L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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16 januari 1917
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s.n. 1917, 16 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3r0pr7nq6v/
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3eme Année N°. SIS S cents Mardi fanvier 1&Y3 L'ECHO BELGE L'Union fait ta Force, Journal caaoticllen du matin paraissait en Hollande. Belge est ncîre nom de F@mîS!c, t.. ' pom- ses annonces, sUGOmrsesiraesîïs et verrs® io«re« doivent être adressées Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. au numéro, s'adresser à l'Admitilstration eu Toutes les lettres aoiven. journal:N.Z.Voorburéwal234-243,Amsteraî«m au bureau de rédaction: .MOtod<ihm , , ( Cîiarles Bernard, CSiarîes Herbïeî, Téléphone: 1775. N. X. VOOKBIIRGWAL, 234-24 , « • Comité t!e Réfaction: s René Chambrj', Emile IPaisiparé. Abonnements: HoHantlefi.S.SCparmoïs. Etranger fl.2.00 parmoi Téléphone : 2797» ' Anmonccs: 15 cents Sa lïgne» Récïansess 30 cents 3a lignes Le visage douloureux ds la Patris ii. (Voir Echo Belge du samedi 13 janvier 1017.) Le ; mirtyroiogo; dos civils, que_ j'aurais, voulu esquisser au moins dans ses grandes lienes fait reculer Ja. plume la plus intrépide. Ceux .qui" sont morts furent-ils vraiment les plus malheureux ? , Les survivants du desastre beige, c cs.-ii-dire quelques millions d'hommes, ont tout roui-fert hors peut-être -comme le disait naguère' ici-mémo Gérard Harry l'anthropophagie! Je fais mention seulement des soldats prisonniers on Allemagne. Un volume sera, éci it un jour qui dira leur torture. Je passe sous silence la misère . de l'internement, mais n'oubliez pas qu'ils sont 30.000. Je comprends que certains de nos compatriotes portent envie à. ces 100.000' Belges, «soldats ou officiers, morts glorieusemont pour la patrie, des fossés de Barchon aux rives de l'Yser. Le grand. Sacrifie© continue d'ailleurs, et l'.;Indépendance belge" (de Londres") nous disait, le mois dernier, qu'il mourrait chaque jour là-bas jusqu'à 80 des nôtres. Ceux. que. le deuil ■ enténèbr© jusqu'au fond de l'âme de je ne sais quelles secrètes obscurités ont un regard do regret devant cette illumination triomphale où lit mort se fait éblouissante et brève.... Ce sera peut-être un jour, dans les écoles, un beau sujet do dissertation que de rechercher lesquels ont été les plus à plaindre: les Belges qui sont partis, ou ceux qui sont demeurés au pays. - . J© ne dirai qu'un seul mot des exilés plus ou moins volontaires que nous sommes. L'exil! C'était line situation que nous ne connaissions, avant do'la vivre, que par les auteurs latins et les tirades de Victor Hugo. Nous en savons davantage aujourd'hui. Ah, quand • passeront interminables, retour de l'étranger, les trains et les navires bondés des cercueils do ceux qui, en mourant, ont exprimé, le désir d'achever1 en Belgique le grand' sommçil commencé en Angleterre, en France, en Suisse, on Hollande, il y aura quelques étonnements • sut le visage do ceux qui nous attendront avec des sourires'. - Les plus malheureux de nos compatriotes furent» sans conteste les déportés de la première heure. Ils ont subi lès pires douleurs, et ressenti jusqu'aux affres de ■ la mort dont le soufflo a passe et repassé sur eux. Au commencement do 1916, soit plus d'un au et Berni après le début de. la guerre, plusieurs milliers do Belges non militaires se Trouvaient au fond do l'Allemagne, privés do liberté. : D'-après les.évaluations que l'on peut considérer comme répondant assez exactement à la réalité, 1-3 à 14.000 civils belges auraient été, au total, emmenés comme prisonniers en Alle-mi.g;:c. Vers., le 1er août 1015, 3000 avaient été renvoyés dans-leur», foyers. Il en restait donc, à cctio époque, de 10 à 11.00D en Allemagne, en prison ou dans les camps d'internement., La plupart d'entre eux ont été emportes entre dos murailles do baïonnettes, à la lueur sinistre dos incendies, au bruit de la fusillade, entre des flaques de sang tièdes encore des égorgements. Mgr. Heylén a dit eu termes émus, où gronde, jusque entre les phrases mesurées de l'évêque, la colèi'o do l'homme et l'émotion du père, comment les barbares opéraient: ,,La chasso aux civils, vraie traque au gibier, dans i>\> maisons, dans les rues, dans les montagnes et dans les ruines, s^est poursuivie pendant trois jours. On ne saura jamais les souffrances qu'ont endurées les pauvres