L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 25 Juli. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/gx44q7rv4t/
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<g» ème Année N°. 64Q s cents Mardi 2S Juillet 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Fores, •Journal quotidien du matin paraissant en Holîand Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: 35, VOOBBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction: ^ René Chamhry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 177 5. Abonnements: Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger fî. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. La Reine Elisabeth Encore un anniversaire que nous fêtons en exil. Ainsi cet -exil si long, et si bref puisque tant d'événements le remplissent, est tout jalonné par ces jours où les coeurs, plus que, les autres jours, sentent le besoin de se rapprocher et de battre en commun. Admirable religion de la piété et du souvenir, de la piété envers ceux qui meurent, du souvenir des nôtres restés aux pays comme du souvenir de ce pays lui-même qui nous est d'autant plus cher qu'il est plus meurtri, cette religion-là aussi a ses dimanches. Et nous en célébrons un, aujourd'hui, le plus émouvant, tout fleuri, tout parfumé de ce sourire qui est la seule chose au monde dont puisse s'attendrir un coeur de héros que rien ne trouble, le sourire d'une femme qui est sainte et qui est reine. Toute blanche, le front paré de la croix de celles qui consolent, penchée sur le lit des soldats, mourants, nous ne l'imaginons plus dans une autre attitude. 'Quand, il y a quatre ans, un peuple tout entier était penché au chevet de la petite Reine qui se mourait, et lorsqu'il sembla que c était par la force de l'amour que ce peuple put arracher à Celui qui dispose de l'existence des servantes" comme des reines cette vie précieuse, nous avons accepté le miracle avec une infinie reconnaissance mais sans comprendre. Nous ne savions pas qu'il était nécessaire, ce miracle, pour nous aider bientôt à traverser la glande épreuve, nous ne savions pas à quelles magnifiques et terribles tâches était destinée la pâle convalescente, la petite Reine que les enfants acclamaient et que les mères voyaient passer en pleurant, frêle enveloppe où habitait une force surnaturelle que nous ne soupçonnions pas. Le Roi a agi; il a agi comme le devait un homme et un roi. Mais qui dira, dans cette action, même sur les champs de bataille, la part de sa compagne dont l'énergie, même de loin et par la seule vertu du souvenir, a raffermi tant de courages ? Ange consolateur; vision lumineuse qu'emportent d'ici tant de héros expirants, gardons-nous cependant, de nous faire d'Elisabeth, Reine des Belges, une image.qui pourrait incliner à la fadeur. Les trésors d® tendresse qu'elle répand partout autour &out «flfermçs, dans une âme virile. | .9 Si la croix rouge des 'brancardières sied à merveille sur son front grave, nous lui avons vu le casque cependant que d'un pas alerte elle circulait dans des tranchées de première ligne, parmi les poilus interdits, confus et heureux. Admirable exemple et dont on ne sait pas combien il fortifia de coeurs défaillants, d'âmes chargées d'amertume et de désespoir. On tremble qu'une balle, un obus.... Si les Allemands cessent de tirer ce n'est point par respect, eux qui ont voulu l'assassiner lors de l'attentat d'Anvers où un Zeppelin répandit ses bombes autour du palais royal. C'est qu'elle possède une vertu, quelque chose d'invisible et de toujours présent qui la protège. Et puis, elle s'expose sans crainte puisqu'elle s'expose avec raison. Et maintenant que l'espoir enfle nos poitrines et fait briller nos yeux, c'est sous ce deuxième aspect, crâne, vaillante, casquée d acier, que nous voulons nous figu-j ier celle dont nous célébrons aujourd'hui 1 anniversaire. C'est telle, image de notre vaillance et de notre confiance, qu'il nous plaît de la voir marcher comme soulevée par l'aile de la victoire. Et quand, enfin, aura sonné l'heure de la victoire et que les acclamations frénétiques de sept millions de Belges salueront ses héroïques artisans, nos braves poilus et le Roi et la Reine, c'est à elle, notre Reine, qu'iront les acclamations les plus formidables avec, sur *sept millions de lèvres, l'élan spontané et le don unanime de tous les coeurs. Charles Bernard. Voici le texte du télégramme que nous avons envoyé, au nom des lecteurs de 1 Echo Belge, à S. M. la Reine à l'occasion de Son anniversaire : L'Echo Belge prie respectueusement Votre Majesté ae vouloir bien agréer l'expression chaleureuse de son profond loyalisme et de son filial attachement. .