L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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06 augustus 1915
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s.n. 1915, 06 Augustus. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/f18sb3xz78/
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jère Année " «cenfs(10,Centlmcsl . "V^rE^i-eoSâ © a^tSt'i'SÏS L'ECHO BELGE L'Union tait la Force. Journal qttofidien du matin paraissant à Amsterdam -"*1 <3 ■$' * v Belge est notre nom de Fwniîle. Toutes les lettres doivent être adressées i ■ «»mi bureau de rédaction* Ie N.z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. ■ „,, .„. .l ■ . • -ï/tf-i.fe.v'i» .•»»' •*•••• -' -. £•»*> - •- • •• •• •■ • •"» '• - Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ , _ 1 Charles Bernard, Charîes Herblei, Comité de Rédaction: ; „ , . ,, . , ( René Chambry, Emile painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-340. Téléphone: 177S. Abonnement I En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation l Etranger 11. 2.00 „ ,, I [surit d'organisation. ■ - I Ces Matuvus de l'organisation que soni les Allemands ont tellement bien penetr l'esprit des citoyens de certaine» lia ion. étrangères de l'excellence de leur organisa tien. que ces braves gens ne parviennent pa. i guérir ^-^^^ria^méthod, qlu°UISg>sa 1» destruction do la Bel âque et du Nord de la. France. La Allemands leur ont tant de fois répété : not re sens de l'organisation, ^ nos inculte d'organisation, notre génie d organisation notre esprit d'organisation, ]e triomphe d< Jioti-e organisation, qu'ils répètent dévote ment : • Ie triomphe die l'organisation aile •^Baande • • ■ i ■ Quant à nous, craignons d etre injustes Examinons avec impartialité les qualité de cette forme de l'activité allemande e . reconnaissons que 1 'organisation de leu : ■rniée «®t de pommier ordre. _ Mais quoi Avajlt la guerre, lorsque la justice avai' mie la main sur une bande d'apaclies, h Relation de leurs ,,hauts faits" paraissai" clans les journaux, illustrée de pliotogra plues de leur arsenal d'armes, et le commui jJes lecteurs disait; ,,Ces c s étaient admirablement préparées." Convenons donc puisqu'on, nous y conjvie: ,,Ces -Allemand* étaient admirablement préparés!" ■ Ce qui triomphe allez eus, c'est propre • inont l'esprit de cihiourme- Libre aux Aille tta.nds de considérer leurs casernes comm* un lieu d'élection, comime l'endroit d-Boutes les félicités. Nous refusons d ; Suivre, parce que n.o .3 avons • la fierté d> notre esprit préservé de l'a^brutissemen d use discipline exclusivement vouée au oeuvres de destruction et de mort-. Les h 01 jours guerrières, dont nous sommes acteui o«i spectateurs, n'ont pas fait 1 essence € 1* but de notre éducation. Ce n'est qu'e Allemagne qu'on prêclia la beauté de 1 guerre pour la guerre et la joie dont elL jnpnds W- soldats, avec, en outre, détai Négligeable, la mitraille et le sang de oem 5ni tombent à leurs côtés. W''Lorsqu'elle s'applique à l'activité sociale, la discipline allemande mène à des rêves de mécanicien insensé. Herr Ostwald, le doux préparateur des pastilles incendiaires, tire gloire du fait que les autres peuples en sont enccre à la période de l'individualisme, tandis que l'Allemagne a atteint la période de l'organisation. Progrès ou recul? Rendons-nous compte d.s réalités dépouil lées des ornements des mots, et nous n'ac-Ëêptarons pas le rôle qu'on nous assigne: celui de l'animal. Mr. Louis Dumur a fait remarquer .que les communautés parfaites Bout celles des insectes, fourmis et abeilles. L individu exceptionnel, l'être de génie, le ■dateur n'y trouvent pas de place. Veut-or Connaître la fin suprême de oette vie qu 'ions