victimes, mais on peut" s'en faire une idée par le témoignage des survivants. Il .faut le récit de "témoins oculaires pour comprendre quelles étaient la fureur, la soif de sang qui animaient certains groupes de soldats, affreusement excités contre les civils. D'autres, par des mises en scène terrifiantes, jetaient leurs prisonniers dans des transes mortelles; ils se livraient à des simulacres do fusillade, faisaient entendre h cliquetis des armes, tiraient en l'air, puis diraient que c'étaient des francs-tireurs. Des vieillards, des infirmes, des femmes et des enfants sout restés ainsi,'pendant des heures, souS la menace do la mort". Des centaines de .nos compatriotes ont subi, quelquefois pendant de longues heures, la torture morale des simulacres d'exécution, chère aux bourreaux de la Ivultur. Le ^groupe de prêtres dont faisait partie Mgr. Van Cauwenbergh, deuxième vice-recteur de Louvain, a été promené 72 heures sous la menace incessante de la fusillade. Dans l'église de Campenhout un officier , conseille aux prisonniers de sè confesser, ajoutant qu'ils seraient fusillés une demi-heure plus tard. Ce n'était, de la part du boche, qu'un jeu, lo jeu do la mort. On devait les remettre bientôt en liberté. Les tortures morales infligées aux prisonniers civils furent si violentes qu'au manège de Louvain et dans les trains qui les emportaient en Allemagne, leur pauvre raison humaine sombrait dans la folie ou le suicide. Comment ils furent traités là-bas, quelles avanies ils subirent, quel fut le régime alimentaire ou moral? Interrogatoire superflu 1 Regardez ceux qui 6ont revenus. La réponse «<st dans leurs yeux et sur leurs traits émaciés par 1» souffrance et les privations. Helas ! ces déportations cruelles, qu'il conviendrait d'appeier aujourd'hui les petites déportations, avaient fini par se ralentir. Un moment on ne déporta plus^ qu'en détail pour ainsi dire. On visa la qualité plus que la quantité: Max. Théodor, Pirenne, Fredericq, nos grands industriels Et puis, tout à coup, von Bissing essayait de s'égaler aux esclavagistes de l'Afrique Centrale, aux trafiquants de chair humaine. Nos ouvriers, nos. admirables ouvriers, ont été réduits en sorvitudo et transportés non plus par cent ni par millo, mais par cent mille, pour servir dans la boue des marais, les ténèbres cles mines, les fournaises monstrueuses d'J«>f?cn. Lo martyr© avait^commencé en Belgique. A Swcveghem, en 1915, nos ouvriers rc-u:-'.nt de travailler pour l'ennemi, comme de juste. Ils demeurent les bras croisés devant leurs outih. L«s soldats allemands entrent dans les ateliers et se mettent à frapper du pied, à coups de crosse, ou à coups do fusil, pendant une heure, les ouvriers immobiles et figés dans leur magnifique entêtement de fiers patriotes. ils sont emportés maintenant! Un de nos confrères, qui a vu de ses yeux ces lugubres départs, a décrit, ces trains noirs, chargés de leur transport humain, 6'éloignant dans le siîenco de la nuit, et d'où montait, comme une rafale sonore, la ,,Brabançonne" et lo „Vlaam-sche Leeuw". ,,Vous le. dirai-je, écrit-il, je suis tombé à genoux." Ajoutons, pour achever ce tableau, que ces déportés ont emporté avec eux un drapeau belge® plié sous leurs vêtements, et que leur dernier mot a été pour nous dire: ,,Et surtout, allez jusqu'au bout". Nous avons plaint ceux qui sont partis. Que dire de ceux qui sont restés. Depuis 28 mois, chaque matin, ^es journaux nous apportent le récit de leurs souffrances, sans cesse renouvelées.Dans la patrie ceinturée d© haies meurtrières, coupéo de tranchées comme autant de blessures faites au sol natal, gardée par des mitrailleuses toujours prêtes et des fusils toujours chargés, sévissent lo despotisme, l'espionnage, la terreur, l'inquisition, les vexations, les dénis de justice. Ce ne sont que défenses, ..ter-dictions, défense d'aller et do venir, de so réunir, de voyager, de séjourner, de porter telle couleur, tel emblème, d'écrire à son gré, d'imprimer une ligne sans contrôle, de recevoir des journaux ou des livres. L'oCcupant a organisé la famine du corps et celle de l'esprit, la disette de pain et celle de l'espérance. Dans ces milieux terrorises il a semé la discorde, et la zizanie, imposant sa langue, essayant de réveiller les vieilles querelles oubliées, dressant gnice a l'appui de quelques traîtres sa machine universitaire flamando-bochc. Il tient les corns et il essaie, par une presso à sa dévotion, de