Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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30 december 1915
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s.n. 1915, 30 December. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ks6j100h7g/
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Jeudi ÎÎO décembre flHi> S centimes le numéro 59me année — N° 3(*£ JO URNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : M fr. par an ; 1 Ir. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, te port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarit au bu de 11 dernière page du journal Avis oiîiciels de l'autorité allemande ETRANGERS Les jours de contrôle des étrangers pour l'année 1911") auront lieu hebdomadairement au lieu de mensuellement. Tous les Français, Anglais, Russes, Japonais, Serbes, Monténégrins et Italiens ayant obtenu l'âge de 15 ans doivent se présenter au contrôle tous les Mercredis de 8 à 12 heures le matin au Meldeam place d'Armes, n" 1.:. Avec le présent avis les circulaires distribuées pour l'année 1910 ne seront plus valables. Der Etap'pen-Koiumaiidant von Wick Oberstleutnant. Au gui l'on neuî lJCpU.s qUCiqueS ailucâs la inUUC UU gU, Scsi acCi.matée Liiez nous, ou piuiot îl«c-cninaiec, car c est uarts nos icgtOns que naquit, u y a p.us ue wux niu.e ans, ia ua-tunie ue calculer par ues unianues ue gui la venue ue i art nouveau. en Ang.eune ce,te Coutume s tbi peipé-tuee sans intciiupt.on, men quelle se son nioutnee aans ses ute», uepu.s i epuque ues gl'anUs poli:..es sylvestres. un sait que eu ci ics oauiOis et eilez les peup.aues gau.ques ue uranuc ojeiagne, les ui uiucs cuéiiiaienc le gui sacie avec une laucu.e u or,, i^a cérémonie avau ncu ic sixième jour ue ia lune, au ueout ue 1 au. Les preires 1 annonçaient en cnani dans tes campagnes et les DouigaueS: « au gu. I an neur:« i_e peupie se rassemmait en loule uans ia loret, auiuur u un cnene vieux u une trentaine u annees. Le grand prêtre vetu ue Diane, assiste oe trois oiricianis, or-trait en sacrince ie pain, dont il orulait une miene, et le vin, dont il répandait quelques gouttes sur l'autel. Alors il montait uans te ciiene et détacnait le gui qu il jetait dans la tumque ues pretres. ba cueillette terminée, le grand preue immolait deux taureaux ei pariois mem.ij dit-on, des victimes Humaines.Après ja cérémonie, ies preires distribuaient le gui sacré en etrennes. L>e la t na-biiude, uans certaines réglons, gardée par les pauvres, de mendier des aumônes k jour ue l'an au cri oe « Au gui, i an neut- > Une autre survivance du culte druidique est la faveur dont le gui jouit, comme pia.u-médicinale, uans certaines localités walto-nes. Les latins aussi employaient le gui (viscus) comme remède contre toutes sortes de maladies. 11 y a une vingtaine d'espèces de gui. Celui qui nous occupe est le gui blanc ou gui de chêne. En dépit de son nom il esi assez rare sur le chêne et apparaît fréquemment, au contraire, sur le peuplier, le saule, le pommier, le poirier, l'amandier, l'olivier. II se développe surtout dans les rég.ons calcaires, aussi est-il abondant en Belgique autour de Tournai, Mons, Namur, Liège et Visé. La végétation et la propagation de cette plante parasite sont très lentes. La graine, transportée par certains oiseaux, notamment les grives, se fixe à un rameau d'arbre grâce à la « viscine », matière gluante contenue dans la baie et qui fournit la glu des oiseleurs. Dès que la graine germe, sa radicule pénètre dans l'écorce, puis dans l'aubier; elle s'y ramifie latéralement et il se forme sur la branche ur.e sorle d'empâtement mamelonné. En même temps, la tige du gui se subdivise et s'épanouit en une boule touffue d'un vert jaunâtre qui, en décembre, est couverte de baies blanches. La récolte du gui constitue une industrie florissante pour certaines régions de Normandie et de Bretagne. Des centaines de milliers de kilogrammes de la plante symbolique sont expédiés, à Noël, vers l'Angleterre, par les porls du Hâvre et de Rouen. Car il n'est pas, Outre-Manche, si humble logis où l'on ne suspende, chaque année, la branche sacrée qui doit écarter le malheur et attirer toutes les félicités: la branche de gui, c'est le souhait de bien-venue