L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 21 Juli. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/g44hm53n2z/
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Mxmem' G cents centimes) — MérciFedl ii juillet 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Jo.urnal «uptidien «Jw matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbici, Comité de Rédaction: ^ René Chamhr.v, Emile Palnparé. Pour les annonces, aSso«?.£Terraeiîts et vente au numéro, s'adresser £t l'Atlminîsiration du Journal: N.Z. VOOBBUBOWAL 234-240. Téléphone: 1773. Abonnement ( En Hollande fi. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 ,, ,, —————————eau— ■mu a——;- ii«i—e—t—nnacrj»gc?r.j— Fête Nationale Le 21 juillet 1831 Léopold Ir monta sur le "trône de Belgique. Dès ce jour le peuple belge, Flamands de Flandre et du Brabant, Wallons hennuyers ou liégeois, que malgré la différence de langue reliaient tant d'aspirations communes, réalisa de libres destinées. Le bilan est vite dressé. Le chiffre de la population passa de trois millions à sept millions et demi ; pous conquîmes le cinquième rang parmi les puis-i sances économiques; l'intelligence et l'esprit de fermeté du Roi Léopold II, puissamment secondé par la vaillance do nos officiers et l'initiative de nos hommes d'affaires, nous valut un magnifique empire colonial. S'il v a des banquiers belges et des industriels belges dans toutes les grandes entreprises qui arrachent au globe un peu de son mystère pour y substituer l'ordre et le bien-être, nœ peintres perpétuent magnifiquement le vieux recoin artistique de notre patrie et il nous est né des poètes et dés écrivains plus magnifiques encore. Nous pouvions relever avec orgueil, à la façon ; de nos ancêtres qui se glorifiaient du nom de gueux, l'insulte qu'on nous jette souvent d'être d'éternels révoltés. Nous avons montré à la face du monde que nos émeutes étaient justifiées et que nous étions dignes de cette liberté pour laquelle, au cours des âges, nous avons lutté contre à peu près tous les peuples de l'Europe. Pas un de ces peuples, aujourd'hui, qui nous refusera le salut auquel nous avons droit. C'est pourquoi, tou6 les ans, nous célébrions ce 21 juillet qui n'est pas un anniversaire de sang mais la dafè> de notre résurrection. Nous nous étions battus depuis dix-huit siècles; nous étions las de sang et nous voulions que le front des jeunes filles par qui nous aimions voir accomplir le6 rites de la fête de la patrie fût seulement paré d'un rameau d'olivier. Arrière les visions de massacre et d'incendie. Les puissances garantes de notre indépendance ne nous avaient-elles pas imposé une neutralité perpétuelle comme si d'un accord unanime il avait été convenu que nous avions assez lutté, assez souffert, et que ce coin de terre qui avait servi de champ clos à l'Europe était voué désormais aux divinités bienfaisantes. Qui donc aurait osé nous dire que, parmi ces grands voisins qui avaient juré de respecter no» frontières, il s'en serait trouvé un pour violer sa promesse et pour promener à travers nos champs fertiles et nos villes florissantes ces horreurs "de la guerre qu'elles ne devaient plus connaître jamais ! Peut-être, le 21 juillet de l'année dernière, en regardant défiler nos soldats avons-nous salué le drapeau avec plus d'émotion, un sentiment où de la décision se mêlait à de l'angoisse. Car, à ce moment déjà, nous pressentions. C'est vrai, notre armée était petite, nous n'avions pas de canons, pas de mitrailleuses. Tout de même on verrait. Il y a aussi Woeringen dans notre histoire et ce n'est pas la première fois que les Allemands sauraient ce qu'il en coûte de nous souffleter. Ils le savent. Les vallons de la Meuse, les f plaines du Brabànt, les bords de l'Yser sont trempés de plus de sang allemand qu'ils