L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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19 januari 1917
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s.n. 1917, 19 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/g15t728h02/
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3cm© Année N°r ©las S cents Vendredi janvier 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal Quotidien du matin paraissant en Mollande Beige est notre nom tle Famusn. Toutes les lettres doivent être adressées «m bureau de rédaction : IV. ■z. VOORBURGWAL 334-24O, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. _ { Charles Bernard, Charles Herbier, Comité de Rédaction: j Ren& chatMlt,py, Emile Pai„paré. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser A l'Administration du iournal:N.Z.VoorÎJUPgwal 234-240, Amsterdotn Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandes. I .50 par mois. Etranger 11.2.00 par mois Annonces: IS cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Projeets disque Z ^?Sue c°""s un million, c'est Zlt millions de soldats qu'il allait mettre eu lieue à leurs côtés. Ouais! Jusqu.ici s'est présenté 1800 recrues, dont 200 impropres peur le service. Moins de deux bataillons Ce n'est pas avec ces deux paies et trois tondus qu'Hindenburg pourra faire, sa trouée jusqu'à rétrograde et dictei enfin sa loi au tsar de toutes^ les Russes. Et Guillaume est très étonne qu ayant fiappo la terre du pied il n'en est pas aussitôt sorti des légions pour se disputer 1 honneur d« combattre sous les aigles allemandes Maintenant il vient de se reunir a ^ ar-<=ovie un simulacre de Parlement qui va tenter de faire un peu de propagande en Pologne pour la cause boche. Comment les Polonais qui se sont prêtés à cette comedie vont-ils persuader leurs compatriotes. d aller se faire casser la tête pour le roi de Piut^e : C'est leur affaire. Mais l'opinion en ro-lo«ne est très sceptique et l'on doute que tout ce \battage puisse grossir le corps des 1300 volontaires jusqu'à former 1 arme© de 2.000.000 d'hommes dont Hindenburg a besoin pour l'exécution de ses vastes projets. Ces projets on en parle beaucoup sans en savoir <n'and' chose. Espérons que nos états-majorsr au moins,- sont bien renseignes. Nous ne sommes certains que d'une chose. C'est que l'Allemagne, ayant prouvé par son offre de paix, au moins insolite, que sa situation économique devient ^ intenable, veut frapper un coup rapide et décisif. Comment? C'est ici que les deux millions de Polonais —• et elle se serait deja^ contentee du quart de ce chiffre — lui seraient venus supérieurement à point. Ces recrues ^eussent servi a boucher les vides dans les dépôts et à former des réserves .jusqu'à ce que leur instruction eût été a point. Elles eussent ensuite alimente les unités de choc lancées sur l'un ou l'autre point des gigantesques barrières qui enferment l'Austro-Allemagne comme dans un étau. Le fiasco de la conscription volontaire en < Pologne doit plonger le Grand Etat-Major dans un cruel embarras. On estime à 25 < le nombre de divisions qui servirent à < écraser la Roumanie. Ces troupes d'élite j •peuvent être remplacées par des corps moins s éprouvés au cas où la guerre de manoeuvre £ sur ce front changerait en une guerre de t tranchées. Mais ces 25 divisions ne peuvent 1 constituer que ce que l'on pourrait appeler i une première mise. En février 1916, trente s divisions ' furent lancées contre Verdun. C'étaient des unités au grand complet, et j dont, les hommes avaient goûté un long i repos avant d'être jetés dans la fournaise, c On sait ce qu'il en advint. Les contingents 1 qui ont fait la campagne de Roumanie sont 1 certainement au point maximum de leur ( forme comme disent les sportifs. Mais il c y a aussi des raisons de croire que ces hommes sont bien près d'être épuisés et peut-être moins aptes que d'autres à être employés immédiatement sur un nouveau terrain. Quoi qu'il en soit, ils ne pourraient former qu'un noyau et fondraient comme neige au soleil au creuset d'une nouvelle bataille'des proportions de Verdun. Est-ce à dire