L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

2320 0
26 september 1915
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1915, 26 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 18 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/sn00z72652/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

gère Année N°. 338 S cents (lO Centimes) osmataeîie 26 sëpfemcrë 5©S<3> ~ L'ECHO BELGE l'Union fait la Forcer •Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Beige est notre nom de Famille. To^tirT^ lettres doivent être adressées i-inr0£iu de rédÉictEon - N.Z. VOOSBUROWAL 234-240 Téléphone: 2707. Rédacteur en Ctieî : Gustave Jaspaers. ( CSiarîes Bernard, Charles Hertsiei, Comité de Rédaction: | René chambry, Emile painparé. jpoass* les annonces, alboBraffieariieinits et vente ao numéro, s'adresser èi l'AeS-nrairaâsïfciraLiiioirû cita journai: N*:Z. VOOHBUR8WAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement _ ( En Ifol&ande fi« 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 2.0© „ „ Le ieii le Saoy. Où est le temps où l'Europe s'indignait-, [ frémissante et révoltée, à la voix du grand ('hcktone?... La Sultan Bouge, Abdul llàmid 1lli achève dans quelque harem son pxistence attirante et) monstrueuse, son ......-criCe do despote oriental vouée au I meurtre et à la volupté, doit bien rire I aujourd'hui. L'Europe, do son temps, L'avait donc rien à faire, que dans son 1 Xfbosuvroment de concierge friande de faits i Hivers elle plaignait les Arméniens que son lHautesse faisait quelque peu massacrer VOur leur apprendre à vivre en meilleure irtclligenoe avec les fils de l'Islam ? Combien I lurent0égorgés ainsi, passés au fil des beaux I vàtaganâ de Damas, à l'acier bleui, comme 1 il est représenté dans les scènes de tueries ' des peintres do la Renaissance? Des milliers, sans doute, tandis que les femmes, Boint trop vieilles, les vierges- et les- jeunes oarcons étaient enfermés dans les harems. Depuis, les Allemands ont mis leur porno d'honneur à faire aussi bien que leurs alliés turcs et, ici encore, leur prodigieux sens de l'imitation ne s'est pas trouve en défaut. Demandez aux populations de Dînant d'Andenne, de Gerbervillers. Et les yeux du monde, aussi, un instant révulsés d'horreur, se détournèrent de ce spectacle, sans cesse attirés par de nouvelles scènes de carnage. Ah! les Turcs le savent bien que nous avons mieux à faire qu'à nous préoccuper du sort des Arméniens, occupes que nous sommes d'écarter un sort semblable de notre propre tête et que toute notre force toute notre intelligence, tendue vers ce seul but, n'est pas de trop pour oela. Et ils en ont profité pour appliquer, mais en grand, les méthodes de gouvernement si timidement, instaurées par Abdnl-Hamid. Et c est ainsi que, depuis des mois, a commencé l'extermination systématique, rationnelle, d'un peuple de un million trois cent mille indi- L'horrible saignée, qui n'a cle pareille que les tueries rapportées dans le Livre des Rois ou le® bains do sang où se complaisaient les grands ruffians espagnols. Le comité Union et Progrès, de l'union dans le cri-mo. du progrès dans l'organisation du massacre. comme s'il se sentait menacé lui-i même par la folie de meurtre qu'il a allumée dans tout le monde oriental, est bien obligé de détourner sur d'autres les bras que lui-même avait armés. Au canon qui «ronde aux Dardanelles et dont .a menace, lente et sûre, approche un peu plus chaque heure ,il répond par des egor-gements en masse comme pour frapper d'épouvante les futurs vainqueurs de Con-Sptînople. Ainsi les femmes dos Cimbres immolaient leurs enfants et s'éventraient avec des cris sauvages devant les soldats de Marins cloués d'horreur. Car le châtiment de la clique que m.ene le sinistre Enver pacha, l'homme qui a fait sa carrière à coups de revolver, ne se fera pas attendre. Mais celui-là n'est pas le 6eul coupable, non plus que Djemal bey et d'autres qui ont mené le malheureux peuple turc à la ruine. Le vrai, le premior coupable c'est encore l'Allemagne dont 1 