maintenir les âmes. Allongez cette liste de vos souvenirs personnels et de toutes les nouvellee pénibles qui passent encore Ja frontière. Le total est formidable. Il n'est pas jusqu'à la faco elle-même du pays, la beauté de 6on sol, que le Germain n'est tenté de' profaner, saccageant les sites, nivelant les bois, détruisant, semble-t-il, pour la joie de détruire, faisant, a. Spa du bois à brûler des beaux arbres de nos avenues Dites. .Malgré les récits des journaux, fa publication interminable des rapports sur lefe atrocités allemandes, vous ne saviez pas encore tout ce que votre Mèro a souffert, tout lo mal que lés Allemands lui ont fait. Et il faut le 6avoir, moins .pour haïr l'ennemi que pour accroître, si possible, en nous l'amour do cette Patrie, violée, incendiée, assassinée, ruinée, saccagée, qui crie, qui saigne, et qui. pleure en face de l'univers indigné. Oui, il faut savoir, et réaliser- pour la Belgique, ce que le comité présidé par M. Mirman. préfet de Meurthe et Moselle, et patronné par les maires des villes frontières, a fait pour la France. Dans un petit livre de 00 pages, intitulé: ,,Leurs crimes", nos amis de là-bas ont ramassé dans les documents officiels, (rapports d'enquête, carnets de route des soldats allemands) les faits authentiques qui disent le plus exactement comment les Allemands ont fait la guerre, pour que personne n'oublie. Savoir le mal qu'ils nous ont fait, et ne jamais l'oublier, c'est un devoir envers les vivants et envers les morts. Vous savez avec quelle hâte singulière, et par quel?; décrets, l'occupant obligo nos compatriotes à effacer les ruines de la guerre et do l'invasion. C'est un système connu : faire disparaître les traces du crime commis. Heureusement, ou malheureusement, en Belgique, . lés traces du crime allemand sont indélébiles. Quant à nous, il faut nous souvenir éternellement des souffrances subies et des victimes tombées, afin de prendre les sûretés nécessaires pour prévenir à jamais le retpûr ou lo recommencement de ces abominations. Si nos lecteurs veulent bien nous aider, en nous signalant par .exemple, dans ce qu'ils .ont lu dans les journaux ou les livres, ou dans ce qu'ils savent de source très sûre, les faits les plus marquants, les plus caractéristiques, nous entreprendrons volontiers de rédiger ce petit livre d'affection patriotique et nous l'intitulerons fih'alement-: Le visage, douloureux de la patfte, ce visage que nous avons entrevu si friste entre les voiles du livre gris et que les opines dont il est tout couronné nous a rendu plus cher que jamais. Auger de Busbeck. P. S. Les renseignements, journaux ou livres doivent m'être adressés au bureau de l'„Echo Belge", à mou adresse. Et, à ce propos, je dois protester ici de toutes mes forces contre une phrase calomnieuse échappée à un contradicteur auquel j'aurais écrit „une lettre particulière anonyme". D'abord,^ je donne ma parole d'honneur que je n'ai jamais écrit, de toute ma vie, une seule lettre anonyme. Et puis, comment ce monsieur ose-t-il affirmer à la fois qu0 la lettre est anonyme et qu'elle émane de moi? C'est une contradiction.J'aime mieux croire que mon contradicteur attitré n'est pas du tout au courant des usages de la presse, sinon il saurait par exempl© qu'en Angleterre aucun article n'est signé. On est d'avis, chez nos amis, que la qualité des hommes importe peu auprès de la vérité des idées. Il saurait encore qu'un pseudonyme (et j'en appelle à nos spirituels collaborateurs Belgâ et A. P.) n'a rien de déshonorant. Pierre T/oti et Anatole France ne sont que des pseudonymes. 11 publie enfin que plusieurs Belges ont laissé aux lourdes mains allemandes de chers otages ex sont tenus, dans l'éxil, à certaines réserves, et nullement tenus à exhiber, à la fin de chacun de leurs articles.