aux parents et aux amis, c'est l'espoir d'harmonie et de paix pour tous. Au gui, l'an neuf! LA <ui;itiu: Sur le front occidental Communiqué olli'ciei allemand Berlin, ^8 décennie ^ communiqué ue midi). — A wesioiiUt-naiiis, nois naut-taihs, uont Ucux ictttiiiés, ont eie lues par ,e tcu u un moiiiieur ennemi, our le iront, ies duels q artillerie et tes comDais a i aiue uc grenaues à main u ue lancc-DouiDes ont ete, a certa.ns momeins, assez violents. Ue matin, les français ont tente une poussee contre le Hirzstein. Les rapports précis tout encore uétaui. îNOïte aruiiëne a pris sous feu ia gare de aoissons ou fonctionne un service oe trams parfaitement organise.Depuis peu, les Erança.s ont arDO. é des ura peaux de ia croix-rouge sur l'hôpital, qui se trouve immédiatement a coté de la gare et dont ils voudraient se servir, parait-ii, pour couvrir celle-ci. Vu le Voisinage des deux bâtiments, des obus destinés à la gare pourraient très bien s'égarer et atteindre- l'hôpital.Communiqué olliciel Itançais Paris, 28 décembre. Rapport du 27. — Pendant la nuit, notre artillerie bombarda d.s travaux ennemis dans les environs de Bioncourt et Gremercey en Lorraine. En Artois nous fîmes exploser une mine au nord-ouest de la côte 140. îNotre artillerie dispersa des détacnements ennemis au nord-est dé~Sahi et Chàiily, entre" Sommé et Oise. Un retranchement allemand fut endommagé au nord de Moussy entre Somme et Reims. En Champagne, près de la hauteur 195, l'ennemi passa, après bombardement, à l'abaque; il fut repoussé. Dans ies Vosges, au nord de Linge, notre artillerie a réussi à détruire des batieries et des abris de mitrailleuses. Au Schratzmânnle, nous avons aussi bombardé les tranchées ennemies. Communiqué olliciel anglais Londres, 28 décembre. — Ce ma.in .6. l'ennemi fit exploser une mine devant notre ligne au sud-est de la redoute Hohenzollern. Nous nous sommes retranchés aux abo.ds 'de l'entonnoir. Notre artillerie bombarda le; tranchées ennemies au sud de ia route Lille Armentières. A part cela, activité habituelle de l'artillerie. Sur le front oriental Communiqué olliciel allemand Berlin, 28 décembre. — Des détachements russes envoyés en reconnaissance ont . été repousses sur la Bérésina, ainsi qu'au nord-ouest de Czartorysk et près de Berestiany. Communiqué olliciel autrichien Vienne, 28 décembre. — Au front be„sa-rabique et au Dnjestr, au nord-est de z.a-Ieszczyki, des attaques répétées de grandes forces russes ont été rejetées hier, avec'de grandes pertes. L'ennemi fit des eftorts particuliers contre le secteur entre le Prutti et la zone forestière au nord de ioporoutz. Après une préparaiion de l'artillerie, qui dura toute la matinée, et qui en certains endroits alla jusqu'à un feu roulant de grand calibre, suivirent cinq attaques de l'infanterie, dans les premières heures de l'après-midi; elles furent repoussées. Une a.taque en masse, d'une profondeur de 15 à 16 rangs, s'écroula avec de lourdes pertes, sous notre feu d'artillerie. Le même sort fut réservé aux attaques ennemies au nord du Dniester. Nos pertes sont minimes. Pendant la nuit tout fut tranquille. Sur le front des Balkans Communique olliciel allemand Berlin, 28 décembre. — La s.tuaiion n'a guère changé. Communiqué olliciel autrichien. Vienne, 28 décembre. — Poursuivis par nos forces, les Monténégrins se sont retirés de Godijeroo vers Bijoca. Près de Kovren, nos troupes ont déterré trois canons monténégrins, de construction moderne. La question de Valona La Gr^ce a enargé son amoassadeur à ! Rome de'faire une démarche amicale auprès du gouvernement italien, uans le Dut de connai.re l'importance et le but des entreprises italiennes prés de Valona. Le gou-! vernement italién a fourni les meilleures ' assurances et a demandé, en outre, la participation de ia Grèce pour mener à bonne fin ia tâche commencée. Les pourparlers continuent entre les deux Etats. Les diplomates sont d'accord sur ce point que les droits revendiqués jusqu'ici par la Grèce, sur tes environs de Valona, do.vent être assuré?. Sur le front itaio-autrichien Communiqué olliciel autrichien Vienne, 28 décembre. Les combats d'artillerie continuent au front sud du Tyrol et au front sud-est. Communiqué olliciel italien Rome, 