or, les intrigues, les basses flatteries prodiguees a i ces enfants vaniteux et cruels que sont les [Turcs, pour les amener à epouser leur ( mauvaise cause et à ébranler tout le monde f oriental, ont été les véritables agents de ces massacres de chrétiens dont les Arméniens sont les premières victimes. C est vrai que le Turc, le paysan turc dont Pierre Loti naguèro vantait les qualités, est honnête efc probe. Mais c'est un simple aussi, un être instinctif, tout près de la nature, et qui devient féroce quand il est dominé par la passion, en tout premier lieu la folie religieuse. C'est cette affreuse passion qu En-ver et sa bande ont réveillée en lui. Elle le tient au point qu'il ne peut plus se rendre compte du piège où il est tombé et que tout en croyant servir sa religion il ne sert que les intérêts de quelques ambitieux sans scrupules et du giaouir tudesque." Sans doute rien, pas même les plus affreux cataclysmes s'abattant sur sa patrie, ne pourra l'arrêter. Mais quand il entendra le canon des Francs aux portes de Stamboul, quand à neuf siècles de distance, les nouveaux croisés d'occident, fila lointains des Baudouin, des Renaud, des Tancrède, auront renversé les derniers étendards à la queue de cheval, sa colère se tournera vers les Allemands, aujourd'hui ses maîtres détestés, mais en qui il ne voudra plus voir que des chétiens. Et ceux-là paieront pour les autres. Ainsi le sang qui coule par ruisseaux dans les villages arméniens, les cris des veuves et des vierges traînées dans les harems, la pitoyable agonie d'un peuple, dont le râle nous parvient à travers le bruit que font sur les champs de bataille de l'Europe vingt millions de soldats rués les uns sur les autres, tout oela aussi contient les germes d'une effroyable vengeance. Les Allemands n'y échapperont pas. Quel que soit le cours des événements, même si leur génie infernal parvient encore après quelques succès éphémères à prolonger une résistance qui ressemble de plus eu plus à celle du fauve •cculé dans sa tanière^ no§ «&nD,emisA sont aussi les ennemis du genre humain, finiront bien par succomber devant la coalition des puissances dont le monde attend son salut. Ali ! le terrible compte auquel vient s'ajouter le massacre de treize cent mille hommes, femmes et enfants. Charles Bernard. H y a un m! %6 septembre 191 i: Nouveaux combats sur le front, entre la Somme et l'Oise, vers Noyon, et entre So-uain et VArgorùnv; autoiur de Reims, en Woëvre et. sur les Hauts-de-Me use. En Pologne, les Russes s'emparent de Rzeszov, qui ouvre la voie ferrée vers Ctwcme, et' de deux positions a-u> nord et au sud de Przemysl; d'autre part, ils prennent Augu-stova et rejettent sur, Soiuvalki et Mariampol les Allemands, qui bo\mbarde<nt inutilement Ossovietz.. m —- 1 La France et les catholiques neutres. Tandis que le ,,Tijd", par la plume de M. van Gorkum, n'est guère tendre pour la France, le ,,Maasbode", journal catholique également, vient de publier sur le peuple français les lignes suivantes que nous sommes heureux de reproduire : ,,Cette année de guerre nous a contraints de soumettre nos opinions à une revision au sujet de presque toutes les expressions de la vie; il nous est apparu ainsi que nous nous faisions les idées les plus défectueuses, et que nous avions les conceptions les plus fausses au sujet du caractère des différents peuples. Nous nous contentions de lamentables lieux communs, qui avaient la valeur de vérités intangibles, et personne ne songeait à les contrôler d'après la réalité. ,,Ce que je dis ici s'applique, en particulier, à ce qu'on pensait de la France. ,,La France était considérée par la plus grande majorité des étrangers, surtout par les gens du nord, qui diffèrent tant des Français par les moeurs et lés coutumes, tant dans le fond que par les manifestations extérieures, comme une nation très sympathique et très douée, mais qui n'avait qu'une faible compréhension de la véritable gravité de la vie. On était certes attiré vers ce pays et vers ce peuple; la France continuait toujours à