L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1994 0
23 december 1916
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s.n. 1916, 23 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/125q815m7h/
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3ÔMe Année N®. 791 S cents Samedi 23 décembre 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, journal Quotidien du malin pstri&âsjssasaî en Hol3anc9e Beige est notre nom tîô f amitié. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: M. Z. VOORBUHGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ „, , . „ ( Charles Bernard, Charles Herbier, Comité de Rédaction: ' . ' .. , ( René Chambry, Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: IM.Z.Voorburgwal 234-240,AmsterdKm Téléphone: 1775. Abonnements: HoStandefl.l.SOparmois. Etranger ft.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames) 30 cents la ligne. Art Belge. Nos peintres, ici eu Hollande, remplissent un apostolat. Quand, profondément imbus de leur art, ils appliquent leur vision sur des décors et des paysages étrangers, ils sont encore eux-mêmes et c'est notre âme, notre façon de sentir, perpétuées à travers toutes les générations qui forment la continuité de notre race, qu'ils extériorisent ©n beauté. Et cette beauté-là, même aujourd'hui où c'est à l'Yser que nos soldat3 dans de l'acier, du feu et du sang reforgent l'imago do notre patrie, elle aussi participe de l'essentiel. Elle requiert notre attention comme naguère et les temps troublés où nou'3 sommés n'excusent point que nous la négligions. Au contraire, de s'affirmer ainsi malgré tout, et toujours, montre la prodigieuse vivacité de ce sens esthétique qui est "bien la plus profonde et la plus noble caractéristique de notre .peuple. * * * Ce salon, malgré l'impossibilité matérielle de réunir en ce moment des oeuvres de tous les peintres qui manifestent à un degré divers et avec une si prodigieuse variété l'art belge, forme cependant un ensemble complet en soi. Toutes les tendances, tous les tempéraments, toutes les modalités si l'on veut de notre manière de voir et de sentir sont représentées. Elles 6e manifestent dans trois grandes catégories : la plasticité, la couleur, la lumière. Pas un exposant, quelque soit son talent ou sa manière. dont l'oeuvre ne se découvre, à des degrés différents, sous ce triple aspect. Chez Théo vaa Rysselberghe cette caractéristique saute aux yeux. Il est un de nos peintres les plus représentatifs. Hardiesse de pensée, hardiesse d'exécution, toute sa maîtrise se révèle dans ses paysages exposés, .,Eucalyptus sur le chemin de Bormes" et ,,Le Cep de vigne en octobre", comme dans son admirable étude de nu. Nous n'évoquerons point à son propos d'anciennes querelles. Voilà beau temps que sa technique puissante et solide a imposé le respect. Son luminisme n'a rien d'un voile brillant qui cache les choses au lieu d'être porté par elles. Van Rijsselberghe choisit l'essentiel. Et tandis que nos yeux se remplissent de l'enchantement do la •clarté qui vibre, notre pensée se complait dans la vigoureuse fermeté du contour, dans la suprême distinction des lignes. Cette ligne se resserre encore cnez Rassen-fosse. Elève, disciple de Rops? Il y a, chez lui, moins de littérature, et son art, s'il ne lais9e dans l'ombre aucune tare, ne relève point de la clinique. Ce dessinateur de génie s'est mis à peindre il n'y a pas longtemps. Sa couleur sobre, un peu inatte, a de subtils raffinements. Elle ajoute à un art d'une inquiétante profondeur et dont un nu vu de dos et une étude de femme en .buste, morceaux complets, d'une magistrale ipiiso en page, sont de parfaits specimens. Allons à un autre Waillon, Auguste Don-Jiay, à propos duquel M. Greshoff — qui a fait dans le ,,Telegraaf"' une excellente critique de l'exposition — parle du grand Français Maurice Denis. Oui. Mais le mysticisme d'un panneau délicieux comme „L'arrivée à Bethléem'' est si bien de chez nous. Il y a dans cette anecdote une bon-ÏLomie du terroir qui remonte à nos primitifs meusiens. Mais c'est