. J'ai des motifs que je ne puis vous dire pour désirer savoir qui il est, d'où il vient et où , il va. j — D'où il vient, je l'ignore ; mais où il va, i je puis vous le dire: il va en enfer à-coup sur. — Revenons à ia promesse que vous vou-iiez exiger de moi, comtesse, dit Franz.. — Ah ! c'est de rentrer directement à l'hôtel et de ne pas chercher ce soir à voir cet homme. Il y a cenaines affinités entre les personnes que l'on quitte et les personnes que l'on rejoint. Ne servez pas de conducteur entre cet homme et moi. Demain courez après lui si bon sous semble ; mais ne me le présentez jamais, si vous ne voulr pas me faire mourir de peur. Sur ce, bonsoir; tâchez de dormir, moi je sais bien qui ne dormira pas. Et à ces mots la comtesse quitta Franz, le laissant indécis de savoir si elle s'était amusée à ses dépens ou si elle avait véritablement ressenti la crainte qu'elle avait exprimée.En rentrant à l'hôtel, Franz trouva Albert en robe de chambre, en pantalon à pied, voluptueusement étendu sur un fauteuil et fumant son cigare. — Ah, c'est vous! lui dit-il; ma foi, je ne vous attendais que demain. — Mon cher Albert, répondit Franz, je suis heureux de trouver l'occasion de vous dire une fois pour toutes que vous avez !a plus fausse idée des femmes italiennes; il me semble pourtant que vos mécomptes amoureux auraient dû vous la faire perdre. — Que voulez-vous! ces diablesses de femmes, c'est à n'y rien comprendre! Elles vous donnent la main, elles vous la serrent: ■elles vous parlent tout bas, elles se font reconduire chez elles: avec le quart de ces manières de faire, une Parisienne se perdrait de réputation. — Eh ! justement c'est parce qu'elles n'ont rien à cacher, c'est parce qu'elles vivent au grand soleil, que les femmes y mettent si peu de façons dans le beau pays où résonne le si, comme dit Dante. D'ailleurs, vous avez bien vu que la comtesse a eu véritablement peur. — Peur de quoi? de cet honnête monsieur qui était èn face de nous avec cette jolie Grecque? Mais j'ai voulu en avoir le cœur net quand ils sont sortis, et je les ai croisés dans le corridor. Je ne sais pas où diable vous avez pris toutes vos idées de l'autre monde! C'est un fort beau garçon qui est fort bien mis, et qui a fpuf l'air de se faire habiller en France chez Blin ou chez Hu-mann ; un peu pâle, c'est vrai, mais vous savez que la pâleur est un cachet de distinction.(A suivre).

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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