Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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07 oktober 1917
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s.n. 1917, 07 Oktober. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/jm23b5z33p/
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Dimanche 7 octobre 1917 iO centimes is & ism ©t81* aaaéè — N68 270-282 JOURNAL DE GAND mm w mf jiiw wmm mmmm wi scho 13 s-; ae wrL+JkJB9 x33rjh2g$ A-nk-M-fM»*-. I -5ÉÎ>.â T10ÎV k A.OMINÉST.?*.ATIGN : j Annonces fr. 0,80la ligne. gelâmes (avant les annonces) 1 fr. 4,250r • -- ^ ^ la ligne ««clames en Chronique gantoise on dans le corps du 2â -' %£ $£ 94'.&JB8ç£g, g - îlfW^ josrnal 2 tr. la ligne. Information» financières et Réparation V V*Àl$'.. TIÎ Cli^Q P T tMSST'a Tf~ ^aunwfl &s» Judiciaires 2 fr. la ligne. - On traite à, forfait pour le» annonces . souvent répétées. '^SJIipWKWg.- ■«•- * y 1 ** i ir<r* ç^cy UU g«S J«STREtfï (J3 là SMSaaêiS, LS BRUXELLOIS Du 30. — Etats-Unis — 4.242.139 automobile». — On vient de, publier des statistiques récentes relatives au développement de la circulation automobile, aux Etats-Unis, et l'utilisation de plus en plus grande de ce mode de transport. A« premier juillet 1917, il y avait en circulation aux Etats-Unis : 4,242,139 automobiles. Par comparaison au chiffre constaté au 31 décembre 1916, cette indication représente une augmentation de trafic de 700.000 véhicules en six mois, soit une mise en circulation nouvelle de 4.000 voitures et camions par jour ! Par rapport à la population, on compte actuel! ment une automobile pour 24 habitants ; la proportion pour 191(5 était de une automobile pour 29 habitants. Une intéressante remarque à faire sur l'ensemble du travail de statistique, c'est que, parmi les 48 Etats qui forment la Confédération américaine, il en eri3te 7 dans lesquels la circulation dépasse iuO.OOO automobiles, soit pour chacun d'eux le double de la circulation en France au début de la guerre. Dans l'Etat de New-York, sont inscrit* 345,966 véhicules. Au commencement de 1916, il en existait seulement 200.000 D'autre part, dans certains Etats du centre, l'accroissement a pris des proportions encore plus considérables C'est ainsi que dans ï'Arkansas, on compte, eu 1917. une augmentation de 60 p. c. sur le chiffre de 1916. Mais l'Etat recordman, c'est celui d'Iowa, dont la population atteint 2,225,OOOhabitants, et dan1» lequel le recensement accuse 243,000 automobiles, ce qui revient à dire qu'il y circule. une automobile pour 9 personnes. L'Etat de Nebraska. dans cet ordre de constatations, vient bon second, le pourcentage, par rapport à la population, étant de une automobile pour 12 personnes, ce qui est encore plus coquet. On remarquera, d'nutre part, qu« les fabrications du premier semestre de 1917 ont atteint H00.000 véhicules A ee chiffre, il faut ajouter les exportations à l'étranger pendant la même période. Ce chiifre est seulement de 36,000 véhicules, ce qui constitue au total une production de 836,000 véhicules, dans laquelle l'exportation ne représente qu'une très minime part de la production totale américaine, environ 4 5 p. c. Le grand développement de l'industrie des Etats-Unis se manifeste surtout dans la construction des véhicules commerciaux ou de transport en commun; sur 610 usines en activité, 238 sont consacrées aux voitures de tourisme et 372 aux camions, autobus, tracteurs, etc. HfiT VGLK Du 30. — Le ravitaillement des Hollandais établis en Belgique. — Tout comme les sujets suisses, le» Hollandais établis en Belgique seroat ravitaillés .par leur gouvernement. Comme 75.000 Hollandais habitent en Belgique, ce ne sera pas chose facile. Les expéditions consisteront en petits paquets contenant du beurre, du lard, du fromage et une boîte de lait condensé. On enverra mensuellement 4000 paquets en Belgique. Les Hollandais établis à Oand, Bruges, Liège et Anvers seront les premiers à en recevoir. Le ravitaillement pour Cliarleroi, Louvain et Namur suivra sous peu Jeudi matin, une distribution fut faite à Bruxelles, au marché au beurre, { sous la surveillance du Comité Néerlandais, j ! Les femmes hollandaises ayant épousé un ï j Belge ont également, reçu leur part ainsi qua | [ les femmes célibataire.