exercer son enchantement merveilleux ; il y avait une si belle lumière qui brillait dans le ciel de la France ; le nom seul de ce pays éveillait dans l'esprit de beaucoup de personnes un tumulte d'images et une floraison de rêves. Pour combien d'artistes et do penseurs n'était-ce point la terre promise? ,,Cette attirance" toutefois inclinait à la bienveillance. Car on croyait que ce peuple, qui avait rempli pendant des siècles un rôle aussi considérable dans l'histoire du monde, — quel pays possède une histoire aussi fameuse et aussi noble que celle de cette nation? •— s'effondrait lentement dans l'ombre belle du mystère, ; mais pourtant définitive, de la décadence. Vo- i lontiers on comparaît la France à la Rome dé- ; cadente, et les Français eux-anêmes semblaient trouver un plaisir à donner raison par leurs actes à ceux qui les amoindrissaient tout en les admirant. On reconnaissait, il est vrai, la ; richesse inégalée de la littérature française, de i l'art français, on tenait compte de la supériorité dè l'esprit français. ,,Tout oela, on le reconnaissait, on l'aimait, j on l'admirait. Mais on n'avait plus confiance en j la force du peuple, en l'énergie de la race fran- | çaise. La nation, qui depuis quatorze siècles : était chrétienne, la nation de saint Louis, des croisades, des cathédrales, des rois, de Napo- j léon, semblait dans une certaine mesure faire abandon de la première place qu'elle avait pri- ; se entre les peuples, cette première place comme puissance, comme Etat qui inspire le res- : pect. On croyait la France épuisée, on la croyait une proie fa-cile pour le voisin armé à outrance, qui, avec une opiniâtreté bourrue, avait consacré 6es pensées brutales à une extension toujours plus grande de sa puissance matérielle. ,,Pauvre France!" entendait-on murmurer de tous côtes pendant le premier mois de la guerre. La compassion et le regret étaient les senti-•rv.ents dominants, et le désespoir s'emparait des esprits pour la mort prochaine de la beauté rayonnante. ,,11 y avait bien, parmi les étrangers, des personnes qui connaissaient mieux la France et qui ne désespéraient pas ; qui savaient que l'âme française n'était qu'endormie et qu'elle était devenue inconsciente des trésors qu'elle cachait. Un choc était nécessaire, quelque chose de tout à fait grandiose Seyait être accompli, et la vieille énergie, la noblesse de la race tout-entière, qui gisaient inemployées comme des riohesses oubliées, commencèrent à sourdre inépuisablement. ,.Déjà le pays avait changé son aspect lors de la proclamation de la mobilisation et pendant celle-ci. Une gravité inconnue et solennelle régnait parmi le peuple, ce peuple qui avait été condamné comme superficiel, léger et bruyant par les gens qui jugent étourdiment. ,,Alors, tout d'un coup, s'est produit le miracle do la Marne. La France s'est retrouvée. ,,Et, depuis lors, elle 6e tient forte, inébranlable ,animée de.la volonté ferme et calme de se guérir elle-même, de grandir de nouveau, de remplir sa mission parmi les peuples, d'aller de l'avant, et de no- plu6 jamais céder devant la violence brutale". AVIS. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 1 octobre de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: RonQureUemen* «raftowfgiwgftf. En Belgique. A Bruxelles. (D'un de nos correspondants.) Chers veinards! Je vous appelle ainsi, parce que vous êtes, à nos yeux, parmi les plus heureux! Vous respirez au moins l'air de la liberté. Vous ne pouvez vous imaginer ce que l'existence que nous vivons sous l'occupation, sous cette terreur pour mieux dire, sous la poigne de ces messieurs, devient à la fin déprimante et insupportable. Vous n'avez pas connu, vous autres, cette autorité dont la main de fer se referme un peu plus chaque jour, cette emprise boche qui nous étouffe, cette campagne de mensonges et de calomnies qui, insensiblement, abat et décourage. Vous ne vous faites aucune idée de ce que ces gens déploient de ténacité, d'astuce, de perfidie pour amener les Belges à céder, à abdiquer, à leur