Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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07 december 1918
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s.n. 1918, 07 December. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qb9v11wm5z/
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Samedi 7 Décembre 19t8 UN NUMERO QUINZE CENTIMES Samedi 7 Décembre 1918 ABONNEMENTS —6^ Les prix d'abonnement seront fixés dès qu'il nous sora possible (le servir régulièrement nos abonnée de la ville et de l'extérieur. JOURNAL DE LIÈGE PUBLICIÏE —O— Annonces la ligne, fr. 0.80 Réclames » fr. 1.60 Avis mortuaires »> fr. 1.00 Avis de sociétés » fr. 2.00 Emissions, bilans, rapports, »> fr. 4.0!) Faits divers fi ri »> fr. 4.00 Faits divers corps »> fr. G.'.îO Réparations judiciaires *> fr. 8.00 (Tarif provisoire) FEUILLE POLITIQUE, LITTÉRAIRE ET COMMERCIALE. - F0SDEE EU 1764 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : 22, RUE DES DOMINICAINS, 22 L'ACCORD PATRIOTIQUE DES PARTIS ri en déplaise à nos lecteurs, c'eîst sans !a moindre ironie que j'aborde à nouveau ce sujet. Sans doute, l'idylle des premiers jours est quelque peu défraîchie ; tout n'est pas encore perdu. Nous n'en sommes plus cependant à l'harmonieux passage de l'accord parfait. Los quelques fausses notes ont été données surtout dans la pressa Dans les sphères parlementaires, tout est encore en plein djans la lune de miel. En pouvait-il être autrement ? Ces messieurs se sont à peine yus plus d'une fois. La question de la flamandisation de l'Université de Gand et do l'égalité des langues mit d'abord le feu aux poudres. Avouons qu'elle manquait d'à-^propos. L'activisme flamingant dfsparaît à peine de la scène ; et nous verrions surgir à nouveau cette irritante querelle des langues. N'avons-nous pas chose plus pratique et plus utile à faire ? Avouons-le, le grand argument des flamingants était la culture française. Ils avaient contre la Franco des préventions qui se 6ont dissipées aujourd'hui. Quant à l'Université flamande, s'ils tiennent absolument à en avoir une, qu'on la leur donne, mais qu'on ne ^installe pas à Gand. Voilà une cause de 3îscorde en moins. Il y en a, malheureusement. d'autres. Lets socialistes ne l'ont pas envoyé dire, e'iîs ont consenti à déléguer au Gouvernement trois des leura c'est avec l'espoir que ces trois compagnons mettront tout en œuvre pour imposer la réalisation du programme socialiste, notamment en ce qui concerne les rapports du capital et du travail. Dans certains syndicats, on rédige déjà un cahier de revendications que les rii-nistres porte-paroles du parti auront à faire respecter. La lutte des classes va de nouveau battre son plein. C'est à peine croyable. MM. Vandervelde, Anseele et Waûters sont des gens pratiques, intelligents. Ils savent qu'un gouvernement issu de tous les partis ne peut agir dans le sens exclusif d'un seul parti. Au fond d'eux-mêmes^ dans la terrible crise où se débat notre industrie, ils ne doivent pas souhaiter d'être mis en demeure d'appliquer les théories socialistes ; elles conduiraient tout simplement le pays à la ruine. Aussi laisseront^ ils les théoriciens collectivistes rédiger leurs ordres du Jour ; ils travailleront au relèvement de la Belgique : ce sera plus utile £t pluiî louable. Querelle des langues, luttes des classes, ce n'est pas tout. Nous aurons bientôt le droit de vote des femmes. Plusieurs confrères catholiques et libéraux sont déjà aux prises sur ce brûlant terrain. L'empressement avec lerucl la presse de droite met cette question en avant est tout à fait imprévu. Avant ia guerre, il y eut bien, çà et là, quelques féministes qui s'en déclarèrent partisans. A aucun moment, nous n assistâmes à une telle levée de boucliers. Gageons que le suffragisme féminin aurait Continué à rester à l'ombre, si la réforme électorale générale ne se fût pas imposée à tous les partis. Allons-nous en conclura que le vote des femmes doit servir d* contre-poids au Suffrage Universel? Nous aimons à croire qu'il n'est pas question rt» pareil marchandage. Si l'électorat féminin vient à Tordre du jour, il doit être examiné avec tout le soin et tous les loisirs que cette question mérite. Mais il n'y a pas lieu de lui subordonner la réalisation de la réforme électorale qui semble être dictée par les circonstances. L'insistance des apôtres des dames aux urnes, si elle devient trop pressante, risquerait de dévoiler d'autres desseins. S'ils voulaient, eux aussi, faire entendr; une note discordante, les libéraux seraient bien en droit de formuler leurs plus expresses réserves au sujet de la fixation de 1 âge électoral A 21 ans. Il n'y a aucune assimilation à établir entre la m&tuirité requise pour l'exercice des droits civils et la maturité requise pour l'exercice de la fonction électorale. A 21 ans, l'attribution de la majorité d'âge vous permet de gérer et d'administrer vos propres biens. Il n'en résulte pas que vous soyez reconnu apte à choisir les représentants du pays. Avouons-le, on est encore bien jeune et bien inexpérimenté à 21 ans. C'est ce que pensent bien des gens sans le dire. Si les libéraux formulaient à ce sujet la moindre réserve, on s'empresserait de leur demander d'immoler leurs préférences sur l'autel de l'union sacrée. Ils semblent résolus à ce rôle de sacrificateur. En revanche, ils ont le droit d>> réclamer le môme esprit de conciliation chez leurs