L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 16 Maart. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2b8v980k8d/
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3ème Annee No. S74 S cents Vendredi  mars ï917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : 35, VOORBURGWAL 334—240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ „, , , , ,, ( Charles Bernard, Charles Herbiee, Comité de Rédaction: ; „ , . * ,, „ , , ( René Chambra, Emile Paitipare. four les annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: rv.z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements: HolIantSefl.l .SOparmois. Etranger fl. 2.00 par mois Annonces) 15 cents la ligne. Réclames» 30 cents la ligne. ESPOIRS LÊGITIMES L'aventura qui arrive au colonel anglais E N. Maude est certes fâcheuse pour lui mais elle ne manque pas de piquant pour les tiers Ce colonel, dont nous ignorons s'il est apparenté aveo le vainqueur de Kout-el-Amara et le conquérant de Bagdad, est écrivain militaire de sa profession. Sans doute ce métier a pris depuis la guerre une vogue considérable; l'écrivain militaire a déménagé des revues spéciales à petit tirage au rez-de-chaussée des grands quotidiens ; il est devenu l'oracle dont le lecteur attend le salut à son petit déjeuner. Mais il est ingrat de prédire l'avenir. Est-ce l'exemple de Cas-sandre que les Troyens ne voulaient pas 3sécuter parce qu'elle n'annonçait que des jhoses désagréables 2. Toujours est-il que le jolonel Maude avait pris le parti d'être optimiste. Toua les matins il pulvérisait l'AUe-nagne avec tant de conviction que le public init par s'impatienter de ne jamais voir 'événement se confirmer le eoir. Et, Ce ui arrive à tant d'oracles, même à ceux qiû [attent le plus nos espoirs, le peuple se de-ourna de lui. L© colonel Maude, qui, na-uère, gagnait mille francs par mois à ver-jr de l'héroïsme au coeur des citadins de .ondres, fut réduit dernièrement à déclarer u juge devant lequel il éjtwit assigne pour ettes qu'il n'avait pas les dis livres néces-lires pour demander sa miso en faillite. N'accablons pas ce malheureux colonel lande qui allégua fort justement pour sa éfense qu'il avait toujours été d'accord avec ir Douglas Haig lui-même. Quand, enfin, ;ous aurons gagné la guerre — parfaitement - et qu'au regard de la victoire le temps me nous l'aurons attendue ne pèsera plus ien, c'est le colonel Maude qui aura eu rai-ion. Mais tirons de cette petite histoire l'or*-ieignement qu'elle comporte. Notre opti-nisme de jadis, pour partir d'une excellente ntention, appelait trop souvent réalité ce ui n'était encore qu'un désir. C'était un éfaut. Nous sommes, depuis, tombés dans n défaut contraire. Ce qui naguère nous anblait tout rose apparaît aujourd'hui en oir. Et, chose curieuse, ce sont surtout les Lnglais, dont on a coutume de vanter le sens ratique et la faculté d'objectivation, qui, près avoir versé dans un excès, tombèrent nssitôt dans l'autre. L'aventure du colonel iaude illustre cette constatation d'une façon >sez plaisante. . ^ . Ce pessimisme des Anglais a ete salutaire. . a tendu à l'extrême la volonté de ce peu-Le énergique et fort, à qui la- conscience de t, force précisément cachait naguère la gran-sur du péril. Il lui a fallu le reconnaître :,ur hausser son effort à son niveau. C'est histoire du valeureux Thownsend parti à la mquête de Bagdad avec quelques régiments >loniaux, vainqueur d'abord à force d'au-ice, vaincu ensuite et obligé de capituler, svère leçon mais qui a servi. Le War Of-ce se rendit enfin compte de la grandeur 0 l'obstacle; il accumula les moyens néces-,ires pour le renverser et il y réussit. La ictoire du général Maude, qui a tenu à istifier son homonyme devant ses compactes, .prouve ce dont les Anglais sont ca-ables quand ils prennent les choses au irieux. v , Que la leçon nous serve a nous également, e cafard, comme disent les poilus, est sur-rut un. microbe .de l'arrière. Beaucoup de >s