faire reconnaître que ce sont, eux, les plus forts représentants' d'un peuple supérieurement organisé à tous les points de vue. Il ne nous resterait pour toute ressource qu'à nous incliner profondément devant eux ! Les campagnes de presse sont innombrables ici qui, sous les formes les plus adroites, cherchent à gagner les Belges à la cause allemande en expliquant que nous ne connaissons rien de l'Allemagne, sinon des légendes imbéciles ou venimeuses. La Belgique est inondée de brochures, de livres, de proclamations qui discréditent les alliés et répandent les plus impertinents mensonges. ' Ils sont arrivés à ce que des gens ont presque' oublié que ces Allemands se sont conduits chez nous comme des sauvages, profanant, volant, violant et pillant, — ça, c'est de l'histoire, et je défie quiconque de me contredire, — qu'ils ont drainé notre or, notre argent et jusqu'à notre nickel, allant jusqu'à fouiller dans les cendres des maisons que leurs soldats avaient incendiées. Et ces messieurs sont ici comme chez eux, ou peu s'en faut. Il est vrai qu'un geste, un mot à leur adresse vous envoie illico pendant deux ou trois mois sur ,,la paille humide des cachots", comme on disait jadis. Une véritable invasion (Je civils allemands s'est abattue sur Bruxelles. Dans les restaurants, le soir, dans les tavernes, on ne voit que ces indésirables. Le bon Brusseleer délaisse le café où il était habitué de fréquenter, pour-ne plus entendre parler charabia. On les reconnaît tout de suite, ces Boches, lorsqu'ils entrent dans un café, la face radieuse, l'air conquérant, le chapeau à la main. D'où sortent-ils? D'où viennent-ils? De quoi vivent-ils? Mystère. Mais le fait est qu'ils sont partout et que c'en ëst un vrai débordement. Le Bruxellois, zwanzeur par nature, s'est paj'é leur tête tant et plus depuis un an, mais on se fatigue un peu de les tirer en bouteille. Ce qui ne signifie pas qu'on n'a pas pour eux le plus profond mépris. Tout le monde est contrôlé, carté, identifié, mensuré, surveillé, classé. Tout est ordonné, réglé, dirigé, déterminé: Défense de jouer à la balle, défense de monter à cheval, défense de peindre, défense d'aller en villégiature, défense de faire monter des cerfs-volants. Bientôt, il y aura un „Grand chef directeur-général" à la section des pots de chambre! Et chaque manquement aux ordonnances est immédiatement passible de deux, trois, quatre mois de prison, bien entendu. Parmi mes amis, nous en sommes arrivés au point que celui qui n'a pas été condamné par ces messieurs de la kominandantur devient suspect! Et dire qu'il y a des gens pour vanter la Kultur germanique! Petit à petit, nous arrivent des habitants des Ardennes ou du nord de la France qui nous étalent les horreurs dont ils ont été témoins. Quand on . fait de villes et de villages innocents des monceaux de ruines où des cadavres d'enfants, de femmes et de vieillards ont été broyés à coups de canon parmi des oeuvres d'art bêtement anéanties, il est tout de même un peu roide qu'on vienne parler du grand peuple allemand et de la „natibn suprême". De nouvelles troupes nous sont arrivées de tous les côtés, ces jours derniers. Je ne vous en écris pas davantage. Mais ce ne sont pas les journaux publiés en Belgique qui nous renseigneront: les communiqués sont tronqués, les articles tendancieux ou révoltants Enfin, vous êtes en dehors de tout cela. Avais-je raison de vous dire que vous étiez des veina- ds? A Anvers. Il y aun nombre incalculable d'immeubles ou d'appartements à louer et l'on estime à 4000 le nombre des maisons à vendre! * * * Les Boches ont une façon très spéciale de faire rentrer les Anversois qui préfèrent l'air libre qu'on respire à l'étranger à l'atmosphère pesante d'Anvers, sous la domination allemande. Reprenant la phrase célèbre de M. Louis Franck, les Boches écrivent à présent ,,Kommt wieder zu bessaren Tagen" à tous ceux qui ! ont travaillé avec des capitaux allemands ou qui ont eu un associé allemand. Jusqu à des employeurs boches qui osent écrire à leilrs employés belges ï [ Quelques-uns sont malheureusement tombés dans le piège. Ils sont rentrés, laissant momentanément leurs femmes et leurs enfants en Hollande. Mais on les a obligés, à leur d'élire de rentrer, à fep; 4k* oui! Komt weder tôt betere dagen. Ceux qui ont été pris à la glu de cette manoeuvre regrettent l'heureux temps où ils pouvaient circuler à leur guise et dire bien haut tout ce qu'ils pensaient I * * * MM. Brijs et Gylsen viennent d'acheter neuf steamers. C'est là, sans aucun doute, la réponse aux attaques dont leur flotte a été l'objet de la part des sous-marins allemands. La flotte de MM. Brijs et Gylsen est, de toutes les compagnies belges, celle qui a le plus souffert. Les armateurs connaissent actuellement l'âge d'or. Nombreux sont ceux qui se contentent d'encaisser l'argent gagné. La politique de MM. Brijs et Gylsen est supérieure. L'argent qu'ils gagnent, ils le consacrent à acheter d'autres bateaux. Ils prévoient. Ils n'ont pas que leur gousset à remplir, se disent-ils, ils ont à songer à leur patrie. Ils veulent combler les vides faits par la guerre à la-flotte belge et ils ont à assurer, par après, l'avenir de cette flotte, dont l'expansion fut toujours arrêtée par les entreprises allemandes. Leur politique, pour être altruiste, en est d'autant plus méritoire. ALIé ie. Le bruit avait couru le mois dernier que la santé de l'héroïque défenseur de Liège était chancelante. C'est le général Léman lui-même qui vient rassurer ses compatriotes dans une lettre parvenue dimanche au •Havre et adressée à un ami du ,,XXe Siècle" qui veut bien en communiquer cet extrait: ,,Au point de vue moral, dit le général, je souffre cruellement de ma captivité. Jusqu'en février dernier je sentais moins mes chaînes, parce que ma santé, gravement atteinte à Loncin, me marquait avec évidence que libre j'aurais été inutile à ma chère patrie; mais depuis, grâce aux soins éclairés et dévoués des médecins allemands, mon état physique s'est considérablement amélioré. Ai-je besoin de vous dire où vont mes pensées, ni de quelles tristesses elles sont empreintes ? ,,Cependant ne croyez pas à du découragement, car ce serait inexact." Et, pour bien établir qu'il en est ainsi, le général termine sa lettre: ,,Mon très cher compatriote, je vous serre la main avec foi, avec espérance, aveo amitié." La lettre du général est datée de Blan-kenburg-sur-Mark et est ,,écrite au crayon en raison d'une consigne" ainsi qu'il le note lui-même. * * * La ration de pain, jadis de 300 grammes par jour et par habitant, a été portée à 400 grammes. Le pain est blanc une semaine et noir l'autre. Le prix des denrées augmente dans d'inquiétantes proportions. Le pétrole coûte entre Fr. 1.50 et Fr. 2 le litre; le savon se paie Fr. 1.50 le kilogramme, le lard. Fr. 4.50, le beurre de Fr. 4 à Fr. 5, la viande de boucherie de Fr. 3 à Fr. 5, suivant qualité. Les fruits et les légumes se vendent à des prix raisonnables. A Charleroi. Nous avons reproduit brièvement, le 30 août dernier, sans le commenter, le jugement prononcé par le tribunal correctionnel dans l'affaire Paternotte et consorts. C'est plus qu'une banale affaire de capta -tion d'héritage, à cause de la personnalité des accusés et de la passion qu'elle a déchaînée dans tout le pays de Charleroi. Il faut donc que nous nous y arrêtions assez longuement. Répétons d'abord la liste des condamnations prononcées : Léon Paternotte, 4 années d'emprisonnement; Camille Paternotte, un an de prison, Zoé Laurent, 2 années de prison. Chacun des prévenus est en outre condamné à une amende de 550 francs ou à un emprisonnement subsidiaire de trois mois. La partie civile obtient 250 francs de dommages-intérêts. Sur réquisitoire du ministère public, l'arrestation immédiate des condamnés a été prononcée. Entrons à présent dans le vif de l'affaire.Cette affaire de captation d'héritage se greffe sur un arrêt de la cour d'appel de Bruxelles, en date du .19 mai 1911, arrêt en vertu duquel fut cassée, par des considérants sévères, une donation faite à M. le docteur Taminiaux. Résumons