L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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05 februari 1915
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s.n. 1915, 05 Februari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9k45q4sn42/
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iere Année N°. iOS. S cents (ÎO Centimes) Vendredi s lévrier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. g——I in i ■ ■ ■ il i ■ 11 ■iBroni ■iiihiiii ■Iiinmiamw Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBUSGWAL 234-240. Téléphone: 2797. - 11 1 i . , . """ Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: s Gustave Peellaert, René Charabry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement r En Hollande S. (.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ „ Vive la,.Brabançonne" Des amis m'écrivent de Bruxelles une nouvelle assez étonnante. Il paraît que des compositeurs restés là-bas les bras ballants, ont fait le grand projet de doter la Belgique reconquise et lavée de la souiliure allemande d'un nouvel hymne national. Simplement. Ce noble projet a, parait-il, de grands partisans parmi le groupe de ,,sur-patriotes" demeurés en Belgique et facilitant par leur présence l'établissement du régime allemand. En vérité, il faut admirer qu'à l'heure tragique que nous traversons, il y ait des esprits assez détachés des contingences pour se. préoccuper de questions pareilles. On a redit souvent que la Brabançonne était pauvrement musicale ; que les paroles des deux versions étaient empreintes de la meilleure volonté du monde mais emportées par un mince souffle poétique. On l'a raillée, cette pauvre Brabançonne, et fort justement. Feu le baron Gevaert avait même essayé} en sa qualité de musicien officiel (hélas! il était très officiel et très peu musicien!) de doter la Belgique d'un hymne nouveau, de ce ,,Vers l'Avenir" saugrenu qui fit sourire les Bruxellois, il y a. quelques années. Tout cela était bel et bien-pendant , la paix, parce que pendant U paix un hymne.national n'a plus la grande raison d'être qu'il acquiert dans les temps héroïques. La Brabançonne, jadis, c'était quelque chose comme le prologue obligé de toute cérémonie officielle, le ^ prélude indispensable qui annonçait l'arrivée du Roi ou des autorités, la petite formalité qui forçait jusqu'aux vieilles dames paralytiques à se lever de leur fauteuil d'orchestré. Rien de plus. Et l'on ne remarquait pas alors que la vieille Brabançonne était musicalement peu de chose. On ne l'écoutait pas. C'était une cantate patriotique. Qui donc écoute une cantate patriotique, en temps de paix? Et encore la Brabançonne avait l'avantage de n'être pas longue; pour une cantate, ce n'est pas un minces mérite. Mais voici la guerre, qui transforme la nation belge, satisfaite et tranquillement laborieuse, en une nation de hérôs. Et aussitôt l'hymne belge acquiert une valeur de symbole qui rend dérisoires les querelles de croque-notes au sujet de sa valeur musicale ou poétique. La Brabançonne est devenue l'image symbolique de la patrie outragée. Les injustes malheurs de la Belgique lui donnent i'accent profond et émouvant qui lui manquait alors que là Belgique était heureuse; et c'est ce moment que les muiii-ciêns belges, dans un but fort honorable sans doute, choisissent pour remplacer ce chant belge que les soldats chantent sur l'Yser, sous le feu ennemi ? Voilà un projet qui ressemble fort à une fausse note-. Pauvre Brabançonne! Bien sûr, elle n'a pas un accent très héroïque! Sans cloute, elle ne peut se comparer à la Marseillaise, ce chant, par excellence, de la Liberté et de la Vaillance. Mais telle qu'elle est, elle doit être respectée. Elle appartient aux choses sacrées que les Allemands ne peuvent ni brûler, ni salir, ni changer ; qui ont leurs racines dans l'âme même de la Belgique (je ne veux