^ une carte d'identité, voire "n billet de confession. ■ . <«> - II y a m m 16 janvier 1916. — Le. général anglais Aiflmir inflige tint défaite aux,-Turcs, à 26 milles à Vouest de Kut-el-Amma,. En Belgique ! | Les déportations ' A Nieuwkçrk, dans, le pays de Waes, 72 sabotiers (dont quelques-uns sont pores «de 7 et S | enfants)., qui gagnaient tous moins do 25 1 ! francs par semaine, ont été déportés. Les : autres ont pu rester au travail. C est te quo les Boches appellent la déportation des chômeurs !. | * * * I Le Sénat de Belgique a reçu de Lord Finlay, ' Lord Chancelier qui préside la Chambre, des Lords, .l'adresse .suivante en réponse a* la lettre de protestation contre les déportations en Belgique, envoyée au nom des doux Chambres belges , à tous les parlements des pays alliés et neutres:„,Chambre des Lords. ,.Monsieur le Vice-Président. ..J'ai l'honneur do vous faire savoir que j'ai reçu eu ma qualité de Lord Chancelier la lettre du 7 décembre- dernier, signée par vous et par M. le Président de la Chambre des Représentants, et adressée au Président de la Chambre des Lords. ,.J'ai lu avec une émotion et une sympathie profondes votre lettre et le document y annexé, exposant l'appel des ouvriers de Belgique à leurs camarades des autres pays.du monde civilisé. ,,Le traitement infligé par l'Allemagne à la Belgique comprend tous les crimes qui puissent être commis 'par une nation sur une autre nation. La déportation en masse des populations belges, emmenées pour travailler en esclavage sous les ordres d'oppresseurs allemands, constitue une infamie qui sera considérée avec indignation dans tous les pays du monde où la liberté et la civilisation sont en honneur. ,,Comme .vous le savez, les Gouvernements alliés fout tous leurs efforts pour assurer par la force des armes la réparation des maux dont la Belgique a-souffert, et pour déférer à la justice ceux qui ss son t. rend us coupables dé pareils ont" - -:,i'"d ot à l'humanité. „J'espère et je crois fermement que l'appel 'r -•.» < •. s go 'Belgique provoquera- de la part de toutes les nations du globe^ une -réponse .sympathique et effective.. ,.J'ai l'honneur d'être. Monsieur le Président, . ,,Votre très humble serviteur (s.) Finlay." Dans un long article intitulé: • ,.Lps- conséquences de l'exode des chômeurs. Points de vue inédits", ,;Lo Bruxellois", organe officieux dos autorités allemandes à Bruxelles, veut faire croire que la mesure des déportations aura deux conséquences ,,salutaires": elle perfectionnera les capacités professionnelles des ouvriers ou donnera un métier aux hommes qui n'en ont pas; elle assurera une bonne nourriture aux déportés et facilitera .l''entr©-tien du restant de la population belge. Nous nous contenterons de faire remarquer: que, si les Allemands l'avaient voulu, les Belges auraient pu se perfectionner ou acquérir un métier dans les écoles techniques dont l'ouverture leur a été refusée; que l'on ne demandera guère, après la guerre, de spécialistes en munitions ou do piocheurs pour tranchées; que von Hindenburg a avoue uii déficit de 30 % de graisse dans le régime alimentaire des ouvriers allemands ; que, n'étaient les mesures allemandes dirigées contre le ravitaille- } . ment de la Belgique occupée, le Gouvernement belge avec 25 millions par mois, l'Amérique et I les autres pays qui veulent bien secourir la j Belgique, seraient à même d'assurer leur subsistance à tous les Belges. * * * Un civil belge sorti d'Allemagne * raconté, sous la foi du serment, les vexations dont il avait été victime de la part des autorités allemandes en Belgique et en Allemagne. Voici un résumé de sa déposition: Il a été fait prisonnier le moi 1915 et dirigé sur les prisons de Namur quelques jours après. Il demanda quel était,le motif de son arrestation et il lui fut répondu: ,,'Voilà 9 mois quo la guerre dure et vous, après 6 jours, vous .voudriez déjà êtr© libre!" Le lendemain, au cours d'un interrogatoire, on lui dit qu'il était accusé d'avoir menacé un membre de l'armée allemande. On lui présenta un papier à signer. Il refusa ot s'entendit dire que son rofus lui vaudrait de passor devant un tri'bu-, nal. militaire. Dans le courant du même mois, on lo mena devant uç conseil de guerre où il fut confronté avec le soldat accusateur qui ne connaissait pas un inot de français! Le Belge demanda comment le soldat avait compris des menaces proférées en français, on lui ordonna de se taire. Interrogé pour savoir s'il acceptait deux mois do prison, il répondit non et, deux jours après, on lui fit savoir que le gou-. vorneur de Namur lo condamnait à cinq mois. Quelque temps après, on lui proposa de remplacer son argent allemand par du belge. Il remit un billet de 50 marks et ne reçut rien en échange. Lo ... on le conduisit à Aix-la-Chapelle. Il lui restait 27,80 francs d'argent belge qu'on lui enleva en lui disant: ,,C'est pour votre nourriture et vous devez encore 100 marks à l'Empire allemand". Il travailla pendant trois mois dans los marais avec tous les condamnés, puis fut envoyé au camp d'Holz-minden. 