L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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25 januari 1917
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s.n. 1917, 25 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/f18sb3z00m/
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3ème Année N°. 834 S cents «Jeudi 25 Janvier Ï917 L'ECHO BELGE Journal Quotidien du mai lin paraissant en Hollande L'Union fait la Force, Belge est notre nom i,ô Famille. Toutes les lettres doivent être adressées nu bureau de rédaction : N. Z. VOOR6URGWAL 334-24O, AMSTERDAM Téléphone: 2797. Rédacteur en Cltei : Gustave Jaspaers, „ ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction: ! „ , . „ „ „ , . f René Chambry, Emile Palnparé. four les annonces, abonnements ei venta au numéro, s'adresser à l'Administration eu Journal: N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1773. Abonnements: Hollandefl.l.SOisarniois.Etranger fl.2.00 par mois Annonoesi 15 cents la ligne. Réclames! 30 cents ta ligne. Encore M. lises. Le bon M. Wilson reparle de paix. Après la dernière aventure, ces bruits e paix qui viennent d'Amérique sont suspects. On ne Mit jamais si on a affaire a une manoeuvre politique ou à une manoeuvre de bourse L'espoir des uns - les craintes des autres montent ou descendent; les Steels aussi. Sinon il n'y a rien de changé. Ceci n'empêche que la déclaration de M. Wilson au Sénat fera couler beaucoup d'encre. Ajoutons une goutte à ce flot. Et tout d'abord il est curieux de relever que le point de vue américain est diamétralement opposé à celui des belligérants. M. Wilson ne se borne pas à constater qu'il n'y a ni vainqueurs, ni vaijjcus, ce qui est exact dans l'état actuel de la guerre. Il va jusqu'à dire que, pour fonder une paix durable ©t féconde, il faut qu'il n'y ait ni vainqueurs, ni vaincus. Ici M. Wilson est-il bien sûr de n'avoir pas une arrière-pensée? Et si, dans le terrible conflit actuel, aucune partie ne pouvait reprocher sa défaite à l'autre, serait-il vrai de prétendre qu'il n'y ait point de vainqueur 2 Ce vainqueur ne serait autre que les Etats-Unis eux-mêmes, riches de notre or, riches d'une main-d'oeuvre abondante et d'un formidable outillage, en sorte que l'Europe épuisée d'hommes et d'argent, ne songeant plus qu'à panser ses blessures et à relever ses ruines, demeurerait tributaire de l'Amérique pendant au moins cinquante ans. Cette perspective peut sourire à un Américain. A nous, elle ne nous plaît guère. Ce que M. Wilson, et l'on aurait tort de croire qu'en lui se confond toute l'Amérique, s'obstine à écarter systématiquement dans ses considérations sur la paix future, c'est la question de la culpabilité de l'Allemagne. C'est l'Allemagne qui a troublé la paix du monde. Empêchons l'Allemagne de la troubler encore à l'avenir et la généreuse utopie d'une paix perpétuelle aura fait un pas de plus dan3 la voie de la réalisation. Cela est concret, cela est logique, cela est pratique aussi. Tous les autres ,,buts" de guerre comme on dit ne sont qu'accessoires ou plutôt dépendants de celui-là. On l'exprime d'habitude comme ont fait encore tout récemment Lloyd George et Balfour dans cette formule! la destruction du .militarisme prussien. Nous n'ignorons pas qu'aussi longtemps que la partie restera indécise il ne peut en être question. C'est aussi pourquoi nous voulons gagner cette partie si M. Wilson veut bien nous le permettre. Il n'a certes pas le pouvoir de nous l'interdire. Les Etats-Unis ne sont pas une puissance militaire. Ils sont incapables d'empêcher de se battre quelques bandes de pillards à leur frontière mexicaine. Mais il n'y a pas que la force matérielle qui compte. Nous renierions notre idéal si nous ne reconnaissions dans la République Etoilée une grand© puissance morale. Notre ambition est de l'avoir avec nous et non contre nous. Et jusqu'ici il n'est que certaines parties dr.ns les notes et les discours du président "Wilson qui