* A l'occasion de l'anniversaire de S. M. la Reine un registre sera déposé au consulat de Belgique, coin de la Leydschestraat et du Kei-zersgracht, de 9£ h. à midi et de "l\ à 5 heures. Tous les Belges résidant à Amsterdam et environs sont invités à venir apposer leur signature comme gage d'attachement et de sympath]e. à notre dynastie* En Belgique. Le Régime de la Terreur Les Allemands ont condamné à cinq année de travaux forcés l'abbé Scheyven, professeu à l'Institut St. Louis, fils de l'ancien prési dent à la Cour de Cassation. L'abbé avait été arrêté le jour du Vendredi Saint et mis en prison à Charleroi où il resti jusqu'à la fin de juin. C'est à Charleroi qu'oi lui annonça sa condamnation. Il a été, peu après, déporté en Allemagne Il se trouve actuellement en prison à Rheins bach, près do Bonn. £ * .* Le correspondant anversois de l'„ Algeméei Handelsblad" adresse à son journal une court mise au point à la suite de l'information xela tive au curé Verriest dans nos colonnes. De source allemande on affirme au corres pondant du „Alg. Hand." qu'il ne s'agit pa, d'Hugo V^-riest, le poète tvest-flamand. Par bleu. Nous n'avons jamais dit qu'il s'agissâi d'Hugo Verriest. Nous savions qu'il continuai à résider à Ingoygheni. Spécifions une fois pour toutès, afin d'évitei qu'on ne prête à nos informations des si gnifications qu'elles n'ont pas. Il s'agit du père rédemptoriste Paul Verriest, domicilié ; Bruxelles et condamné à cinq mois de prisor par Je tribunal de campagne pour avoir favorist le passage en Hollande de jeunes gens en âge de service militaire. £ •*. * Un journal belge paraissant en Hollande s reçu, du territoire occupé, une correspondance dans laquelle se trouve ce passage: ,,11 es1 environ dix heures du matin. Un jeune forgeron. âge de vingt-sept ans, déambule en sifflotant à travers les rues de Gand. Les airs po pulaires se succèdent,, selon qu'une réminiscence, pour ainsi dire réflexe, les rappelle au siffleur. „De Vlaamsohe Leeuw" revient s la mémoire de notre forgeron, qui, avec vigueur, attaque la célèbre marche. Il ne songe pas un instant qu'elle est déclarée ,,sub-• versive" par l'autorité occupante. Un soldat allemand vient à passer. .Les accents du ,,Lion de Flandre" frappent son oreille; le forgeron est appréhendé, conduit à la ,,Kommandan-tur", incarcéré. Il vient d'être jugé. Le pauvre sïffleur est condamné, à deux ans de prison, qu'il subira eu Allemagne. A Bruxelles Nous avons publié dans notre numéro, de jeudi quelques commentaires relatifs aux arrê-, tés de M. von Bissing — toujours à cheval entre les textes de la Convention de La Haye — et qui obligeaient les ouvriers belges à accepter le travail qu'on leur offrait. Il y était question, d'après AYolff, d'une protestation du gouvernement anglais à ce sujet. L'arrêté boche menaçait de peines sévères les ouvriers belges qui refusent de donner leur travail à des ouvrages d'intérêt public ou qui recevant des secours publics ou privés, refusent d'accepter le travail qui leur est offert. Dès ce moment, le gouvernement anglais éleva une protestation très vive contre ces ordonnances. Le 15. mai 1916, cependant, M. von Bissing avait renforcé les dispositions de son arrêté des 14-15 août 1915. Les ouvriers refusant le travail sont passibles d'un emprisonnement de 35 jours à 1 an; les personnes, communes, associations ou groupes leur venant en aide, sont passibles de 10.000 M. d'amende et d'un emprisonnement qui peut aller jusqu'à deux ans. Le ,,Foreign Office" publia donc un mémorandum de protestation dont voici le passage essentiel: ,,11 est probablement- inutile de faire sentir aux autorités allemandes tonte l'inhumanité de leur conduite, et le gouvernement de Sa Majesté eu est donc réduit à baser sa protestation seulement sur le fait que le décret du 15 mai est une nouvelle infraction