11 a vu, à la prison d'Aix-la-Chapelle, les gardiens frapper Gustave Dorsel, do Rou-bftix, avec des clés, et deux autres prisonniers avec des sabres. A là prison de Namur, il entendait crier très fort deux Anglais. I La nourriture, a-t-il dit, était infecte et insuffisante. * * * Do nouveaux renseignements viennent d'être reÇus concernant lo sort dos déportés belges dans le Nord de la France. Près de Cambrai, 400 déportés belges sont contraints de scier .des arbies dans la forêt d'Avrincourt, souvent bombardée par l'artillerie des Alliés. Ces déportés sont mal nourris et exposés à toutes les intempéries. Plusieurs d'entre' eux, atteints de pneumonie, ont été' conduits à l'hôpital de Ca.mbrai; mais on poussa la. cruauté jusqu'à les v envoyer i ou 5 jours seulement après la déclaration du mal et on vient de. les y reprendre 3 semaines à peine après leur j entréo, alors que la convalescence n'est pas j terminée, 1 Le- moulin de St. Python, h quelques kilomètres de Valenciennes, a été vidé et transformé en une sorte-de camp pour, déportés bel- i g es. ,11 y a là environ -100 originaires de Tour- | u'ai, croit-en. Ces déportés, comme ceux qui sont aux environs de Cambrai, refusent de signer, les contrats ' de travail qu'on leur présente. Pour les-punir,,on les a obligés à se teuir en plein air debouts et nus jusqu'à la ceinture, de 10 heures du matin à 4 heures de l'après-midi. Un Belge qm bougeait dans les rangs a reçu un coup de crosse au visage. A la suite de ces mauvais traitements, beaucoup do ces mallièu-reux on£ contracté des pneumonies.' Le sort des déportés en Allemagne no paraît pas meilleur. 11 y a au camp de Cas^el 3.000 civils belges déportés. Ils sont dans lo plus 2-rand dénûihent. « * * Suivant des informations récentes reçues dé te'nïoins, 11,00,0 Belges, tous déportés civils, sont internés au camp de Guben. Un barrage de fils de fer barbelés les sépare des prisonniers militaires et. ceux-ci sont dans l'impossibilité de leur venir en aide. Ils ^onfc fort mal nourris. Les Allemands leur interdisent de faire du feu dans leurs baraquements. Et,' tandis que les prisonniers militaires sont soumis à des visites de médecins des pays allies, les. déportés sont exclusivement livrés à des médecins allemands. Malgré ce traitement, les déportés restent inébranlables; à de très rares exceptions près, ils refusent le travail. Lorsque les Allemands en ont mené'de fotee quelques-uns à l'ouvrage, ils sont contraints devant leur refus obstiné de- les ramener peu de' jours après au camp où ils les soumettent à de pouvelles, épreuves. A .Bî-Mxeliess (De notre correspondant particulier). Le moral reste excellent, en dépit des déportations qui continuent dons le pays. On ne saurait trop lo répéter : la population b'oigo est merveilleuse de courage, do confiance, d'ardeur patriotique. Après avoir subi, tous les martyrs, les victimes se dressent encore devant l'ennemi détesté. Elles n'ont point brûlo ce qu'elles adoraient. Elles n'ont pas renié le culte de la patrie. Leur coeUr rçste libro d'entraves et elles se refusent encore — et plus que jamais — à la souillure du contact de l'envahisseur. Grand et noble peuple dont les souffrances- sont indicibles et la résistance admirable. Quelle flamme l'anime quand il parle de son Roi et de .l'armée vers lesquels il tourne ses regards confiants. Mais aussi quelle haine pour ceux qui trahissent! Quel dédain pour les akti-vistes do Gand ! Car; ce peuple est tout amour ou tout mépris. Il faut le dire: quelques-uns d'entre nos hommes politiques sont traités par lui avec une profond© expression d'insolence. M. Charles Woeste, notamment, n'a pas cessé d'avoir une mauvais© presse. Le vieil homme. d'Etat a beau s'insinuer dans les comités do bienfaisance, briguer — et en obtenir même parfois — la présidence, lo peuple ' le rejette et ne veut rien savoir. On célébrait dans une église de St.