L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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26 januari 1917
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s.n. 1917, 26 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1r6n010p24/
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3ème Année N°. 825 s cents Vendredi 25© janvier I^rv L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal quotidien du matin paraissant esi Hollande. Belge est notre nom de Famille. Cacacirrat vr-.i.i~A'mgT;reyii a iljii iJujujujibii h—«———tmœmm■ça—aomstxaru Toutes les lettres doivent Être adressées au bureau de rédaction : „ . N. X. VOORBURGWAL 334-240, AM8TE8DAM Téléphone: 3797. Rédacteai; en Chef: Gustave Jnspacrs. _ ,,, . _ . . J. ( Charles Bernard, Charles Herlbïeî, Comité de Rédaction: J . , / René Chamtocy, Emile Painparé. Pour les ia^iïntir'.ces, abonnements et venia au numér o, s'adresser à l'Administration a t! journal: N.Z. Voorfeurgwal 234-24», Amsterdam Téléphone: Ï77S. Abonnements: Hol lantSefl. 1.50 pat-mois. Etranger fi. 2.00 par mois Annonces: IS cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. La Paix et M.Wilsoti La lecture de la déclara won Wilson dans son texte intégral laisse une meilleure impression que celle des extraits et des résumés des agences. C'est un document important, l'expose de la pensee d un homme qui peut se tromper, certes »B dont la bonne foi ne peut pas faire 1 objet d'un doute. . . ,. j M Wilson parle au nom de la nation américaine. Reflète-t-il aussi l'opinion américaine? Si la presse des Etats-Unis est unanime à rendre hommage a ses intentions, elle est loin d'être d'accord avec le fond. Ce désaccord se manifeste d'une façon plus qu'acerbe dans la bouche de M. Roose-velt. Celui-ci, non sans raison, rappelle M. Wilson aux réalités. Que faites-vous, dit-il, des déportations en France et eu Belgique? Ainsi l'évocation du crime allemand remet sur le tapis la culpabilité de l'Allemagne. Ni les efforts de l'Allemagne et des ami? de l'Allemagne ne parviendront à écarter ce facteur fondamental des discussions sur la paix future. M. Wilson n'épouse pas la cause de nos ennemis, non, mais il sent bien que seule une Allemagne vaincue et subissant la loi du vainqueur admettra un règlement qui tienne compte de ce point essentiel. Or, l'Allemagne n'est pas vaincue et la perspettive de sa défaite remet la paix à une époque indéterminée que M. Wilson est même enclin à croire illusoire. Or, M. Wilson veut la paix sans plus. S'il est vrai, comme nous le disions, que l'opinion américaine dans son ensemble n'est point d'accord avec les idées préconisées par le président Wilsou, il est d autre part indéniable que cette opinion est unanime à désirer la paix. Il y a là un courant avec lequel les belligérants doivent compter. Les pangermanistes, c'est-à-dire les plus fous des Allemands, peuvent en faire fi. Dans les pays alliés, au contraire, le sentiment et la raison conseillent de ne pas sous-estimer la force morale de ce désir d'un grand peuple dont les intérêts sont en jeu. En retour, nous demandons à ce peuple de respecter des intérêts qui ne sont pas moins sacrés et pour lesquels "les nations de l'Entente ont donné tout leur sang et sacrifié tous leurs biens. L'Amérique le sait et le reconnaît. Il est fâcheux que M. Wilson, qui. lui aussi, ne l'ignore pas,- s'obstine à lis point le reconnaître, emporté comme il est par on ne sait quel fumeux idéalisme qui l'c rte non pas précisément au-dessus de la .-les mais au <îelà. Car ce n'est pas cette • : ci qui l'intéresse, c'est celle qu'il en-vf:vc;iv. 