-;. VOORUiT ! Du 30 — Terrible accident — Samedi ( matin, vers 11 heures, il s'est produit encore un accident aux nouvelles fosses de. la villa, situées sur le territoire de Mariakerke, où j déjà cette semaine on avait eu à déplorer lin \ accident mortel. M. Richard Baele, Directeur du service | communal de nettoiement, était allé visiter j une d^s fosses avee un machiniste, pour voir ; si tout fonctionnait normalement. Tout à coup j M. Baele sentit qu'il perdait connaissance, il j voulut, s'asseoir, mais tomba. Le. machiniste } ( qui avait pris peur, eut encore la force et la \ présence d'esprit de crier et se hâta de remonter. Des personnes accoururent., les premiers soins furent donnés, mais en vain. Lorsque M. le docteur Poirier arriva. M. Baele avait cessé de vivre Nous nous empressons d'ajouter que la Ville vient de faire une perte sensible. C'était un excellent fonctionnaire qui avait fort bien corapr>s le service des régies et qui y avait ; consacré toutes ses connaissances II n'est pas i exagéré d'ajouter à l'hommage rendu à M. ! Baele que c'est sous sa direction que les régies \ ont pris une si grande importance. Nous saluons sa dépouille mortelle avec le I plus profond respect et nous présentons à son ■ épouse et à ses enfants nos sincères coado-j léances à propos du malheur qui vient de les î frapper. Du 3. — Funérailles de M Richard Baele. ' — Les funérailles de M. Richard Baele, Di-\ recteur du service de nettoiement public, qui ? est tombé victime du devoir, furent particu-j lièrement impressionnantes. De nombreuses ' couronnes avaient été envoyées par sa famille, ■ ses amis, ses collègues et ses subordonnés. Parmi l'assistance nous avons remarqué MM. : le Bourgmestre Braun, les Echevins Coppie-ters, Heynderickx, De Weert, tous les conseil-' 1ers communaux socialistes et progressistes et un giand nombre de conseillers libéraux. Le nombre des fonctionnaires et employés de la Ville était très élevé et la participation i des centaines d'ouvriers d-Hf servicedn regretté : défunt et d'autres régies communales était réellement émouvante. Au cimetière. M l'échévin Coppieters pro-; nonça le discours fuuèbre dont les paroles émues et pleines de vérité arrachèrent à plus d'un des lai mes de léelle tristesse De rudes travailleurs versèrent des larmes amères, larmes de sincère amitié et d'attachement pour ; leur chef. ? Le soir, le Conseil communal décida, à l'unanimité, d'envoyer' une lettre de condoléances à la veuve si cruellement éprouvée. Quelques Services ûu Comité ariuin je Secoars et 4'Alimentation VIII. Le ravitaillement spécial pour malades Depuis longtemps déjà, le Comité a organisé pour les malades un ravitaillement spécial; î dès le début, on leur accorda, sur présenta- ' tion d'un certificat médical, du pain blanc, plus tard du lait en boîtes — qui actuellement fait complètement défaut —. et enfin des biscottes ainsi que les farines Florima et Phos-photose.Auparavant, il suffisait de présenter au bureau du Comité un certificat prescrivant l'u- I s- s du pain blanc, pour que celiu ci fût .