Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 18 Maart. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/jd4pk0817v/
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\ Mercredi 18 Mars 1914 UN KTJ'MKRO CINQ CENTIMES Mercredi 18 Mars 1914 franco en Belgique Un an : ÎS v » » 6 mois : 8 fr. » *3 mois : 4 ir, franco en Holiande Un an : 22 fr. » Union postale » 32 Ir,. On s'abonne au bureau du Journal et dans tous les bureaux de poste.. ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 56? JOURNAL DE LIÈGE Annonces. = i la %nt. geceisfc Réclames. , , , , > jO cer& Faits divers. . „ „ » î franc Réparations judiciaires » 3 franc; Informations financières ?- 3 francs <\vis de sociétés i»peau ugas 30 cent émissions,. franc IBiÉDAéTîOK TÉLÉPHONE 8I> FEUïiLE POUTïQUE» LITïEHâiBE ET COm^EBGfÂLE. - FONDEE £N 1784 RÉDACTION ET AD31INïSTRATION « BOULEVARD DE LA SAlfVENÏÉRE, 25 La Tragédie du "Figaro,, M. Gaston Calmette esi tué par Mme Caillaux, femme du Ministre des Finances Une brève dépiêche nous annonçait lundi la scène tragique qui s'était déroulée vers 7 heures du soir dans l'Hôtel du Figai'o. Mme Caillaux, femme du Ministre des r i-inanees, voulant se venger de la campagne menée contre son mari par M. Câlins lté, ■avait tiré plusieurs coups -de revolver contre ce dernier, le blessant grièvement. A cela se bornait l'information de l'Agence Il a \ as, car la tempête avait interrompu lea communications télégraphique et téléphonique entre la Belgique et Paris et c'est tard dans la nuit seulement qu'elles furent rétablies. Les premières nouvelles qui nous parvinrent hier matin furent pour nous confirmer le drame et nous apprendre la mort de- M. Calmette, qui avait succoinoé vers i heure du matin ouais une clinique (Je Neuilly où on, l'avait transporté; Mais c'est hier après-midi que les journaux parisiens nous apportèrent des détails circonstanciés sur l'horrible tragédie. Lo drame •Le dirame fut rapide, dit l'Echo de Paris, dont nous empruntions le récit : Il était environ cinq heures, Mme Joseph CàilLaux; se -présenta au Figaro et, a'adressant 'à un garçon. de bureau : • — Je désirerais, lui dit-elle, voir M. Calmette. Elle était très calme. Le garçon lui répondit : — Voulez-vous donner votre nom, ma-damo Y Je vais voir si M. Calmette est là. — C'est inutile, dit-elle. Je ne veux1 pas donner mon nom... Je vais attendre. Et elle attendit, sans impatience. Tout de môme, .à six heures un quart, elle se •décida à glisser sa carte de visite ebaps «une enveloppe qui portait l'en-tète Sénat. — uvli Calmette, dit-eûle, me recevra quand il connaîtra mon nom, que je ne •veux donner qu'à. lui seul. À ce momont M. Gaston Calmette sortait, en compagnie d'un ami, de son cabinet. Le garçon présenta l'enveloppe à M. Calmette qui, après avoir je Le un coup <l'œil sur la carte qu'elle contenait, dit à son ami : — C'est Mme Caillaux et, après une hésitation : « Je ne peux pas'ne pas recevoir une femme. » «Li pria Mme. Caillaux de bien vouloir le suivre, s'efiaça pour la faire pénétrer dans son cabinet. Il avait là peine fermé la. porté; que quatre détonations retentissaient.— On assassine Calmette ! s'écria un rédacteur du ntyaro. Les garçons se précipitèrent. j Gaston Calmette était écroulé dans le fauteuil où il fait asseoir les visiteurs, près de sa 'tâitTc dé travail, très ;i>âîê. mais .ayant encore sa connaissance. A I entree «du cabinet, près de la porte debout, appuyée au mur, Mme Caillaux regardait devant elle, très calme, comme inconsciente de 1 acte abominable qu'elfe venait de coin- ; mettre. i — Eh ibien !" oui, voilà ! répétait; elle, j ai j tiré... J ai mon auto en.'bas... Je sais ce qui va m'arriver. On s'empara d'elle et on fit appeler deux agents de police, qui furent un ne peut plus. embarrasses quand on leur nomma 2a meurtrière. — Mais, protest a l'un d'eùx, nous ne j pouvons pas arrête»' comme ça... 11 nous faut le revolver. Le revolver, un browning dont les balies sont de six millimètres et que Mme Caillaux tenait, tout à J heure, caché dans son >moudnuir, lui fut enlevé. Alors, les deux gardieiià de la paix la prièrent de les suivre.— Inutile de mo tenir, dit-elle encore. C'est fini. Je ne ferai de mal à personne... iPuiscu'il n'y .a plus de justice en France, ftoutes les abominations seront déballées en cour d'assises. Elle suivit ses gardiens sans un geste, et jiionta avec eux dans son auto, au profond éConcernent de son vvattman, qui regardait, sans comprendre, les agents. 11 était six heures et demie. , Au Figaro, c'était la stupeur, 1 afiole-ynent C'était aussi I indignait.. • et la tristesse. N03 confrères couraient de droite et de gauche, se précipitaient au téléphoné, réclamant ie secours des médecins. Calmette était étendu sur un canapé de son cabihol. Le docteur Raymond, sénateur, et le docteur Félix Poncetton, ré- j dacteur au Figaro, déshabillaient avec précaution le blessé. Du sang tachait la poi- : trine Trois balles avaient porte : lune 1 au thorax, l'autre à la cuisse gauche, la t Tôïoiènie a l'abdomen. La quatrième balle c'a perdue. . , . 