L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1236 0
18 januari 1915
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1915, 18 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/sq8qb9wb4t/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

i j^r© Année N°* 87« S cenis (ÎO Centïrtiesî Lundi 18 janvier 1915 L'ECHO BELGE « L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam . ■•■m i • Belge est notre nom de Famille. - _ jn»A/4 a « am Ohff * fîllRlflVÊ T pi priïi f» j»« "OUr 168 flUlTBOllCCSj S OOIIBIC ill6HtS 61 V 61110 Toutes les lettres doivent ôtre adressées Rédacteur en Chef. oustave jaspaers. au numéro, s'adresser à l'Administration du au bureau de rédaction: ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Journal: N.Z. V^tmBURGWAL 234-240. IV Z VOORBURGWAL 234-240, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chambry, i eiephone: 1775. ^ f Emile Palnparé. Abonnement f En Hollande fl. I.SO par mois. Téléphone: 2797. oavable nar anticination i Etranoer fl. 2.00 .. La Hollande et nous rA. 'Mr. J. H. Boas Vous dirai-je, Monsieur, que j'ai pri yous lire un plaisir infini? Il est pour < beaucoup de raisons. jMais cl abord 3 a ■vous présenter des excuses. Je sais le déf tics affirmations générales. En opposant que j'appelais la voix du eâmg qui parle plus en plus haut dans les pays lati l'Italie et la Roumanie, à la mentalité pays scandinaves, de la Hollande et de Suisse allemande, je n'ignorais pas que 1 ©11 pouvait tirer des conséquences qui, < taineraent, n'étaient pas dans ma pens Et j'ai à m'excuser auprès de vous d'a^ ipu mériter le# reproche d'être injuste. Si j'ai dit que la voix du sang dans paya latins parlait en faveur de la^ Fra et de la Belgique, je n'ai pas été, jecr-jusqu'à laisser entendre que, par récipr< té, les peuples d'origine germanique se s tissent solidaires de l'Allemagne. Un 1 de parente, même étroit, ne constitue pc une présomption de complicité. Par coni SI nous porte à sentir vivement les affrc et l'injustice dont sont victimes nos couî les plus éloignés. En sorte qu'à conside seulement les sympathies dont jouit ne cause chez des peuples consanguins, par position à la froideur plus ou moins gra: que les Allemands rencontrent auprès neutres qui leur sont apparentés, est d iun indice que le bon droit est de ne côte. Mais occupons-nous seulement des £ landais, au nom desquels, Hollandais vc même, vous élevez si éloquemment la v< Peur ne point vous laisser prendre à griserie et, comme c'est souvent le cas c nous à Ja piperie des mots, vous n Bçvtez pas moi .19 profondément atteinte» au droit, à la liberté, •la justice. Ayant réussi aux XVle si< à tenir tête victorieusement et, en: à vous arracher à la domination d< grande puissance conquérante d'alors, 1' pagne, point de peuple comme le vôtre ïie connaisse le prix de l'indépendance p 3'avoir acheté au prix de tout son sa Aussi les descendante des gueux de r qu'ils le veuillent ou non, ne peuvent ré pas sentir l'injure qui a été faite Belges, ne peuvent pas ne pas compati la misère d'un peuple avec lequel ils tant de liens communs, et qui, vis à d'un attentat brutal a commis le seul cr de défendre son honneur, de défendre biens, de se défendre encore lorsqu'il^ terrassé et que son adversaire a posé lourde botte sur sa poitrine pour étou jusqu'aux battements de son coeun Car ne saurait, à travers les autres, aimer vertus propres sans comprendre dans même amour ceux-là qui les pratiquent. Même cette affinité qu'un esprit encli généraliser comme le nôtre serait te d'établir entre la Hollande et l'Allema. et dont vous même reconnaissez l'existe à un certain degré, est plus apparente 1 réelle. Ce qui vous caractérise, vous I landais, c'est une profonde original Vous êtes avant tout et surtout vous mên Hé, ceci est banal, je le sais bien, parbl mais pour être répétée à satiété une i n'en est pas moins juste, bien au contra D'ailleurs, en ce