'i-vas l'avenir, à moins qu'il ne donne à cci'. avenir telle ferme qui lui paraît con- i! ie. pour étouffer toute source de con- ' on rompt une lance pour ce prin-<•: . ,-i#s u. ; -laiités qui hantait aussi le r« . do Nanciéon III. Est-ce instruit y . t .: :3 de Napoléon III qu'il refuse l'épée des Etats-Unis dans la ba-C:-r, comme nous le disions hier, si l.i . . on mettait ses actes en rapport avec s«*s i croies c'est sur le champ qu'il lui fau-c . it agir aux cotés de ceux qui se battent p-; ornent pour assurer la réalisation d , es qui lui sont chères. L'exemple même q:. il a choisi, la Pologne, montre assez que cette réalisation n'est possible que si l'Alle-m w'n3, le militarisme et l'impérialisme allemands, sont mis hors état de nuire. Car, on ne. conçoit pas que l'Allemagne consente jamais à céder les provinces polonaises volées par Frédéric II pas plus que l'Autriche no consentirait à perdre celles que Marie Thérèse avait acceptées "en pleurant" pour refaire l'ancien royaume de Pologne avant que Hindenburg n'ait déclaré que toute réi-Utance est désormais inutile. Les récentes déclarations à la Diète de Prusse auront édifié là-dessus les plus optimistes. Et quand le président des Etats-Unis parle du libre accès à la mer libre qui doit être laissé à chaque nation, il ne vise certainement pas la prétention de l'Allemagne de dominer la cote flamande pour menacer l'Angleterre. Il ne peut être ici question que de la Russie qui, depuis deux siècles, lutte pour obtenir un port sur la mer ouverte. M. * Wilson veut bien laisser entendre que la Turquie, elle aussi, a le droit à l'existence, ce qui signifie le droit pour elle d'égorger, bon an mal an, deux ou trois cent mille Arméniens. Mais l'Allemagne admettra-t-elle le contrôle russe sur les Détroits où elle a bracfué des canons allemands qu'elle entend bien ne plus enlever jamais? M. Wilson ne parle pas de la Belgique. Nous espérons cependant qu'il n'en pense pas moins. Et comment fera-t-il pour détruire dans nos coeurs cette rancune qu'il juge funeste et que nous appelons, nous, une haine légitime, si l'Allemagne ne nous accorde pas les plus larges réparations? Non, les idées de M. Wilson ne résistent pas un instant à la pierre de touche de la réalité. Ceux-là qui le lui ont dit le plus clairement — tout en rendant hommage à la pensée généreuse qui inspire sa déclaration — ce sont les sénateurs américains eux-mêmes. Ils ont jugé inutile d'asseoir un débat sur ce sable mouvant et ils jugent le rôle du Sénat terminé après qu'il eût servi de gramophone pour répandre dans le monde les idées de M. Wilson sur la paix. Mais M. Wilson est un homme obstiné. Nous gageons que déjà il prépare un autre xoqkftu. ; - Chartes BernardV les AiSemands et l'honneur Dans les ,,Considérations", Montesquieu fait ce magnifique éloge de Louis XIV: ,,Je aie sache rien de si magnanime que la résolution que prit un monarque qui a régné de nos jours de s'ensevelir plutôt sous les débris du trône que d'aeoèpter de3 propositions qu'un roi ne doit pas entendre : il avait l'âme trop fière pour descendre plus bas que ses maiLheurs ne l'avaient mis : et il savait bien que le courage peut raffermir une couronne et que l'infamie ne le fait jamais. (Ch. V.)" En lisant ces nobles paroles on songe non à Louis XIV mais au Roi Albert à qui* elles s'appliquent plus exactement peut-être.Voici maintenant la note marginale mise par Frédéric II, rci de Prusse, en face de ce6 lignes dans l'exemplaire découvert à Sans-Souci par Napoléon, déposé à la biblio thèque de l'empereur et retrouvé dans celle des Talleyrand (1) : ,,C'est bien pensé pour un grand prince qui, en même temps, peut s'opposer à ses ennemis; mais un prince inférieur en force et en puissance doit donner quelque chose aux temps et aux conjonctures." Ce ,,quelque chose" c'est l'honneur, sans doute. Cette façon d'envisager l'honneur est toujours la même chez les Boches. Ne sont-ce pas îes socialistes du kaiser qui disaient à Bruxelles à des chefs du parti socialiste belge: ,,L'honneur, c'est de l'idéologie bourgeoise" ! De tout temps'les Boches ont été incapables de comprendre la graaideur d'âme, et, pour eux, le respect du faible et la parole donnée ne sont que de vains pré jugés. 