compatriotes en sont atteints. Ils epou-nt aveo une complaisance regrettable cette lèse généralement répandue chez les neu-es que la guerre finira par une partie nulle, inq millions d'hommes auront été tués pour en, cinq cent-s milliards dépensés en pure srte. C'est vraiment faire trop bon marché e nos morts et nier avec une double étroi-sse de coeur et d'esprit le magnifique ef-irt de nos alliés qui aboutit à des résultats mme la victoire de Mésopotamie. Sans doute Bagdad est encore loin cle Serti. Mais si Bagdad n'est pas sur le chemin a la capitale détestée, où nos poilus n'au-mt-sans doute pas la satisfaction de suivre s grognards du vainqueur d'Iéna, c'est une. ape sur la voie triomphale d'une victoire .ii nous vengera de l'outrage allemand et ni mettra fin, pour de longues générations, u cauchemar de la menace germanique. Et ous ne savons ce qui serait plus fatal, ou a douter d'un résultat qui est à la fois dans - plan moral comme dans l'ordre logique, a bien de se dissimuler les difficultés terri-les qui hérissent la route qui y mène. ^ Nous sommes à la veille de grands événe-Lents. L'entraînement des armées, l'accu-filiation des moyens matériels sont portés il maximum. Des deux côtés, du côté de 'Allemagne surtout qui attend déjà trop à m gré les résultats de sa guerre de sous-îarins, on sent comme le besoin pour ne pas ire la nécessité d'en finir. Ceci veut-il dire ue la fin est proche? Non point. Mais tout a être mis en oeuvre pour rapprocher cette n. La bataille qui commencera peut-être emain peut durer des mois, comme ont déjà uré tant d'autres batailles, mais elle sera écisive. Sans doute la fortune des armes hangera souvent encore de camp. Ne nous lissons point abattre si elle quitte momen-anément nos drapeaux pour favoriser l'en-emi; ©lie reviendra. Ne nous emballons pas 1 elle nous favorise; elle peut nous quitter l'un moment, à l'autre. Mais soyons persua-lea que l'admirable bravoure de nos soldats jfe le fécond génie de leurs chefs sauront bien | forcer, finalement, à demeurer chez nous. Charles Bernard, Les navires allemands dans les poris neutres Un journal nautique allemand donne des détails sur tons les vaisseaux allemands se trouvant encore dans les ports de l'étranger. En Europe: En Suède: 16 bateaux, dont 15 voiliers et 1 navire marchand, jaugeant au total 3,751 ton- « nés; En Norvège : 27 bateaux, dont 25 na/vires J marchands, jaugeant 28,850 tonnes; Au Danemark : 10 navires marchands de 667 tonnes ; En Hollande: 47 bateaux, dont 39 marchands, -jaugeant 114,750 tonnes ) En Belgique : 28 bateaux, dont 24 marchands, d'un total de 84,823 tonnes; En Espagne : 42 bateaux, dont 26 navires marchands, 14 à passagers et 2 voiliers, jaugeant ensemble 110,928 tonnes; A Las-Palmas : 20 bateaux, dont 12 navires marchands, de 69,796 tonnes. En Asie et en Océanie : En Extrême-Orient: 33 bateaux, dont 27 marchands jaugeant 58,515 tonnes; Aux Indes Néerlandaises: 24 bateaux, dont 20 navires marchands, d'un total de 125,438 tonnes; En Afrique Occidentale : un navire marchand de 779 tonnes; En Amérique: lo. Amérique du Nord : sur la côte est, 70 bateaux, dont 40 navires marchands et 26 pour le transport des passagers, soit au total 536,006 tonnes; sur la côte ouest, 26 bateaux dont 11 navires marchands et 11 voiliers du total de 78,177 tonnes; Au Mexique; 2 navires à passagers, de 8,716 tonnes; A Cuba: 7 bateaux, jaugeant 23,733 tonnes; 2o. Amérique du Sud : sur la côte ouest, 102 bateaux, dont 65 voiliers et 33 navires marchands, d'un total de 336,000 tonnes; En Argentine : 12 bateaux, dont 7 marchands, au total 54,068 tonnes; Au Brésil : 58 bateaux, dont 21 à passagers et 16 navires marchands, jaugeant ensemble 208,387 tonnes ;, Enfin, en Turquie, aux Açores et aux Indes Occidentales: 9 bateaux, d'un total de 35,849 tonnes. Soit un total général de 553 vaisseaux, représentant 2,100,000 tonnes. Voilà, ajouterons-nous, les navires qui, à la fin des hostilités, remplaceront ceux détruits 1 par les Boches. ■ — m ■ n ■ .rm —.