moment même, oin combien il est utile de le redire et qu ne saurait assez, pour 1 édification monde et surtout de la France qui par: a pu vous paraître hostile, qu'on ne saui astez, dis-je, faire ressortir cette origina. du peuple, du caractère, de la culture 1 landaise. Ah, oui/ la culture hollandaise. En vc une, oar exemple, et militante et trie phante, que vous pouvez opposer à la meuse culture allemande, celle qui s é< par un K., comme le pain de guerre! cette culture ne date pas d'hier. Elle a peu plus d,' âge que les pierres neuves combien vilaines des universités prusien d'après 70. Elle est, comme la nôtre, vieille et noble race et, comme la nô aussi, toute pétrie d'humanité. Vous sa\ vous, Hollandais, ce que cela veut dire, que ce mot a de grand et de profond et vaste, et ce qu'il a de spécial aussi. V« savez, vous qui savez le latin, que l'hom de Térence doit s'accroitre de tout l'hum, qui existe et, avant toutes choses, nos vants ont toujours proféré l'homo s sans quoi tout est stérile. Et c'est po quoi vous pouvez, comme nous, oppo votre culture qui vise comme fin demi au bien de l'humanité, à une doctrine * n'a en vue que la domination d'une rac Qu'était l'Allemagne, dans quels liml obscurs croupissaient les tribus do: beaucoup plus tard, l'agglomérat dev constituer le royaume de Prusse, qua Grotius, le père de ce droit des gens q nos ennemis foulent aux pieds aujourd'h écrivait son ,,Mare Liberum" au n< duquel ces mêmes ennemis voudraient bi disputer à l'Angleterre l'empire des océai Ou en était la philosophie allemande q bien longtemps après allait tirer tant gloire de l'Ecossais Kant, quand Spino: formé à la discipline de Descartes ç trouva ici inêirte le calme, nécessaire pour ordonner son ,,Discours de la Méthode", I composa sa fameuse ,,Ethique'3 ! Hé, plus de cent ans plus tôt, déjà, Erasme avait écrit 1',,Eloge de la Folie" un livre si parfait qu'il prend place immédiatement à côté et parmi les meilleurs ouvrages des anciens. C'était tout au débu£ du XVIe siècle. En Allemagne Luther se battait avec a • le diable et lui jetait son encrier à la tête? & s *a Parlerai-je de vos peintres? De vos | ela poètes 2 Mais je touche ici un chapitre qui ^ i à est parmi les plus beaux de l'histoire de ^ aut l'humanité, celui de l'histoire des sciences, ^ ce des arts et des lettres dans les Pays-Bas. Il n de fait votre orgueil commt il fait notre ad- ^ ns, mirât-ion. C'est à lui qu'il suffit de penser ^ des pour se rendre compte, tout de suite, de la- r( la différence qu'il y a entre ces Allemands et C) 'on ces Hollandais où d'aucuns sont portés à g( :er_ nô voir que des cousins évidemment ger- fi] ;£<>. mains! Jacob eti Esaii n'étaient-ils pas les yt oir enfants d'un même pore et combien diffé- Tarants? Non, non, on sent ici, partout, dans . ]a bourgeoisie, comme dans le peuple ce je ne sais quoi d'aristocratique qui n'appartient n] tt.06 qu'aux très vieilles races, qu'on retrouve )1S' avec des caractères différents mais au même ja >cl" degré, en France, en Espagne, en Italie.. m en" niais qu'on chercherait vainement chez un ien peuple dont la culture est de si fraîche date iufc qu'il eu tire vanité à la façon des parvenus. ,rf- Charles Bernard, nts d ,ins , 1 t «■ rer ' c« >tre d< I Les prisonniers is l'île l'Ilik. i éjà ,»■ ■-» d' tlS O11 sait qu'un certain nombre d'officiers n - 1 belges et anglais internés en Hollande ont v L°_ écrit au ministre do la guerre de ce pays 'a. u pour demander à être déliés de 1 engage- j. * ment d'honneur au prix duquel ils jouis- Q. I ^ saient d'une certaine liberté. _ Satisfaction C( » ' leur fut accordée mais leur régime du même ej fn coup fut quelque peu changé comme bien n ^ 011 pense. 