1) ,,Considérations". Edition E. Person. Garnier frères p. X. et 58. Entre Bavarois et Prussiens Quand l'avoine manque au râtelier les chevaux se battent entre eux, dit un adage populaire. C'est ce qui pourrait bien se produire quelque jour entre Bavarois et Prussiens à en croire les déclarations faites à Lucerne par un industriel munichois. Voici, d'après le ,,Journal des Débats", les paroles de ce boche venu en Suisse pour y manger à sa faim: ,,Ce qui mit le comble à la fureur publique, ce fut d'apprendre dans une réunion des pâtissiers munichois, par la bouche de leur président, que le ministère bavarois s'était engagé devant M. von Batocki à autoriser et faciliter même l'exportation d'un million d'oeufs en faveur de la Prusse. Ce jour-là il y eut dans les rues de Munich une violente manifestation à laquelle prirent part même des soldats convalescents avec leurs femmes et'enfants, et où l'en entendait des millions de bouches pousser le cri: ,,A bas la Prusse! A la porte les Prussiens! Nous voulons nos vivres pour nous et pas pour la Prusse"! M. le Baron von Schoen, ex-ambassadeur à Paris, depuis la guerre représentant de l'empereur à Munich, put entendre du haut de sa fenêtre cette explosif.. de fureur du peuple bavarois contre les insatiables sujets de Guillaume II. ,,Mais, si comme l'accaparement des vivres ne leur suffisait pas pour susciter chez nous l'indignation contre eux, les Prussiens y ajoutèrent une nouvelle infamie. Ils dirigent tant qu'ils peuvent les blessés prussiens vers Ifes hôpitaux et les lazarets de Bavière, certains qu'ilà seront mieux nourris ,,chez nous" que dans le reste de l'Allemagne, tandis que nos malheureux blessés bavarois se voient expédiés dans les lazarets prussiens où beaucoup de ces malheureux succombent à la faiblesse causée beaucoup plus par l'insuffisance de nourriture que par leurs blessures: Ce procédé n'a fait qu'augmenter la colère et la haine contre les Prussiens. Des permissionnaires revenant du front racontent souvent: ,,Les Prussiens? mais nous ne les saluons plus ! Nous ne pouvons pas les sentir, eux et leurs officiers, qui étouffent dans leur morgue!" ,,Et moi-même j'ai entendu plus d'un de mes compatriotes à Munich, à Nuremberg, à Wurzibcurg, répéter le plus sérieusement du monde: ,,Un troisième hiver de guerre? Mais nous accepterions volontiers même un quatrième hiver de guerre s'il s'agissait de marcher contre les Prussiens!" Voilà l'état d'esprit que les procédés de nos frères' du Nord ont créé en Bavière..." D'autre part, un journal de la Suisse allemande, ,,L'Aârgauer Volksblatt;.a écrit, récemment, ce qui suit concernant les sentiments des Bavarois à l'égard des Prussiens: ,,Certains officiers bavarois et autrichiens estiment qu'il vaut mieux pour leurs peuples succomber que de vaincre pour la Prusse, et c'est là un indice grave. Il n'est < pas impossible que ce germe, encore latent, prospère et se multiplie. La guerre s'est af-firinéè comme une guerre de conquêtes entreprise par la Prusse, comme le moyen i d'assurer sa politique d'expansion." C'est bien évident que, dans cette guerre, la Prusse n'a en vue que ses intérêts et fait ■ tirer les marrons du feu par ses alliés. Que ' les Bulgares et les Turcs ne s'en soient pas aperçus cela se comprend, car il ne faut pas 1 demander aux gens plus qu'ils ne peuvent s donner. Les Autrichiens et autres alliés de : la Prusse ont mis du reste du temps, eux aussi, à s'en rendre compte. En Belgique. A BraxéSles A la Kommandantur on ne regarde pas aux frais lorsqu'il s'agit de la propagande anti-alliée. Les journalistes gorgés de victuailles et de boissons par les Allemands réussissent," par surcroît, à amasser un petit pécule. Inutile de citer des noms. Messieurs les Boches ont assez d'espions pour contrôler les agents provocateurs qu'ils emploient et auxquels ils font faire la besogne que les journalistes honnêtes ont refusée. Ces individus se sont cabrés devant les derniers