directe et délibérée des engagements du gouvernement allemand envers la Commission de secours. (..Comité national de secours et d^alimentation"). Il a promis solennellement de s'abstenir de toute intervention et de laisser ceux qui s'en occupent travailler librement et sans vexations; malgré cela, ouvertement, par des décrets publics et par des mesures d'oppression adoptées pour la mise'en vigueur de ces décrets dans toutes les parties delà Belgique, non seulement il laisso nourrir et soustraire la population belge à la famine, par les seuls efforts des Alliés et de la charité des Etats-Unis, mais il cherche encore à faire travailler les Belges pour l'ennemi et à les forcer à retarder ainsi, par leur propre' labeur, la restauration de la liberté et de l'indépendance de leur patrie". Le Wolff-Bureau a répondu par une vague pirouette, car il n'y a pas à répondre au réquisitoire précis du gouvernement anglais. C'est une nouvelle condamnation des procédés inhumains des Boches. * * * Le Conseil communal a décidé de vendre le produit de ses marronniers. Les châtaignes forment une nourriture excellente pour les animaux et spécialement • pour les porcs. Partant de ce principe, la ville de Bruxelles,a mis en adjudication le produit i de ses 25,000 marronniers. On calcule que chaque arbre produit environ 3,000 à 4,000 châtaignes sauvages. Chaque fruit produit environ 10 grammes de farine, ce qui fait environ 40 kilogr. pour chaque arbre ou une production totale de 1,000,000 de kilogr. de farine de châtaignes. La ville a posé comme condition que les porcs, nourris par les châtaignes, seront vendus exclusivement aux bouchers de la ville. * * * L'entrepreneur, chargé de la partie de la jonction Nord-Midi de Bruxelles, qui s'étend depuis l'église de la Chapelle jusqu'à la place de la Constitution, ayant abandonné les travaux depuis le mois d'août 1914, les chantiers sont déserts au grand dam de la population du quartier. Une heureuse initiative va permettre d'utiliser certaines parties, princijDalement aux environs de 1 rue des Tanneurs et de la rue de Terr< - Neuve. M. Brasseur, architecte princip< • des chemins de fer de l'Etat, organise de - cours de maçonnerie pratique, principal* ment à l'usage des ouvriers chômeurs d - l'industrie du bâtiment. Les chantiers d 1 travail seront installés dans les substru( 1 tions de la jonction Nord-Midi. Le comit de l'école est présidé par M. De Bremae ker. Les cours seront donnés par des spécis listes et des techniciens éprouvés. A Anvers On a annoncé le décès de tant de pei sonnes connues et inconnues, et qui s i portent fort bien, que nous sommes enclir à ne plus accueillir les nouvelles nécrologi ; ques que sous les plus extrêmes réserves C'est dans cet esprit que nous insérons 1* nouvelles des décès qui se sont produits dai: le monde des théâtres anversois, d'apre ,,La Métropole". ,,On apprend la triste nouvelle de.la mor du ténor Merina, dont la carrière étai , remplie de promesses, et qui décéda subite ment à Nice au moment où il entrait e scène pour le premier acte d',,Aïda". ; Dana la liste funèbre on nous parle aus: de la disparition de la basse Arnal, faisan 1 ■ vaillamment son devoir sur le champ d [> bataille, et qui serait tombé au champ d'hor [ neur.. Cette nouvelle toutefois n'est pas en ■ ! cor e confirmée. Abordant un sujet moins triste, disons q.u Mme Rossi, au talent ide laquelle nous dû mes d'exquises émotions, notamment dan ,,Madame Butterfly", vient d'épouser l'avo cat Gignoux, actuellement lieutenant ai corps expéditionnaire de Saloniq.ue. 1,0 fils Dechesne fait en ce moment un saison au théâtre d^Amélie-les-Bains et es enaagé pour la saison' prochaine ' au théâtr Monoey, à Paris, où se trouvera aussi 1 ténor Dubressy. Mlle Suzel chante avec succès les ,, Cloche de Corneville" à l'Eldorado, tandis que no tre ancien second ténor De Creus fait toù jours entendre sa jolie voix à la salle Favart On nous dit aussi que Ciiarmat, l'excel lent baryton, paya son tribut à la guerre e dut subir l'amputation d'une jambe. Nôt.r ancien pensionnaire Vilette, plus jeune qu jamais, a fait une saison d'hiver à Alger e se repose en ce moment à Toulouse, .le pate lin des chanteurs, où il a retrouvé le téno Fonteix. Le baryton