L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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14 augustus 1916
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s.n. 1916, 14 Augustus. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/fq9q23s17p/
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2ème Année N°. 660 o cents Lunm sl*& aurai i»ït> L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes Içs lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. X. VOOHBUBGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j WeIlt£ chamtory, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du |ournal:N.Z.Voorburgwàl 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements! Hollanilefl. 1.50 par mois. Etrangerfl.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Hugo Verriest J'ai été amené dernièrement à parler dans I',,Echo Belge" de Monsieur l'Abbé Verriest. J'ai dit qu'il n'a rien d'un fanatique, qu'il est trop pondéré et trop cultivé pour cela. J'ai ajouté qu'il n'est pas de ces flamingants égarés, qui voudraient reléguer le français dans nos collèges au rang de langue étrangère, et rêvent, pour .la Flandre £t la Wallonie, du régime séparatiste. Jai trouvé un contradicteur pseudonyme pour qui M. Y. est un' flamingant fanatique et peut-être un Belge renégat. Je ne puis laisser passer en silence le haineux réquisitoire que je viens de résumer _ en deux mots. Nous tous, Flamands de bon aloi et d'esprit sain, qui formons l'immense majorité des flamingants, et qui n'avons rien de commun avec les flamingants schismatiques, nous entourons Hugo Verriest de notre admiration et de nos plus chaudes sympathies. Nous ne pouvons le laisser insulter et calommier impunément.Les lecteurs de l',,Echo Belge" se trouvent donc devant deux témoignages contradictoires. Lequel l'emportera à leurs yeux? La première condition de recevabilité d'un témoignage c'est que le témoin soit connu. C'est un axiome de droit: Tant vaut le témoignage que vaut le. témoin. Que l'accusateur commence donc par décliner ses noms et qualités. Pour moi, je signe de mon nom. J'ajoute que je connais fort bien M. Verriest et que je sais comment il est apprécié par nos meilleurs juges dans les deux Flandres. Je parle donc en connaissance de cause. • A côté et au-dessus de la valeur des témoignages il y a celle des preuves alléguées. Monsieur X tient rigueur à Hugo Verriest de la fougue flamingante du jeune professeur do rhétorique d'il y a quarante ans et de la disgrâce qu'il encourût de ce chef. Comme si l'homme était tout entier dans l'effervescence de ses débuts! Ne serions-nous pas beaucoup de fanatiques à ce compte? L'ardeur de la jeunesse est un vin généreux, mais qu'il faut laisser vieillir. Attendez ^ qu'il se fasse, comme dit l'Ecriture, de l'amitié, et vous le boirez avec délices. Quant à la disgrâce, il n'y a guère que l'insignifiance et la servilité pour n'y tomber jamais. D'ailleurs toute réaction dépasse la mesure; et plus sont grands les abus à combattre et justes les griefs formulés, plus elle risque d'aller à l'excès, surtout si elle se heurte à d'aveugles résistances. Or, combien les Flamands n'ont-ils pas eu longtemps à se plaindre? Je n'insiste pas. Tout le monde est d'accord là-dessus, au moins pour la forme. Je ferai seulement cette observation: Si avant 1830 les' Wallons supportaient si impatiemment le régime hollandais, la question de la langue n'y était-elle pas pour beaucoup ? Eh biep, nous, Flamands, nous étions jusqu'à ces dernières années dans la même situation vis-à-vis des autorités belges. N'était-ce pas intoléraible ? Joignez à cela que les initiateurs du mouvement flamand avaient conscience de la valeur de notre langue, qui a bien fait ses preuves en effet. Et, pour l'ajouter en passant, lo hollandais qu'on parle autour de nous dans les milieux comme il faut ne nous dit-ril rien? Je suis, loin d'être'enthousiaste du hollandais écrit. Il se ressent beaucoup trop du lourd et nuageux allemand.Mais le hollandais parlé, simple et naturel, qui diffère à peine de notre langue épurée, de beschaafde tàal, ne venge-t-il pas surabondamment le flamand du discrédit où il était tombé? Que dire enfin de notre passé? Le peuple flamand ne s'est-il pas illustré dans presque tous les domaines, et notre histoire pâlit-elle à coté d'aucune autre? Tout cela étant, peut-on