-Josse-ten-Noode, dernièrement, une messe funèbre pour le repos de nos braves tombés à l'ennemi. M. Woeste — que les Bruxellois s'entêtent à appeler Wosto — y assistait.Or, ou put remarquer qu'autour de lui, bien que l'église fut si. pleine qu'on dut laisser les portes ouvertes, les chaises étaient vides. Personne, ni membres de la noblesse, ni bourgeois, ni ouvriers, no voulut s'agenouiller à ,„ses côtés. Le vieillard comprit la pensée de ces Belges qui pleuraient' tous, ou presque, un fils ou un parent tué par les Allemands et il pleura silencieusement. do voir ©n quello mésestime on 1© tenait. Croyez bien qu' il n'y a pas à essayer de prendre sa défense ici. Les bonnes gens vous di-seut : ,,C'est bien lui, n'est-ce pas, qui refusa de voter les crédits nécessaires à l'armée? C'est bien lui qui lança lo ,,Niemand gedwon-gen soldaat" ? Car on a appris à raisonner pendant ces deux années de malheur. On a compris — tout le monde a compris — que les dépenses qu'auraient entraînées, l'entretien d'une armée nombreuse, bien équipée, digne de nous, c'était la primo d'assurance à payer annuellement contre lo danger d'une invasion. Et l'on se souvient de cette séance de la Chambre au cours de laquelle M. Woeste déclara solennellement que personne n'avait jamais songé à mettre notre neutralité en péril et que le traité qui la garantissait nous protégeait suffisamment pour que l'on n'eût jamais à redouter une agression de la part d'une nation étrangère., Ceux qui voyaient clair et qui protestèrent furent foudroyés par le vieux député d'Alost qui faisait encore, à l'époque, figure d'oracle. Êt l'on continue à prétendre, à Bruxelles, encore toujours, qu'il s'en alla à Anvers quelques semaines avant la reddition de la place soumettre au Roi les propositions de M. von der Goltz. Depuis, M. Woeste s'est défendu d'avoir été intermédiaire. Mais', ce contre quoi il ne peut pas protester, c'est qu'il s'est rendu à Anvers dans l'automobile do la légation des Etat3-Unis, qu'il demanda une rçdience au Roi et que Sa Majesté ne voulut pas le recevoir. Au début de l'occupation. M. Woeste a cru que la foule, réclamant un châtiment immédiat pour certaines ' personnes coupables d'avoir privé le pays de l'aitaé.e qui lui était nécessaire, lui aurait fait un mauvais parti. Il demanda le concours do policiers qui surveillèrent sa maison nuit et jour et qui, lorsqu'il sortait h pied, le suivaient fidèlement. A présent?, il n'a plus ses gardes du corps. Il a compris que les Belges ne voulaient pas donner aux Allemands le spectaclo lamentable de luttes intestines. Mais il a compris également que la haine n'était pas apaisée et qu'il était* quoiqu'il arrive, un homme fini. Car qui donc voudra, après la signature de 1a, paix, envoyer encore M. Woeste a la Chambre ? Il n'aura vraisemblablement pas la. prétention de vouloir y représenter ses compatriotes qui continueront de voir en lui le fanatique adversaire de toute ré* N v I forme militaire. Je Jo répète: on a. appris à raisonner et, j comme la haine des partis n'aveugle plus autant les fervents de la politique, les écailles sont tombées des yeux des plus obstinés. Toute l'oeuvre de M. \Voesto est donc apparue, au plein soleil des réalités, — néfaste. C'est ce que les Belges no lui pardonnent pas. Il ne s'est pas seulement trompé; il s'est entêté . dans ses erreurs, sans vouloir écouter la voix de la raison. Il a mis certains sentiment au-dessus de l'avenir du pays. Et il traîne après lui, aujourd'hui, le boulet que Popinion publique a rivé à ses pieds. Il a senti monter cette colère autour de lui. Il ne la voit pas s'apaiser et s'éteindre. C'est, peut-être, le plus rude des châtiments. • # » Il y a une question des moules en Belgique. En effet, le Belge a toujours aimé les moulés. Qui d'entre nous ne se souvient des ,.complets" ! débités dans les cavitjes enfumés des environs de la Grand' Place ou des somptueux „moules et frites" qu'Antoine servait, rue du Berger, à une clientèle aussi nombreuse que variée? On rencontrait dans cet établissement sans apparat le banquier cossu, des officiers, des employés, des midinettes, des ouvriers, tout un monde éloigné par le rang social et financier et qui communiait, dans un même amour des moules, pieusement, autour des tables brunes. C'était là le bon tedps ! Et si l'on en parle davantage ces jours derniers, c'est que lés moules sont devenues rares. On n'en voit guère plus. On arrivera à les payer aussi chères que, jadis, les huîtres. Tout cela parc© que les Boches les achètent en Hollande à des prix exorbitants. Ils les font cuire, saler, mettre en boîte® et envoyer en Allemagne, pendant que nous dansons devant le buffet du père Antoine ! Les gros prix, il en est qui les paieraient volontiers, mais les Boches no permettent pas aux pêcheurs hollandais de traiter la question des prix de livraison avec des acheteurs belges. Les gloutons se sont jetés sur les arrivages de moules hollandaises comme la pauvreté sur le monde et ils comptent bien défendre, avec bec et ongles, l'importation — en Belgique — des précieux et succulents mollusques le jour où un accord pourrait être conclu entre pêcheurs hollandais et marchands belges. On n'a guère déporté d'ouvriers à Bruxelles. C'est le 18 janvier, paraît-il, que les sauvages vont se jeter, menottes au. poing, sur une brave population, active et laborieuse. On ne résistera pas, parce qu'il n'y a guère moyen de résister. Mais la colère est si grande que les Boches devronf agir avec mesure s'ils ne veulent pas provoquer des incidents dont la responsabi-' lité retombera tout entière sur eux. Tel est le jugement d'un vieux Bruxellois. On meurt beaucoup actuellement. Les priva tions et les chagrins font la concurrence à la maladie. Quo do gens, atteints d'un© maladi du coeur, n'ont pu résister aux émotions? Qu d© natures délicates minées par le chagrin Que de frêles santés abîmées à jamais par un régime de jeune forcé. armi lés morts des jours derniers on cite M. J. Mohr, intendant en chef, retraité, de l'armé© belge, M. Ernest Huytteus de Terbeeq, ancien capitaine d'infanterie, M. Emile Salmon, capitaine au 1-im© de ligue, M. Oscar Fremont, chef de division honoraire au ministère des chemin do, fer, M. Jean d© Bremaeker, ex-trésorier de la liste civile. M. François de' Roeit d'Alkemade. bieu connu du moud© bruxellois, M. J. B. Aunoot, quo les vieux de ma généra-tion ont connu comme professeur à l'Athénée roVal et qui disparaît à l'âge de 42 ans! On a célébré aussi les funérailles de don German Bulle, ministre du Mexique, enlevé par la maladie à l'âge de 42 ans! Chaque semaine la liste devient plus longue parce que chaque jour les provisions deviennent plus rares et plus mauvaises. Mais on s'organise du mieuxi que l'on peut et, au-dessus des souffrances, nous avons la Foi qui, pareille à un phare éblouissant, nous éclaire et nous montre le chemin de l'espérance. A EMra^sst Nous avons publié l'arrêté du gouverneur général allemand, von Bissing (12 septembre 1916), destiné à faire disparaître les traoeè de la barbarie allemande, en ordonnant la démolition des ruines ou la reconstruction des bâtiments détruits pendant la guerre. Deux circulaires des commissaires civils allemands ont expliqué1 cet arrêté aux administrations communales des localités endommagées, entre autres à celle dè Dinant où, de 1,200 maisons environ dont se composait la ville, 100 à peine sont intactes! (Nous avons parlé déjà des reconstructions à Dinant.) La première circulaire était ainsi rédigée: ,,Der Zivil-Kommissar ; Dinaut. ,,Diuant, le 3 novembre 1916. ,, Monsieur ,,Vu l'arrêté de M. le gouverneur général du 12-9-1916 concernant la démolitfon des dégâts, ou la reconstruction des bâtiments détruits pendant la guerre, et vu le communiqué d© la mémo date aux bourgmestres, je voue informe d© ce qui suit: ,,Comme vous le savez, il faut commencer à démolir les bâtiments avant le 20 novembre, sous la direction et responsr bilité de la commune. Sont- exceptés de la démolition surtout les . bâtiments dont les propriétaires ont pu prouver qu'ils s© sont efforcés sérieusement et qu'ils se trouvent dans la situation de commencer et achever la reconstruction ^ns délai. La plupart des. propriétaires : liront grand intérêt à reconstruire aussi vite que possible, parce que la démolition leur causerait un grand dommage. Mais lo plus souvent les moyens pour reConstruir© feront défaut. Pour subvenir aux frais des propriétaires, on leur accordera un secours ou cadeau, sans intérêt et sans paye-' ment de retour. Le montant de la somme accordé? peut comporter les trois quarts des ? frais de là reconstruction, jusqu'au maximum de 15,000 francs. Par exception et dans des oas extraordinaires, cette somme peut être dépassée. ,,Les inscriptions seront reçues jusqu'au lo-novembre courant, dans les bureaux du Secrétariat communal. ,.Der Zivilkommissar, .,vou Breitenbach." Cette générosité — intéressée —• dans le subside n'était nu'apparente, ainsi que le'prouva, \ trois jours d'intervalle, la seconde circulaire jli© nous donnons ci-dessous : ;,Der Zivil Kommissar zu Dinant. Dinant, lo novembre 1946. Monsieur, ,,Pour éviter tout malentendu, je "vous informe, relativement à ma circulaire du 30-10*16 concernant les secours d© reconstruction des bâtiments, de ce qui suit. ,,Les secours peuvent êtr© accordés également aux propriétaires ayant déjà commence à xe-bâtir et qui, par manque d'argent, n'ont pu continuer. En ce cas les secours ne seront