L'écho de Sambre et Meuse

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18 januari 1918
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s.n. 1918, 18 Januari. L'écho de Sambre et Meuse. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/n58cf9kf04/
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L'Echo de Sambre & Meuse Aimlnis ration-Rédac ion : J.-B. COL1 AR3 37, rue Fossés Fleuris, Namu JOXJFt3VA.IL. QUOXIDIUIV lu CmiiniiÉ lis itillini AUTRICHIENS Vienne, 16 janvier (officiel). Sur le haut plateau d'Asiago, nous avons repoussé une attaque ennemie à l'Ouest du col del Rosao. Sur la Bran ta, les Italiens n'ont renouvelé leurs vaines attaques que l'après-midi.Sir la versant occidental du monta Per-tica, l'annemi s'est lancé trois fois à l'assaut de nos lignes; ces attaques se sont toutes écroulées sous le feu de notre artii-larie et de noi mitrailleuses, qui lui ont infligé de lourdes pertes. Au Sud du monte Fontana Secca, des tentatives d'attaque ennemies ont été étouffées dans l'œuf. Sur le Piave infériaur, du; la d'artills-rie, souvent violents. Vienne, 17 janvier (officiai). A l'Est de la Brenta, l'artillerie italienne a de nouveau violemment bombardé la ■uit du 15 le secteur de bataille ; à l'aube, la canonnade eanemie a encore augmenté d'istaisité. L'après-midi, les Italiens ont encore une fois lancé à trois reprises leurs masses d'infanterie à l'attaque du monte Pertict; entre 3 et 6 heures de l'après-midi, leurs assauts sa sont écroulés devant nos positions.x Une attaque dirigée par les Italiens la / nuit du 10 janvier, apiès une violente pré-f paration d'artillerie contre le col ciel Resso, a été tout aus i vaine; elle a été repo (83é8 par les feux de barrage, de notre arfcil e» ie et à coups de grenadee à main. Nous avons repoussé par une contre attaque une attaq e tenté9 par l'ennemi près de B/entonia. La baau tempi et la température plus doute ont favorisé les opérations aériennes Daux appareils ennemis ont été forcés à atterrir. ANGLAIS Londres, 16 janvier (officie;). Rien d'important à signaler. ITALIENS Rome, 16 janvier (oMcie'). Dans le secteur du monte Assolone, l'artillerie a continué à concentrer sas fous hier dans la matinée. L'ennemi a tenté à plusieurs reprise! d'exécuter des contre-attaques contre cel'.ei de sas lignes fructueusement améliorée1 la au» préeédenta. A midi, la situation es redavenua normale. Dans le secteur situé à l'Est du hau plateau d'Asiago, à proximité des saiilanti du front du monte Salorolo, des détache ments de reeannaissance ont été actifs e la canonnade a de nouveau été violente. A l'E.t de Cape Silp, une nouvelli contre-attaque ennemie a été enrayée. La nuit du 14 au 15 et dans la journéi d'hier, le duel d'artillerie s'est étendu : tout le secteur de la côt". Tout le loDg du front, grande activit aérienne. Les aviateurs britanniques ont descend; 3 appareils ennemis dans le secteur d Vazzola, au Sud-Est de Gonegliano; le nétres ont abattu un quatrième appare; près d'Arsie, tandis qu'un cinquième ton bait sous le feu de nos canons de défeas près de Gima Dolmo, au S id de Pont Priula. La guerre navale — Berlin, 17 janvier (officiel). Bravant la violente contra seUon exécutée par l'ennemi avec tous les moyens dont il dispese, nos sous marins ont ercore coulé, sur le th'âtre de guerre r aval sep tantrional, une séria d« noires march nds jaugeant environ 21.000 tonne*. A cette occasion, un vapeur arguait d'environ 4 000 tonnes a été cou'é à coupf de eanon par une attaque habile, alori qu'il naviguait sous la protection particu lièrement puissants de chalutiers i vapeur. La plupart des navires coulés étaieDl fortement chargés. — Berlin, 16 janvier (officiel). Dans la nuit du 14 au 15 jmvier, dei forces navales légères allemandes ont exé cuté un raid à travers la partie méridie nale de la mer du Nord. Elles n'ont rencontré ni navire de guerr< ni navire marchand ennemi, quoiqu'elle! aient avancé jusque près de la côti