objectivement les faits et l'arrêt motivé par ceux-ci : Il y a environ 15 ans, vivait à Seneffe une fermière, Mlle Marie-Josèphe Taminiau, âgée de 80 ans. Celle-ci laissa à sa mort une fortune évaluée à .200,0.00 francs, consistant en propriétés et en un'livret de caisse d'é-pagne de 54,000 francs. •L'héritage devait revenir à une quinzaine d'héritiers naturels. Mais, le 4 juillet 1899, un acte de donation fut passé à Nivelles par Me Clavareau, notaire à Bruxelles, au profit de M. le docteur Paul Taminiau, né à Seneffe, domicilié à Forest, cousin au 5e degré et n'ayant aucun droit à la succession. L'acte de donation paraissait régulier. Il avait été libellé par le notaire Clavareau conjointement avec un avocat des environs de Seneffe, conseil de M. Taminiau. M. le docteur Taminiau, qui passe pour être très riche, entra sans difficulté en possession des biens de jN£arie-Josèphe et en jouit ^isiblemont^ L'avocat; qui était intervenu dans l'affaire, vint à mourir. Il fut constaté à la lecture d'une correspondance entre lui et M. Taminiau que l'acte de donation avait été obtenu à l'aide d'artifices et de ma- ' noeuvres. Une action fut intentée. Un arrêt de la 5e chambre de la Cour d'appel de Bruxelles cassa la donation. L'arrêt porte que Paul Taminiau ,,a usé de moyens indélicats, artificieux, malhonnêtes".Or, la procédure fut entamée sur requête de .M. Emile Audrit Laurent, commis chez Un receveur des contributions. Ce M. Audrit, après avoir effectué cession de ses droits à Mme Clignet-Laurent, avec qui il avait marché d'accord, les céda également à M. ki docteur Taminiau. Devant cette volte-face, Mme Clignet Laurent, aidée par MM. Léon Paternotte, greffier à Seneffe, et Camille Paternotte, brasseur, qui s'étaient toujours occupés de sa famille, s'efforça d'obtenir d'autres cessions de la part des héritiers ayant-droits et ce afin de parer à ce qu'elle estimait un coup du docteur dépossédé. ,M. Pourbaix, procureur du roi à Charleroi, estima que l'auteur de ces projets de cession était M. Léon Paternotte et il l'inculpa, ainsi que son frère Camille et Mme, Clignet, de faux et d'usage de faux. Tels sont les faits qui furent soumis à la 5e chambre. Le tribunal était composé de MM. Chaudron, président; Vitry et Baudoin*, assesseurs. Le siège du ministère public était occupé par M. Bonnevie, substitut. Mes Edmond Van Bastelaer, Henri Feldmann et Georges Chauvaux se trouvaient au banc de la défense. MM. le docteur Taminiau et Emile Audrit-Laurent se portaient partie civile et furent représentés par Mes Leclercq, Harou et André, de Bruxelles, et Me Dulait, de Charleroi. De nombreux avocate suivirent l'audience que Me Van Bastelaer ouvrit en demandant la parole. — Je désire, dit-il en substance, que les prévenus comparaissent libres. Le tribunal n'a pas agi d'une façon humaine lorsqu'il a prononcé défaut contre M. Léon Paternotte qui, de l'avis des médecins — particuliers et légistes — ne pouvait plus disposer ni de l'effort, ni de la volonté, ni du travail nécessaires pour se défendre. Le tribunal passa outre. ; M. Léon Paternotte assiste à l'audience, j Il est souffrant. Un certificat de l'oculiste i docteur Mairiaux, de La Louvière, porte ! que l'état du greffier le met ,,dans l'impossibilité d'effectuer le moindre travail et de supporter le moindre effort du côté des yeux". Un autre certificat, signé des docteurs Roger, Paul Piret et Léon Tagnon, précise que l'état de M. Paternotte, quoique amélioré par le traitement, ,,lui enlève une grande partie de sa volonté, de son intelligence et conséquemment de ses moyens de ; défense". Les quatre honorables praticiens sont présents et prêts à déposer. M. le substitut s'y oppose. La partie civile agit de même ; par l'organe de M. Dulait. Un nouveau jugement écarte donc la proposition de Me Van Bastelaer! La demande de Me Feldmann de la non , recevabilité des parties civiles Audrit et Taminiau est également rejetée. Or, le docteur Taminiau, si mal arrangé par l'arrêt de la cour d'appel de Bruxelles du 19 mai | 