sembleraient indiquer que l'opinion américaine ne se prononce pas en notre faveur. Nous savons heureusement que c'est le contraire. ' Cette Amérique-là sait qu'elle n'a rien à redouter pour son avenir de la victoire du Droit et de la Justice. Elle appelle cette victoire de tous ses voeux parce qu'elle se rend bien compte qu'elle seule peut fonder une paix définitive pour autant qu'il entre dans les prévisions humaines. Cette Amérique ne se berce pas des illusions peut-être généreuses mais à coup sûr naïves dont les fumées obscurcissent le.cerveau de M. Wilson. Elle comprend que loin d'apaiser la haine dans les coeurs, loin d'endormir la mémoire des mères et des veuves, une paix sans victoire ne ferait qu'aviver le regret d'un sacrifice énorme et vain. Trop de morts au coin de chaque champ se lèveraient pour presser contre le coeur du passant le couteau de la vengeance. Et ' l'Allemagne féconde en hommes, l'Allemagne où il ne faudra pas beaucoup do nuits, avec ou sans amour, pour faire lever de nouvelles et abondantes moissons de guerriers avides de sang, répendrait, en. Jes attaquant à nouveau, au désir secret de nos jeunes générations, semblables à oeil es dont parle Alfred de Musset au début de ses Confessions d'un Enfant du Siècle. Ce n'est certes pas îa police qu'imagiue M. Wilsoai qui pourrait l'empêcher. Une association d'Etats, qui exercerait un pouvoir de coaction contre l'une ou l'autre puissance qui saisirait l'épée? Mais cette association existe. Pas moins de dix nations sont unies en ce moment pour tenter d'en mettre une onzième à la raison. Pourquoi l'Amérique ne se ioint-elle pas à la coalition ? Hé ! que M. Wilson nous le dise s'il trouve un** autre raison que d'invoquer la distance qu'il y a d'une simple idée à la réalite, la réalité qui ex:ge du sançj et de l'argent, la réalité qui nous oblige de payer pour l'idée et de notre personne et de nos biens et sans quoi l'idée n'est rien, moins encore qu'un peu d'encre à copier sur un rouleau. Que M. Wilson, dofit on prétend qu'il sait le droit (avec un petit d), apprenne aussi l'histoire et la philosophie. Qu'il s'applique à bien comprendre les origines et la formation de l'Allemagne contemporaine. Qu'il étudie l'âme allemande, le mentalité allemande et qu'il 90 rende compte des monstrueuses as- flllemandfra à.la domin-afi^n rn'v^r. . selle. Et il lui suffira après cela de relire le Livre Jaune français, le Livre Bleu anglais et le Livre Gris belge pour savoir qu'une grande nation de 65 millions d'habitants depuis près d'un demi siècle a forgé l'arme qui devait lui assurer l'hégémonie en Europe et l'empire -du monde. Au mépris des traités cette nation s'est jetée sur ses voisins comme le loup se jette dans la bergerie et elle s'y est vautrée dans le sang. Ehcore une fois, si M. Wilson a de la suite dans les idées et s'il ne veut pas être mis en contradiction avec lui-mê-me, qu'il vienne donc aider les bergers à mettre le loup dehors. Ce sera toujours la guerre mais nous voulons bien, pour faire plaisir à M. Wileon, l'appeler d'un autre nom.. Charîes Bernard, ,.qe Banque Hatisnale ie Belgique Comité central d'échange, En vue de réprimer les abus dans l'échange des billets de banque belges, dont la Banque Nationale de Belgique a organisé le service à Londres, pour venir en aide aux Réfugiés Belges, les mesures suivantes ont été décidées: 1. Il est rappelé qu'aucun échange de billets do la Banque Nationale de Belgique n'est plus consenti par celle-ci à Londres que sur production, par le solliciteur d'échange, d'une carte d'identité délivrée par le Comité d'Echange, 4, Bishopsgate, Londres, E.C. 2. Toute personne désirant être autorisée à échanger dans l'avenir des billets de la Banque Nationale de Belgique en livres sterling doit effectuer le dépôt de la totalité des billets dont elle sollicitera plus tard l'échange. Le dépôt doit être effectué chez 1a Banque Nationale de Belgique c/o Bank of England, E.C., avant le 15 février 1917. Les personnes habitant Folkestone ou ses environs sont autorisées à faire le dépôt aux guichets d'échange de la Banque Nationale de Belgique chez la London County & Westminster Bank, à Folkestcne. Les billets peuvent être envoyés sous pli recommandé et assuré. 