ne ! le furent d'aucun autre dans tout notre tu-| multueux passé. C'est pourquoi, eux, les i maîtres, défendent à nos compatriotes restés I au pays de montrer ces trois couleurs qui, I naguère, formaient la parure éclatante et I joyeuse de ce jour de fête. Mais ce n'est pas i a nos fenêtres qu'il faut regarder l aujourd'hui pour juger de notre patriotisme. Celui-ci vit dans nos coeurs et il bat dans nos artères impétueuses. Il est tou-| jours nourri d'amour, ô d'un amour si douloureusement attendri, pour cette pauvre | terre déchirée, naguère la plus riche du i monde en villes et en monuments, mais il est aussi aiguisé par la haine, 'une haine ter-nible et qui cependant n'a rien die mon-I trueux, une haine légitime et qui sera féconde comme l'amour même. Ce 21 juillet 1915, que nous ne célébrons pas, entre tous nous est le plus sacré. Il ne sera pas comme un vide entre les fêtes du passé et les fêtes i de l'avenir, bien au contraire. Il marquera le point de départ d'une série nouvelle où, cette fois, les fanfares de guerre alterneront avec les chants pacifiques, tandis epe nos jeunes filles délaissant le pâle olivier iront a l'autel les mains chargées de branches de chêne dédiées aux héros. Parce que nos voix se sont tues aujourd'hui, combien plus tard elles s'élèveront plus fortes dans l'air éclatant de messidor ! Et c'est pourquoi, le§ kvres serrées, le coeur fermé mais tout bondissant sous la violence des sentiments que nous voulons maîtriser, nous nous taisons sans regret, sûrs que nous sommes des revanches que nous promet l'immanente justice. C'est aujourd'hui le 21 juillet, qu'importe. Nous ^ n'avons pas le loisir ni de nous exalter ni de nous attendrir. Nos soldats font la gloire et ils versent le sang pourquoi nous nous exalterons et nous nous attendrirons demain. Tous nous devons être au travail, et vous, les fiancées et les épouses, préparez la soie et l'or avec quoi vous broderez tes noms des victoires que nous saluerons, sur les drapeaux de nos régiments, à la revue Wl,2l juillet de l'an prochain. Charles Beroard. Le massacre des prêtres beiges par les Allemands Une enquête du cardinal-archevêque de Vienne confirme les accusations des évoques beiges. Voici sur les cruautés dont le clergé belge a été victime de la part des troupes allemandes un témoignage qu'il sera difficile de récuser, même en Allemagne. Il l e vient, en effet, pas même d'un neutre, mais d'un alEé de l'empire et d'un allié qui ne manque pas d'autorité, puisqu'il s'appelle le cardinal Pfifl et qu'il est archevêque de Vienne- Sous le titre: ,,Les Allemands en Belgique : une enquête autrichienne dont le résultat diffère considérablement de la manière dont les Allemands exposent les faits", le journal danois ,,Politiken" du 4 juillet 1915 (n. 6) a publié une dépêche de son correspondarut à Rotterdam, M. Hugo Schmidt, ainsi conçue A la prière du cardinal Pfifl, de Vienne, des ecclésiastiques autrichiens ont entrepris en Belgique une enquête indépendante sur l'attitude des prêtres belges pendant l'invasion allemande en Belgique. Cette enquête est terminée, son résultat, qui s'appuie sur une surabondance de documenta, authentiques, démontre que cinquante prêtres ont été tués, que plus de deux cents ont été gravement maltraités par les Allemands et que, dans chaque cas particulier, le traitement a été absolument indigne. Le résultat de l'enquête est une réfutation complète et une condamnation de la version officielle allemande antérieure. Que reste-t-il après cela de l'échafaudage de mensonges laborieusement élevé par le gouvernement et les journaux allemands pour diminuer l'importance des crimes commis contre le clergé belge et pour en diffamer les malheureuses victimes, se demande ,,Le XXe Siècle". On peut le demander aux catholiques allemands qui ont