—. — Pour le tabac du soldat belge Collecte faite aprèst chansons chantées par le directeur artistique 27. Brickson et le soldat interné Bodson du, groupe, d'internement. de La Haye, Au nom du> grou/pe:\ Vive ces deux artistes qui font • tout leur possible pour cette bonne oeuvre. L'adj. belge tloris 6.2Jf. fl. Bibliothèque* miniature 0.25 ,, Pour les déportés i To\wjo\ws crier et jamais rien faire. Silencieux et trois fois gagnant. La premier, c'est lo fort dei Macaire. Lei se.c.omd c'est son ami Jean 0.50 fl. N.B. Le don de 10 fl.y bénéfice de la , vente des livres l',,Ailemagne criminelle", 'publié dans imtre no. du> 13 mars, nous a été netniis par M. G ans. Appétits pangermanistes Les Pangermanistes ne désarment pas. Bien au contraire, ils renforcent leur action. Us sont plus en appétit que jamais. A preuve de récents débats de 1a. puissante „Ligue des Agriculteurs" et de i'omnipotento ,,Union Centrale des Industriels allemands". A la „Ligue des Agriculteurs", le docteur Wildgrube a déclaré qu'il voulait une Courlande et une Lithuanio allemandes et il' a ajouté: .,Quant à nos colonies, nous devons nous les faire restituer sans exception. En outre, les possessions coloniales de la Belgique et du Portugal doivent tomber sous notre marteau. (Vive approbation.)" A ,,l'Union Centrale des Industriels", son président, M. Roettger, a tenu un langage aussi conquérant. Voici ce qu'en dit la presse allemande : M. Itoèttger insiste encore sur le bassin ferrilere de Briey-Longwy. Si nous n'avions pas eu à notre disposition la ,,minette" qui se présente là en quantités inépuisables notre industrie n'aurait pas été en mesure de suffire à sa tâche de guerre. Un père de famille prévoyant n'abandonne pas ce qu'il a entre les mains quand il a reconnu qu'il ne pouvait pas s'en passer (Tumultueuse approbation). Ce n'est pas par fantaisie, mais par nécessité que la plus forte industrie allemande s'est installée au voisinage immédiat do la frontière française. Nos grandes usines sont sous les canons de Longwy et aussi de Verdun. Dans une nouvelle guerre la France réduirait* instantanément nos usines en miettes. Aujourd'hui, on doit se dire: pour faire îa guerre, il faut du minerai de fer et du charbon, et encore du minerai et encore du charbon. Si la puissance réelle repose sur le charbon, les agriculteurs ne peuvent pas trouver mauvais que nous devons chasser les Anglais de Calais, (Tumultueuse approbation.) Si nous rendons la Belgique, nous aurons perdu la guerre... Je vais même jusqu'à dire que nous devons chasser les Anglais de Caiais, afin qu'ils n'aient plus aucime possibilité de mettre le pied sur le continent." Les passages qu'on vient de lire ont été extraits du ^Vorwaerts", l'organe des socialistes du kaiser.. En Belgique. A Bruxelles (De. notre, correspondant particulier.') Les Bruxellois sont assez inquiets sur le sort des hommes âgés de moins de quarante ans. Le bruit a couru —- et court encore — qu'ils seront déportés au cas où l'armée allemande se verrait obligée de reculer et d'abandonner une partie des territoires de Belgique ou du nord de la France où elle s'est cramponnée depuis plus de deux ans. Le retour des déportés et la supplique du cardinal Mercier, dont je vous parlais récemment, semblent faire croire que certains Belges reviennent et craindre que certains autres les remplacent dans les geôles allemandes. Jusqu'à présent ce n'est qu'un bruit, comme on entend tous les jours, mais un bruit qui ne laisse pas que d'augmenter l'état d'incertitude dans lequel nous vivons. Cette angoisse est assez bien faite pour détourner notre attention du vol des métaux auquel nos ennemis procèdent depuis quelques jours. Nous avions été prévenùs par un de ces nombreux avis dont les Allemands ont coutume de nous inonder. Restait à voir comment ces réquisitions •— qu'il vaux mieux qualifier de vols officiels — seraient comprises. On a été très étonné de la méthode ou, pour dire mieux, du manque de méthode des feldgrauen-réquisi-tionneurs. Quelques pelotons de fantassins, vieux et rabougris, puants et brutaux, se sont répandus en effet à Ixelles et dans quelques rues de St.