3. Un compte de dépôt improductif d'intérêts sera ouvert à chaque déposant qui sera crédité dans ce coïnpte du montant de son versement. 4. L'échange ne sera plus consenti après le 15 février 1917, que a. pour les billets qui auront été déposés à Londres ou Folkestone avant cette date, comme dit ci-dessus, et b. pour ceux qui proviendront, preuves à l'appui, soit de la partie non occupée de la Belgique, soit de paiements faits par le Caissier de l'Etat Belge, au Havre, ultérieurement au 15 février 1917, et dont le dépôt aura été effectué dès la réception. 5. Les échanges se feront comme par le passé, bi-mensuellement, sur production de la carte d'identité et pour les quotités renseignées. 6. Les déposants qui n'auraient pas encore de carte d'identité doivent en faire la demande au Comité Central d'Echange : avant le 15 février 1917. Après cette date, il ne sera plus délivré de cartes d'identité, sauf dans les deux cas prévus sous la lettre b de l'article 4. 7. Ne seront plus admis à l'échange les billets expédiés de l'étranger à partir de ce jour et versés à la Banque d'Angleterre en \»ertu de la proclamation du Gouvernement anglais interdisant l'importation des billets belges. 8. Le titulaire d'un compte de dépôt aura la faculté de disposer, à tout moment et suivant ses con-enances, de la partie de son avoir constituée par des fonds ne provenant pas de l'étranger. Toutefois les billets ainsi prélevés ne seront plus admis à l'échange, même s'ils sont versés à nouveau au compte dont ils ont été retirés. 9. Les virements d'un compte à l'autre ne pourront se faire qu'avec l'autorisation expresse du Comité Central d'Echange. 10. L'ancien règlement du Comité Ceu-tral d'Echange reste en vigueur pour les points non modifiés par la présente circulaire et le fait d'accepter le dépôt des billets de banque ne constitue pas pour la banque Nationale de Belgique un engagement d'en consentir l'échange. 10 janvier 1917. (Communiqué par la Légation de Belgique, La Haye.) —in H y a un an 26 janvier 1916: Le roi du Monténégro trrsve à Lyon.. Âiis m abonnés militaires Les abonnés militaires dont l'abonnement expire la 31 janvier prochain et qui désirent renouveler leur abonnement sont priés de bien vouloir nous faire parvenir avant le 3 février le montant de fl. 0.75 en un mandat ou timbres-poste. u En Belgique. Les déportations II. Même si tous les motifs d'ordre économique et social produits par votre Excellence pour justifier les mesures contre les chômeurs involontaires belges étaient parfaitement justes, même s'ils acquéraient, par impossible, une force cent fois supérieure, alors encore, Excellence, la classe ouvrière de Belgique ne pourrait cesser de protester contre elles et de demander leur retrait, parce que des raisons d'ordre supérieur lui en font un devoir impérieux.Ces mesures, en effet, sont contraires au Droit, à la parole donnée, à la civilisation, au patriotisme et à la dignité de la classe ouvrière. Est-il étonnant qu'elles nous paraissent contraires au Droit, lorsque la Cour de Cassation de Belgique les condamne solennellement comme contraires „au Droit naturel, au Droit positif, et au Droit des gens" ? Cette décision de^ la Cour de Cassation nous frappe d'autant plus, non seulement parce qu'elle succède à l'arrêté du 20 mai 1916, mais parce que tous les conseillers l'ont rendue, cette fois, dans la plénitude de leur individualité, en rejetant courageusement tous les voiles de l'anonymat. Est-il étonnant que oes mesures nous paraissent contraires *à la parole donnée, lorsque j nous lisons dans la circulaire publique du Cardinal Mercier du 16 octobre 1914 cette déclaration officielle des autorités militaires