anglaise au Nord de la Tamise; à cei endroit, elles ont pris à courte portée soui un fau d'artillerie précis, d'importante) installations maritimes sur lesquelles elles ont lancé plus dp 300 projectiles. — Amsterdam, 17 janvier. Le Bureau de correspondance snnonct que le vapeur « Westpolder », de Rotterdam, a sombré à 15 milles au Nord Ouesl de Scheveninghe. Il n'est pas encore établi si le navire i touché une mine ou bien s'il a été torpillé. Six matelots ant péri et deux ont éU grièvement blessés; les dix autres ont été aauvés. — Christiania, 16 janvier. On mande de Londres à la « Tidens Tegn » : — Lord Lambart a déelaré à uu meeting d'agriculteurs que si les sous marins con tinusr t à couler les navires dans la pro portion actuelle, ils dét uiraient pins di tonnfge en janvier qu'en décembre derr ier Ea 1917 'ps fous-m-Tics ont coulé troi fois et emi plus de tonr sge qu'il n'en a ét cor strui*. Certes, ces renseigremeots ne sont pa r^jouisssnts, mais ils proviennent ce bor.n source li est nécessaire que le p*ys soit mis a courant, cf r il est irdispensable que toi] s'imposent des privations. Négociations de Faix A BREST LITOVSK — Brest-Lilovsk, 15 janvier : ^ La commission germano-austro-hongroise-russe, chargée de l'examen des questions territoriales et f politiques, a tenu aujourd'hui sa quatrième séance, ; t qui s'est ouverte à 5 h. de l'après-midi. M. von Kuhlmann dit que les gouveraements i I coalisés ont décidé de répondre par une note écrite ; j aux propositions de la délégation russe, mais que ce s systeme d'échange de notes écrites, imposé aux né- 1 r gociations, entraînera fatalement une perte de temps extraordinaire et n'aidera en rien au succès des négociations. Le seul moyen d'atteindre un résultat satisfaisant consisterait à discuter désormais les objets à l'ordre du jour et à charger Jeux délégués, choisis dans les deux camps, de se constituer en comité de rédaction, de rechercher dans quelle mesure il est possible de s'entendre sur une rédaction commune, ou, si c'est impossible, de déterminer par écrit, de commun accord, les points sur lesquels les opinions sont inconciliables.M. van Kuhlmann donne ensuite lecture de la réponse écrite des Coalisés, dont voici le texte : — Les propositions que la délégation russe a faites aux délégations allemande et austro-hongroise concernant la marche à suivre dans les territoires russes occupés par les Puissances centrales s'écartent à tel point de la manière de voir des Coalisés qu'elles doivent être considérées comme inacceptables dans la forme où elles sont rédigées. Sans insister pour l'instant sur la forme de ces propositions, il y a lieu de faire remarquer que bien loin qu'elles tendent au compromis que souhaitent les Puissances centrales, elle ne constituent qu'une exigence énoncée par les Russes, sans souci des arguments légitimes invoqués par la partie adverse. Néanmoins les délégations austro - hongroise et allemande acceptent une fois de plus d'exprimer clairement, et cette fois par écrit, leur manière de voir sur les questions en litige, et de faire une nouvelle tentative en vue d'amener le compromis souhaité.Concernant la partie du territoire occupé par les Coalisés, traitée sous le 1° du projet allemand, la question a fait l'objet des discussions de la Conférence et ne doit pas être discutée à nouveau. Quant aux questions relatives aux territoires qui ont une existence propre, en tant qu'Etats, et qui sont présentement occupés par les Coalisés, il conviendrait de les grouper en quatre catégories, sui-i vant les quatres périodes qu'elles concernent à savoir : la période comprise entre la conclusion de la paix et la fin de la démobilisation russe ; celle comprise entre la paix avec la Russie et la paix i générale ; la période de transition des nouveaux États qui seront créés ; enfin, la période durant laquelle ces nouveaux Etats parachèveront leur organisation définitive. Il est nécessaire de souligner le fait qu'à