s'étonner qu'un jeune professeur, doué comme Hngo Verriest, ayant devant lui une jeunesse .enthousiaste et déjà capable de le comprendre, fit appel à l'âme flamande et la convia à remettre sa langue en honneur et à revivre en même temps sa vie d'autrefois? Et l'on en ferait une espèce de ligueur prêchant la guerre civile à 'des collégiens fanatisés? Le go'edendag, dit-on, menaçait de supplanter la croix. La note est criarde; et ce sont 'là de ces phrases à effet auxquelles les naïfs seuls se laissent prendre. Je croirais n'avoir pas de coeur, si je ne tressaillais pas au souvenir de l'éolosion du mouvement west-flamand, si je n'en saluais pas avec la plus ardente sympathie les 'talentueux promoteurs, Gezelle, Hugo Verriest et les autres. Si Monsieur X n'a rien de commun avec le Flamand célèbre au XVIme siècle, dont il usuupe le nom (voir Nouveau Larousse Illustré), l'atavisme n'a point guidé sa plume. Il a voulu tracer un tableau. Il a fait une caricacture; un Flamand mégat — je ne dis pas qu'il l'est —- écrirait-il autrement? Mais, il n'est pas question du Vërriest d'autrefois, il est question du Verriest d'aujourd'hui. Et je le demande à tous ceux qui 11 le connaissent, Hugo Verriest a-t-il rien d'un - fanatique? Les milieux intellectuels çont-iïs fort accueillants aux déséquilibrés? On se l'y dispute cependant et on s'y fait fête do le recevoir. Monsieur X doit reconnaître lui-même que c'est un homme de haute culture. . Depuis quand la. haute culture est-elle compatible avec le fanatisme? Ce n'est pas lui, par exemple, qui prendrait brutalement un adversaire à partie. Ce fanatique possède trop pour cela le sens de la justesse et de la mesuré, il est trop homme de bon goût. Il y irait de sa fine ironie, que ses familiers connaissent si bien, de cette bonhomie narquoise, marque sûre d'un esprit judicieux. 0 divine parabole de la paille et de la poutre! Deux traits caractérisent le flamingant fanatique : le rêve du séparatisme et la haine de la langue française. _ » 11 y a quelques années, peu après que la question du séparatisme s'était posée en Belgique, je rencontrai M. Verriest chez M. Vér-cruysse-Bracq, sénateur pour Gand et Courir aïsien de naissance. Elle y vint sur le tapis. Il se prononça avec une vivacité significative, coupant presque la parole à celui qui l'avait soulevée. Ce serait insensé, s'écria-t-il. Ce serait la fin de la Belgique et l'absorption du peuple flamand dans lin pan-néerlandisme, où il perdrait toute son originalité. Puis il évoqua le souvenir du jugement de Salomon et conclut éloquemment: Là c'était une mère qui ne voulait pas laisser couper en deux son enfant. Ici et sont des enfants ne .veulent pas laisser J couper en deux leur mère. Je ne sache pas qu'il ait changé d'avis. S'il l'a fait, qu'on le prouve. Quant à l'étude du français dans nos collèges, qu'on me permette encore ce second souvenir personnel, dont j'ai déjà fait part, il y a plus d'un an, aux lecteurs de l',,Echo Belge". Je l'avais un jour à ma table avec M. Gaillard, secrétaire de l'Académie Flamande, et M. l'Abbé Pattyn qui. sous divers noms, a écrit de si prenantes nouvelles dans le Davids-fonds, et qu'on a pu nommer le Conscience du Meetjesland. Nous parlâmes Littérature Française et, bien entendu, en français. Il nous émerveilla et je lui dis à un moment donné : Décidément, M. le Curé, votre flamin-gantisme n'est pas fait de l'ignorance du français, comme c'est, si souvent le cas, hélas! Non ça, fut la riposte, le rôle du renard à la queue coupée n'a jamais été pour me plaire. Je ne fais d'ailleurs aucune difficulté de le reconnaître, je dois beaucoup aux écrivains français; et quand j'étais professeur, je terminais d'ordinaire ma classe du soir par la lecture répétée d'une page choisie de l'un d'entre eux. Agir autrement, fis-je à mon tour, .ce serait reprendre contre la jeunesse flamande la perfide persécution de Julien l'Apostat contre les chrétiens. Sous prétexte qu'ils faisaient profession d'humilité, il. leur défendit l'étude des lettres, pour en faire des parias. C'est absolument cela, approuva-t-il à deux ou trois reprises; et mes deux autres convives abondèrent pleinement dans le même sens. J'ai connu plusieurs anciens, élèves de Hugo Verriest. Ils me parlaient avec enthousiasme de ces lectures. Comme elles éveillaient, me disaient-ils, et développaient en nous