pas dire J',,âme belge" d'Edmond Picard), et cette âme est hors d'atteinte des sabres allemands. La Brabançonne est un legs. Il a été donné à la Belgique avec la Liberté même, et avec la vie. Il a été comme l'écrin sonore dans lequel étaient renfermés ces joyaux, et c'est, lorsqu'un attentat inouï et monstrueux est perpétré contre cette liberté, que 'l'on songerait à jeter au vieux: fer cet hymne touchant qui rappelle tant de gloire, de sacrifices et de sang bravement versé? C'est à l'héure actuelle qu'on s'apercevrait que !a Brabançonne n'est pas du meilleur goût musical, qu'elle n'est pas composée selon les bonnes règles, et que ses paroles primitives, récrites par Charles Rogier,"— qui n'était pas poète, — ne reflètent pas dignement la grandeur morale de la Belgique? Tout cela est bien misérable, et si petit, petit. Que les compositeurs belges que la guerre prive momentanément de leurs deux plaisirs favoris (les concerts et le ,,bêchage" mutuel) tiennent à composer, c'est leur affaire. Qu'ils fassent des chefs-d'oeuvre, s'ils peuvent. Nous les applaudirons. Mais qu'ils ne touchent pas à la Brabançonne,sous le prétexte ridicule qu'un pays doit avoir un chant national digne de son destin. La Brabançonne est tout à fait digne du destin de la Belgique, par ce qu'elle est la Brabançonne^ et que par delà sa médiocrité musicale et son pauvre sentiment poétique, elle est le Chant national, le cri même de la nation en armes, parce qu'elle symbolise, malgré tout, l'unité des Belges malheureux autour de leur Roi et de leur drapeau, leur haine devant l'envahisseur et leur légitime espérance dans un avenir compensateur. La guerre actuelle a tout grandi en Belgique hormis ce qui était irrémédiablement petit. Et ce qui était petit, elle l'a rendu inexis-tantou dérisoire. Les querelles de clocher, les rivalités d'homme à homme, les rancunes littéraires, notamment, qui songe à cela? Cela n'existe plus. Mais ce qui est, et reste grand, c'est la figure du Roi des Belges, c'est l'armée belge, c'est toute la nation belge, —— et c'est la Brabançonne/ L'autre soir, lors d'une fête donnée à Amsterdam, j'ai vu des femmes pleurer à chaudes larmes ea l'entendant et même peu d'hommes avaient à ce moment-là les yeux secs. Ils ne songeaient pas, ceux-là, à la valeur musicale de l'hymne de Van Campenhout; pour eux ce n'était pas un théorème musical. C'était la patrie même, c'était la Belgique lointaine et malheureuse, c'était tant de choses abolies ou détruites, tant, tant! Et leurs larmes et leur émotion en l'entendant voilà qui le justifie cet hymne, s'il faut qu'on le justifie, de toutes les critiques.La Belgique malheureuse et opprimée a fait de la Brabançonne un beau chant de révolte, de haine et d'espoir. Il ne faut pas qu'on y touche. Il suffit, en le chantant, d'y mettre toute sa foi. René Felbelman. ■ H HW 1 Ç 1 H ■ » Une protestation contre 3a taxe illégale. L'Union Belge de Folkestone nous prie d'insérer la lettre ci-dessous : Le 1 février 1915. Monsieur le rédacteur en chef, Vous avez certainement connaissance d'un arrêté signé le 16 janvier 1915 par le gouverneur von BisSing, qui impose une pénalité à ceux de nos concitoyens qui résident à l'étran- Ser- . , Nous estimons que c'est notre devoir de protester immédiatement contre cette nouvelle exaction et nous venons d'envoyer au Gouvernement belge, au Havre, la lettre dont copie ci-dessous : £ Dans l'intérêt même de nos compatriotes, nous vous sérions obligés de donner la publicité la plus grande à cette lettre, afin qu'ils soient renseignés sur tous les efforts entrepris pour obtenir une intervention en notre faveur. A gréez, Monsieur, etc.... Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères. Le Havre. Monsieur le Ministre. Mous avons pris connaissance de l'arrêté du gouverneur von Bissing, frappant d'une pénalité égale à dis fois leur contribution personnelle de 1914= les Belges réfugiés à l'étranger. Nous ne pouvons, que protester contre cette mesure, qui est contraire à tous les principes de la légalité et de la justice. . .. ... Nous disons que c'est une pénalité, quoiqu'elle soit présentée sous la forme d'une taxe: il suffit de la considérer de près pour lui trouver tous les caractères d'une pénalité et non d'une taxe, applicable à tous les citoyens j Comment peut-on justifier une disposition qui, dans sa généralité, frappe les- fonctionnaires, les officiers en même temps que -les civils? Quoi de plus odieux que de frapper des officiers et des soldats, qui ont le devoir d'être auprès de l'armée en campagne? Et certains fonctionnaires, ministres et fonctionnaires d'administrations centrales, dont les' devoirs ne .peuvent s'exercer qu'en dehors de la partie occupée par les Allemands? On frappe d'une pénalité 4e6 citoyens qui, matériellement eû moralement, sont dans l'impossibilité de se conformer à Y arrêté en rentrant eu Belgique. Quelle justice! Et tous les autres citoyens qui, pour des motifs spéciaux et pas moins respectables, ont volontairement quitté leur patrie , pour eau-ver des jeunes gens, des jeunes filles", des femmes et les mettre loin des atteintes dés envahisseurs. Et enfin les autres encore, qui ont préféré s'éloigner que de subir la tyrannie et la vie côte-à-côte avec les oppresseurs. Ce sont incontestablement des motifs respectables qui ont dicté leur conduite. Il est contraire à toute justice de frapper des citoyens d'une pénalité. Une peine est la sanction d'une infraction : dans tous les pays civilisés il en est ainsi. Où est ici l'infraction? Quel est l'article, nous ne dirons pas du code pénal, mais du code de la morale universelle qui a été méconnu. Quel article de la. convention de La Haye peut-on invoquer pour justifier pareille mesure? Un autre argument .que le. Gouvernement pourrait, à notre avis, faire valoir, est celui-ci: lorsque l'administration allemande a convoqué les conseils provinciaux pour les engager àj voter la contribution de guerre de 4S0 millions1, elle a pris rengagement de ne pas frapper d'autre taxe. D'un autre côté, pourquoi l'administration allemande applique-t-elle un traitement plus rigoureux à la partie occupée de la Belgique comparée au territoire "occupé eu France? , Nous nous permettons de suggérer au Gouvernement belge de faire un appel solennel aux puissances neutres, à l'Espagne, aux Etats-Unis, à l'Italie, à la Suisse, à la Hollande, etc., pour qu'elles interviennent aux fins d'empêcher cette nouvelle violence. Et nous prions instamment le Gouvernement belge de saisir d'urgence les agents diplomatiques des puissances neutres, pour que la réclamation ne soit pas tardive et ne se produise pas après le fait accompli. Les malheureux citoyens belges n'Ont donc pas encore assez enduré, assez souffert. Une exaction nouvelle, les attendait. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de notre haute considération. Union Belge. - ™ • 9'<-=?ui ■ ■ — La mort d'ia itnrrs. Samedi, a eu Heu au cimetière d'Ixelles l'inhumation de M. Arthur W arnier, sergent au 9e rég. de ligne et agent militaire au service du Congo. Au milieu d'une assistance douloureusement émue, M. Buy 1, échevin d'Ixelles et député, a rappelé en excellents .termes les services rendus tant en Afrique qu'en Belgique par le sergent Warnier. Quoique décédé sur le territoire d'Anderlecht, ce brave avait exprimé le désir de reposer au milieu de ses frères d'armes et à proximité de la tombe de son regretté père.. Trois des frères d'Arthur Warnier sont encore sous les drapeaux et participent aux héroïques çorgbata de l'Yser^ En BeBgique. A Bruxelles. En règle générale, les soldats sont paisibles et calmes. Ils essaient de se faire bien venir d'une population qui les déteste du fond du coeur, parce