mandements du cardinal Mercier et l'un d'eux, probablement mieux payé que I33 autres, a édité à la librairie P. iioeben, 233 rue de Mérode, à Bruxelles, un livre intitulé ,,Vers la Paix !" et qui n'est à tout prendre qu'un misérabl^ pamphlet contre l'Angleterre. Le livre-est' — évidemment —-anonyme. Cependant, nous notons l'adresse de l'imprimeur qui aura à répondre du travail qu'il a entrepris lorsque l'Allemand aura évacué le pays. En sous-titre on lit: ,,Appel au clergé belge, par un confrère" Malheureusement, tout comme ,,La Vérité", publiée à Berne, chez un éditeur germanophile, par un pseudo français, ,,Vers la Paix" sent son Boche à plein nez. Le style, c'est l'homme. Même sous l'anonymat le plus strict, certaines tournures de phrases désignent le coupable. Ce piteux essai est, paraît-il, envoyé à plusieurs prêtres hollandais. Nous savons d'où vient le coup, mais nous savons aussi qu'il n'aura aucune influence. C'est de l'argent jeté! * * * Une mise en vente de sucre aura lieu, pendant la quinzaine du 15 au 27 janvier, dans les différents magasins communaux de Bruxelles. Chaque personne a droit à 300 gr. de suca^rangé à 0.28 la ration et 300 gr. de cassonade brune à 0.24 la ration ou 300 gr. de cassonade vergeoise à 0.27 la ration, soit au total 600 gr. par personne. Il y sera débité pendant la même période: chicorée, 150 gr. par personne à 0.10 la ration; choucroute, 250 gr. par ménage à O.ltf la ration; pois secs, 500 gr. par ménage à 1.90 la ration; fèves de marais, un kilo par ménage à 1.70 le kilo; savon genre Marseille n. 1, 1.50; n. 2, 1.25 la ration de 250 gr. par ménage; chocolat, prix divers. L'administration des magasins communaux de la ville de Bruxelles est en instance pour obtenir à son tour du pain hollandais. La quantité demandée par la capitale n'est pas inférieure à 5,000 kilos par jour, et il entre dans les intentions des dirigeants du service d'organiser la répartition dans des magasins spéciaux. Toutefois, la quantité sollicitée, qui représente un wagon par jour, ne pourra probablement pas lui être réservée, malgré les vives instances des intéressés. Il se pourrait toutefois que quatre ou cinq wagons de 5,000 pains de 1 kilogramme arrivent à Bruxelles chaque semaine, ce qui serait déjà une aide efficace pour le ravitaillement d'une partie de la population. Quelques faubourgs sont desservis depuis longtemps déjà. On sait que le boulevard de Grande Ceinture, qui est déjà construit a l'est de la capitale, doit l'être également à l'ouest et au sud, de façon à encercler complètement le Grand Bruxelles. Le tracé, qui a été arrêté, entre le plateau de Koekel-berg et Anderlecht, dans la direction de Scheut, va permettre à l'administration communale de Molenbeek de créer un quartier nouveau aux environs de la chaussée de Gand. à hauteur du vélodrome de Karreveld. Un lotissement très heureux a été conçu. Une grande société sportive a l'intention d'y ériger un vaste terrain de sport, et un ensemble de rues, d'avenues et de carrefours permettra l'édification d'un grand nombre de constructions. C'est toute une agglomération nouvelle qui naîtra à l'ouest de la capitale et qui servira très heureusement d'exutoire au trop-plein de la. population si dense de cette partie de la viflle. A Anvers Voici copie d'une lettre qu'un de nos correspondants particuliers nous envoie d'Anvers: ,,Ces jours derniers, beaucoup de jeunes gens sont revenus d'Allemagne, où ils avaient été emmenés en esclavage. Ce qu'ils racontent est terrible. L'un d'eux dit ceci à la mère d'un déporté resté en Allemagne (1 j brave garçon est âgé à peine de 17 ans): ,,N'ayez aucune crainte. Votre fils ne travaillera pas. Il n'oublie pas que ses deux frères sont au front. Cependant, si contre toute attente il acceptait le marché que nos ennemis lui proposent, ne le lui reprochez pas. Il ne faut pas jeter la pierre à ceux qui travaillent. Car ceux qui ne veulent pas travailler sont les victimes de mesures de rigueur épouvantables et tout le monde ne peut les supporter. Ceux qui ont assez de volonté pour persévérer dans leur refus reviennent à présent au pays. Mais, si vous les voyiez, vous seriez prise d'un énorme sentiment' de pitié, de tristesse, de commisération. Les malheureux ont enduré toutes les souffrances morales et physiques qui puissent assaillir un être humain. ,,Leur sort a été épouvantable. Il faut les plaindre, •— et les admirer.'