allemandes: „Les jeunes gens n'ont point à craindre 1 d'être emmenés en Allemagne, soit pour y être enrôlés dans Varméc} soit pour y être employés à des travaux" ? Cette déclaration du général von Huene fut confirmée par votre prédécesseur, Excellence, par le maréchal Von der Goltz. Vos arrêtés sur ' les chômeurs du 15 août 1915 et du 15 mai 1916 ne parlaient pas de travaux forcés en Allemagne.Pourquoi votre administration outre passe-telle le texte de vos air étés en violant du même coup la parole donnée par le maréchal von der Gottz? Si des Belges, par centaines de raille, sont j rentrés de Hollande et d'Angleterre, c'est j qu'ils ont ajouté foi à cette parole du goaver-neur général do Belgique de 1914. Si d'autres Belges, dont nous sommes, sont restés, c'est pour lo même motif. Nous avons cru à la parole du premier gouverneur général de la Belgique occupée, à la parole d'un maréchal de l^mpire allemand, à la parole d'un soldat. Tous les ouvriers présents en Belgique y ont cru; tous les chômeurs involontaires y ont cru. Va-t-on les punir des peines immédiatement inférieures à la peine capitale pour y avoir a -jouté foi? Le premier gouverneur général de Belgique avait dit pour que les Belges rentrent, chez eux ou y restent: ,,Je vous promets que jamais vos jeunes hommes ne seront emmenés en Allemagne pour y être employés aux travaux forcés ni à fortiori pour y être enrôlés dans l'armée". Or, voici que votro Exoellence applique des mesures qui abbutissent à la déportation en Allemagne de milliers, peut-être de centaines de mille de ces jeunes gens pour y être employés aux travaux forcés et pour y être enrôlés comme soldats de carrière. Excellence, avant d'ailer plus loin, veuillez réfléchir encore aux conséquences néfastes qu'aura un pareil acte pour le renom de l'Empire dont vous êtes le représentant pour nous. La Belgique, pays de l'honneur, ne saurait avoir qu'une opinion. Ne craignez-vous pas que l'univers entier ne partage l'opinion de la Belgique? Quant à nous, les travailleurs, chômeurs ou non, no devrions-nous pas nous considérer comme les victimes innocentes d'une ruse §ïins précédent dans les annales de la guerre moderne, à l'égard des non-combattante, dont tout le crime aurait été d'ajouter foi à la parole donnée par le premier représentant de l'empereur allemand parmi nous? Est-ii étonnant que les .mesures appliquées en ce moment contre les chômeurs' doivent être considérées par nous comme contraires à la civilisation? Ces travaux forcés infligés à un peuple libre, ces déportations en pays ennemi, cet emploi dans l'intérêt de l'ennemi, au profit exclusif de l'ennemi, sans contrôle aucun, ni de la part de nos nationaux, ni de la part des neutres, sans aucune garantie de traitement et de nourriture, sans un salaire qui mérite ce nom ; qu'est-ce autre chose que l'esclavage antique dans toute son horreur? Et encore, l'esclave antique pouvait revoir sa famille, et l'intérêt du maître était de lui conserver toute sa valeur. La Cour de Cassation de Belgique elle-même n'hésite pas à déclarer: ,,Cette mesure nous reporte au temps oîi le vainqueur emmenait en servitude les populations vaincues et les réduisait en esclavage". Cette mesure, Excellence, nous apparaît donc avant tout comme un recul de la civilisation vers la barbarie. C'est le troisième motif d'ordre supérieur pour lequel la classe ouvrière chrétienne de Belgique vous demande de retirer ces mesures contre les chômeurs involontaires' Voici le quatrième. Ces mesures, nous devons les Considérer comme contraires à notre patriotisme que le maréchal von der Goltz avait solennellement promis de respecter. Nos représentants politiques, ceux de Mons et d'Anvers, ( ceux de Bruxelles et d'ailleurs vous ont prouvé que, travailler pour l'Aileinagno, c'est se battre contre la Belgique. Combien cette vérité appa- ' rait lumineuse depuis que le plan de mobilisation des forces ouvrières allemandes a été porté à notre connaissance l