15 des officiers anglais de Gro- ,<X niugen sont allés rejoindre au fort Wierick- c-j . schans les 14 Belges qui s'y trouvaient déjà. jr 1?' Mais, antérieurement, dès le 31 décembre, ' on ,,déportait" à l'île d'Urk quatre autres ^ officiers belges qui ont depuis quelques g (1U1 jours un nouveau compagnon d'infortune. our L'île d'Urk est la plus petite de toutes les q ■nS- îles hollandaises. Elle se trouve au milieu £ ler' du Zuyderzee, à peu près à égale distance P35 de Kanipen et Enkhuyzen. (Deux heures au* de mer. Le bateau „Minister Havelaâr" c r ^ fait le service une fois par jour aller et ^ OI}t retour entre ces deux villes, avec ^escale ^ vis d'une demi-heure à Urk. Il part à 5 h. i ^ ime du matin du quai de l'Yssel : vous pensez a 8e3 si à cette saison c'est charmant !) €sfc Le port de pêche esfc d'un grand pittores- f( >sa que, avec sa forêt de hauts mâts. Les ii r costumes des indigènes (2700 habitants) 011 sont très curieux les hommes portent le p pantalon court et bouffant, tricot de laine, r, ^ bonnet turc: n'était la couleur uniformé- a ment sombre, on 'les prendrait de loin pour d a à des turcos en permission. Les femmes ont "C nté le corsage terriblement aplati, la poitrine ^ne écrasée, défoncée, la crinoline et le bonnet G uce de dentelle qui leur cache les oreilles et les si lue joues. Cette population qui vit entièrement a. [ol- de la pêche aux harengs est calviniste et y ité. prolifique. Elle a reçu du bourgmestre de d les. l'île dès l'arrivée des officiers belges, les j} 311 ! avertissements les plus sévères : ne pas con- n iée verser ni correspondre avec eux, si le tocsin ire. sonne, aucune barque ne peut auitter le u •oit port, etc. La présence de ces officiers con- it 'on stitue sans doute le plus grand événement ri d.u historique qu'on ait eu jusqu'ici à enre- •oig gistrer à l'île d'Urk. La population n'est pas j* encore rassasiée de la vue des prisonniers : e: ité dès qu'ils sortent pour leur promenade g 01_ quotidienne, on leur fait escorte. Jamais j n les Urkois n'ont été à pareille fête! | el ^ Les cinq officiers habitent une villa assez ^ 'm_ confortable en compagnie d'un colonel de { ^ £a_ la marine, commandant les 30 soldats de 1I ^ l'île qui forment la garde. Ce vieil officier ^ est un aimable homme mais il a reçu appa- ^ remment les ordres les plus sévères. Toutes P les fenêtres de la villa Sainte-Barbe (c'est r( ainsi que les belges l'ont baptisée) sont bar- I ai Q?s ricadées, les lucarnes garnies de prikkel- | j. 6 draad". Haute palissade derrière, lampe 1 16 à incandescence brûlant toute la nuit. j ;t€ ez' Les internés dorment sur un sao de e3 ^ paille, avec les lumières allumées. Us P; ne peuvent eux-mêmes ouvrir leur >lls fenêtre. Ils peuvent recevoir des visi-u.10 tes mais ne peuvent se promener avec 11U les parents ou amis qui viennent les voir. „ sa~ Ceux-ci sont en outre soumis à un interroga- c( lnl t-oire minutieux de la part du bourgmer-tre la ^r" qui remettrait des points à Fouquier-Tin- d: 5er ville. Pendant leurs heures de sortie, les d< -r0. internés sont suivis par deux sentinelles „1 lm qui les accompagnent même à l'intérieur de re 3* la poste : on craint sans doute une évasion fa ^ par le guichet ou le cornet de l'appareil ui it, téléphonique ! Les cinq officiers travaillent | ait presque toute la journée à des travaux m nd scientifiques. Pour se délasser, ils écrivent M ue un ,,Mémorial de l'île d'Urk" qui ne doit la ui.% pas être sans une certaine drôlerie, ou bien pt >m ils relisent les épisodes ayant trait à Monte- el en Ohristo au château d'If- Ils ont leur Sainte- pî îs Hélène au lieu de l'Austerlitz qu'ils m ii> rêvaient, ces braves gens. jo de j Fram, 1 Vt sa, < » | v< Ul I l si En Belgique. A Bruxelles. „Le Petit Parisien", le 25 décembre 1914, publié un article sur le cas de M. Woeste. .rticle signé par un „témoin', — qui fit rande impression comme bien on pense, 'ous y consacrions quelques lignes dans otre numéro du 10 janvier. Mais, pour >ut dire, ce n'était pas la première fois que cas du ministre d'Etat avait été sévère-ent jugé et qu'on avait apporté sur la ^marche qu'il aurait tentée auprès