^ La légation des Pays-Bas, à Bruxelles, travaille beaucoup actuellement pour faire remettre en liberté les soi-disant ouvriers volontaires. Des milliers $e cas ont été examinés. Et il y a des cas tellement embrouillés et peu explicables qu'on en est réduit à supposer un manque total de logique chez les chasseurs d'esclaves. En ville on se tait, mais les esprits travaillent et les coeurs sont gonflés de haine. On ronge son frein. O11 attend, on espère. On cherche des motifs de ponsolation dans des comparaisons, enfantines parfois, mais qui endorment les inquiétudes et font pren- j dre patience. Rage sourde partout, mais avec j cette pensée consolante: ,,Nous ne courbons j pas la tête. Nous souffrons cruellement, mais ! nous attendons l'heure de la victoire, l'heure de la vengeance". Car il faut que tous les crimes commis par les Allemands soient châtiés. Il serait trop beau, ditron ici, qu'on signât une paix à la Wilson. Ah! le pédagogue américain n'a pas l'opinion publique pour lui. Les uns se moquent ouvertement de ce théoricien myope, les autres, pris de fureur, Finvectivent et trouvent qu'il fait le jeu de nos ennemis avec un aplomb sans pareil. On commence à comprendre pourquoi les Boches exultaient le jour où sa réélection fut connue. Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que Hugues, soutenu par Roosevelt, c'était un ami de l'Entente qui prenait, dans ses mains Raisonnables, la 1 direction de la politique américaine. La campagne allemande menée, en Allemagne bien ent3ndu, contre Wilson s'explique aujourd'hui. Et, au surplus, jamais les Éo-ches n'eussent approuvé pleinement d'autre nomination que celle d'un germanophile auquel le comte Bernstorff lui-même aurait remis une attestation formelle de prosélytisme.Tout cela n'empêche pas que nous souffrons du manque d'aliments graisseux par ce froid.de canard! Voici, longtemps que nous n'avons eu un hiver aussi rigoureux. Il • a commencé vers la mi-novembre. Tout le monde se souvient du froid qu'il faisait au moment où les déportations commencèrent. Et le voici revenu, ,,l'hiver et son triste cortège", •— contre lequel nous devons également lutter. Mais la lutte est bien inégale! Nous ne sommes pas armés. Par la faute de i messieurs les Bochos les moyens de transport sont réduits actuellement à leur plus simple expression. Il n'y a donc ni assez de locomotives, ni assez de wagons pour transporter à travers le pays la houille bienfaisante. Le3 Kasqués ont tout accaparé pour les besoins de leur armée. D'autre paît, ils ont déporté des centaines de mineurs, diminuant donc dans une sérieuse proportion la force de production. Le chauffage au pétrole? Les millionnaires eux-mêmes se le refuseraient. Le gaz? ; Mais il faut du charbon pour en produire, i Nous nous tro-uvons donc dans une impasse, • dans une situation difficile ot qui ne laisse i pas que d'inquiéter énormément toute la j ville, — et tout le pays. Que de malheureux ! souffrirent! Quels ravages la mort exercera parmi ceux qui, de santé délicate, se trouvent en état d'infériçrité' physique parce qu'ils ne peuvent prendre la quantité de j matières graisseuses nécessaire, voire in- ; dispensable. Des cas mortels, en grand nombre, se sont déjà produits parmi les personnes atteintes de tuberculose. Les hôpitaux et les sanatoriums — que l'ennemi n'a- pas accaparés — regorgent. Et l'on peut se demander si les enfants, privés de lait, pourront supporter les rigueurs du froid. Ce