adversaires. Pendant qu'à droite et à gauche les polémistes ferraillent dans la presse, il en est qui continuent malgré tout à caresse*" le rêve idyllique de l'union patriotique des partis. Nous sommes de ceux-là. Nous n'admettons pas la suprématie d'un parti sur un autre parti.. Nous n'adnuettjojns pas qu'un gouvernement ait pour objectif d'imposer sa seule manière de voir sous prétexte qu'elle est celle d'une majorité. La politique ainsi comprise est une politique d'oppression. Elle était celle d'avant «a guerre. Elle ne peut- plus être tolérée aujourd'hui.Touchés par la grâce, des journaux qui, en 1914, auraient approuvé tous les abus de pouvoir de la majorité, no parlent plus aujourd'hui que d'union, de trêve des par lis, d'accord patriotique. L'un d'eux, le Journal de Bruxelles, écrit : « A part quelques irréductibles fanatiques, tous de bonne foi, nous l'admettons, la quasi-unanimité des Belges rêve en ca moment d'un seul et vaste parti d'union, constitué sur des bases accessibles à tout citoyen de bonne volonté, un parti national, nationaliste, si l'on veut, qui assure à chacun la liberté absolue de la conscience, l'égalité des droits politiques, la répartition proportionnée des charges, la rémunération équitable, familiale, garantie par la loi, du travail journalier. » N'en déplaise à notre confrère, à part le dernier point inspiré d'un interventionnis me, à notre sens aventureux, nous avons trouvé tout cela dans le parti libéral. Les douloureuses expériences de la guerre n'on*. pas eu à nous ouvrir les yeux. Le rappel du passé n'a rien de gênant ni de pénible pour nous. Nous sommes toujours disposés à marcher la main dans la main avec quiconque veut le bien du pays. Il en fut toujours ainsi et ce n'est pas à l'heure où la patrie meurtrie a besoin de tous ses enfants que nous changerions d'attitude Nous n'éprouvons aucun besoin de renier notre parti, persuadé que dans l'avenir comme dans le passé, il n'aura en vue que l'intérêt général. ; JLe No-mans-Land des Flandres Noire excellent collaborateur isi CoUin, qui revient du iront des fi landres à la suite des armées victorieuse», nous envoie le curieux article vue voici : ^Des archéologues, des poètes, des amateurs de pittoresque ont déjà réclamé la conservation des ruines de la guerre comme témoignage des horreurs de celle-ci, comme leçon péremptoire de haine et souvenir de ^ Quelques restes do nos églises .de l'Yser sont d'une beauté et d'une désolation qui, tout de suite, écartent les prétentions des rebàtisseurs» Cependant notre ciel, notre lumière, no donneront jamais à ces débris d'architecture somptueuse ou pauvre, cette noblesse, cetto extase des ruines du midi. Là il semble que le soleil ait fait s évaporer l'âme douloureuse des pierres. Le soleil, disait Oscar Wilde, est l'ennemi de la pensée. Timgad et les Bau » ne pensent plus, ne souffrent plus, nous ne les animons que fle nos propres émotions . tandis que nos petites villes détruites seront toujours emplies de terreur. Elles n'inviteront pas à la songerie, mais à la vengeance et les pierres de Dixmude. de Nieuport, d-Ypres, n'auront jamais PQur le voyageur la cràçe Indifférente de telle cité couleur de feuille morte, peuplée de lézards et envahie par les lavandes où il est agréable de créer des images. Non, la nature, chez nous, gardera Aux ruines tout leur aspect pitoyable des premiers jours : la moisissure, la mousse, les fleurs n'y ajouteront qu'une parure fu- *^11 serait pourtant présomptueux de décider d^s ï présent de la préservation do oes souvenirs encore mouillés de sang. Mais le prétexte d'un appel à la mémoire, d un témoignage de la méchanceté des Allemands nous paraît assez négligeable. t Notre colère et notre haine, qui n ont rien de vulgaire, sont assez fortes et vives pour 6e passer de prêches. La brutalité du fcochtf est entrée à la fois dans la légende et dans l'histoire, elle ejt dans l'âme populaire dans l'âme des enfants, comme Bans les livres et dans les "lus graves préoccupations des hommes trui conduisent lo monde. „ , Mais II y a là, flans la Flandre maritime, une suite de paysages dont il importe de fixer au plus tôt par 1 image et par 1a littérature, les aspects fantastiques. La nature aura bien vite recouvert tout ce «pli, là bas, fait d'une plaine boueuse, plantée de saules décapités et de roseaux gris, un spectacle d'une désolation effrayante. L'indifférence d'une saison, bien plus que Se travail des cultivateurs, viendra transformer ces terres aujourd'hui chaotiques. Les photographes et les neintres de la Section Artistique de l'Armée nous ont montré, depuis quatre ans, des ruines, des murs de sacs, des abris, des batteries camou-nôes, la minoterie, l'inondation du Vieux Fort de Knooke ; les photos des aviateurs nous avaient révélé tout le réseau des noyaux ei tues irancuees ae î emvoiiu, ai dielà du canal, du fleuve et du no man land marécageux. Mais, à présent, nou avons traversé celui-ci, nou3 avons fa la découverte de cetto terre d'effroi qu le plus épouvantable cataclysme artificif a bouleversé pendant des années. Lo train d'Adinkercke à Bruges, et 6Ui tout la route que notre Génie a établie e quelques heures au-delà de Pervyse € qui s'avance dans ce paysage de cauch< mar, nous permettent en'in de connaîtir ce qui fut notre champ de bataille. De sacs de terre éventrés, les -cercles d'eai des trous d'obus, des joncs et des ro»eau lourds de la boue qui les