Chaoue ouvrier belge, chômeur ou non, qui travaillera en Allemagne pour l'Allemagne sera un soldat de l'arrière de l'armée allemande. Vous comprendrez, Excellence, que dans ce? conditions notre patriotisme s'oppose do façon < absolue à donner un assentiment quelconque . aux mesures que vous appliquer contre les chômeurs. Si l'on vous demandait, Excellence, si j i un ouvrier allemand de la région de l'Aile- ; < magne occupée, un Alsacien par exemple, peut ; : consentir à travailer ainsi pour la France, I que répondriez-vous ? Nous pensons que votre j patriotisme allemand vous dicterait une réponse négative. Nous pensons ainsi. Et c'est parce que nous pensons ainsi et que nous croyons que vous avez ^ cet égard la même opinion, que nous vous demandons de retirer vos terribles arrêtés contre nos chômeurs involontaires; ces arrêtés qui violent au fond de notre conscience les sentiments les plus sacrés d'amour envers notre chère Patrie. Enfin les mesures dont nous demandons le retrait sont contraires à la dignité de la classe ouvrière. C'est de l'esclavage et du 6ervago. qu'est sortie la classe ouvrière actuelle, Excellence, elle no peut ni ne veut y rentrer. La classe ouvrière chrétienne de Belgique, dépositaire pour sa part de l'honneur de la condition du travailleur libre, conquise après tant de siècles, ne peut consentir à la laisser dlioir à nouveau vers l'esclavage. Tous les travailleurs libres du monde le lui reprocheraient à juste titre. Cette dignité de la condition ouvrière est un bien commun à tous. C'est notre honneur, Excellence, c'est notre drapeau. Le jour où la classe ouvrière du peuple 1 belge aura été déportée par la force en Allemagne pour y être réduite aux travaux forcés, à l'esclavage le plus terrible au profit do l'ennemi, dans l'intérêt exclusif de l'ennemi, au point d'être en réalité un soldat de l'empire allemand; ce jour-là, Excellence, une tache indé'.ébile couvrira la condition des travailleurs libres; à raison de la solidarité . internationale des ouvriers chacun de nos frères do tous les pays, neutres et belligérants, sentira qu'une partie de sa richesse morale est atteinte, qu'une partie de son honneur d'ouvrier libre est compromis, qu'il est moins libre, puisque là-bas, en Allemagne, une notable partie 4e la classe ouvrière d'un pays civilisé est réduite en servitude. Quant à nous. Excellence, qui avons conscience de cette dignité autant que quiconque parmi nos frères, nous devons vous déclarer en toute franchise que jamais nous ne voulons rentrer en esclavage, que jamais nous ne voulons ren-trçr en servitude. A nos yeux, c'est une condition pire que la mort. Des journaux allemands ont souvent répété, Excellence, et vous-même l'avez dit en plusieurs interviews, que vous preniez de l'intérêt aux questions ouvrières. C'est pourquoi nous espérons que vous comprendrez le sentiment que nous avons de notre dignité. Et si vous le comprenez, il nous semble qu'il vous sera impossible de ne pas faire suspendre l'application des mesures contre les chômeurs involontaires. Conclusion. Contre le droit, la parole donnée, la civilisa- ' tion, le patriotisme et la dignité humaine, il n'y a pas do nécessité qui tienne, surtout lorsque cette soi-disant nécessité n'est proclamée telle que par le vainqueur, à son profit et dans son intérêt. Tel est l'enseignement de la grande loi morale et religieuse à laquelle obéissent les ouvriers chrétiens do Belgique. C'est de ces hauteurs morales qu'ils prient votre Excellence d'écouter enfin l'appel suprême de la classe ouvrière do Belgique. Nous espérons encore en votre justice et en votre humanité. C'est dans cet espoir, Excellence, que non? veus prions de bièu vouloir donner une suite favorable aux cinq desiderata suivants de la Confédération des syndicats chrétiens de Bel-gique.1. En ordre principal, plaise à votre Excellence de suspendre l'application des arrêtés sur le chômage et notamment leur extension abusive, consistant à déporter les chômeurs involontaires à l'étranger, en Allemagne. 