que, lâchés par les Polonais, lès Allemands vont devoir renoncer à leurs projets et se borner à cette guerre défensive dont, chose curieuse, le major Mohrat vient de se faire brusquement l'apôtre dans des chroniques qu'il envoie aux ,,Basler Nach-richten" ? N'en croyez rien. En ce cas notre but serait atteint et l'écroulement de l'Austro-Allemagne ne serait qu'une question _de temps. Non. L'Allemagne a toujours de quoi donner ce coup de bélier par quoi elle espère faire sauter enfin le carcan qui l'enserre. Mais .elle devrait y mettre aussi tout ce qu'elle a. Qu'elle ne réussisse pas cette foîs-oi, et la partie est perdue. C'est pourquoi elle mettra aussi toutes les chances de son côté, dut-elle pour cela commettre de nouveaux attentats au droit de3 gens. Et parmi ceux-ci l'éventualité d'une violation du territoire suisse prend line singulière consistance. Pourquoi M. Beau, ministre de France à Berne, a-t-il renouvelé au gouvernement fédéral cerrcines assurances qui paraissaient au moin9 superflues? Est-ce pour tranquilliser la Suisse au sujet des concentrations de troupes qui s'opèrent dans la région frontière? En ce cas ces troupes ne peuvent servir qu'à prévenir un mouvement tournant des armées allemandes par la Suisse et le commandement français doit savoir à quoi s'en tenir. Pourquoi l'autorité militaire italienne a-1-elle fait évacuer la ravissante petite ville de Côme, si paisible aux bords de son lac, et fait-elle creuser des tranchées et dresser des batteries aux débouché? du Saint-Gothard? Enfin pourquoi la Suisse vient-elle de mobiliser les hommes qui n'avaient pas encore été appelés sous les armes et pourquoi les congés sont-ils retirés aux mobilisés? Il y a là des indices qui donnent à réfléchir. De bonnes routes mènent >en Fr. nce par Schaffhause, Soleure, Pontarlier. Une 1 excellente! toute ;va jde/ à Luceme, Goschenen et Lugano pour déboucher dans la plaine lombarde. Tourner le front français, rompre ce que l'on pourrait appeler le point de soudure des armées française et italienne, voilà une belle perspective s'il n'y avait trois cent mille soldats suisses pour garder des défilés en somme assez faciles à défendre. Encore faut-il qu'ils soient défendus et qu'en fin de compte, à défaut de la Pologne, ce soit en Suisse, terre allemande à leurs yeux, que les Allemands ne trouvent les contingents dont ils ont besoin. Les alliés ne se méfient pas de la Suisse mais ils prennent leurs précautions , aussi longtemps qu'ils ne savent pas d'une façon péremptoira pour qui la Suisse mobilise ni pourquoi. Charles Bernard, ■il g» . — Pour les prisonniers de guerre De la 'part de M. et Mme E. B. cri- souvenir de leur regretté fils 20.00 frs. ■ M». Le livre et l'épée Je me souviens que, dans nia jeunesse, a m dîner où se trouvait un de mes camara-les, très brillant officier, d'une valeur )rofessionnelle • indiscutée, également très cultivé, la conversation vint sur les choses' ittéraires, où beaucoup de convives étaient les maîtres. Mon camarade, y tint la partie L'une façon qui charma les convives, parmi esquels se trouvait un vieux général, dont 'ai conservé le plus respectueux et affec--ueux souvenir. Mais, en sortant, il me dit: , ,11 a été bien intéressant, notre cama- j ■ade; quel dommage de penser qu'un offi- 1 ier d'autant de valeur ait consacré à des shoses étrangères un temps qu'il eût nieux fait de donner à l'étude de son nétier !" i Mon vieux général se trompait. En aisant de la littérature et de la philosophie, j non camarade n'avait pas perdu son emps. Pour avoir pris une large vue des Choses humaines, il n'en était que meilleur >fficier, plus apte à commander des hom-nes et à apporter dans l'appréciation de eur service et de leurs actes la haute et ;olérante compréhension qui fait seule le ;hef. j Il fut un temps, bien rapproché de nous ' mcore, où semblaient inconciliables la notion ! le l'homme d'action etxcelle de l'homme de ' >ensée; le premier apparaissant à priori au econd comme un soudard imbécile, le second ^u premier comme un intellectuel rachi-ique. C'était, du reste, une notion récente; es périodes les plus glorieuses ,de î'huma-lité, la civilisation hellénique, la renais- : . ance italienne l'auraient reniée. Je revois dans un musée de Florence un ■ >etit tableau du peintre Brongino; c'est m jeune seigneur, beau comme un antique; l'une main, il s'appuie sur son épée, de 'autre, il tient un livre ouvert. Je l'ai >ien souvent salué, c'est l'homme complet. | ■ 2e qu'il symbolise, c'est l'alliance sublime le l'action et de la pensée. Général Lyautey. Tciy]ours les mimes ! Au cours de cette terrible guerre les Aile- j uands se sont rendus coupables de toutes * es atrocités et ont outrageusement surpassé outes les calamités qui accompagnent tou- | ours les grandes tueries. En agissant do la orbe, les Teutons se sout montrés les digne0 lescendants de leurs ancêtres barbares qui •avagèrent, il y a plusieurs siècles, la Gaule. ; Voici, en effet, ce qu'a écrit, à ce propos, j 'historien Henri Martin: -,,Les bandes ■ tlémaniques coururent d'un bout à l'autre ] le la Gaule". C'est à cette invasion que M. i Amédée Thierry rattache avec vraisemblance les traditions relatives à un chef ippeld Khrok, qui laissa d'effroyables sou- . renirs dans l'imagination populaire. ,,Khrok promena le fer et la flamme ! Iepuis les Vosges jusqu'aux Cévénnes et usqu'au Rhône, incendiant les villes et les 1 liaisons de campagne, massacrant les habi- j -ants, ruinant les monuments. Il enleva ; l'assaut la cité des Lingons (Langres); et it abattre la tête à l'évêque Desiderius qui j ' e suppliait d'épargner ses concitoyens. Il n« i raita pas mieux l'évêque Cabales (de ! ■réraudan), Rivatus, qui fut assommé à -wips de bâton pour avoir refusé de sacri-'ier aux démons, dit Grégoire de Tours. ,,Khrok fut enfin battu et pris auprès l'Arles par les Romains. Un chroniqueur n'étend qu'on le promena, enchaîné comme me bête féroce, par toutes les villes qui avaient été en proie à ses fureurs: il expia lans de longs et cruels supplices dont il Lvait accablé la Gaule." Ce massacreur a donc entendu sonner )our lui l'heure du châtiment! Espérons qu'il en sera de même pour nos ' nodernes barbares dont les ,,crocs" ne le . cédèrent en rien comme férocité à ceux de eurs ancêtres ! 1 m a» ' Il y a un an 19 janvier 1916. — Les Alliés occident t Wytilèwe. < £.0. (TptyJcïCfïfiVieni, à Co'rfotf,. • En Belgique. L©s déportations Les protestations — en l'absence du vieux von Bissing — continuent de s'amonceler sur la table du gouverneur von Huene-Hoiningen-Hoiningen, Et le malheureux ne sait plus où donner du casque! Les industriels du pays entier viennent aujourd'hui de protester en termes mesurés, mais énergiques. Protestation basée sur des faits que l'Allemand ne pourra même pas discuter avec nos compatriotes. Aussi va-t-il répondre de très haut, (— comme de coutume —- refusant formellement' de recevoir une délégation qui lui •■montrerait que l'oeuvre do ses compatriotes en Belgique occupée est l'oeuvre de sauvages disciplinés. Ce n'est pas à ces industriels que von Huene-Hoiningen-Huene pourrait tenir tête malgré son sabre et ses éperons'. Ce n'est pas 'i eux qu'il osera parler jamais du chômage provoqué par l'Angleterre. Tous les industriels, signataires de la pétition, ont vu vider leurs usines de leurs machines, tandis que d'autres déménageurs s'attaquaient aux matières premières. C'est ainsi que le chômage est né en Belgique. Pas autrement. Et le remplaçant occasionnel de Bissing n'a pas été assez longtemps à l'école de Bethmaun-Holhveg pour îscamoter des faits aussi indiscutables. A Bruxelles (D'un nos correspondants particuliers.)- Depuis la sévère surveillance qui s'exerce aux frontières, les notes que nos correspondants nous adressent parviennent plus rapidement à destination. Explique qui pourra! L'un :1e nos amis vient donc de parcourir le pays entier. Il revient précisément de la région d'étape de Tournai ot nous fait savoir que le dimanche 7 janvier Mlle Leduc, fille de l'ave- ; cat toi\rnaisien bien connu, a été conduito à la prison de Malines. La jeune fille était accusée l'avoir colaboré au- ,,Mot du Soldat". Famille d'honnêtes et braves gens (un fils do M. Leduc est mort a-u champ d'honneur) que les Boches continuent à frapper avec fureur. Pour tout dire, la plupart des femmes des officiers belges do la garnison de Tournai. sont, ou oi't 3té\ sbxîs îes: verrons". Le ifiotir invoqué par ïes Boches est toujours le même: ,,Vous faites partie de l'association ,,Le Mot du 'Soldat". Dès lors, vous êtes coupable envers l'Allemagne". Et l'on vous enferme tout simplement. Les prisonniers civils sont internés à la prison ot à la caserne de Tournai. C'est dire que ces deux bâtiments sont très fréquentés par des gens du meilleur monde. Peut-être arez-vous appris que l'échevin Wibeau était prisonnier m Allemagne. On l'a envoyé dans un camp avec 2ent civils, parce que les Boches ne pouvaient souffrir à côté d'eux" la présence d'-un patriote qui ne voulait pas tolérer leurs agissements de sauvages. A Blandain on rencontre des prisonniers civils, originaires de Lille. Bref, ce n'est lans toute la région que condamnation et déportation. Un premier groupe, composé de 58 aabitants de Blandain, auxquels 47 autres contribuables furent bientôt adjoints, travaille actuellement dans la forêt de Jolimay, en Picar-lie. Deux cents habitants de Templeuve sont également en. corvée au même endroit. L'un Peux a été tué, récemment, par suite de la chute d'un arbre. Les hommes de 17 à 25 ans île Tournai sont déjà partis. Les Barbares se proposent de déporter tous les Tournaisiens i-alides qui n'auront pas atteint la cinquantaine. 1 En attendant, la population se ravitaille très difficilement. Elle ne reçoit, que cent grammes de viande de boeeuf par semaine, ce :jui est insuffisant. Quand je vous- aurai dit lue le couvent de Notre-Dame de la Tombe à Kain était transformé en école militaire pour jeunes Boohes sanguinaires et que les gendarmes sont Surnommés par le peuple les Diables rerts, j'aurai vidé 1© sac à nouvelles que j'ai rapporté do cette région. A Bruxelles la situation matérielle n'est guère plus enviable. Certains de mes amis ont perdu de 14 à 25 kilos! Ils ont littéralement fondu. Il est vrai que c'étaient des hommes p'Os et .gras qui faisaient bonn^ chère du 1er janvier au 31 décembre et, pour ceux-là tout ni' moins, le. régime du jeûne forcé est assez; salutaire. Mais les autres, tous les. autres qui orment la grande majorité, souffrent énormément des privations. Une bougie coûte 1,-50 :ranc. Vous me diréz que celle-ci ne se mango pas, — mais tous les prix sont à l'avenant. Et si l'on paie 1,50 franc une bougie, il est compréhensible qu'un kilo de graisse coûte cou-:aminent 25 francs. Les aliments manquent ; lussi et l'on est heureux d© pouvoir, chez uoeus, — le pâtissier de la rue du Progrès — nanger des gâteaux au millet. Que nous voilà oin des tartelettes amandines chantées par Rostand! Des prix? En voici quelques-uns : Bas de femme : 12,50 francs la paire, bas d'en-:'ants: 4.50, bobine de fil: 2 francs pièce, bot-:ines de femme: 50 francs. Et, pour cinquante rancs, il faut se contenter de ce que les Amé-icains, toujours ingénieux, appellent: du veau l'écurie. Les Allemands ont porté à la connaissance de a population bruxelloise la réponse des alliés, — par voie d'affiches. Le lendemain, on pouvait ire ces mots sous le nom de ' von Bissing : ,,Nous non plus ne voulons pas de votre paix". Grande colère — évidemment — de tous les von Belvaux de l'endroit. Puisque le nom de ce 1 nisérablo tombe sous ma plume, je vous con- i fierai qu'il vient de faire un fiasco complet. 1 Sur l'ordre de la Kominandantur. la crapule de , a rue Henri Maus avait décidé d'envoyer son journal en Hollande. Nous lûmes, non sans stupéfaction, que la •vente du ,,Bruxellois" : narchait admirablement au pays voisin et que, lu cours des premiers huit jours qui suivirent 'anuonce que Je journal serait envoyé réguliè- 1 •ement aux Pays-Bas, deux mille afoonnés s'étaient fait, inscrire. Or, aujourd'hui,j'apprends < le la source là plus* autorisée que Mark de Salin a renoncé à envoyer son torchon au delà , le Roosendaal. Les deux mille abonnés n'ont a mais existé que dans l'imagination surchauffe <3e ce crétin. Personne n<? voulant donner un ;ent pour sa méprisable feuille, il a été obligé Fabandonîier ses envois. Encore une désillu-lion à ajouter à tant d'autres?. L'autorité bochp — qui le couvre de son manteau et de ses marcs — en éprouve bien d'autres. Devant l'hostilité des habitants du quartier des Ma-rolles, les Allemands ont interdit .à leurs soldats le passage de la rue Haute, de crainte que ce ne soit pour ceux-ci un passage..., à tabac. Et les Ketjes, appliquant la théorie du ,,DeutschIand iïber ailes", continuent de planter, dans le rare et maigre crottin dé cheval qu'on aperçoit encore, parfois, dans lès rues, des drapelets aux couleurs allemandes. ■_ Des Boclies. nous nous sommes toujours f...ichus. Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain. Telle est leur devise. » * ii~ Un lecteur nous envoie la très intéressante lettre que voici: Je lis à l'instant dans votre journal de ce jour la chronique de votre correspondant bruxellois. A en croire ce qui m'a été dit, votre journal est considéré comme un organe sérieux et très estimé pour son impartialité. C'est à cette impartialité que je veux faire appel. Tout aussi-bien que votre journal se refuse à prêter aide à ceux qui veulent politi-cailler ,,en gros", il devrait ne porter aucune aide à ceux qui le font ,,en détail". Or, c'est ce qui ressort nettement de la première partie de la susdite chronique où il est question de Mr. Woeste.. Etant Bruxellois et arrivé ici en-Hollande le • premier janvier dernier, je crois n'être pas en retard sur votre correspondant de là-bas. Je puis vous affirmer que l'on ne s'y préoccupe pas de Mr. Woeste et s'il a une bien mauvaise presse, celle-ci ne peut être représentée que par un petit groupe de particuliers — Ixellois, paraît-il, donc voisin de l'inculpé — qui a gardé l'habitude de tout voir à travers des verres de même ,,couleur" que ceux'à travers lesquels, avant la guerre, il examinait les faits et gestes des personnalités en vue avant de donner un, avis, bon ou mauvais. Mr. Woeste vit là-bas très retiré,«se rendant parfaitement compte, je crois, qu'il s'est trompé. Il ne sort guère que pour se rendre aux séances de Comités de bienfaisance et au Palais de Justice où il est moins salué que par le passé pour deux raisons: politiquement on le dit un homme fini, donc plus d'influence, plus de protection à obtenir; d'autres lui reprochent, plus à présent que par le passé, son .attitude antimilitariste. Mais en général les gens intelligents s'abstiennent de tout jugement téméraire et attendant la fin des événements, après quoi la lumière pourra être faite et l'on saura alors s'il faut oublier ou maudire l'homme. Cette dernière attitude est la bonne: Que l'on ne me prenne surtout pas pour un admirateur de ses oeuvres, étant pour cela trop ardent démocrate militant, c'est-à-dire ayant beaucoup souffert dans mes idées rie l'influence de cet homme dans l'orientation de la politique sociale en Belgique. Je veux en arriver à dire que, si l'on a vu des filous se tirer d'affaire en criant ,,au voleur" aussitôt leur coup fait, il est à espérer que le coup ne réussira, pas aux politiciens cherchant à mettre en accusation, en bloc, tout un. groupe déterminé, s'entraînant dès a présent à le faire en détail. Je me rappelle, moi aussi, et parfaitement encore, le cri ,,Niemand gedwongen soldaat", et je n'ai pas oublié non plus que les imbéciles qui le liurlaient appartenaient à différentes idées. Tout qui a suivi de près, ces dernières années, la propagande patriotique et antimilitariste, raisonnera comnie moi. N'oublions pas que nous comptons à ce jour plusieurs hommes politiques devenus grands patriotes dont nous ne trouverions pas, en feuilletant toute la collection des innales parlementaires, un seul vote émis m faveur des budgets ordinaires de la guerre, Ceux-là aussi comprennent qu'ils se «ont trompés mais ils agissent pour réparer l'erreur et ne songent pas à rejeter la-faute jùr autrui. * -:t •* Parlons d'autre chose et retournons-nous ^ers l'ennemi. Un Hollandais, m'ayant quéstionné sur es événements intérieurs de notre chère Belgique, émit l'avis que l'on devait exagérer beaucoup dans la question des déportations et faisait remarquer que, si les Alle-nands étaient décidés à déporter en masse es travailleurs belges, ils ne prendraient :~>as des hommes un peu partout mais en-èveraient, région par région, tous ceux destinés à partir; Je vous communique mes explications: L'Allemagne, qui a pour cela, paraît-il, :1e sérieuses raisons, désire autant que possible obtenir des engagements volontaires. Jeux-ci se faisant trop désirer, elle persuade l'ouvrier qu'il Hevra de toute façon, /ouloir ou pas, se rendre en Bochie pour ^ travailler. Et, la collaboration de cer-:ain torchon quotidien aidant, place le travailleur devant cette double alternative: m bien être conduit en Allemagne comme tisonnier, être contraint par la faim, les coups peut-être à travailler pour l'ennemi, îe recevoir aucun salaire, être mal nourri ît souffrant de savoir sa famille abandonne, subissant elle même toutes les privations; ou bien signer un engagement, c'est-i-dire : aller travailler comme homme li-:>re (!) dans une usine salubre, être bien .ogé et bien nourri, recevoir un fort salaire, deux ou trois congés par an, être aùtorisé à envoyer ses économies (?) à sa famille, celle-ci elle-même ravitaillée et même autorisée, invitée même à se rendre auprès» de l'époux pour y mener la pure existence de famille. Tous ces avantages sont attestés, dit ,,Le Bruxellois" (donc c'est la vérité pure), par des centaines de lettres parvenues sur le fumier ou plutôt sur ce qu'ils appellent leur table de rédaction. * * * Ne perdons pas de vue qu'il y a des milliers de familles qui souffrent de la faim, malgré les indemnités de chômage, d'autres qui, grâce au salaire de deux ou trois jours de travail par semaine^ 6'en tirent très péniblement.Parmi tous ces malheureux, il y en a forcément qui hésitent, d'autant plus qu'il leur est garanti qu'ils ne seront pas occupés à des travaux concernant la guerre. C'est pour abréger ces hésitations que l'Allemagne fait régner chez nous la terreur et frappe volontairement au hasard, pour que chacun se sente menacé. Si dans une contrée les ouvriers de certaines industries particulières, dont elle recherche spécialement l'engagement, parviennent à résister grâce au peu de travail que leur procure encore l'usine, les Allemands trouvent un prétexte pour fermer celle-ci, enlevant au travailleur le restant de sécurité dans laquelle il croyait encore se trouver du fait d.'être non chômeur et le plongeant dans une misère plus grande encore. Et que l'on ne dise pas que j'exagère; en plus des machines et des matières premières l'occupant réquisitionne jusqu'aux courroies ! Le bruit court aussi, lancé évidemment par eux, que les familles de déportés ne percevront bientôt plus l'indemnité de chômage, ce qui achève de démoraliser ceux qui croient la chose possible. Croyez-vous qu'il y ait de quoi affoler des malheureux 1 n * * En dehors de la propagande officielle- engageant à se faire inscrire dans les bureaux •de recrutement institués jusque dans les bureaux des moindres kominandantur et corps de garde de campagne, il y a la propagande louche. I M'occupant là-bas de syndicalisme, je reçus maintes fois la visite de 'braves gens venant me demander conseil. Ils avaient reçu la visite d'un patron cherchant un groupe de travailleurs pour remplacer ou augmenter!' le personnel de son usine de province ou d'un chef d'équipe recherchant dés hommes de tous métiers pour des grands travaux qui allaient être entrepris en province et, ,,pour le/Ur prouver qu'il ne s'agissait pas d'un travail de quelques semaines", ils signaient un contrat par lequel ils s'engageaient à rester pendant un temps déterminé au service du recruteur. Malheur à ceux qui donnaient dans le piège car, une fois en' chemin de fer, ils ne s'arrêtaient qu'en province.... allemande. Toutes nos campagnes, tous nos centres ouvriers étaient et sont encore parcourus par ces recruteurs louches qui, n'ayant en vue qùe la prime d'enrôlement, ne reculent devant aucun procédé. Vous aurez également eu connaissance des offres de travail faites par des bureaux de placement installés à Bruxelles, d'abord rue St. Alphonse, ensuite rue Marie Thérèse, qui ne reculaient devant aucun frais de réclame: six, huit affiches semblables sur une même palissade ou mur réclame, grandes annonces dans les journaux, etc. Encore une foi3, malheur à l'imprudent qui ne flairait pas la choucroùte derrière toute cette réclame. S'il se présentait pour obtenir des renseignements et ne donnait pas suite aux offres, il recevait chez lui la visite d'un particulier venant lui faire miroiter les multiples avantages attachés à l'emploi lui offert? puis, en cas de refus, le sommant d'expliquer d'une façon précise les raisons de son abstention et le menaçant de sévères représailles au cas où il s'obstinerait à ne pas accepter les propositions lui faites. S'il s'entêtait il devait s'attendre à être convoqué à la Kominandantur pour répondre... a l'accusation d'insultes envers !e gouvernement allemand, quelque prudent eb réservé qu'il lait été dans ses réponses. Il écçpait habituellement de quelques jours de prison pendant lesquels il recevait encore des offres alléchantes. (C'est par des menaces semblables que < l'on a recruté une partie.du personnel féminin chargé de confectionner des sacs pour les services des armées en campagne.) La plupart s'entêtent au refus, d'autres, plus faibles, cèdent et ,,signent volontairement" . On m'a conté .le cas d'un malheureux qui, sorti de prison, était à ce point terrorisé qu'à peine libre il vint faire ses adieux 'à sa famille et fila vers la frontière... où il fut arrêté; pauvre malheureux! qu'est-j il advenu de lui? Tout cela se faisait sans bruit et sans j trop de bavardages; ceux qui avaient été. victimes savaient qu'il leur en aurait coûté I de causer. D'ailleurs, n'avait-on pas, par voie d'affiches, menacé de peines sévères ! ceux qui entraveraient le» recrutement soit par menaces, conseils oji critiques? | Et malgré ce régime de terreur, les engagements volontaires ne réussissent pas. Voilà pourquoi les déportations se font plus nombreuses et plus brutales. On dit aussi en Belgique, voyez jusqu'où va la confiance de nos amis, qu'au plus nombreuses seront les déportations au plus proche sera l'évacuation de nos provinces. par l'ennemi, car beaucoup espèrent quandj même que, pour l'une ou l'autre raison, il sera obligé de se retirer du centre du pays et pensent que les déportations constituent une première mesure en ce sens. A Liège Au charbonnage de Saint-Gilles un effroyable accident s'est produit à la suite de la chute d'une cage qui remontait à la surface. Arrirée à l'étage de 370 mètres, le câble vint à se rompre et la cage, où se trouvaient deux ouvriers, s'abattit en s'écrasant à l'étage 488. Remontés immédiatement on ne put que con* stater la mort de ces deux braves ouvriers, dont l'un, N. Charles, laisse une veuve et six enfants. Aux frontières TJn jeune homme de 16 ans était parvenu à passer la frontière. Lorsque les Allemands eurent acquis l'a certitude que le jeune Belge se trouvait en territoire hollandais, ils arrêtèrent son père, mi brave homme de 60 ans, et le condamnèrent à 2 mois de prison. Sa fille offrit de faire la peine à la place «lu vieillard. Les Allemands refusèrent. * * • A Selzaete on signale de n^mbreijses déportations. Un grand nombre ,,d'appelés" essayèrent cle passer la» frontière. Manifeste des Intellectuels et hommes politiques du Pérou. La nature et la force du lien solidaire qui umt entre cilles !les na'tions constitue dans le cours de l'histoire un critère certain du degré de la civilisation humaine. A l'antagonisme des tribus ennemies et des races rivales de l'antiquité, le Christianisme substitua le dogme fraternel des peuples unis par une même religion. Les sociétés contemporaines, élevées dans l'idéal de la Grande Révolution, ont remplaq© à leur tour île lien «religieux pa-r Je lien universel du sentiment moral et du concept juridique. Dans l'état actitel des sociétés, l'organisme national' est indispensable au concept juridique pour en faire une réalité et lui permettre d» produire ses effets