a éclaboussés, de sentiers que d'en fdevine sous l'inonda tion aux petits troncs déchiquetés qui s suivent à la queue leu-leu, comme les far taissins d'hier à la relève, des carcasse d'avions pareilles à ces squelettes de coi beaux qui, l'hiver, jonchent nos route sous la neige et à ceux des hommes e des bêtes dans les déserts ; puis des bloc do béton qui semblent tombés des astre dans ce pays de limon et de sable, de blocs que les Anglais appellent « boîtes . pilules », autour desquels nos soldats s sont battus et qu'ils ont culbutés ; des abri de tôle courbée ; parfois un casque boche rond et luisant, qui ressemble à une têt de saurien émergeant du marais ; pui des ruines encore, des arbres fusillés, de abris, des cantonnements, des hangars un aérodrome, l'autre arrière, abandonn mais où il reste encore un peu de vie et oi l'on pénètre moins oppressé par cette xi sion de l'Yser dévasté. Ce sont ces paysages de novembre 1918 qu'il nous faut conserver par l'image e les mots. On nous dit que certains endroits pour vus de tranchées complètes, parapets ga zonnés, murailles de sacs, fossés et «fondu de bain », étant propriété d'un châtelain seront préservés et gardés pour les tou ristes de bientôt. Mais c'est moins le tra vail de défense et d'attaque, que lôeffet d( la bataille qu'il importe de sauver de l'oubli, de sauver aussi de l'imagination d< ceux qui n'auront rien vu. Aux beaux mois des années de la guerre une végétation merveilleuse fsortait de cette terre où rl y avait du sang, de l'eau de mer, de la rouille et toute la chimie des gaz et des poudres. Sur le bord dos trous d'obus, le sol retourné se fleurissait des plus joyeuses fleurs des champs, ce cui formait, dans la boue du front, dea couronnes vivantes. Des parapets étaient couverts de coquelicots en tell© abondance que. sous les bombardements, quand un obus venait labourer ces narterres sauvages et v éclater, il neigeait des pétales rouges, pendant plusieurs minutes tout alentour. Au printemps prochain il y aura peut-être dés fleurs dians le no-jnans-land des Flandres, et les peuples des canards, revenus, iront nicher dans les abris. Les gens de Cook, les parents en deuil, les marchands de cartes-postales et de souvenirs, les ingénieurs agricoles, tous ceux qui voudront détruire l'ipérite et le sel de ce marécage, les chercheurs de cuivre et d'acier, toute une foule viendra peut-être animer ce pays aujourd'hui tout silence, mort et raideur .grandiose. C'est un moment de la guerre que nous devons noter pour l'histoire ; envoyons-y vite nos cinémas, nos photographes et nos hommes de lettres. De mieux connaître le sol où nos soldats ont vécu quatre années de leur jeunesse, quatre années dont ils eussent pu tirer tant de joie, tant de bonne folie, de bon travail, de bonnes illusions, notre admiration grandira pour eux et pour nous-mêmes. Isi COLLIN. Brutalité avec les faibles Platitude devant loa forts . —aO- t» O». Les journaux nous ont dit avec que de platitude les habitants d'Aix-la-Chapelb ont reçu nos troupes. Cette attitude servile contraste étrangi mont avec celle qu'ils eurent jadis à i % gard de nos pauvres prisonniers arrivant en Allemagne. Un témoin oo. ces scènes igno/bles les rappelle en ces termes à un confrère : «Je la vois <ncore cette foule haineuse, enivrée par les premiers succès de la cav.e militariste prussienne sur notre petite patrie. A coup sûr, nous étions les premiers Belges que les hussards de la mort m? naient à pied et comme un vil troupevi. pour nous livrer à la brutalité, aux coup*, aux outrages d'e cette population en délire. Notre crlonne se composait de gardes civiques de Saint-Trond faits prisonniers dans le canton de St-Trond où ils avaient coopéré avec notre armée à la défense -tu territoire, après la retraite de nos troupes de Liège, la veille du combat de Haelei, de quelques artilleurs et lignards deLiégo. d'un assez grand nombre de lanciers capturés dans tous les coins du Limbourg. Nous étions protégés contre la foule p.\r une triple haie de hussards, de fantassins et de policiers, ce qui n'empêcha pas 'es énergumènes d'Aix-la-Chapelle d asséner des cou^s de canne et de gourdin sur la tête de nos hommes désarmés, exténués mètres sous le soleil tropical d'août 191-i ; mètres sous le soleil tropical d'août 1914 par endroits, notamment devant l'Elisen-brunnen, il pleuvait des pierres de *out calibre sur les braves défenseurs de l'honneur belge. Et qu'on ne vienne pas nous faire croire que ce n'était que la canaille qui nous insultait, nous crachait à la figure, nous frappait, nous menaçait de mille morts ; non, non, c'était tout le peuple dans sa force brutale. Je n'oublierai jamais les traits et les ms? rôles d'un solide garde civique sainttro-naire en tête de notre caravane : du br.ts gauche il traînait un lignard blessé, du bras droit il soutenait un lancier à la fa-.:e blême, de sa grosse voix il nous encou-i-geait tous : « Courage ! Ne baissez pas »a tête ! Regardez-les fixement ! Nous vaincrons I » Encouragés par ces paroles et î assemblant leurs dernières forces morales ti physiques, les hommes se mirent à fredvi-ner le Vlaamsehe Lecuw et Vers l'Avenir. Alors des hussards s'élancent devant io-tre troupe et menacent de mort quiconq le osera encore parler ou lever la tête. o calvaire, à travers les avenues, les places publiques, les rues et les ruelles d'Aix-;p-Chapelle dura plus de deux heures. Quelques tombereaux au fond desquels gisau*1.!; quelques camarades blessés ou accablés - o fatigue fermaient ce lugubre cortège ; 'e?-gémissements de ces maJheureux auraient dû fendre le cœur de cette population-Mais non ! tout sentiment humain semblait l'avoir quittée. Vers le soir, nous fûmes jetés dans les caves humides de la caserne de Doth d' nous sortîmes après quelques jours pour être conduits à Munsterlager.. Je ne prêche pas la vengeance, mais j'affirme ha*it et ferme que l'Allemagne n'a pas eu 't; respect du soldat prisonnier, qu'elle 1 a soumis aux plus atroces tortures morales et physiques. * Un de nos amis, officier d'état-major, revenu pour quelques heures à Liège, nous raconte avec humour l'attitude des bons citoyens d'Aix-la-Chapelle devant les troupes belges. A la frontière, franchie rapidement en auto, le drapeau belge flotte victorieusement à certaines fenêtres 1 Qui aurait pu supposer qu'un jour viendrait où nos couleurs s'imposeraient à ce point au « Ko-losse allemand » ? Le long do la route, ce sont des châteaux ressemblant à de vastes fours crémar-toires, anciennes résidences d'été de quelques hoberaux boches. Pour circuler, il faut éviter une série d'objets qui encombrent le chemin. Ce sont des camions brisés, des canons embourbés et môme des chevaux morts, laissés sur place. A Aix-la-Chapelle, la population est restée assez dense ; beaucoup de jeunes gens, probablement déjà dépourvus de cette tunique grise trop vue pendant quatre ans. Le service des trams est fait par des femmes. A l'arrivée de nos officiers, deux délégués municipaux, en toilette de gala (que l'honneur !) se mettent à leur disposition avec une platitude qui est la raison in- ; verse de l'arrogance des débuts de 1914 ! (V peine a-t-on le temps d'ouvrir la bouche >our commander que, aussitôt l'ordre est jxécuté. Et la visite des locaux commence ! Tous les occupants des immeubles affirment ivec véhémence et solennité qu'ils sont les ins Alsaciens, les autres girancLs-duoaux, ;t même parfois suisses ou hollandais. A es croire, il n'y a jamais eu d'allemands ï Aix ! On lit la crainte sur leur visage. Jn des officiers belges, chez l'un des habi-ants, proteste, les locaux n'étant pas dis->osés à l'usage auquel il les destinait L'un les délégués se confond en excuse, tout on être tremble, au point d'engendrer le népris de la part de nos visiteurs ! Les bâtiments abandonnés par la sol-latesque boche n'ont rien à envier à ceux [u'ils ont fuis en Belgique. Partout c'est a saleté, le désordre le plus indescripti->le. Dans les coins, des cartouches, des lébris de toute espèce, des gamelles et nême... oui, ce que vous savez. Tout cela légage une odeur insupportable. L'Alle-tiand est donc né malpropre à tout point Le vue. Un des propriétaires a avoué ne plus ser pénétrer dans certaine salle de sa maison, tant elle est pleine de vermine. Tout à «oup, une surprise agréable t ïos officiers rencontrent un Belge des en-irons d'Audenarde. Celui-ci exhibe avec ierté toutes espèces de pièces établissant a nationalité. Il pleure de joie en rencontrant ses compatriotes. (Inutile de dire qu'il a été l'objet de toutes les tracasseries, vexations, condamnations et réquisitions possibles de la part des Boches. Notre brave Belge, dès l'arri-véo de nos héros, affiche pour les délégués un souverain mépris, les ragiarde de son haut et... leur défend dorénavant de fanchir le seuil de sa porte l Nos braves officiers terminent en nous disant qu'ils sont écœurés de voir les Boches aussi plats, au point d'en ressentir une certaine mauvaise humeur ! Attendons, ce n'est que le /commencement 1 LES LIEGEOIS ES RUSSIE Un beau gars, très jeune, l'œil brillant et la figure franchement ouverte : c'est Marcel Tniry. Il nous reçoit en regrettant l'absence do son frère Oscar, qui est à La Panne, et quo Ion attend d'un instant à l'autre. Les communications avec le littoral sont particulièrement difficiles pour le moment. Car, nous dit trop modestement le benjamin, il s agit surtout de lui ; moi. je ne fus qu'une simple unité bien effacée dan"s le corps dea autos-canons envoyés à Pétrograd. Puisque votre intention est d'être renseigné au sujet de notre équipée, voici, en quelques mots, l'odyssée assez aventureuse des Liégeois faisant partie de cette pléiade. Et de façon précise, claire, presque mathématique, il nous dicte point par point I itinéraire .suivi par son groupe. Nous nous trouvions, au départ, au port de Brest, le 18 septembre 1915. Notre contingent comprenait dix voitures autos-ca-nons plus le matériel qui nous était indispensable pour notre voyage car, comme vous le verrez, nous ne devions pas rentrer en Belgique de si tôt. Le parcours en mer dura un mois environ. Pour tout dire, nous essuyâmes une très mauvaise mer qui nous interdit d'aborder en temps voulu dans la mer Blanche et de débarquer à Arkhangel. Notre séjour au large fut donc prolongé par les circonstances, à tel point, que les vivres faillirent nous manquer et qu'on dut se contenter de la ration congrue. Arrivés en terre ferme, nous passons la région des marais glacés et faisons notre entrée dans la capitale de Ja grande Russie. Le Tsar est là qui veille et inspecte ses troupes. A notre tour, nous sommes passés en revue par l'empereur. C'est le moment où 1 armée russe est dans toute sa force et où, sous le commandement de Broussiloff, elle prépare son offensé j de printemps en Gaftcie: En janvier 1916, nou* gagnons le sud-ouest de la Russie, avançons vers Lemberg et prenons part aux combats livrés contre les Autrichiens. Notre corps s'y distingue ; par trois fois, il est cité aux communiqués russes de l'armée. ; On sait la débâcle qui suivit le brillant exploit de BroussilofT. Après l'hivernage de 101G, la révolution éclata dans l'empire moscovite. L'armée était défaite, indisciplinée, anéantie. C'est alors que Kerenski prit en mains les- rênes du pouvoir et fit l'impossible pour remettre une armée sur pied. II y réussit momentanément, et une nouvelle levée, en juillet 1917, avança contre 1 ennemi. L'offensive était dure. Les autos partaient à l'assaut dans la vallée de la Strypa, près de Kogiouchy, quand un obus ennemi vint à tuer deux de nos hommes et en blessa neuf autres». Mon frère Oscar fut parmi ceux-ci. Une blessure très grave à la tête le mit hors combat, Il fut soigné d'urgence dans un hôpital de campagne. L'offensive russe subit un temps d'arr:t, puis, une contre-offensive autrichienne, de-clanchée avec violence, força toute l'anr.to russe à la retraite. Lors de ce recul, nos blessés furent * >a-cués vers le centre du pays ; mon frère re vint ainsi à Kiew où il resta en attendant sa guérison et le moment propice de reja-gner le pays : car la guerre civile sévissait en plein. L'ordre nous avait été donné de regagner la Belgique dès novembre 1917. Mais lions étions bloqués à Kiew. La Rada ukranienne avait déclaré la guerre aux soviets de Pétrograd. Les bolchévistes marchèrent -ur la ville ; il s'y passa des choses horribles. Lorsque la ville fut en leur pouvoir, nous pûmes seulement nous embarquer. Et encore ! L avance allemande menaçait alors de couper toute communication 'entre Pétrograd, Arkhangel et même la côte mour manne. Force nous fut de faire soixante-quatre jours en transsibérien pour traverser la Russie d'Asie et prendre la mer en Mandchourie, au port de Vladivostock. Nous fîmes escale en Amérique où une réception merveilleuse fut faite à notre corps tant à San-Françisco qu'à New-York. ^ Enfin, en juin 1918, nous abordions dans l'estuaire de la Gironde et débarquions à Bordeaux, en vraie terre française. Les citations accordées à notre arme s:>nt une preuve de son efficacité et de sa valeur. D'ailleurs, après la retraite des armées russes, en juillet 1917, le corps des autos-canons fut mentionné par Korniloff alors commandant en chef, comme un des régiments restés fidèles avec les lanciers polonais et l'artillerie anglaise. Et le voici qui nous renseigne quelques unités liégeoises qui faisaient partie de cette équipe d'attaque : Paul Bodson, nom bien connu dans le monde sportif. Blessé deux fois. Croix do St-Georges de 3e et de 4e classe. Pierre Guillol, mobilisé comme docteur en médecine. S'est engagé en qualité de simple soldat aux autos-canons. Décoré des quatre croix de St-Georges et de la croi^ de guerre belge. A été cité neuf fois à l'ordre du jour. Fut blessé en dernier lieu de trois balles, alors qu'il était à bord" de la pièce de Constant le Marin qui, trop ores-sé, s'était aventuré dans les fils barbelés autrichiens. A fini la campagne comme médecin au 12e de ligne. Paul et Jean Biar, fils du notaire Biar. Paul est décoré de la croix de St-Georges pour avoir fait sauter la voie réservée au passage d'un train blindé ennemi. Constant le Marin, le champion de lutte greco-romaine, bien connu à Liège, blessé trois fois, perdu deux fois dans la tourmente avec sa voiture, décoré de la croix de guerre. Théo 'Ualleux, un des membres fondateurs du Standard C.L., blessé une fois, décoré des quatre croix de Saint-Geroges et de la croix de guerre belge. Adolphe Iicrzct, industriel à Liège, directeur de la manufacture de caoutchouc Para, avait une escouade de cyclistes sous ses ordres. Raymond Bernard, membre du Standard C.L., fils du directeur de l'importante firme « Lempereur et Bernard ». Le docteur possin, un de nos médecins de la ville très autorisé, accompagnait io corps sanitaire, décoré de l'ordre de Stanislas et de St-Jean. J. Cloosen, connu surtout par nos habi tués du Gymnase, qu'ils applaudirent maintes fois sous le nom de Carlier, décoré de la croix de guerre, chevalier de l'Ordre de Léopold, avait cueilli pas mal de lauriers au front belge avant son départ pour la Russie. Commandant Pauly, une figure militaire très sympathique à nos Liégeois. Il appartenait à la réserve et quitta le front belge pour prendre le commandement d'un détachement d'auto-blindées. Jean Joostens, membre du F.C. Liégeois, soldat universitaire, quitta Liège avec son régiment, y battit en retraite "sur Anvers et de là sur l'Yser. Oscar Thiry, six citations à l'ordre du jour des autos-canons. Une citation à l'ordre du jour de l'armée belge. Décoré de la croix de St-Georges des 4e et 3e classes et de la croix de guerre belge. Malgré qu'il ait été déclaré Inapte au service à la suite des blessures reçues, mon frère a voulu demeurer à l'armée, attaché aux services auxiliaires. 11 s'est vu confier une mission de presse (pour le gouvernement belge. Aujourd'hui, il remplît des fonctions d'administrateur dans un deô plus importants hôpitaux de La Panne. Nous quittons ce jeune garçon en lui présentant, ainsi qu'à son frère et à ses compagnons d'armes, nos félicitations les plus sincères. M MESSAGE DE IILSON M. Wilfeon a adressé au Congrès un message dans lequel il rend hommage aux exploits de l'armée et de la marine dans la guerre mondiale. Parlant du travail des femmes durant la guerre, le Président dit que le moins que nous puissions faire pour elles qui dans chaque domaine, se montrèrent aussi capables que les hommes, c'est de leur donner les mêmes droits politiques qu'aux hommes.farl?