DSzair, qui fut u.ii de grands favoris de notre première scène, vieil de signer un brillant engagement qui l'atta che pour l'hiver prochain au théâtre Mon-cey, de Paris. Le.ténor Mario, le plus poilu de net» artis tes. a partagé son existence entre les théâtre de la guerre et les tranchées. Pour se repo ssr du bruit du canon, i.l fit entendre sa jo lie voix à l'Opéra-Comique, à Caen, à Dijon au Havre, et fera la saison d'hiver au granc théâtre de Bordeaux. Voilà qui fera plaisir à nombre de 110 concitoyens, en attendant que l'on .puis* se retrouver au pays". Aux fs*05ïti<ères (De notre correspondant des Flandres.) Le matériel humain semble commencer i faire défaut aux Boches. Les postes fron tières sont réduits dans la proportion de 1( à 3 hommes. Un exemple entre cent: A Selzaete et au Stake, les postes qui se com posaient de 30 soldats n'en comptent plus dix à l'heure présente. Parfois une sentinelle reste de faction tout un jour ou toute une nuit. Combien de fois n'avons-nous pas enregistré les protestations des soldats? Un jour de la semaine dernière on a vu arriver à Selzaete cinquante soldats, blessés .à Ypres, et qui venaient achever leur convalescence en montant la* garde aux frontières, en attendant d'être renvoyés au front, aux accents de la musique. Souvent même on les oblige à chanter ! * '* * Les bateaux, chargés de pierres ou de ciment venus d'Allemagne, et qui étaient dirigés survie front, ne passent plus par le canal de Gand à Terneuzen. Les Boches avaient eu l'aplomb d'affirmer que ces matériaux étaient destinés a la réfection des routes belges. On leui prouva qu'ils en avaient menti. Dorénavant, on ne permettra plus que le transport de 700 tonnes par mois. Il n'y a plus actuellement que les bateaux destinés au Belief Fund qui prennent le chemin du pays- La route allant de Stake à Assenede a été barrée par une haute porte, afin que les personnes qui se trouvent sur territoire hollandais ne puissent plus nous voir. Charmant ! & & * Voici le récit d'une action ,,vécue" et qui montre de quoi les Kultivés sont capables. Dimanche après-midi, vers 4h heures. La scène se passe le long de la frontière aux environs de Selzaete. Souvent, les sentinelles reçoivent des petits paquets par delà le prikkeldraad dont la destination, et le contenu, nous sont inconnus. Le lieutenant boche qui commande le poste veut en garder le monopole. C'est tout ce qu'il garde d'ailleurs. Nous ajouterons que cet officier est marié avec une Belge qui avait un magasii à Anvers avant la déclaration de guerre Or, ce magasin n'a jamais été fermé. Le: paquets prennent vraisemblablement h direction d'Anvers. a D'autre part, certains soldats, pour ar rondir leur solde, acceptent aussi parfoii j des petits paquets qu'ils expédient a l'in s teneur du pays, aux adresses qu'on leu indique. Cette koncurrence illégale enrage le lieutenant. Dimanche, il était en tournée d'inspec tion. Il aperçoit tout à coup un soldat qu: traverse la route, porteur d'un petit paquet Il fait signe au Boche qui feint ne pas en tendre et poursuit son chemin. Furieux, le ,,botté" oblige la sentinelle à tirer: Celle-c: épaule, fait feu par trois fois. Sans doute avait-elle trop d'émotion, car les coups ne portèrent pas. Et le pauvre type fut éng.. uirlandé par son supérieur. Kultur, voilà bien de tes coups 1 H y a un an s 25 juillet 1915: Dans la région de Troyon s et en Champagne, lutte de mines à notre s avantage.. Dans les Vosges, nouveau succèi des Français qui s'emparent, au Ban-de-t Sapt, d'ouvrages de défense très puissanU t entre la hauteur de la Fontenelle (cote i- 627) et le village de Launois; ils occupent ■i tout le groupe de maisons formaht la partie sud du village. Prisonniers allemande i appartenant à quatre bataillons différents: t 825 hommes, dont 70 blessés, et 11 officiers; e nombreux matériel de guerre. Front orien-_ tal: l'ennemi avance dans le gouvernement _ de Kovno. "■iip i 0i » ~ 1 ■ ; lûuwain. Une lettre bien prussienne paraissait le 14 i octobre 1914 dans la ,,Zukunft"; elle était signée de Maximiïien liarden et prétendait s annoncer, au monde le sort qu.'il plaisait à t l'Allemagne? de réserver >à l'Europe. On* j s trouvait de tout: de l'orgueil allemand voi-3 sin du-délire: ,,L'humanité