n'est pas tout. Les vivres que le ,,Comi-tee for Relief in Belgium" fait venir d'Amérique arrivent dans tout le pays par les voies navigables. Mais, si celles-ci sont prises par ; la glace, le transport subira des retards considérables. Déjà, on se plaint. Que sera-ce si le rude-hiver se met contre nous? En vérité, c'est une calamité pour le pays en- ; tier et les philosophes qui vous disaient jacLs que ce temps était nécessaire auront probablement changé d'avis!" * * * Les séquestres de la Société française de Banque et de Dépôts sont les nommés Berthold Kaufmann, Léopold Haensch, I Adolf Sachs, Léon Schcch. Nous serions ' curieux de savoir si aucun de ces messieurs , n'appartient au conseil d/administration de 1 1 banques concurrentes ? * * * Le bourgmestre Jan de Vos a dû garder la chambre. Il souffre d'un violent froid, x- # Deux trains de déportés ramènent chaque semaine de malheureux Anversois, revenus 1 d'esclavage. U paraît que les Esclavagistes vont déporter principalement des intellectuels. Chômeurs aussi, ceux-là? 1 A t*i<â#5© Un de nos correspondants nous fait savoir que les arrestations opérées dans l'établisse- < ment financier. Nagelmackers frères sont le 1 résultat d'une de ces lâches dénonciations anonymes dent tous les honnêtes gens du ; pays ont été ou sont victimes. L'appât d'une récompense pécuniaire suffit à faire éclore les pires trahisons. La kommandantur de Lié- < ge avait donc reçu une lettre dénonçant les ; directeurs de rétablissement Nagelmackers comme ayant fait passer la frontière à de3 ; quantités de jeunes ge;ns. .g'étaj.t,chez eux, .prétendait-on, un centre d'organisation pour l'envoi, en Hollande, <te jeunes gens en état de prendre les armes. Un beau matin, l'établissement fut cerné. Des soldats, baïonnette au canon, se ruèrent s, à travers les couloirs, se rendirent maîtres re toutes les issues et arrêtèrent toutes rs les personnes qui se trouvaient à l'intérieur, a- Personne n'y échappa et, outre le personnel, 1- supérieurs et subalternes, les Boches mirent à en état d'arrestation une quarantaine de es clients qui se trouvaient devant les comptoirs et s'occupaient d'opérations financiè-a- res: virements, ouvertures de crédit, paie-e. ments, etc. e. Aujourd'hui les Allemands ont reconnu 33 qu'ils avaient été victimes d'une fausse is dénonciation. Après trente jours de déten- j tien,-le directeur de la Banque a été remis ec ; en liberté. Le séquestre a été levé et l'af-as j faire classée. js I Mais, pendant plusieurs semaines, les af-re faires souffrirent, les clients n'osant plus se es rendre chez Nagelmackers de crainte d'être â- arrêtés. C'est de cette façon que les von )n ' Lumip et Cie prétendent qu'ils essaient, a_ par tous les moyens, de faire reprendre, en ie i Belgique occupée, la vie économique! it ■t A Gaaracî lis Les ,,Heremans Zonen" se promènent en oi ville avec des listes de souscription en c- faveur d'une représentation de bienfaisance id qui doit avoir lieu le 3 février au ,,Neder- lu landsche Schouwburg" au bénéfice de la te ,,Volksopbeuring". la | Les quêteurs 9e présentèrent à l'hôtel de ;a ville où onie3 mit poliment à la porte, ie l'administration communale ne voulant rien ie avoir de commun avec les gens de la „Volks- 0- opbeuring". Bravo. re —7— 1® Au Psisrs Wallon' q. Les prix du gros bétail, après, avoir subi une diminution passagère, ont repris leur f. marche ascensionnelle et, en moins de îr S jours, on signalait une augmentation de 10 . 75 à 100 francs à la tête. £1 • Chose curieuse, les veaux sont beau-1© coup moins recherchés. Il est vrai qu'ils u ne' peuvent plus être envoyés à la bou-^ cherie, à part les ,,culs de poulain". r. Quant à ceux victimes d'un accident né-e_ cessitant leur abattage, ils devront, à par-tir de ce jour, sur l'ordre de l'autorité alle-j0 mande, ainsi que les grosses betes d'ailleurs se trouvant dans le même cas,être débités je dans un local déterminé, comme viande de 3_ qualité „ inférieure au prix de 2 francs le îr kilo, quelque propres qu'ils soient à la con-sommation.0S II faut un beau veau pour valoir main-^ tenant 150 fr. On se dispute particulière-j. ment les bouvillons et les boeufs propres à [a l'attelage. Ils valent, ces derniers, de I 2,000 à 3,000 francs et plus. j. : Bientôt, on les verra en grand nombre prendre la place des chevaux derrière la ? charrue et retourner la terre. M. J. B. Paquet, de Couillot, était occupé la à mettre du charbon dans son poêle quand x une formidable explosion se produisit. M. .a Paquet fut projeté au loin et blessé sur 1_ tout le corps. Une enquête démontra qu'une ,e cartouche de dynamite avait été cachée dans i. le charbon. 16 1 v * * Une exposition d'art a fait courir tou-tes les populations du Centre à Houdeng. M. Gustave Bardiailx, l'industriel bien ' connu, président de l'exposition, prononça le discours d'ouverture. Dominant tout© la salle, un portrait r~ équestre du Roi Albert, signé Gcmmaerts, . : et un excellent portrait du général Léman. l~ Cette exposition était organisée au profit d'oeuvres de bienfaisance. 3S * * <• Lr Le député "Warocqué, bourgmestre de Mor- ls lanwelz, vient de faire don à la province du 1- Hainaut d'une somme d'un demi-million de n francs pour faire construire une école normale pour garçons à Mariemont. it li; Aux frontières Il est surprenant de constater, nous écrit (e notre correspondant particulier des Flau- ;s dres, le nombre de bateaux allemands qui K hissent le drapeau noir. Depuis huit jours, ls on ne voit presque plus les couleurs alle- •s mandes. Partout, la couleur du deuil, — [Q et de la mort. Signe des temps. ■ in. ■ n I f 11 L'Eoheo ie l'Internationale. Le député socialiste allemand Lensch vient de publier dans le ,,Vorwaerts" un lcng article intitulé ,, L'Internationale comme facteur de guerre". Il vient à cette conclusion que l'Internationale n'a pas été un facteur de paix mais un facteur de guerre. Lensch écrit qu'elle a failli à son programme au commencement de la guerre et que maintenant, comme facteur de paix, elle 11e peut exercer aucune influence. Cette fois nous nous déclarons d'accord avec un boche, et nous dirons comme lui, tout en nous plaçant à un autre point de vue, que l'Internationale a été un facteur :1e guerre mais par la faute <les socialistes allemands. Ceux-ci sont entrés dans l'Internationale avec le secret -dessein de la faire servir à leurs intérêts en endormant la confiance des peuples^aHiés et,enfles .empêchant , . de se préparer comme il eut fallu à l'agrès-î sion allemande. Scheidemann et" consorts se sont révélés, au début des hostilités, comme . des plats valets du kaiser, mais il y avait i longtemps qu'ils portaient, en catimini, la 5 livree de leur maître. Il serait fastidieux de i rappeler tous les trucs employés par les social g émocrates pour faire croire à leur « Pacifisme, alors que, d'accord avec le clan : militariste prussien, ils préparaient l'asser-j visseraient de l'Europe. Du temps du chancelier de Caprivi déjà il - y eut des pourparlers secrets entre oe derme-et -es chefs du parti social-démocrate « propos de nouveaux canons. Plus tard, nous 1 eûmes la comédie pacifiste de Scheidemarui j a Paris, comédie infâme qui ne cessa d'être - jouée jusqu'à la déclaration de guerre. 3 Le 29 juillet 1914, alors que les Puissam - ces de l'Entente multiplièrent, vainement depuis une semaine les offres • de aOooatàm directe, de médiation s ou d'arbitrage, rappelait réosmmenfc ; encore ,,Le Temps", une réunion eo-1 cialiste internationale se teaiait à Bruxel-, les, sous la présidence de Vaudervelde. Haa-i se y déclarait: „L'Autriche a provoqué la. guerre: son ultimatum à la Serbie est, eu réalité, une véritable provocation à la guerre voulue et désirée." Et „le bras fraternellement passé autour du cou de Jaurès", il lui donnait le baiser de Judas. Le 1er août, le socialiste allemand Muller se présentait