-nt de la guerre, M. Wilson dit : Voilà le triomphe assuré pour lequel nous avons iout sacrifié. Nous allons mettre de l'ordre et de l'organisation dans cette paix non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour tous les autres peuples du monde. Ce n est pas seulement la sécurité pour nou's que nous cherchons, c'est la justice internationale. Pour l'obtenir nous avons utilisé toutes les sources des matières premières des finances et de l'industrie, mais une fois I armistice conclu, nous avons déposé les «armes ; nous avons mis au service de cette justice internationale tout ce qui était destiné à l'a continuation de la guerre. M. Wilson propose de développer les travaux publics de toaite sorte, afin de donner à ceux qui n'ont pas de métier l'occasion d assurer leur existence. Les terres non encore cultivées- peuvent l'être pour venir en aide aux hommefe revenant des champs de bataille. Ayant abordé la question du tonnage, le Président fit allusion aux besoins de la Belgique et du nord de la France, disant que I argent ne pouvait les aider. Même si ces pays avaient l'argent et les matières premières nécessaires, il's ne pourraient encore reprendre leur place dtens l'industrie mondiale, puisque tant de manufactures et do machines ont été détruites et que tant de travailleurs sont morts. Leurs marchés seront accaparés par d'autres sf nous ne trouvons pas le moyen de les assister d'une manière spéciale. J'espère que le Congrès sera prêt à leur accorder les facilités les plus étendues possibles. Si la guerre avait dû continuer, les dépenses, en 1919, auraient été au moins de huit milliards de dollars. Maintenant quo la guerre est terminée, ces dépenses peuvent être réduites à six milliards, quoique le transport et la démobilisation des troupes exigeront encore beaucoup de dépenses. Le Président Wilson espère que le Congrès voudra mettre à exécution le programme maritime entamé avant l'entrée en guerre, interrompre ce programme serait une politique imprudente, l'avenir du monde étant encore indéterminé. En terminant, le Président déclare qu'il sai^t l'occasion pour annoncer au Congrès son intention d'aller à Paris, a,fin de participer aux discussions de la conférence de la paix. Les gouvernements alliés ont accepté le programme que j'ai développé devant le Congrès le 8 Janvier 1918, comme base des négociations de paix. C'est pour cette raison et -pour manifester le désir de notre gouvernement de conclure une paix avantageuse à toutes les nations intéressées, que ma présence à la conférence est désirable. Pour maintenir des relations entre nous et pour vous informer le plus vite possible de tout ce qui se passera au delà de l'océan, je me suis assuré la disposition de deux câbles. Je crois pouvoir compter sur votre encouragement et votre appui. L'Industrie charbonnière et métallurgique pendant la guerre ■ « LA 2© 1 915-1916 Situation deo usines II nous reste à montrer brièvement qualle est la situation de vos usines. •Des fournitures ault pays neutres o.a; permis aux :<c:'éries de travailler à certains moments. Les ateliers de construction parviennent à occuper leur 'personne;! quelques jours par semaine, en exécutant les rares commandes que l'industrie belge peut encore passer actuellement. Certaine ont été sollicités de travailler pour l'occupant, en effectuant les réparations du matériel belge des chemins de fer notamment. Ils s'y sont atusôs, se conformant à la conduite que vous avez invariablement adoptée, malgré la menace du séquestre, appliquée à certains ateliers du Hainaut. Les usines à zinc qui possédaient des approvisionnements de minerais ont pu maintenir une partie do leurs fours en activité, transformant ce stock on produits finis, inutilisables pour les armements Pour fixer ies idées, nous nous bornerons à citer que 1a. production de fonte s'est éle vée en 1915 è 38.?37 tonnes seulement, rt celle de l'acier à 77.600 tonner., soit mo;ns de 7 % de la pioduction de 1913. Malgré le resserrement de sa main d're i- ' vre, l'Allemagne maintenait sa production ue fonte à 11.790.190 tonnes ; en ce qui'con-. corne l'acier, celle des produits syndiquas a été de 3.2i(j.l24 tonnes en tout, ce qui, par rapport aux tonnages de participation, correspond à une production de 66 % pour les demi-produits, 63 % pour les rails et 26 % pour les îers de construction. Ce contraste entre les industries des deux pays est un nouvel indice de l'abstention complète de l'industrie belge de toute oo> pération allemande. Les matiôres premières L'activité relative des charbonnages rst donc loin de régner dans les usines, privées de débouchés et surtout de la possibilité de s'approvisionner en matières premières.Les gouvernements alliés s'opposent, en effet, à leur importation en Belgique, à cause de l'utilité que la reprise de l'industrie pourrait y présenter pour l'Allemagne. Cependant, l'importation des matières premières en Belgique, par l'entremise et sous l-i garantie du Comité de "e-cours, a fait l'objet de négociations. L'énorme difficulté de concilier les intérêts, opposés des belligérants, n'exclut pas 1a possibilité