rencontre de ce qui se produira pour la Russie, le» Puis-> sances centrales n'en auront pas, quand elles auront conclu la paix avec elle, fini avec la guerre, puis-, qu'elles sont forcées de la continuer avec leurs ennemis. Contrairement à l'avis du gouvernement russe, les ® délégations coalisées réitèrent l'avis qu'elles ont l exprimé qu'il s'impose de considérer les organismes constitutionnellement compétents des nouvelles for-j mations d'Etats comme ayant absolument qualité, jusqu'à nouvel ordre, pour exprimer la volonté de la niasse de la population. En ce qui concerne la question de la naissance de 8 la personnalité d'Etat, le jugement rendu en 1908 par g le tribunal supérieur de Washington, est d'une haute j importance. Ce jugement dit «ue la souveraineté des Etats-Unis de l'Amérique du Nord doit être reconnue comme 0 existant entièrement et pleinement, à dater du jour e de la déclaration de-leur indépendance, c'est-à-dire à dater du 4 juillet 1776, abstraction faite du traité aux termes duquel l'Angleterre l'a reconnue en 1783 (Droit international Codice page 160). Les gouvernements coalisés prennent acte de la déclaration du gouvernement russe quand il affirme qu'il ne veut prendre prétexte du fait que les territoires occupés ont fait partie du territoire de l'ancien Empire russe, pour leur imposer de prendre des engagements juridiques quelconques dans leurs :t relations avec la République russe, et lorsqu'il dit •P que les frontières de l'ancien Empire russe, cons-tituées par des actes de violence et des crimes contre 1 les peuples et surtout contre le peuple polonais, out disparu en même temps que le tsarisme. Ils prennent acte aussi de sa déclaration lorsqu'il is dit que la tâche principale des négociations qui se )g poursuivent en ce moment ne consiste pas pour lui à réclamer le maintien des territoires en question dans le cadre de l'Empire russe, mais bien à leur assurer la liberté d'exprimer leur volonté et d'exer-I*. cer le droit de décider de leur sort, aussi bien au point de vue de leur forme de gouvernement qu'à celui de leur situation internationale. Il y a lieu à cet égard de soulever la question de savoir de quel droit ie gouvernement russe actuel fait découler le devoir qu'il s'impose, de défendre -s cette liberté d'autrui jusqu'au bout, c'est-à-dire de la S- défendre s'il est besoin jusqu'à la décision de conti-nuer la guerre. Du moment que Je fait d'avoir fait partie des terri-toires de l'ancien Empire russe n'impose aux territoires occupés aucun engagement vis-à-vis de la République russe, on ne voit pas sur quoi et comte ment la République russe pourrait justifier les droits qu'elle veut s'octroyer vis-à-vis d'eux. I8 Néanmoins, dans l'hypothèse où la République russe posséderait vraiment ee droit, ce sont effectivement l'étendue des territoires, les conditions préa-'s labiés à l'exercice de leur droit de décider de leur sort, le régime de transition et la forme à donner à l'expression de leur volonté qui constituent les quatre points sur lesquels il s'agit de se mettre d'accord, •e Premier point. — L'opinion suivant laquelle des nations et non pas des parties de nations ont le droit " de décider de leur sort, n'est pas conforme à notre 3t conception de ce droit. Nous estimons que des parties de nations, aussi a bien que des nations entières, peuvent décider légi-timement de leur autonomie et de leur séparation, et i qu'il n'est nullement établi que la frontière d'occupa-tion constitue à cet égard nne délimitation de terri-® toires. La Courlande, la Lithuanie et la Pologne constituent des unités même si on les considère au point de vue historique. ,8 L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie n'ont pas l'intention d'annexer les territoires qu'elles occupent en ce moment, ni de les forcer à faire choix de telle ou £ telle forme d'Etat, mais elles entendent ie réserver i Deniers CoDmuniMS îles Belligérants ALLEMANDS 1 Berlin, i7 janvier (soir). i R!en de nouveau sur les théâtres de la t gueare. i * * * Berlin, 18 janvier. Théâtre de la guerre à l'Ouest. Sur la plus grande partie du front, l'ac tivité combative a été minime; elle a été !j plus vive dans la région au Sud Ouest de i, ■ Cambrai. | Au cours de plus petites entreprises au s i Nord et au Nord Est de Pt osnes, nous e avons ramené des prisonniers. is Théâtre de la guerre à l'Est. !S Rien de nouveau. Front italien. ss La situation est sais changement. i, le Dsr erste Generalquartiermeister, 5„ LUDENDORFF. 