1_ t \s premières constatations laissem w que La première balle fut tirée suppoe rï^ï.e> avaJit toute explication,alors par de t. après avoir fermé la porte, que Cam. sa tûb]e de travail. Notre se dnigeait ^aixna 0t reçut alors la se-confièie se * ^ cuisgc gauche, puis la conde balle du cavité thoracique, à gau-troisième dans» lu ^ chTe' - onservé tout son sang- , L.e blesoé de lui quelques-uns froia. Voyant aJto- ^ ^ ^ ces mots de ses collaborateur ^ A t0-hJe™4 domaïKlo .pardori V™ tout ce "tSS do bureau la voituré d-uwl.ul-.uco « «m ' porteur montait clojà la qi>;ns in transporter le blesse. Avec dMJgHgm finis, car notre son-frère joaj:f«ut bea coup, on l'allongea doucement sur la . ci couloirs, le vestibule [éUfmCwa-«lis pair la fo.de des amis rie la maison et des reporters accourus des la première nouvelle du drame. On s écarta, jj?mer rnent, les porteurs s'avançaient, lout xo monde s- découvrit ;. des larmes étaient dans tous les yeux. Ce fut une d'angoisse. Notre ami, allongé sur la^ Civière le corps recouvert d'un dessus rouge, le visage d'une pâleur de cire, les yeux fermés, passe devant nous et nous l'entendons murmurer d'une voix faime - — je n'ai jamais fait de mal. J ai lait mon devoir, .le n'ai rien à regretter. Et, jusqu'au moment où il aura ete étendu dans la voiture d'ambulance, il repétera : « J'ai fait mon devoir. » Au dc-l ors, la foule est énorme et en-•combre le trottoir et la chaussée. Les au-ttobus ne passent -:;ue difficilement. Enfin, la voiture d'ambulance peut se faire jour et; èiooorte notre malheureux confrère a la maison de santé du docteur Hartmann, à ïïeuilly. Au coîTîsnissar.ax A sept heures moins vingt, Mme Caillaux, escortée des agents entre les mains desquels elile avait été remise, quittait le Figaro pour le commissariat du Faubourg-Montmartre.Au. commissariat, on connaissait dé-j'à le drame. Rapidement un service d'ordre avait été organisé pour éviter l'envahissement des bureaux par les curieux au muni eu ù de l'arrivée de la coupable. i Lorsque, cinq minutes plus tard, la très luxueuse automobile grise stoppa devant La porte du commiceariat. les agents du service d'ordre s'alignèrent, formant la haie, e'n travers du trottoir, de la voiture jusqu'à la. porte ; et, prévenus déjià sans dcAùe de la qualité de la prisonnière qu'ils voyaient descendre de la limousine, ils saluèrent Mme Caillaux, qui -passait tête bais, sée en pressant le pa'j. La prisonnière fut aussitôt introduite dans le cabinet de M. Carpin, commissaire de police. M. M&lvy, ministre dm commerce, vint un dos premiers, suivi de près par M. C_ec-caldi, député, ami personnel du ministre des finances^ A sept heures et demie, avec une rapidité qu'on ne constate jamais dans les affaires criminelles, tous les magistrats du parquet arrivaient -aiii commissariat du faubourg Montmartre, pour commencer leur enquête. C'étaient : MIM. Lescouvé, procureur de la République ; Boucard, juge d'instruc-tûaç, ; Mouton, directeur de la police judiciaire ; Gui char Ji. chef de district ; le docteur .Paul, anéde^in légiste, etc. Peu aprè:;. M. Cailtlaïuxi, ministre, arrivait à son tour, dans son automobile. En coup de vent, il descendit de voiture, franchit en deux pas le trottoir, mais se heurta ù. un brigadier, qui avait.la consigne d'interdire l'accès du comfissariat. » Je suis le ministre des finances », dit M. Caillaux au brigadier oui ne l'avait pas reconnu. La venue du ministre dans le commisse riat, mit le comble à l'effarement c-ies l'onc-tioainaires. Les bureau:: furent évacués et seuls restèrent dans !e commissariat les ■ unis de l'innilpée et du ministre. Un j;eu après neuf heures et demie, les magistrats prirent leurs dispositions pour préip-".rer les départ-, discrets et successifs de M. et Mrno Caillaux. C'est que, dehors, des centaines de curieux attendaient, qui me pr> raissaient pas animés des meilleures intentions ; et aussi de nombreux photographes, tous prêts à saisir au passage « la coupable quittait le commissariat ». Curieux et phçtogrannes furent déçus ! Par des pn.c..n^es secret?, en traversant des cour3. une roeiie. une arnère-bcu.tique et la boutique d'une épicerie de la rue Grange-Batelièije. M. Moutvn et; deux inspecteurs do la Sûreté conduisirent Mme Caillaux jusqu'à un taxi-auto qui attendait là, et fila auc-sitôt vers la prison de Saint-La-zarre.Fa r le même cheanin. M. Caillaux quitta peu anrès le commissariat, mettant dans son auto qui. par une manœuvre (habile, le prit au passage. Mais il fut reconnu par des curieux, qui le conspuèrent violemment. Los déciliiratconia de Mmet Caillaux Peu après le départ de Mime Caillaux, M. Catfipin, coanmissairc de nol-ice, rendit compte aux journalistes de l'interrogatoire qu'il 'avait fait sùhir à la meurtrière. Cel'le-ci ne fit aucune difficulté pour reconnaître ;;ue Sc>n acte était prémédité. — Pourquoi avez-vous tiré dés coups de revolver sur L\E Calmette ? demanda le magistrat.— J'ai vouiki me faire justice moi-même. — Expliquez-vous, madame. — J'étais excédée, continue Mme Caillaux de la campagne menés par M. Calmette contre mon mari. J'ai voulu y mettre fin. Tout d'okor/i, j'ai pensé à employer des moyens judiciaires. .J'ai consulté à ce sujet une haute personnalité de !a magistrature, qui m'a. dit. qu'il n'y avait aucun moyen liégal de faire cesser ceUe campagne. « Presque toujours, ajouta le magistrat, le diffamateur est acquitté et le diffamé couvert de boue. » Peut-être me se rais-je contentée de cette intention si ie n'avais appris, nier, que M. C.alm'stte devait publier incessamment de nouveaux documents mettant mon mari en cause. -Je me suis jurée que cela ne serait pas. J'a-.ai::> des raisons de craindre, d'ailleurs, que des lettres m'eussent été volées. Et aujourd'hui, en sortant de