mis tant d'ardeur à justifier les forfaits de leur gouvernement et de leur armée. On peuit le demander aussi aux catholiques de Hollande, de Suisse, d'Espagne et des autres pays neutres qui ont accueilli si facilement les apologies et les calomnies de nos ennemis. # N'est-ce pas même dans un journal italien, r,,Unita Cattolica" de Florenoe, que nous lisions, il y a quelques jours, ces lignes, qu'on croirait extraites de quelque journal anticatholique allemand : ,,A noter que les fameux prêtres fusil-,,lés, de 200 sont maintenant devenus 49, ,,e>t puis, nous verrons- Attendons donc ,,et ne nous instituons pas juges." Le journal catholique de Florence qui a imprimé ce commentaire en caractères gras dira-t-il à ses lecteurs que jamais personne n'a parlé de 200 prêtres belges fusillés, mais que le cardinal Pfifl confirme que deux cents d'entre, eux ont été maltraités et cinquante mis à mort? mua ■ O ■ d— Pour nos prisonniers en Allemagne Nous avons reçu les sommes suivantes: Simon Salmona, Belge de Coeur quand même 5.00 frs. Pour les prisonniers belges en Allemagne V. E. H.... 20.00 ,, M. S. K. Léonard. 1.00 ,, Croix Ronge de Belgique De la part du Crédit Anver-sots, pour nqs soldats blessés, à l'occasion de la Fête Nationale belgey (produit*de collectes) 50.00 frs. ■ J, I Il un la loyauté de la presse anglaise Il se peut que la bonne foi de la presse anglaise soit parfois surprise, tout aussi bien que celle de la presse de n'importe quel autre pays mais c'est un fait que, dès qu'il est prouvé qu'une nouvelle parue dans un journal anglais est inexacte, ce journal est toujours assez ioyal pour reconnaître son erreur. C'est ainsi que dans le ,,Daily Chronicle" du 26 juin dernier nous trouvons 3e qui suit: ,,Le ,Daily Chronicle" du 20 avril 1915 a publié sous le titre de ,,prisonniers mis à 1 mort" une lettre du nord do la France ra-3ontan<P qu'à la suite de la surprise nocturne, par des Belges, de sentinelles allemandes, le :hef allemand avait, par représailles, fait fusiller un certain nombre de prisonniers capturés à Drie Grachten, appartenant tous au 1er •ég. de chasseurs. ,,11 résulte d'une enquête ouverte sur l'or-ire du ministère de la guerre, auprès du com-nandement des unités belges intéressées, que e récit est inexact et qu'aucun militaire bel-5e échappé n'a raconté qu'on avait massacré jes camarades". Qu'on nous permette à oe sujet d'attirer également l'attention sur le fait que c'est le gouvernement belge lui-même qui a fait procéder à cette enquête. C'est ce qui démontre, ;e que d'ailleurs nous avons déjà pu constater . ouvent, le soin que met notre gouvernement 1 contrôler, toute accusation Avortée contre nos 1 ennemis» En Belgique. A Bruxelles* A l'école du boulevard Clovis, beaucoup d'élèves ont adopté un soldat belge prisonnier en Allemagne ou interné en Hollande, auquel elles envoient des provisions. Un de ces ,,pupilles", prisonnier, ayant reçu avis que sa femme se trouvait en danger de mort, fut autorisé par le commandant de son camp à partir pour Bruxelles. Il se rendit aussitôt, en habits civils, accompagné de deux soldats allemands, à l'hôpital où sa femme était en traitement et il eut le bonheur de constater qu'un mieux sensible s'était produit dans l'état de la malade. Après cette visite, il demanda à ses gardiens de pouvoir aller remercier la petite fille qui 'lavait choisi pour son protégé. Les soldats n'y virent point d'inconvénient et accompagnèrent leur prisonnier à l'école du boulevard Clovis. Arrivé là, le soldat belge fut conduit par la directrice dans la classe où se trouvait sa petite marraine. Il fut présenté aux élèves, qu'il remercia avec des larmes1 dans la voix au nom de ses malheureux camarades. Puis il' saisit la main de l'élève qui se trouvait près de lui, sa marraine. ,„C'est une petite