2. Plaise à votre Excellence de retirer son arrêté du 2 mai 1916 entravant le libre essor de l'initiative des communes, de" associations et des particuliers qui voudraient donner du travail aux chômeurs. j 3. Plaise à votre Excellence d'ordonner le ' retour d'Allemagne des travailleurs non ehô- j meurs qui ont été enlevés contre la lettre et 1 l'esprit de vos propres édits ainsi que des chômeurs qui auraient refusé de travailler pour motif basé sur le droit des gens. 4. En ordre subsidiaire, si la parole du maréchal von der Goltz n'est par tenue, de laisser pendant 24 heures aux chômeurs la faculté d'opter entre leur séjour en Belgique ou le séjour dans un pays neutre: car la foi qu'ils ont eu en la parole de votre prédécesseur, Excollentie, ne peut être la-cause du châtiment dont vos arrêtés les menacent. ô. Plaise enfin, à votre Excellence, de faire observer la disposition de vos arrêtés concernant les tribunaux à l'égard des chômeurs qui refusent de travailler en Allemagne pour des motifs basés sur le droit des gens. Veuillez, Excellentie, recevoir l'expression des sentiments respectueux qui lui sont dus. Au nom de la confédération générale des syndicats chrétiens de Belgique. • Abbé Joseph Cardijn, Directeur des Oeuvres Sociales de l'Arrondissement de Bruxelles,, Rue du Boulet 20. Bruxelles, le 15 novembre 1916, Retour des déportés français. MADRID, 23 janvier. (Réuter.) M. [ jimono, ministre d'Espagne des affaires ' Étrangères, annonce officiellement que le -apatriemenfc des citoyens français emmenés ai esclavage par les Allemands est décidé. La dépêche ne donne aucun autre détail. Mais, telle quelle, elle présente un grand ntérêts pour tous nos compatriotes. Le gouvernement allemand agira-t-il de même vis-à-vis de nos malheureux compatriotes, vendus sur les marchés d'esclaves d'Aile^ nagne? On l'ignore. Aucun indice ne permet l'envisager, même dans un temps assez lointain, cette réparation nécessaire et sans quoi îos alliés refuseront d'écouter les propositions le paix de l'ennemi. Il est certain cependant pie. devant cette menace, les esclavagistes seront contraints de vouvoyer les malheureux déportés chez eux. Mais combien d'entre çeux-i'i auront perdu la eanté ?, - . 4 Bruxelles Les autorités boches, pour augmenter le nombre deB chômeurs, ont obligé la direction du Grand Bazar du Boulevard Anspach à fermer ses portes. La raison? Dans l'une des vitrines on avait exposé des poupées et des soldats de plomb qui prenaient part à un épisode de guerre. Le combat était violent entre les soldats belges et les allemands. Et œ n'étaient pas les Belges — on s'en doute — qui faisaient figure de vaincus. Un officier boche qui passait par là jugea qu'il y avait trop de soldats allemands parmi les tués. Il lui parut aussi que les armées du kaiser attrapaient une pile soignée. Il s'en fut moucharder le fait à la Kommandantur où la question de crime de lèse Allemagne fut pesée. Gravement, de vieux officiers discutèrent. Conseil de guerre tout à fait ridicule, mais qui décida que le Grand Bazar, à la suite de cette injure à l'invincibilité de l'armée allemande, devait fermer ses portes. Et voilà encore, sur le pavé, des centaines d'employés belges. L'autorité allemande cherche tous les prétextes et les moindres futilités à arrêter la vie commerciale en Belgique occupée. Nous avons en main (ce n'est pas Mark de Salm qui nous l'envoie) une pièce officielle allemande, adressée aux soi-disant ,,chômeurs" bruxellois. Nous en respectons le style et l'orthographe, — qui valent qu'on les signale! Voici copie littérale du papier: Kaiserlich Deutsche Bruxelles (date Kommandantur. de la poste). Vous êtes convoqué de vous trouver le 20 ie.nv, 1917, à 8 11. du matin, dans la gare du Midi (entrée par la rue de France). Au cas où vous ne donneriez pas suite à la présente convocation, vous seriez expédié immédiatement par contrainte; en outre!, vous