-Gilles où ils. se sont rais en devoir de perquisitionner et d'enlever les poignées des portes, les appareils en bronze, les tuyaux de chauffage, tout cela au petit bonheur, sans, discernement. Quelques-uns essayèrent même de persuader à de braves gens qui avaient sur leur cheminée le superbe ,,Mineur" de Constantin Meunier qu'ils avaient reçu l'ordre d'éh-iever tous les métaux ,,inutiles" à la via xnxrante. Ils s'attaquèrent, malheureusement pour eux, à un gaillard qui n'avait pas froid aux yeux et qui les remit à leur place vertement. Quand on crie plus fort ju'un Boche, on en a toujours raison. Les Boches ? On ne les maudira jamais issez. Ils nous volent nos hommes après avoir volé notre argent et réclament aujour-i'hui de l'argent — encore de l'argent — xrar la libération de quelques-uns de ces îommes qu'ils ont réduit en esclavage, au népris du droit et de la justice. Pour faire rentrer un déporté, il y a un moyen assez simple, mais coûteux : il faut verser une Somme de cinq mille marks. _ Ce versement, les Allemands l'ont baptisé élégamment du nom de caution. C'est, disent-ils, pour, qu'une fois rentrés au pays, les déportés ne s'enfuient pas en Hollande. Au demeurant, le rapatrié doit passer tous es quinze jours au Meldeamt et son con-:rat de caution est renouvelable tous les rois mois. Opération commerciale, préten-lent nos ennemis! Et l'on voit de malheureux parents se cotiser, aller chez leurs unis demander qu'on les aide à parfaire jette grosse somme, eux qui auraient parfois tant besoin de cet argent pour leur propre entretien, et qui vont le porter à la Kommandantur où un rapace, le casque >ur la tête, glisse les précieux billets dans lin portefeuille déjà bourré. Dernièrement, une famille de bons bourgeois de la capitale, après des démarches nombreuses,.était parvenue à rassembler là somme e<xigée. Que de peines _ il^ avaient ^ues à une époque où les riches eux-mêmes loivent regarder taux dépenses les plus utiles ! Que de déceptions, de fins de- non'-rece-voir, de difficultés, de courses inutiles, de démarches désagréables ! Mais qu'importe. Au bout de tout cela, il y avait la libéra-3*1 ,d' un être cher, son retour au pays. La mère décida d'aller elle-même à la Kom-mandantur verser la caution afin de savoir bout de suite quand son cher fils pourrait revenir. L'officier la reçut brutalement et lui jeta au visage : — Vous verrez bien quand il reviendra. Enfin, la malheureuse se calma. Le retour ne pouvait plus être bien long, lit elle compta les jours, elle fit des prévisions, des pronostics, elle n'en dormit plus. Huit jours se» passent. Un matin, un soldat vint la demander. .— On vous appelle à la Kommandantur. — Pour mon fils ? — On vous le dira là-bas. La mère ne fait qu'un bond. Elle arrive en courant à la maison boche. Elle attend dans le couloir des audiences deux longues heures. Finalement, on l'introduit. — Vous êtes -bien Mme X? demande l'officier de service. — Oui, fait-elle. Pouvez-vous me dire si mon fils reviendra cette semaine? — D'abord, signez-moi ce reçu, dit le Boche. Je vous restitue vos cinq mille marks. Votre fils est mort à Sol tau. La pauvre femme tomba en syncope. Il fallut l'emporter et elle n'est revenue à la santé qu'après des soins prudents et dévoués. Elle n'a jamais pu savoir comnfent son enfant était mort et la malheureuse, aujourd'hui encore accablée sous le poids du chagrin, est à jamais brisée. Comme on comprend la haine pour l'Allemand quand on a. subi, cpmme nous, cette domination épouvantable ! Nos ennemis ont beau se montrer — au moins quelques-uns d'entre eux — aimables, polis ou prévenants, il y a, entre eux et nous, un fossé où coula le sang de nos frères» Cela ne s'oublie pas. Et je termine