cher, moi, je me suis rendue chez M. Gas-tine-Renpette, armurier, chez oui j'ai acheté un revolver browning de six millimètres et des cartouches. Je suis rentrée chez moi, rue A1 ohionse-de-Neuviliî©. j'ai chargé l'arme et je me suis rendue immédiatement au Figaro.» Là. je m,'ai pas donné mon nom immédiatement. J'ai demandé à voir M. Calmette. On m'a répondu qu'il était sorti, mais qu'il ne tarderait pas à rentrer. Après une heure d'attente, j'ai dit qui j'étais. Dix minutes plus tard, on m'introduisait dans le cabinet de M. Calmette. J'étais venue pour me venger. J'ai tiré. Vous savez le reste. » Comme Mme Caillaux achève ce récit, M. Lescouvé, procureur de la république, et M. Boujcard, juge d'instruction,, arrivent au commissariat. Lo<çturc est donnée ces magistrats de la déposition de la meurtrière. Mme Caillaux déclare qu'oiie n'a rien à changer à ses déclarations mai-; aiouto • — Je regrette beaucoup lo mouvement, do vivacité auquel je me suis laissée aller. J'avais seulement l'intention de donner une Isçoïi au directeur du Figaro, et j'espère ou-aucune de ses blessures n'est mortelle. Et le eovT.Jpissaire exprime le regret dans ltfliuel il est de i'^yo^er à Saint-Lazare. A la maieon cîo La voiture d'ambulance transporta d'iif-gsiiç.y m; Gaston Calmette à la "maison de santé du doçteur Cunéo, ià Neuïïly. I.e ! ir;-.:- fut îJttra4$l4$ejnçnt examiné par les docteurs Raymond, l:ov>wpsço, Hartmann c-t Cunéo, et. qe leur avis, K'S frois bles-sure-; ne présentaient, aucun caractère «Je gravité' et ne nécessitaient aucune intervention chirurgicale s'il ne se produisait par- romglicatl-ozi. Seule la ble-sure qui intéressait ï i région loml/aire 'donnait des inquiétudes. Le ïi ^Lc-ur Pozzi, qui vint visiter ensuite M. CalmeUd, Réserva à son •u.jet son pronostic. A 10 h. SA, le blessé était dans un état •.a.' .^':visant. et, 'ie bulletin suivant était communiqué, à onze heures, par les médecins qui soignaient M, Calmette : « Etat sensiblement amélioré. iM. Ca mette a conservé toute sa oonnaissanc On espère qu'une intervention chirurg cale ne sera pas nécessaire. » Cependant, le mieux qui s'était manife té ne perdura pas. A minuit, l'état du -ble sé s'était fortement aggravé et l'intervei tion chirurgicale fut décidée d'urgence. Elle commença à minuit 20 mais quelqu< miriutes après, une hémorragie se produ sait qui provoquait la mort. Les médecins rédigèrent alors le bulleti que' voici : « Au montent de l'arrivée de M. Ca mette à la maison de santé, l'état de chc était tel que toute tentative opératoire sen bla impossible. A la suie d'injections intra-veineuses d sérum, etc..., le pouls se remonta un pe sans que cependant le malade eût complî tement repris connaissance. A minuit 15, profitant de cette très légèr amélioration; on se décida à tenter un intervention. Mais en raison de son e> trême faiblesse, M. Calmette a succomb au défait même de l'opération. Nc-uilly, 1 heure du matin. » Signé : Docteurs Cunéo, Raymond, Ifarl mann. La âëmi&siicm tio ÏVÎ. caHiau« A peine la nouvelle de ce draine bruta se lut-elle répanduo dana les milieux par lementaiirts que se manifestait l'impros sion, quasi-unanime, que M. Caillaux ni pouvait, sous aucuu prétexte, conserve] '.■on portefeuille. i'elle fui, d'ailleurs, dès la première mi nute, l'opinion de M. Caillaux lui-même, e lorsque M. Doumergue, qui assistait ai dinc-r offert par l'ambassadeur d'Italie ai président do la république, prit congé, dè: neuf heures, du comte Tittoni, ce fut poui réunir, au quai d'Orsay, ses collègues er un conseil de i-jl/inet qui n'a pri3 fin qu'à minuit et demi et à l'issue duquel a ét£ communiquée à la presse la note suivante <! M. Doumergue a fait connaître à ses collègues, que M. 'Caillaux lui avait écrii pour lui adresser sa démission de ministre des financés. M. Malvy, ministre du commerce, a ét<! chargé de se rendre auprès de M. Caillaux pour lui demander, au nom du gouvernement, de retirer sa démission. M. Caillaux ayant refusé de se rendre à ses instances, une deuxième démarche a été laite dans le même sens par M. Doumergue:M. Caillaux a déclaré à nouveau qu'il ne croyait pas pouvoir, dans les circonstances présentes, continuer sa collaboration au président du conseil. Les ministres ont estimé que celte réponse ne pouvait être considérée comme définitive et ils. ont ajournés à aujourd'hui leur décision. » Il n'est pas très malaisé de comprendre, à la lecture de cette note, qu'en réalité les ministres, désireux de no pas remplacer trop vite un collègue démissionnaire dans de pareilles conditions, ont simplement rc-inis au lendemain le soin de lui choisir un successeur. Quel sera celui-ci V On parle de M. Georges Cochery, président de la commission du budget ; de M, le sénateur Peytral et aussi de M. Clémen-tel, qui, après avoir détenu, dans 1e cabinet Barthou, le portefeuille de l'agriculture a remplacé M. Nouions comme rapporteur général du budget! On cite encore le nom de M. ;Malvy, ministre du commerce. Quoi qu'il en soit, ce qui est hors de doute, c'est que la démission de M. Caillaux, en dépit des réticences du communiqué ministériel, est et ne peut être que définitive.La genèse eu drame La campagne du directeur du Figaro contre M. Caillaux, qui a eu hier un si dramatique épilogue, avait commencé au mois de novembre dernier, lors des premières attaques du ministre des Finances contre le ministère Barthou. M. Gaston Calmette l'avait conduite