27 décembre. — Le 26, notre artillerie rouvrit le feu contre les positions des environs de Gologna, en Jud.cane, ou des batteries ennemies avaient été signalées. L'activité de nos petits détacnements dans les vallées de Caméras (Etsch) et de Mag-gio (Trentin) amena des rencontres avec l'adversaire. Ur.e tentative d'attaque de l'ennemi fut enrayée, dans la nuit du 25 au 26, par le feu de nos troupes. Sur le front turc Communiqué olliciel turc Conslantinople, 28 décembre. — Au front de l'Irak, un détachement ennemi avec 2 mitrailleuses et un nombre considérable de cavaliers qui, protégés par 2 monitors, voulaient aller au secours de Kut-el-Amara, en venant de la direction d'Iman-Ali-Guarbi, situé à l'est de Kut-el-Amara, a été refoulé dans la direction d'iman-Ali-Guarbi. Au front du Caucase, quelques-unes de nos patrouilles ont mis de fortes patrouilles ennemies en fuite.'Au front des Dardanelles, un croiseur a jeté quelques bombes sur les positions abandonnées par l'ennemi à Anaforla et à Ara-Burnu et se retira ensuite. A Sedd-ul-Bahr, l'artillerie ennemie lança un grand nombre de bombes contre noire aile droite et dirigea un feu interrompu avec des mitrailleuses, des bombes et des torpilles aériennes contre notre aile 1 gauche. Notre artillerie riposta, réduisit l'artille-ennemie au silence et détruisit une partie des tranchées ennemies. Le 25 décembre, des aviateurs ennemis ont jeté sans succès et sans occasionner des dégâts des bombes sur les environs de Galalakoey. Nous avons enlevé, des navires transports ennemis échoués au rivage du Dtiyuk Kemikli, tous les objets utilisables. En mer Communiqué olliciel français Paris, 28 décembre. — Le Ministère de la Marine annonce : Un sous-marin allemand a torpillé et coulé, le 24 décembre au matin, dans la Méditerrannée orientale, le paquebot français Ville de la Ciotat, des Messageries Maritimes, jaugeant 6,378 tonnes. Ls plupart des passagers et la plus grande partie de l'équipage ont été recueillis par le paquebot anglais Moroo, et débarqués le 2b décembre à Malte. En Hollande Penurie de savon L'Association des blanchisseries à va peur d'Amstedam et ses environs vient d envoyer aux ministres des altaires intérieures et étrangères une requete par laquelle les intéressés attirent 1 attention des autorités sur la disette imminente de poudre de savon provoquée par ia défense d'exportation du sel de soude, édictée par le gouvernement anglais. Les signataires de cette adresse insistent pour que le gouvernement néerlandais prenne les mesures que cette situation comporte. La plupart des savonneries ont dû arrêter ia vente de poudre de savon, ce qui entraînera d'ici peu la fermeture de plusieurs blanchisseries à vapeur. En Perse Crise ministérielle Téhéran, 27 décembre. — Le ministère est dissous. Le Shah a nommé le prince Perman président du nouveau conseil. Abonnements Les personnes qui prendront un abonnement au Journal île Gand pour le trimestre prochain le recevront à partir d'aujourd'hui. Le prix d'abonnement, payable par anticipation, est fixé à DEUX FRANCS par trimestre Chronique Gantoise AVIS. — A l'occasion de nouvel an, les bureaux de l'Administration 'communale seront fermés toute la journée le santedi 1" janvier prochain (bureau de l'Htat-Civil el de la Caisse communale compris). FliPfîTOiniTF 'nstalL très soignée. GENIETS, LUIiUiniUllL 14, rue deBrabant, Gand (M)> QUADRUPLE ARRESTATION. — Le Comité provir.c.al de Secours et d'Alimentation s'etuit aperçu depuis plusieurs semaines que ies demandes de farine introduites par tes boulangers ganiois dépassaient les besoins normaux de' .a population. Une enquête révéla que le nombre des « bons » présentés au Comité était sensiblement plus élevé que celui des « bons » délivrés par la police aux habitants. L'instruction ouverte par la police amena l'arréstation du boulanger De Smel, rue Plaute, et des imprimeurs Van de Sompele, boulevard du Béguinage et De Vreeze, frères, du quartier de l'Heirnisse. Le « Centenaar » publie à ce sujet les renseignements suivants : Le boulanger De Smet avait, rue du Bouclier, un magasin où il cachait sa provision de farine. Une perquisiton amena la découverte d'au moins £0 sacs de farine, qu'il vendait 150 francs le