cette lettre par une anecdote qui est caractéristique de l'état d'esprit des Belges ,,du dedans". Un officier allemand habitait Bruxelles depuis dix ans lorsque la guerre éclata. Il 6e hâta de rejoindre son régiment et, derrière von. der Goltz, débarqua à la gare du Nord. Il chercha à renouer les relations avec les personnes qu'il avait connues autrefois. Récemment, il rencontra rue de la Loi un de ses anciens amis, vers lequel il s'empresse, la main tendue. L'autre fait mine de ne pas, le reconnaître. — Mais, dit l'officier, vous êtes bien M. Y. n'est-ce pas? Vous me connaissez? I — Pardon, réplique le Belge, je vous ai connu. Il y a de ces inots qui vous atteignent avec plus de force qu'un soufflet. au tirabant À l'approche des Allemands, en août 1914, il y eut un exode de presque toute la population de Montaigu. Quelques civils, parmi lesquels 3e médecin Michiels, restèrent dans le village. Lorsque les Allemands entrèrent dans la communo, ils y trouvèrent quelques cadavres de soldats allemands, tués par les éclai-reurs belges. On entendait le refrain : ,,Die Civilen iliaben gescliosseu !" et le commandait allait condamner le village à la destruction, lorsque l'éloquence du docteur Miohiels et l'extraction des balles des cadavres allemands l'amenèrent à retirer son ordre. Le villlage fut épargné, mais plusieurs cave6 et magasins furent vidés. Pendant un certain temps des troupes allemandes traversèrent le village, qui reçut une garnison d'une trentaine de landstur-tne<rs.L'été, il y vint encore des groupes de pèlerins, mais le nombre diminua de plus sn plus. Des centaines de nos vaillants volontai- ■ res parvinrent de cette manière à s'enfuir par la Campine, à ' passer la frontière et à rejoindre l'armée. Le docteur Miohiels fut condamné, à 2 ans de travaux forcés et à 6,000 marks d'amende. Jusqu'il y a quelque© jours, la vie y était benable. Le comité de secours fournissait les denrées nécessaires. Mais beaucoup de denrées d'usage journalier, comme le pétrole, les chandelles, le savon, le charbon sont rares. Plusieurs bois dans les environs ont disparu^ ainsi que les belles pépinières des frères Michiels. Plus de 400 hommes de 18 à 45 ans ont été déportés, dont plusieurs furent arrachés de leurs champs. La voie ferrée Montaiguj-Sichem a été enlevée. Le bourgmestre Carlens et le vieux curé Dlavidts ont eu à souffrir beaucoup de la part des occupants. Le vieux et répute chantre d'église Auguste Smets est mort. A CharSercsi Grande affluence à la 8e Chambre du tribunal correctionnel de Gharleroi. On allait rendre le jugement dans le procès de Pierre Dor, dit le ,,Christ", une espèce d'Antoine lé Guérisseur, accusé de différentes choses, notamment de pratique illégale de la médecine* Le prévenu ne s'est point présenté. Le président M. Castaig.ae a donné lecture du jugement, dont voici un résumé : lo. Quant à l'exercice de l'art de-guérir: Attendu que le prévenu ne possède aucun diplôme; qu'il s'est donné, dans des assemblées, comme guérisseur de toutes les maladies: carie des os, cancer, constipation, etc.; qu'il est aussi consulté par lettres; qu'il prétend qu'un seul remède existe, celui qui agit sur la cause morale; qu'il représente les médecins comme des gens cupides et qu'il assure la guéri son, à ceux qui le consultent, par la transmission de son fluide ; Attendu que, dans certains cas, il a préconisé' des lavements à l'eau salée, notamment pour une cancéreuse ; qu'il a recommandé, pour des nourrissons, do l'eau sucrée ou non, mais non bouillie, et prescrit le végétarisme; • 2o. Quant aux faits d'escroquerie: Attendu qu'il faut tenir compte de ta mentalité de ceux qui s'adressent au prévenu; qu'ils ont en lui une foi invincible et le croient le Christ réincarné ; mais attendu que ce phénomène psychologique n'est pas nouveau; que le prévenu se défend d'avoir employé des manoeuvres frauduleuses ; qu'il n'a pas dissuadé ses adeptes quant à son origine ; qu'il a gardé une réserve qui est le résultat d'une manoeuvre; qu'il a eu recours à une mise en scène, poses hiératiques; qu'il s'est laissé appeler ,.Père Dor, guérisseur, stimulateur de vertus", etc.; qu'il se prétend doué d'une sensibilité spéciale (fluide d'amour), etc., etc.; Attendu qu'il a employé des manoeuvres pour s'approprier le bien d'autrui, et qu'il n'y a pas lieu à application de l'article 14 de la Constitution (liberté des cultes) ; Par ces motifs, le tribunal acquitte le prévenu du chef des attentats à la pudeur, et le condamne: pour exercice illégal de l'art de guérir, à 100 florins d'amende; pour escroqueries, à 4 mois et 200 francs d'amende pour les faits concernant les époux Ch..., et à 8 mois et 400 francs, pour les faits lui reprochés par Mme D...; à onze peines de 8 jours pour onze autres faits; à 1 mois et 26 francs pour■ ce qui concerne l'épouse S...; le condamne, en outre, à payer 500 francs à la Société de médecine de l'arrondissement de Charleroi, et 17.000 francs à Mme D... ; et, enfin, le condamne aux dépens. Le substitut du procureur du Roi a requis l'arrestation immédiate du ,,Christ", mais le tribunal s'y est refusé. A Verviers De ,,Vervi Vola" ces nouvelles, qui intéresseront nos lecteurs verviétois : Le ravitaillement est parfait, grâce au Comité national. Des distributions de soupes ont eu lieu dans toutes les communes. 700.000 litres ont été répartis en novembre, dans l'arrondissement, et pour décembre le million doit avoir été dépassé. Ces soupes contiennent 8 pour 100 de féculents (haricots, pois ou riz), 1 1/2 pour 100 de graisse, 10 à 20 pour 100 de légumes. Le prix de revient varie en général entre 18 et 20 centimes ïe litre. Pour le groupe de Verviers et agglomération, 15.gr., de viande par portion sont ajoutés, ce qui l>orte le prix de revient à 23 centimes le litre, lequel est donné ou vendu au prix de 5 centimes.Depuis peu, les personnes dont les ressources sont moyennes et qui sont désireuses d'aciheter la soupe au prix de revient (18 cent, la. ration de 3/4 dé litre) ont pu se faire inscrire soit aux sections, soit dans les différentes cuisines. Pour ce groupe, la production hebdomadaire est de 135.000 litres. Les distributions, se font tous les jours, de 11 h. £ h. à midi. 27.500 personnes sont inscrites au Comité de secours, qui dépense 200.000 francs par mois. Ce Comité 6e réunit trois fois par semaine. Au 30 novembre, depuis le début de la guerre, ce Comité^ avait dépensé six millions, dont trois fournis par le Comité national et l'administration communale, et trois par des souscriptions particulières. Les secourus touchent 0 fr. 50 par personne et par jour. U y a des distributions de lait pour les enfants de moins de» trois ans, à raison d'un*litre par jour pour les enfants de moins d un an, et d'un demi-litre par enfant de un à trois ans. Cela représente une dépense de 750 litres de lait par jour, dont 250 sont fournis par une fernie 3xploitée par le Comité lui-même. Cotte ferme >e trouve dans les propriétés de M. J. Go-clin et possède 16 vaches. Le reste du lait est fourni par divers fermiers, avec qui dos contrats ont été passés*, Le Comité est aussi propriétaire d'une fabri-311e de chaussures, qui occupe 100 ouvriers. Elle est établie dans lés locaux de la fabrique P. Fauchamps, rue Pont-Léopold. Elle répare L.200 paires de souliers par semaine et eu proluit 300 nouvelles paires. Pour venir en aide aux employés et membres le la^ petite bourgeoisie, une oeuvre de secours 1 été installée dans les locaux de J'Aide Mutuel]©,, On y cuisine des dîners économiques qui sont offerts à tout venant, au prix de 0 fr. 50 la portion, qui peut se manger au local où être împortée. Les secourus, au nombre de 850, ne paient ce dîner que 0 fr. 30. Le secours est de 35 fr. par mois au chef de famille, plus 15 fr. le supplément par luembre de la famille. Le budget mensuel est de 10.000 fr., supporté moitié par l'administration communale, moitié par des