Française", lui dit l'institutrice. Le prisonnier, profondément ému, pressa l'enfant sur son coeur et cria: ,,Vive la France! Vive la Belgique!" cris que les enfants répétèrent au milieu des larmes. * * * Le jour est proche où la ville de Bruxelles sera enfin dotée de la salle de concerts que le public réclame depuis longtemps. * * * Les réunions de greyhounds au Vivier d'Oie sont très suivies. Elles remplacent pour beaucoup de parieurs les courses de chevaux. . * * * Les Allemands ont défendu l'importation de savon venant de Hollande. La fabrique Sunlight, de Lever brothers, à Forest, a été remise en activité par nos ennemis. Ils veulent que les Belges se fournissent chez eux! Ils se tromperont une fois de plus, voilà tout. * * * Dans l'affaire De Coen, qui s'est terminée récemment aux Assises, ia plaidoirie de Me Borinevie a duré sept heures ! Lorsqu'on sut comment les questions allaient être posées au jury, l'acquittement ne pouvait faire doute à personne. En effet, elles étaient présentées de la manière suivante: lo. De Coen est-il coupable d'avoir volontairement, avec intention de donner la mort et avec préméditation, commis un homicide sur la personne de JoorisP 2o. Volontairement, avec intention de donner la mort et avec préméditation, commis un homicide sur la personne de i Duthoit ? Poseï; la question, c'est la résoudre. L'avocat ' général n'avait-il pas demandé au jury de répondre ,,non" pour la préméditation? La réplique de M. Sartini Van den Kerckhove prédisposait d'ailleurs à l'indulgence. ,,La cour jugera avec bonté", dit l'avocat-général. Le jury aussi. Mais le verdict fut accueilli dans le public par des rumeurs en sens divers. # # * Voiçi ce qu'écrit ,,L'Indépendance" : ,,La vie à Bruxelles est toujours la même, c'est-à-dire que les vivres augmentent énormément et que l'on se promène beaucoup. Le chômage est à peu près complet. Il n'est à conseiller à personne de rentrer. Au contraire, il faut rester à l'étranger, car ceux qui rentrent actuellement sont étroitement surveillés. Les Allemands supposent qu'ils apportent des nouvelles verbales de la Hollande et do i'Angleterre. Ceux qui reviennent de ce dernier pays sont spécialement notés. Les Allemands se procurent très facilement la liste les personnes débarquant à Flessingue. ,,Tout récemment une dame s'est vue refuser brutalement un passeport pour la Hollan-le. On lui mit sous les yeux une fiche, indiquant, non seulement la date de son débarquement à Flessingue, ce qu'elle avait fait pendant les trois ou quatre jours qu'elle avait résidé en Hollande avant de repasser la frontière, mais encore son adresse en Angleterre! ..Il faut donc être très prudent". Nous ajouterons, spécialement à l'adresse du gouverneur temporaire M. von Bissing, — puisqu'il nous fait l'honneur de nous lire, — qu'il t. placé à la gare d'Esschen un officier (un najor, nous dit-on) qui est d'une grossièreté jans pareille. Cet individu se permet de parer aux voyageuses qui rentrent au pays ve-îant d'Angleterre ou de Hollande, et à cel-es qui en sortent, sur un ton dont nul chez îous ne se sert pour parler à son chien dans m moment do colère. Nous n'avions pas vou-u jusqu'ici dénoncer la façon de se conduire le cet officier, mais devant l'unanimité des éclamations indignées de Belges et de ,,neu-res", nous croyons utile d'appeler l'attention le celui dont il dépend. Dernièrement, après voir examiné lo passeport d'une dame bel-;e des plus honorables, passeport remis par ►rdre de M. von Bissing lui-même, l'individu nal élevé qui représente l'Allemagne à Esschen e permit de parler à cette dame sur un ton [ui lui aurait valu des gifles en tout autre ooment. Les témoins do cette scène durent se etenir pour ne pas corriger cet homme cornue il le -méritait, de crainte des représailles [ont aurait pâti tout le village. Après lui voir, sans motif, décoché les plus viles in-ures, cet officier — qui doit être en temps e paix palefrenier en Poméranie — adressa la dame en question un „Fout... le camp" nergique. Qu'en pensez-vous, M, von Bissing, vous qui tes baron et reçu à la cour impériale? Cette içon d'agir avec les darnes est-elle d'usage n Allemagneji A Anvers. Les deux pères jésuites, les frères De Hasque et M. Augustus, buffetier du Vrede, sont encore en prison. On n'a rien pu trouver contre eux. Chaque jour une autre bande de policiers allemands vient perquisitionner. Ils défont jusqu'aux planchers et chaque fois se retirent bredouilles. On pense donc que l'affaire sera bientôt classée et que les inculpés seront remis en liberté. * ¥r if Pendant toute une période on a laissé l'heure belge au cadran de l'Iiôtel de Ville. Un jour, un supérieur venu chez nous pour soigner ses rhumatismes et aussi, disent les mauvaises langues, pour obtenir plus tard une pension militaire, imagina que le prestige allemand souffrait d'une chose aussi périlleuse. C'était subversif. Et, d'un coup de pouce, nous vieillîmes d'une heure sur le champ. Si cela devait souvent se produire, les enfants au maillot seraient vite en âge de devenir électeurs au Sénat! Quant aux drapeaux, on en a arboré à la gare et à l'Hôtel de Ville. Au début on ne les sortait qu'en cas de victoires. Mais comme celles-ci se succédaient à jet continu depuis qu'ils sont à Paris ou même aux Pyrénées (en imagination, s'entend), les couleurs allemandes ne quittèrent plus le balcon de l'Hôtel de Ville. Au reste, elles sont symboliques ; noir et blanc n'impli-quent-ils pas le grand deuil de l'Allemagne pour son sang inutilement versé (le rouge) ? Mais on s'habitue à tout, surtout lorsqu'on | sait que c'est temporaire. * * * La censure se montre toujours aussi sévère : pour les journaux hollandais. Il ne se passe j pas de jour que l'un' ou l'autre organe dont la vente est autorisée cependant par l'auto- ; rite allemande soit interdit. Le ,,Vlaamsche j Nieuws", depuis qu'il a une nouvelle rédac- ! tion, joue à la neutralité. Baeyens était moins j perfide ! Ce journal défend le pape à présent, comme les gazettes allemandes elles-mêmes. Il est vrai que c'est le nommé Auguste Borms qui entreprend l'„affaire." A Liège. Il en est arrivé une bien bonne à ces braves Teutons! Une fois de plus ils ont été joués avec une désinvolture et une habileté à laquelle ils ne pouvaient certainement pas s'attendre. Voici les faits, tels qu'ils nous sont communiqués par notre correspondant de Liège: Les coureurs amateurs et indépendants du pays jde Liège ont coutume, chaque année, d'organiser des courses régionales dont la plus importante, est, sans contredit, le tour de la province. Or, von Bissing, dans une de ces improvisations qu'on peut qualifier, sans rire, de sublime, avait autorisé les cyclistes à circuler dans un certain rayon. IJ en fut ainsi dans chacune des sept provinces, seules les Flandres étant considérées comme territoire .d'étape. Des avis furent collés à tous les coins de rues et les tracés des routes autorisées encombrèrent pendant quelques jours la quatrième page des journaux édités au pays occupé. Cet arrêté de von Bissing devait faire le bonheur — on le conçoit sans peine — des coureurs liégeois, fort nombreux, qui s'étaient trouvés privés depuis si longtemps de leur sport favori. Après quelques courses sur route sans grande importance, il fut décidé qu'on demanderait l'autorisation nécessaire à courir le tour de la province. .Quelques notabilités sportives se rendirent à la kommandantur et exposèrent le vœu de l'unanimité des coureurs cyclistes. D'autant qu'entre le départ et l'arrivée de cette course fameuse, on pourrait organiser une réunion athlétique qui eût rapporté quelque argent aux œuvres de bienfaisance .... A la kommandantur on accepta en principe l'idée mise en avant par les sportsmen liégeois. Mais le grand manitou décréta que, pourrendre les couleurs allemandes populaires dans les campagnes que les coureurs devaient traverser, ceux-ci porteraient sur leur guidon un drapeau allemand et au bras un brassard aux couleurs noir, blanc, rouge. Refus énergique et spontané des Belges qui préfèrent abandonner l'idée de faire courir le tour de la province que de prier leurs concitoyens d'arborer les couleurs ennemies. Il était même inutile d'en parler à. ces messieurs, ajoutèrent-ils. Et on brisa là ! Cependant, les délégués iirent rapport au syndicat. De longs conciliabules s'établirent. Il y eut des allées et venues mystérieuses dans tous les coins de la ville. Puis, après trois jours de pourparlers secrets, les délégués des coureurs se représentèrent à la Kommandantur. Nous avons réfléchi, dirent-ils. Les coureurs sont d'accord pour accepter votre brassard. Ils mettront également un drapelet allemand sur leurs machines. S'ils ont accepté, croyez bien que c'est uniquement dans l'intérêt des pauvres qui doivent bénéficier des entrées perçues pour assister au départ et surtout à l'arrivée de la course. Inutile qu'une réunion soit organisée dans l'intervalle. On paiera un prix plus modique et il y aura davantage de monde. Voilà qui est parlé ! peusa_ le. Kreigschef. Et il se frotta les mains en songeant à cette meute aux couleurs allemandes qui parcourrait bientôt les grand'routes de la province. Ces Belges n'étaient donc pas si entêtés ? De • satisfaction, il promit même aux organisateurs le concours d'une musique militaire allemande. Ordre télégraphique, le jour de la course, serait lancé à tous les postes d'avoir à laisser passer les coureurs. C'est bien le moins, n'est-ce pas? disent les délégués en [prenant congé du grand manitou. Arrive le jour de la course. Grand branle-bas de combat au départ. Foule nombreuse. Le Kreigschet, qui aime les sports, s'est décidé à assister à la cérémonie. D'autant qu'il éprouve une joie sensible à voir tous ces Belges „pavoisés" aux couleurs allemandes. Il n'y a pas à dire, c'est un succès. La musique militaire est là qui fait rage. Le starter se place sur la ligne du départ. Cent onze coureurs se présentent. C'est mieux qu'un succès; c'est un triomphe. Le drapeau blanc s'abaisse et voilà les champions partis. Plusieurs heures se passèrent, comme de juste. Puis, on se retrouva pour assister à l'arrivée. Les musiciens étaient en cercle, attendant devant de grandes cruches de bière — donc sans impatience — le retour des champions de la „petite reine". Ils attendirent longtemps. Ils attendent toujours. Car, profitant , de ce que l'itinéraire assigné passait près de la Hollande, les cent onze cyclistes bifurquèrent brusquement et passèrent la frontière en trombe. Les sentinelles de faction n'étaient pas revenues de leur surprise que toute la „course" était déjà en territoire hollandais. Si elles ne s'étaient pas opposées au passage des cyclistes, c'était à cause des couleurs allemandes qui ornaient les vélos et les maillots des coureurs. Et puis, elles avaient entendu dire par des camarades que le Kreigschef avait donné ordre de laisser passer. Et puis? Et puis ? Et puis, elles eurent beau invoquer toutes les raisons imaginables, le Kreigschef, furieux, les fit flanquer en prison. Mais ce qu'on en a ri, en Belgique, ce n'est pas à Qire. En Hollande aussi on s'amusa follement lorsqu'on vit arriver la,,course" aux couleurs allemandes !♦ Les cent onze coureurs se sont engagés dans l'armée belge ou dans les fabriques de munitions en Angleterre. Mais c'en est fini des courses cyclistes dans le pays de Liège. A €*£&sa«3. Une grève vient d'éclater. Voici comment: dans plusieurs fabriques d'étoffes, le travail avait repris depuis quelques semaines. Les Allemands ont voulu forcer les directeurs de ces fabriques, moyennant finances, à leur livrer une partie de la production et de travailler une certaine partie du mois ex-! clusivement pour eux. Les ouvriers ayant eu vent de cette proposition ont immédiatement cessé tout travail. Les Allemands ont usé de la menace employée à Malines, où elle finit cependant en queue de poisson. Cette menace a eu d'autant moins de succès que les ouvriers des autres fabriques ont déclaré faire cause commune avec leurs camarades si cette contrainte était mise à exécution. Les Allemands n'ont plus insisté. A TurnSioist. Adonis Splichal a reç,u la visite de délégués de ces autorités allemandes que 3e complaisant flagorneur qualifia récemment d'Excellences et de ,,hauts messieurs". H 6e plaint, dans son journal, que nous ne recevrons jamais, à l',,Echo Belge", la visite d'officiers allemands. Parbleu! Mais il ne nous dit pas ce que ces officiers venaient faire au ,,Kempenaar" ! Sans doute vérifier l'insertion parue en quatrième page du torchon campinois demandant ,,cent ouvriers munis de haches, et de scies pour travailler à la frontière de Weelde, moyennant gros salaires." Qu'exigeait-on i de ces travailleurs? Qu'ils dressent une clotûre en fil de fer barbelé et qu'ils aident au placement du câble électrique qui doit électrocuter ceux de nos compatriotes en route, clandestinement, pour la Hollande où l'on respire l'air libre. ,,L'Eoho Belge" ne doit pas s'attendre à recevoir de tels visiteurs,, écrit Splichal. En effet * * * Dans le no. 265 de notre journal nous avoais dit que le tramway do Moll à Siohem ne roule plus qu'exceptionnellement. ,,Quant au tram de Turnhout à Aren-donck, il ne fait plus le service que quelques fois par semaine." Nous devons vous dire, nous écrit le directeur de la Société des Tramways vicinaux, que vous avez été induit en erreur. Nos trains roulent suivant horaire fixé et il n'y a eu aucune interruption. Tant mieux 1 Daras les f^lsaracireso Depuis plusieurs mois, vingt-cinq chevaux avaient été confiés à un gros fermier d'Aer-seele. Certain jour les Allemands exigèrent que ces chevaux fussent menés dans un pâturage divisé en deux parties. La fille du fermier insista pour qu'au moins une partie de la prairie fût réservée à la récolte du foin. Il a suffi que cette demande, leur fût faite pour qu'ils exigassent la prise en possession do tout le pâturage. D'où protestation de la courageuse fermière, brutalités de la part des Boches sur la personne de celle-ci...^.et 50 marks d'amen-, de au fermiei/ " 1 les Mené en Belgique Un correspondant neutre écrit ce qui suât dans le „Daily Mail" : Les Allemands en Belgique ne sont pas en peine de nourriture mais ils sont très désireux cte se procurer du caoutchouc de toutes provenances. Ils 11e veulent pas' acheter d'automobiles, mais ils donnent des prii élevés pour des bandages, même mauvais. Ils doivent), je pense, être à court de coton, car des chiffonniers bruxellois achètent ridiculement chers de vieux chiffons d<i coton et de vieux tapis contenant du coton. Ces chiffonniers sont une véritable plaie, et il n'y a pas de doute que ce sont des agents des autorités allemandes parce que ce sont les mêmes individus qui, autrefois, achetaient du cuivre et du caoutchouc.Les agents allemands désirent aussi acheter n'importe quelle quantité de bouteilles, spécialement de lourdes bouteilles à Champagne et à bourgogne, pour lesquelles ils donnent d. ou 1 d. la pièce. La nourriture naturellement est peu abondante en Belgique. Tout espèce de produit est réquisitionné et envoyé en Allemagne. Le général von Bissing dit que la Belgique a prouvé être ,,une véritable mine d'or" pour l'Allemagne, grâce aux provisions qu'elle en a reçues. Les monnaies françaises et,anglaises sont recherchées par les Allemands plus que jamais. Ils payent 120 francs pour un billet de 100 francs français, et un ,,souverain" anglais, 29 francs. Le hangar, près de Bruxelles, détruit par les aviateurs alliés, contenait un Zeppelin, deux Taubes et une grande quantité de pétrole. Il est maintenant reconstruit. La perte la plus sensible, suivant les Allemands eux-mêmes, fut le Zeppelin détruit par le lieutenant Warneford. Les officiers allemands ont déclaré qu'ils eussent préféré perdre 5000 hommes que l'équipage de ce Zeppelin. Celui-ci contenait, paraît-il, quelques ingénieurs qui ne pouvaient être remplacés que par des spécialistes ayant subi un entraînement de quatre ou cinq ans. Je ne pense pas que les Allemands s'attendent à être refoulés hors de Belgique. Les reconstructions et changements des bâtiments gouvernementaux ne sont pas d'un caractère temporaire. La Deutsche Bank a terminé la construction d'un important édifice à Bruxelles. Les bâtiments du Parlement ont été pourvus de salles de bain du dernier confort et d'autres ajoutes. L'incident le plus excitant de la vie à Bruxelles durant juin fut le tir des canons russes contre les aviateurs anglais. Les pièces de campagne prises aux Russes ont été placées à l'extérieur de la ville pour aider à la défense de la cité contre les raids aériens, mais, durant mon séjour, je ne vis aucun autre moyen de défense. Je n'ai pas vu non plus de signes de préparation de destruction de la ville en cas de retraite, quoiquè les officiers allemands assurent qu'ils existent. Le3 mêmes officiers m'ont dit aussi que les plus récentes acquisitions venant de chez Krupp étaient q.uelque6 merveilleux canons à longue portée. On m'avait raconté, il y a une quizaine de jours, à Tirlemont, que 200.000 hommes étaient passés au travers d'Ypres. Les grandes attaques, dont on parle généralement parmi les Allemands, se rapportent toujours à un assaut vers Ypres. Il est rarement question d'une attaque sur Calais. Environ 10.000 wagons plats pour le transport de l'artillerie ont passé par Bruxelles venant de Louvain. Une grande quantité de foin et de fourrages a également passé par Bruxelles. Les troupes (la plupart des Landsturm de très pauvre apparence — je vis parmi eux un bossu et. d'autres hommes déformés) sont employées dans tout le pays à la fenaison, mais dernièrement beaucoup d'entre eux ont été ramenés et conœntrés près des villes importantes. Beaucoup d'Allemands d'âge moyen, qui ont fait leur service militaire, n'ont pas encore été appelés. Des amis de Berlin, de Cologne et d'ailleurs m'ont dit que c'était aussi le cas en Allemagne et de nombreux jeunes Allemands vivant en Belgique viennent seulement de recevoir leur ondere de rappel. Sur la frontière vers l'Eiffel — 'notamment à Visé — de nombreux prisonniers russes sont employés à doubler les lignes et à en construire de nouvelles. La plupart des pièces d'artillerie envoyées au front sont dirigées maintenant par des voies secondaires, et plus par les anciennes routes où elles étaient remarquées. D'autre part, il n'est pas douteux qu'il existe quelque dépression parmi les officiers allemands. La nuit que j'ai quitté Bruxelles, il y avait grande joie parmi eux à la suite de l'arrivée.de soixante prisonniers anglais. En général, la vie est plus supportable à Bruxelles que dans les autres parties de la Belgique;" Liège, où les Allemands fabriquent des munitions sur une très large échelle, est la plus mauvaise cité pôur y vivre. Anvers vient ensuite. Les Teutons ont, récemment, considérablement augmenté et étendu les fortifications d'Anvers, spécialement dans la direction^ la.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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