L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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27 januari 1916
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s.n. 1916, 27 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/222r49h44z/
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Aimée iv°. 4W <5 cents flO Ce«4I£nes> deutt! 27 laiîviër i9I6 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, •Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: IV. Z. VOOSBURGWAL 334-24Q, AMSTERDAM.. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. I Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ^ René ChamUrj, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser & l'Administration du Journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone : 1775. Abonnements: Hollande fi. 1.50 par mois. Etranger fi.2.00 par mois Annoncess 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. bonte de France Pour Monsieur le Docteur 15... et sa famille, à Faris. Un jeune soldat belge des Flandres, blessé sur le front de. l'Yser, où il est retourné y nous a conté, da/ns une longue lettre enthousiastey de quels bienfaits il. était redevable à une famille française. Inhabile à manier la langue, qu'il balbutie à ■peine \ dans les tranchées, il nous a -prié de dire t sa reconnaissance, et celle des siens, à ses ' hôtes de Faris. Le cas de ce jeune Flamand | est celui de plusieurs milliers d'autres jeunes gens de chez nous. D'autre part, la » bienfaisance admirable de ces généreux Français s'étant m/ultipliée autant que les blessures de nos compatriotes, nous avons p nsé qu'un merci public était souhaitable. La France n'a pas cessé, une heure, depuis le début clc cette guerre, d'être secourable, miséricordieuse et tendre a/ux nôtres, et voilà pourquoi nous publions ici, à l'éloge de plusieurs y ce que nous ne pensions écrire pu'à un seul. No-u-s n'avons d'autre mérite, en somme, que de traduire du flamand les sentiments d'un jeune soldai de chez nous débordant de reconnaissance. Ce n'est pas, pour le dire entre parenthèses, ce n'est pas devant ce jeune Flamand que les sectaires du flamingantisme oseront parler plus tard de la France de ce ton méprisant qui leur est coût umier. Monsieur. Madame. Mademoiselle, Vous avez été bons, tous trois, de la bonté cordiale, enthousiaste, inlassable, de la bonté de France, pour tout dire en une formule adéquate, pour un petit soldat de chez nous. Vous- l'avez soigné, vous, Monsieur, comme un savant et un père; vous. Madame, vous l'avez dorloté, comme une mère; vous. Mademoiselle sa Marraine, vous l'avez comblé de gâteries comme s'il avait été un tout jeune frère. Je ne sais au juste, et peu importe, par i quel hasard providentiel ce garçon de chez l nous, fils de très modestes travailleurs des Flandres, brave enfant perdu dans ces millions d'hommes qui se battent pour sa patrie, pour la vôtre, pour tout ce qui nous est oher, est arrivé jusqu'à vous. Vous l'avez rencontré à l'arrière de nos armées, blessé, envoyé par le sort d'un hôpital à un camp de convalescence, d'où il devait retourner encore une fois au front de l'Yser pour vous revenir, en congé, entre deux batailles. Personne au fond n'était plus loin de vous que ce petit soldat belge, qui n'est ni de votre monde, ni de votre race, ni de votre langue. Quoiqu'il dise de ses progrès en français de ces progrès que vous encouragez (comme une mère encourage les premiers pas de son enfant), je supposé que sa reconnaissance est moins sur ses lèvres inhabiles au parier de Maurice Barrés ou d'Anatole France que dans son regard émerveillé des témoignages de votre bienveillance, ou dans la pression de sa main ' quand il serre un peu rudement les vôtres. Je devine qu'il est souvent maladroit, gauche, et que de le voir aller et venir et vivre dans votre milieu, si différent du sien, amène parfois sur vos bons visages un soudide nuancé de surprise et d'étonne- ' ment. Mais qu'importe les