d'un arrangement analogue a celui qui concerne l'importation des vivres ; mais aucune solution n'est intervenue jusqu'à présent et ces négociations paraissent même abandonnées. L'Angleterre et l'Allemagne se rejettent naturellement la responsabilité de cette situation ruineuse pour l'indu'strie belge. D'après un article d'allure officieuse de la Gazette de VAllemagne du Nord, qui fut reproduit par les journaux censurés, qui paraissent ici, l'Angleterre exigerait ce que nous appellerons une neutralisation des usines ravitaillées, et le blocage dans des barques anglaises du prix de vente des produits exportés jusqu'à la fin de l'occupation allemande. Des autorisations d'exporter devraient lui être demandées dans chaque cas en fournissant la preuve de l'origine et faisant connaître la destination des marchandises, et autres renseignements analogues.Dans la suite, l'Angleterre aurait accepté d'atténuer ces conditions en ce qui concerne la consignation des fonds, en accordant les prélèvements nécessaires à payer les salaires et frais d'exploitation. De son côté, l'administration aJlemande veut bien consentir au respect des matières importées et des produits qu'elles serviraient à fabriquer, mais en imposant le paiement intégral et l'abandon des exigences que l'article précité qualifie d'espionnage commercial.Il semble 'qu'il n'exîste pas entre ces deux points de vue de divergences telles qu'un terrain d'entente ne puisse être trouvé. Mais, quoi qu'un arrangement soit intervenu pour le zinc, il ne faut pas y compter, car ce qui nous paraît dominer le débat, c'est le fait que les stocks de matières premières et le matériel de nos usineis n'ont cessé d'être l'objet de réquisitions contre lesquelles vous avez vainement protesté. les réquisitions Après avoir porté sur les stocks de produits finis existant avant la guerre, puis sur des machines-outils, elles ont atteint les matières premières elles-mêmes indispensables à la fabrication, telles que les fontes hématiles, les ferro-manganèse et certains minerais. Les pièces de rechange en cuivre de vos machines et les canalisations électriques elles-mêmes, n'ont pas été épargnées. La légitimité de ces réquisitions est très contestable, mais en fait, l'occupant seul se fait le juge de la question de savoir s'il respecte ou non les conventions internationales. De semblables procédés sont néanmoins peu conciliai-les avec le désir de voir renaître une certaine activité industrielle.Les précautions de l'Angleterre sont, d'autre part, l'indice d'une méfiance contre laquelle nous devons hautement protester si elle s'adresse à l'industrie belge. Elles sont plus vraisemblablement dictées par notre situation de dépendance absolue vis-à-vis de l'occupant, qui nécessite des garanties très nettes. Nul, parmi vous, ne se prêterait, en effet, à un arrangement qui pourrait contrecarrer les efforts des alliés que les événements nous ont imposés et le gouvernement anglais pourrait, certes, s'en remettre à vous pour l'examen des précautions nécessaires. Cette défiance résulte, sans doute, des bruits tendancieux qui circulent à l'étranger au sujet de l'industrie beige, et que vous avez dherché déjà à redresser. Aucune usine de notre Association ne travaille pour les Allemands. Malheureusement, par ces temps de censure universelle, la vérité a de la peine à se faire connaître 1 et torsaue la manifestation de l'opinion publique est comprimée, l'erreur se propage aisément. C'est à tort, par exemple, que l'article précité signale que l'administration allemande paie comptant toutes les réquisitions dont il impute la nécessité au blocus économique. Le règlement des réquisitions importantes I soulève une première difficulté. C'est la fixation du prix, que l'administration allemande fait déterminer en Allemagne, évaluation unilatérale que vous n'avez généralement pas été disposés à accepter. Un accord interviendrait-il même sur le prix, que le paiement se trouve différé après la guerre au moyen d'une traite sur une banque allemande que l'on vous permet d'escompter pour une partie de sa valeur à la Société Générale. Les deux indemnités de guerne de 480 millions chacune, imposées à nos provinces, vous permettaient, certes, d'escompter un paiement (plus effectif. Le moratorlum L'an dernier, un certain nombre d'entre vous avaient été pressentis au sujet de l'opportunité de lever le moratorium. Votre avis défavorable contribua à en faire postposer l'échéance, mais l'autorité allemande en décréta finalement la suppression graduelle à partir du 1er mars 1916. A cet égard, le rapport de la Banque Nationale présente un grand intérêt. Il signale en effet, que le retrait considérable d'effets belges qui lui furent repris en 1915, résulte d'un déplacement du portefeuille dans les autres banques, utilisant à cet effet les disponibilités qu'olles s'étaient créées, et non d'une liquidation réelle des engagements. Ces retraits ne justifiaient, par conséquent, aucunement la levée du moratorium et l'administration de la banque annonce finalement que, soucieuse d'éviter des ruines imméritées. elle ne refusera pas d'accorder les renouvellements qui lui paraîtraient justifiés.Tel est. Messieurs, l'exposé de la situation industrielle et des facteurs qui n'ont de faire l'objet de vos préoccup**'inTîn t»« xercice écoulé ne fut, ^ « l3- 'BftuaUoSTîf-en^ aans Yious nous trouvions nlacé à rés,u|tant presque fatalement