avec sa vigueur îhàibituelîe ; mais elle avait pris un cair.ctôre plus personnel lorsque le cabinet Barthou ayant été renversé, M. Caillaux avait fait partie de la combinaison Doumergue. C'est au mois de janvier, à la veille de la rentrée des Chambres, que les accusations de M. Gaston Calmette devinrent plus précises et aussi plus pressantes. Le 8 janvier, sous le titre « Les Coinni-naisons secrètes de M. Caillaux », le Figaro publiait un article où M. Gaston Calmette racontait l'affaire de la succession Priou, et il accusait M. Caillaux d'avoir demandé % de cet héritage au profit de son parti. Le ministre des Finances répondait par un démenti -formel. I.e lendemain, uVI. Gaston Calmette revenait à la charge, disant que ce n'était pas l'affaire Priou, mais l'affaire Prieu. Nouveau démenti du ministre. Deux jours après, le directeur du Figaro a'ccusait M. Caillaux d'avoir fait verser par une grande maison de crédit une somme importante pour son parti. Encore des démentis et du ministre et des directeurs de l'établissement visé. Lâ 15 janvier, M. Gaston Calmette déclare que AI. -Cliquet, directeur général de la comptabilité publique, a été relevé de ses fonction;, par M. Caillaux pour faire plaisir .à un financier de ses amis. t , Î3 c'est l'affaire de la Compagnie Sud-Transatlantique, qui a été réglée dernière-me • .t par la Chambre. A la fin de janvier, M. Gaston Calmette reprend l'affaire d'Agadir et incrimine le ministre des finances pour so.p attitude comme président du Conseil à ce moment. I.e 2ô janvier, c'est la question de l'amende à la (banque Périer, incident qtli s'est également réglé à la Chambre. Le 29, le directeur du Figaro reproche au ministre des Finances l'inscription à la cote d'un certain nombre de valeurs étrangères.Pondant le mois de février, la campagne du 1 iaxro a une accalmie ; mais, vers la fin du mois, ?*L Gasf.an: Calmette reprend ses accusations .ou sujet de l'inscription à Ja cote de diverses valeurs étrangères ef, dp l'amende à la Banque Périer. M. Caillaux répond par un démenti. Mais, dès le début du mois de mars,, les accusations reprennent avec plus de force. C'est l'affaire de la Sud-Amérique, les obligations a jojs du Crédit foncier égyptien, puis les' « palinodies publiques de M. Cai-Uaux » aur sujet de l'immunité de la Rente, puis le Coup de Bourse » consécutif aux propositions du ministre des Finances relativement à l'impôt sur les valeurs mobilières. Le 10 mai'*, je Figaro publie sous le titre (( Négociations secrètes de M. Caillauç, protecteur de R. ciiette :>, le récit de la pres-si n qui aurait été exercée sur le procureur général pour l'a remise de l'affaire lîi«r-chette. Cette accusation a fait l'ob(je1 à'ui-ig interpellation vendredi dernier à la Chambre. Enfin, le 13-mars, le Figaro publiait lf fac-similé d'une lettre écrite par M. Cail laux en 1901, alors qu'il était ministre de. Finances du cabinet YVa&deck-Rousseau, let tre que nous avons reproduite en la fai sant suivre du communiqué officiel de M Caillaux. Hier matin, .M. Gaston Calmette atta qaait de nouveau le ministre des Finance: dans un article intitulé « Notes biographiques' de Jo, pour AL Joseo'h Caillaux. » Tel est le résumé de la campagne qu'a vait poursuivie; M. Gaston Calmette dam son journal. La îra©uriridr0 et sa victSm© Mme Joseph Caillaux est née Geneviève Joséphine-Henriette Ràinouard. Son état civil porte le 6 décembre 1874 comme date de naissance. Elle épousa d'ai>ord Me Déi: Claretie, puis, itp'rès divorcé, M. Joseph Caillaux, le 21 octobre 1911. Cette cérémonie fut célébrée' à la mairie d'Anjou, dans !a plus stricto intimité. Les témoins étaient: pour M. Caillaux, alors président du Conseil : MM. Cruppi, garde des Sceaux, et le :omma::dant d'Hûmingue ; pour Mme Rai-louaixi : M. Raymond Poincaré, de l'Aca-lémie- française, ' aîhrs sénateur do la VïeusO, et M. Max-Vincent. M. Gaston CcJmotte était âg>â de cin-Tuar.tc-sbf ans. Il appartint pendant de ongues année.i à la rédaction du Figaro, tvant d'en devenir le directeur-gérant. Il :n eut l'une des' pîjus importantes rubriques, celle des Hfeehos », puis remplit les lèlicates fonction^ de secrétaire de* rédac-ion.Au moment de l'affaire Dreyfus, à la uito d'incidents reientissants, M. Gaston Calmette fin a.ppclé à diriger lé journal 'ont il avait été l'un de.n plus actifs col-aiboratc-urs, et il réussit à lui rendre son >rest:ge, q.n avait fortement souffert de lolémiques intérievre.?. Il y parvint, grâce lux relations considérables qu'il avait su e ménager aans le monde littéraire, di-)lomatilqufv politique et scientifique. Il .vait été promu officier de la Légion d'hon-teur l'année dernière. mm IH DRAME Paris, 17. — La rédaction du Figaro a >rié le Matin de déclarer que contrairement aux dires de Mme Caillaux, jamais a publication de lettres intimes entre' elle t son mari ne fut envisagée et que les do-uments dont M. Calmette entendait taire usage appartenaient uniquement à l'ordre -Oiiiique et judiciaire. Les journaux regrettent unanimement la anglante tragédie. Ils consacrent des'fines sympathiques e-t émues à M. Caimette ui fut un des émiuents représentants .de ■x pre.-ve parisienne^ Mais ils font -générb,-ment re.'narquer qiie ce drame est et doit ester dans le domaine judiciaire et qu'il e s'agit nuMoment d'une affaire politique; uoiqu'il doive, c-n raison du.