qu'ils représentent une nation exécrée. Peut-on rencontrer un Allemand sans penser aussitôt à Vise, à Dinant, à Louvain ? Dorénavant, il en sera toujours ainsi. L'Allemagne et les Allemands représenteront pour nous la nation et le peuple détestés. Après ce qu'ils ont fait au peuple belge, le contraire seul serait étournant. Mais c'est surtout l'officier qui est mal vu. On trouve qu'il abuse de la morgue e.t de l'arrogance. On croirait même qu'il est jaloux qu'on fasse la charité, qu'on distribue du pain aux pauvres hères. Aussi n'épargne-1-il aucune occasion de mettre des bâtbns dans les roues de tous les organismes philanthropiques.S. * * On voit passer d'importants convois de blessés allemands, lamentables loques, sanglantes qu'on va soigner à Aix ou à Cologne et renvoyer, à peine rétablis, vers la boucherie. * * * On remarque depuis peu que les vivres sont de meilleure qualité. Le pain blanc est, cependant, toujours inconnu; mais le ravitaillement devient plus facile, grâce au Comité d'Alimentation qui se dévoue au bien-être général. * * * Dans la province, les petites communes éloignées de tout centre sont particulièrement difficiles à ravitailler. Les malheureux paysans en sont réduits à se nourrir de pommes de terre. Comment se chauffent-ils, eux qui ne reçoivent jamais de charbon? Bien heureux encore ceux qui (habitant près d'endnftts giboyeux où ils peuvent braconner. Le gibier est d'ailleurs très abondant cet hiver. Mais que de misères insoupçonnées! Ces temps derniers, dit ;,Le XXe Siècle", les autorités allemandes à Bruxelles adressèrent au bâtonnier de l'ordre des avocats près la cour d'appel une plainte à charge d'un avocat belge très connu, qu'on accusait de n'avoir pas rempli en conscience le mandat qui lui avait 'été confié par une maison allemande de Dusseldorf. Les autorités allemandes disaient au bâtonnier que si cette accusation était fondée, ,,le gouvernement impérial se verrait dans la nécessité de piendre d'autres mesures pour sauvegarder les intérêts allemands". Le bâtonnier de l'ordre des avocats, M. Léon Théodor, député de Bruxelles, adressa à M. von Sandt, chef de l'administration civile allemande, une lettre d'une admirable fermeté, dans laquelle il affirme que l'avocat, dans la pratique de ses devoirs, ne connaît ni les défaillances ni les rancunes ; qu'il n'y a pour lui ni amis ni ennemis, que son souci de probité professionnelle n'est pas livré aux hasards des événements. M. Léon Théodor ajoute: ,,Saus doute depuis qu'elle nous a envahie, l'Allemagne est devenue notre ennemie ; menacés par elle dans notre existence, nous la combattons avec toute l'â-preté d'un patriotisme enraciné. A elle, nous ne devons rien. .,En revanche l'Allemand, sujet de droit, justiciable de nos tribunaux, est sacré à nos yeux ; qu'il comparaisse devant nos juridictions civiles ou répressives, il peut être rassuré ; il ne . connaîtra ni déni de justice, ni parti pris, ni malveillance, ni vexations. Si sa liberté, son honneur ou ses intérêts étaient injustement menacés, le barreau serait là pour le protéger. Quant à la menace qui nous est faite de „prendre des mesures" — mesures dont je ne devine ni la nature ni la portée — elle est superflue. Elle ne saurait modifier en rien notre attitude. Nous agirons' à l'avenir comme nous l'avons fait dans le passé, sans préoccupation d'aucune espèce et sans autre mobile que celui de bien faire, ,,Ce sera l'éternel honneur du barreau belge, et- sa raison d'être, de n'obéir, dans l'exercice* de sa haute mission, qu'à sa conscience, de parler et d'agir sans haine et sans crainte de demeurer, quoi qu'il puisse advenir, sans'peur et sans reproche. „Qu'il me soit permis d'ajouter que le barreau n'est pas un corps administratif. Il constitue un organisme autonome et libre. Placé par la loi aux côtés de la magistrature pour réaliser avec elle