1911, qui n'est pas héritier légal, — se présente devant le tribunal de Charleroi comme un simple concessionnaire qui s'ap- , plique à faire supprimer un ar^fc de la Cour d'appel. Ce que combat l'avocat du docteur, acheteur, prétend-il, des droits, de M. Audrit ; et ayant, dès lors, un intérêt matériel à in- j tervenir. L'avocat, d'Audrit reprend cette ; manière de voir. M. Léon Paternotte est entendu. Bor- j nons-nous à résumer trois faits caractéristiques, établis à l'audience : une lettre lui attribuée et à laquelle l'accusation attachait une grande importance, est reconnue comme n'émanant pas de lui; il est acquis qu'il j n'est pas l'auteur du projet de cession qui a été dicté à son frère Camille par Me François Du Roussaux; les dossiers ayant permis d'établir les manoeuvres du docteur Taminiau et qui, d'après l'accusation, avaient été établis à l'aide de moyens incorrects, lui ont été remis par M. Harou, ac- i tuellement substitut du procureur du Roi. j M. Alexandre Braun, sénateur de Bruxelles, qui a défendu les intérêts de M. Audrit avant que celui-ci eût vendu ses droits à M. Taminiau, précise ensuite le rôle de tous les acteurs de cette affaire et il conclut ainsi : Audrit, contrairement à ce qu'il prétend, savait ce qu'il faisait lorsqu'il signait des procurations et des cessions. Il y a eu, pour finir la première audience, un fait qui a provoqué sensation: l'audition de M. le notaire X..., de Bruxelles. Nous citons : * Me Van Bastelaer. — Il est à peine croyable que la partie civile ose présenter le notaire dont la Cour d'appel a qualifié ! l'attitude en termes si sévères! (Bruit.) M. le président. :— Où avez-vous passé | vos actes? I M. X... — A Nivelles, dans une salle j contiguë à un estaminet. M. le substitut. — Cela vous arrive souvent de choisir pareil local? M. X... (gêné). — Mais oui! M. le substitut. — C'est anormal, c'est répréhensible ! (Mouvement.) Me Chauvaux. — M. l'avocat Thomas était-il présent? M. X... — Oui. M. X (de plus en plus embarrassé). — Il était venu avec M. le docteur Taminiau. M. le substitut. — Mais vous savez que cela ne peut se faire? Me Van Bastelaer. — Connaissiez-Vous les témoins? M. X... — Non. (Exclamations.) Me Feldmann. C'est incroyable! 1 M. le substitut. — Et vous passez dez actes sans connaître vos témoins ? C'est trop fort! Nous avons voulu rapporter cet interrogatoire, uniquement parce qu'il est caractéristique....(Suite et fin demain.) » i r-31 « ÇJ + - Lettre d'Italie. La chasse au scus-marin Le marin moderne n'est plus du tout ce qu'il était jadis. L'homme rude et poilu, paquet de muscles à forme humaine, créature primitive plus proche du sauvage que de l'homme civilisé, dont le langage n'était qu'une bordée de jurons, n'existe plus que dans les livres. A sa place, c'est l'artilleur qui connaît la balistique, l'électricien qui griffonne des formules à 6es moments perdus, le torpilleur qui donnerait des leçons à un ingénieur. Plus de pieds de singe et des mains calleuses, mais des yeux intelligents. Dix années ont profondément révolutionné le vaisseau lui-même et la psychologie de ses habitants. Mais si la valeur esthétique du marin, pour ainsi dire, a augmenté, son courage n'a pas diminué. Ses vieilles vertus intrinsèques n'ont fait que s'enrichir par l'effet de l'instruction moderne. D'ailleurs l'homme de la mer, qui a vu tous les pays, a entendu parler toutes les langues et s'est frotté à toutes les civilisations a, en général, une intelligence très souple et une grande faculté d'assimilation. Avant tout il possède l'initiative individuelle. Et le marin italien a plus d'initiative que tous les marins du monde. C'est pourquoi il faut pour, le conduire un chef tout à fait supérieur. Pour que le marin soit capable de l'effort suprême, pour qu'il se surpasse lui-même en résistance et en agilité, il faut qu'il se sente dominé par un supérieur, dominé par les qualités de son chef et non par son grade. Et il faut que ce chef soit à la fois un homme intelligent et un marin accompli. Ces qualités semblent