sac. Interrogé sur l'origine de cette provision, il refusa de répondre. Au cours de la perquisition, la police mit la main sur un grand nombre de <tbons», parfaitement imités, que De Smet avait fait imprimer à ses frais. On ne tarda pas à connaître le nom des imprimeurs ; ceux-ci avaient livré au boulanger De Smet environ 350,000 « bons » de leur fabrication. Théâtre Pathé Jeudi, le 30 courant, dernière des Trois Mousquetaires. Matinée de 4 à 8 heures. Vendredi, les Artistes de la Comédie Française dans : Vingt ans de Haine Film d'Art Pathé en couleurs en quatre actes. Le Diamant de famille Détective Drame en trois actes. Samedi, le l" janvier, Matinée de 4 à 8 heures. (1053) Le rôle des aéroplanes Ci quelques notes découpées dans la deigtque, et qui mettent en lumière les services que 1 aéroplane rend aux armées, pendant la guerre actuelle: « Dans l expioi at.on, à la guerre, ues divisions de cavaiene precedent ies armees, a environ deux journées de marene, et explorent le terrain atfuevant n'eues pour découvrir i ennemi, t^el ennemi étant decou-.e/t, eues doivent constamment garder ie wyiuaci et renseigner ie commandant eu ci.et. -ur-, .1 eloigriemeiit du gros de l'armee, qui ne peut eu e que u une centaine de kilomètres au maximum, fait qu il est souvent ires uitncile d assurer sa liaison avec la cavaiene qui le précédé. Pour un aeroplane, cent kilomètres représentent une heure de vol ;en deux heures un avion aura donc franchi la distance, apporte ie renseignement et regagné son pos" ie. Mais là se borne son rôle. La cavalerie d'exptoraiion en a un autre qui la rend indispensable : elle doit non sedlement découvrir l ennemi, mais encore gêner sa marene, empêcner sa progression en le harcelant sans cesse ; elle conserve donc toute son utilité. 11 en est tout autrement pour la transmission des ordres et des renseignements rapides, pour lesquels l'aéroplane est sans rival. Les véhicules mécaniques quels qu ti.-. soient: automobiles, motocyclettes ou vélocipèdes, doivent emprunter les routes; l'aviateur, lui, va droit au but et avec une rapidité incomparable. Ceite incontestable supériorité de l'aéroplane, qui l'a rapidement rendu indispensable, est devenue évidente par la guerre actuelle, qui a inauguré des fronts d'armée d'une longueur absolument inconnue jusqu'alors. D'énormes effectifs sont engagés, occupant un développement de plusieurs centaines de kilomètres. On comprend de , suite l'impossibilité pour un cavalier de parcourir de pareilles étendues et le peu j qu'il pourrait faire, en sectionnant les distances, ne s'accomplirait qu'au prix de Feuilleton du Journal de Gand 182 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Monte-Cristo connaissait déjà la salle à manger et le salon du rez-de-chaussée. Albert le conduisit d'abord à son atelier; c'était, on se le rappelle, sa pièce de prédilection.Monte-Cristo était un digne appréciateur de foutes les choses qu'Albert avait entassées dans cette pièce : vieux bahuts, porcelaines du Japon, étoffes d'Orient, verroteries de Venise, armes de tous les pays du monde, tout lui était familier, et, au premier coup d'oeil, il reconnaissait le siècle, le pays et l'origine. Morcerf avait cru être l'explicateur, et c'était lui au contraire qui faisait, sous la direction du comte, un cours d'archéologie, de minéralogie et d'histoire naturelle. On descendit au premier. Alb;rf introduisit son hôte dans le salon. Ce salon était tapissé des œuvres des peintres modernes; il y avait des paysages de Dupré, aux longs roseaux, aux arbres élancés, aux. vaches beuglantes et aux ciels merveilleux ; il y avait des cavaliers arabes de Delacroix, aux longs burnous blancs, aux ceintures brillantes,aux armes damasquinées,dont les chevaux se mordaient avec rage, tandis que les hommes se déeniraient avec des masses de fer; des aquarelles de Boulanger, représentant tout Notre-Dame de Paris avec cette vigueur qui fait du peintre l'émule du poète; il y avait des toiles de Diaz, qui fait lès fleurs plus belles que les fleurs, le sole,1 plus brillant que le soleil ; des dessins de Decamps, aussi colorés que ceux de Salva-tor Rosa, mais plus poétiques; des pastels de Giraud et de Mùller, représentant des enfants aux têtes