1- La —«o»— ■i- FRANÇAIS el Paris, 17 janvier (3 h.) a Nuit calme sur l'ensemble du front, ut sauf dans le secteur de Maisons de Chsm- ;i- pîgne, ainci que dans la région à l'Ojest Ie des Monts sù l'artillerie, de part et d'autre, fait preuve d'une certaine activité, et Sur la rive droite de la Meuse une pa 3r trouille allemande qui tentait d'aborder 'e nos petits postes dans ls région de Ssmo- u~ gneux a été dispersée par nos feux. u~ Dans la soirée d'hier, nous avons, à Bs l'Est de la tranchée de Galonné (secteur la des Epargnes), exécuté un coup do main n" qui nous a permis de pénétrer profondé ment dans les positions allemandes. u! Notre incursion faite, nos troupes sont rentrées indemnes dans nos lignes. ii-àle Paris, 17 janvier (11 h.). le ix Activité des deux artilleries au S' d de £ Si-Quentin dans la région de la Main de a- Massiges. Journée calme sur le reste du f^ont. n-is-ntes •lit té, la à elles-mêmes et aux populations des territoires de qu'elles occupent la liberté de conclure des traités ,ar de l'espèce. lté Deuxième point. — En ce qui concerne l'évacuation des territoires, la question s'en heurte à une nis divergence de principe que les délégations coalisées mc ont de tout temps soulignée. >ur Il nous est impossible de retirer nos armées tant ire que durera la guerre mondiale. '1'® Toutefois, il est possible de chercher, si les cir-'"3 constances militaires le permettent, à réduire leurs effectifs au minimum indispensable pour le maintien i la de l'ordre et la protection des établissements indus-me triels existant dans le pays. er" On peut aussi étudier la question de la formation de d'une gendarmerie nationale. En ce qui concerne le retour des réfugiés et des urst personnes évacuées pendant la guerre, chaque cas sera examiné avec bienveillance. ire Cette question, vu son importance décisive, peut ajs être renvoyée à une commission spéciale. Troisième point. — La proposition russe n'est pas u'il suffisamment claire et a besoin d'être mise au net. se Toutefois, on peut admettre sans plus qu'au fur et lui à mesure qu'on se rapprochera davantage de la paix ion générale, les représentants actuels de la population eur du pays pourront être admis, en nombre ae plus en :er- plus grand, à collaborer aux travaux de l'administra-au tion. [u'à Quatrième point. — Les délégations coalisées sont disposées en principe à admettre qu'un vote popu-de laire le plus large possible sanctionne le choix fait par uel les territoires de l'Etat auquel ils veulent appartenir, dre y apparaît qu'il serait difficile, en pratique, d'orga-e '.a niser des deux côtés un referendum. ntl" L'avis des délégations coalisées est que le vote d'un organisme représentatif élu pourrait suffire. rrî" Il y a lieu de faire observer è cet égard que des rr,'~ *îtats qui se sont constitués à l'intérieur des limites de l'ancien Empire russe, avec l'approbation du "?î~ gouvernement des commissaires |du peuple, telles s notoirement l'Oukraine et la Finlande, ne se sont pas constitués par voie de referendum mais bien en que vertu de décisions prises par leurs assemblées natio-Cti- nales élues ea" Animés du désir de faire une nouvelle tentative eu.r pour arriver à un accord avec le gouvernement '' ,a russe, les gouvernements de l'Allemagne et de l'Au-1 e triche-Hongrie ont fait ces larges propositions, mais ils doivent ajouter qu'en dehors du cadre qu'elles des représentent, il n'y a plus la moindre place pour un r0lt accord pacifique, ,tie Ils se sont inspirés, en les mettant au jour, d'une double conception fort compréhensible : empêcher Jssi que leurs propres forces armées courent le risque, 8£>'- tandis que durera cette malheureuse guerre, d'être , et affaiblies, et mettre à même les quelques peuples qui P<?- habitent aux frontières de leurs territoires de déci-rn" der enfin, en pleine conscience, de leur propre avenir, avant qu'ils tombent dans une misère extrême sti- et dans le désespoir )lnt Un accord entre la Russie et les Puissances centrales en ce qui regarde cette difficile question n'est 'in- cependant possible que si la Russie fait preuve, de en son côté, de sa volonté bien arrêtée de le conclure, et ou pour cela il faut non pas qu'elle cherche à nous dic->er ter de» propositions unilatérales, mai* bien qu'elle j tienne compte aussi du jioint de vue de ses adversaires et qu'elle consente à s'engager dans une voie pratique. Ce n'est qu'à cette condition que les délégations des Puissances coalisées peuvent caresser l'espoir de voir s'aplanir pacifiquement le conflit qui a surgi ici. » M. Trotzki a ensuite pris la parole 11 a émis l'espoir que la réponse des Puissances centrales serait à tout le moins de nature à faire disparaître les doutes et les difficultés formelles devant lesquels s'était trouvé la délégation russe à la suite du discours prononcé au cours de la dernière séance par le général Hoffmann. La délégation russe est sous cette impression qu'elle est en train de négocier avec une partie qui est incorporée par le gouvernement allemand. « M. le secrétaire d'Etat, dit-il, a fait ressortir qu'à l'origine de ces négociations se trouve la seule volonté de la politique du gouvernement allemand. Aussi longtemps qu'à ce propos les choses ne seront pas mises au point, la délégation russe considérera qu'elle se trouve en présence d'une formelle déclaration de principe. Le général Hoffmann a fait ressortir que le gouvernement russe se place sur le terrain du pouvoir qu'il exerce et qu'il agit à main armée contre tous ceux qui ne pensent pas comme lui et qu'il lui plaît de désigner sous le nom de contre-révolutionnaires. Sans doute, cela est vrai. Le gouvernement russe est basé sur le pouvoir, comme l'ont été tous les gouvernements, quels qu'ils soient, qui se sont succédés dans l'Histoire. Aussi longtemps, du reste, que la société se composera de classes qui luttent les unes contre les autres, aussi longtemps on verra le pouvoir des gouvernements s'exercer sur la base même de la force : ils ne maintiendront leur domination que par la force. » Toutefois, M. Trotzki proteste de la manière la plus catégorique contre cette affirmation que son gouvernement contesterait tout droit à tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Ce qui empêche les gouvernements de certains autres pays d entrera .relations avec le gouvernement russe, c'est la vendance qu'affiche celui-ci d'exercer comme il l'entend, et sans se laisser influencer par personne ni par rien, le pouvoir dont il dispose. C'est cependant grâce à cette conception que lui, Trotzki, et ses amis ont été amenés à proposer de Rrest-Litovsk au gouvernement de Pétrograd, lorsqu'il fut avéré que le gouvernement roumain avait tenté d'exercer sur le territoire russe des mesures de violence contre les soldats et les ouvriers révolutionnaires, d'arrêter le ministre de Roumanie, tous les membres du personnel de la légation roumaine et la mission militaire roumaine. Ils ont reçu la réponse que c'était chose facile. M. Trotzki continue : — En ce qui concerne les deux exemples cités par le général Hoffmann, ils ne sont en rien caractéristiques de notre politique sur le terrain de la question nationale. J'ai pris des informations sur ce qui s'est passé au Congrès de la Russie Blanche. Ce Congrès se composait de délégués des agrariens blanc-russiens, et il a cherché à s'emparer d'un des points d'appui qui devaient rester la