du Roi 3s Belges — qui, d'ailleurs, n'aurait pas >çu son ministre — des détails assez irieux. „Le Temps", dont les informations >nt toujours puisées aux meilleures sources, iregistrait lui aussi, avec commentaires, îtrange mission dont s'était chargé Charles Toeste. Or, le „Bruxellois", le journal belge (?) li mène à Bruxelles campagne pour l?Alle-agne, avait reproduit à son tour l'article du :émoin", du ..Petit Parisien-'. Et voici lettre qu'il s'attire de M. Woeste lui-ême;Bruxelles, 30 décembre 1914. M. le Directeur du .,Bruxellois", On me communique votre numéro de ce jour ans lequel vous reproduisez un article du Petit Parisien" en y ajoutant quelques immentaires. Article et commentaires sont i tous points inexacts! 1. Vous parlez „des démarches réitérées" le j'aurais faites en vue de conclure une îtente avoc l'Allemagne. Je n'ai fait aucune îinarche de ce genre. 2. Vous reconnaissez que je n'ai eu aucuns relations personnelles avec M. le baron 3n der Goltz. Mais vous prétendez que j'en irais eues avec M. Dufer, directeur de la eutsche Bank, et vous attribuez à celuir un discours qu'il m'aurait tenu, Je ne mnais pas M. Dufer; je ne l'ai jamais vi| i il ne m'a pas écrit. Il n'a donc pu me te-» ir le discours que vous lui prêtez. 3. Vous ajoutez que j'ai répété les propo^ i M. Dufer au gouvernement belge et que on interlocuteur „ayant levi^iés^ux vers 1 ciel" m'a fait une réponse que voiis ettez, comme le discours/le M. Dufer, entre lillemets. Cette réponse est inexacte, par cela même 11e les propos en question n'ont pas été nnmuniqués par moi. 4. Vous dites encore que j'aurais demandé ne ces propos fussent communiqués au Dnseil des ministres et que celui-ci fut 'accord pour refuser ,,l'olivier de M. Woeste". Je n'ai pas demandé que le conseil es ministres se réunît, il n'a eu à prendre îcune décision et je ne lui avais présenté lucun olivier". A côté de ces inexactitudes mdamenlales, je tiens à relever trois autres lexactitudes de détail. lo. Dans une intention que je ne veux as soupçonner, vous dites que je me suis îndu è Anvers „dans une automobile ilemande". Je me suis rendu à Anvers ans l'automobile du ministre des Etats-nis, sous l'égide du pavillon américain. 2o. Vous ajoutez qu'après avoir répété au ouvernement les propos ci-dessus, je me lis levé pour prendre le chemin des lignes lemaudes. C'est une erreur. Arrivé à An-3rs le 9 septembre, à 11^2 heures, je ne svais repartir que le lendemain. En fait, y suis resté quatre jours, en compagnie de es amis du ministère. 3o. Vous affirmez enfin que j'aurais fait oe éloquente description de la puissance ilitaire des- troupes allemandes, Je n'ai en fait de semblable. Au fond, vous voudriez savoir pourquoi ai été à Anvers. M. de Broqueville avait igagé les] Ministres d'Etat à suivre le ouvernement à Anvers. Mon âge et de ombreux devoirs ne me l'ont pas permis ; j'ai suivi en cela l'exemple de MM. Van-mpeereboom, Devolder, de Favereaux et reindl. Mais, après trois semaines d'événe-ents importants, j'étais désireux de pou-Dir m' entretenir avec le gouvernement, uant à la teneur de ces entretiens, je n'ai is l'habitude de me soumettre à desinter-•gatoires sur faits et articles ni de céder jx désirs des porteurs de contraintes. Vous ne vous étonnerez pas, je pense, x1 après des démentis catégoriques et répé-s, je considèie la polémique comme close 1 ce qui me concerne. Agréez, je vous •ie, mes civilités empressées. (s) Ch, Woeste. * * • Tout ceci ne serait que pénible, si le Bruxellois", avec la délicatesse qui lui est lutumière, n'encadrait de considérations lettre de cet homme d'Etat. Et, c'est abord un coup de pied aux sénateurs et iputés résidant actuellement en Belgique: tfous regrettons que nos parlementaires stés ici continuassent à observer sur les its qui intéressent tant le public belge 1 silence dénué de franchise." Ensuite : „sur la nature même de la ission ou de l'objectif du voyage