d'ange, des femmes aux traits de vierge; des croquis arrachés à l'album du voyage d'Orient de Dauzats, qui avaient été crayonnés en quelques secondes sur la selle d'un chameau ou sous le dôme d'une mosquée; enfin tout ce que l'art moderne peut donner en échange et en dédommagement de l'art perdu et envolé avec les siècles précédents. Albert s'attendait à montrer, cette fois du I moins,quelque chose de nouveau à l'étrange , voyageur; mais, à son grand étonnement, celui-ci, sans avoir besoin de chercher les signatures, dont quelques-unes d'ailleurs n'étaient présentes que par des initiales,, appliqua à l'instant même le nom de chaque auteur à son œuvre, de façon qu'il était ta-cile.de voir que non-seulement chacun de ces noms lui était connu, mais encore, que chacun de ces talents avait été apprécié et étudié par lui. Du salon on passa dans la chambre à coucher. C'était à la fois un modèle d'élégance et de goût sévère: là un seul portrait, mais signé Léopold Robert, resplendissait dans son cadre d'or mat. Ce portrait attira tout d'abord les regards du comte de Monte-Cristo, car il fit trois pas rapides dans la chambre et s'arrêta tout à coup devant lui. C'était celui d'une jeune femme de vingt-cinq à vingt-six ans, au teint brun, au regard de feu, voilé sous une paupière languissante ; elle portait le costume pittoresque des pêcheuses catalanes avec son corset rouge et noir et ses aiguilles d'or piquées dans les cheveux ; elle regardait la mer, et sa silhouette élégante se détachait sur le double azur des flots et du ciel. Il faisait sombre dans la chambre, sans quoi Albert eût pu voir la pâleur livide qu/ s'étendit sur les joues du comte, et sur- . — - — - __ î prendre le frisson nerveux qui effleura ses épaules et sa poitrine. 11 se fit un instant de silence, psndant lequel Monte-Cristo demeura l'œil obstinément fixé sur cette peinture. — Vous avez là une belle maitresse, vicomte, dit Monte-Cristo d'une voix parfaitement calme; et ce costume, costume de bal sans doute, lui sied vraiment à ravir. — Ah! Monsieur, dit Alberi, voilà une méprise que je ne vous pardonnerais pas, si à côté de ce portrait vous en eussiez vu quelque autre. Vous ne connaissez pas ma mère, Monsieur; c'est elle que vous voyez dans ce cadre ;elle se fit peindre ainsi, il y a six ou huit ans. Ce costume est un costume de fantaisie, à ce qu'il paraît, et la ressemblance est si grande, que je crois encore voir ma mère telle qu'elle était en 1830. La comtesse fit faire ce portrait pendant une absence du comte. Sans doute elle croyait lui préparer pour son retour une gracieuse surprise; mais, chose bizarre, ce portrait déplut à mon père; et la valeur de la peinture, qui est, comme vous le voyez, une des belles toiles de Léopold Robert, ne put le faire passer sur l'antipathie dans laquelle j il l'avait prise. Il est vrai de dire entre nous, i mon cher comte, que M. de Morcerf est un des pairs les plus assidus au Luxembourg, j L * i un général renommé pour la théorie, mais jn amateur d'art des plus médiocres; il n'en est pas de même de ma mère, qui peint d'une façon remarquable, et qui, estimant trop une pareille œuvre pour s'en séparer tout à fait, me l'a donnée pour que chez moi elle fût moins exposée à déplaire à M. de Morcerf, dont je vous ferai voir à son tour le portrait peint par Gros. Par-donnez-moi si je vous parle ainsi ménage et famille.; mais comme je vais avoir l'honneur de vous conduire chez le comte, je vous dis cela pour qu'il ne vous échappe pas de vanter ce portrait devant lui. Au reste, il a une funeste influence ; car il est bien rare que ma mère vienne chez moi sans le regarder, et plus rare encore qu'elle le regarde sans pleurer. Le nuage qu'amena l'apparition de cette peinture dans l'hôtel est du reste le seul qui se soit élevé entre le comte et la comtesse, qui, quoique mariés depuis plus de vingt ans, sont encore unis comme au premier jour. Monte-Cristo jeta un regard rapide sur Albert, comme pour chercher une intention cachée à ses paroles ; mais il était évident que le jeune homme les avait dites dans foule la simplicité de son âme. (A suivre.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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