- départ pro-able de M. Caillaux, avoir une répercus-ion politique. Le Me Un prête à M. Caillaux. ce. propos : Que voulez--vous crue je regrette ? Que M. :aim£?Ue .••oit ".->i grièvement atteint ? Mais 2 ne puis pa9 désap,>-ouver ma femme ». M. Caillaux aurait'alors faitfiàrt au magistrat dos craintes qu'il éprouvait depuis ï matin et qu'il avait même -manifestées plusieurs, sénateurs en raison de l'état '«.'/ u !i de feerônè. « Ce matin, aurait-. uilt, quand el'le revint de chez le ma-istrat qu'ciie ai la consulter sur les moyens e faire cesser la campagne du Figaro, je li trouvai des yeux hagards qui m'inquié-irent. Je tentai delà rassurer, mais sans réussir. )> Enfjn, scion une dépêche d'Alger au flurnal, le ujolcur Çaimette, frère du di-jcteurdu Figaro, qui sé trouvait dans cette il le, aurait déclaré en apprenant la tra-édie qu'il avait le pressentiment que cet ttentat se preduiraït. L&î journaux signaient eme cette muit des manifestations des Camelots du Roi "se pro-uisirer.t sur les bdiilervards contre M. Cail. lux. D'autre part, ce'kii-ci en sortant du emmissariat de police aurait été irappé e oouips de canne par un individu demeu-ê inconnu. (Les manifestations contre le îinistre dc-G finances à ce moment furent 'ailleurs compensées par une manifesta-on de sympathie d'une grande partie de i foule. Au c airs des manifestations des amelots du RM, qui eurent lieu dans la uit plusieurs arrestations furent opérées. M. Jo~eph Caillaux est venu ce matin en.dant quelques instants au ministère, deg nances pour expédier les affaires urgentes e son département ministériel. M. Caillaux était très déprimé. C'est, pa-îit-il, er.. pleurant, qu'il- a annoncé à ses o.'daboratours qu'il se voyait dans l'oBli-ation de se séparer d'eux. Il aurait même lanifesté l'intention de se retirer complè-imont do la vie politique pendant nyueique jnips. Ajoutons que pour prévenir des manifes-iticais sem:•labiés à celle d'hier soir, un orvice d'ordre discret a été établi autour u ministère des finances. Lo paîqueL au Figaro » Paris, 17. — Dès 9 heures du matin de ombreuses personnes sont venues s'ins-irc au Figaro où des registres ont été déusés dans le vestibule. A 9 1/2 heures, MM. Lescouvé, procu-eur de la République ; Boucart, juge d'in-iruction ; Bacard, secrétaire général du î arque t ; Mouton, directeur de la police adiciaire et du bureau du service de l'i-entification judiciaire, se sont rendus au iuaro pour se livrer à la reconstitution u crime d'hier soir. M. Lescouvé n'a pas assisté à cette opé-ation et il est parti à 9 1/2 heures avec les octeurs Socquët et Paul pour Neuilly où es derniers doivent faire l'autopsie de M. iaimetu'. M. Boucart a tout d'al.ord entendu di-ers employés du Figaro pour fixer l'heure ,'arrivée de Mme Caillaux et de son in-roducliori dans le cabinet de M. Calmette, uis il a minutieusement visité le bureau u directeur élu Figaro, repérant l'empla-ement qu'occupait Mme Caillaux au mo-•îent où elle a tiré sur M. Calmette et l'en-.rojt où se tenait ce dernier lorsqu'il fut {.teint par le premier coup de feu. M. Boucart a pu se rendre compte de la rajcctoire des projectiles en retrouvant les races des deux balles qui n'atteignirent tas le directeur du Figaro. Le magistrat a lacé les scellés sur le bureau de M. Cal-nette et a emporté divers documents qu'il xaminera au Palais de justice, A St-Lazas-a — L'3?îC.trMCtiorj Paris, 17, — M. Caillaux, accompagné l'une fi iletie et de deux amis, est venu nen-Ire visite cet après-midi à Mme Caillaux, à a 'prison Saint-Lazare. L'un des deux amis [je M. CaiUmux portait à la main une va-i'-e contènaipit sans doute des vêtements de ■échangé. On annonce que Mme Caillaux a choisi >our avocat, Me Labori, ancien bâtonnier le l'ordre des avocats. M. Boucard, iuge d'instruction, n'a pas ;aisi le portefeuille de M, Calmette qui se trouvait entre les mains des rédacteurs t Figaro. Geux-ci ont ! déclaré l'avoir pla dans un coffre-ïort. Avant de se rendre rue Drouot, Mme Ca: laux écrivit a son mari une lettre dans 1 quelle elile disait : « A l'heure où tu reç vras cette lettre », i'aurai fait justice. » Cette lettre ne parvint que très tard hie dans la soirée, à M. Caillaux, qui l'a r mise aù juge d'instruction. M. Boucard s'est rendu cet après-midi la maison de santé de Neuilly pour âssist< à l'autopsie du corps de M. ' Calmette. M. Thalamas approuve Paris, 17..— M. Thalainas, député, adre se à Mme Caillaux, une lettre d'approb; tion. M. Thalamas dit notamment dans ceti lettre : <c L^rsqu'mi homme en vient ju: qu'à se mettre en dd.'iois de la loi moral et à coté des pénalités civiles efficaces, n'est plus qu'un bandit et quand, la se ciété ne vous fait :/as justice, il n'y a qu' se faire justice soi-même. » Una o^cplicatàoii De Jean Jaurès, danô ï Humanité : « Le Figaro affirme que la lettre publié par lui n'était pas adressée à Mme Gai laux. D'après les communications d>u coir missariât, Mme Caillaux affirme au coi: traire que cette lettre lui a voit été adressé à elle, quand elle s'appelait Mme Léo Cle rôtie ; e: elle déclare qu'elle avait eu lieu d redouter, la publication d'autres lettres i elle adressées aiu>ssi. Le drame provien drait-il d'une- méprise? Le Figaro aurait-i publié une lettre adressée à Mme. Caillau: m croyant1 qu'elle était adressée à une au tre? Ou bien Mme Cailloux s'cst-Blle trom péo en croyant reconnaître une let Ire •; allé adressée dans la lettre déjà ' ancienn-publiée par le Figaro ? Hélas V ni la sbât ré'orile des polémiques venimeuses ni U erutaii'té sauvage du revolver ne laissent i ['esprit critique' lo temps de s'exercer. » Los regrets cie Mrno CaiSLata^ Paris, 17. — Me Labori a'eu, dans le prison, un entretien d'une heure et démit ivec Mme Caillaux. Mme Caillaux s'est déclarée très malheu 'cuse. Elle a dit qu'elle avait voulu ven ,'er 1 honneur de son mari et regrette pro-ondément d'avoir tué M. Calmette. Elle f; issuié que c'était un moment extrêmement jénii'le pour elle. Lo e.uccosssui' cîo jvi. caillaux Paris, '17. —Les ministres se sont réunis 1 1 1/2 .iviuro en conseil de. dnbiîiet. M. René Rençuit, ministre de l'intérieur, i accepté le pôrtet&uille des financés. M. Vlalvy, ministre du commerce, est nomme niuLstre 'de , l'intérieur. M. Rucul Perct, -ous-seçréUiire d'Etat au n in ictère de rintérieur", 'ëst nommé mi-Jtistro du comme^e. M." Carton Doumergue s'est rendu à 2 1/4 ipurës à i'Elly..ée pour soumettre à la si-j'pature du président de la République les iiéert/is portant nomination des nouveaux nin-stros des .finances, de l'intérieui* et du :einine--ce. — A.' ci uns du conseil de cabinet, M. Dou-neig-je a donné lecture à ses collègues de a lettre de démission que, dans la niati-îée, '.vi. Caillaux lui avait fait parvenir. 3an.s cette lettre, tiès -brève, M. Caillaux se )orne à déclarer que malgré les soilicita-iou.3 dont il a été l'objet à plusieurs re-)rises, il ne peut que nersevérer dans la «solution -qu'il a prise de se démettre de es fonctions. fi, ca'.liaux et l'affaire Roc hotte Paris, 17, — Z.'Intransigeant donne dans me édition spéciale des précisions sur le apport du procureur général Fabre relati-emorit a t';uriaire ltocnette, précisions que a revue VŒuvre doit publier prochainement.Selon ces précisions, le 23 mars 1911, M. .lonis, président du Conseil, manda le pro-ureur général et lui déclara qu'il était Lécessaire, dans l'intérêt du ministre des inances, M. Caillaux, d'ajourner les dè->ats de l'affaire Rochette. Le procureur ;énéraJ protesta et ce jour-là ne céda pas. (i heures après le procureur recevait la isite de l'avocat de Rochette qui lui dé-larait être malade et ne pouvoir plaider ;u'un mois après.. Le rapport du procureur Fabre dit que elui-ci lui répondit qu'il ne semblait pas tre malade. L'avocat insista et fit com-irendre qu'il n'ignorait rien de la conver-ation qui avait eu lieu dans le cabinet de .1. Mollis. Cependant le procureur général ie céda pas encore et durant les heures ;ui suivirent, il traversa, dit-il, une crise unrale dont la douloureuse violence fut onnue de plusieurs de ses amis et notam-nent de son substitut. Enfin le procureur •\al.ie exposa la situation à M. Bidault de 'Isle, qui devait présider les débats de 'affaire Rochette et, dit le rapport, M. Bi-lault de l'Isle, par amitié pour M. Fabre, lonsentit à la remise. Le procureur se ren-lit alors chez M. Monis pour lui apporter •es nouvelles que le président du Conseil eçut avec une satisfaction évidente. Jamais, dit M. Fabre en terminant, je l'ai subi une telle humiliation. A 5a Chambre Paris, 17. — M. Doschaiïcl annonce qu'il t reçu de M. Delahaye la proposition de ■ésolution suivante : « La Chambre, émue par l'attentat com-nis cette nuit, qui panait, ele l'aveu même le son auteur, destiné à, arrêter une divulgation de documents de. nature à aggraver a présomption do forfaiture contre un magistrat, invite lo gouvernement à révoquer ■0 magistrat pour le mettre en mesure de poursuivre ses accusateurs. » La gauche manifeste une vive indigna-ion et crie : « Tout de suite ! Tout Je ;uite. .» Mais M. Dcschanel déclare que la iiscussion de cette motion ne peut venir réglementairement qu'à la fin de la séance et il donne lecture de l'ordre du jour. Finalement, la Chambre, discute la mo-ion de M. Delahaye. M. Delahaye dit : Nous venons défendre :n héros assassiné hier. M. Calmette lui c iiéclaré qu'il n'avait pas l'intention de pu blier des lettres privées. M. Deilahaye donne lecture de la lettre Fholamas approuvant l'acte de Mme Cail !-aux. Le centre et la droite n rotes te n t.. lM. Delahaye parle du rapport du procu reur Fabre au sujet de la remise de l'affaire Rochette. 11 demande à M. Monis s'i i donné l'qrdro do surseoir aux poursuites M. Monis dément qu'il ordonnât de ren voyer l'affaire. M. Delahaye termine en disant que s a Chambre ne fn:t pas la lumière, elle se r a en-dessous ele tout. M. Doumergue expose que M. Delahay i parlé d'un document remontant à plu rieurs années et qui mettait en cause u: homme politique. Il a cherché à connaîtr 30 'fu'il y avait derrière une campagm poursuivie depuis longtemps. M. Doumergue ajoute : J'espérais qu ifuelqu'un produirait le' rapport- On «n'i rien apporté. Le ministre déclare qu'il es prêt à laire la lumière. M. Monis acoepte d'être interrogé pai la Commission d'enquête. Al. Barthou déclaré qu'il a toujours in vite les magistrats à dire touto la véritt dans l'affaire Rochette. Le procureur Fa ' bre a déclaré avoir subi une pression. Il e montré un procès-verbal qu'il a rédigé' à ce sujet. On a dit que le rapport de ce magistrat n'exi3tait pas à la chancellerie. Le voici et M Barthou dépose le document-eu* la tribune. ? Pendant plusieurs minutes, l'émotion est très «grande. M. Barthou déclare que le document, qui lui a été remis par M. Briand, porte la date du 22 mans Util. Le procureur expose qu'à cette date, il a "été mandé par M. Monis. M. Monis déclare qu'il n'a jamais connu le document. M. Barthou lit le document dans lequel M. Fabre expose que M. Monis lui a demandé la remise de l'affaire. Le ministre des'.finances étant très occupé, M. Fabre, après un long combat intérieur, accéda à ce désir. M. Barthou termine en disant qu'il a fait son devoir en donnant connaissance de ce document. 11 .accepte toute la responsabilité personnelle ele son intervention: La Chambre est extrêmement agitée. M. Doumergue déclare epie puisque le dcicument existe, ?1 aurait dû être remis par celui qui le possédait à la commission d'enquête-. Ce document resta inconnu pendant deux années, mais quand survient un ministère résolu à faire aboutir les réformes, démocratiques,, alors on en parle. i.e ministre iit la déposition du substitut Bidault, exposant que le renvoi do l'affaire Rochette n'aurait aucune influence sur l'issue finulé. M. Ceccaldi reproche à M. Barthou d'avoir pris ce document et assure que s'il était reoté à la chancellerie il n'y aurait pas une îamille en deuil. M. Barthou répète qu'il a toujours dit aux magistrats de^ire toute la vérité devant la commission. M. Monis déclare qu'il connaît pour la première fois aujourd'hui lexistence d'un document unilatéral auquel il oppose un démenti formel. M. Jaurès demande une enquête parlementaire.M. Deschanel annonce qu'il a reçu une motion décidant de proroger les pouvoirs de la Commission d'enquête concernant l'affaire Rochette. M. Doumergue repousse la motion Delahaye et acc:pte la proposition d'enquête parlementaire. M. Delahaye retire sa motion.^ La prorogation, des pouvoirs de la Commission d'enquête est adoptée là l'unanimité des é<39 votant v. Une proposition, de M. Godart tendant à'-,attribuer des pouvoirs judiciaires à la Commission est adoptée par 580 voix contre 3. Séance levée. c-.D<>—- — — •-"U3' - ■-*>■ FRANCE Ni. Augagneyr moîesté par une femme Paris, 17. — A 9 heures du matin, M. Auga-gncur, député du Rhône, se rendait à la. Chambre pour présider la séance du matin lorsque, rue de Constantine, il rencontra une dame X..., avec laquelle il eut une première altercation. Pour éviter le scandale, M. Augagneur héla un taxi-auto et y monta avec son interlocutrice. Il descendit cle voiture à la Chambre, rue ^ de •Bourgogne. A ce moment, la dame qui l'accompagnait tenta de gifler M. Augagneur. Immédiatement arrêtée, elle fut. conduite au poste de police de-la rue de Bourgogne et gardée à "la disposition du commissaire jusqu'à la fin do la séance de la Chambre pour que M. Augagneur soit entendu. Cette femme est une demoiselle Pauline Henry, âgée de 28 ans, originaire de Lyon, artiste lyrique, demeurant à Paris. Dans sa déposition au commissariat' de police du quartier de Bourgogne, Mlle Kenry a déclaré ^ue l'objet de la discussion très vive qu'elle a eue avec M. Augagneur est une affaire privée qu'elle n'a pas voulu faire connaître. M. Augagneur a porté plainte. Mlle Pauline Henry a été conduite au service de la police judiciaire. ANGLETERRE A la Chambre des Communes Londres, 17. — M. Asquith dit que ses ; déclarations de lundi au su'jet de l'Ulster ont e'tii fai tas afin de servir de base pour l'élahoration d'une solution. L'accueil qui leur a été fait n'est pas encourageant. Il attend un vote de principe avant de donner des détails. M. Bonar Lavv ne peut pas discuter dans ces conditions. M. Asquith donnera bientôt l'occasion de discuter la politique du gouvernement. BULGARIE Le gouvernement en majorité Sofia, 13. — D'après des données ehia-nant des milieux compétents, les partis gouvernementaux reçoivent comme résultat final après les élections complémentaires d'hier, 127- sièges au Sobrarué contre 118 à tous les partis d'opposition réunis. Le gouvernement obtient ainsi une majorité de 9 sièges. Les milieux officiels s'en montrent satisfaits.SUEDE Un explorateur tué Stockholm, 17. — Un télégramme reçu de i'expédition sud-américaine dirigée par le baron Eriand Nordenskjold, annonce oue le Suédois Jone Bcrg, qui accompagnait 1:explorateur, a été' tué. Ce télégramme est oxpedié de Belem, dans l'Etat de Para. MEXIQUE Défaite ce> insurgés New-York, 17. — Une dépêche de Laredo annonce que les fédéraux mexicains auraient v-attu les insurgés au Canyon Busta-mente. Il y aurait 500 tués et «blessés. Les insurgés s'enfuirent abandonnant une grande quantité d'armes et de munitions. AUSTRALIE Attentat contre un fonctionnaire Londres, 17. — On mande de Melbourne au Daily Telcgrapli : M. Lee, secrétaire du nureau de colonisation, a été grièvement blessé aujourd'hui par l'explosion d'un paquet qui lui avait été envoyé de Sydney. Des experts ont déclaré que le paquet contenait de la dynamite. Deux autres personnes ont été blessées également et le local a été partiellement détruit. CHINE Féroces bandits Londres, 17. — On mande de Pékin a t-Times : Des massacres auraient eu lieu dans le voisinage de Laotao. Il y aurait 5(\) habitants tués et 4.000 blessés. Les brigands violèrent les femmes et détruisirent les pro. priétés. Lubeck, 17. — Des voleurs ont diéroibé,. la nuit dernière, au Musée do Lubeck, des monnaies d'or, d'argent et de cuivre, ainsi-:jue des bagues et des objets précieux, dont certains datent de l'an' ICù'J. On n'a retrouvé aucune trace des auteurs de ce vol. Le Cap, 17. — Le Sénat a adopté le bill * •atifiant les mesures prises par ïe général Botha au cours des derniers troubles. Le gouvernement annonce qu'il fera quelles concession^ aux déportés en ce qui ;once.rne notamment leur bannifcBement >erpétuel. En Belgique CoiYtrc 3e S. U. Du Malin (libéral) d'Anvers, ces réflexions chagrines : Un acte d'accusation contre le ministère ne constitue pas un programme, dit-il. Et, dans tons les pays du monde, la première chose à faire quand on veut renverser un gouvernement ce n'est pas seulement do dire pourquoi mais aussi ce que l'on compte mettre à la place. Expliquons-nous franchement. Il est do ' ces concessions que la politique cartelln--te nous avait arrachées mais que les trois quarîs des lihélraux ne subissaient qu'en frémissant. Après la défense nationale devant laquelle font trêve, pour nous, tous les débats d'une autre nature, ce qui doit nous préoccuper le plus,, c'est la réforme -électorale : car c'est d'elle que dépendent. l'avenir et même l'existence du parti. On dirait toujours, quand on parle du sui-frage universel en Belgique, que c'est-nous • qui l'avons inventé; nous avons cependant l'exemple d'autres pays pour nous guider. La France républicaine a fait du suffrage universel une longue expérience et. après en avoir reconnu, les côtés injustes, néfastes, elle s'occupe de ie mit.'.gor. La première application de c-e ré.cimc électoral en Itahe vient d'aboutir à l'effondrement, au profit des partis extrêmes de droite et 1 dcj gauche, des partis du centre, des mc>-tliéirés qui, dans ce pays, répondent à peu près à ce que sont les libéraux ooez nous: Presque partout on voit se dessiner parmi les fourriers un mouvement tendant sinon à répudier le S. U. du moins à séparer leur cause de celle des politiciens ou'il a portés au pouvoir. L'époque incline Plutôt à la représentation des intérêts. Il y a donc, à tout cela, une conclusion. Mais -que l'on cesse dorénavant de nous harceler avec cette question du snffraae* universel — dont il devient impossible do parler sans déclancher am-itôt parmi ses partisans quand même, si l'on n'y met pas L'onction voulue, des périodes indignées" et grandiloquentes sur le thème de la justice sociale — et discutons-^n à notre aise. On. arrivera ainsi plans facilement è s'entendre quant à l'élaboration d'un programme nettement li.béral sur la bnse intangible des institutions qui depuis 1830 ont, fait la prospérité économique de l'a Belgioue et lui ont assuré Ici rang qu'elle occupe dans l'estime des nations. A propos do relèvement de tarif Alors eju'on projette dams nos sphères ministérielles de relever le tarif des minerais, on les abaisse ailleurs. En France, • ils sont déjià fort inférieurs aux nôtres. En. Allemagne, ..à la suite du refus du gouvernement de canaliser la Moselle, on réduit sensiblement les tarifs des minettes vers la Rulhr. Voici ce que puiblie à ce sujet lfEtoile Belge : A titre de compensation la Prusse accorde, comme on sait, des réductions de • tarifs aux régions intéressées. Ces réductions doivent entrer en vigueur le mois prochain déjà. Elles sont d'urne incontestable importance : 8 mark par 10 tonnes do minette et 12 mark pour 10 tonnes de. coke pour la distance moyenne de 350 ki-lom. entre le bassin de la Ruhr et celui de ' la Moselle. Sur la base d'os expéditions do 1910, les deux régions intéressées en retireraient un bénéfice total de S,514,809 mark, dont 4,834,700 mark pour la Lorraine et le Luxembourg. Ces économies de transport doivent compenser les avantages epie l'industrie du fer aurait retirés du canal de la Moselle, évalués ià 12 millions. Le Luxem- ■ bourg obtient ainsi, croit le ministre, de gros avantages « sans remuer du doigt et sans dépenser un mark. » La Waïiersie sacrtftee L'année dernière le budget extraordinaire ne dépassait par OD millions il est aujourd'hui de 186 millions, soit 87 de plus. Depuis 1908, le gouvernement n'a pas demandé un total de crédits, aussi élevé. Or, la Wallonie tire-t-elle profit cle ce budget réellement extraordinaire. Nullement. Suivant la coutume, c'est la Flandre qui a la meilleure part du gâteau : dix-sept millions pour les installations maritimes d'Anvers, des centaines de mille francs pour le littoral, six millions au port de La Panne, des centaines de mille francs également aux canaux des Flandres, etc. . Le gouvernement ne se préoccupe guère des provinces wallonnes et s:I 'accorde à la Flandre tout ce qu'elle réclame, il refuse à la Wallonie tout ce qu'elle demande. Comment des Wallons peuvent-ils voter pour les représentants d'un parti qui leur montre tant d'hostilité. Saii3 les initiatives communales qui ne reculent pas .devant la dépense pour garder aux cités leur prospérité, les villes wallonnes tomberaient en décadence. L Etat, trop souvent, les dessert au lieu de les seconder et cjuand il peut se décharger sur elles de certains fardeaux il n'y manque pas, rendant l'équilibre financier des communes de plus en plus pénible et aléatoire. On a édifié à Gand-St-Pierre une gare, d'un style d'ailleurs ridicule qui a coûté de nombreux millions et l'on refuse de doter d'importantes communes wallonnes d'embarcadères en relations avec le mouvement accentué des voyageurs. Même l'Etat, dans la restauration des monuments se oréoccupe surtout de leurs origines et sa- Bourse est toujours ouverte quand il s'agit de collaborer à des resti-' tutions flamandes'; il la forme trop souvent aux demandes des artistes wallons.

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1832 tot 1940.

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