seriez passible d'une peine d'emprisonnement de 3 mois au plus et d'une amende pouvant atteindre 1000 marcs. Comme il se peut que vous soyez envoyé à un lieu de travail et que, dans ce cas, vous n'auriez plus l'occasion d'entrer en relation avec les membres de votre famille, il vous est recommandé de vous munir d'un couvert, d'habillements d'hiver, de linge et de bonnes chaussures. Quiconque souscrit un contrat au Bureau de l'industrie, rue Marie-Thérèse 64, | où du travail en Allemagne ou en Belgique est offert à des conditions très avantageuses, est exempté de se présenter à la gare. Graf Von Soden, Oberst und Kcmmandant. La présente convocation est à apporter. * * * La somme nécessaire à couvrir les frais d'assistance donnée à la population belge par les soins du .,Relief" comportera près de neuf cents millions de francs. * * * Un individu de la rue Opberg, à Wemmèî, nommé Jan van Caeyenberg, adresse par les «oins du ,,Bruxellois" une lettre ouverte à ; von Bissing. Elle commence par ces mots: j ,,Des millions (sic) de Belges, travailleurs j de la terre, ont l'honneur (sic) . de vous . remercier, etc..." Reste à voir si van Caeyenberg existe. I C'est peut-être un des nombreux faux noms de Mark Bel vaux? * * * Le bruit court que de grands changements se produiront sous peu parmi les ,,autorités' ' ennemies qui pressurent notre malheureux pays. A plusieurs reprises on prétendit que von Bissing serait remplacé? Sommes-nous à la veille d'une mise à la retraite du vieux cavalier ? A Alosi L'affiche suivante a été apposée le 1 courant sur les murs de la ville: Avis. Le bourgmestre porte à la connaissance de ses concitoyens que, sur ordre de l'autorité allemande, toutes les personnes du sexe masculin habitant la ville d'Alost et nées entre 1872 et 1880 doivent se faire inscrire à l'hôtel de ville, aux dates suivantes.Jeudi 11 janvier: les personnes dont les noms commencent par les lettres allant de A à D; vendredi 12, celles dont les noms commencent par les lettres E à V ; samedi 12 janvier, celles dont les noms commencent par les lettres V à Z. On est prié d'apporter son livret de mariage.La conclusion se tire facilement d'une telle invitation. Les Boches vont''déporter les hommes de 45 ans. Aux frontière© Je viens d'être écœuré , nous écrit no^rc i correspondant des Flandres, par le ré j d'une femme de batelier qui pleurait ; chaudes larmes. Elle venait de quitter la site corporelle, que lui avaient fait subir \ Allemands à la frontière à Selzaete. Voie, qu'elle raconte : Pour sortir de Bfelgique, faut que chaque batelier passe une visite i plus minutieuse. Les hommes par un A, j mand, les femmes et enfants par une A II mande. Mon mari, dit-elle, fut appelé le j premier dans la salle de visite. Il dut se dés-J habiller complètements pas une seulo pl.' de son corps qui ne fut vérifiée. Pour moi ce fut un vrai scandale. L'opt ration fut faite par une femme infecte. Elle me fit etnrer dans une chambre avec mes enfants, dont un est âgé de 11 ans. CI» fu-œnf .les .enfants oui ..furent les Dre- 1 i miers visités de la même façon que mon mari. J'ai cru, les enfants visités, que cette femme allait leur ordonner de rejoindre le bateau. Il n'en fut rien. Cette brute m'obligea a me déshabiller complètement en présence de mes enfants et commença à passer aussi une visite minutieuse. Vous dire la façon d agir et les attouchements de cette infâme est impossible. Et cela en présence de mes enfants. , Les Boches ne peuvent rien faire comme les autres, voyez-vous. Ce sont des sauvages, s * # Près du canal Gand-Terneuzen les travaux de retranchement sont activement poussés. Deux ponts en bois viennent d'être construits a Selzaete, un en face de la rue V erte, le second face à la sucrerie Wyt-touck.Les menuiseries mécaniques Lefebure freres sont occupées par l'ennemi. La note île la Belgique aux Eiats-lais Le texte officiel. La légation de Belgique, à La Haye, nous communique lo texte officiel