le sens littéraire ? Mais venons- en au patriotisme de Hugo Verriest. De quel droit M. X. le révoque-t-dl en doute? Il m'est suspect, dit-il. Comme si la défiance du premier venu suffisait à mettre quelqu'un en suspicion. Est-ce la faute de Hugo Verriest si on parle allemand chez son frère, l'éminent professeur de médecine à l'université de Louvain? Et puis n'eût-il pas été loyal d'ajouter que Madame Verriest est Allemande? Mais il y a ce mtat abominable de Hugo Verriest: Le plus grand tort des Allemands, c'a été de pousser les Flamands dans les bras de la France. D'abord ce mot est-il authentique? Qui nous en répond? Il y a assez de racontars qui courent le monde, nie semble-t-il, pour qu'on soit sur ses ' gardés.- Et son authenticité fût-elle établie, ce qui n'est pas,- je demande où, quand et comment il a été prononcé? Cela n'a-t-il pas. été une simple bouta de, sur le sens de laquelle aucun de ceux qui l'ont entendue n'a pu se méprendre? C'est ainsi qu'un autre fait se raconte au sujet de Hugo Verriest. Mais il y a deux versions différentes. Des officiers allemands étaient logés chez lui. Pour justifier l'invasion de la Belgique ils avaient mis en'avant la prétendue violation de la neutralité belge par les Français. Que n'avez-vous attendu quelques jours, demanda-t-il malicieusement, que cette violation fût flagrante? Vous n'auriez pas eu l'Angleterre à dos. Et tous les neutres auraient été avec vous. Les officiers rougirent et n'insistèrent pas. Mais, d'après d'autres, il aurait dit cyniquement : Quel dommage que vôus vous soyez tant pressés ! La France aurait achevé de se mettre dans son tort, et nous vous aurions accueillis comme des libérateurs. Sourire àpprobatif, cette fois, pour réponse. Pour qui connaît Hugo Verriest la vraie version n'est pas douteuse. Je retiens en tout cas qu'il n'y a rien d'aisé comme de dénaturer odieusement la parole la plus inoffensive. Donnez-moi deux lignes, d'un homme, disait .Richelieu, et je le ferai pendre. Que reste-t-il de la diatribe do Monsieur X ? Et que dire après cela du début de son article ? Il comhience par protester qu'il ne voudrait pas condamner M. Verriest sans preuves pé-remptoires, mais il le déclare suspect. Cette protestation est pour le moins étrange. Il ne manquerait plus vraiment que de le condamner sans preuves ! Mais de quel droit le déclare-t-il suspect? Est-il plus permis de faire peser 6ur quelqu'un des soupçons injustifiés que de l'accuser formellement sans- preuves? Monsieur j X y a-t-il bien pensé ? Et cependant il va plus loin encore. Il ne craint pas de nous faire entrevoir Hugo Verriest attaché au poteau d'infamie et tombant sous les douze balles vengeresses! C'est inconcevable. Ne voyez-vous pas, Monsieur, que vous laissez vos lecteurs sous l'impression de la culpabilité d'un homme, contre qui vous avouez n'avoir point de preuves? Je n'en dirai pas davantage. Je veux rester poli. La combativité expliqué et excusé bien des choses. Mais il y a une limite qu'il est impardonnable de franchir. Comment Monsieur X ne l'a-t-il pas compris? Il est vrai qu'il n'a pas encore compris non plus que, pour attaquer i comme il le fait, un gentleman ne s'affuble pas d'un masque. Et il ne comprend pas davantage ces deux choses pourtant si élémentaires: d'abord, on ne met pas publiquement sur la sellette toute une famille, pour lui demander des comptes qu'elle n;a pas à rendre. Ensuito et surtout on ne s'en prend pas aux absents qui ont toujours tort. Hugo Verriest a ongles et bec pour se défendre. On ne s'y frotte pas impunément. Mais il n'est pas en Hollande! Comment qualifier ses agresseurs? Le plus grand danger qui menace la Belgique à cette hëtire c'est la mésintelligence entre Flamands et Wallons. Pour Dieu, ne l'oublions p'as! Nous traitons d'égarés les flamingants schismatiques. Mais, sont-il moins égarés et moins schismatiques, ces anti-flamingants qui attisent la discorde et jettent de l'huile sur le feur? Sachons donc oublier ce qui nous divise, pour ne nous souvenir que de ce qui nous unit. Chanoine Heynssens. SI y a un an ■lJf. août 1915: Oost, %n des leaders de la rébellion dans VAfrique viéridonale, est condamné, à un an de prison, En Belgique. i A Braxeiies L'ineffable von Bissing se mêle décidément de tout. Voici qu'il envoie à présent un petit papier aux directeurs de théâtres leur annonçant qu'ils devront commencer dorénavant leurs représentations à l'heure fixée, sous peine d'amende. Si des dérogations à cette nouvelle règle se présentaient, le théâtre serait fermé. On ne dit pas si le directeur-sera fusillé ou condamné aux travaux forcés à perpétuité ! Cela nous rappelle certain théâtre d'Alsace où le commissaire de police, lui-même, sonnait au rideau. Les entr'actes devaient durer dix minutes, pas une seconde de plus. Tant pis pour les artistes qui avaient à changer de maquillage et à se vêtir d'un costume compliqué. Mais, à Bruxelles, ver-' rons-nous M. von Bissing lui-même frapper les trois coups? Qui.sait...: * * * Elle a été charmante, la Journée des bonbons, qui suivit de près la Journée des fleurs. Dès 8 heures de ce matin, les petites bonbon-neuses se sont mises en' route, trottant menu par les rues de la capitale et des faubourgs, ayant aux lèvres leur plus aguichant sourire. Dieu sait ce qu'elles avaient pesté, une ou deux heures auparavant, en faisant leur plus belle toilette — pesté pour cette agrafe qui ne voulait pas tenir, pour cette épingle qui leur avait échappé des. doigts, pour ce bouton de bottine qui, sous le crochet, avait pris la fuite et s'était réfugié sous la garde-robe. Elles n'étaient peut-être pas en beauté à ce moment-là et, à les voir, les eussiez-vous comparées à quelque chatte mise en mauvaise humeur par une caresse intempestive. Mais à peine leur tasse de grain brûlé (car, du café, on n'en a plus) avalée, se sont-elles trouvées dans la rue, sous le soleil, leur boîte de bonbons à la main, que leurs yeux se sont mis à sourire, que se sont mises- à sourire leurs lèvres et que toute leur petite personne ne fut plus qu'un sourire dans du blanc, dans du bleu, dans dû rose, dans du rouge, dans toutes les couleurs et dans toutes les nuances du plus complet des arcs-en-ciel.Et le moyen, je vous le demande, de résister à ce sourire qui, ainsi qu'a dit le poète, s'infiltrait tout doucement jusqu'à votre ime par le sous-bois fleuri de votre coeur? Oui, le moyen? Si bien que les bonbonnières se sont vidées, remplies et revidées je ne sais — ni vous —-combien de fois, que les sous sont tombés en pluie abondant dans les tirelires tendues et que même des billets ont esquissé la sarabande.Bref, on a bonbonné comme jamais, dans aucun endroit de l'univers, on n'avait jusqu'ici bonbonné depuis que le monde est monde. On a croqué du sucre de l'un à l'autre bout de la journée sans penser à en casser le moindre morceau sur la tête de son voisin. On en a fourré dans ses poches pour en faire goûter à ses enfants, à ses petites amies, à des tas de Petites Canailles que l'on a, comme cela, d'ans son existence. Une belle et bonne journée, réconfortante, attendrissante à la limite qu'il faut pour que s'ouvrent les coeurs et que béent les bourses, et dont le produit — c'est même ce qu'il y a de plus beau -dans la belle aventure — séchera des larmes, beaucoup, beaucoup de larmes * * * L'escadrille aérienne qui survola Bruxelles se composait de deux monoplans et de cinq biplans. C'est le 2 août qu'elle effectua son raid. La gare de marchandises* de Schaerbeek et les hangars à Zeppelins d'Evere ont été atteints par plusieurs bombes. Il n'y a aucune victime belge à déplorer. * * * Lorsque l'Allemagne envahit notre pays, la commune de St. Josse-ten-Noode avait décidé lia construction d'une salle des fetes dans le fameux marché de la place St. Josse. On dut remettre à plus tard. Mais on ne se décidera pas encore à entamer les travaux, même ceux de transformation qui paraissent les plus urgents à cause du prix des matériaux. Ceux-ci ont, en effet, augmenté de plus de- 10 pour cent, * * * L'administration communale a fait savoir aux chômeurs que les bains communaux 'leur étaient gratuits tous les jours de la semaine, mais le matin seulement." * * * Aucune amélioration notable ne s'est produite dan3 le ravitaillement des populations du terri tore belge occupé. Les quelques heureuses exceptions survenues dans le ravitaillement- des pommes de terre, par exemple, sont purement focales. Nous connaissons, par les mercuriales de quelques Bourses, celle de Liège entre autres, les prix de vente de certaines denrées alimentaires les plus indispensables. Les cotations sont tellement élevées que la moyenne bourgeoisie elle-même doit renoncer à faire ses achats habituels..Le sucre se vend 3 frs. 70 le kilo, le riz 2 frs. 80 le kilo au détail ; on demande 2 frs. 85 pour un kilo de haricots, 2 frs. 80 pour les petit pois et 2 frs. 20 pour les lentilles. La bougie, si bon marché jadis, est vendue maintenant 10 frs. le kilo ! Dans ces conditions, la population ouvrière et la petite bourgeoisie doivent se contenter des secours en vivres que lui accorde l'assistance publique. La cherté des aliments atteint, successivement, tous les articles de consommation. ^ Ii n'est pas jusqu'aux moules, dont la capitalo fut toujours si abondamment ravitaillée, qiji n'aient subi une hausse vraiment extraordinaire. Le prix du panier, qui était de 50 à 40 cts. avant la guerre, est monté, maintenant, à fr. 25. Et voilà un aliment populaire auquel les indigents doivent renoncer. Ce sont les mères, les enfants et les malades qui souffrent le plus d'une situation dont la persistance nuit grandement à la santé générale. Pour aider ces catégories intéressantes de la population, certaines communes ont constitué des étables. C'est le cas de Watermael-Boitsfort-les-Bruxelles.L'administration a fait réquisition de 19 vaches laitières, dont le lait est réservé aux enfants et aux malades. Cet exemple trouve rapidement des imitateurs. A Anvers La galerie des portraits, dans la salle du Conseil de discipline, va s'enrichir .du portrait de Me Louis Franck. Il sera placé — si ce n'est fait — à côté dé ceux de Mes Bausart et Jules Vrancken. * * * Après avoir souffert du froid, les Anvérsois suffoquent de chaleur. On constata la semaine dernière 25 degrés à six heures du soir, à l'intérieur. Au soleil,'le thermomètre marquait 44 degrés! A Liège Voici un arrêté relatif ( i,a question des baux intéressant les citoyens. En 1913, un ■ sieur S... avait pris en location un immeuble pour un ternie de 3, 6 et 9 ans moyennant un prix de 2,500 francs l'an. La guerre étant survenue, il dut rejoindre son régiment. Sa femme continue à habiter la maison, * mais cessa d'en payer le loyer. La bailleresse, une dame O..., signifia congé au sieur S... pour avril 1916, date de l'expiration du 1er triennal. En avril, la dame S..., refusant de quitter l'immeuble, la. propriétaire l'assigna devant la juge des référés pour entendre ordonner son expulsion attendu qu elle occupait une maison sans titre ni droit. Le juge des référés ordonna l'expulsion.Cette décision a été soumise à l'appréciation de la Cour, présidée par M. Erpicum. Cette haute juridiction a décidé que l'action de la demanderesse n'était pas recevable; la loi du 4 août 1914 disposant en termes généraux et formels que ,,,pendant la durée de la guerre, aucune poursuite en matière civile ou commerciale ne pourra être exercée contre les citoyens présents sous les drapeaux." Et la' Cour de poursuivre: ,,— Que, conformément à son devoir et à son droit, l'épouse S... occupait avec son mari la maison que ce dernier avait louée et qu'il avait garnie de ses meubles ; Que si elle continue à l'occuper, et à conserver les meubles de son mari, c'est toujours en vertu du bail consenti au profit du mari ; Qu'on objecterait vainement le congé notifié et l'expiration du bail ; Qu'en effet, d'une part, - c'est au preneur qu'incombe, à l'expiration du bail, l'obligation de mettre par sa retraite et celle de sa famille et de son personnel, comme par l'enlèvement de ces meubles, l'immeuble loué à la disposition de son» propriétaire, et que, d'autre part, la question de l'efficacité ne pouvait être valablement tranchée qu'en présence du preneur ou celui-ci dûment appelé ; Qu'il suit de ces considérations que bien que-dirigée apparemment contre l'épouse S... seule et en nom personnel, la demande constitue en réalité une poursuite dirigée contre Léopold S.,., preneur de l'immeuble dont l'évacuation est poursuivie." La Cour a donc réformé l'ordonnance de référé, a débouté la bailleresse de son actioa et l'a condamnée aux dépens des deux instances. Cet arrêt résout, vis-à-vis des propriétaires, la situation des femmes dont les maris sont à l'armée. * * * Les 6 et 7 août 1914 on se battit ferme devant Liège. Un grand nombre des nôtres tombèrent. On les enterra, avec les honneurs qui leur étaient dûs, à Ste-Walburge, à Rhees, à Vottem, à Rabozée, à Herstal. L'année dernière, un pèlerinage eut lieu à cette époque de l'année ,aux tombes des vaillants morts. Il aura lieu cette année aussi, mais, pour éviter que les moissons soient piétinées comme ce fut le cas, en août dernier, par une foule considérable, il a été décidé que la cérémonie aurait lieu le 24 de ce mois, lorsque la moisson aura été rentrée. Ce sera l'occasion d'une grande manifes-' tation. L'association des soldats réformés se rendra en corps aux divers cimetières où dorment nos héros. A As-ïora Une cérémonie impressionnante a eu lieu dernièrement. à Arlon. Un brave soldat, Paul Georges, du 10e de ligne, avait été grièvement blessé au champ d'honneur. Transporté à l'ambulance du Palais Royal de Bruxelles, il y mourut après dé longs mois de souffrances. Or, la translation du corps vient d'avoir lieu et le brave Arlonais dormira son dernier sommeil dans notre cimetière, où déjà beaucoup des nôtres et de nos alliés reposent en paix. Aaa Pays Wallon A diverses reprises les autorités allemandes se sont emparées de machines-outils appartenant à des industriels belges. Ces machines, principalement des tours, ont été tranportées «n Allemagne. Des techniciens bien informés affirment que, pour le seul bassin industriel de Liège, le nombre des tours ainsi enlevés à l'industrie belge s'élève à plus de cinq mille. Avec infiniment de peine, lés usiniers, en prévision de- la reprise dos affaires ou pour l'exécution de quelques rares ordres, avaient, de ci, de là, reconstitué un matériel. Ces efforts risquent beaucoup d'avoir été dépensés en vain. Ui^ arrêté du gouvernement général de la Belgique pccupée^.iiublié le 7j.>iuill& 1916, or donne ,,le relevé de toutes les ' machines-outils servant à travailler les métaux, dans le territoire du gouvernement général en Belgique". ,,La déclaration, dit l'arrêté, portera sur les quantités existantes à la date du 21 juillet 1916". L'article 2 énumère les types de machines qui doivent être déclarés'; ils sont répartis en 22 classes, comprenant les tours revolvers, les tours automatiques, les machines à fraiser, à tailler, à raboter, à percer, à mortaiser, les étaux-limeurs, les tours verticaux à façonner et à alaiser, etc. Les déclarants devront, en outre, donnor une foule de détails techniques, minutieusement indiqués en 22 paragraphes. ,,Les déclarations doivent être remises le 28 juillet 1916 au plus tard, dit l'arrêté, aux chefs d'arrondissement et aux ,,lvommandanturen" qui feront parvenir les listes au ,,général de l'artillerie à pied attaché au Gouvernement général à Bruxelles". Les machines dont la construction sera achevée après le 21 juillet 1916, devront être déclarées dans les huit jours. Les contraventions à l'arrêté sont punies d'une peine d'emprisonnement de six mois au plus ou d'une amende pouvant atteindre 1.000 Ms. Les peines peuvent être cumulées. Les tribunaux militaires jugeront les contrevè-nants.Si oet arrêté doit être la préface d'enlèvements nouveaux, ses conséquences seront néfastes pour l'industrie.belge, qui, au moment de la reprise des affaires, se verra privée d'un outillage précieux, qu'elle ne pourra remplacer d'emblée et qui aura passé, contrairement à toute équité, aux mains de la concurrence allemande. Enfin, chose non moins grave, l'occupant obligerait par là-, au mépris des lois de la guerre, et du droit des gens, les industriels belges à Seconder les ennemis de la Patrie dans sa lutte contre l'armée belge, dans les rangs de laquelle combattent leurs fils et des membres de leur famille. * * * Le marché charbonnier belge reste relativement favorable, en raison des fortes demandes venues de Hollande et de Suisse. On est très loin do la prospérité d'antan, mais cm peut s'estimer heureux lorsque, par les durs temps actuels, on parvient à assurer aux ouvriers quatre à cinq jours de travail hebdomadaire. Un fait remarquable, c'est l'activité très grande déployée par les concessionnaires des gisements houillers de la Campine. Il est à prévoir qu'au moment de la signature de la paix plusieurs charbonnages nouveaux seront en pleine activité. L'énergie inlassable dont les industriels de Belgique ont fait preuve pendant toute cette période troublée, arrache à un journal censuré, d'inspiration allemande, un éloge inattendu sous une telle plume: ,jLa guerre a révélé, dit-il, de quels efforts l'industrie belge était capable, soutenue par la force morale et la puissance de ses moyens". Mais si le département des charbons marque des tendances assez favorables, il n'en est pas de même du marché métallurgique. Les organes .des ,,Kommandanturen" en conviennent. La cause principale de ce calme persistant en métallurgie, dit l'un d'eux, réside dans la disparition presque totale des transactions de large envergur^, dont notre petit pays, si grand par sa production, a besoin plus que tout autre et ces transactions ne réapparaîtront que lorsque la situation politique mondiale sera rétablie.Les commandes sont restreintes. Les laminoirs ont, 'pour ainsi dire, renoncé à la construction des gros profilés ; quant aux tôles, elles sont dans une situation peu en\«able. La boulonnerie peut, avec peine, inscrire quelques ordres nouveaux et, dans les ateliers de construction, 'les carnets de commande se regarnissent avec lenteur. Il n'est pas surprenant, dans ces conditions, de constater "ïflTé persistance, pour ne point dire une recrudescence du chômage en territoire belge occupé. * * * Les habitants de La Bouverie — comme ceux de Pâturages — ont été punis parce qu'un patriote a coupé des fils téléphoniques. A 7 heures, c'est la retraite. Tout le monde doit être rentré. Les maisons, portes, fenêtres, cabarets et boutiques sont fermés. Seules,, les fenêtres situées à l'étage restent ouvertes. Le premier jour d'application de cette punition, le dimanche 9 juillet, il y avait lutte au jeu de balle sur la place et beaucoup de monde y assistait. L'heure de la retraite allait sonner lorsque la lutte prit fin. Aussitôt on vit des centaines de personnes se précipiter par toutes les rues, les unes pour rentrer à temps, les autres pour sortir de la commune avant l'heure de la retraite, afin de ne pas être punies. Quelques ^minutes après, on ne voyait plus âme qui vive: La Bouverie ressemblait à une localité complètement désertée par ses habitants. * * * La jpopulation ouvrière du Grand-Hornu a été douloureusement impressionnée *en apprenant le décès de M. Rainbeaux, administrateur des Mines et usines du Grand-Hornu, auxquelles il a su donner une impulsion qui les a placées au premier rang des industries similaires belges. Les pauvres de la cité hornutoise se souviendront longtemps des libéralités de ce généreux bienfaiteur,, qu'ils considéraient comme un père. M. Rainbeaux était ancien écuyer de Napoléon III. * * * Dans la commune de Hornu, (région charbonnière du touchant de Mons) des rations de lait supplémentaires sont d'ores et déjà distribuées à 140 enfants et les mères reçoivent, chaque jour, un repas consistant en pain-, oeufs, café ou chocolat, sucre, pâté de viande, Grâce à ces mesures, on espère préserver la génération qui monte du dangereux amoindrissement physique qui la menace. Officiers belges à la Campagne d'Algérie en !B40. Au Bois des Oliviers. Ayant passé l'Atlas, l'armée française se déploya en vue de Médéa, devant l'émir qui lui barrait la route. L'artillerie ouvrit un feu nourri pendant que la cavalerie, soutenu'e par le 17o léger, tournait la droite de l'ennemi. Les Arabes, délogés par des boulets, menacés dans leurs communications, furent contraints d'abandonner la crête sur laquelle ils s'étaient retranchés. La ville fut occupée vers le soir par le duc d'Orléans. La marche continua vers Miliana. De nouveau Abd-el-Kader se trouvait devant cette ville pour en défendre l'accès. Affaibli par les pertes subies,^ diminué des 255 hommes laissés en garnison à Médéa, le maréchal Valée préféra renoncer à l'occupation de Miliana ; il donna l'ordre de lever le camp et reprit la route du Nord en repassant la chaîne de l'Atlas. La division d'arrière-gardé, sous les ordres du lieutenant-général de Dampierre, comprenait les régiments auxquels étaient attachés le major honoraire G-illain, le capitaine Nalinne, les sous-lieutenants Blanc et Van de Vin, officiers belges. Ils allaient donner leur mesure. La première et la deuxième division s'étaient engagées dans les longs défilés de la Tényat, par la seule voie praticable, un chemin caillouteux taillé au flanc de la montagne, côtoyant d'un côté les rochers à pic, de l'autre un ravin profond. L'émir se trouvait donc à Miliana, à la tête de cinq mille cavaliers, de plusieurs bataillons de réguliers et de forts contingents de Kabyle^. Quand il s'aperçut que los Français rebroussaient chemin dans la direction de Metidja, il s'élança par la route qui monte, de Miliana à un bois d'oliviers dont les fourrés épais masquent l'entrée des défilés. Ses hommes abordèrent l'arrière-garde française avec une vigueur furieuse et le combat s'engagea, aoharné. Le9 cavaliers arabes pénétraient sous bois, mettaient pied à terre et fusillaient leurs adversaires, presque à bout portant, tandis que les réguliers s'avançaient en bon ordre vers le flanc opposé de la colonne et la criblaient de feux. La cavalerie française était suivie en queue par le 17e léger. Cé régiment soutint vaillamment le choc des troupes d'Abd-el-Kader, mais bientôt le général Blanquefort fut obligé, afin de résister à l'attaque croissante de l'ennemi, de faire mettre pied à terre à un homme sur deux dans plusieurs escadrons. Les rangs s'éelaircissaient à vue d'oeil; le tir était si rapide que le 17e léger en vint à manquer de cartouches. La cavalerie, disponible s'en alla quérir des munitions auprès des autres corps. Pendant ce temps, les Arabes continuaient d'avancer; c'est à la baïonnette que le 17o . léger repoussait leurs charges réitérées. Le colonel Pedeau, qui avait été blessé dès le commencement de l'action, ne voulait p?is quitter le lieu du combat ; se faisant soutenir par deux hommes, il excitait ses soldats en leur criant : — Allons, mes braves! Nous périrons tous ici plutôt que de laisser Fun des nôtres aux mains de l'ennemi! Quand un Français était pris par les Arabes, ils lui tranchaient la tête et mutilaient son cadavre. C'est là qu'on admira l'héroïsme du capitaine belge Nalinne. Le 17e léger, qui s> était acquis une réputation glorieuse en Afrique, acclama ce Belge pour son intrépidité. Au premier rang des voltigeurs, on vit Nalinne se colleter avec des Kabyles, les envoyer rouler sur le sol ou arradher. de leurs mains des soldats blessés qu'ils allaient décapiter. Quand il n'y avait £as moyen de se servir de son sabre, il les assommait à coups de poing avec un tel entrain que ses compagnons, tout en taillant avec vigueur, eux aussi, riaient d'admiration et. à son contact, sentaient leurs forces décuplées. Il fonçait dans les burnous avec allégresse et faisait autour de lui des ronds de cadavres. .Mais il-s'exposa tellement qu'à son tour il tom'ba, frappé d'une balle en pleine poitrine. Ses camarades le virent s'écrouler au milieu d'un groupe d'Aralbes, comme un arbre frappé par la foudre. H n'y eut qu'un cri : — Il nous faut Nalinne. Nous ne leur laisserons pas Nalinne. Ils s'élancèrent avec furie, massacrèrent les Kabvles et ramenèrent leur brave capitaine. Mais il revenait toujours des ennemis contre cette arrière-garde qui luttait' avec une admi-rab^s fermeté. Le lieutenant-général de Dampierre lui-même payait de sa personne et se tenait aveo son état-major partnvi les combattants. Un feu de bataillon des réguliers de l'émir, tiré de très près, 'le blessa avec trois de ses officiers, parmi lesquels se trouvait le major belge Giljain qui fut grièvement atteint et dont le cheval fut percé do huit balles. Instruit du péril de l'arrière-garde, le maréchal envoya aussitôt quatre cents zouaves qui, débouchant dans le bois au pas de charge, rétablirent promptement le combat. En même temps les troupes des autres' divisions, qui avaient traversé les premières gorges et étaient \ parvenues au sommet des mamelons dominant le passage, purent manoeuvrer. Elles firent face en arrière; quelques pièces d'artillerie se mirent en batterie et bientôt, sous leurs volées, Abd-el-Kador s'éloigna avec toutes ses troupes vers le Sud, laissant beaucoup de morts sur lé champ de bataille. Le combat du bois des Oliviers coûta à l'armée française six cent trente-deux tués ou blessés parmi lesquels le capitaine Nalinne et ile major Gillain. Parlant de Nalinne, le colonel Pedeau manifesta son admiration en ces termes : ,,C'était un des plus braves au milieu do mon brave 17e léger!" Le duc d'Orléans rendit hommage à la valeur des Belges: _ ,,Les officiers belges", dit-il, ,,ont dignement représenté leur nation. On les a vus à la t«te de la cavalerie dans les charges, ils montaient à l'as?"ut devant l'infanterie; au col de Tenya-h et aux postes avancés, ils étaient en tirailleurs, faisant le coup de feu contro les Arabes. Je l'écrirai au Roi des Belges et au roi mon père." („Le Courrier 3© l'Armée".) Mautioe des Ombiaux,

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