l'œuvre commune de la justice, protégé par dés traditions séculaires, il ne connaît ni tutelle, ni contrôle d'aucun pouvoir politique. Il règle sa vie et son activité comme, il l'entend; il ne reçoit d'ordre ni d'injonction de personne. „Cette liberté sans entraves, il l'exerce, non pas dans l'intérêt de ses membres, mais dans celui de sa mission. Elle a développé dans son sein plus de discipline que d'orgueil; elle a créé un code de règles sévères d'honneur et de délicatesse qu'une élite, seule, peut supporter. Toucher à cette institution serait toucher à la justice elle-même, c'est-à-dire à ce qui constitue le suprême rempart de notre vie nationale. „Placé à la tête du barreau de la capitale belge par la confiance de mes confrères, ^e manquerais à mes premiers devoirs si je ne revendiquais pas, les voyant menacées, nos prérogatives contre un pouvoir étranger, avec ia. même respectueuse liberté 5ue je le ferais si je me trouvais en face d'un ministre belge". A Anvers. Le bourgmestre porte à la connaissance des personnes qui auraient des doutes sur la qualité de certains vivres et boissons débités à Anvers qu'elles peuvent s'adresser au bureau sanitaire du. quai Cockerill No. 19 où l'analyse sera faite des mets suspects. Ceci à titre absolument gratuit. * * * L'abominable situation qui nous est faite par la guerre n'empêche pas certains .amateurs de jeux de cartes de s'adonner à leur plaisir favori. Et l'on est un peu étonné de lire dans certains journaux qu'un solo-slim a été fait par Mlle Valentine T., avec dix atouts d"as de trèfle, l'as de pique, le roi et le valet. Intéressant, n'est-ce pas? * * * Heureux rédacteurs des ,,Antwerpsche Tijdingen" ! Ils vont se croire réhabilités aux yeux des honnêtes gens, depuis que leurs amis allemands ont suspendu leur papier pour une durée de trois semaines. Ce qui leur apprendra, bien qu'ils fussent à tu et à toi avec nos ennemis, qu'on ne doit pas se croire libre d'écrire à sa guise, lorsque l'Allemand est .le Maître! Les ,,Tijdingen", c'est la feuille de choux qui, la première, s'est mise au service de l'Allemagne. Et cela est si vrai que l'article publié dans le premier numéro sous le titre ,,De klokken luiden" était écrit („De Tijd" dixit) par l'autorité allemande elle-même ! Après ça, qu'on vienne encore nous parler du triumvirat patriotique : l'avocat Weyler, le poète mirlitonesque Baf Verhulst et le journaleux Mauw. Il convient, à présent, de donner les motifs de cette suspension. Elle jette d'ailleurs un jour fâcheux sur les agissements de l'autorité allemande. Le gouvernement de von Huene avait essayé, sous le couvert du Conseil communal, de faire paraître une circulaire à propos de la taxe sur les absents. De la sorte et par ce moyen que Basile n'eût pas répudié on aurait cru, dans le public, que le conseil n'était nullement opposé à frapper ceux qui ont refusé de vivre sous la botte étrangère. Comme nous l'avons annoncé, une réunion se tint lundi, au cours de laquelle M. Royers interpella le bourgmestre sur la mesure illégale dont tout le monde s'entretenait en ville. M. De Vos répondit que le collège ne s'était pas encore occupé de cette question et M. Franck, au nom de la commission intercommunale, déclara qu'au sein de la section qu'il représentait ou avait proposé de discuter la valeur de cette taxe, mais sans y donner d'autre suite. Le journaliste qui assistait pour compte des ,,Tijdingen".