surtout l'émouvant et délicat interprète du paysage liégeois, ides coteaux et du ciel de Wallonie que nous aimons dans Auguste Donnay, Sa ,,Maison Solitaire", au centre d'un décor de neige, »ou3 son ciel infiniment nuancé dans sa tonalité grise, dégage une mélancolie discrète, mesurée, mais d'un charme infini. Les jolies toiles de M. et de Mme Wijts-ïnan, toutes vibrantes de soleil, ne reflètent do ce paysage wallon que la joie de vivre. Elles sont le miroir de deux âmes enthousiastes et tendres, heureuses d'extérioriser la douce palpitation des choses dans la lumière d'un bel été et que ne tourmente aucune inquiétude. Avec Léon Fredericq ûioua sommes transportés dans un décor ardennais plus âpre. Mais il est impossible de juger de ce peintre, qui est parmi nos meilleurs, d'après ces brèves notations dont la justesse de ton indique cependant un maître. Van Jïolder, distingué, habile, est représenté par trois oeuvres qui forcent la sympathie. Un tableau de H. Thomas, une étude de dos, nerveuse, frémissante, d'un modelé parfait. Et voici en face des vibrantes natures mortes de Mlle Alice Ronner, magicienne de la couleur et qui sait l'art d'harmoniser la gamme des roses "avec le luisant des vases et la matité des belles étoffes claires, les intérieurs d'église de Delau-liois. Quelle admirable structure et quelle atmosphère religieuse sctis ces voûtes dont la pierre est comme mordue, corrodée par î'encens qui monte du sanctuaire. Cet artiste nous montre également^une de ces figures de moine dont le froc paraît taillé dans le boi£ de quelque vieille stalle, et où 6'affirme son art volontaire et hautain- Smeers est représenté par un envoi très împortant, dont deuz portraits de fillettes. X/un qui appartient au Gouvernement Belge, très connu, ,,Fillette en bleu", est une oeuvre magistrale. Il s'en dégage un élan de jeunesse, une fraîcheur un peu sauvafié parfume© qui nous conquièrent in- i stantanément. L'autre, une petite fille parmi des fleurs, en plein soleil, n'a pas la valeur psychologique du premier. Ce n'est qu'une vision de printemps, mais combien intense ! Dans ses vues de plage Cmeers conserve une distinction toute particulière et son coloris, toujours brillant et raffiné, se manifeste dans les trouvailles les plus heureuses.Isidore Opsomer est un de nos peintres où se dévoilent au plus haut degré les qualités essentielles de la race flamande. On y trouve toujours ce mélange de santé robuste et de mysticisme qui produit un si singulier attrait. L'oeil, lucide et pénétrant, prend des choses tout l'éclat qu'on en peut prendre ; l'âme saisit leur âme et ainsi elles nous apparaissent sous leur double aspect extérieur .et profond. Le ,,Calvaire" et ,,Vue de Lierre" sont des toiles connues, déjà relativement anciennes. La première montre à l'évidence cet alliage de matérialité et de rêve comme inhérente au sujet même. Un Georges Rodenbacli n'en eût saisi que le rêve. Mais Isidore Opsomer est un peintre. Il est séduit par l'harmonie que font les vieilles briques avec l'atmosphère et qui, dans nos béguinages, à certaines heures, atteint l'émotion d'un chant. Et ainsi il est plus complet, plus vrai aussi. Sa ,,Vue de Lierre", peinte dans cette manière grosse et solide qui séduit si pleinement notre oeil, n'est pas qu'une simple valeur pittoresque. Il s'en dégage cette émotion qui l'élève à la qualité d'une oeuvre d'art. Deux aspects du ,,Plein" à La Haye, oeuvres toutes récentes celles-ci, montrent à quel point et la vision et la technique de l'auteur s'affinent et se raffinent. On y trouve à la fois plus de sobriété et plus d'éçlat et, avec la même profondeur, ce frémissement qui dévoile des coins ignorés de l'âme. ,,Vieux Pont à Rynsburg" et surtout ,,Neige à Delft", un morceau d'un coloris admirable, manifestent une maîtrise incontestable. Citons encore une mystérieuse impression nocturne et deux beaux portraits, de Mme N., d'un charme irritant avec son 1 harmonie de jaunes, et de M. G., plein de naturel. Charles Bernard. L'd kngs à k Seine Elisabeth é Belgique Un