propriété du peuple blanc-russien. » * * — Brest-Litovsk, 15 janvier. Le 15 janvier ont eu lieu deux nouvelles séances de la commission germano-austro-hongroise-russe chargée de l'étude des questions territoriales et politiques.Conformément à l'accord intervenu, le point concernant les territoires ayant été éliminé, la discussion a commencé sur les quatre autres points. Le président de la délégation russe revient sur la question discutée déjà, d'inviter des délégués des territoires occupés à venir à la Conférence faire valoir le droit auquel ils pourraient prétendre de représenter leur peuple devant ie monde entier. M. von Kuhlmann répète qu'il est prêt à les accueillir, à la condition toutefois que la délégation russe reconnaisse implicitement que les territoires qu'ils représentent sont d'ores et déjà constitués en Etat. — Il n'est pas besoin d'insister, dit-il, sur le fail que si ellele reconnaît implicitement, la conséquence i naturelle en sera l'admission parmi nous des délé-i gués des peuples dont il s'agit. Ou bien ces messieurs viendront ici en qualité de représentants de leur peuple, et dans ce cas il fau i que les parties qui délibèrent soient d'accord à recon i naître que ces peuples ont une personnalité déjà né< ou à tout le moins présumée ; ou bien ils n'y vien l dront que comme particuliers, et dans ce cas ils n'on rien à voir avec nos travaux. M. Trotzki dit qu'il lui est impossible d'admettre h 3 condition préalable qu'on prétend indispensable , parce qu'il ignore si les dits représentants ont vrai ment qualité pour exprimer la volonté de toute 1; population qu'ils représentent. Par le fait, sa propo ^ sition tombe M. von Kuhlmann constate que les divergences di vue, quant à la valeur à attribuer aux décisions de s organismes représentatifs existant dans les territoi s res occupés, sont tellement profondes que mêm une discussion détaillée ne pourrait les aplanir. ' Il ajoute que cela ne doit toutefois pas entraîne nécessairement l'échec des négociations, les déléga s tions coali-ées ayant admis dès le début qu'une ma nifestation de la volonté populaire par voie d :t suffrages devrait confirmer les décisions prises pa x les organismes représentaifts existants. 'i S'il est possible de se mettre d'accord sur les mc 'i dalités de cette manifestation populaire par voie d l" suffrage, la divergence des opinions sur le point d savoir s'il faut considérer cette manifestation comm it constituante ou comme confirmative, ne poui i- rait justifier l'échec des négociations et ses très gn r ves conséquences. Reconnaissant qu'il serait inutile de continuer e i- ce moment la discussion sur ce point, M. Trotzki d qu'à son sens, au point de vue pratique, il est foi e indifférent que les organismes aient ou n'aient pa été au préalable reconnus par l'un ou l'autre gouvei s nement. lS La question essentielle et primordiale, c'est de g; u rantir aux populations l'indépendance et la liberl ,s qui leur sont nécessaires pour exprimer leur volontt toutefois, pour que cette expression ait toute sa v; n leur, il est nécessaire que la manifestation populain par voie de suffrage, n'ait pas seulement un caractèr de confirmation mais bien un caractère de const tution. ,t En discutant la proposition de M. von Kuhlmani !_ de fixer l'époque du vote définitif dans les territoire s occupés, entre le jour de la conclusion de la pai !S avec la Russie et le jour de son premier anniversairt n M. Trotzki aborde sur le champ la question de l'évi cuation. e 11 dit qu'il n'y a aucune raison plausible de lier 1 r sort des territoires occupés .à la tournure et à la coi , tinuation de la guerre. e II admet que le rétablissement des relations con îi merciales entre les deux partis n'empêchera pas ! i- guerre de continuer sur les autres fronts, mais il e d'avis que, sans fixer de délai précis, la date où sei e réglé le sort des territoires occupés doit être mise e rapport avec la conclusion de la paix sur le front l'Est. ;t M. von Kuhlmann fait observer que les Coalise e ont déjà fait preuve d'une grande condescendanci t en se déclarant disposés à évacuer dès la fin de 1 guerre mondiale les territoires dont il est questi o î dans l'article 1er du projet germano-austro-hongrois en ajoutant que néanmoins ils pourront faire preuve d'une plus grande condescendance encore sur ce point, si l'accord se fait sur d'autres points. La possibilité ou même la vraisemblance d'une reprise des hostilités sur le front dans l'Est étant beaucoup plus grande tant que la guerre continuera sur les autres fronts qu'après la conclusion de la paix générale, il est impossible d'envisager pour l'évacua-i tion des territoires cités dans l'article 2 du projet S germano-austro-honhrois une date qui ne tienne pas ' compte de la conclusion de la paix générale. Tant que dure la guerre générale, il est impossible aux gouvernements coalisés de renoncer aux garanties prévues à l'article 2. M. Trotzki répond que dans le règlement, conformément à leurs vœux, des exigences des peuples dont il s'agit se trouvait la meilleure garantie contre la possibilité d'une reprise de la guerre sur le front à l'Est. I M. von Kuhlmann constate que les partis en pré-1 sence sont en réalité d'accord sur le désir qu'ils ont | de mettre fin à la situation créée par la guerre, mais i il répond que, pour les motifs précédemment expo-| ses, il n'est pas possible d'établir déjà des assurances 1 d'ordre militaire. 1 Après une réplieiue du président de la délégation | russe, la séance a été ajournée à 5 h de l'après-midi. Cette séance a été ouverte par M. von Kiihlmann, G qui a fait les déclarations suivantes : — Nous avons eu à constater aujourd'hui, mes-| sieurs, a-t-il dit, que bien que les molifs indiqués par I nous fussent d'un caractère absolument décisif, la I partie adverse ne s'est pas montrée disposée à | prendre notre exposé en considération. Nous allons passer au deuxième point en discus-| sion, qui se rapporte aux conditions préalables, dans | lesquels peut s'exercer, pour les peuples, le droit de I décider d'eux-mêmes. La question principale parmi tant de questions qui 1 ne manqueront pas d'être soulevées à ce propos sera I de savoir jusqu'à quel point la liberté des élections i de l'assemblée qui aura à prendre des décisions défï-I nitives pourra être influencée par la présence de I troupes dans les territoires où ces élections auront I lieu. I Les délégations coalisées ont l'intention absolument I loyale de faire en sorte que les opérations électorales I se fassent sous la garantie d'une liberté politique I absolue, dans la mesure où elle pourra se concilier I avec les circonstances. Or, il résulte de la nature même de la situation I dans laquelle nous nous trouvons que cette question I comporte un important côté militaire. I La discussion qui s'engagera sur ce point sera I donc fatalement limitée par certaines nécessités mi-I litaires, et nous ne pourrons pas admettre que ces I limites soient dépassées. 11 nous faut avant tout tenir compte de ceci, à sa-I voir que, pour assurer l'exploitation économique du I pays, la présence d'une certaine force armée et bien I disciplinée y est nécessaire. Les délégations des Puissances centrales peuvent I vous donner et vous donnent en réalité l'assurance I formelle que ces forces organisées dans le territoire I dont il s'agit ne s'immisceront en aucune manière I dans les questions politiques et ne chercheront pas à I y exercer quelque pression que ce soit. Partant de là, nous pouvons affirmer sans crainte I que la présence de ces forces ne peut exercer au-I cune espèce d'influence défavorable sur la liberté du I vote et que, par suite, cette liberté sera pleinement I garantie. Le président de la délégation russe interrient ici I et soulève à nouvean la iiuestion de l'évacuation. Rappelé à la question, M. Trotzki déclare qu'avant I tout il importe d'élucider pleinement la question de I l'évacuation. M von Kuhlmann répond que la discussion qui a I eu lieu à la séance du matin l'avait laissé dans I l'impression que cette question avait été suflisam-I ment éclaircie Si tel n'était toutefois pas l'avis de ce que le prési-I dent de la délégation russe continue à la partie I adverse, il ne s'opposerait pas, dit-il, à la discuter II I ne peut cependant pas garantir que durant la période I où auront lieu les opérations électorales, des consi-I rations militaires ne viennent pas à surgir qui empê-I chent une évacuation complète du territoire. I 11 est clair pour tout le monde, que l'établissement I il'une gendarmerie nationale qui aurait à assurer I l'ordre dans ce territoire pendant la période électo-I raie ne pourrait suffire, si parfaite que l'on veuille I imaginer cette constitution et qu'il ne sera pas pos-I sible de renoncer à la présence d'une force armée I qui en tout état de cause serait à même de main-, I tenir l'ordre. I Le programme minimum des coalisés a été sous ce 1 I rapport établi à la suite d'une délibération sérieuse 1 I au cours de laquelle il a bien fallu tenir compte des ■ I nécessités militaires. Les coalisés n'en sont pas moins disposés à accep-i I ter sur ce terrain une discussion détaillée. ,11 s'agirait avant tout de savoir si, de l'avis du pré-I sident de la délégation russe une élection serail 1 I impossible dans .les conditions exposées par les I coalisés, c'est-à-(,lire s'il estime que la présence d'uni ■ force organisée qui s'abstiendrait de toute immixtior ' I dans le domaine politique serait de nature à compro s I mettre la liberté du vote. " I M. Trotzki déclare qu'il ne lui est pas possible d< 3 I répondre sur l'heure à la question ainsi posée, cette I réponse pouvant exercer une influence sur la &uiti r I des pourparlers, mais il croit pouvoir constater que - I de l'avis de la délégation russe, la présence d'uni - I force armée sur le territoire pendant la périodi 3 I électorale pourrait exercer une très forte influeno r I sur la portée des opérations de vote. Il considère d'autre part que le retour des réfugié - I et des évacués dans les territoires occupés est ei e I étroite connexion^ avec les questions, en discussioi e J A son avis, le vote pourrait avoir lieu si la plupai e J de ces réfugiés ' et de ces évacués étaient rentré I dans leur pays. La formule prévue dans cet ordre d'idées par 1 g document déposé par la délégation hongroise e 1 I allemande lui semble trop limitative. . | M. von Kuhlmann reconnaît aussitôt qu'en prir S cipe les réfugiés auraient le droit de rentrer dans leu I pays, mais c'est aux autorités administratives à exs | miner la question et à spécifier les exceptions qi I pourraient être apportées a la règle générale. Il pri | M. Trotzki de mettre à la disposition de la Confé e 1 rence, en vue de simplifier son travail, les document I qui se rappotent à cette question et qui sont e'ntr " I les mains du gouvernement russe. g I M. Trotzki se déclare disposé à entrer dans cett _ | voie, et la séance est levée. '» I " * s 1 Berlin 16janvier : x I Jusqu'à présent, les pourparlers d'ordre économ s, | que qui se poursuivent à Prétrograd n'ont pas donn l- i de résultat. Ils suivent naturellement la marche de ! négociations de Brest-Litovsk qui traînent en loi e | gueur uniquement par suite de la façon de procède i- 1 de la délégation russe. a I Berlin, 16 janvier : st S Le „ Lokal Anzeiger " annonce que les chefs de a i partis parlementaires ont de nouveau été reçus pr n | M. von dem Bussche, sous-secrétaire d'Etat des a à 1 faires étrangères. M. Traudmann, conseiller d< i légation, chargé spécialement des affaires de Russii s I a assisté aux délibérations. 4me année — N* 15 La M® ±0 centimes Vendredi-Samedi 18-19 Janvier 1918

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho de Sambre et Meuse behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in - van 1915 tot 1918.

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