-ic-eordé immédiatement. Ls nombre de personnes qui jouissaient de cette faveur devint 5 bientôt exce ait', et comme il tendait sans cesse à augmenter, il fallut rechercher un moyen de mettre fin à cette exteution extraordinaire, incompatible surtout avec les stocks de farine ■ dispoaibles. Le pain blanc est en effet fabriqué aa moyen de froment dont la quantité a toujours été limitée; par conséquent plus on en prenait,'moins on pouvait en réserver pour le pain ordinaire. Dans l'intérêt général, le Comité fit appel à la Commission médicale locale en vue de mettre fin à de nombreux abus, comme elle l'avait déjà, fait en ce qui regarde le service du lait et delà farine Monder Barbira. Bientôt l'on p ■ apprécier les résultats obtenus par la Commission, car le nombre de personnes auxquelles le pai* blanc fut réservé diminua bien vite Elle est composée d'un Président, M le Professeur Van Duyse, d'un secrétaire.M.le Docteur Van Eeckhaute. qui a remplacé le regretté Docteur Dupureux et de 12 docteurs examinateurs siégeant tous les jours par équipes de deux ou de quatre. La Commission médicale accorde, suivant l'état du malade, du pain blanc, des biscottes, de la farine Florima on Phosphatose provenait du Comité Urbain, des œufs et du lait frais distribué par la Commission locale de ravitaillement. Si, à côté du paiu blanc, un malade peut obtenir des biscottes, il n'en est pas de même d'un autre farineux; elles ne sont données qu'en supplément de ration. Les certificats remis par le* médecins doivent être présentés par les intéressés aa bureau de la Commission médicale, Avenue de la Place d'Armes, 3. Ils sont portés sur des listes où la Commission inscrit, à côté de chacun des noms, ce qui doit être accordé ou refusé.Les décisions que prend la Commission ne sont pas sans appel : il existe en effet un bureau de réclamations que dirige le secrétaire de la C. M. L. ài^é de son secrétaire * particulier. Le public peut s'y présenter tous les jours de la semaine, de 8 heures à midi et de 2 à 4 heures. Les médecins y sont également reçus pour ] présenter leu'-ï observations concernant les ! décisions de la C. M L. ainsi que pour re- i commander spécialement les certificats de ; personnes gravement malades et les faire inscrire d'urgence. Pour donner une idée de l'importance de ce service, nous dirons que depuis son institution, le 1-2-mars 1917, les bureaux ont inscrit environ 100.000 certificats. Les listes indiquant les décisions prises sont transmises journellement au service ' communal compétent et à la Commission ? locale de ravitaillement qui y puisent les \ renseignements relatifs il' la distribution des œufs et du lait frais; ensuite les listes sont envoyées au bureau du Comité où elles restent classées. Par carte spéciale, les intéressés sont pré- \ venus immédiatement de la décision réservée j à leur demande; le Comité s'en tient strictement à l'avis de la Commission. Ceux qui ont ! obtenu satisfaction se présentent au quai du J Bas-Escaut, où ils reçoivent une carte pour l'achat des denrées spéciales dans les bureaux î de vente ; ces cartes portent un numéro d'or- ! dre, le numéro de la carte de ménage, du j bureau de vente et la durée de validité de | l'autorisation ; ail verso, se trouve un calen- t drier dont les semaines sont biffées au fur et à j mesure que les denrées sont délivrées par les bureaux de vente. Aflri d'éviter les doubles emplois, par exemple pain blanc en même temps que farineux, il existe un fichier, où chaque malade a sa fiche suivant la denrée qui lui est accordée. La remise de ces cartes spéciales ne se fait qii" les quatre premiers jours de la semaine, attendu qu'il s'agit de produits qui doivent être commandés à l'avance et dont il faut connaître exactement la quantité, principalement pour le pain blanc et les biscottes. De plu?, comme le pain blanc remplace le pain gris, il faut faire savoir aux boulangers les noms des personnes auxquelles ils ne peuvent plus servir les rations ordinaires Or les listes pour les boulangers étant clôturées an plus tard le vendredi soir, il est facile de comprendre que celles qui se rapportent au pain blanc doivent être terminées le jeudi. Dans ces circonstances, le public ne doit donc pas s'étonner si an retard survient dans l'autorisation d'user du pain blanc. Il est d'ailleurs à conseiller aux intéressés qui doivent renouveler leur certificat, d'envoyer leur nouvelle demande en temps opportun, c.