important journal do Copenhague, le ..Nationaltidende", consacre à la Reine des Belges un long et élogieux article, dont on lira avec intérêt les passages principaux : ,jll n'y a guère de femmes, dit le journal danois, qui, pendant la guerre, aient été entourées, dans le monde entier, d'une aussi grande sympathie et d'une aussi chaude compassion que la Reine Elisabeth de Belgique. ,,Avant qu'elle ne fût Reine, elle était déjà ■extrêmement aimée des belges. Ceux mêmes qui ne la connaissaient que pour l'avoir vue en compagnie de son mari, le futur Roi, sentaient le enarme de sa personne.'' L'auteur de l'article insiste longumcnt sur le passé de dévouement de la Reine des Belges. Il rappelle que le père de la Reine, oculiste distingué, bien qu'il fût duc et de sanç royal, était un homme de science estimé, mais aussi un médecin actif. „Dans sa grande clinique, dit-il, fréquentée par beaucoup de malades pauvres, sa fille l'aidait souvent dans les opérations et le soin des malades. C'était la bonne fée de la clinique, disaient les malades qu'elle avait encouragés et consolés pendant qu'ils attendaient la déoision du destin*, aveugles ou voyants? ,,À la cour du Roi Léopold, l'épouse du prince Albert dans les fêtes officielles occupait naturellement la place quo lui assurait son rang. Lorsqu'on ne la voyait pas avec 6on mari, elle se trouvait souvent en compagnie de la mère de celui-ci, la Comtesse de Flandre. Ce fut aussi en compagnie de la Comtesse qu'elle se rendit au Parlement, lorsque le nouveau Roi dut prêter serment après la mort du Roi Léopold. On rapporte quo la voiture ornée de fleurs où la noble et vieille Comtesse, la jeune Reine souriante et les trois beaux enfants du couple royal se trouvaient comme dans des flots de roses, fut une apparition charmante, que ceux qui l'ont vue se rappellent en quelque sorte comme le symbole des jours heureux de la Belgique. ,,Les jours heureux de la Belgique! Il y a si ! peu de temps de cela; et cependant ces mots semb'ent déià ven'r do si l- il j ,,Combien le peuple belge n'a-t-il pas éprou-vé, depuis lors, de souffrances'physiques et surtout de souffrances morales, qu'on craint presque de se les figuror pleinement 1 La Reine Elisabeth en a porté sa part et elle a conservé, ! extérieurement au moins, son calme et son empire sur elle-même." Le ,,Nationaltidende', termine par ces mots: ,,Si la Reine a perdu ses anciens amis, elle a gagné, en revanche, l'admiration du peuple belge pour le courage avec lequel elle retourna dans Anvers assiégé, après avoir mis ses enfants en sûreté en Angleterre, et elle est l'objet de plus d'affection encore que lorsqu'on n ,t'tp Reine". „Cest sous ce nom qu'elle était surtout connue des pauvres qu'elle visitait, suivie seulement d'une dame d'honneur, vêtue comme elle d'une simple robe de laine." ■ ■ ii— > ' I // y a un m 23 décembre 1915. — Les Français progressent sur V Har t mon nsw Hier Je En Belgique. Les déportations Nous avons dit que les sénateurs, les députés cc les notabilités d'Anvers et de la province avaient adressé à von Bïssing une protestation contre les sauvageries dont les Barbares d'Allemagne se rendent coupables en . Belgique. | Voici le texte de cette protestation: Excellence, En vertu d'une ordonnance du Gouverneur militaire d'Anvers, rendue d'après les instructions du Gouvernement général en Belgique et datée du 2 novembre 1916, nos concitoyens sans travail se trouvant sur les listes du Mel-deambt son appelés en ce moment à se présenter à la gare du Sud. Do là, ils seront transportés, de force s'il le faut, en Allemagne, pqur y être contrants à se livrer aux travaux qui leur seront assignés. Les mêmes mesures sont prises dans le reste ! du pays. jg, Sans jugement, sans avoir commis de délit, des milliers de citoyens libres sont ainsi déportés contre leur volonté en terre ennemie, loin do leur foyer, loin do. leur femme et de leurs enfants, pour y subir le traitement le plus d!ur pour un homme libro: la contrainte au travail. ! Députés, sénateurs, notables d'Anvers et son agglomération, nous croirions manquer à tous nos devoirs si de pareils faits pouvaient , se passer sous nos yeux sans que nous usions du droit que nous avons de nous adresser en toutes circonstances au pouvoir exécutif pour faire valoir nos griefs, nos réserves ou nos protestations. De quel droit le travail forcé, avec déportation, est-il introduit dans notre malheureux pays ? Telle est la question à laquelle nous cherchons en vain une répoilso. Le droit des gens condamne une pareille mesure. B n'est pas un auteur moderne qui la justifie. Les textes de la Convention de La Haye, limitant les réquisitions au profit de l'armée d'occupation, y sont directement contraires. Le droit constitutionnel de tous les pays européens, y compris celui de l'Allemagne, rie leur est pas moins opposé. Le plus illustre de vos souverains, Frédéric II, a honoré comme un dogme la liberté individuelle et le droit de tout citoyen de disposer de ses facultés et de son travail comme il l'entend. L'occupant doit respecter ces principes essentiels, qui depuis des siècles sont devenus le patrimoine commun de l'humanité. On ne saurait contester qye les forces ouvrières belges déportées en vertu des mesures dont il s'agit dégagent à due proportion des ouvriers allemands, en tes rendant libres d'aller combattre les frères et les fils des ouvriers dont on s'empare par la force. C'est là une coopération évidente à la guerre oontre notre pays, ce que l'article 52 de la Convention de La Haye défend en propres termes. I' Ce n'est pas tout. Au lendemain de l'occupation d'Anvers, des centaines, des milliers de nos concitoyens ! avaient quitté leur pays et 6'étaient réfugiés en Hollande, dans la. région située le long i de la frontière. | Les déclarations les plus rassurantes leur ont oté faites par les autorités allemandes. ! Le 9 octobre, le général von Beseler, comman-1 dant en chef de l'armée assiégeante, soumettait aux. négociateurs envoyés à Contich une | déclaration portant: ,,Les gardes civiques ' désarmés ne seront pas considérés comme prisonniers de guerre", | Sous la même date,' le lieutenant général von Schultz appelé au commandement de la position fortifiée d'Anvers, faisait proclamer ce qui suit: „Le soussigné, commandant de la position ! fortifiée d'Anvers, déclare que rien ne s'oppose au retour des habitants dans leurs foyers. „Aucun d'eux ne sera molesté. ..Les membres do la garde civique, s'ils sont désarmés, peuvent rentrer en toute sécurité". I Le 16 octobre 1914, le Cardinal Mercier fai- j sait communiquer à la population une décla- j ration signée par le Général von Huene, gouverneur militaire d'Anvers, dans laquelle celui-ci disait in ter m mis j en vue de La publication : ,.Les jeunes gens n'ont point à craindre d'être emmenés en Allemagne, soit pour être enrôlés dans l'armée, soit pour y être employés à des travaux forcés." Peu de temps après, l'éminent prélat de Belgique demanda au Baron von der Goltz, gouverneur général en Belgique, de ratifier pqur la généralité du pays, sans limite de temps, les garanties quo le Général von Huene lui avait données pour la province d'Anvers.Il obtint satisfaction. Enfin, le 18 octobre 1914, l'autorité militaire d'Anvers a remis, sous sa signature, aux délégués du Général van Terwisga, commandant de l'armée hollandaise de campagne, une déclaration confirmant non seulement que les jeunes gens et les gardes civiques désarmés pouvaient rentrer en Belgique et ,,ne seraient pas inquiétés", mais ajoutant: en outre ,,le brui seion lequel les jeunes gens belges seraient conduits on Allemagne est dénué do tout fondement". C'est 6ur la foi do ces déclarations solennelles et publiques que de nombreux citoyens non seulement d'Anvers, mais de toutes les parties de pays, ont franchi à nouveau la frontière et sont revenus dans leurs foyers. Or, ces hommes, qui sont rentrés en Belgique après des engagements aussi formels, seront demain envoyés en Allemagne pour y être astreints à ce travail forcé qu'on a promis de ne pas leur appliquer. Dans ces conditions, nous croyons