de la note du gouvernement belge jointe à la réponse des Alliés aux Etats-Unis: Le^Gouvernement du Roi, qui s'est associé à la réponse remise par le Président du Conseil français à l'ambassadeur des Etats-Unis, au nom de tous les Alliés, tient à rendre tout particulièrement hommage aux sentiments d'humanité qui ont dicté à M. le Président dès Etats-Unis l'envoi de sa note aux puissances belligérantes et il apprécie hautement l'amitié dont il se fait le bienveillant interprète à l'égard de la Belgique. Autant que M-Woodrow Wilson, il voudrait voir la guerre actuelle prendre fin le plus tôt possible. Mais M. le Président semble croire que les hommes d'Etat des deux camps opposéy poursuivent les mêmes buts de guerre. L exemple de la Belgique démontre malheureusement qu'il n'en est rien. La Belgique n a jamais eu, comme les Puissances centrales, des visées de conquêtes. La façon barbare dont le Gouvernement allemand a traité et traite encore la nation belge ne permet pas de supposer que l'Allemagne se préoccupera de garantir dans l'avenir lc« droits des peuples faibles qu'elle n'a cessé de fouler aux pieds depuis que la guerre, déchaînée par elle, a commencé de désoler l'Europe. D'un autre côté, le Gouvernement du Roi enregistre avec plaisir et avec confiance l'assurance que les Etats-Unis sont impa tient-s de coopère! aux mesures qui seront prises, après la paix, pour protéger et garan tir les petites nations contre la violence et l'oppression. Avant l'ultimatum allemand, la Belgique n aspirait qu'à vivre eu bons terme:-avec tous ses voisins; elle pratiquait avec une scrupuleuse loyauté envers chacun d'eux les devoirs que lui imposait sa neutralité. Comment a-t-elle été récompensée par l'Allemagne de la confiance qu'elle lui témoignait? Du jour au lèndemain, sans motif plausible, sa neutralité a été violée, son territoire envahi, et le Chancelier do l'empire, en annonçant au Reichstag cette violation du droit et des traités, a dû reconnaître l'iniquité d'un pareil acte et promettre qu'il serait réparé. Mais les Àlle-rnans, après l'occupation du territoire belge, n'ont pas observé davantage les règles du droit des gens ni les prescriptions des conventions de La Haye. Ils ont, par des impositions aussi lourdes qu'arbitraires, tari les ressources du pays; ils ont ruiné volontairement des industries, détruit des villes entieres, mis à mort et emprisonné un nombre considérable d'habitants. Maintenant encore, tandis qu'ils font sonner bien haut leur désir de mettre fin aux horreurs de la guerre, ils accroissent les rigueurs de l'occupation, en emmenant en servitude des travailleurs belges par milliers.S'il est un pays qui a le droit de dire ju'il a pris les armes pour défendre êon existence, c'est assurément la Belgique. Forcée de combattre ou de se soumettre à .a honte, elle désire passionnément qu'un einie soit apporte aux souffrances inouïes :1e pa population. Mais elle ne saurait iccepter qu'une paix qui lui assure, en illême temps que des réparations équitables les sécurités et des garanties pour l'avenir , Le peuple américain, depuis le commer œ-ient de la guerre, a témoigné au peup' |be te opprimé sa sympathie la plus ardent f t un Comité américain, la Commissi< ''-r Relief in Belgium, qui, eu union étro: le Gouvernement du Roi et le Comii n: onal, déploie un dévouement inlassal Kt me merveilleuse activité pour ravitn le !a Belgique. Le Gouvernement du E <x heureux de saisir l'occasion d'exprim profonde reconnaissance à la Commissir • Relief, ainsi qu'aux généreux Amér ns empressés à soulaeer les misères dr i population belge. Enfin, nulle part plus a'aux Etats-Unis les rafles et les déporta-ions civiles belges n'ont provoqué un nouvement spontané de protestations et de •éprobation indignées. Ces faits, tout à l'honneur de la nation iméricaine. font .cçrjicçvoil- aa Gouverna

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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