allemande n'entend "pa$> se laisser mettre en jugement par ; l'Europe; pas davantage par.l'Amérique", etc.; des formules 'opaques, desformules - claires, im certain lyrisme et le regret d'un . aveu. Sur ce dernier point-, le journaliste allemand s'exprimait avec vigueur et net-b tète: ,,Au moment «ù allait éclater la î guerre, disait-il, la maîtresse faute fut î l'aveu sonore que l'Allemagne avait violé la j neutralité de la Belgique, décidée sur la proposition de la Prusse, et garantie par l" l'Europe... De cet aveu ni dieu, ni diable 5 ne nous affranchiront jamais." L Jamais! C'est une vue juste de l'histoire. Pendant des siècles, il sera écrit, appris dans les écoles, et répété avec réprobation par les écoliers qu'une puissance formidable, qui avait préparé la guerre pendant plus de quarante ans, l'a commencée en violant la neutralité qu'elle avait signée et les conventions de La Haye qu'elle avait discutées et approuvées. Cette puissance faisait enseigner par ses professeurs le droit des gens, c'est-à-dire les lois commandées aux j nations par la morale, l'honneur et la ) pitié; en même temps, elle le laissait nier et, bafouer dans les livres de ses officieux; et, l'heure venue, elle n'en tenait aucun compte: C'est de cela qu'elle mourra, et de quelques autres choses. Ses victimes le lui ont crié dès le début, et elles n ont pas cesse , d'espérer. . Tel est le cas des meilleurs de ces Belges, l qui n'ont plus qu'un lambeau'de la patrie ancienne, un coin de dunes et de rivières, qu'on désigne, en tête des lettres et des cartes postales, sous le nom de Belgique ' libre. Ils ont vu leurs frères massacrés, les familles dispersées, et, selon le mot affectueux d'uns Américain, ,,la destruction des villes avec leurs maisons heureuses". Le passé de la race a été pillé, et le passé de chacun, bien souvent. Tout l'effort dont on vivait a disparu: fortune, métier, usine. Je pensais à ces ruines totales, où il semble que l'espérance même devait demeurer ensevelie, en Jisant le livre du bibliothécaire de l'Université de Louvain, M. Paul Del'an-noy. Il a écrit une histoire abrégée de l'Université qui fut détruite, et de la formation de cette bibliothèque, dont il ne reste pas un volume. 11 y a là une douleur professionnelle à peine indiquée. Et cependant quel paysage de tous ses instants, ses habitudes, ses relations, sa carrière, ses projets d'étude, et une sorte d'amitié différente de celle des hommes! A défaut d'un portrait véritable que je ne puis faire, imagine® un savant, vivant parmi des hommes de science, et préposé à la garde d'une des plus belles bibliothèques du monde. Il a toujours eu le goût des recherches et des notes, et une politesse candide pour les idées imprimées. A tant manier les livres, il se preiid de passion pour les éditions rares, les reliures, les estampes, les incunables, de vénération pour les manuscrits, et il défend avec âpreté, comme sien, un trésor que l'habitude embellit. I) mesure avec complaisance toute l'ampleur du passé, il y vit, il revient en nos temps pour le moins d'heures qu'il peut. Son ambition est d'une espèce fraternelle; il rêve d'aider les autres à travailler, de donner le secret du labyrinthe où il s'est promené solitairement, de faciliter les découvertes qu'il aura pressenties, et de verser, dans la nomenclature peu complaisante d'un catalogue, un esprit souvent plein d'aventure; de science et de finesse. M. De-! lannoy. avait fait un rêve de cette sojte. 1 raconte'dans ,,L'Université de Lou- vajn 1 histoire de ces grandes écoles qui ; eurent tant de part dans la formation et le , maintien de la nation belge; les plus belles anecdotes de la vie des maîtres fameux, . comme Erasme, André Vésale, Juste Lipse : 5 les moeurs des étudiants et ce qu'il appell# ,,leurs plaisirs sauvages", et le constant ac-: croissement^ des mérites et de la gloire de l'Université. Bien souvent une phrase, dont le verbe est à l'imparfait de l'indicatif, - rappelle l'incendie du 25 août 1914, mais nulle part on ne lit le récit de ce crime: I auteur parlerait de même de l'incendie de la bibliothèque - d'Alexandrie. La bulle d'érection de PUniversité^, par le p'ape .Mar- V> en 1425, était un des trésors confiés aux,vsoins de M.iDelannoy. Elle venait