est proposée? Les livres de nos bibliothèques de format' unique, de même papier et d'impression identique, d'après un type fourni par l'autorité. Comme on mettrait ave? volupté le feu à une bibliothèque de ce cenrè! Herr Ostwald, chimiste calami-teux, y voit le couronnement de la doctrine organisatrice de la société future. ■ N'est-elle pas de même ordre, cette confession d'un notable de Dresde, louant la parfaite administration de la capitale saxonne ,,Nous payons de lourds impôts, me dit-il, mais vous ne trouverez jamais une feuille morte dans nos parcs." Je le pris pour ur doux gâteux. C'était simplement un Aile man<i normal, dont l'esprit organisa s'avouait insensible aux splendeurs cuivrée «t dorées d'un automne qui abandonne se« trésors à la terre pour cju'elile ait la force d< rafaire de la beauté nouvelle au printemps BQu'ils sont aimables nos bois, avec leurs futaies sans discipline, leurs routes sans ma-Ifcadam, lours sentiers où. l'on a le loisir de vagabonder, sans qu'un menaçant écmteai rappelle que ceci ou cela est polizeilich ver jjjHïoten. On raconte que les bûcherons aile inands abattent les arbres de nos forets pour en nourrir les bûchers où l'on brûle les ca davres en décomposition et méconnaissables. On dit que les chemins de nos campagnes i^ont bordés de tombes. Ainsi les Allemands introduisent chez nous l'ordre teUtonique. |k s'en félicitent et ne comprennent pas que le peuple belge les récompense si mal de leur sollicitude à son égard. Ce délicieux ■•Walt-her Bloem, qu'une_blessure a retem Rendant de longs mois dans les bureaux di gouvernement général et temporaire et qu enfin, — les dieux en soient loués ! — a pi ■ébarrasser Bruxelles de sa présence, s'ei B&t montré tout particulièrement irrite. I n'a pas été loin de nous traiter d'ingrats e sots. Dans de doctes articles il a dépeint les merveilles réalisées par ,,la force organi s&trice du caractère national allemand, pro duit de ce militarisme tant honni. " ■ „L'administration allemande reprit 1( pays en état de désorganisation complète.' ■Et, ajoute-t-il avec quelque naïveté, à moin feue ce ne soit du cynisme, ,,on a presque l'impression que ce fut l'intention conscient du gouvernement fuyard d'abandonner 1 pays à l'anarchie pour préparer des difficul tés au conquérant." ^"ous verrons dans un prochain articL Comment k> .,conquérant" organisateur i triomphé de ces difficultés si méchammen Accumulées sous ses pas par un Roi qui n ïoulut pas prendre ses quartiers générau: a WilheLmshohe et par des ministres à qui il n'a pas plu de villégiaturer en Allemagne, où l'on se préparait à les recevoir avec les honneurs militaires. Charles Herbîet, ' m* & i II y a un m! | 6 août 191'/.. Rupture des relations diplo-' matiqu.es entre la Serbie et l'Allemagne. Dé-5 elaration de guerre, de l'Autriche à la Russie. Des navires allemands son t capturés'ou coulés ; par les Anglais. Bombardement de Sveaborg (Finlande) par une escadre allemande. .1 ' Liège, les forts résistent, mais les Allemands » occupent la ville; ils tentent d'assassiner le 5 général Léman. Débarquement d.es premiers ■ contingents britanniques sur le continent. ■ Proclamation de Guillaume II au peuple allemand: le kaiser invoque son ,,vieux Dieu.", ' —-wO— «--• O»' ; Un autre four L La ,,Norddeutsche Allgemeine Zeitung" ' est en train de publier une nouvelle fournée de documents secrets découverts dans les 1 archives du ministère des affaires étrangères de Belgique par le service de... recOier-1 clies *le l'armée allemande. Ce journal, i l'officieux de la AVilhelmstrasse, n'a pas été découragé par le sombre four de la publication des documents ,,B a mardis ton" par lesquels-il essaya eu vain de prouver 5 que la Belgique avait une convention mili-* taire secrète avec l'Angleterre et la France ? pour attaquer l'innocente Allemagne. 