dehors, l'enveloppe, [ puisque vous avez sûrement conquis le coeur | de ce petit pioupdou par votre dévouement, ï votre bienveillance, vos gâteries. Vous, monsieur, vous l'avez soigné comme savent soigner les médecins de France. Il avait, si j'en crois la correspondance, une assez vilaine blessure. Vous l'avez pansé, guéri, si bien que le voilà vaillant comme devant, et au front, d'où l'avait éloigné une balle allemande. Il a trouvé, grâce à vous, une marraine dont il célèbre la générosité en une énumé-ration si longue qu'on n'en retrouve de pareille que dans les vieux auteurs. Un pauvre homme, qui devait tout à son bienfaiteur, signait ainsi une de ses lettres: „Tout à vous, sauf chaussettes." L'anecdote est connue. Votre protégé, Mademoiselle sa marraine, ne pourrait formuler une telle restriction. Enfin, entre deux batailles, vous l'avez admis, suprême bonheur, et suprême hon-reur aussi, à votre foyer. Je n'ai pas besoin de beaucoup d'imagination pour me représenter l'émerveillement de cet enfant du peuple, choyé par vous trois plus et mieux que s'il avait été tout à coup transporté dans sa patrie, entre son père et sa mère, dans la petite maison natale. Vous lui avez montré Paris, le beau Paris, que nous aimons tous, et qu'il n'aurait jamais espéré voir, même en rêve. Je me le représente, au milieu de tous ces bonheurs inattendus, de ces splendeurs inaccoutumées, de ces joies qui lui constitueront pour plus tard de si beaux et de ai touchants souvenirs. Il nous a dit tout cela, dans une simple lettre, qui n'a rien de littéraire à coup sûr, mais où il y a, entre les lignes, dans les blancs surtout, les meilleurs sentiments du coeur humain. Il m'assure qu'il fait de grands progrès en français. Ckite belle assurance cache, Hélas ! un regret. Il ne connaît pas assez votre langue, dont les plus beaux mots cependant sont si brefs, pour vous exprimer suffisamment sa reconnaissance de tout ce que vous avez fait et de tout ce que vous êtes doux lui. Il m'a donc prié de suppléer à son insuffisance. Il souhaite également que je vous dise merci au nom de son père et de sa mère, restés au pays, et que vos bontés émerveillent, mais laissent muets comme des choses lues cte-ns des contes de fée. Veuillez donc trouver ici le merci le plus cordial de tous ces braves gens, mes compa- i triotes. j Ma lettre serait tout à fait incomplète ] si, aux sentiments de ces humbles, je n'ajoutais l'expression de notre reconnaissance à tous. Si la Belgique a été assejz heureuse pour rendre quelque service à la France, en soutenant le premier choc des Barbares et en retenant leur ruée aux dépens du meilleur et- du plus pur .de son sang, elle n'a pas trouvé une ingrate. Vous êtes en train, à l'Yser et ailleurs, en attendant mieux encore, de nous rendre oe que nous avons perdu momentanément pour la grande cause de la civilisation. Entre vous et nous, entre la Belgique neutre et loyale et la France ardente et grave, calme et forte, endurante et enthousiaste (cette énumération est de la ,,Gazette de Hollande"), le malheur est commun, cpmme sera commune aussi la victoire. Il n'y a plus de frontières entre nous ! Vous êtes admirables envers nous de cordialité, de générosité, d'élan, et le cas du soldat pour lequel je vous écris n'est qu'un épisode de ce beau poème que vous vivez à l'heure présente et que chanteront un jour les poètes. S'il y a, en cette terrible guerre, des spectacles qui font plaisir au diable, il en est d'autres, lieureusement-, auxquels sourient les anges. La. bonté, qui n'a jamais fleuri aussi magnifiquement, dans aucun pays, que sur la douce terre de France, est un de ces spectacles. Augcr de Busbeck. i Antiquité de l'espionnsge L'Opinion continue la publication de Maxi-1 mes de guerre de Suen-Tze, qui fut, en Chine, 1 contemporain de Confucins: „Une arméo de cent mille hommes, à mille ' stades de distance, coûte par jour mille 1 pièces d'or au trésor public ; de plus, les prestations arrachent