d être offerte à l'Université, par un évêquo hollandais, détenteur Jusque-là du parche^ min précieux. Admirablement conservée, dit l'auteur, elle était déposée dans lçs armoires de la bibliothèque incendiée". Et c est tout. Ailleurs, il est question des con-< cours entre les étudiants des quatre pédago* gies anciennes, et à peine peut-on surprendre le soupir de regret de celui qui avait, un à un, déroulé des diplômes, et lu les pages aux grandes lettres ornées: ,,Nous conservions à la bibliothèque de l'Université quantité de poésies latines, composées à l'occasion des réceptions triomphales des Primus; écrites d'une belle plume, sur un riche parchemin...", etc. s * * * J ai cherché quelques • chiffres qui montrassent toute la perte que la ,,kultur" a infligée à la civilisation. L'Université de Louvain possédait plus • de 950 manuscrits ,,dont plusieurs faisaient l'admiration des connaisseurs", livres d'heures ornés de miniatures précieuses, inanuscrits relatifs à l'histoire du Brabant,. manuscrits anglais provenant de la Chartreuse anglaise de Nieu-port, cahiers des savants de l'ancienne et de la nouvelle période. Elle possédait 800 incunables, une riche bibliothèque orientale, une autre de philologie allemande, dés monnaies, des médailles, des tableaux, des chefs d'oeuvre de reliure ancienne, une collection de 3500 volumes jansénistes, uiie collection desyédttïons successives de la Bible. I|'énsemble. •des imprimés' comprenait de 250.000 à 3QQ.Q00 volumes. D'année en année, les livres envahissaient quelques- salles nouvelles des- Halles. Les plus importants travaux d'appropriation avaient été exécutés il y a deux ans. et, chose curieuse, toutes les installations de rayons mobiles en fer, commandées à la maison Wolff, Netter et Jacobi, furent faites par des ouvriers allemands, pendant l'hiver de 1913—1914. Le gardien et le maître de ce vaste domaine de science s'était spécialisé dans l'étude des incunables; il en avait découvert un grand nombre dans les greniers et les tircirs ; il comptait publier un catalogue. J'admire les deux petits phrases par lesquelles il nous apprend, la ruine de son travail de plusieurs années et l'incendie de sa maison : ..Nous en avions commencé le catatlogue, dit-il, ce qui aurait été sans . contrée;it une contribution ' des plus importantes à l'histoire des origines de l'imprimerie. La plupart des fiches que nous avions réunies à ce sujet ont péri dans l'incendia de notre domicile privé". Voici maintenant où je voulais en venir. Cet homme, à qui on a tout pris, même son passé d'érudit, termine paisiblement et fortement l'éloge de ce qu'il a le plus aimé. II faut le citer en exemple, à cause de sa mesure et de son opiniâtreté; il faut montrer l'espérance victorieuse de toutes les épreuves publiques et privées. Elle devient éloquente. On la sent soutenue par toute une vie d'étude et de réflexion. ,, Symbole de la science catholique et du patriotisme, les Halles de Louvain méritaient les premiers coups de la fureur ger-i manique.... Dans cette maison austère, dépositaire des traditions saintes des plus beaux génies de l'humanité, il ne sied pas de prononcer des paroles violentes. Le domaine de la science est un domaine serein, tout de paix et de mutuelle confiance quand les passions s'aigrissent dans les luttes atroces, la science doit offrir, dans une atmosphère pure, au-dessus du bruit des armes,, un refuge sacré où l'humanité puisse communier. Ainsi l'ont toujours compris nos pères en respectant les principes chevaleresques de la guerre.... ,,Un passé aussi glorieux que celui de l'école de Louvain ne tombe pas dans un brasier criminel : il est garant de l'avenir et s'illumine de rayons immortels. Les Halles de Louvain renaîtront de leurs cendres, elles redeviendront la demeure de la science, et la sagesse y trouvera, comme par le passé, un asile superbe. Leur résurrection sera le monument qui rappellera aux générations futures le triomphe du droit sur la force, de la civilisation sur la barbarie". Ainsi parlent ceux qui ont tout perdu. Quelle belle leçon pour nous tous! René Bazin, de l'Académie française. '(,,Les Annales.")

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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