-à-d au début de la semaine de l'expiration, ou même de préférence la semaine qui précède. Ainsi ils n'auront pas à craindre d'interruption dans l'usage du pain blanc. Les Expositions Salle Taets L'euverture de l'exposition des œuvres de M"0 t'abrielle Swaris est une révélation pour les amateurs gantois, car l'artiste, déjà favorablement appréciée à l'étranger, n'a guère, jusqu'à présent, exposé en notre ville. Les quelque treete tableaux à l'huile qu'elle nous montre aujourd'hui à la Salle Tacts sont beaucoup plus que des promesses: tels d'entre eux suffiraient à asseoir une réputation. L'art de M110 Swarts est sain, direct, profondément personnel : il dénote un amour vrai de la nature, servi par une grande facilité de moyens. Toutes ses œuvres disent le poème de la vie, la fête de la lumière : de toutes se dégage un souffl de clial ur et d'émotion, une sensation de vérité et de joie. Car ce beau tempérament de peintre est double : très féminin par la poésie de l'inspiration, la délicatesse du sentiment, et tout viril par la sûreté du coup d'œil, la décision du coup de pinceau. Fidèle aux traditions de notre race éprise de réalités tangibles, Mlle Swarts se plaît surtout à décrire les aspects de la terre pa-triale, dont elle exalte la beauté et la richesse. Uile a pénétré le difficile secret de l'atmosphère humide et brillante de nos plaines flamandes, de leurs ciels doux et ardents. Ses paysages sont traités avec brio, en dehors de toute convention routinière et sans rien de ce négligé informe adopté partant de paysagistes : la moindre de ses productions s'appuie sur une étude serrée de la forme. « l'allée de peupliers » (n° 6) est une page admirable qui rattache son auteur à la lignée des grands luministes, — les Claus, les Ver-straete, les Monet, les Pissaro. — L'artiste y a noté, avec une exquise finesse de perception et une rare distinction de coloris, la douceur d'une de ces heures vaporeuses et alanguies, où, dans l'air voilé p<ir les brumes vespérales, s'allument des reflets d'or en fusion. Tout chante, tout vibre, tout rayonne dans cette œuvre, par la triple magie des lignes harmonieuses, des tons savoureux et de la subtile lumière. La lumière, c'est le véritable sujet, c'est 1» personnage invisible et présent dans toutes ? les toiles du peintre. C'est elle qui donne tant de charme à 1' « Avril „(n0 1), où des ramures encore grêles silhouettent leur joliesse dans les clartés molles d'un matin printanier. C'est la lumière aussi qui fait suave cet effet fugace d'« Après l'orage » (n° 9), si heureusement saisi par l'artiste. Dans « le Jardin « (n° 3), un chef-d'œuvre d'exécution primesaùfière et d'harmoniense interprétation, des géraniums claironnent leurs ro*ges ardents au milieu de la gamme diaprée des végétations exubérantes : c'est joyeux, opulent, radieux comme un coin du Paradou, c'est vivant et vrai comme la nature même. » L'Entrée du château » (n° 20), débordant de couleur et de lumière,est un autre exemple de la virtuosité avec laquelle M110 Swarts détaille les mille nuances dont s'irisent au soleil les frondaisons touffues. La belle étude intitulée ■Poirier n fleurs» (n° 10) se recommande particulièrement à i l'attention des connaisseurs par l'éclat bril-l lant, le fougueux « enlevé de la touche. « ."soir d'été » (n* 13) attire et retient par son sentiment recueilli, sa douce sérénité : on y sent planer le calme auguste d'une belle fin de jour. D'autres paysages sont d'allure nettement décorative : « Pré fleuri > (n° 12), un ravissant coin de nature qu'a magnifié le rêve de l'artiste ; « Vieille avenue « (n° 25), pittoresque perspective au fond de laquelle se dresse, nimbée des brumes automnales, la tour de St Bavon; u la Rafale* (n° 16), admirable synthèse rurale, d'une émotion continue, enfermant en l'étroit espace du cadre, toute la majesté, toute la poésie, tout l'infini de la campagne et du ciel. Ce vaste champ de blé qui s'incline sous le vent, ees peupliers qui balancent leurs panaches d'émeraude et d'argent sont d'une facture étonnamment libre, franche et personnelle. Cette même facture se retrouve dans cet autre eharap d'épis : «les Avoines» (na 24), vigoureuse impressien, d'Ardenne celle-ci. Il n'est pas jusqu'aux plus rapides de ses notations champêtres, — tels le « Coin rustique » (n° 30), également arden-. nais, la fine étude de » Dunes d Nieuport n ' (n° 27) où l'on voit se profiler dans le lointain les tours de Furnes, ou le gracieux» Clocher » \ de Gendbrugge (n° 15) —, que l'artiste n'ait marqué d'une nette originalité. Car Mlle Swarts évite les sentiers battus, et lorsqu'elle plante son chevalet en quelque point de notre belle cité, c'est pour y recueillir des éléments de pittoresque encore inexploités, comme dans ce « Coin de faut jurg » (n° 8) où l'Escaut, se frayant une claire trouée dans la banlieue, sépare, — ou relie — .comme un symbole l'usine et les maisonnettes mi-rurales. L'éclat un peu froid et la mélancolique grandeur épandus sur le tableau lui donnent un accent très spécial. Les masures « sur le vieil Escaut » (n°5), si superbement patinées, «ont proches par le ; sentinent comme par la topographie, du ! « Coin de faubourg ». Leur sobre richesse de tous, leur facture harmonieuse, en font nn» page savoureuse au possible. Les " Pignons gantois » (n° 19), eux, sont tout vibrants de chaud soleil et composent un bel ensemble coloré, tout en contrastes et en vigueurs. « Le Vieux Chemin n à Gendbrugge (n" 28), nous mène dans la banlieue verdoyante et bourgeoise où l'herbe envahit le pavé, où les logis se blottissent sous les futaies, où l'âme s'endort en une souriante quiétude..., « Le Presbytère n de Nieuport (n° 11) Feaillcten du Journal de Gand. 294 Le Gomte I9E MONTE-CrtiSTO PAR ALEXAND E DUMAS — Monsieur, dit d'Avrigny à Villefort, en parlant à haute voix de façon à ce que tout le monde l'entendit, le pauvre Barrois était trop sédentaire depuis quelques années : lui, habitué autrefois avec son maître à courir à cheval ou en voiture les quatre coins de l'Europe, il s'est tué à ' e service monotone autour d'un fauteuil. Le sang est devenu lourd. Il était replet, il avait le cou gios et court, il a été frappé d'une apoplexie foudroyante, et l'on m'est venu avertir trop tard. A propos, ajouta-t-il tout bas, ayez bien soin de jeter cette tasse de violettes dans les cendres. Et le docteur, sans toucher la main de Ville! rt, sans revenir un seul instant sur ce qu'il avait dit, sortit escorté par les larmes et le» lamentations de tous les gens de la maison. Le soir même, tons les domestiques de Vil lefort, qui s'étaient réunis dans la cuisine e qui avaient longuement causé entre eux, vin rent demander à madame de Villefort la pei mission de se retirer. Aucune instance,aucum proposition d'augmentation de gages ne le; put retenir; à tontes paroles ils répondaient — Nous voulons nous en aller parce que 11 mort est dans la maison. Us partirent donc, malgré les prières qu'oi leur fit, témoignant que leurs regrets étaien vifs de quitter de si bons maîtres, et surtout mademoiselle Valentine, si bonne, si bienfaisante et si douce. Villefort à ces mots, regarda Valentine. Elle pleurait. Chose étrange! à travers l'émotion que lu firent éprouver ces larmes, il regarda aussi madame de Villefort, et il lui sembla qu'ur sourire fugitif et sombre avait passé sur ses lèvres minces, comme ces météores qu'on voil glisser, sinistres, entre deux nuages, au fond d'un ciel orageux. i Bg°" . j t IV LA CHAMBRE DD BOULANGER RETIRÉ S 1 Le soir même du jour où le comte de Mor-cerf était sorti de chez Danglars avec une 1 honte et une fureur que rend concevables la froideur du banquier, M. Andréa Cavalcanti, 1 les cheveux frisés et luisants, les moustaches : aiguisées, les gants blancs dessinants les ongles, était, entré, presque debout sur son phaé-ton, dans la cour du banquier de la Chaussée-d'Antin.Au bout de dix minntes de conversation au salon, il avait trouvé moyen de conduire Danglars dans une embrasure de fenêtre, et là, après un adroit préambule, il avait exposé les tourments de sa vie depuis le départ de son noble père. Depuis le départ, il avait, disait-il, dans la famille du banquier, où l'on avait bien voulu le recevoir comme un fils, il avait trouvé toutes les garanties de bonheur qu'un homme doit toujours rechercher avant les caprices delà passion, et, quant à la passion elle-même, il avait eu le bonheur de la rencontrer dans les beaux yeux de mademoi-, selle D anglais. Danglars écoutait avec l'attention la plus profonde ; il y avait déjà deux ou trois jours qu'il attendait cette déclaration, et lorsqu'elle arriva enfin, son œil se dilata autant qu'il s'était ouvert et assombri en éejutant Mor-cerf.Cependant, il ne voulut point accueillir ainsi la proposition du jeune homme sans lui faire quelques observations de conscience. — Monsieur Andréa, lui dit-il, n'êtes-vous pas un peu jeune pour songer aa mariage? — Mais non, Monsieur, reprit Cavalcanti, je ne trouve pas, du moins : en Italie, les grands seigneurs se marient jeunes en général; c'est une coutume logique. La vie est si chanceuse que l'on doit saisir le bonheur aussitôt qu'il passe à notre portée. — Maintenant, Monsieur, dit Danglars, en admettant que vos propositions, qui m'honorent, soient aggroées de ina femme et de ma fille, avec qui débattrions-nous les intérêts ? C'est, il me semble, une négociation importante que les pères seuls savent traiter convenablement pour le bonheur de leurs enfants. — Monsieur, mon père est un homme sage, plein de convenance et de raison. 1! a prévu ï 'a circonstance probable i>ù j'éprouverais le f désir de m'établir en France : il m'a donc ■mmWMWH! IWHHMWIIWII—I lin Illllllii; laissé en partant, avec tous les papiers qu: constatent mon identité, une lettre par la quelle il m'assure, dans le cas où je ferais un choix qui lui soit agréable, cent cinquante mille livres de rentes, à partir du jour de mor mariage. C'est, autant que je puis juger, le quart du revenu de mon père. — Moi, dit Danglars, j'ai toujours eu l'intention de donner à ma fille cinq cent mille francs en la mariant ; c'est dailleurs ma seule héi itièie. — Eh bion ! dit Andréa, vous voyez, la chose serait pour le mieux, en supposant que ma demande ne soit pas repoussé® par madame la baronne Danglars et par mademoiselle Eugénie. Nous voilà à la tête de cent soixante-quinze mille livres de rentes. Supposons une chose, que j'obtienne du marquis qu'au lieu de me payer la rente il me donne le capital (ce ne serait pas facile, je le sais bien, mais enfin cela se peut), vous nous feriez valoir ces deux ou trois millions, et deux ou trois millions entre des mains habiles peuvent toujours rapporter dix pour cent. — Je ne prends jamais qu'à quatre, dit le banquier, et même à trois et demi. Mais à mon gendre, je prendrais à cinq, et nous partage' i riOuS les oenéflees.

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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