à la séance eut la. . jeunesse(!) de rendre compte intégralement du débat. La mèche était éventée: Basile n'avait plus qu'à déchirer ses projets de circulaires ! A la kommandantur, lorsqu'on lut le numéro du papier Mauw-Weyler, ce fut un beau tapage. C'était une trahison! Et l'on décida de faire un exemple, quelque dure que soit la tâche de frapper un serviteur, jusqu' ici si dévoué. Ce qui fut fait. Les „Tijdingen" envoyèrent aussitôt une circulaire à leurs lecteurs, annonçant que la feuille était frappée d'une peine de suspension, mais qu'elle reparaîtrait le mardi 16 février! À * * * L'arrestation de quatre des fils du juge de paix Lombaerts est formellement démentie. Tant mieux! A Tournai. La garde civique a été mobilisée et la police fait actuellement le service sous les ordres des Allemands. Toutes les ambulances et tous les couvents sont remplis de soldats allemands blessés. » * * La ville est privée de journaux; on paie 2 fr. 50 pour un journal datant de huit jours; c'est dire que les habitants sont privés de nouvelles. Tous les jours on entend le bruit du cauon. * * • Les Allemands ont tracé à la Belgiquet de ce côté du pays, de nouvelles frontières Tournai qui est considéré comme étant sur la ligne de feu fait, pour les Allemands, actuellement partie de la France. Les douanes allemandes ont été placées à Leuze, àFras-nes-lez-Buissenal et à Renaix. Les voyageurs qui quittent Tournai doivent donc subir la visite à l'une le ces trois gares Pour voyager, il faut un permis dont le coût est de 10 marks ; les passeports s'obtiennent au Palais de Justice, où sont établis les bureaux de la Kommandantur. De nombreux officiers et médecins allemands logent chez les particuliers ou dans les maisons inhabitées. Les réquisitions sont nombreuses. « * # Il est défendu de sortir en ville après 9 heures du soir; à partir de cette heure toutes les lumières doivent être éteintes. Voilà le régime sous lequel Tournai vit en ce moment, attendant la suite des événe-^ ments ; les craintes pour l'avenir sont grandes car les Allemands ont construit des tranchéès du côté de Marquain, sur la route de Lille. € A Fûmes. Plus de trois cents obus ont été lancés sur la vieille cité flamande, mais il y a des centaines d'habitants qui demeurent bravement dans leurs maisons, sous le fracas des „marmites". Le roi Albert, en réponse à ^ des vœux qui lui avaient été adressés, a fait envoyer à l'administration communale de Furnes la lettre suivante, qui a été affichée sur les murs de la ville: Messieurs, Le Roi; qui considère que la ville de Furnes est maintenant le cœur de la patrie, a reçu avec joie et reconnaissance l'aimable adresse que vous lui avez envoyée. Vos concitoyens ont fait preuve, dans les moments les plus critiques, d'un courage et de vertus civiques qui les honorent; le souverain est heureux de leur adresser aujourd'hui ses félicitations en même temps que l'expression de sa gratitude pour l'attachement que la population ne cesse de lui témoigner si gracieusement. Veuillez, je vous prie, messieurs, vous faire les interprètes des sentiments de Sa Majesté et recevoir l'assurance de ma considération distinguée. Le secrétaire: J. INGENBLEEK. A Ostende. Lorsque les autorités belges chargées de ravitailler la population se rendent à Bruges, elles doivent être accompagnées d'un officier allemand chargé de surveiller leurs ; faits et gestes. * * * Nous avons dit à différentes reprises les effets produits par les bombardements successifs des navires alliés ; les Teutons en tirent argument pour convertir certains naïts à leur cause. A Middelkerke, il s'est trouvé trois de ces mauvais patriotes pour desservir les nôtres. Consultés par le chef d'une patrouille belge, composée de 350 hommes, ces trois individus lui indiquèrent un endroit comme étant le point faible de la défense ennemie, et nos soldats tombèrent dans une embuscade. Faits tous prisonniers, ils. furent heureusement délivrés peu après par une troupe de fantassins anglais, également en service de reconnaissance.La garnison d'Ostende, qui, au début de l'occupation, avait été confiée à des Bavarois couleur de pou, est actuellement composée de marins et de fantassins de la marine Ces hommes se comportent relativement bien vis-à-vis clé la population et des étrangers, exception