5 Aujourd'hui, voilà qu'on nous sert des rap-t ports de ministres belges à Berlin, a Paris t et à Londres, des rapports où sans amba- - ges il est dit, à différentes reprises, au mors' ment d'Agadir, sous le ministère Poincaré, t etc., que le danger de guerre poiu' l'Europe 1 — et la Belgique — est dans la Triplc-1 Entente. C'est d'elle que vient tout le mal. 3 Voilà le leit-môtiv sur lequel les représen-1 tauts de la Belgique brodent tous leurs rap-: ports. Et ces rapports, i'officieux allemand 'les publie triomphalement. Vit-on jamais inconscience plus ,,Kolossale" ? Décidément, , les journalistes de l'Allemagne ne sont pas plus fins que 6es diplomates. Comment ne voient-ils pas que cette dernière publication ,,sensationnelle" détruit l'effet de la première, pour autant que le moindre ^effet ait jamais été produit alors? Cette Belgique sur laquelle^ après l'avoir piétl-née, ils ont essayé si laborieusement de jeter la suspicion, voilà qu'ils la disculpent aujourd'hui! En effet, à les entendre, bien loin que nous fissions des conventions secrotes avec l'Angleterre et la France contre la vertueuse Allemagne, nous nous laissions dire par tous nos diplomates que L l'Europe — et la Belgique avec elle sans : doute — avaient tout à redouter de la Triple-Entente. Le dernier scoop de la ,,Norddeutsche Allgemeine Ztg.'- n'est donc qu'une gaffe de plus de la part des balourds allemands. Quand nous serons à mille... Les documents en question ne prouvent peut-être qu'une seule chose à savoir: la phobie naturelle qu'avaient nos diplomates, que nous recrutions dans le même monde très- spécial, contre la République française, la ,,gueuse"... Le baron Greindl, que cite con amore le journal allemand et qui fut minis-! tre de Belgique à Berlin pendant 20 ans, n'est-il pas un proche parent de M. Woeste? - Uouis Plérard. —mi,asu^* Croix Rouge de Belgique. Nou-s avons reçu de la part de M. le Chanoine Heynssens pour la Croix Ronge de Belgique '20.00 frs. Ik 00k heb met genoegen verno-men d/it de militaire overheid van Oosterhout den flamingant iscl en leider verboden heeft h et uoord te voeren 0.10 fl. Omdat ik, benevens cen Vla-ming, vooral cen belgisehe pa-triot ben en omdat de flamingant en zich hier, op vrcem-1 den bodem, op ztdkc bcdroc- vende wijze hebben uitgélaten 0.10 ,, i Moge alzoo de Nederlândsche 1 autoriteit voortaan aile open-l bore flamingan tische ivoor- l denkramerij verbieden 0.10 ,, 1 Dit zeg ik alleenlijk ter willc [ van de Eendracht en in het b belang der ware Vlaamsche ; zaak zclve 0.10 ,, Vooruil, Vlaamsche patriotten! voor het lioode Kruis, volgens uw vermogen! Lève de Ko-> ning! Levé Bclgiël M. V. ... 0.10 11 ; A V S S. a Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont 5 l'abonnement expire le 1 août de bien i, vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste : ? Renouvellement tS'afootinement. En Belgique. A Bruxelles» Au cours de l'hiver, le professeur allemand Lampreçht (mort depuis) s'était présenté auprès de M. G. des Marez, archiviste de la ville de Bruxelles, pour lui suggérer la petite combinaison suivante: inviter les jeunes Belges à s'inscrire dans certaines universités allemandes de Franconie. M. des Marez assura celui qui avait été un de ses maîtres d'histoire que ce projet n'avait pas la plus petite chance de succès d.u côté belge, qu'il n'y aurait plus d'ici longtemps un seul Belge dans une université, allemande. Pour terminer la discussion, sur la remarque que lui faisa.it l'Allemand que la population de Bruxelles paraissait entretenir d excellents rapports avec les occupants, M. des Marez le conduisit à l'une des fenêtres de son.cabinet, d'où l'on a vue sur la Grand' Place; à cette époque, des soldat?" allemands y campaient encore: „Evidem-ment, dit-il à son ancien maître, le public circule paisiblement à côté de vos soldats; mais regardez : ceux-ci ont la baïonnette au fusil, et peut-être celui-ci est-il chargé. Mais supposez qu'il n'y ait plus de soldats allemands à Bruxelles et que la foule puisse savoir, quand vous la traversez, que vous ctes un professeur allemand ; ije ne vous 1 aisserais pas descendre en ce moment sur la Grand 'Place; : la foule vous écharpe--rait!">Des démarches ont été faites également auprès de M. Pirenne, l'émment professeur de Gand, pour le prier de s'entremettre entre Belges et Allemands en vue de la ,,réconciliation". M. Pirenne écouta fort poliment toute la harangue, puis il mit le tentateur à la porte, et comme, au cours de la conversation, son visiteur lui' avait cité une dizailne de professeurs belges qu'il comptait également aller voir, Pirenne s 'empressa de les avertir : entre bons amis, on se signale un ,,raseur". * * * Voici un spécimen de la manière dont les espions- allemands à Bruxelles s'acquittent de leur mission. Dans un tramway, ils entrent en conversation avec une personne vêtue de noir. — Vous avez payé votre tribut à la patrie ? interroge le Boche. • La personne ainsi interpellée répond, sans méfiance : — Oui, mon fil g a été tué. Alors, d'une voix émue, l'espion remarque : — Comme c'est terrible ! Mais en ctes-vous bien sûre? Comment l'avez-vous appris ? -t— Hélas, i'1 n'y a aucun doute, un courrier spécial qui a réussi' à franchir la frontière m'a apporté la terrible nouvelle. Le ton de l'espion change alor3 instantanément. II fait arrêter le tramway et déclare à son interlocuteur : —- Vous savez qu'il est défendu de recevoir les lettres autrement que par la poste allemande. Suivez-moi à la komma-ndantur. Coût: quinze jours de prison. * * * La Société des Grands Hôtels belge a versé de ses deniers la somme de 2.362 fres. 25 dans la caisse du comité de secours. Cette somme représente la recette brute intégrale réalisée le 21 juillet dans les services ^concédés" par elle: la taverne et le restaurant du Palace Iiôtel. * * » Le peintre L. Wollès a été chargé de faire le portrait du ministre des Etats-Unis à Èruxellee. * * * Complétons l'information publiée dans notre numéro du 4 août au sujet des condamnations arbitraires prononcées par l'envahisseur. En même temps que M. Prévôt et Sèrniclaes, un certain M. Goyers a été jugé. MM. Prévôt et Goyers ont été condamnés à la peine de mort. Cependant le dernier nommé a été gracié et a vu sa peine réduite à quinze ans de prisonî 11 se trouve actuellement dans une geôle d'Allemagne^ M. Prévôt a été mis à mort. Quant à M. Seruiclaes, il fut condamné à six (et non neuf) mois de prison. Mais comme il avait été arrêté le 5 avril, il avait déjà fait, le jour de sa condamnation, trois mois et huit jours de détention qui ne lui ont pas été décomptés! Si bien que — encore une manifestation de la ,,justice" allemande ! — bien que condamné à 6 mois de prison, il devra en faire neuf, dans une maison pénitentiaire de Dusseldorf. A Anvers. Nous apprenons le décès à Folkestone de M. de l'Arbre, bourgmestre de Merxem. * * # Les pauvres toutous anversois viennent d'être l'objet des rigueurs de la Komman-dantur. Le pauvre cabot qui ne coûtait, en des jours plus heureux, que cent cous par an à son maître, vient de se voir taxer de 26 francs. Chose plus grave, <À> combien ridicule, Médor ni Mirza ne peuvent plus faire leurs petites apparitions dans les rues- avant neuf heures du matin ! » * • Les terrasses sont autorisées derechef ^devant les grands cafés; mais le pris de location du trottoir est si élevé que l'on renonce généralement à user de l'exercice d'un droit< aussi coûteux. Il semble que les affaires de tous les hôteliers ne soient pas brillantes à Anvers. C'est, ainsi que l'on annonce que l'hôtel de Londres, après la Métropole, fermera ses portes .sous peu. * * * Ij« port des couleurs nationales peut être puni d'une amende de 600 marks. A Liège. Toutes lee communes des environs de Liège ont dignement célébré notre fête nationale. C'est ainsi qu'à Ivinkempois, tous les magasins sont restés fermés et les particuliers ont laissé leurs persiennes cïoses. L'après-midi, il s'est improvisé un pèlerinage aux tombes de no? soldats au Sart-Tilmant. Elles ont été fleuries à foison. Bouquets, gerbes, couronnes, rien n'a manqué et le mausolée de. nos braves, transformé en un parterre de fleurs, témoigne aujourd'hui du patriotisme des Belges restés au. pays. La manifestation étant privée autant que spontanée, le millier de pèlerins n'ai pas eu à subir le choc de l'éloquence officielle. Deux petits disqours seulement,* empreints du plus pur patriotisfhe, ont rappelé l'oeuvre grandiose de nos morts, ont conjuré ceux qui n'ont plus que le privilège de les pleurer à avoir confiance dans l'avenir, ont promis de revenir bientôt planter sut-la tombe notre drapeau national reconquis. Une colonie de vacances a été créée à Jehan-ster.* * * On annonce *le décès de M. Charles Nyst-hoven, commissaire-adjoint de police. A Al ost T/administration communale a fait jusqu'à présent deux emprunts, le premier d'un demi-million, le second do 370,000 francs. Le nouvel emprunt sera émis de commua accord par la caisse de la ville et la Banque de la Dendre. L'émission comprendra 1164 obligations de oOO francs à %, les intérêts payables en janvier-juillet.Aia Pays W-alîon. Il y a quelque temps, une forte secousse accompagnée d'un grondement souterrain a été ressentie par les habitants de Fleurus. Dans certaines maisons, dès vitres ont volé en éclats, des objets et des cadres, pendus aux murs, sont tombés. 11 n'y a eu aucune panique, mais un moment de rude émotion, bien compréhensible. A Arlon. On est généralement peu au courant des atrocités que les soldats allemands commirent au mois d'août 1914 au Luxembourg et principalement aux environs d'Arlon. La Commission d'Enquête réunie au Havre s'occupera prochainement, sans doute, de la publication d'un rapport concernant les exactions relev.ées à charge de nos ennemis et que rien ne motiva. En effet, à Arlon, il n'entra pas dans leur intention de jouer du ,,Man hat Geschossen". "Les moyens diffèrent, mais le procédé ne change guère. On s'était- battu aux environs de la Aille; de ai ombreux Allemands étaient tombés ; il fallait — n'est-ce pas? — faire payer le dommage par les habitants de la contrée. C'est ce qui fut fait. Une centaine de personnes, parmi lesquelles do nombreux vieillards et une femme, arrivèrent un jour à Arlon, entre des soldats, baïonnette au fusil. Des combats avaient eu lieu à Ethe et à Rossignol et, sans doute, ces malheureux civils avaient-ils été arrêtés dans ces villages. Le lamentable cortège fut conduit à l'entrepôt de la douane où il passa la nuit, l^e lendemain matin, il prit le chemin du Palais de Justice où une parodie de tribunal procéda à l'interrogatoire des ,,suspects". De quoi étaient-ils accusés? D'avoir dépouillé des anorts allemands sur le champ de bataille ! Telle fut l'accusation. On voudra bien remarquer que ces personnes étaient pour la plupart d'une condition assez aisée et gagnaient jusqu'alors leur vie sans difficulté. On les connaissait honorablement' à Arlon. Cette accusation parut donc suspecte. Mais voyez comment l'envahisseur s'entend à rendre la justice. Au cours des débats, les accusés ne furent pas défendus par des avocats belges. Les débats eurent lieu en allemand et il n'y eut aucun interprète pour assister ces malheureux qui ne comprenaient pas l'allemand. Voilà comment la justice fut rendue dans notre pays! On voît d'ici la parodie de séance, la parodie de justice. Il fallut peu de temps pour que les juges s'entendissent : c'était la peine de mort pour tous le? inculpés ! On les reconduisit à leur ancienne prison de la façon que-vous pouvez imaginer. Oh! ils n'y restèrent pas longtemps, — l'exécution allant commencer immédiatement. Devant le peloton d'exécution, les condamnés devaient paraître par demi-douzaines. Et c'est ici que toute la bassesse de l'âme allemande se montra dans ce qu'elle a de plus odieux: parmi les soldats ennemis, c« sont surtout des pères de famille qui s'offrirent à faire partie de cette, lugubre bande de pseudo-justiciers. Ils prirent place l dix pas des six prenjicres victimes et ouvrirent le feu. Bientôt, six autres condamnés parurent quivsubirent le même sort. Ainsi de suite... Au début, des sous-officiers donnaient le coup de grâce aux suppliciés en leur tirant un coup de revolver dans la tête. Mais il faut croire que cette opération «prit trop de temps, car cette manière de se montrer humain dans la cruauté fut abandonnée. On vit donc des malheureux se tordre dans les souffrances les plus atroces, endurer une agonie épouvantable, se traîner, suppliants, aux pieds des bourreaux. Nous ne dramatisons pas. Nous racontons. Nous avons même dépouillé le récit de tout ce qu'il aurait pu avoir de mélodramatique. Mais notre lecteur reconstituera aisément cette abominable tuerie. Il s'imaginera la souffrance morale dont souffrirent les victimes de la furie allemande avant la souffrance physique. Parmi celles-ci, il y avait des pères de famille, des soutiens de veuves, des jeunes gens, — une femme. Les soldats, semblaient à une fête. Ils tiraient avec une-sorte de volupté sur de pauvres gens désarmés et dont le seul crime était d'être Belge et d'habiter aux environs d'Arlon où l'armée ennemie avait perdu un grand nombre d'hommes. La dernière victime suppliciée (,,Gott mit uns!") fut la femme que les Ba^jpres avaient emmenée. Elle s'appelait Mme Hiiriaux~'et était domiciliée à Martelange. Elle sut mourir bravement, après avoir assisté à ce carnage méthodique, froidement-organisé. Elle avait attendu plus de deux heures que son tour arrivât, car. le massacre de plus de cent personnes, par peloton d'exécution, exige un certain laps de temps. Lorsque Mme Huriaux eût été assassinée, des. volontaires de la Croix Rouge allemande prirent possession du terrain. Non pour faire la toilette des condamnés, comme on pourrait le croire. Ils étaient Allemands eux: aussi, n'est-ce pas? Aussi insultèrent-ils à la mort. Deux jours et deux nuits, les cadavres restèrent 6ans 6épulturè,|^u plein air, dans des flaques de sang, les traits convulsés, horribles à voir. De grosses mouclies bourdonnaient sur le charnier. Ce n'est pas tout. Il fallait un couronnement à cette oeuvre. Dans.le but d'intimider la population, lorsque les cadavres durent être inhumés, l'autorité allemande les fit promener à travers la ville sur d'énormes itombereaux, sans même avoir été recouverts d'une bâche. Nous plaçons ce récit sous les yeux des neutres. Qu'en pensent»ils? Qu'en pense M. von Bissing? S'étonnera-t-il, après la paix, cjue les Belges conservent une haine farouche à ceux qui ont violé toutes les lois de la guerre et les devoirs d'humanité les plus, sacrés ? Aux frontières. Un courrier qui essayait de passer la frontière à St. Laurens, en sautant par dessus le fil électrique, resta suspendu par le pied. Il fut complètement brûlé. Son cadavre demeura accroché au fil meurtrier pendant de longues heures. Les soldats allemands organisent dès battues lorsqu'ils ont envie de manger du lièvre ou du lapin. Ceux-ci viennent se faire électrocuter au contact du lil électrique. N'importe, la chair doit avoir un goût de brûlé peu agréable! Un nouveau truc consiste en céci pour passer la frontière sans courir le risque de rencontrer le fil électrique : on met'un tonneau, qui n'a ni couvercle ni fond, entre le premier et le deuxième fil et on passe à travers le tonneau, tout simplement. Seulement, il faut avoir la chance de n'être pas rencontré en chemin avec son tonneau par quelque Boche. Le soir, certains placent une échelle double par dessus la triple rangée de fils et, sans être acrobates, parviennent aisément en territoire hollandais*. La dernière section de fil électrique est près d'être achevée. Elle va de Middelburg, en Flandre, jusqu'à Knocke. Ainsi^ la Belgique sera pareille à une gigantesque cage: à l'Est l'Allemagne, au Sud et à l'Ouest les armées allemandes, au Nord la mer et les prikkeldraden compliqués de fils électriques. Et, malgré cela, on passe tout de même. On passe même plus qu'auparavant, nonobstant les sentinelles et les autres moyens des Allemands et l^'on continuera. Les Allemands achètent toutes les récoltes, aux frontières, même celles qui appartiennent à des Hollandais fixés en territoire belge. Ils payent le foin 60 francs les mille kilos; le blé est acheté à bon prix, le froment à 360 francs l'arpent, alors qu'on le payait l'année dernière de 160 à 250 francs. * * * Près de Budcl, une jeune femme de 23 ans et un homme de 60 ans ont été tués à coups de fusil par des sentinelles allemandes. Six personnes ont été arrêtées. —— —— ■" Un serait livre gris Le set-ond livre gris belge vient de paraître. Publication, d'un puissant intérêt, de documents que nos ennemis ne pourront pas mettre en doute et qui sont une con-, damnation pour la politique de la Wilhelm-, strasse vis-à-vis de Ja Belgique, avant l'ef-i froyable guerre à laquelle l'empire allemand nous obligea. Ce nouveau recueil de documents est-divisé en deux parties. La première- partie i contient la correspondance échangée entre notre gouvernement et la Turquie, à côté de certains autres documents. La seconde partie renferme la protestation du gouvernement belge aux gouvernements,allemand et autrichien, au sujet de la violation de la convention de La Haye et des lois de la guerre. Ce second livre gris nous livre la preuve, — qu'on ne discutera pas, — de l'appétit de nos bons amis les Allemands.. Tandis que ceux-ci étaient reçus chez nous à bras ouverts, qu'ils s'infiltraient lentement dans notre vie économique, prenant de plus en plus les places qui revenaient à -des Belges, tandis que le gouvernement de Sa Majesté impériale nous assurait de ses sentiments amicaux et tâchait de nous attirer à lui, il complotait sournoisement le partage du Congo belge. La preuve de cette politique d'ambition nous est fournie par une lettre adressée au mois d'avril 1914 à M. Da-vignon, ministre des affaires étrangères. Cette lettre émane de notre ministre à Berlin, le baron Beyens, qui fit preuve, en maintes circonstances, d'un esprit subtil, toujours en éveil, à quoi on reconnaît le diplomate de valeur. î^pus mettons cette lettre sous îes yeux de nos lecteurs. Elle convaincra aisément les Belges et les neutres qui veulent bien nous lire que la politique allemande -fut de tous temps traîtresse vis-a-vis de la Belgique. Nous croyions devoir en vouloir à certain parti anglais qui querellait notre gouvernement à prepos de l'annexion de l'Etat Indépendant du Conpro à 1a Belgique, alors que le danger venait de l'Est. Mais les Allemands — en ceci comme en toute chose — travaillaient dans le ^secret le plus absolu, quitte un beau jour à nous offrir brutalement le lacet qui devait nous étrangler. Voici la reproduction de ce document, qui porte le No. 7 du nouveau livre gris: Le Ministre du Roi à Berlin à M. Davignon, Ministre des Affaires Etrangères. , Berlin, le 2 avril 1914. Monsieur le ministre, M. l'ambassadeur de France m'a fait part ce matin confidentiellement d'une con-\ersation qu'il avait eue tout dernièrement avec M. de Jagow, après un dîner intime auquel il avait été invité chez ce dernier. Pendant une récente absence de M. Cam-bon, le secrétaire d'Etat aux Colonies, rencontrant le chargé d'affaires de France dans une soirée et ,quelques jours après, l'attaché naval, leur avait dit que l'Allemagne et la France devraient bien s'entendre pour la construction et le raccordement des lignes de chemin de fer qu'elles projetaient de construire en Afrique, afin que ces lignes ne se fissent pas concurrence. M. Cambon demanda ce que signifiaient ces ouvertures. M. de Jagow répondit que la question était encore à l'étude, mais qu'il était d'avis, comme M. Soif, qu'une entente entre les deux pays et aussi avec l'Angleterre serait des plus utiles. Dans ce cas, reprit _ l'ambassadeur, il faudrait inviter la Belgique à conférer avec nous, car elle construit de nouveaux chemins de fer au Cono-o et, à mon sentiment, il serait préférable que la Conférence se tint à Bruxelles. Oh j non, répondit le Secrétaire d'Etat, car c'est aux dépens de la Belgique que notre accord devrait se conclure. — Comment cela? — Ne trouvez-vous pas que le Roi Léopold a placé sur les épaules de la Belgique un poids trop lourd? La Belgique n'est pas assez riche pour mettre en valeur ce vaste domaine. C'est une entreprise au-dessus de ses moyens financiers et de ses. forces d expansion. Elle sera obligée à y renoncer. L'ambassadeur trouva ce jugement tout à fait exagéré. M. de Jagow ne se tint pas pour battu. Il développa l'opinion que seules les grandes puissances sont en situation d% coloniser. Il dévoila même le fond de sa pensée en soutenant que les petits Etats ne pourraient plus mener, dans la transformation qui s'opérait en Europe au profit des nationalités les plus fortes, par suite du. développement économique et des moyens de communication, l'existence indépendante dont ils avaient joui jusqu'à présent. Ils étaient destinés à disparaître ou à graviter dans l'orbite des grandçs puissances. L'ambassadeur répondit que ces vues n'étaient pas du tout celles de la France ni, autant qu'il pouvait le savoir, celles de l'Angleterre; qu'il persistait à penser que certains accords étaient nécessaires pour, la mise en valeur de l'Afrique, mais que, dans les conditions présèntées par M. de Jagow, toute entente était impossible. Sur cette réponse. M. de J'ago-w se hâta de dire qu'il n'avait éxprime que des idées toutes personnelles, qu'il n'avait parlé qu'à titre prive et non en secrétaire d'Etat s'adressant à l'ambassadeur de France. M. Cambon n'en attache pas moins une signi^bation très sérieuse aux vues que M. de Jagow n'a pas craint de dévoiler dans cet entretien. Il a pensé qu'il était de notre intérêt de connaître les dispositions dont le dirigeant officiel de la politique allemande est animé à l'égard des petits Etats et de leurs colonies. J'ai remerciéTambassade?ur de sa communication absolument confidentielle. tVous en apprécierez certainement toute la gravité. ^Veuillez agréer, etc. (s) Baron Beyens. •' ■ ■ ■ ■■ ■ .■ . i ■ "V.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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