à leurs travaux sept cent , mille hommes qui s'épuisent le long des l routes. Dans ces conditions, il serait de la • dernière inhumanité de prolonger l'expecta- • tive pendant des années, quand il suffit d'un . jour pour vaincre, et de se priver de con-: naître les mouvements de l'ennemi, pour écc-. nomiser cent pièces d'or. Ce qui donne la victoire au prince éclairé, ► au savant capitaine, ce qui le distingue du ■ vulgaire, c'est qu'il est le premier informé. S'il est le premier informé, ce n'est pas par des consultations d'esprits, ni par des comparaisons, ni par des conjectures, c'est par l'intermédiaire de ceux qui connaissent l'ennemi. Il y a cinq sortes d'espions : l'espion usuel, l'espion intérieur, l'espion retourné, l'espion de mort et l'espion de vie. Le premier est un homme du pays. Le second est un ancien employé de l'ennemi Le troisième est un espion de l'ennemi | qu'on a gagné. Le quatrième est celui qui livre à un espion de l'ennemi de faux renseignements. Le cinquième est celui qui va et vient entre l'ennemi et nous. Bien n'est précieux aux armées comme j un espion. Aucun service n'est mieux ré- | compensé; aucun emploi n'exige plus de j . secret. Sans la segesse et la science, on peut se servir ^ des espions; sans la justice et 5 l'humanité, on ne peut leur commander;-sans un profond mystère, on ne peut en profiter. Qu'il s'agisse d'attaquer une armée, de donner l'assaut à une place, de tuer des hommes, il faut connaître d'abord les positions, les projets de l'ennemi, les noms des hommes: ce sont nos espions qui nous l'apprennent.Il faut aussi découvrir les espions de l'ennemi afin de tâcher de les retenir à notre service. Mais il faut bien savoir qu'on en peut faire autant pour les nôtres. L'espion qui a le plus de connaissances est l'espion retourné; on ne saurait en faire trop d3 cas. Le prince éclairé, le savant capitaine qui choisit pour espions les hommes les mieux informés, doit remporter la victoire; c'est là le principal avantage qui permet aux armées de se mouvoir en toute confiance". L'état-major allemand n'a rien inventé. — ^ % m — Il y a un an (27 janvier 1016. Anniversaire de Ul naissance de Guillaume IL: nombreuses offensives allemandes sur tout le front, foutes repoussé es avec pertes. En Belgique, l'ennemi, bombarde Zonnebeke, les avions anglais bombardent Ostende et Zeebrugge, les français bombardent les rassemblements et les positions de l ennemi a/u nord de la Lys, d'Y près et de Nieuport. Duel d'artillerie. de Reims à l'Argonne. Actions locales à l'avantage, des Français à Fontaine-Madame, Saint-Mihiel, Fàrroy, Bures, Seno-nes (Vosges), au Signal-de-lu-M ère-Henri, dans le Ban-de-Sapt, près de Launois. En Alsace, progression française vers Ammertz-viller, Burnhaupt-le-Bas et Gernay. Ees grains destinés à VAllemagne sont contrebande de guerre. Falsification d'un Livre bleu serbe*. En Belgique. Alex Franck et Joseph Baeckeimans C'est une affaire presque ancienne, mais il est bon d'y revenir; il est bon de rappeler l'exemple des morts héroïques ; il est bon de réchauffer nos coeurs à l'effluve réconfortant émané de. leur vie, il est bon de recueillir jusque dans leurs plus petits détails, jusque dans leur intimité, les leçons sublimes qu'ils nous laissent et de puiser dans ces âmes la force de remplir à notre tour, s'il le fallait, tout notre devoir, quel qu'il soit, quoiqu'il en coûte, . . . même si ce devoir nous conduit au martyre. Alex. Franck et Joseph Baeckelmans ont eu l'affreux privilège de dévisager longuement la mort, dans l'intégrité de toutes leurs forces. Ils furent tués à Bruxelles pour la Patrie, le 23 septembre 1915. Je suis à même aujourd'hui de donner les détails les plus circonstanciés sur leur vie et sur leur mort. Je suis obligé toutefois d'en taire plusieurs que je publierai après la victoire. Mais, avant d'écarter un coin du voile qui recouvre leur personnalité, leur oeuvre et leur fin tragiquè, j'ai comme l'impression de violer un testament. Je demande pardon k ces héros! Du haut de la Gloire qu'ils ont atteinte, ils m'excuseront, je l'espère; depuis qu'ils sont entrés dans l'histoire, ils no s'appartiennent pin* exclusivement, mais 1 ms faits «t r^st^s font partie de notre héritage nftiona.il. ALEX FRANCK JOSEPH BAECKELMANS ^\.u premier appoi ae 6t>u jA.ua, Aiextuiuxu Franck s'offrit à sa patrie. Il n'avait que 33 ans et déjà sa vie était féconde en oeuvres. Au sortir de ses humanités, il se lance dans la carrière commerciale, moins par esprit de lucre que par désir de s'instruire. Aussi le voyons-nous souvent changer de maison. Il débute chez Wégimont, à Anvers, il passe 3 ans à Cologne, puis 6e rend à Hambourg où, après avoir fréquenté les bureaux de Selmur Meyer, négociant en grains, il entre comme chef du département dans l'importante firme ham-bourgeoise H. P. Newmann. -Chose rare en Allemagne pour un étranger,, il se fait for-tament apprécier de ses chefs qui tâchent de se l'attacher par des appointements supérieurs. Mais son intention n'est pas de s'expatrier d'une manière définitive- Il revient à Anvers, puis part pour Amsterdam, où il fait encore un séjour de plusieurs mois. Enfin il se fixe à Anvers où, au bout de peu d'années, il s'acquiert dans le monde commercial une situation importante sur le marché des grains. Son caractère. Son intelligence, sa ténacité, son aanour du travail avaient fait de lui un commerçant de premier ordre; sa bonté, son urbanité, sa distinction, sa jovialité lui conquirent rapidement l'amitié de tous ceux qui l'approchaient. Son humeur était tou- i jours égale, son courage ne défaillait jamais à tel point que 6a sérénité étonnait souvent les quelques intimes, qui, seuls, étaient au ; courant des difficultés et des malchances de sa carrière commerciale. Il se retrempait dans les affections familiales. C'était pour lui une joie de se retrouver cihaque soir, en famille, à la campagne. H égayait les siens et charmait ses | loisirs par son remarquable talent de violoncelliste- Il aimait les voyages et les faisait souvent en auto. Devant un beau paysage son âme s'émerveillait, et il était doublement heureux quand il pouvait confier à un ami, compagnon de route, le plaisir qu'il éprouvait devant un site ravissant. Il était modeste, réservé. Il ne parlait de lui-même que lorsqu'il ne pouvait pas f-âire autrement. Je le vis en février 1915. Je savais qu'engagé dès le premier jour et ayant dû remplir des services particulièrement dangereux, il avait vu la mort de près. C'est à peine s'il m'en parla. Il se contenta de répondre brièvement aux questions très précises que je lui posais. Toujours prêt à faire le bien, il s'oubliait lui-même pour faire plaisir aux autres. L'in-l'ustioe faisait souffrir sa nature, droite et généreuse, mais il dissimulait sous un masque de froideur la bonté de son coeur et la délicatesse de ses sentiments. Son dernier livre fut ,,le génie du Christianisme". Et le nonce du Pape, appréciant sa conduite et celle de son ami Joseph Baeckelmans,, dira d'eux cette parole qui résume leur caractère: ,,J'ai rarement ren comte chez des jeunes gens d aussi beaux, sentiments. ' ' Les premières armes Tel est l'homme qu'au début de la guerre nous trouvons engagé comme volontaire. Im-corporé à l'artillerie avec son auto, — dès le premier moment il se rend utile comme automobiliste, cycliste et conducteur, — il est envoyé d'abord au fort de Wilrijck, puis à celui de Mortscî. Quelques heures de congé le ramenaient parfois en famille et l'on constatait que c'était de tout coeur qu'il se donnait à cette vie nouvelle toute pleine de désagréments et de dangers. Chauffeur émérite, aussi audacieux que prudent, il fut vite remarqué de ses chefs qui l'attachèrent aux services automobiles. Alex. Franck aurait voulu un poste plus' exposé. Ses chefs tinrent bon, ils le maintinrent dans ses fonctions au fort de Beveren jusqu'à la retraite d'Anvers, qui allait lui fournir l'occasion de se couvrir de gloire. Alors que les Allemands étaient déjà répandus dans les Flandres, il eut l'audace de faire quatre fois, phares éteints, en pleine nuit, le trajet d'Ostende à Beveren pour y chercher des objets que l'on devait absolument sauver. I Je publie en annexe une lettre où Alex. ! raconte à sa soeur ce qu'il fit pendant ces | nuits dangereuses. Après ces aventures, Alex. Franck passe ' quelques semaines auprès de sa famille en Hollande; il y reçoit l'avis de sa nomination | de premier sergent et d'interprète auprès de \ l'armée anglaise. II s'embarque pour l'Angleterre et apprend là qu'il ne peut pas encore entrer en service. C'est quelques semaines plus tard, qu'ayant des affaires personnelles à régler en Belgique, Alex, rentrait dans sa patrie envahie. * * * Joseph Baeckelmans est issu d'une ancienne famille anversoise qui a fourni à la patrie des artistes éminents. Son oncle Louis Baeckelmans, qu'il n'a jamais connu, et son père François Baeckelmans-van Meer-beek, professeur à l'Académie des Beaux-Arts, mort en 1896, furent des architectes dont la renommée franchit les frontières de la Belgique. Citons parmi leurs constructions les plus connues : le Palais de J ustioe d'Anvers, les églises St. Amand et St. Jean à Ajivers, la basilique de N. D. de Bon Secours à Péruwelz, l'église des Trois Bois à Silsburg, l'hôpital de Stuyvenberg, les restaurations si remarquables au point de vue archéologique de la Cathédrale d'Anvers et du petit Séminaire de Malines. Les études professionnelles. A peine sorti de Rhétorique et malgré sa jeunesse, Joseph accepta la succession artistique de son père. Il fit son stage successivement chez Dieltjens et chez Bilmeyer à Anvers, puis à Cologne où il resta deux ans. Ensuite il voyagea. Les voyages classiques ne lui suffisaient pas. Il estimait qu'à l'étude des chefs-d'œuvre grecs, latins, romans et gothiques, il fallait joindre celle de la conception artistique de peuples plus jeunes dans la civilisation. Aussi parcourt-il à différentes reprises le Nord de l'Allemagne, : le Danemark, la Russie et l'Autriche, pour en revenir toutefois de préférence et comme par instinct vers les poèmes de pierre de l'Italie. Ses connaissances linguistiques lui rendaient ces déplacements faciles. Dans une lettre du 8 avril 1914, où il répondait à une question de l'autorité militaire, il pouvait écrire: ,,Je parle courammént le français, le néerlandais, l'allemand, l'italien et l'anglais, de plus je lis et je comprends aisément le danois et le norvégien". Il négligeait de citer les deux langues mortes de ses études. Je sais qu'il ne les avait pas oubliées: sur sa table de travail traînaient souvent Virgile et Homère qu'il relisait avec délices à ses moments perdus. Le jeune architecte conquit facilement les sympathies de tous. Son goût artistique lui fit confier la construction de plusieurs édifices publics ou particuliers. Le couvent de Hal, les églises de Buysingen, de Grheel et de la Ste Famille à Lierre, le couvent et l'église de Wavre, quantité de maisons, de châteaux et d'hôtels privés montrent suffisamment quelle perte immense sa mort prématurée a été pour l'art de notre patrie. S'il donnait le meilleur de son temps à l'étude approfondie de son art, il s'adonnait dans ses heures de délassement à la lecture des chefs-d'oeuvre littéraires, antiques et modernes. Quand les Allemands, après l'assassinat, firent remettre à sa mère l'humble valise qu'il avait pu emporter avec lui en prison, on y trouva des livres d'architecture, d'art et de science et des livres italiens parmi lesquels ,,la Divine Comédie" de Dante, qu'il traduisait en vers français. Soncaractère. On a dit de lui qu'il était impénétrable. Le mot est assez exact. Joseph cachait le penseur profond et réfléchi qu'il était sous des dehors aimables et accueillants. A première vue on ne voyait en lui qu'un charmant garçon, causeur spirituel et boute-en-Irain sans pareil. Il avait toujours le mot pour rire et ses réflexions, empreintes, ,uand il' le voulait, du plus haut comique, avaient le talent de remonter le moral de ceux qui souffraient. Et cependant il me dit un jour: ,,C'est quand on me croit le plus gai que je suis le plus triste; je tâche alors de m'étourdir." Jamais sa verve ne s'exerçait aux dépens du bon goût ou de la charité. Quand — rarement — elle se nuançait d'une pointe d'amertume, seuls, ses amis intimes pouvaient s'en apercevoir. Les défauts physiques et moraux ne lui paraissaient pas ridicules, mais lui causaient une souffrance, cette sorte de malaise qu'éprouve une âme sensible devant une laideur. L'incorrection envers lui, l'injustice ou la méchanceté à son égard ne l'irritaient pas, mais l'attristaient et lui faisaient prendre en pitié celui qui lui causait du tort. Il lui était pénible de faire des observations aux autres, aussi ne s'y résolvait-il que lorsque son devoir l'y obligeait. Seul en cause, il préférait se taire. Sa délicatesse était extrême : il traitait chacun, même et surtout les humbles et les petits, comme il aimait qu'on le traitât lui-même. Sa sensibilité raffinée, qui n'était qu'une forme de son goût du Beau, guidait Chacun de ses gestes. Parmi ceux qui poursuivent un idéal, les uns laissés de l'effort et convaincus de l'impossibilité d'atteindre la chimère trop belle et trop élevée, retombent souvent plus bas que de moins ambitieux ; les autres, se souvenant, comme Napoléon, qu'impossible n'est pas français, continuent quand même leurs efforts, soutiennent jusqu'au bout la lutte contre le terre à terre et finissent par atteindre le Bien dont la conquête avait semblé impossible. Joseph Baeckelmans était de ces derniers, et la guerre lui fournit l'occasion de réaliser son impossible idéal. (à suivre.) A Bruxelles. Les Allemands, à la ^uite de l'exécution du traître Neels, frappèrent la ville de Bruxelles de l'exhorbitante et odieuse amende de 500.000 marks. Jusqu'ici l'administration communale a refusé de paj'er cette amende qu'aucune loi ou convention ne justifie. « * * Les Boches, après avoir frappé la ville de Bruxelles et la commune de Sahaerbeek de formidables amende® à la suite de l'exécution du jeune monstre Neels, se sont mis à la recherche des coupables. Nul ne les vit distinctement; ils ne laissèrent derrière eux aucun indice qui permit de retrouver leurs traees. N'importe : les Allemands ont arrêté un pâtissier et un coiffeur qu'ils prétendent être les auteurs du ,,crime". D'abord, distinguons; il n'y a pas eu-crime, mais exécution. Est-ce que les Allemands, qui tiennent deux innocents, vont avoir l'aplomb de les charger de ce qu'ils appellent le crime de l'avenue Claeys? De leur part, il faut s'attendre au pire. * * * Le Winter-Palace, music-hall du Boulevard du Nord, engage souvent, d'excellents numéros. Témoin ce cornettiste qui nous réléva qu'on pouvait faire preuve d'une virtuosité étourdissante ©n soufflant dans un cornet à piston, instrument sonore, sinon très poétique. Le public, très emballé, réclama un bis que l'artiste accorda de bonne grâce. Mais il no répéta pas le morceau pour lequel il avait été bissé. Il jouna la ,,Brabançonne", de tous ses poumons, et de tout son coeur. Aussitôt toute la salle d'entonner l'air national que des cris do joie avait accueilli. Mais des officiers boches se trouvaient là, qui crurent leur dernière heuro venue. Ils formèrent le carré — comme à AVaterloo! — et tirèrent leurs revolvers. La Brabançonne était finie depuis cinq minutes que la salle applaudissait encore Les Boches, avec leur courago habituel, en avaient profité pour filer à 1 allemande, bruyamment, mais vite. p Us sautèrent dans un auto et se firent conduire à la Kommandantur où ils allèrent conter leur mésaventure. Sitôt l'air patriotique termine, d'ailleurs, tout était rentré dans le calme au "Winter-Palace. Ce qu'ils ignoraient. Tout de suito la Kommandantur fut sens dessus-dessous. On dépêcha un émissaire au théâtre où la représentation continuait normalement. Et, comme l'occasion était belle de s'emplir les poches sous le prétexte d'amende à infliger, la direction du Music-hall fut condamnée à payer 5000 marks et à fermer ses portes jus-qu à nouvel ordre. L'histoire ne dit pas ce qu'est devenu le cornettiste, mais il a réussi en tous cas a donner une frousse intense à quelques officiers de Sa Majeâté l'empereur d'Allemagne! A orai iair Mgr. Heylen, évêque de Namur, a quitté Rome vendredi pour rentrer en Belgique. Sa visite aura été, elie aussi, très1 utile à la cause belge, car son diocèse a été plus éprouvé et il aura pu donner au Pape sur les crimes commis par les troupes allemandes en Belgique et la fourberie du gouvernement impérial des témoignages personnels dont la valeur ne peut être mise en doute. A oe propos, le ,,XXe Siècle" reçoit de Belgique les renseignements intéressants qu'on va lire : ,,La lettre collective de l'épiscopai belge à l'épiseopat allemand avait été précédée de protestations particulières de i'évêque de Namur qui méritent, eliles aussi, d'être connues et font le plus grand honneur au courage du vaillant prélat. Comme le fameux ,,Livre blanc" allemand s'occupait surtout du diocèse de Namur et comptait notamment 112 pages pour ce qu'il appelait'le ,.combat populaire de Dinant", Mgr Heylen rédigea un mémoire détaillé eai réponse à toutes1 les accusations 'dont son clergé et ses ouailles étaient victimes. Son secrétaire particulier, le chanoine Tarsicius Bootsma se rendit à Bruxelles pour remettre ce mémoire au gouvernement allemand et en remit ensuite des copies au nonce du Pape, au cardinal Mercier et aux ministres, et chargés d'affaires des pay^ neutres. Grande fut la colère des autorités 'allemandes. Deux jours plus tard, le secrétaire de l'évêque de Namur était mandé chez le baron von der Lancken, le factotum de von Bissing, dont le nom est si honteusement attaché à la fin tragique de Miss Ca-vell.Pendant trois quarts d'heure, ce hobereau exhala sà fureur en reproches et en injures contre le courageux évêque. Le chanoine tint tête à l'orage et réfuta une à une les assertions dont oui prétendait l'accabler. Mgr Heylen envoya aussi une protestation énergique qui ne comptait pas moins d'une tieuta-ine de pages à Mgr Scliulite, évêque de Paderbom, à l'occasion de l'ouvrage écrit au nom- des catholiques allemands par le professeur Rosenberg. Ces protestations avaient une vigueur impressionnante et on peut être certain que ni le gouvernement allemand, ni l'évêque de Paderborn n'en feront connaître Le texte. Espérons que d'autres le publieront à leur place. " On voit que tous les membres de l'épisco-}>at belge font preuve d'un courage admira-bile dans leur résistance contre l'envahisseur. Aussi sont-ils vénérés par tous les Belges qui puisent dans leur exemple force et espoir. ,,Ën Belgique, nous écrit l'ami qui nous a envoyé les renseignements publiés ci-dessus, personne ne désire une paix prématu rée; tout Le monidie est courageux et attend avec certitude la victoire des alliés. Cela aussi l'évêque de Namur aura pu le cire à Rome avec l'autorité dont jouit da.ns les milieux ecclésiastiques des différents pays avec qui il entretient des relations particulièrement cordiales, le président des congrès eucharistiques internationaux. A Matines. On apprend ici que le cardinal Mercier reviendra de Rome au début du mois de février. A,ta Pays WsaSSora. A Hermalle-sous-Huy, à l'initiative du baron René de Potesta et de M. Ernst, directeur de la Société des Explosifs de Clermont, une société s'est formée pour envoyer des caissettes aux prisonniers en Allemagne d'Hermallo-sous-Huy et de Clermont. Six cents ouvriers à Wanze ont travaillé l'année dernière, pendant six à sept semaines, aux sucreries de Wanze. Les betteraves y ont été amenées par bateaux et pj§r lourds

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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