être en droit de demander que la mesure prise soit rapportée. Nous ajoutons que le traité de Contich stipule formellement que les gardes civiques ne seront pas traités comme prisonniers de guerre; il ne peut donc s'agir que do les transporter en j Allemagne pour un traitement encore plus ' rigoureux. Le préambule de l'ordonnance dont nous nous j occupons semble faire grief à nos ouvriers de j leur inaction, Invoque le souci de l'ordre public et s'inquieto des charges croissantes la charité publique. ■ Nous nous permettons de faire remarquer à Votre Excellence que, lors des invasions des armées allemandes, il y avait dans ce pays de considérables approvisionnements en matières premières dont ia transformation eût occupé pendant longtemps d'innombrables ouvriers. Ces stocks ont été enlevés et tranportés en Allemagne. Il y avait des usines complètement outillées qui auraient pu travailler pour l'exportation vers les pays neutres. Les machines-outils et bien d'autres ont été enlevées, on grand nombre, et ont été envoyées en Allemagne. Certes, il est arrivé quo nos ouvriers aient refusé du travail offert par l'occupant, parce que ce travail tendait à l'assister dans ses occupations militaires ; à des gros salaires, gagnés à co prix, ils ont préféré les privations. ' Mais quel est le patriote et quel est l'homme de coeur qui n'admirerait pas ces pauvres gens pour cette dignité et pour ce courage? Aucun reproche d'inaction ne peut donc être fait à nos classes ouvrières qui, pour l'amour du travail, ne lo cèdent à personne. L'ordonnance invoque en outre lo souci du bon ordre et se prooccupe de ne pas laisser do nombreux chômeurs à charge do la bienfaisance publique. L'ordre n'a pas été troublé. Quant à l'assistance sociale, il est vrai quo des millions ont été dépenses en secours aux chômeurs depuis le début de la guerre en Belgique. Mais, pour cet immense effort de solidarité, rien n'a été demandé au Gouvernement allemand, ni même au Trésor belge administré sous votre surveillance et alimenté par nos contribuables. Le souci d'un argent qui ne vient pas d'elle no doit inquiéter l'Allemagne, et Votre Excellence n'ignore pas que non la bienfaisance publique, mais le Comité National assure le budget de cetto oeuvre si nécessaire et le fera dans l'avenir commo il l'a fait dans lo passé. Aucun des motifs invoqués à l'appui de la politique nouvelle no nous apparaît comme fondé. Dans l'histoire de la guerre, on chercherait en vain, depuis deux siècles, un précédent. „ Et dans les guerres de la Révolution ou de l'Empire, ni dans celles qui ont ensuite désolé l'Europe, personne n'a porté atteinte au principe sacré de la liberté individuelle des populations paisibles et inoffensives. Où s'arrêterait-on dans cette voie si. .la raison d'Etat pouvait justifier un pareil traitement? Même dans les colonies, le travail forcé a disparu à notre époque. En conséquence, nous prions Votre Excellence de prendre en considération l'exposé que nous venons de lui soumettre et de renvoyer dans leurs foyers ceux de nos concitoyens qui ont été déportés en Allemagne à la suite do l'ordonnance du 2 novembre 1916. * * •* M. Deschanel, président de la Chambre' « des députés de France, a répondu à la lettre : que M. Schollaert lui avait adressée: La Chambre française stigmatise avec indignation lea actes scandaleux que vous avez mis sous les yeux du monde civilisé. Nous som- ] ines^ décidés à combattre jusqu'à ce que la répétition de semblables violations du droit 1 international soit rendue impossible. < a * * D'après les renseignements parvenus au gouvernement belge 40.000 personnes - — rien que dans les régions d'étape — ont été ! déportées, 15.000 à Anvers et 52.000 à Mons et dans le Boriuage. Dans une seule ] localité, tous les ouvriers d'une fabrique de produits chimiques ont été emmenés en Allemagne.* * * A Jumet, grosse commune de l'arrondissement de Ohiarleroi, les opérations de contrôle se sont faites les 16 et 17 novembre, le premier jour pour le3 noms allant des initiales A à M, le second jour pour les initiales suivantes. Le premier jour on ramassa tout le monde; le secoud on ne prit presque plu3 personne. 1,023 hommes appartenant à la seule commune de Jumet furent enlevés sur un total de 1203 contrôlés ! A Ligny, près de Gembloux, le garde- j champêtre crut - bien faire de venir à la séance en uniforme pour le cas où ses ser- j vices seraient nécessaires pour maintenir l'ordre. XI fut enlevé de force et expédié , en Allemagne, malgré ses protestations, ainsi que tous les membres du Comité de < . ravitaillement de 'Ligny ! A Gembloux, les membres d j. Comité de ravitaillement furent également dé- , portés. * A Nivelles, Gembloux, Jumet, etc., ont été enlevés des étudiants de l'Université du Travail de Charleroi. Ces jeunes gens passent chez les Allemands pour avoir des aptitudes et des connaissances spéciales et c'est pourquoi ils ont été pris. A Braine-l'Alleud, un ouvrier non-chômeur, père de famille, désigné pour j partir, entra dans une telle fureur qu'il J saisit dans sa besace une bouteille à bière remplie de café et la brisa sur la tête du Boche qui l'avait contrôlé. L'Allemand fut tué net !On dit au pays que l'ouvrier fut fusillé en Allemagne, deux joure après son arrivée. C'est aux Ateliers Germain, à Mar-chienne-au-Pont, qu'a eu lieu le contrôle des gens de cette localité, de Jumet et des communes environnantes. Lai veille du jour fixé pour ce contrôle, plus de 600 femmes d'ouvriers rendirent en cortège J à Charleroi, où elles allèrent manifester contre les déportations devant le consulat d'Espagne, la kommandantur, les casernes, etc. Elles chantaient des chants révo- / lutionnaires et poussaient des cris d-e mort contre les Allemands et le kaiser. Elles ne furent pas inquiétées. A Marchienne, une femme, dont le mari devait partir, saisit par la pointe le casque d'un soldat, et se mit à le brandir dans l'an avec frénésie en criant à tue-tête : A bas l'Allemagne ! Vive la Belgique ! A Noirhat, ceux de Nivelles, que l'on emmenait, lançaient par les portes de leurs wagons à bestiaux les cris de : A bas le kaiser! A bas l'Allemagne! Partout enfin, des trains en marche, les déportés lancent de petits papiers avec ces mots : Ne eignez pas ! C'est là le mot d'ordre d'ailleurs.. Tous nos ouvriers refusent, comme un seul homme, de signer les déclarations de travail volontaire que leur présentent le? Allemand?; Et. les soldats boches eux-mêmes — fait typique — leur conseillent, en cachette, dé ne pas signes ,,paivc qu'ainsi la guerre durera moins longtemps"!A Anvers Au cours do la dernière séance du Conseil communal le bourgmestre De Vos a prononcé l'éloge funèbre du sénateur Van de Walle, conseiller communal, mort à Haarlem. Au nom do l'assemblée. M. De Vos exprima ses sentiments de profonds regrets. Il retraça la vie du défunt qui 'sétait consacré pendant de si longues années à défendre les intérêts de la ville d'Anvers et qui avait donné à la métropole des preuves si nombreuses de son attachement. M. Léon Van Peborgli, doyen du Conseil communal et sénateur, se le va, à son tour, pour adresser un dernier adieu au défunt. La séance commença par une interpellation de M. Steger sur le ravitaillement. Le conseiller fait une comparaison entre le prix des denrées mises par le comité national à la disposition de la population et le prix payé dans les magasins. Il établit une proportion de 18, 20 francs à 82 francs! Un échange 'de vues, s'établit ensuite quo vient arrêter M. Randaxhe qui demande au collège de vouloir bien restituer les vêtements engagés au mont de piété par de pauvres gens. Lo sacrifice serait peu important et ce serait une façon de faire la charité M. De Vos soumettra la proposition du conseiler Randaxhe au collège qui, dit-il, l'examinera avec bienveillance.Le Conseil vota le renouvellement des bons le caisse représentant une somme de 6 millions, et qui venaient à échéance le 2 janvier, l^es prêteurs ont d'ailleurs consenti à prolonger le terlne de l'échéance au 1er juillet 1918 aux conditions suivantes: prix de cession v 9-5 p. e. intérêt de 4 % payables par semestre. M. Baclde se souvient tout à coup qu'il l'y avait pas d'inscription sur la tombe de Fan Van Rijswijck. On donnera suite à la pro-losition de l'honorable conseiller. . Enfin le paiement de la contribution de guerre est discuté, mais à buis clos. La séance publique se termina par l'éloge \inèbre d'Emile Yerhaeren, prononcé par le lourgmestre : ,,C'était un grand homme et un homme de lien, conclut l'orateur au terme de son allo-sufcion. Cette belle force est maintenant bri-îée h jamais. ..Qui'il reposo eu paix au sein de la terre bel-çe, près de la modeste église d'Adinkerke, dans ia patrie qui lui fut si chère. ,,Honorons-le et aimons-le dans notre souve-îi'r. Uno place d'honneur impérissable lui •evient dans notre panthéon national." • % î ^ ® Les Allemands ont arrêté vendredi passé à Liège, à son domicile, M. l'avocat Charles Magnette, sénateur, grand maître de la maçon-aerie belge. On se souvient quo M. Charles Vlagnotte, qui est uno des personnalités belges es plus connues et les plus estimées, fut le premier qui proposa aux Allemands en septem-jre 1914 uno enquête contradictoire sur les atrocités commises en Belgique par les soldats îu kaiser. Les loges allemandes répondirent )a.r un refus aux propositions du grand patriote iégeois, Lo fils do M. Magnette, M. Paul Magnette, >rofe3seur avant la guerre à l'Université de 1/oipzig, fut arrêté à Liège aux premiers jours l'août 1914 parce qu'il jouait au piano la Bra-laneonne et la Marseillaise. Une perquisition ;it ensuite découvrir chez lui des notes sur les :rimos allemands et M. Paul Magnette courut an moment les plus grands dangers. Il est lepuis.lors prisonnier dans une ville allemande. aoui' la Moëlot !&§ Etrennes de nos soldats au front if on tant des listes précédentes': j^.SJfO,99\ fl. 4- 722.90 frs. telle Leclercq, Grathemy pour les etrennes de 7îos vaillants petits soldats 1.00 fl. 7. d. A 1.00 u lans le nez de Robert, s'ébattait un (jros rat. Chic lieu dit l'éléphant, mais un peu trop étroit. Je vois mieux: puis prenant son élan, un deux trois, D'un formidable bond dans la bouche sauta 1.00 ,, Pour les prisonniers de guerre (elle Leclercq, Grathem (don remis Ou comité de* prisonniers de. guerre d'Amsterdam) 2.50 fl. \ \ d. A.f Amsterdam,.w». l-OQ ,, j L'espoir passe sur Trieste Invisible et présente, derrière le rideau de feu et de sang, mordant en un spasme impuissant le bâillon qu'ils lui ont mis sur la bouche, Trieste attend... Parfois, à de trop rares intervalles de son martyre qui a oublié les mois et les semaines, une promesse de rédemption traverse son ciel splendidement désespéré d'été ou son ciel terne d automne. Comme la colombe de l'arche apportait le signe de la paix, cet autre oiseau tricolore apporte le signe de la bonne guerre et qu'on n oublie pas les souffrances de la ville fidèle. Un jour même Gabrielle d'Annunzio, le grand poète qui a rêvé la forme sensible de cette guerre, se porta dans le ciel dé lYieste. Davoir vu de si près la ville désirée il resta les jeux blessés. Depuis lors, l'espoir tangible, incarné dans ru p.etits av,on? audacieux, pointa souvent à l horizon de Trieste, striant les matins lumineux où s'allège la douleur de la ville ou les soirs qui la font retomber plus pesante avec l'ombré. L autre soir, ce n'était, de San Giorgiodi r>ogaro a Monfalcone, qu'un poudroiement d étincelles autour des colonnes de lumière pâle naissant subitement, dans la nuit, des projec- ' teui-s en activité. Des flammes palpitaient irré-gulièrement sur la terre, laissant derrière elles d'épaisses trombes de fumée. Un ronflement puissant descendait de l'espace. Les étincelles étaient produites par des shra/pnells ; les flammes émanaient de l'explosion des bombes autrichiennes; le ronflement provenait des , moteurs puissants de toute une escadre aérienne autrichienne, revenant d'avoir été assassiner les petits enfants de Padoue. Dans un camp d'aviation de l'Isonzo, un camp choisi où les oiseaux reviennent généralement avec du plomp dans l'aile ou du sang au bec, deux jeunes