souscriptions. Cette oeuvre, trop à l'étroit, s'installe ces jours-ci au ,.Louvre," place du Martyr. Le Comité de secours paie aux ouvriers 10 francs par mois, plus 5 francs par membre de leur famille vivant sous le même toit. De plus le fortes primes au travail interviennent dans la distribution de ces,secours pour ceux qui trouvent à s'occ'uper momentanément à quelques besogne d'occasion. Un Comité de chômage est installé dans les locaux de la ,,Fédération textile", rue du Palais. On y dépense 180.000 francs par quinzaine (argent du Comité national). Un Comité d'arrondissement a créé des cantines -maternelles. C'est pour cet organisme que des jeunes filles de la bourgeoisie, les ,,butineuses", vont de porte en porte quêter des oeufs et des fortifiants. 1.000 à 1.200 femmes enceintes sont ainsi secourues. Elles reçoivent, vers le cinquième mois, à dîner tous les jours, à 5 heures, dans les locaux où les servent avec dévouement les dames patronesses. JLes divers Comités sont composés de personnalités de trois partis politiques. Aussi bien nui conflit n'a surgi dans les oeuvres de l'arrondissement. Peuple et bourgeois, croyants et athées, patrons et ouvriers, sont unis par la plus complète entente cordiale; la population fait bloc, coude à coude, devant l'ennemi commun, et toutes disputes d'autan sont enterrées dan6 le malheur de tous. * * * L'industrie est nulle à Dolhain ; les Allemands ont mis les scellés sur les machines de plusieurs fabriques. La vie est chère, mais la popivlacticn est assez bien ravitaillée, grâce au Comité américain, dont le magasin est installé rue des Ecoles,' et au .Ravitaillement communal, appelé néerlandais, qui a son siège place Léon-d An-drimont, à la maison Wilkin. Les pommes de terre sont chères : l fr. 50 le kilo, et rares ; aussi est-on parcimonieux dans l'usage de ce tubercule; 3 ou 4 par personne, c'est la quantité maxima. On les cuit aveo les épluchures pour en perdre le moins possible. On a, au Ravitaillement, un quart, de kilo de graisse par personne et par mois, ainsi que du lard. La ration do pain est de 3 kilos par semaine et par personne. Ce pain, très bon, se paie 0 fr. 40 le kilo. La bougie, qui coûtait, avant la guerre, 0 fr. 05, se vend maintenant 1 fr. 20; lo pétrole, 6 à 7 fr. le litre. L'électricité a été établie dans les petites localités, ïGoe, Baelen, Bciremont, etc. Il y a environ 150 à 200 soldats de la land-sturm, la plupart âgés de 40 à 50 ans, qui changent souvent. Us sont logés au Casino. L'ambulance qui se trouvait à l'Institut Saint-Joseph est maintenant à la gendarmerie. Les locaux du duc de Limbourg sont convertis en bureaux allemands; une cinquantaine de Boches y grattent le papier du matin au soir. Le café Leifried, place Léon d'Andrimont, est occupé par ies Boches. Le ..Palace" est le seul lieu de plaisir qui ait ouvert ses portes, il n'est fréquenté que par les -Boches, les femmes de mauvaise vie et les fraudeurs. Puddings eb ,,Carbures", comme ou les appelle. Plusieurs maisons détruit^ ont été restau rées, entre autres lô presbytère. -JVt le curé nst a ete nommé à Membach, et remplacé /. ,* ,A Lmghor, ancien professeur à i Institut, auparavant curé à Rooour. Les ieu-nes gens de Dolhain et environs (de 15 à 20 ans) doivent venir signer au Palace, une fois par mois. Beaucoup de trains de déportés passent par Dolhain. Lo moral est toujours excellent. A MX Les Allemands ont laissé passor des bateaux par Hansweert, bien qu'ils eussent annoncé que les frontières resteraient fer-mées pendant un temps indéterminé. Mercredi, deux vapeurs et deux remorqueurs sont arrivés. L'équipage du ,.Telegraaf" — qui avait été retenu par les Boches — s'est vivement plaint du manque de nourriture. Les malheureux ne reçurent que 150 grammes de pain par jour! —hb»- Les socialistes belges en Hollande I La politique de Huysmans désavouée par des membres de l'Union des Travailleurs. Parmi les socialistes belges internés en. Hollande a circulé une déclaration que nous avons publiée marquant un complet accord avec les résolutions qu'ont votées récemment les socialistes, en Belgique occupée, résolutions qui sont notamment hostiles à la reprise des relations, en ce moment, avec la Sozial-Démokratie allemande. Seuls, les socialistes -wallons ont été touchés par le document dont une" quinzaine d'exemplaires seulement ont circulé, aucun texte flamand de la déclaration 11'ayant circulé. Aucune propagande n'a été faite, aucune pression exercée, cependant par exemple qu'au camp de Zeist un grand meeting se tenait, sous les regards bienveillants des autorités militaires hollandaises, toujours sévères quand ! il s'agit de réprimer la propagande socialiste ! parmi les soldats... hollandais. Dans cette réunion de Zeist, le secrétaire autrichien du citoyen Camille Huysmans, envoyé par celui-ci, engagea les internés à retourner en blanc, sans signatures, la déclaration. Il n'empêche qu'en moins de dix jours celle-ci n'a pas reçu moins de 350 signatures de socialistes "wallons, régulièrement affiliés aux fédérations de Liège, Thuin, Soigmes, Mous, Charleroi, Tournai. D'autres suivront. Parmi les militants qui ont signé cette' déclaration citons le citoyen Renier, secrétaire de la fédération des cheminots belges, le secrétaire du groupe socialiste da Jumet-Heigne, le secrétaire du syndicat des mineurs de Genly, le président d'un groupe de La Bouverie, les citoyens Terwagne, député d'Anvers," Victor Ernest, député suppléant de Charleroi, Louis Piérard, membre de la Fédération socialiste boraine. Mais voici qui est intéressant: la déclao'atïow a été signée, par de nombreaix. adhérents de l'Union, des Travailleurs bd-ge.n de Hollande. Ce/lle-ci tenait, le 18 février dernier, à La Haye, une conférence, à laquelle assistaient environ 80 délégués et où fut votée une résolution, en désaccord avec celle des socialistes du pays occupé et favora-• blé à la reprise immédiate des relations avec les socialistes allemands. Que ce texte voté par 80 délégués n'ait pas été au préalable soumis aux délibérations des section.» de l'Union des Travailleurs Belges, cela est établi par une déclaration qu'ont signée 70 internés du camp de Harderwijk, déclaration adressée au citoyen Emile Vander-velde, président de l'Internationale. ,,Les signataires, membres de l'Union des travailleurs belges de Hollande, sollicitent du congrès des socialistes des pays alliés, à Paris, de ne reprendre aucune relation avec les dépu-tes socialistes allemands qui ont trahi VInternational'c ouvrière en votant les budgets de guerre pour massacrer la classe ouvrière belge. Ils protestent énergi-quement contre l'attitude du congrès qui a eu lieu le 18 février 1917 à La Haye, et qui, malgré la présence du secrétaire de l'Internationale, n'a été que gamineriemanque de. respect à nous tous et un. acte d'indiscipline contre le parti socialiste belge." Le délégué de Harderwijk n'a pas eu pour mission de se rendre au congrès du 1-8 février pour voter la reprise des relations avec les socialistes allemands. ,,,Nous n'avons pas été consultés à ce sujet, ci délégué n'a pas eu de mandat pour parler en notre nom,, c'est de la trahison." La. protestation adressée à Vandervelde, après avoir rappelé comment dans les congrès internationaux, socialistes et syndicaux, ce furent les Allemands qui, toujours, s'opposèrent à la discussion de la tactique de la grève générale à> opposer à la guerre, termine par ses mots: „Au congrès de Paris, chantez à notre place une vibrante Marseillaise, chant de la liberté, chant affirmant le droit à l'existene du peuple belge. Crions ensemble: Vive Jaurès! Vive Vaillant! Trahison par les traîtres allemands \" i! y a m w 1G mars 1916. — Le général Bocques est nommé ministre de la gverre en France, en remplacement du générai. GdUoni qui a donné «a ditnHsUm Pour,de

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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