de . Woeste auprès du gouvernement à Anvers, lettre de celui-ci oppose à la curiosité iblique une fin de non recevoir qui, si le s'explique jusqu'à un certain point r la réserve diplomatique à laquelle un inistre d' Etat peut se croire tenu à tou-urs obéir, ne satisfera assurément point irdent désir de tous de connaître enfin la irité, continuera à autoriser toutes les ppositions, même les plus injustes, et, en tout cas, perpétuera le malaise et le doute anxieux, dont rien ni personne ici n'ose tirer l'opinion en Belgique. Après avoir publié cette lettre ,,Le Bruxellois" ajoute : C'est entendu, M. Woeste continue à estimer, tout comme un simple doctrinaire de l'ancien régime, que ce qui s'est, passé à Anvers ne regarde pas les sept millions de Belges restés à leurs foyers. Quant au ..Petit Parisien", dont le bruxellois" s'est borné à reproduire „in extenso" l'article suggestif, nous espérons bien que M.. Woeste usera au plus tôt de son autorité légitime sur les officiels du Havre pour forcer, s'il a menti, le „témoin" qui a signé l'article à se rétracter publiquement. Cette rétractation", vu le caractère officieux de la grande presse française, soumise à la plus rigoureuse censure obligatoire (sic), apparaîtra comme une réparation absolument nécessaire et urgente etjce, d'autant plus, qu'il 11e manquera pas ici d'esprits chagrins pour attribuer la paternité ou l'inspiration de cet article „documentaire" à quelqu'un de ces grands journalistes qui avaient l'oreille du gouvernement belge, recevaient invariablement la primeur de ses informations officielles, qui, du Havre ou de Londres, fulminent l'anathème et l'excommunication majeure contre leurs malheureux confrères restés au poste d'honneur(?) pendant qu'eux, les prebendiers froussards de la mort, confortablement choyés à. l'étranger, à l'abri des aléas de la guerre, le dos au feu et le ventre à table, documentent en suivant les spirales de leur havane, la grande presse parisienne, amie et alliée (sic) afin de lui permettre de poignarder dans le dos, à l'italienne (resic), et de loin, un vénérable vieillard que' ses adversaires eux-mêmes proclament une des plus grandes figures de la patrie belge. Que dites-vous du morceau concernant les journalistes, „à l'abri des aléas de la guerre"? NoUs serions curieux de savoir en quoi les rédacteurs du'.,Bruxellois" risquent les aléas de la guerre'", eux qui sont les j amis intimes de l'Allemagne et qui servent celle-ci comme de vils laquais! . A Anvers. Herr. doktor Gaster, qui dirige avec tant de tact» l'école allemandie, est un pédagogue eminent. C'est sous son impulsion qu'on mêla les sexes dans les classes et cela donna lieu à de bien curieuses histoires, dont on parla sous îe manteau à Anvers, parce qu'il n'y avait pas moyen de le dire tout haut: c'eut été trcD scandaleux. 14» rêve du Dr. Gaster était dans doute, après la tentative malheureuse et- ratée du sur-homme, de créer des sur-femmes» Nietzsche, voile toi la face i A Liège. Parmi les victimes de l'incendie de la place de l'Université à Liège figurent trois sujets espagnols ; Jacques L/iabrès, âgé de 29 ans, Antoine Oliver, 39 ans, Jacques Oliver, 50 ans. Ces trois Espagnols qui possédaient un magasin de fruits ont été fusillés sur le trottoir, devant leur maison. Le rapport de la police locale témoigne de leur complète innocence, a * * Le bruit court parmi la population que le vice-consul d'Italie, M. Crippi, aurait été arrêté. Il aurait été trouvé porteur de lettres compromettantes. On permet actuellement à ia population de rester dans les rues jusqu'à dis heures du soir, mais les cafés, à quelques exceptions près, doivent fermer leurs portes à huit heures. t » » » TJn Zeppelin a survolé récemment la ville. A Louvain. Ceci s'est passé dans un villa-go des environs de Louva-in. Deux chevanrf avaient été réquisitionnés par les Allemands et payés en chiffons de papier, bien entendu. Or, quelques