gens, à la poitrine constellée de médailles et aux yeux hardis, se communiquèrent en une poignée de main un dessein audacieux et spontané: prendre leur vol, se mêler à l'escadré ennemie, la suivre jusqu'à sa base -pour l'y endommager! Guidé par le scrintillement des shrapnells, 1 appareil se dirige vers la mer. Pour ne point troubler les villages au-dessus desquels il passait, il émet des signaux brillants! eonnne un énorme ver luisant dont le ventre rayonnerait par instants. De l'espace suravolé s'élevaient, inquiets et fonilleurs, les pinceaux l,umineux des projecteurs. ,,Je suis des vôtres", prononçait mystérieusement l'oiseau. Et les projeo-teurs dociles rentraient dans des fourreaux invisibles les lames de leurs faiseaux. Juel-ques-uns s'obstinaient à ne pas comprendre, à soupçonner cet oiseau -qui sortait d'on ne savait où et semblait rejoindre ses frères coupables. Au-dessus de l'embouchure de l'Isonzo I aéroplane vit, à une certaine distance, des faisceaux lumineux, non allumés sur la terre, mais jaillksant du ciel. l*a lanterne du phare do Saint Roch, plus loin que Trieste, mettait sur la mer une nappe de clarté laiteuse, étalée. La lune, encore basse, pailletait d'argent une partie de la mer, faisant paraître lo reste plus sombre. Le massif foncé des hauteurs du Carso fiuit en une mince ligne blanche qui arrête la moire des eaux. L avion s'abaissa sur la mer, pour l'explorer. La bataille du Carso continuait; la violente lumière des coups arrachait de temps à autre à l'ombre les ailes de l'avion. Au-dessus de la mer déserte l'avion s'abaissa vers^ le phare. Les batteries autrichiennes de la côte tirèrent au hasard, vers le vrombissement entendu, sans atteindre le vaillant oiseau auquel peu à peu Trieste se révélait, illuminée ainsi qu'eu temps de paix. Des lumières se pressant l'une derrière l'autre, traçaient dans l'obscurité un plan brûlant de Trieste. L'aéroplane était à un millier de mètres de lianteur et commençait à descendre vers le pbaro de San Rocco, lorsque celui-ci s'éteignit tout à coup. Le vol italien avait été entendu. L'un après l'autre s'éteignirent les pro-jecteiirs qui nrgentaient l'eau. Toutes les rives rentrèrent dans l'obscurité. L'avion comprît qu'il se trouvait au-dessus do la base ennemie, mais n'a vu que le profil sinueux de la baie de Muggia. Sur la rive en face du phare un long collier de lumières assourdies se déroule. L'oeil exercé du pilote reconnaît aussitôt les I petites lampes d'atterrissage, qui guident la descente des avions autrichiens. A peine le bruit du moteur est-il arrivé à terre, que ces lumière# là s'éteignent elles aussi. Mais les Italiens conservaient, imprimé dans l'esprit, la disposition des signaux. Ils les voyaient encore dans les ténèbres épaisses. Tout à coup, le pilote a touché la manivelle qui déelanche les explosifs. Cinq projectiles sont tombés successivement; ils ont traversé un pâle rayon de lune avant de s'enfoncer dans l'ombre totale. Une seconde après les flammes de6 explosions s'allumèrent i ^ur la rive, révélant avec la crudité des éclairs do magnésium, un amas de maisons dans un dédale de rues. Bientôt ce fut l'éclosion sur le sol sombre d'un bouquet fauve, plein de reflets sanglants ; l'incendie avait pris. L'alarme tout de suite fut donnée. I^es projecteurs jaillirent comme des geysers énormes et fouillèrent le ciel impassible. Les Autrichiens croyaient l'intrus à plus de deux mille mètres — il n'était qu'à quatre cents. „Mais où sommes-nous exactement?" demanda le pilote. ,.Allumons, nous le saurons !" Pendant un instant, l'avion fut lo centre d'un rayonnement aveuglant; il mît dans le ciol de la ville point encore rachetée l'éblouisse-ment tricolore d'une promesse brûlante. L'artillerie anti-aérienne avait ouvert le feu, mais, le coeur de la cité une fois atteint, l'avion avait viré comme sur un axe invisible et pris le ,5St@fano" LE cigare à 4 oenîs L P. HHiS iëSBÉ 31 Tél. 219t. La Haye-

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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