L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1894 0
06 januari 1915
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s.n. 1915, 06 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/hd7np1xm0t/
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lerô Année N«\ VS. S cents oo centimes) Mercredi C» Janvier S9S5 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge esi notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : Vi.Z. VOORBUHGWAt 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: •; Gustave Peellaert, René Chanibry, ( Emile Painparé. four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOHEUHGWAL 334-34©. Téléphone: E77S. Abonnement f En Hollande fl. 1.50 pan mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ „ Simples observations. Moi} article sur les droits et les devoirs des neutres dans ,,l'Eclio Belge" du 29 décembre dernier m'a valu l'honneur d'une lettre d'un réfugié belge en Hollande, qui contient des observations fort justes, du moins en apparence. Mou correspondant estime que ,,si dix Etats font une convention et si à un moment donné l'un des dix ne s'en tient pas aux stipulations convenues, les autres doivent obliger le lOme à respecter l'engagement pris, sinon ce n'était pas la peine de faire des lois pour ne pas les faire observer", et il s'écrie non sans un semblant de raison: ,,qu'en temps de paix on ne parle donc plus de réunions d'hommes d Etat pour établir les droits de la guerre, droit des cens, droits des neutres, conventions, palais de la paix et tout ce fatras, tout cela ne rime à rien puisque quand il y a lieu de faire appliquer ces conventions les contractants se dérobent!" L'observation est juste en elle-même, et mon correspondant n'est pas le seul à se demander ce que sont devenues les belles promesses qui semblent etre contenues dans les résolutions des conférences de La Haye, 1 îi se dire que le pacifisme est un leurre et le Palais de la Paix une amère dérision. Voi- [ [à donc où nous en sommes après* tant d'ef- ' forts dans ce vingtième siècle qui prétendait , marquer l'avènement du régne de la justice, < du progrès, de la fraternité des peuples Il ne sert à rien de se dissimuler la triste véri- -té: la civilisation et le progrès ont fait un i saut formidable en arrière. Seulement ce n'est pas un a raison pour se dérober à la tâche qui incombe à tous les 1 hommes de bonne volonté de toutes les na- 1 iions de l'univers de travailler plus que ja | mais à Ja-réalisation de l'idée moderne, de prendre toutes le9 mesures possibles pour remédier à; un état de choses où le sort de ] 'Europe est' entre les mains des diplomates 3 lui agissent et complotent dans le demi-jour 1 les chancelleries, de faire la guerre à la . juerre. Déjà l'idée d'une fédération des * >euples de l'Europe occidentale est sortie , le son état embryonnaire et le courant de ( 'opinion publique s'affirme de jour en jour < [ans cette direction; c'est par la réalisation « le cette idée qu'on pourra arriver à trouver a Sanction qui, jusqu'ici, fait défaut aux j onventions internationales. 1 Dans un autre ordre d'idées on a soulevé 1 a question si le droit de déclarer la guerre i îe devrait pas être enlevé aux chefs cl'Etat * jour l'attribuer à la représentation natio- ( •aie, et je connais personnellement des par- j isans de cette idée que j'étais loin de soup- ( onner, parce qu'ils appartiennent ouverte- , îent au parti conservateur du pays et que ; ar conséquent ils devraient être les 1 dversaires naturels de toute proposition 1 îndant à amoindrir les prérogatives de la juronne. C'est que malgré leur sympathie our le maintien de la force prépondérante ' u pouvoir exécutif qu'ils considèrent côm-îe la pierre angulaire de l'édifice social, is événements les ont fait réfléchir, et ,u'ils se sont rendu compte du danger qui 1 nenace cet édifice social du côté d'un exécutif capricieux