jours plus tard, une vente de chevaux réformés devait avoir lieu, à Louvain même. Notre marchand, qui se voyait dans l'impossibilité de continuer son commerce faute de tracteurs, se proposa de remplacer ses deux bêtes, emmenées pou do temps auparavant par les ennemis. Aussitôt dit, aussitôt fait. Il se rend en ville, achète aux autorités allemandes deux bêtes qui n'ont pas l'air trop mal en point et, après les avoir payées rubis sur l'ongle (car telles sont les conditions de vente), retourne au village, satisfait de sa journée. Le commerce va reprendre, pense-t-il, d'ici quelques semaines, lorsque les bêtes, à force de repos au grand air et de bons soins, auront regagné les forces perdues. Et le_ voilà qui, tout de 6uite, leur accordo les soins éclairés du fin connaisseur qui, d'un canasson fait un cheval présentable, résistant aux grosses besognes. Après deux mois, ses bêtes avaient déjà suffisamment prospéré pour qu'il songeât à les utiliser. Mais voilà qu'^11 officier, qui ' surveillait le village depuis quelques temps, se présenta et dit à notre homme. — Il me faut deux chevaux. Réquisition! Le Belge la trouva mauvaise! Comment, on lui prend les bêtes qu'il a, en échange d'un morceau de papier; il en rachète d'autres qu'il paie comptant et une fois aptes aux dures besognes on vient de nouveau les réquisitionner? Cette fois, c'en était, trop! Il s» r^Hat-tifc comme un beau diable, refusa de se sépa rer de ses chevaux et dit à l'Allemand qu ne voulait pas être dupe d'un tel procédé. L'oj ficier assez embarrassé fit valoir qu'un moi ceau de papier, signé de son nom et garant par le pays qu'il avait l'honneur de représeï ter, valait bien deux chevaux de trait. Cou me l'autre no voulait, toujours rien savoir, fut menacé illico d'être jeté en prison. — Pas encore, dit notre compatriote, fi rieux. Et d'une traite, il courte chez le con mandant Lubbert, grand maître actuel de 1 ville de Louvain, pour le surplus honnêt homme, —- ce qui vaut d'être signalé. Le commandant Lubbert prononça un jug< ment équitable et le brave homme rentra e possession de son bien. La morale de cette histoire authentiqu< c'est qu'il ne faut pas se laisser fairo et qu< contre une mesure arbitraire, il convient d protester de toutes ses forces. Quelle magu fi que énergie ne nous donne pas la, certitud d'avoir le bon droit pour nous? Et les AU< mands sont ainsi faits qu'on n'obtient d'eu ce que Ton désire qu'en criant plus fort qu'i 11e crient. » * * Presque toutes les maisons ont été incer diées sur la grand route de Louvain à Mal: lies. Le centre du village a moins souffert * .* * Des femmes ont été emprisonnées duran quelques jours à l'école de Wesemael. Non: bre d'habitants sont encore en Allemagne Il y a eu plusieurs malheureux fusillés sar rime ni raison. Am iPaays WaHot Ceci s'est passé dans une ville du paj Wallon. Nous avons l'attestation écrite d ce fait. Si nous négligeons de donner le 1101 du négociant auquel l'aventure survint, ne lecteurs en comprendront les raisons sar qu'il nous faille insister. Or donc, un chargement de charbon s trouvait dans les environs de la ville e question. Les Allemands, sans.autres formé lités, ee saisirent de cette provision qui n leur appartenait pas et la vendirent tôt simplement. C'est une façon comme un autre de se procurer de l'argent, sans fort mise de fonds Mais le propriétaire prote: ta. Il exigeait le paiement qui lui revenaii d'autant que les Allemands avaient vend cette marchandise avant même qu'elle fi: déchargée ! Il-crut bon de s'adresser à la Kommai dantur, réclamer son dû. Et la réoons fut : — Nous ne remboursons rien actuelh ment. Le négociant fit remarquer qu'un U procédé manquait d'élégance, que ce n'éta: pas ,,schon". Colère du gratte-papier militarisé qi déclara tout de gô que s'il 11e retirait pa cetta expression, il lui en eut cint. Le négociant remplaça ,,schon" par ,,r< ge]massig"... et obtint un bon pour le chai bon dont la valeur totale était calculée raison de 20,15 francs la tonne. Or. cett qualité de charbon est tarifée a tuellemer à 30 francs la tonne, d'où perte de près d 2000 francs pour le négociant belge! * # vr L'enuemi ne cesse de fortifier Naniur. H cependant la ville est déjà prête, arch prête, à une attaque qui ne se manifester pas avant assez longtemps. A ce travail, 1< Allemands emploient des milliers de civl et de soldats. En Flandre. A Wacsmunster on travaille un peu. Le sabotiers se sont remis à l'ouvrage, une con mande de quelques centaines de paires d sabots leiir étant parvenue. Le prix du pai n'est plus abordable aux petites bourses. O paie le pain gris 0.65 frs. et le pain noi 0.45 ! On a- repris le travail, partiellemem au tissage De Loos. Les Allemands ont fii de reconstruire le pont qui relie Waesmur ster à Ha m me St. Anne. Tout le charn vers Termonde doit emprunter cette vci< le pont de Hamme n'ayant pu être répar jusqu'à présent. * * * Le ,,Temps" rapporte un épisode tri curieux de ,,1'avant-guerre", qui montr îa préméditation de l'attaque de la Be gique. On a été très frappé de la facilit avec laquelle les Allemands ont pu fraîchir l'Escaut et occuper Gand après 1 chute d'Anvers. La vérité est que ce pas 6age avait été préparé de longue main. Il y a deux ans environ, une société ail-mande acheta de nombreux terrains et il 6talla des bureaux à Wcttereu, petit villag situé à quelques kilomètres de Gand, si le bord du fleuve. Des ouvriers ciment-ie: arrivèrent en grand nombre et bientôt d< fondations sortirent de terre. Un bâtimei de formes bizarres s'éleva et un toit incon préhensible, aux courbes surprenantes, au armatures imposantes d'acicr, couronr r'édifice. Dans le jardin et les terrains d> pendant do la propriété, des piliers trapu sans destination précise, gisaient au h; sard. Jamais un ouvrier no pénétra dai l'usine mystérieuse, qui ne reçut aucur machine, et le personnel directeur disparu semblant avoir renoncé à ses projets toi en laissant 6iir place de nombreux gardien Or, c'est le toit*de la construction abandoi née qui, roulé sur des galets dissimulés dai la maçonnerie et reposant ensuite 6ur 1 piliers recueillis dans les terrains et plao dans le "lit du fleuve par# les pontonnie allemands arrivés au premier jour, const tua un pont puissant sur lequel les troup impériales passèrent l'Escaut et penetr rent dans Gand à la stupéfaction des hab il tant6. Depuis plus de deux ans, ce toit truqué, machiné comme un décor d© féérie, avait sa destination bien indiquée dans le plan d'envahissement de la noble Belgique. Les gardiens préposés à la surveillance de [1 l'usine, abandonnée semblait-il, n'étaient autres que des soldats réservistes du génie, l- dont la fonctiOa spéciale était d'entretenir - la machinerie perfectionnée du toit roulant a et dont la consigne en cas de guerre était c d'immerger dans l'Escaut les piliers dont l'usage n'apparaissait pas aux yeux des non n initiés. Aveux allemands. Si l'on doutait encore de la résistance s morale des Belges, on n'aurait qu'à ' lire s ces aveux significatifs que vient de publier la ,,Gazette de l'Allemagne du Nord", en . manière d'éloge de l'administration alle-. mande en Belgique. Jamais la vertu patriotique de notre peuple n'a eu témoignage plus éclatant et n'était le gros mensonge ^ à propos des Anversois et de la population flamande, que les Allemands prétendent absolument compromettre aux yeux du " monde, on pourrait insérer cette page au mémorial des beaux faits de notre peuple: Lorsque l'administration allemande fut ,,introduite en Belgique, Anvers n'était I ,,pas encore tombé et la tâche du gouverne-s ,,ment était extrêmement difficile, puisque e ,,jusqu9 fin septembre les oembats se livrè-a ,,rent jusqu'aux portes de Bruxelles, siège s ,,du gouvernement général. Ce n'est qu'au s ,,début d'octobre, après que la fortification „d'Anvers, le ,,Réduit