faite des Anglais, pour lesquels les Allemands ont une naine féroce. On peut lire sur les murs d'Ostende et des localités côtières la proclamation suivante:VILLE DISTENDE. Dernier avertissement aux Anglais et aux Français. Il est expressément rappelé aux résidents anglais et français qu'ils doivent se déclarer personnellement.. dan* le courant de cette semaine, à la Kommandaulv.r impériale allemande, bureau du PolL-eimeister militaire." Celui qui ne s'est pas déclaré en personne avant le 2S de ce mois sera arrêté. Ostende, le 25 novembre 1914. La lvommandantur impériale allemande. ( Von Bernuth. 1 Oberleutenant et Ortskommandant. La signature ne surprendra pas les Anver- j sois qui s'étaient inquiétés de l'invasion j pacifique allemande et avaient timidement poussé un cri d'alarme. Ce ,,von Bernuth", oberleutenant et ortskommandant (!), est le fils d'un renégat, Allemand de naissance et de coeur, mais naturalisé Belge... pour les besoins de la ,cause allemande. * .* ■» Les fameux canons de 42 et les pièces lourdes autrichiennes que les „Boches" -ont amenés dans les dunes ont donné fort peu de résultats. On avait construit pour elles des terrasses spéciales et nul ne doutait qu'ainsi installées ces machines diaboliques auraient tôt fait de pulvériser les bâtiments britanniques et français qui coopèrent brillamment à l'avance dés troupes alliées, le long de la côte belge.. Hélas ! pour ces naïfs Teutons, au premier' obus lancé, ces mastodontes s'écroulèrent lamentablemeut. On n'avait pas prévu que les plateformes reposèrent sur du sable.., comme tous les projets du kaiser.Cette déception, et bien d'autres—car petit à petit il se fait jour dans l'esprit de nos ennemis—ont fortement démoralisé les fusiliers marins et les matelots militarisés qui composent les effectifs allemands sur le littoral. Aussi les désertions et les mutineries ne se comptent plus de ce côté du froût. ( . - - < Aux Frontières. Un habitant de Renaix qui essayait de ' passer la frontière à Assenede a été tué à coups de fusil. , « * * On a arrêté en cours de route, sur le 1 vicinal qui fait le service de Maestricht à Maeseyct, un employé porteur de lettres qui lui avaient' été remises par un directeur de j charbonnage à Eysden. Le directeur et l'employé ont été arrêtés et menés sous bonne escorte à Tongres. vl Au Limbourg. Les derniers gardes civiques qui avaient té emmenés en captivité en Allemagne iennent de rentrer à Tongres. ■■ —... . , .. Ministère îles finances et ministère de h justice. lctra.its de fonds sur les dépôts en Banque. — Protêts et autres actes conservatoires, délais, -prorogation. ALBERT, Roi des Belges, A tous présents et à venir, Salut. Vu la loi du 4 août 1914 concernant les meures urgentes nécessaires en temps de guerre; Revu Notre arrêté du 26 décembre 1914; Sur la proposition de Nos Ministres des Fi-lances et de la Justice, Nous avons arrêté et arrêtons : Article 1er. Pendant la durée du temps de ;uerre, les demandes de retrait de fonds suies dépôts en banque opérés avant le 4 août 914 ne devront être, accueillies qu'à concur-ence, par quinzaine, de 10 °/0 du solde crédi-eur, sans pouvoir dépasser 1,000 francs. Pourront toutefois être effectués sans limite lu montant : lo. Les retraits de fonds destinés au paie-aent des appointements et salaires des em-iloyés et des ouvriers de toute entreprise in-lustriellé ou commerciale. Le retrait pourra atteindre, à chaque échéan-e de paie, le montant des appointements et alaires dont il sera justifié par les états de laiement du personnel. 'Sont assimilés aux salaires, pour l'applica-ion de la présente disposition, les allocations «mporaires ou rentes viagères allouées aux ■ictimes d'accidents du travail et dont il sera ustifié, à la satisfaction du dépositaire, soit >ar les contrats ou jugements', soit par leo icritures du débiteur. 