accordés que pour les frais provenant des travaux future et non pour ceux des travaux déjà achevés. jjLes secours seront donnés par les fonds du budget belge. „Dei* Zivilkonrmisear I. V. Arban". L administration allemande fait ainsi payer par les contribuables belges eux-mêmes des travaux ordonnés par ello dans le but d'effacer les traces des dévastations dont ses propres armées sont responsables. Lettre d'Italie L'écho d'une séance de la Chambre. — Le martyre de Nazario Sauro. — ,,Il était un petit navire " Bans la saine atmosphère d'enthousiasme que l'on pourrait qualifier de réaliste, où se meuvent les hommes de l'Italie d'aujourd'hui, de cette Italie beaucoup plus forte et un peu moins subtile qu'hier, ^ui entre en souriant dans la fournaise glacée de spn deûxième hiver de guerre; dans'cette atmosphère d'ardéur sobre, et d'acceptation simple des plus grands sacrifices, la Chambre s est rouverte. La guerre a déplacé notre horizon. Un événement, qui avait jadis une importance considérable, dans le pays latin qu'est l'Italie, passe au second plan aujourd'hui. Il semble que cette session puisse être d'avance mise au nombre cîe celles où il ne se passera pas grand' chose. Pour la forme, les députés grognaient un peu parce qu'on ne les réunissait pas; et maintenant ils s'aperçoivent qu'ils n'ont pas grand' chose à dire. Un seul souci, celui des heures lourdes d'avenir que traverse le pays, hante tous les esprits. Les seules paroles qu'on^ puisse écouter avec attentioh, ce sont des épanchements de reconnaissance envers l'armée et 1a. flotte. Le seul moment psychologiquement intéressant de la séance, «ce fut lodsque Barzilaï dressa, dans la salle un peu étroite et mesquine (elle n'est que provisoire, et on attend la victoire pour inaugurer l'autre déjà construite) où lo Parlement tient ses séances, l'ombre grandiose des martyrs irrédents. Il évoqua, non seulement la figure de Cesare, Battisti, tellement connue qu'elle est devenue légendaire, mais celle, étrangement belle, de Nazario Sauro. Barzilaï, qui le connut et put avoir p'ir sa mort des détails très' précis, inconnus du public, fit frémir d'indignation ses cone-gues, lorsqu'il raconta comment était mon; le vaillant capitaine de vaisseau, l'émule de Fryatt. ^ ,,Battisti mourut en avouant son identité. Mais Nazario Sauro crut, en. niant la sienne, pouvoir se réserver encore peur servir son pays. Devant le juge soldé par 1 Autriche, il nia, nia toujours. Même reconnu par deux capitaines de vaisseau.du Lloyd autrichien, il nia encore, avec entêtement. Le juge fit alors venir, du camp de concentration où elles languissaient sous 1 outrage et daus des, privations constantes, la mère et la soeur du capitaine. Elles comprirent tout, ne donnèrent aucun signe^ de reconnaissance, étouffèrent leur émotion, bâillonnèrent lo cri de leur douleur. Elles n'eurent ni un pas, ni un geste vers ce fils, ce frère si horriblement retrouvé. Elles dirent: ,,Quel est donc cet homme? Nous ne le connaissons pas". ' „Ah, vous ne le connaissez point? Vous assisterez donc à son. supplice d'un oeil seô..." Par les plus affreuses tortures physiques et morales, l'aveu: ,,Eh oui, c'est mon fils", fut arraché à la misérable vieille. Puis on la conduisit au pied de la potence dressée pour son fils... Cette tragique aventure mit 1e terme S, la carrière, belle d'audace, glorieuse de risque, de Nazario Sauro. Longtemps il fut sur l'Adriatique un glorieux corsaire, provoquant un ennemi toujours en retraite, et allant le chercher derrière le rempart même de ses ports. Il est encore, sur les flots de la. ,.très-amère", qui cachent tant do pièges et noient tant de héros, des centaines de Nazario Sauro, dont la tache ingrate eb ignorée dépasse les plus fantastiques inventions d'un Jules Verne. Les petits torpilleurs italiens, impatients et nerveux, parcourent en tous sens le« flots énigmatiques* flairant l'ennemi comme les bêtes sauvages leur proie. Après des heures de promenade monotone et dangereuse, ils rentrent, la plupart du temps bredouilles, les armes inutiles et les torpilles au. fourreau. A quelcmes mètres de distance, le bord du torpilleur se détache à peine de l'im-uiensité grise environnante; le pont. est. débarrassé "de tous obstacles : la torpille est à portée de la main. Tout est prêt au ôombat. De grosses vagues se ruent sur le petit navire» chevauchent le pont, douchent lee

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