excellemment réunies dans le duc des Abruzzes, le chef suprême de la marine italienne. Le marin italien lui fait une absolue confiance et 6'en remet à 6on commandement comme l'aveugle à la main de celui qui le guide. Pour un marin le duc des Abruzzes no peut avoir tort, ne peut se trom*-per. Aveo lui on ne peut que vaincre.C'est pour cela que, même naviguant parmi les mines, le marin italien conserve un calme absolu. Il snit que de loin l'oeil du chef veille sur lui. E1 vous ne surprendrez jamais sur son visage l'ombre d'une impatience si un ordre du chef le condamne à l'immobilité au moment même où îles nerfs sont tendus vers l'action et ou ne -pas> bouger, ne rien faire, est une souffrance véritable ; pas plus que vous ne surprendrez un signe de fatigue dans le marin obligé depuir des heures à un travail éreintant. En lisant les journaux italiens et en se me. lant aux conversations on arrive à démêler un sentiment assez confus, mais sincère, do mécontentement envers la flotte. Que fait-elle pern dant que les aéroplanes autrichiens bombardent les côtes italiennes ; n'est-ce pas à elle d< veiller devant ces côtes et d'en écarter les insidieux ciseaux? L'armée marche, relativement aux contactes qui lui sont imposés, à pas de géants. Mais la flotte italienne ne donne que rarement de ses nouvelles, et les sous-marine autrichiens coulent des bateaux dans l'Adriatique. Parlons-en un peu. Vous, entendrez souvent ce raisonnement dans les cafés, et par politesse, vous n'oserez demander à celui qu* io tient si son expérience de la mer n'est pa? limitée à la plage ,,fashonable" romaine d'Anzio, et s'il a jamais mis le pied sur ur esquif autre qu'un canot automobile. Avez-vous dojà essayé en été de chasser une mouche de votre chambre à coucher? Vous en* tendent le bourdonnement des ailes, ce bourdonnement qui est une torture pour les nerfs le* moins sensibles, mais la mouche est invisible Vous concentrez toute votre attention dan: l'ouïe, vous vous élancez contre le mur armé d'une bottine et croyez l'avoir écrasée plate comme un Allemand le sera après la guerre, lorsque le bourdonnement retentit du côt* opposé et vous voyez la mouche se pavanei fièrement sur la vitre. Courez-vous à la fenêtre, la mouche est au plafond. Vous vous arrêrf>ez patiemment en attendant qu'elle descende. Vous allez à sa rencontre près du mur, à pas de loup, et l'écrasez avec volupté sous 1* premier objet trouvé. Vous vous apprêtez à contemple son cadavre, lorsqu'un cliatouil. lement vous avertit qu'elle se promène sur votre nuque. Aucune image ne peut rendr< mieux l'impression de ce qu'est en pleine mei la chasse au sous-marin. Le sous-marin est h mouche dans une chambre infinie. Il ne se décèle pas même par un bourdonnement, mai? par une tache grande comme une pièce do deus francs à la surface «de l'eau. Jetea deu? francs à la mer, et essayez de les repêcher? On ne s'imagine pas la quantité d'énergie vibrante et patiente qui s'emploie dans cette chasse, durant du matin au soir et du soir au matin, sans arrêt. Car le sous-marin, invisiblo au naviré, le voit. Il peut se reposer immobile, tandis que le navire doit courir, courir, comme un vaisseau fantôme, , à une allure fantastique; et voilà l'inertie que les amiraux do café reprochent à la marine italienne. Aux tranchées on peut parfois dormir, no fût-ce que d'un oeil. Sur mer il faut rester nuit et jour les yeux écarquillés. Chaque homme est en état de tension perpétuelle. Que la croisière dure un jour ou dix, c'est la même chose. Le dernier jour, le marin veillera avec le même soin infatigable, sans lassitude ni trêve. On parle beaucoup de l'armée italienne et peu de la flotte. Ce n?est pas de sa faute, mais plutôt de celle de la flotte autrichienne qui. malgré toutes les provocations, ne prétend point quitter le port et no se fait représenter que par d'insidieux sous-marins. Il m'a paru utile de faire entendre en sa faveur ces quelques paroles de justice. çWil/y C. R. Benedictus,

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes