L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 03 Juli. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/5x25b00206/
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l^e AtloTéC S cents (io centimes] Samedi 3 juillet 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ... . ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: I „ , , , ( René Chambry, Emile Painparé. ruur ica. unnunces», .vioonnemetiis et vente au numéro, s'adresser èt l'AdminisÉralion du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement / En Hollande ff. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 2.00 „ ,, Peisr ia Ciiiliatwi On a dit justement que la présente guerre, bien plus que deux groupes de puissances. oppose l'une à l'autre deux civilisations, l'antique héritage de Rome contre la barbarie industrialisée sous le nom de ICultur des Germains. Les Anglo-Saxons et les Slaves ne sont pas des Latins, cependant. Non. Mais en Grande-Bretagne Je Celte original a repris le dessais sur 1 Angle et le Saxon dont l'influence a été à peine plus grande que celle du Franc dans la Gaule. Et l'influence romaine, en Angleterre, a poussé des racines dont on retrouve aisément la trace dans la formation intellectuelle du peuple anglais Quoi qu il en soit, l'idée de droit et de liberté qui est d'essence latine a toujours été a la base 4«s institutions anglaises; c'est en Angleterre qu'elle s'est en quelque sorte retrempée et qu'elle a revêtu cette forme qui la rendait le mieux apte à servir de base a.la cons tUtion des grands Etats de 1 occident. . Qu'à ee groupe de nations civilisées la France, l'Angleterre, la Vdgm» 1 B " oique terre classique de liberté et dont, au moyen âge, le système communal forme un contraste si frappant avec la Germanie féodale — qu'à ces trois nations soit venue se joindre l'Italie, était une quasi nécessité biologique. Enfin, l'alliance de ce bloc de peuples, héritiers indivis des grandes idées civilisatrices écloses sur les rives de la Méditerranée, avec la Russie s'explique en ce que celle-ci fut obligée de tirer le glaive pour défendre la liberté de la Serbie contre la vieille monarchie aulique des Habsbourg. Tel fut le fait qui déclancha la guerre mais celui-ci a perdu toute importance devant le principe pour lequel vingt-cinq millions d'hommes sont entrés en lice- _ Peut-être n'est-ce pas fini. J entends qu'il est encore d'autres Etats dont la participation au conflit est nécessaire, plus encore pour oes raisons profondes que je viens de dire que pour des motifs purement politiques. Ainsi la Roumanie, la Roumanie latine, si longtemps oppnmee, etoullee entre les hordes de ces Huns attardes en Europe que sont les Tartares hongrois et ces Touraniens asiatiques dont la presence sur les ruines de Constantinople, l'ancienne Rome d'Orient, a jeté pendant six siecles un défi au bon sens et à la civilisation. Hé oui, la Roumanie hésite et la tournure momentanée des événements est telle que cette hésitation est plausible. C est 1 élément militaire qui met un^frein a 1 impa-tience d'un peuple dont l'âme en quelque sorte bondit au son du canon dont l'écho lointain lui parvient des Vosges et des Alpes où combattent ses frères de race. Les militaires, plus positifs, ne font attention qu'au son du canon qui tonne en Bucovine et qui s'affaiblit un peu plus chaque jour. On aurait cependant tort de croire que la prudence serait venue aux hommes d'Etat roumains au fur et à mesure que la retraite des Russes en Galicie se fût accentuée sous la pression des armées austro-allemandes. Evidemment cette retraite a pu prolonger cette période de réflexion où il semble que soient entres les politicieils de Bucarest. Mais ceux-ci, # s'appuyant sur l'opinion de l'élement militaire, ont cru à la victoire des empires du centre, au [ début des hostilités, bien plus qu'ils n'y t croient encore maintenant. C était un axio-I me pour lès états-majors roumains, grecs ■ et bulgares, que les Allemands devaient ■remporter une victoire rapide et décisive. Or, cette victoire qui devait être obtenue en six semaines ne l'a pas été au bout de onze mois. Malgré les succès momentanés de Galicie, elle devient de plus en plus problématique, et c'est ainsi que, là où tant de nos compatriotes se laissent aller à une crise de découragement, ces officiers ' balkaniques férus de stratégie allemande, de discipline allemande, d'organisation et , de science militaire allemande, commencent à douter que l'Allemagne puisse obte-; rir encore ce triomphe qu'elle prépare ( depuis quarante ans. Aussi, là où les politiciens deviennent I plus hésitants, la résistance de l'autorité militaire à une intervention aux côtés de I la Quadruple Entente faiblit de jour en I jour. L'opposition dynastique, si forte au début — le feu roi Carol tint même un B conseil de la Couronne pour délibérer s'il ! ne fallait pas faire cause commune avec j: l'Autriche en vertu d'une convention militaire qu'il avait conclue jadis sveo lai I Double Monarchie de sa propre initiative I —, est aujourd'hui complètement réduite I et ce n'est pas le roi Ferdinand, souverain K national, qui opposerait son veto à son K peuple le jour où celui-ci voudrait enfin ■ prendre sa part de la lutte où l'appelle un ij? cri impérieux du sang. Il est peut-être digne des Grecs dégénéré rés, et qui n'ont gardé d'Ulysse que sa K prudence astucieuse, de renier leur mission I nationale pour suivre la fortune de oes ! Germains qui leur ont donné un roi — et K une reine. Et encore, le pays a hautement I désavoué les piètres politiciens qui lui ont ■ valu cette humiliation devant son passé. La Grece peut encore intervenir mais il K nous paraît certain que la Roumanie in-I terviendra. Ainsi sera fermé le cercle où I se débattent les deyx empires germano-tar-tares, sans compter que leur alliés turcs K so&ti , à périr comme se dessèche. , le membre auquel ne parvient plus l'afflux du sang du corps ni la volonté du cerveau. La Roumanie, de qui la victoire ne dépend pas, peut cependant la hâter. Et que de sang épargné. Charles Bernard. ■■ lllgl I Lettre ouverte auPère P.v.d.Elsen. Il est clair et net votre article ,,God straffe de menscbheid !" paru dans le ,,Boerenbonds-blad", ainsi que dans „De Telegraaf" du 21 juin. Les Belges sont légers, idiots en choses religieuses, indifférents, ingrats. La guerre qui les frappe ne suffit pas, il leur faudrait en plus la peste, la famine et d'autres catastrophes pour les faire revenir à de meilleurs sentiments, et surtout dix années encore de clorni-nation allemande. C'est bien là, n'est-ce pa6, le résumé des quatre-vingt quatre lignes ,,neutres" d'insultes que vous lancez à l'adresse des catholiques belges. Vous vous basez sur les paroles d'un prêtre hollandais qui revient de Belgique après y avoir passé la moitié de sa vie. Jadis il avait vu les églises désertées par Vêlement masculin, et .il n'osait pas, — le pauvre —, sortir le soir, surtout le dimanche, à cause des scandales de la rue. Mais tout est changé maintenant. Tout y est au mieux et à ravir: ,,Vit-stekend,opperbest!" ; si bien qu'il ose actuellement sortir le soir, malgré la nuée des beautés ( ?) allemandes qui se sont ab>ttues sur la Belgique à la suite de l'envahisseur. Croyez-vous, mon Révérend Père, que c'était le soir uniquement que votre prêtre anonyme craignait de sortir? S'il était sorti en plein jour, même le dimanche, il aurait vu, — à moins d'être aveugle —, le6 hommes fréquentant des églises, se pressant au banc de communion, se groupant en congrégations, et, aux jours de fête, se faisant un honneur d'escorter en deux haies ardentes le Saint-Sacrement porté processionnellement par les rues. Si ce prêtre avait osé sortir dans des localités telles que Roulers, Lierre, Fayt, Arlon, Tronchieimes et. tant d'autres, il aurait vu que les ,,retraites spirituelles" données aux hommes de la classe dirigeante comme de la classe ouvrière étaient si courues que souvent, faute de place, il fallait refuser plusieurs inscriptions. Pour ma part, je vous avoue que, quand j'étais en Belgique, je sortais sans terreur, mémo le soir, et que tous les prêtres belges que* je connais sortaient, à leur gré, que ce soit le matin, le midi ou- le soir. Evidemment le spectacle de la rue est moins édifiant que les quatre murs de votre cellule ou que le jardin de votre couvent, mais, je vous assure — et j'ai voyagé dans quatre parties du monde — que je n'ai pas rencontré de pays, à -l'exception peut-être de la partie française du Canada, où la moralité des rues fut mieux respectée qu'en Belgique. Cela, c'était avant la guerre. Depuis, bon nombre d'églises ont été détruites, incendiées, converties en écuries; des prêtres —- même ceux qui n'auraient pas osé sortir de chez eux le soir, surtout le dimanche — ont été maltraités, jetés nus dans la rue, assassinés; des religieuses ont été violées ; des hosties profanées.Bagatelle que tout cela, n'est-ce pas! Belge, vois donc comme • les soldats allemands font bien l'exercice dans les gélises qui ont échappé à la destruction! Belge, admire-les! Ce qu'ils font par ordre, c'est de la piété et non de la discipline militaire, c'est surtout l'exécution parfaite de la liturgie romaine. Belge, apprête-toi à les imiter! Voilà le seul moyen qui te reste, pauvre Belge, de ne pas mériter ni l'anathème atroce que te lance-le doux Père P. v. d. Elsen, ni les accusations de légèreté, de stupidité dans les choses religieuses, d'indifférence et d'ingratitude qu'il nous crache à tous dans la figuré. Quant à moi ,réfugié belge et prêtre catholique, je me permets, mon Révérend Père, de relever le gant et de vous dire que, malgré ma légèreté, j'aurais longtemps hésité à jeter l'insulte et la malédiction à la face d'un peuple malheureux; que, malgré ma stupidité dans les choses religieuses, je n'aurais jamais osé écrire un article aussi peu exact au point de vue théologique que ïe vôtre; que, malgré mon indifférence, je me sens indigné de rencontrer si peu de charité chrétienne dans un représentant d'un Dieu d'amour ; et que, pour ce qui est de ma reconnaissance, je cherche en vain en quoi et comment j'aurais à vous en témoigner. Et que diriez-vous, si un do- mes compatriotes, par reconnaissance ■ pour vos procédés délicats et docile à vos conseils d'imiter les soldats allemands, vous traitait-comme ceux-ci mt traité, entre autres, vos frères en religion, les Prémontrés de Leffe-Dinant ? Une dernière et courte protestation pour finir. Vous dites et vous répétez que l'humanité est une troupe de bêtes. Puis-je vous faire remarquer que vous, et ceux qui sont mites corde comme vous, n'êtes pas les seuls à faire partie de l'humanité ; et que je revendique hautement une exception pour nous, et pour tous ceux qui n'éprouvent pas une joie bestiale à insulter de malheureuses et innocentes victimes de la guerre. Abb£ Baeckeîmans. prêtre catholique. ii niO-»-€ ■ '3ii ■■ Pour nos prisonniers de guerre A7ou*s avons reçu les sommes suivantes pour les oewres des prisonniers de guerre belges en Allemange: Pour la petite corbeille 1-50 fl. De la -part de. trois officiers internés à Zwollé. . . 7.50 „ De la. part de M, le colonel retraité Couvreur 1.00 ,, L'Echo Belge .................. .. 10.00 „ Croix Rouge de Belgique. Nous avons reçu pour la Croix Bouge: Un reconnaissance Melle. Boni* r- mas, PQVVj ./g Croix Bouge^ ... h9SL tb ? En Belgique. A BruxeSlcs. ,,L'Indépendance Belge' ' écrit :. ,,0n se souvient qu'au début des hostili-• tés il y eut à Bruxelles certains excès déplorables contre les propriétés, excès qui lurent réprimés par les autorités communales et qui prirent fin le jour où fut proclamé l'état de siège de la ville. Ces troubles avaient été menés par des étrangers, suivis, comme c'est généralement le cas en pareilles circonstances, par la lie de la population. Bien rares furent les bourgeois et les artisans qui participèrent à ce mouvement.Lès le mois de novembre, pensons-nous, la ville de Bruxelles s'offrit à réparer les dommages occasionnés par ces manifestante stupides et parvint à donner satisfaction à plus de 90 propriétaires ou locataires. Or, certain jour, il vint à l'idée du sieur von Bissing de prendre l'initiative d'une réparation envers ses nationaux sinistrés et sans tenir compte des lois belges, s'inspi-rant du décret du 10 vendémiaire an IV, visant les faits do guerre civile. Donc, au mépris de nos institutions, l'étonnant gouverneur créa de toutes pièces un tribunal spécial auquel, bien entendu, la province, de Brabant et la ville de Bruxelles, appelées à y nommer des délégués, refusèrent énergiquement de donner leur approbation.E.ntretemps, la ville de Bruxelles continuait ses négociations avec ies sinistrés et paya des indemnités pour une somme de: 125,000 francs environ, alors que les intéressés lui réclamaient plus de 250,000 francs, j Néanmoins, certains sujets allemands, : peu scrupuleux — ce qui n'étonnera per- i sonne —, à l'annonce de ce tribunal boche, et malgré qu'ils avaient obtenu satisfaction de la ville, revinrent à la charge et eurent de nouvelles et injustifiables prétentions. D'autres, qui jusqu'à ce moment ne s'étaient jamais plaint, introduirent des requêtes, qui à n'en pas douter étaient de la plus haute fantaisie. Un certain Schmidt notamment, victime d'un vol qui n'avait aucun rapport avec les manifestations anti-allemandes, obtint du tribunal arbitraire du sieur von Bissing une indemnité de Fr. 3.448, que la ville dut payer, en sus des frais de procédure (?) s'élevant à 300 francs ! En outre le herr Muller obtint Fr. 3.900, y compris Fr. 300 de frais. Un autre encore reçut Fr. 3.600 et la ville fut condamnée aux dépens, soit à payer indemnité et frais, c'est-à dire 3,957 fr. Un certain Laurent Backer, garçon de café, prétendit avoir été bousculé dans une bagarre et avoir été délesté d'une somme de fr. 2,816 (?) Or. ce même Baoker, qui eut neuf mois pour déposer plainte du chef de vol à la police, n'en fit jamais rien jusqu'au jour où le sieur von Bissing institua sa juridiction de contrebande. Nous pourrions citer de nombreux cas analogues, mais rénumération de toutes ces doléances' sans fondement serait fastidieuse et ne signalerait pas davantage le rôle dont nos maîtres du jour tirent un si grand profit. Au point de vue des finances communales, qui sent déjà mises tant à contribution par les nécessités du moment, le paiement de ces indemnités est évidemment ruineux et révolte ceux qui sont à même de juger sans passion. Aussi bien tous condamnent-ils les procédés allemands en la matière. Mais cela les touchera-il? Nous permettons d'en douter.'' * » » $ Il y a eu une journée de ,,la fleur du pauvre", La plupart de nos grands cercles philanthropiques : l'Académie Culinaire, le Conservatoire Africain, les gais Lurons, le Clamotte Club, ont secondé les organisateurs de la fête, qui réussit fort bien. «. » * Une fête artistique de gala, a eu lieu à la .Grande Harmonie. On y entendit Mmes Claire Friché et Blanche Cuvelier, MM. Léon Ponzio, Lucien Heniier, Dognies et Demarez, — tous artistes de la Monnaie. Mmes Olga Chionie et HansSens dansèrent. « * » Le correspondant au Ha.vre du ,,Daily Telegrapli'' a reçu du bourgmestre Max une lettre expédiée dans les derniers jours de mai. Elle vient du fort de Glatz où notre vaillant maïeur est toujours détenu. M. Max écrit qu'il a été encouragé par le grand nombre de lettres qui lui sont parvenues.„I1 n'y a aucun mérite, continue-t-il, à supporter stoïquement son sort comme je le fais. Je considère seulement ma patience comme l'application des loin naturelles auxquelles toutes les créatures doivent se soumettre, dans la situation qui leur est créée par les circonstances. Il y a 240 jours que je suis en prison. Les souffrances endurées les premières semaines après mon arrestation ont diminué progressivement. Je me souviens avoir lu jadis l'histoire du dub de Croy, assassiné à Bruxelles, il! y a trois siècles. Son assassin présumé fut mis en prison à Vdlvorde. Après y avoir séjourné trente ans, son innocence fut recon-: nue et çn.lê relâcha,. II. demanda la faveur^ de ne pas être libéré et le gouvernement y consentit^ Qui sait ai plus tard, au cours d'une séance du Conseil communal, je ne regretterai pas,'de temps à autre, ma bonne et tranquille cellule de Glatz-?" On voit par ces quelques lignes que le régime prussien n'a rien changé à la philosophie souriante de. celui qui a donné au peuple belge une si belle leçon de fierté tranquille et qui, aujourd'hui encore, après 240 jours de forteresse, songe à reve-i ir présider une séance du Conseil communal sans que les-événements aient pu abattre moindrement son courage et sa confiance dans l'issue finale de la lutte. A Anvers. : Les réquisitions ne s'exercent pas toujours suivant, une même manière d'agir. La façon de réquisitionner vaut mieux que ce qu'on réquisitionne, disait un officier allemand, parodiant une phrase célèbre. En quoi il n'avait pas tort. Ainsi, il est arrivé qu'un supérieur réquisitionnât dans les magasins d'une des grandes firmes de la place un certain nombre d'articles qu'il essaya, une fois saisis, de revendre à d'autres commerçants. Mais comme il avait haussé sensiblement les prix, il courut partout au-devant d'un refus. La combinaison était ingénieuse rependant. Une fois la marchandise Rendue, il allait payer celui auquel il l'avait ehlevée et gardait la différence, qu'il prévoyait a.$sez forte pour lui permettre de fêter la guerre et de boire à la plus grande Allemagne. Seulement, ici, l'officier propose et le commerçant dispose. L'officier d'ailleurs ne se laissa pas rebuter par cet échec. 11 retourna chez le commerçant dont il avait saisi la marchandise, en .lui rapportant celle-ci. — Je vous rends votre bien, fit-il. Seulement, il est sous séquestre. J'entende par là que vous ne pouvez le céder en tout ou en partie que contre argent comptant et mon autorisation préalable. Moyennant quoi, vous m'accorderez une commission de dix pour cent. Que pense-t-on de ce court récit véjidique ? A Liège. A propos de l'exécution à Liège de huit patriotes, ,,Les Nouvelles" publient les détails suivants : ,,On ne s'imagine pas la stupeur d'abord, la consternation et l'indignation ensuite qui se sont emparées de tous quand on a vu les Allemands eux-mêmes afficher leurs monstrueux méfaits. On sait assez cependant que ceux-ci sont capables de tout. Mais le coup fut si subit, si imprévu ! On en fut atterré, littéralement. Pendant plusieurs jours, la ville fut plongée dans un calme effrayant. La mort planait dans les rues. L'âme des fusillés de la Chartreuse pesait sur les habitants, comme, si chacun avait eu dans le forfait horrible, froidement prémédité dans le silence, dans l'ombre et dans la quiétude de tous, je ne sais quelle part occulte ou quelle parcelle de responsabilité. C'est que les victimes étaient très connues à Liège et fort honoiablement. C'étaient des gens comme vous et moi, travailleurs parfaitement dignes et dont plusieurs occupaient de belles situations. Personne ici ne croira jamais qu'ils aient fait de l'espionnage dans le sens grave et méprisant qu'on donne d'ordinaire à ce mot. Des espions ! Les Allemands sans doute excellent dans ce mét'ier fort lucratif, surtout par les temps qui courent. Les Belges pas! Ce n'est pas notre naturel. Et des gens tout à .fait inoffensifs ne peuvent pas du jour au lendemain atteindre, dans cette voie, une habileté suffisante pour mériter d'être passés par les armes sans rémission. Connaissez-vous leurs crimes, à ceux qui viennent de mourir ainsi? Louise Frénay, née Derache, était une marchande de la rue Puis en Sock, qui avait accepté de se charger de quelques lettres pour les passer en Hollande. Prise avec ces lettres, dont l'une fut reconnue mystérieuse et compromettante, elle fut arrêtée. Victor Bourseaux, lui, était le plus paisible des hommes. Tous les colombophiles belges le connaissent, car il s'était acquis une certaine célébrité comme .amateur et fournisseur d'articles divers pour pigeonniers. Il a été arrêté également dans le rayon de.la douane, mais au lieu de lettres, il.avait avec lui deux pigeons de prix qu'il tâchait de mettre en lieu sûr de l'autre côté de la frontière. Jules Desclieulter était le fils du clief de gare de Liers, Pierre Pfeiffer était ouvrier du chemin de fer au Haut-Pré; Oscar Lelarge faisait fonctions de sous chef à la gare de Statte; Justin Lend'ers était industriel, fabricant d'appareils sanitaires au quai de l'Abattoir, à Liège, et ainsi de suite. Rien n'a transpiré encore de leur procès. Le jugement.— si jugement il y eut — les accuse d'avoir participé sciemment à une organisation montée pour révéler ,,à l'ennemi" les mouvements de troupes effectués à la gare de Liège. En réalité, ces huit malheureux ont péri pour servir d'épouvantails et d'exemples. Tous les chefs allemands installés à Liège ont un espion sur le nez. L'espionnage est leur bête noire; ils en.ont une peur bleue!...... Et ils ont voulu donner un avertissément sérieux à ceux qui, n'écoutant que leur patriotisme, oseraient se risquer à quelque indiscrétion dangereuse pour leur sécurité. Ils savent très bien0 qu'ils n'ont pas atteint ceux qui les gênent; ils ont voulu, suivant leur méthode, les terroriser, et pour cela un crime monstrueux de plus ou de moins ne pouvait pas les gêner... Consolons-nous, si cela est possible, en pensant tout au moins que nos huit compatriotes sont morts en héros. -Tous, avant' d'être conduits au poteau d'exécution, ont refusé le bandeau dont on voulait leur voiler les yeux. Ils ont voulu voir Venir la mort, et infliger à leurs bourreaux jusqu'à.leur dernier souffle le rçrproche terrible de leurs yeux calmes et francs, de leurs fronts purs. 'Louise Frenay était dans un état d'exaltation patriotique superbe. Tandis que s'achevaient leff derniers préparatifs, elle s'est mise à repro-.eher _aux plftts ya.lats du kaiserleûrlâcfyeté ! îLt elle a trouvé, nous assure un correspondant qui parait bien informé, les mots cinglants, les expressions vengeresses qu'il fallait pour stigmatiser ces soudards armés jusqu'aux dents qui se mettaient à vingt pour tuer une femme. , Atteinte aux jambes seulement, les soldats ayant eu pitié d'elle, paraît-il, elle s'est affaissée en s'écriant: Vive Liège! Vive la Belgique!.... Et c'est un sous-officier qui, pour la faire traire a dû l'achever d'une balle de revolver. Un peu de l'âme immortelle de Thé-roigne de Méricourt s'est échappé de ses lèvres avec son dernier souffle Notez que ces héros, dont aucun n'a proféré une plainte ou même un regret, étaient la plupart mariés avec charge d'enfants. Madame Lenders, qui avait pressenti ce qui allait se passer, était venue la veille offrir une grosse somme d'argent pour libérer son mari qu'elle adorait et qui n'avait guère plus de quarante ans. On accepta et on lui dit d'apporter quel-aucs milliers de francs le lendemain à midi, (^uand la pauvre femme, pleine d'espoir, accourut à l'heure dite, le cadavre de son mari était déjà froid! Les monstres s'étaient joués de ses angoisses et se repurent de sa douleur!... m * * On annonce le décès de M. l'architecte Charles Soubre, professeur à l'académie des Beaux-Arts.A L, ouvain Les Allemands ont essayé de faire croire qu'ils n'avaient pas entièrement ruiné la malheureuse ville de Louvain. Or, on lit dans la „Post", un des journaux les plus belliqueux d'Allemagne, ]a description que voici, faite par un témoin oculaire: ,,Au début de la guerre, Louvain comptait 42.000 habitants au moins. A l'heure actuelle 15.000 ne sont pas encore rentrés. „Les autorités ont eu soin de faire enlever les décombres. Les murs qui menaçaient ruine ont été abattus. Les endroits dangereux ont été entourés de palissades. ,,Les commerçants qui sont revenus ont bâti de pauvres cabanes sur les débris de leurs maisons, et là ils ont repris leur métier.... Les impôts rentrent très mal et les autorités municipales se trouvent dans une situation extrêmement pénible. Le budget de 1915 a déjà un déficit de 3 millions, avant que la moitié de l'année soit passée. Sans exagération on peut dire: notre position est tellement désespérée qu'on ne peut plus imaginer de remède." A Thielt Thielt est le siège d'iin quartier général allemand. C'est diro que la ville est emplie d'officiers et surveillée par une garnison assez nombreuse : des automobiles arrivent et partent à toute heure du jour et de la nuit. La population est très calme ; chacuu vaque à ses affaires sans se soucier des Boches, avec qui l'on a des relations très froides, mais pacifiques tout de même. Contents de peu, les Allemands ont permis qu'à Thielt les bons de guerre fussent remboursés un peu plus sérieusement qu'ailleurs. En revanche, les Thieltois ont été priés de faire disparaître toute inscription ^provocante." Entre Thielt et Pithem, aiî Éoogstc, se trouve une auberge enseignée .4 l'Italie. Après le 23 mai, le patron reçut l'ordre de changer cette enseigne séditieuse. Il proposa: :1 l'Amitié. C'était encore trop irrédentiste. Il dut se coutenter d'afficher : A l'Auberge. Grâce à ces petites tracasseries, les officiers allemands trouvaient le temps moins long. Mais aujourd'hui de nouveaux cimetières se creusent dans la plaine flamande; les blessés recommencent à affluer à Bruges, à Roulers, à Courtrai ; les Belges ont repris l'offensive sur la ligne de'l'Yser, et les Anglais près d'Ypres, et les officiers du quartier général n'ont plus le temps de faire des niches à nos compatriotes. M. lde, le commerçant bien connu dans toute la Flandre, à été condamné à deiix ans de prison. Les Allemands lui ont endossé toute la responsabilité du recel d'un uniforme allemand. Cet uniforme avait été acheté par. le gendre du prévenu. Or, le gendre était absent au momenô de la découverte des frusques. 11 récolta* d'ailleurs - trois ans de prison,' parce qu'il n'avait rien révélé de l'aventure. M. Ide, en sus de son emprisonnement, fut dépouillé de toutes ses marchandises, estimées à 140,000 francs. C'est une toute autre affaire. On a découvert chez lui 40,000 kilos d'avoine, alors que les -ordonnances allemandes permettent d'en posséder seulement 100 kilos par cheval. M. Ide a six chevaux dans son écurie: les Allemands lui laissèrent 600 kilos d'avoine, et- emportèrent le reste. Une autre arrestation qui a fait du bruit à Thielt et dans toute la Flandre c'est celle de l'«tbbé Beernaert, directeur de l'école Saint-Théophile. On ne connaît pas très bien le motif de cette arrestation ; il paraît que M. l'abbé Beernaert aurait fait chanter des chansons patriotiques aux enfants de son école. On dit qu'il a déjà été envoyé én Allemagne. Les habitants reçoivent de 'la nourriture à suffisance par l'entremise du Comité américain. Les denrées, sont emmagasinées dans Uiie école et vendues par l'autorité communale. Le collège reste fermé, mais les écoles primaires sont ouvertes. Le nouveau pensionnat de Biervliet, dont la construction a coûté un million et demi, a été transformé en établissement de bains pour la troupe. Les prêtres de toute la Flandre savent bien qu'ils doivent se montrer prudents. Une proclamation, affichée notamment à Roulers, les avertit que l'on compte sur leur influence pour que la population reste paisible. Les curés comprennent parfaitement bien que si un paroissien bouge on cherchera le coupable au presbytère : à bon entendeur demi-mot suffit. A Gansllt Les anciennes pompes publiques sont toujours surmontées de l'Aigle impériale. On Voit que Napôléon laissa, en la vieille, cité flamande, des souvenirs qui ne sont pas exactement ceux' d'un rânçoimeur à la façon de von Wick. Il prit le tanneur Liévin Bauwens soùs sa protection et c'est grâce à Napoléon que la machine à filer put être introduite sur ,1e continent. De plus .l'empereur, désireux , .de^_ récompenser le; génie, nomma Liévin Bauwens maire de G and. Est-ce qu'on n'enseignerait plus ceci dans nos écoles? c • • Tous les soldats ont été évacués des Jiôpitaux. * * * A l'heure de l'exercice sur la Plaine St. Pierre, un jeune lieutenant se permit de frapper un vieux soldat au visage. Celui-ci, furieux, épaula son fusil, fit feu sur l'insulteur galonné qu'il abattit et se fit ensuite sauter la cervelle. Ce drame s'est produit la semaine dernière en présence de plusieurs personnes belges. A Eecloo. Des passeports sont délivrés au prix de 50 centimes. Ils sont valables jusqu'à la frontière oùv sous la surveillance d'un soldat allemand, il est permis de s'entretenir avec des personnes se trouvant sur le territoire hollandais. Le it@â Âibert. Nous lisons dans le journal A. B. C. de Madrid ce qui suit : Adrien Lacort est un journaliste américain renommé, qui est venu en Europe pour représenter un des journaux les plus importants de San Francisco, de Californie. Il a parcouru le théâtre de la guerre d'Orient; il a visité l'Alsace et la Lorraine; il a passé par l'Allemagne et la Hollande et est arrivé à Bruxelles, le 4 mai, avec l'intention de se rendre en Flandre pour solliciter une audience du Roi Albert. Il faut tenir compte que cqit écrivain est descendant de Belges et que, comme chroniqueur mondial, il a voyagé dans le monde entier. Ceci lui a permis de faire la connaissance du Roi Albert quand celui-ci, alors prince héritier, parcourait le Congo, du Nord au Sud et de l'Orient à l'Occident, pour étudier cette contrée avec son auguste oncle, le Roi Léopold II, qui agrandit le domaine de la Belgique. Dans les expéditions que S. A. faisait, quelquefois comme prince et la plupart du temps comme touriste, A. Lacort fut ami et compagnon de l'illustre voyageur. Il a réuni! ses chroniques de cette époque dans un VQlume qui a paru aux Etats-Unis sous le titre ,,Un nouvel Etat et un futur Roi". Confiant dans cette ancienne amitié, le journaliste américain entreprit son voyage pour Gand deux jours après son arrivée à Bruxelles. Un soir, je le rencontrai sur la terrasse du Théâtre de la Monnaie. Il avait réalisé son dessein. .,Avez-vous vu le Roi?" lui demandai-je. ,,Je suis resté plus de deux heures avec lui", me répondit-il. ,,Demain je pars pour la Haye où j'écrirai quelques chroniques*; j'ai de la matière pour six articles au moins. ,,Le Roi me reconnut de suite et, se rappelant mon livre, il me dit:" Vous voyez que le futur Roi de vos chroniques est déjà sur le point de se muer en ,,Roi passé." .,V. M. n'a-t-elle pas confiance dans le triompre de sa cause?" lui demandai-je. ,,Si, me réponddt-il, mais on peut cesser d'être Roi en recevant une balle sur le champ de bataille." A cela, dit A. Lacort, je reconnus le prince d'il y a 20 ans: la sérénité même, la conscience de ses actes, la fierté sincère, sans emphase ni apparat. C'est un Roi solide physiquement et plus solide encore moralement. Sa physionomie morale apparut plus grande encore quand, parlant de la guerre, il me dit: ,,Les effets de la calomnie que les ennemis de la Belgique cherchent à répandre pour justifier leurs violences me mortifient plus que les faits délictueux de la campagne. On a dit que notre armée n'était pas en état de combattre; on a dit que le peuple belge a combattu l'envahisseur en pratiquant l'embuscade; on a dit que la Belgique a été déloyale et traître en se vendant à la France qt à l'Angleterre par des pactes secrets. J'espère que l'histoire saura faire justice de ces calomnies; en . attendant, l'imputation injurieuse palpite, sans que l'éloquence des faits puisse effacer ces mensonges. L'armée s'est battue et se bat comme la plus valeureuse. Le peuple a fait tout ce que les peuples font et tout ce qu'ils firent à toutes les époques, comme leurs épopées le proclament. Quant aux pactes secrets, on ne les allégua pas parce qu'on ne pouvait pas les alléguer quand il s'est agi de justifier l'invasion de notre territoire. On n'a pas prouvé que les documents relatifs aux entrevues du général Ducarne et du colonel Barnardiston fussent autre chose que des notes d'une conversation remises au ministre de la guerre en 1896. C'est une pratique licite, qui n'implique aucun contrat entre les gouvernements et les attachés étrangers.0 Le Roi dit eu terminant: ,,J'ai autant à coeur de. détruire ces calomnies, dont nos ennemis ont fait des armes à effets plus douloureux que leur canons, que de reconquérir la Belgique". Le grand journaliste américain publiera dans • l'a première de ses1 lettres un autographe du Souverain belge dans lequel, d'après ce qu'il m'assura, il fera une affirmation qui constituera une note sensationnelle. Il a naturellement refusé, de m'en donner une idée; toutefois, en y faisant une allusion, il m'a dit: ,,C'est un dooument précieux, le plus intéressant "de ceux qui ont ct.é publiés depuis le début de la guerre. (s.) Robert ^Barmaux, Bruxelles, mai 191EL.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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