2o. Les retraits de fonds demandés par les ntrepreneurs de travaux et fournitures pour a défense nationale en vue du paiement des rais et dépenses, autres que ceux prévus au o. ci-dessus', nécessaires à l'exécution de ces ravaux ou fournitures. 3o. Les retraits de fonds destinés au païe-nent total ou partiel de tous impôts, contribuions, taxes, redevances et fermages, même ion échus, dus à l'Etat,, aux provinces ou aux ommunes. Le retrait sera effectué au moyen d'un hèque délivré par le. dépositaire au nom du ilinistré des Finances. Les chèques ainsi délivrés seront acceptés iar les receveurs ou comptables publics comme alant numéraire. Art. 2. Les délais pendant lesquels doivent itre faits les protêts et tous actes concernant es recours, pour toute valeur négociable sous-:rite avant le 1er février 1915, sont prorogés )endant toute la durée du temps de guerre. Le paiement ne pourra être exigé pendant e temps. Le porteur est tenu de donner avis que l'effet (eut être payé à son; domicile. Les intérêts, calculés au taux de 5 -1/2 °/0, erout dus depuis l'échéance jusqu'au paiement. Notre Ministre des Finances est chargé de 'exécution du présent arrêté qui sera obliga-oire à partir du 1er février 1915. Donné en Notre quartier général, le 21 jan-•ier 1915. tare iras factionnaires. Nous recevons la lettre ci-dessous : On ane dit que le Gouvernement belge, en oriformité de la déclaration faite par le Mi-listre de l'Intérieur, dams une interview accor-lée à un rédacteur du ,,XXme Siècle", conseille lux fonctionnaires réfugiés eu Hollande et en Angleterre de rentrer en Belgique parce qu'en igissant de la sorte ils no servent pas l'occupant mais, au contraire, les autorités nationa-es et que c'est au Surplus en Belgique que se >aient leur traitements. Cependant, d'après un arrêté, que votre ho-lorable organe a publié dans son numéro de undi, lo gouverneur général von Bissing vient le décider que les autorités allemandes confis-ueront les appointements payés aux fonction-îaires par les autorités belges auxquelles lésormais toute qualité administrative est [éniée. Comment concilier la déclaration de notre ninistre de l'intérieur avec les instructions ormelles du gouverneur général allemand? En effet, tant que les fonctionnaires belges, ■e tour nés au pays, étaient payés par les auto-•ités belges, on aurait pu, à la rigueur, sou-leuir qu'ils servent les autorités nationales; nais du moment qu'ils sont rémunérés par les lUtorités allemandes, il devient plus difficile le prétendre qu'ils servent les autorités natio-iales.Il est absolument logique d'affirmer que ;elui qui paie a, sur celui qu'il salarie, un iroit de soumission et réciproquement _ que elui qui est salarié est aux ordres de celui qui e paie. 11 eu résulte, fatalement, que les fonction-mires belges rémunérés par les autorités alle-nandes sont redevables de soumission entière invers celles-ci. Ils servent dès lors d'occupant, non les auto-■ités nationales. Voilà ce qu'il fallait démontrer. Il est bien vrai que le ; gouverneur général ron Bissing s'engage par son arrêté à ne pas employer nos fonctionnaires à des besognes l'utilité militaire, mais il est des besognes îiviles d'intérêt tout aussi majeur, tout Lussi vital. Cela est incontestable et lo lommage que nos fonctionnaires pourraient, lans cet ordre d'idées, causer à leur patrié i leurs compatriotes en se mettant aux ordres >u plutôt à la disposition des autorités allemandes serait immense et peut-être irrépara-)le. Faut-il le dire? Dans ces conditions, il semble opportun que !e Gouvernement belge prenne d'urgence l'autres mesures à l'égard de ses fonctionnai-■es.Puis-je vous demander, Monsieur le Directeur, de lui communiquer ces modestes *éflésions par la Vôie do yotlô estimable jour-îal^

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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