au Palais-Bourbon et, devant ■ le groupe socialiste parlementaire français, il affirma que la sociale-démocratie ou vote-rait contre les crédits de guerre ou s'abstiendrait, et il ajoutait: ,,La seule hypothèse à ne pas envisager est ceUe d'un vote des socialistes allemands en faveur des crédits de guerre." Jusqu'au dernier moment quelques heures avant que ne fut violée en huit points la frontière française, deux jours ava,nt que ne fut envahie la Belgique le socialisme allemand venait endormir le«i ; craintes et préparer la route aux troupes - împerisJes. . Le 4 août 1914, les socialistes du baiser } mettaient le point final au développement ci un plan dont ils étaient depuis longtemps . les agents. Le 4 août 1914, ils ratifiaient do 5 leur vote la violation de la neutralité • Ju«™bourgeoise et de la neutralité belge. . I _ Ce rôle de soutiens du militarisme prus-. sien, les social-démocrates continuent à le . remplir, et ils viennent d'en donner une . nouvelle preuve en laissant le gouvernement 5 impérial accomplir, à son profit, ce que ; 1 on considérait comme la plus irréalisable , des chimeres socialistes: la mobilisation de , toute la population civile pour un travail . a Etat. Qu'on ne vienne plus dire que les socialistes d'Outre-Rhin ont horreur du mi-. litarisme boche! Ils ont été les premiers à . se plier a ce caporalisme d'usine et d'admi-1 ainsi le socialisme césarien de ; .Allemagne n'aboutit qu'à renforcer, dans des proportions de plus en plus dangereuses, > es Puissances offensives et dominatrices de t la race et de la nation. Les_ social-démocrates se sont encore montres férus de la, caste militariste alle-; nia rade dans la question des déportations l des ouvriers belges. Sans doute, il y eut quelques faibles protestations au Reichstarr ■ et il y eut le voyage, annoncé à grand frl-cas, d Ebert et de Scheidemann à La Haye. ; Les protestations ont donné moins que rien. Quant à l'intervention des deux chefs soeda-hstes en^question, elle se résume comme suit. Ebert, Jj, son retour en Allemagne, a nié qu'il eut rien promis aux ouvriers belles, ■ ef- Scheidemann, dans un meeting à Cologne, - a protesté contre l'assertion du ,,Times"' d après laquelle il aurait blâmé à La Haye ' 1 attitude du Gouvernement Impérial dans 1 1 affaire des déportés belges ! ! ! Voilà pour les chefs. Quant à leurs troupes, à ces prolétaires dont l'appel déchirant des ouvriers belges aux ouvriers fraisais disait ,,n'oubliez jamais que les 6oldats , qui se font les bourreaux des travailleurs belges sont des ouvriers allemands", voici t quelle fut leur attitude à l'égard de nos malheureux déportés; c'est l'un de ceux-ci qui l'écrivait, récemment, dans une lettre publiée par l',,Echo Belge": ,,Les simples soldats Bont plus mauvais pour nous que certains officiers. Nous sommes sans cesse insultée, traités de „sales Belges" ! „Sch.weinhund" ! J'ai vu un simple soldat resser impitoyablement un ouvrier malade que le médecin avait dispensé de travailler. Il prétendait le conduire au travail parce que lui-même ne l'en avait pas dispensé. J'ai vu les soldats frapper dans les grouoes au moyen d'une perche, armée à son extrémité d'un long clou!" Et dire qu'il y a des gens pour prétendre que tous les Allemands ne sont pas coupables des horreurs de cette guerre! Approuvons plutôt et de tout coeur, le socialiste Gustave Hervé quand il écrit: ,,Nos fils et nos frères se battent pour donner au gouvernement allemand et au peuple allemand — parfaitement au peuple " , allemand aussi! — une correction qui les guérira pour longtemps de l'envie de troubler la paix du monde et de faire égorger des millions d'innocents qui ne demandaient qu'à vivre en paix."' «m p—»i n y a un an *27 jajïvtei* 1916: En Artois, dans le secteur, de la> route de NewiHe à la Fo&r, les Français enlèvent ■ 2&v$bciu[S -poste* $t , entormoifs^ennÇjnis.Jtf- ^

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