de sence réciproque des armées en pré- Déportation do M. C. Ronson Depuis de longs mois, l'un de vois collègues les plus estimés, Monsieur Constant iRenson, directeur des Aciéries d'Angleur, subit la mesure d'une sévérité draconienne, que l'autorité allemande a 'prise à son égard, en l'internant en Allemagne, sans qu'à notre connaissance aucun jugement soit intervenu. Nous avons la conviction d'être votre fidèle interprète en exprimant la vive sympathie et les regrets unanimes que cause son exil. iL,a mort de IW. Adolphe Greiner Une inexorable fatalité nous a séparés de notre éminent Président Adolphe Greiner.L'évocation de ce nom vénéré, véritable incarnation de l'industrie belge, fera revivre pendant quelques instants devant vous cette noble figure, si simple et accueillante^ tello que vous l'avez connu pendant ses huit années de présidence. Avec Monsieur Greiner. tout paraissait facile et naturel. Il fut le guide sûr et naoïle de nos efforts à travers le dédale des questions économiques et sociales, cora-il sut ouvrir le chemin du progrès en métallurgie et se montrer le propagateur infatigable des institutions de Prévoyance et d Education. Dès la première réunion de nos cœurs en deuil. Monsieur Banneux vous a dé-Peint en paroles éloquentes les qualités brillantes de cette belle intelligence et rappelé les traits essentiels d'une vie remplie d une féconde activité. Cet homme de cœur, ajoutait-il, sera regrette par dessus tout pour son exquise et inépuisable bonté. Hélas, une voix autorisée l'a dit à la cérémonie pleine de grandeur de ses fu-nerailles, c'est au cœur que les événements actuels ont frappé notre regretté Président. Comme ceux qui tombent sous les nalles, nous pouvons saluer en lui une victime de La guerre. Les épreuves ne lui furent point ménagées.Au fort de la tourmente. Monsieur Greiner parvient à ravitailler Seraing qui allait manquer de pain, en faisant chercher à . ÎÏÏes Çy^Çues sacs de farine, malgré ^e!s difficultés. Peu après il se voit attrait devant un Lonseil do guerre, inculpé de nous ne savons quelle prévention d'espionnage ou de trahison, incompatible avec la droiture et la loyauté de son caractère. Rendu aux siens, il assiste aux efforts mutiles qu une direction militaire déploie pour extorquer des munitions à ses ateliers, frappés d impuissance. Il reprend enfin sa pla^e auprès de ses ouvners et s'efforce, dès lors, à llur pro-fwfnî.% bienfaisant et à préserver tÎ i sa Vle a CI*éé. pj?'tie.nce ot de résignation. a i ce sourire, dont vous avez tous éprou-«o-C0nf?rt- s'est etrncé ses traita nn 4v?re P 5e a ™e £raïité empruntée a,ux événements. Ses forces le trahissent ma.s sa constitution robuste résiste lon^ 311 1 11 remPlit son de-fldW i ï «i t?hère Soc'étl1 Cockeril!, Mêle à la fiere devise : « Courage to thB Le Secrétaire, Em. TRASENSTER. ,"3 mr Aï» DANS L'ALLEMAGNE OCCUPEE * — — . | LE GENERAL MICHEL COMMANDANT EN CHEIP Michei- — ££ ORGANISATION DES SERVICES . , SANITAIRES néri> enant"gél!,éral Nélis> inspecteur Ké- sgSB'saafcîsal l'AUemaene 6l 11 partifa mercredi I'uur L'AVANCE DES BELGES duB-rinrt0n,,5n?.éCem ~ Un «xjimuniîué élément* i<w '' ?r ,86néral an»once que les auiWrtWS iu de,la™!l5e t*lee ont atteint r Munchen-Gladbadh-Geileniberff SStaSf. in,Mlerie a atteint L°^en êi La 3e brigade de cavalerie a occuné Nen^-de hS î cycliste et le groupement léger de la 4 D, A sont concentrés à Odenkirken. Aucun incident à signaler Hier 5 décembre, des éléments légers he,'-kirehen et°HP- ^unch«n-GlaQbach, Geelan-Hongen ?t a ^ PROTECTION T1r.5U„J?ERS01s'NEL ALLEMAND DES VOIES DE COMMUNICATION belgef1. UQ extrait d un ordre du G. Q. C-, r.r!LB11 y a 10 l,Ius grand intérêt ù donue-confiance au personnel allemand des voies fd®J?.T1iUI1,c?tlon resté à son poste, et ft facilitei le retour de celui qui s'es'. replié par cramte do l'hostilité de la p»pulat o£ alliés. Dans ce Soi, u ?a être distribue, par les soins de la Commi' sion internationale permanente de l'armistice, à chaque fonctionnaire ou employé des voies de communication resté ou revenu a son posto : 1. Un laissez-passer rédigé en langiih française, anglaise et allemande • 2 y„ feTlettresevér"ef M' P°rtant « a ♦>" (voies de communication) «m i l10 a" même titre qu,- celui des employés de chemin de fer français. Chaque autorité, en ce qui la concerne fera connaître ce qui précède aux trounes ^LtéS/0US SCS ordrûs. donnera tout ordres nécessaires pour que la protection voulue Soit assurée au personnel étraiiae-muni du laissez-passer et du brassard, ton-formes aux Indications ci-dessus. » h* ?,3 ^ buî d'év^er tQut incident, il y a heu d aviser la population par l'interné-diaire des journaux, de façon que ce ner- AlHés !w >aVail]e rai<3«ment pour'Tes Alliés .dont la présence est indispensable pour assurer rapidement la reprise de! communications, ne soit pas molesté. COMMUNIQUE AMERICAIN Londres, i décembre (Officiel). _ Les marche m- e a"néc ont colU':,nué l«r marche en ,ivant au sud de la Moselle. Elle» "ll1 ,.eint la ligne Berncastel-Malborn-Ot^ -aenhausen. BERLIN SERAIT OCCUPE Berlin 4 décembre. — La Deutsche Algd-n}eine Zeitung annonce : Selon un radio-toiégramme provenant d'Amérique, les troupes alliées et américaines occuperont momentanément Berlin, afin d'assurer la po» lice dans cette ville. (

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1832 tot 1940.

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