qui prête l'oreille aux con- * ;eils mal intentionnés, intéressés ou même simplement mal informés d'une camarilla >u d'un parti militaire. S'il est exact que la volonté du chef l'Etat seule est impuissante à faire la uerre, qu'il faut pour cela, le concours de i représentation nationale pour lui fournir , > nerf de la guerre, l'argent, sans lequel j ne guerre est impossible, il n'en est pas îoins vrai que l'histoire ne nous apprend « ucun précédent où les fonds aient été re- 1 isés aux princes qui avaient déclaré la * lerre, et ce pour la bonne raison que la uerre Une fois déclarée, l'opinion publique reçu une secousse formidable qui la >usse à accepter cette guerre comme exigée ir l'honneur de la nation. C'est dans le ystère et dans l'obscurité que la guerre a é préparée par les diplomates et il ne ste à -la nation que le parti de s'incliner svant le fait accompli, sans que par un :posé des circonstances de ce qui s'est passé ^ le puisse se rendre compte de l'équité, du ►n droit, de l'opportunité de cette guerre. 1 Voilà ce qui semble être une des leçons de * guerre actuelle. Mon correspondant me dit encore que la i ollande a tout lieu d'espérer la victoire e •s alliés. A ce propos il examine les deux entualités suivantes : ou bien Anvers de- * endra un port allemand, et dans ce cas ut le commerce des Allemands se fera par £ tte voie et cela au détriment du commerce Ç i Rotterdam ; ou bien Anvers restera ou s> deviendra port belge, et dans ce cas, o mine on ne souffrira plus la présence de lisons allemandes dans la métropole belge, j; lles-ci s'établiront à Rotterdam et appor-ront à la Hollande un regain de prospéri- y . Celle-ci a donc tout intérêt à escompter & défaite de l'Allemagne. a Il y a du vrai dans ceque mon correspon- l unt- écrit, mais je ne crois pas que beau-up d'entre mes compatriotes sont allés issi loin dans l'appréciation de leur intérêt | tna l'issue encore fort incertaine de la | ^ lutte et que, si la grande majorité des Hollandais espère ardemment la victoire des alliés, c'est pour des motifs d'un ordre un peu plus élevé. Vaillant, avocat à Amsterdam. I : m»■■ ' « J Le rnsÉMi du cardinal Mercier. Voici quelques extraits du paragraphe, ayant trait à l'amour du sol natal, que le cardinal Mercier insère dans l'important mandement qu'il vient d'ordonner ; ,.Nos soldats sont nos sauveurs. D'abord, ils ont sauvé la France, à Liège; ensuite, ils ont arrêté, en Flandre, la marche en avant de | l'ennemi. Jamais je no me suis senti si fier d'être Belge que lorsque, traversant la France, passant par Paris et ensuite par Londres, je fus témoin partout de l'enthousiasme admiratif que témoignent nos alliés pour l'héroïsme et la vaillance de notre armée. LN'otre Souverain se trouve, dans l'estime de tous, au plus haut échelon de l'échelle morale. Il est lo seul, sans doute, à ne point songer à cela lorsque, simple et pareil au plus humble soldat, il visite les tranchées, nous encourageant de son sourire affectueux, à ne pas louter de la Patrie. „Le premier devoir de tout citoyen belge. ;n ce moment, est d'être reconnaissant envers îotre armée. Si quelqu'un vous avait sauvé l'un naufrage ou d'un incendie, ne lui ■oueriezrvous pas une éternelle reconnais-ance ? „Mais ce n'est pas un homme, ce sont deux •eut cinquante mille hommes qui luttent, soufrent, meurent pour vous; pour que vous demeuriez libres, pour que la Belgique puisse rester indépendante, conserver sa dynastie, ' 'intégrité de son territoire, pour qu'elle se elèvè plus noble, plus grande, plus pure et >lus magnifique que. jamais, après les événements qui so déroulent sur le champ de >atadlle. ,.Dans l'agglomération de Louvain et . as.ns es places avoisinantes 176 personnes, Km-nes, femmes et enfants, ont é.*é fusilles ou i-rûles. Dans mon diocèse seul, pour autant que e sache, treize prêtres ou moines ont été mis , mort. ,,11 serait cruel de stigmatiser nos fautes, u moment où nous les expions si durement :t avec tant de grandeur d'âme. Mais ne ! levons-nous pas avouer que nous avions à ' ixpier quelque chose ? A ceux à qui Dieu . iccorda beaucoup, il s'arroge le droit de lemander beaucoup également. Le niveau noral et.religieux du pays se releva-t-il en ; elation avec sa prospérité économique ? Sou- j *enez-vous du repos dominical, do l'assistance i la Messe du dimanche, du respect aux liens acrés du mariage, des lois sur la décence. Qu'était devenue, même dans les familles les j >lus catholiques, la simplicité des ancêtres, i eur esprit d'humilité, le respect de l'autorité j •atriarcale. Et nous-mêmes, religieux, prêtres, ! ivêques; nous surtout dont la mission consistait à interpréter par nos actes, plus encore pie par nos paroles, l'Evangile du Christ, ivons-nous bien toujours eu le droit de répéter a parole de l'Apôtre: ,,Modelez votre vie sur la mienne, comme je ,modèle la mienne sur celle du Christ. Soyez i ,mes disciples, comme je suis celui du Christ-.'5 ; ,,Nous prions, il est vrai; nous travaillons, j Mais cela ne suffit pas. Nous sommes, de par ; îotre état, les expiateurs publics des péchés lu monde. Dites-moi,, en toute sincérité, ce pii dominait notre vie: le bien-être matériel >u la pénitence? ,,Mais Dieu sauvera la Belgique, mes frères; vous n'en sauriez douter. ,,Disons mieux: il la sauve déjà! Ne voyez-rous pas déjà les effets de sa miséricorde à travers la lueur des flammes et du sang qui :ume encore? Peut-il exister un seul patriote, lui ne sente pas que la Belgique sortira grandie le la guerre? Qui aurait le courage de déchirer la dernière page de notre Histoire ? Il nous allait, osons-le dire, une leçon de patriotisme. [)es masses de Belges gaspillaient le meilleur le leurs forces et de leur temps dans une utte vaine de classe et de race, dans la satis-action de leurs passions, de leurs appétits. ,,Mais, lorsque nous fûmes attaqués, un nême élan souleva tous les Belges, sans distinc-ion de parti. Soudain notre devoir patriotique ions était apparu dans toute sa force. ..La Patrie n'est pas seulement une agglo-ûération d'individus ou de familles qui habi-ent un même pays, qui ont des rapports assez troits de voisinage ou d'affaire, qui ont les dénié souvenirs do joies ou d'anxiétés. Non, la 'atrie est une réunion d'âmes, au service d'une Tganisation sociale, qu'on doit défendre ou j >rotéger, même au prix do sa vie. ,,Parce qu'ils ont une seule et même âme, I 3s compatriotes par leurs traditions vivent i même vie dans le passé. ,,Par leurs désirs et leurs espérances corci-îunes, ils prolongent leur vie dans l'avenir. Lristote, le prisee des philosophes païens, stimait que le désintéressement, mis au sot-ico de l'Etat, réalisait par excellence l'idéal srrestre. i ,,La religion du Christ a fait une loi du atriotisme; on ne saurait être un parfait lirétien si l'on n'est un parfait patriote, lui ne sent pas que l'amour de la patrie est icré et qu'un attentat à la dignité nationale institue une sorte de profanation? ,,Mères chrétiennes, soyez flores de vos fils, intre toutes nos douleurs la vôtre est certes ! l plus respectable. Je vous vois, dans vos ' êtements de deuil, aux côtés de la Mater ' ' ►olorosa au nied de la Croix. Tous nos héros ne mt pas cités à l'ordre du jour, mais nous t /ons des raisons d'admettre qu'ils auront tous î eçu la couronne éternelle, qui orne le chef < es élus." i * * i j , On verra d'autre part de quelle façon les : .llemands ont jugé ce mandement. ^ < En Belgique. A Bruxelles. Une partie du 39e régiment vient de se mutiner, refusant d'aller au front, sur l'Yser. Il y a eu également grand tapage dans les salles de l'Hôtel de Ville où campent des soldats allemands. Une bataille rangée a éclaté e>t les vitres de lédifice n'ont pas tardé à voler en éclats. * * Dans un café à Bruxelles, un loustic, qui connaît l'allemand, s'amuse à lier conversation avec des officiers prussiens et à leur raconter des blagues. L'autre jour, il en j avie un, lui offre un bock et, quand la con- ! versation fut bien engagée, lui dit: — Rendez-moi un petit service. J'ai fait hier un pari. Dites-moi, combien avez-vous d'hommes en garnison à Paris ? Il dit cela de cet air bon garçon que sait prendre un Bruxellois en veine de plaisanterie. L'Allemand y coupe en plein, — Mais nous ne sommes jamais allés à Paris. — Allons, allons, ne vous moquez pas de moi, ce n'est pas gentil. Il élève la voix, parle pour la galerie qui se tord, tandis que l'Allemand n'y voit rien et proteste de ses bonnes intentions, affirmant que ses compatriotes n'ont pas mis le pied à Paris. * * * Tous nos compatriotes, écrit „L'Indép?n-dance", auront dans le cœur et dans l'osprit, en ce premier jour de l'an, le souvenir du Bourgmestre de Bruxelles, Adolphe Max. .. L'hommage moral à rendre à cet homme de bien constitue le plus noble des devoirs —et si le bourgmestre restera ignorant ces jours-ci de toutes les pensées qui vont vers lui, un jour viendra ou il connaîtra les sentiments de ses compatriotes à l'égard de sa vaillante conduite... Et ce jour est proche, souhaitons-le. L'année nouvelle, 1915, sera favorable à la Belgique—et lorsque le Bourgmestre glorieux sortira de la prison ou il est actuellement détenu, on lui rappellera, là-bas, dans^ la capitale belge, dans le décor somptueux de „son" hôtel de ville, combien furent grands les sentiments qu'il inspira à ses concitoyens. En attendant ces jours heureux, nous pouvons donner quelques renseignements précis sur la situation du Bourgmestre; ils ont été apportés par M. Joseph Prusek, secrétaire de l'Orphelinat nationaliste, arrivant de Bruxelles. Voici en quels termes: Le mardi 15 décembre 1914, la veille de mon départ de Bruxelles, j'ai rendu visite à M. le notaire Poelaert, sénateur de Bruxelles. Je lui ai demandé s'il avait des commissions pour l'étranger, me mettant à sa disposition pour les exécuter. Monsieur Poelaert m'a demandé de tâcher de voir un membre du Gouvernement belge afin de l'intéresser au sort de M. le Bourgmestre Max. Monsieur Poelaert faisait observer qu'il lui semblait qu'on acceptait la situation faite à M. Max, qui était cependant de nature à révolter les esprits les plus calmes. M. Poelaert avait reçu le jour même une carte du Bourgmestre. Il avait lu une lettre adressée à M. l'avoué Max, qui naturellement avait été lue par la cuisine allemande; M. Max écrivait qu il venait enfin d'obtenir un tapis pour recouvrir le sol empierré de sa cellule. Pour tout mobilier il a un lit, une table, une chaise. Dans la cellule voisine sont enfermés des criminels de droit commun. Le Bourgmestre est traité aDsolumeht comme eux; le tapis était la première laveur qu'il venait d'obtenir après maintes réclamations. Pour le reste, même pour se promener, il n'avait . droit qu'au couloir de l'étage où est située sa cellule. Le Bourgmestre demande avec insistance ries juges, mais vainement. Il est emprisonné alors que les Allemands n'ont pas voulu lui j en donner la raison. * * * ^ A titre d'indication et p°ur plaire à , nombre de lecteurs, qui nous demandent journellement si l'on ne paie pas, en Belgique, les coupons de certaines sociétés anonymes, nous sommes heureux de pouvoir porter à leur connaissance que les coupons des obligations suivantes sont payables à Bruxelles: 1 4 % Chemins de fer Electrique Ostende, < Blankenberghe et Extensions; 4 % Ateliers , de Constructions Electriques de Cliarleroi ; , 5 % et 4 % Société d'Electricité de Seraing et Extensions ; 5 % et 4 % Electricité du j Hainaut; 4 % Société d'Electricité du Pays de Liège; 4 % Railways Economiques de Liège Seraing et Extensions ; 4 % Société « Bruxelloise d'Electricité ; 4 % Tramways -Electriques de Gand ; 4 % Tramways Electriques du Pays de Cliarleroi et Extensions. ; A Anvers. Le Conseil communal s'est réuni, suivant 3 a loi, — au cours de la dernière quinzaine t iu mois de décembre. Les conseillers ont en- i wisagé la situation au point de vue budgét-ai- t :e. C'est M. Cools, échevin des finances, qui i pris la parole sur ce sujet: ,,11 est impossi- c >le momentanément, a-t-il dit en substance. , de déposer un projet de budget. Il faudra ] lonc que nous nous réunissions dans le cou- i L'ant du mois de janvier, afin d'examiner 'ette question vitale pour notre ville, — et I ii complexe, — sous tous ses aspects. Mais, ] l'ores et déjà, ont peut prévoir pour l'année c 1915 un déficit qui atteindra 20 millions. Les contributions et les taxes, actuellement r odérées, seront sensiblement augmentées. La majoration sera ressentie par tous. Actuellement, les taxes produites par le port, notre grande source de revenus sont nulles. Les recettes du gaz, de l'électricité, des tramways sur lesquelles la Ville prélève un pourcentage ont beaucoup diminué. Les Allemands, d'autrepart, ont réquisitionné beaucoup, de choses; il a fallu pourvoir à leair nourriture, à leurs besoins. Tout cela a appauvri la ville. Ajoutez-y la contribution de guerre de 50 millions dont nous avons été frappés. Mais nous pensons qu'il sera tenu compte de cette somme lorsque la province d'Anvers devra verser à l'autorité allemande sa part dans l'impôt annuel de 480 millions. Comme nos lecteurs peuvent s'en rendre compte, la situation est singulièrement sombre pour la métropole belge! Le dimanche 3 décembre, une catastrophe de chemin de fer s'est produite sur la ligne: Roosendaal-Anvers, entre Capel-len et Anvers. Le trait: avait quitté Roosendaal à 11^ heures et Esschen à H h. La Kommandantur à Anvers explique l'accident en affirmant qu'un train militaire tamponna le train ordinaire, mai • un rescapé, qui eut le bras droit fracturé dans l'accident, nous assure qu'il n'y avait pas d'autre train «sur la voie et que convoi a donc du dérailler ou bûter contre un obstacle quelconque. Jj'autorité allemande, à Anvers, avoue 14 morts et 50 blessés. Le lendemain, aucun train ne circula sur cette ligne. * * * La nuit du réveillon, les Allemands se sont amusés à tirer trois ou quatre cents coups de fusil et de canon, à 11 h. précises (minuit pour eux). Cela a provoqué une indescriptible panique, on le conçoit. Des gens, croyant à un nouveau bombardement, fuyaient par les rues, emportant leurs valises et autres objets. Ils auraient au moins pu prévenir. * * * A la descente des trains qui font le service entre Bruxelles et Anvers, via Malines au Louvain, deux piquets de soldats allemands (dont les uns sont armés, les autres >ans armes) fouillent consciencieusement les voyageurs. Ils se fait que la semaine der- i nière —■ et nous tenons cette nouvelle d'une source autorisée — une dame a été odieusement fouillée, sur le quai de la Gare cen- : traie, devant tout le monde. Deux soldats i dégrafèrent de force son corsage et se mi- j rent à fouiller son corset de leurs lourdes j nains malhabiles. Spectacle écoeurant ' >'il en fut et qui souleva la réprobation gé- ' nérale ! La dame faillit même se trouver ; mal après cet examen brutal. Il ne man- : ^ue pas de bureaux à la gare même où i il serait loisible de fouiller les personnes l suspectes. Mais qu'une femme honnête soit | i la merci du premier soldat venu, qu'on , a déshabille en plein public, voilà ce que réprouveront tous les honnêtes gens. Quand de3 soldats allemands passent en i chantant leur obsédant ,,Deutschland liber i Ailes", les titis anversois ne manquent ja- ; nais de riposter, en sourdine : . Over ailes maar tcch niet over den Yser, lie ?" * * * Il devient excessivement périlleux de passer la frontière en se glissant sous les fils de fer barbelés, comme le font beaucoup do £ens depuis que la Kommandantur à Anvers îe délivre plus un seul passeport pour la Hollande. Dernièrement les sentinelles allemandes ont tiré sur une dame et deux jeunes filles qui traversaient la frontière i Putte, pour se rendre à l'église. Il s'ensuit donc que ceux qui se sont ren-lus à l'appel de M. Franck et de ses amis ;ont tout simplement ,,encagés" en Belgique et ne peuvent s'échapper qu'au risque de leur vie. A Lîéie, Nous reproduisons, d'après ,,la Métropole", la liste des personnes qui, à Liège, ont décédées, soit à la suite de fusillades ou l'incendies, soit par suite de l'éclatement l'obus, lors du bombardement de la ville. Voici )es noms des personnes décédées à a suite de fusillades : Nicolas Peters, armurier, 46 ans, domici-ié à Vottery. Nicolas Peters, mouleur en ôble, 19 ans, domicilié à Vottery. Jacques Dewevev. modeleur, 47 ans, domicilié à _nége. Laurent Dewever, électricien, 22 ,ns, domicilié à Liège. Pierre Dewever. électricien, 17 ans, domicilié à Liège. Henri follet, mégissier tanneur, 35 ans, demici-ié à Liège. Théodore Thies, mécanicien, 21 ins, de Liège. Paul Amiard, condr. d'auto-nobiles, 21 ans, Liège. Jean Vanhaubrouck, ourneur en fer, 20 ans, de Liège. Voici les noms de nos concitoyens dé-édés à la suite d'éclats d'obus: Eloi foyeux, apprenti, 16 ans, domicilié à rorêt. Charles Timquay, tourneur, 30 lis, domicilié àT Ougrée. Philiope Vander-elpen, aumônier-, 72 ans, domicilié à Liège. Marcel Watlielet, employé, 15 ans, domici-ié à Bre-?oux. Ernestino Depuis, leven-.euse, 35 ans, domiciliée à Bressoux. épouse Wuillame. Joseph Devivier, ouvrier peintre, 21 ans, domicilié à Liège. Alfred Louis, tourneur en fer, 25 ans, domicilié à Grive-gnée. Marguerite Van Vaeck. o ans, domiciliée à Liège. Marcel Bonnechère, 5 ans, domicilié à Liège- Tanssens, 40 ans, faricant d'armes à Liège. Enfin, voici les noms des Liégeois d&cédés à la suite d'incendie: Charles Foullien, cafetier, 21 ans, domicilié à Liège. Félix Corbusier, marchand d'oeufs, 51 ans, domicilié à Liège. Henri Degueldre, charcutier, 37 ans, domicilié à Liège. Guillaume Carpentier, garçon de café, 28 ans, dcmicilié à Liège. Louis Carpentier. sans profession, 17 ans, domicilié à liège. Jean Debray, magasinier, 28 ans, domicilié à Liège. Hubertine Destordeur, négociante, 67 ans, domiciliée à Liège. Antoine Vanhay, cigarier, 66 ans, domicilié à Liège. Paul Smits, instituteur communal, 23 ans, domicilié à Petit Spauwen. Maurice Brcnkart, brasseur, 26 ans, domicilié à Liège. Jacques Oliver, négociant, 50 ans, domicilié à Licge. Antoine Oliver, négociant, 39 ans, domicilié à Liège. Jacques Liabrès, domestique, 29 ans. domicilié .à Liège. Hubert Tastré, employé, 19 ans. domicilié à Liège. Marguerite Riga, ouvrière polisseuse, 28 ans, domiciliée à Liège, épouse Marcotty. Joseph Winauds, machiniste pensionné, 59 ans, domicilié à Liège. Joseph Sprckkel, garçon de café, 38 ans, domicilié à Liège. Gilles Sc-hepers, négociant, 52 ans, domicilié à Liège. Marie Lecrenier, sans profession, 69 ans, domiciliée à Liège, veuve Schepers. Jean More, domestique, 19 ans, domicilié à- Liage. Jeanne Dumonceau, .négociante, 42 ans, domiciliée à Liège. Un homme resté inconnu jusqu'à ce jour, paraissant âgé de 50 ans environ. * * * On a procédé à de nombreuses ai resta tions. Trois anciens officiers belges, notamment, ont été fait prisonniers. Ce sont: • M. M. Fievez, général en retraite, France, officier du génie pensionné, directeur du charbonnage de La Haye, et Gilles, officier d'infanterie qui servit au Congo. A CharleroL On vient de cuire du pain blanc et ça a été tout un événement! Mais la joie ne sera pas de longue durée, probablement. Il n'y a eu que quelques échantillons de ces pains si attendus. Et encore, ils coûtaient, paraît-il, soixante-quinze centimes pièce ! • * * Les mendiants sont légion dans tout le pays. La Kommandantur se trouve quai de Brabant, dans l'ancienne maison Haldi et Cie, négociants en charbons. Cette firme avait le monopole, pour l'Allemagne, de la vente des charbons du bassin de Charleroi. Or, le directeur de ce bureau, Allemand de naissance et qui était retourné dans son pays dès la déclaration de guerre, nous est revenu, en conquérant. Il trône à la Kom-manàantur, en uniforme d'officier prussien. Voilà les gens qui faisaient le commerce dans notre pays, avant la guerre! A présent, ils se montrent tels qu'ils sont, et, forts de connaître le pays et ses habitants, ils aident l'envahisseur de tous les mo3>ens en leur pouvoir. C'est aujourd'hui, mais trop tard, qu'on se rend compte dans le pays de Charleroi du nombre d'espions qui s'étaient infiltrés partout. Un peu plus de discernement jadis eût mieux fait l'affaire. A Asidermei Ainsi que nous l'avons fait pressentir, les grands bateaux qui naviguent sur la Meuse entre Namur et Liège rencontrent de sérieuses difficultés à cause des ponts, trop bas, que les Allemands ont jeté sur le fleuve. Une partie du pont d'Andenne vient d'être démolie par un bateau appartenant à une firme liégeoise. Un tel accident devait se produire; nous l'avions prévu et, sous cette même rubrique, nous en avions entretenu nos lecteurs. Or, ce qui est absolument contraire à tout principe, c'est que la firme a été condamnée à payer Î300 marks d'amende! De plus, un avertissement sévère lui a été adressé et, si le fait se représentait, le bateau serait confisqué sans autre forme de procès. C'est donc partout le même système : les Belges doivent payer pour les erreurs des Allemands. A Gand, on coupe des fils i téléphoniques le long d'une voie ferrée gar- ! dée par des soldats prussiens. Ceux-ci, qui devraient être punis, s'en sortent blancs comme neige et c'est la ville qui est frappée ; d'une amende de 100,000 marks, payables en or! Il y a quelques semaines, nous prévoyions ' des accidents du fait de l'incapacité des pontonniers allemands. Et voilà qu'un bateau se jette sur un pont: amende! Les pilotes donc se font de plus en plus rares qui veulent conduire les bateaux, clans j des conditions aussi difficiles. Ils craignent j qu'en cas d'un accident, toujours possible, ] on les jette en prison. Ainsi, le moyen de transport pour les approvisionnements si nécessaires à la popu- | , lation est menacé par l'entêtement de quel- ; ques incompétents. * * * Le pontv. d'Ampsin (encore une de nos ' prévisions qui se réalise!) a été démoli en partie par la crue. La brèche faite est de trente mètres au moins. Enfin, grâce à cet accident, la navigation est facilitée en cet endroit. | t * • 1 Les vivres envoyés par l'Amérique sont irrivés et ont été répartis par les soins des administrations communales. * * * Le pétrole coûte 1.35 frc. le litre. Son Effliiise le ainsi larder arrêtée Notre correspondant particulier de la Haye nous annonce qu'à la suite do so» mandement, dont nous reproduisons d:autre part divers extraits, le cardinal Mercier vient d'être arrêté par les autorités allemandes. La police a perquisitionné dans toutes los paroisses belges, afin de retrouver les copies du mandement susdit et de les détruire au besoin. Plusiers prêtres, à cette occasion, furent incarcérés; mais beaucoup d'entre eux furent remis en liberté quelques heures plus tard. Dimanche dernier avait lieu, dans la Cathédrale à Anvers, la consécration solennelle de la Belgique au Sacré Coeur de Jésus; cette solennité devait être présidée par le cardinal Mercier. Des miliiers d'assistants ne purent trouver place dans le vaste vaisseau de la belle église. A la surprise générale, ce fut le doyen qui présida à la cérémonie. Celui-ci fit un sermon, où II fit allusion au mandement, exprimant son dévoûment à l'autorité ecclésiastique. Après le sermon, le père Rutten, dans une courte allocution, dît: ,,Anvers a toujours appartenu aux Anversois et demeurera aux Anversois, dans l'avenir. En réalité, son Eminence le cardinal devrait se trouver ici à ma place; mais des circonstances extraordinaires empêchent sa présence". Ces paroles produisirent grande impression. I! se trouvait, dans l'église, beaucoup de soldats allemands, eî les premiers rangs étaient occupés par des officiers allemands. Pour pallier l'effet produit par la mise en arrestation du cardinal, celui-ci n'a pas été incarcéré, mais est simplemnt gardé à vue dans son palais archiépiscopal de Malines. Notre correspondant ajoute également, que Mr. Dessain, ff. de bourgmestre à Malines; le frère du bourgmestre absent, a aussi été mis en état d'arrestation par les Allemands. Letïre de Lorsdres. 1 janvier 1^)15 On annonce l'arrivée prochaine à Londres do réfugiés belges venant de la Hollande. Si nous pouvons donner un bon conseil aux Belges, nous les avertirons que les hommes en dessous de 35 ans, non maries ni soutien de parents, ne sont pas désirés ici. Ils ne doivent pas compter pouvoir se placer à moins d'être d'habiles artisans, des spécialistes dans des métiers ayant rapport aux fournitures pour l'armée. On ne comprend pas ici pourquoi les lioitomes seuls, sans charge de famille, ne rejoignent pas l'armée ou ne se mettent pas à la disposition de l'autorité militaire. On peut difficilement expliquer aux Anglais le système de recrutement qui était en vigueur ?n Belgique il y a deux ans, ce tirage au sort, 2e système inique entre tous. Nous aurons beau alléguer que la Belgique a déjà tout sacrifié, :|Ue les forces vives sont déruites, ^ue la jeunesse est fauchée et l'espoir de/ la nation anéanti. Les Anglais prétendent que lorsque l'ennemi foule le sol natal3 tout homifce capable de porter les armées doit combattre. Et ?e n'est pas par des paroles qu'ils manifestent eur façon de voir, c'est par des actes. Le recrutement formidable dans toutes les classes de la société anglaise en est un exemple frappant. Si demain il faut un millioen d'hommes de plus an nouvel appel de lord Kitehener suffira pour imener les hommes nécessaires au service cle recrutement. L'exemple part ici de très haut, .'histoire suivante l'indique suffisamment. Un directeur d'un très grand quotidien ïiiglais avait donné l'hospitalité à une famille iielge. Çette dernière comptait entre autres un jeune homme de 25 ans, libéré du service militaire par le tirage au sort. Ce jeune homme lyant exprimé lo désir de-gagner sa vie par le ,rayà'il, le directeur du grand quotidien .'amena chez un de ses amis, gros financier, xrchi-millionnaire comme on peut l'être on Angleterre, ce qui n'est pas peu dire. Le fi-lancier reçut très aimablement le solliciteur ît écouta la recommandation du journaliste issurant que son protégé serait un employé nodèle. Le financier lui répondit simplement : Mon fils, Monsieur, a 35 ans et il est à la guerre. ' Le directeur et> son protégé n'insistèrent oas ; le lendemain, l'armée comptait un soldat de plus. Pour la Belgique çst le titre d'un rolumé de poèmes de M. Wilfrid Blair qui sera fendu au profit du fonds de secours institué aar notre excellent confrère lo ,,Daily Tele-;rapli". Ce volume est édité sous une attrayan-:e couverture aux trois couleurs belges. La )lupart de ces poèmes ont paru dans le ,,Sundav Pimes" et les autres ont été spécialement écrits pour cette collection. Les poésies de Mr. Blair ne manquent pas l'exnression poétique et forment un vibrant îppel en faveur de notre pauvre .patrie. Sous oeu de jours un navire anglais chargé de provisions partira pour la Belgique au secours populations affamées. Il ftnra à bord '06 tonnes de farine, 190 de riz et 600 de alé, 94 de diverses provisiaas. On estime que le chargement de ce navire suffira à nourrir 160.000 hommes durant 1 mois. Il v a encore 7 OOO.OCO d'âmes en Belgique et toutes doivent être nourries. Armand josset

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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