dans'leur totalité. C'est pourquoi ïa liberté des hommes, Ha coopération économique et scientifique des classes et le développement de l'esprit humain trouvent leur affirmation dans l'autonomie et l'indépendance de toutes les nations et leur négation dans la violence et la conquête. Or, il n'y a. que la résistance armée du droit et de la justice qui puisse s'opposer efficacement à la conquête et à la violence agressive, déchaînées par les appétits et les passions. D'où il 'résulte que d'une part l'agression injuste est considérée comme un attentat contre la civilisation et contre l'humanité, une menace au droit de tous -les hommes et à l'indépendance de tous -les Etats, une humiliation à la raison humaine, dont le plus noble des titres est la souveraineté sur la force brutale. D'autre part la résistance contre l'agression est le suprême devoir moral, le plus grand service rendu à la culture humaine, le facteur le plus décisif dans l'oeuvre de créer une société d'où sera exclue 1a violence par la démonstra tion pratique de son inefficacité pour violer le droit. Ce service à la société de demain acquiert; une grandeur idéale, lorsqu'on oppose à l'organisation militaire l'héroïsme et le martyre. En présence de cette lutte tragique, qui dans le cours de l'histoire prend de jour en jour le caractère plus net et plus précis d'une lutte entro la passion et le .devoir, entre la conquête et la liberté, entre la force et la raison, on ne conçoit pas la neutralité 'de la conscience morale, laquelle n'existe qu'en tant qu'elle condamne le mal et exalte le bien. Certes la position géographique, "la situation militaire, les conditions poli-tiques peuvent imposer la neutralité diplomatique aux Etats; mais cette neutralité ne peut pénétrer jusqu'au sanctuaire do la conscience, où se formule, déjà par les contemporains le jugement que ratifiera l'histoire.Par uiie fatalité inévitable et parce "qu'il est nécessaire d'obtenir des succès rapides et définitifs, pour lesquels la terreur joue un rôle important, partout où il y a agression il y e, également cruauté et dévastation. Le martyre souffert par la Belgique pour la défense de sa neutralité, martyre dont le point culminant est la destruction de l'université de Louvain, attirera, tant qu'existeront des coeurs nobles et altérés de justice, la sympathie universelle. Contribuer aussi faiblement que ce soit à la réparation des dommages causés est une-oeuvre de solidarité humaine, un hommage rendu à l'idéal. ' Le respect profond pour le patriotisme ardent de tous les peuples en lutte et l'admiration pour le courage de tous les soldats qui tombent sur le champ de bataille ne sont ni ne peuvent être incompatibles avec la sympathie morale d'hommes cultivés et^le citoyens d'un peuple libre, qui se solidarisent avec l'héroïsme chevaleresque de la Belgique, avec le génie démocratique et humain de la France, avec l'idéal libéral do l'Angleterre, avec la noblesse de l'Italie et do la Russie, avec Ja fidélité de tous 'les alliés à la cause de l'autonomie des nationalités, dont l'existence n'est 'possible qu'en vertu de la. résolution stoïque des faibles de préférer la morts au déshonneur et de l'altruisme des forts, qui n'éshitent pas à Verser leur sang pour la liberté des autres. Nous affirmons notre foi inébranlable dans la réparation de toutes les injustices, dans 1© caractère éphémère de toutes les conquêtes, dans l'extinction future de tous les impérialistes, dans la revendication inévitable de tous les droits, dans le relèvement de tous les peuples opprimés, dans la réintégration de toutes les terres spoliées, dans le triomphe définitif d© la justice sur la force. Nous caressons la vision d'une société, née de la catastrophe actuelle, et qui ne reposera plus seulement sur la bas© instable de l'équilibre matériel, mais sur le iondement inébranlable d'une Justice internationale, dont le rôle sera de faire prévaloir les Droi'ts de l'humanité et l'intérêt do toutes le* nations sur les erreurs des gouvernements et les préjugésy-des.. peuples.

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