National", fut tom-a },bée aux mains des Allemands, que l'admi-(1 ,,nistra-tion put déployer son activité. Pen-,,dant des mois, le public belge avait été e ,,abreuvé de fausses nouvelles par les t ,,journaux qui s'étaient enfuis de Bruxelles e ,,et s'étaient établis, en partie à Anvers et Q ,,à Gand, en partie à Os tende. On nous j,avait dépeint comme des barbares cruels. ,,Ce fut donc en tout premier lieu le ,,devoir du gouvernement de renseigner k ,,exactement le public et ce devoir n'était ,,pas facile à remplir, la totalité des jour-,.naux bruxellois ayant cessé de paraître. e „ïls ont d'ailleurs apparemment fait une ,.convention ent-r'eux de ne paraître qu'a-,,près la rentrée de leur Roi à Bruxelles et .j ,,la fin* de l'occupation allemande. Il n'y ^ ,,avait donc pas de journaux jouissant de ,,la oonfiance du public, et on dut songer ^ ,,aux voies et moyens pour éclairer le pu-s ,,blic. On y est arrivé par des affiches en ,,trois langues ainsi que par des distribu-,,tions de brochures et de documents ayant ,,trait aux origines de la grande guerre ^ ,,européenne. Plus tard, il fut fondé de c ,,nouveaux journaux qui se soumirent à la ^ ,,censure allemande et donnèrent sa pâtée e ,,au public, de façon imparfaite toutefois, ,,parce qu'il est compréhensible que les ,.journalistes belges aient dû tenir compte ,,du sentiment public. La situation n'a fait ,,que s'améliorer et il paraît en ce moment ,,à Bruxelles environ 12 journaux français a ,,et flamands, à Anvers, environ 6 et à s ,,Gand environ 4. s ,,Quelques-uns sont arrivés à la convic-,,tion et ont expliqué plusieurs fois aux ,,Belges qu'ils 11e faisaient en ce moment ,,rien autre chose que se sacrifier aux ,,Anglais et aux Français. Il y en èut peu .3 ,,à y croire mais en tous ca6 il 6*en trouve i- ,,quelques-uns qui ont pi se rendre compte e ,,que c'eût été le devoir des alliés de déga-n ,,ger Anvers. Comme cela ne s'est pas fait, n ,,cela a amené notamment les Flamands à ,, reconnaître que la Belgique a fait de ,,grands sacrifices pour autrui et que le ,, mal heur du peuple est à reprocher à la ,,calculatrice politique anglaise. A Anvero, ,,par exemple, la haine contre les Anglais ,,est grande. Les ,>bons cousins" y ont fait ' ,,des leurs. Ils ont détruit les vivres et mis ,,ainsi la population dans une situation difficile. Par malheur, les dirigeants d'An-,,vers, par suite des mauvaises communica- II ,,tions, ne sont pas à même de so mettre e ,-en rapport avec les Belges restés dans 1e - ,,pays et aidor ainsi à les renseigner. Si e ,,c'était le cas, la situation à Bruxelles ,,serait meilleure, car la population témoi-a ,,gne toujours d'une grande haine et montre ,,du mépris pour les ordonnances parties ,,ce pendant d'un bon sentiment du gouver-5" ,,nement général. On a souvent tenté de ,,mettre un terme à cette situation et c'est c ,,le secret de polichinelle que le clergé belge ir ,,s'est efforce d'agir dans ce sens, mais il •s ,,n'a pas obtenu de résultats appréciables. « „I1 doit y avoir des forces invisibles qui it ,,alimentent le peuple de fausses nouvelles, ï- ,,qui soutiennent 6es espoirs et lui décla-x ,,rent tous les jours que la délivrance de a ,,la Belgique est proclie. Ou dit que la î- situation de notre armée est mauvaise et 3, ,,que dans quelques semaines le pays sera 1- ,,évacué par les Allemands. Bien que ces is ,,espoirs doivent être renouvelés journelle-te ,,ment depuis trois ou quatre mois et n'ont t-, ,,pas encore été remplis, le sentiment public it ,,ne 6'e6t pas amélioré. On se trouve ici s. .,devant un problème psychologique. Le 1- ,,Belge, en effet, est un homme trop rails ,,sonné pour courir après des chimères, qui ?s résolvent de semaine eu semaine en bul-îs ,.les de savon. Mais cela est et cela çe main-ns ,,tiendra aussi longtemps que l'on combat-i- ,,tra encore 6ur un pouce de territoire » ,,belge.'' i^

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes