L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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11 augustus 1915
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s.n. 1915, 11 Augustus. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4j09w09x3h/
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jèr« 6 cents (io centimes) Mercredi 11 aoâst îQiS L'ECHO BELGE Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, L'Umdn lait la Force. Belgs est notre nom de Familte. L UIIIU'ii iaii i« ' ... Toutes les lettres doivent être adressées bureau de rédaction-SU fcure£ z VOOBBUHOWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Che! : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ^ René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, albonneurteiuts et vente au numéro, s'adresser & l'Administration du journal: \.Z. VOOHBUHOWAL 234-240. Téléphone: >773. Abonnement ( En -Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ ,, La Faillite des lies ta plan de l'Allemagne se dévoile. R«: I constituer le royaume de Pologne PoulJ>" I -crvir de boulevard et, au bsoin, de trern-{ plin contre la Bussie;. apnexer la Belgique I pour en faire une vaste bas® d opérations k. contre l'Angleterre. > Ceci ne m&nque point d'équilibre: on I supprime un Etat, on en crée un autre. Mais M ce qui frappera surtout des cerveaux alle-I mands c'est le côté mystique de l'affaire: la I Belgique sert de rançon à la Pologne et 1 Al-I lemagne attend de son vieux Dieu qui la K juge que, par amour des Polonais, il lui par-1 donne l'assassinat de notre pays. Le cêté bouffon dans tout ce tragique qui I nous emporte est tel qu'on ne peut s'empê- ■ cher parfois de rire. Ce n'est pas la Prusse B qui, dans ces chapitres d'histoire sinistre ■ qui s'appellent le partage de la Pologne, a ■ joué le plus beau rôle. Une fois ce partage H consommé c'est encore la Prusse qui s est ■ montrée la plus féroce pour les populations ■ réduites en son pouvoir. Il n'y -a rien, dans ■ le martyrologe des peuples, qui approche ae ■ ce^réginie de ruse et de violence, de rapine I et^de vexation, par quoi la bureaucratie ■ prussienne prétendait muer dea Polonais a I la sensibilité raffinée, formés à une tradi- (| tion nationale plusieurs fois séculaire, en d'authentiques brutes teutonnes. Aussi peut-on se demander quel accueil feront les Polonais au bloo enfariné qu'on leur présente. Ils seront au moins méfiants. Car Guillaume II, reprenant pour son comp.-( te le fameux cri de Floquet : ,,Yive la Polo-[ gne, Monsieur l' ', c'est une plaisanterie dont le sinistre' s'accuse au moins autant que lorsque le chef de l'église réformée, l'homme qui £ invoque Luther en l'appelant son ami, s en vient offrir une couronne d'or à Ja Vierge I miraculeuse de Czentochowa pour remplacer f celle que ses soldats ont bazardée. Vrai, L Guillaume II, roi de Pologne, il n'y a ja-I mais eu qu'un seul auteur qui ait prévu I ce règne. C'est Alfred Jarry dans ce petit I drame pour marionnettes qui fut joue à l l'Oeuvre, il y a vingt ans, et qui s'intitulait : I ,,TJbu Roi". Dans un raccourci effroyable-I ment comique, Jarry a tracé un tableau de | ce que pourrait "bien être cette Pologne fu-| ture. Les Polonais préféreront encore mille I fois devenir Cosaques pour tout de bon que ; de profiter de la kultur du croc à phynan-I ces et autres instruments dont le père Ubu I avait fait son moyeij de gouvernement fa-I; yori. Tandis que les Polonais gémiraient ainsi ■ sous le joug déguisé de l'Allemagne, nous I autres nous deviendrions Boches de par I droit de conquête. Notre pays, soudé à l'Ai-, K sace-Lorraine au moyen du Luxembourg, ■ deviendrait une bonne terre d'Empire cor-I véable à werci. Une reconstitution de l'an- ■ cienne Lotharingie qui ne serait certes pas ■ celle qu'avait rêvée Charles le Téméraire. K Des lois d'exception en pleine paix pro- ■ longeraient le régime instauré par les von m der^Golz et les von Biseing et nous vivrions 1 à nouveau les temps fameux de Charles-! Quint et de Philippe II. Jolie perspective. ■ Et que de bons neutres, membres du Anti- ■ Oorlogsraad, ne viennent pas nous dire que H cela n'est pas vrai. Voyez ce que disent, ce ■ qu'écrivent les hommes les plus influents en ■ Allemagne. Jusqu'au roi de Bavière lui-^Bmême qui vient de rééditer son fameux ■ - laïus sur la politique annexionniste à l'occa-W' fion de k prise de Varsovie. Aussi ne pou- ■ vonc-nous répéter que ce que nous avons K déjà dit cent fois. Tous ceux qui travaillent ■ pour la paix, en ce moment, quels qu'ils B soient, prêtent la main à l'annexion de*la ■ Belgique. Ils se font les complices d'un H crime plus grand encore que ne fût le par- ■ tage de la Pologne, le plus grand crime de H l'histoire moderne. Car si l'héroïque Po-K logno, par ses dissensions intérieures et ses ■ fautes politiques, s'était faite en quelque ■ sorte elle-même l'agent de son destin, nous ■ autres, nous n'avons mérité notre malheur Ique parce que nous avons été honnêtes et fidèles à la foi jurée, parce que nous avons : préféré l'honneur à l'argent. Et c'est pourquoi ces messagers de paix, qui trouvent en Allemagne un si bon accueil, nous ne voulons pas les entendre. Nous n'avons, nous, plus rien à perdre, cependant que nos ennemis ont tout à gagner. Mémo s'il était vrai que la lutte fût désespérée, nous lutterions encore pour rendre encore un peu du mal qu'on nous a fait et parce que tout le temps que nous lutterons, B où nous nous enivrerons dans la griserie de la ■ bataille, des coups donnés et reçus, ce sera ■ du temps épargné sur celui que nous mefc-I trons à pleurer sur des ruines. Mais, par I exemple, nous n'en sommes pas là. Après [ une année de guerre nous sommes plus forts [ Qu'au début. Nos chances de vaincre auc-[ mentent chaque jour et c'est la victoire j qu'on voudrait nous ravir sous le prétexte d'humanité. Allons donc! Il ne fallait pas que les autres nous attaquent, et maintenant que leurs mortiers de 42 ne suffisent plus à les protéger, il est inutile qu'ils se fassent un rempart de faux pacifistes et d'humani-| taires à la manque. Nous passerons au travers. Cette guerre ne sera pas le triomphe SfillJl Mli^e des ]Jbus. Chgriç» Bernard H y a un an! 11 août 1914: Investi par les Allemands, Longwy refuse de capituler. Contre-attaque vigoureuse des Français sur VOthain; ils prennent une batterie d'artillerie et quatre mitrailleuses. A Mangiennes les Français prennent^ trois cannons. En Alsace et en lorraine, les Allemands incendient les propriétés, fusillent les hatiitan-ts sans défense. En Belgique, co>mbats à Tirlemont, à Saint-Trond et à Diest; les Belges réoccupent Lan-den. A Berlin, publication du, Livre blanc. mai ■ g ■ g L AIIhuim et le Conp A la nouvelle de la publication d'un second livre gris belge, les Allemands ont été pris d'un fou rire et ils ont demandé ironiquement pourquoi le gouvernement belge n'avait pas choisi le 1er avril plutôt que l'anniversaire du début de la guerre pour faire cette publication. Aujourd'hui, ces messieurs ne plaisantent plus. Leur rire s'est transformé en une grimace et l'objet de leur dédain les oblige à se défendre comme de beaux diables. Une dépêche de M-le baron Beyens établit, à n'en pas douter, qu'au printemps de 1914 l'Allemagne voulut négocier avec la France et l'Angleterre le partage de notre colonie du Congo. C'est ce rapport dont la ,,Norddeuitsche Allge-meine Zeitung" essaie de combattre l'effet redoutable. Sa réplique explicative n'a d'égales, par le ton embarrassé, par l'absence de logique dans le raisonnement et par l'hyprocrisie, que les célèbres variations sur le ,,chiffon de papier" et les non moins célèbres rectifications d2 la déclaration du 4 août 1914 à propos de la neutralité belge. H est possible que les Allemands aient certaines qualités militaires, mais, diplomatiquement, ils sont incomparables dans l'absence d'intelligence. Si M. von Jagow a parlé de partager le Congo, ,,c'est parce que des publicistes belges avaient exprimé l'avis que la Belgique n'était pas .assez forte pour administrer lô'Coingo!" M. von Jagow allait donc au devant : des voeux des Belges eux-mêmes. C'est au cours d'un entretien académique que le secrétaire d'Etat ,,effleura" la question de savoir ,,djans quelle mesure il était encore possible à, l'époque actuelle que des petits Etats de ce genre, qui n'en étaient pas capables, entretiennent une possession coloniale, dépassant de beaucoup l'étendue et la capacité de la mère-patriè." Effleura, vous entendez bien ! Et encore, au cours d'un entretien académique. Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat. Le dessein de léser des droits belges ne fut pas exprimé." Croyez-vous les Allemands capables de faire le moindre tort à la Belgique? Ce serait les calomnier. Où avez-vous jamais vu que les Allemands ne se conduisent pas d'unè façon exemplaire à l'égard de la ►Belgique ? Pour le surplus, ,,le-. paroles du secrétaire d'État n'ont pas eu de caractère officiel mais exprimaient simplement des idées personnelles". Nous ne sommes pas sans connaître des idées personnelles en Allemagne, partagées par les soixante-cinq millions d'individus qui composent la nation. N'était-ce pas une idée personnelle qu'exprimait l'honorable von Bernhardi, lorsqu'il conseillait de traverser la Belgique pour toucher plus sûrement la France ? Et n'est-ce pas une idée toute personnelle qu'a exprimés l'autre secrétaire d'Etat, Mv Ziniimermann, lorsque...? Peut-être vaut-il mieux s'arrêter. La fin de la réplique de la ,,Norddeut-sche Allgemeine Zeitung", vaut son pesant d'or. Elle dit que le monde officiel allemand est reconnaissant à ceux qui ont publié le rapport de M. le baron Beyens... La bonne foi de VAllemagne y est démontrée une fois de plus. ,,Le ciel n'est pas plus pur que le fond de mon coeur/" Car l'Allemagne négociait encore avec l'Angleterre et la France au printemps de 1914 alors que M. Jul :s Caqnbon a osé prétendre qu'elle aiguisait son épée déjà à cette époque pour assaillir ses voisins. Un lecteur qui n'est pas Allemand ne verra pas le chaînon qui relie la première proposition à la seconde, mais pour un Al-J lemand cela est d'une logique extrême. Et, au fait, on pourrait donner raison aux Allemands sur ce point. Ce n'est pas, en effet, au printemps de 1914 qu'ils ont commencé à aiguiser leur épée. N'y ctaient-ils pas déjà occupés depuis un demi-siècle? Charles Herbiet. — i i-rni . ii—i ri n i . . Leurs meitsonaes Les mensonges et les fausses représentations qu'on rencontre en parcourant la presse allemande sont vraiment innombrables. Dans ie numéro du 21 août 1914 de la .,Kôlnische Zeitung" que nous avens sous la main il est publié quelques détails de source hollandais© concernant l'entrée des troupes allemandes à Bruxelles. Ne voilà-t-il pas la ,,Kolnische Zeitung1' ajoutant à ces nouvelles le commentaire suivant : ,,Cela sont les dernières choses que des correspondants hollandais peuvent nous communiquer concernant la Belgique, car il leur a été dit au nom de l'autorité militaire belge quo celui qui serait saisi sur territoire belge se pourrait attendre à une exécution immédiate." Les journalistes hollandais pourront nous dire eux-giemes toute 1 'absurdité'j^légations pareille* * -«-*.• En Belgique. A Bruxelles. La Société Générale qui remplace la Banque Nationale pour les affaires financières a été obligée de fixer l'attention des intéressés 6ur la question du manque de monnaie divisionnaire, ce qui continue à rendre le commerce très difficile. La Société Générale a décidé de mettre en circulation des pièces de monnaie en cuivre de 5 et de 10 centimes. * » *> Le comité national de secours a alloué un subside de 20.000 francs pour la création de bibliothèques populaires. Environ 1600 communes auront à se répartir cette somme. Le. livres devront être prêtés gratuitement. * * * 1 Un correspondant du ,,Telegraaf" écrit à son journal, à propos de la journée du 4 août dernier: ,,11 y a exactement un an, les Allemands pénétraient en Belgique. Tous les cafés,' magasins et autres établissements publics à Bruxelles durent être fermés à 8 heures (eure allemande) et, après 9 lieures du soir, plus personne ne put circuler. Des peines sévères devaient être appliquées aux contrevenants, ainsi que von Kraewel, gouverneur du Brabant, le fit savoir à la population. ,,A Bruxelles, le jour de l'anniversaire s'est passé très calmement; aucun incident ne s'est produit. ,,A 7 heures précises, tous les cafés, restaurants, cinémas et magasins fermèrent leurs portes. La population bruxelloise a pris la chose avec flegme. Après 8 lieures, il n'y avait plus dans les rues que des patrouilles, baïonnette au canon, mais les balcons étaient tous occupés et l'on s'entretenait d'un côté à l'autre de la rue, • on riait, on échangeait des impressions, sans que les Allemands pussent intervenir. A 7| heures, les fameux Ketjes firent ,,bellekentrek", ce dont les habitants s'amusèrent beaucoup. '' Voilà qui coupe court à toutes les nouvelles fantaisistes nées d'imaginations trop fertiles. Il n'y a pas eu, dans les rues, la foule du 21 juillet, il n'y a eu aucune arrestation et aucune manifestation qui ait pu donner à la ville un physionomie à laquelle on n'était pas accoutumé. Voilà ce que nous dit un témoin oculaire qui, à lire certains journaux, s'était cru au 1er avril I * * * Le conseil communal s'est réuni au commencement du mois pour examiner les comptes de l'Athénée Royal, du Waux-Hall, de l'école de la rue rempart des Moines. On donna décharge également à M. Mignon, l'ancien receveur communal, pour les comptes de 1914. La séance n'a duré qu'un quart d'heure. A A o ver s. Le gouverneur d'Anvers publie en date du 6 août : ,,L'attitude intelligente de la population à la suite des mesures prises par l'autorité militaire le 25 juillet et le 4 août nous donne l'occasion de lever les interdictions prises par nous. lo. Pa.r conséquent, l'heure de la fermeture est à nouveau fixée à minuit (heure allemande). 2o. La circulation des tramways est de nouveau autorisée. (s)freiherr von Bodenhausen. A Liège. Voici la reproduction d'une proclamation affichée par les soins du bourgmestre de Liège sur tous les murs de la ville et reproduite par les journaux paraissant au pays: A la Population, Le colonel comte von Soden, commandant de la place de Liège, vient de m'adresser la lettre suivante: «,Au cours de la matinée du vendredi 6 août, des cérémonies commémoratives auront lieu sur les tombes des soldats morts en combattant. ,, Jê vous prie de porter ce qui précède à la -connaissance de la population. ,,J'insiste particulièrement sur ce que, dans la visite aux tombes, ou dans te cas de participation aux cérémonies militaires, aucune manifestation démonstrative ne petit se produire." Liège, le 2 août 1915. Le Bourgmestre, C. Kteyer, * * * Le collège communal ne veut pas prêter l'oreille aux doléances des boulangers. Ceux-ci sont aussi divisés entre eux, parce que le collège a embauché des boulangers pour le compte de la ville et qu'il s'est adressé précisément aux plus fortunés. De là, des palabres qui ne sont pas prêts de prendie fin et des protestations qui, chaque jour, deviennent plus nombreuses. Il est vraiment inadmissable que, depuis des semaines et des semaines, cette question du pain divise une partie de la population. Serait-il donc impossible d'arriverr une solution équitable, qui ne lèse les intérêts de personne. Très heureusement, grâce a une décision de la ,,Commission! for Relief in Belgiuin", la ration de pain a été portée à 400 gram-i mes par jour et par habitant. Le comité de Iseoûura deula chaudement plaidé le point de vue liégeois, j Et le pain ne sera plus aussi noir puisque 20 p. c. de son devront être extraits de la farine. Encore un progrès. * * * Le bureau de ravitaillement du quartier St. Léonard n'est plus à la Renommée. » • • Les habitants de Herve protestent parce que les foires ne sont pas rétablies dans leur commune. Il se tenait chaque mois un important marché au bétail, à Herve, et deux fois par année une grande foire aux porcs et au bétail,. *.* * On paye, aux environs de Liège, les chômeurs en bons spéciaux avec lesquels ils peuvent faire leurs achats dans la plupart des magasins de la localité qu'ils habitent. L'idée est excellente. Elle tue radicalement les abus et les fraudes. A Cadras1. Il a été affiché un avis défendant de chanter les hymnes des pays en guerre avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Le Kommandant oublia la Turquie, — quantité négligeable à ses yeux.... * * * On ne peut plus faire monter de cerfs-volants, de crainte que ce soit une façoç de donner des signaux à l'ennemi.. A Ostende M. Oscar Helsmcortel, le négociant en charbons bien connu, a été arrêté et déporté en Allemagne pour avoir gardé des armes à son domicile. * * * Ces nouvelles datent de la fin du mois de juin et du mois de juillet. Voici d'abord ce qui a été écrit par une femme du peuple, partie d'Ostende le 27 juin, à notre -confrère ,,La Belgique Nouvelle". :] ,,Les immeubles du square Marie-José' sont tout à.fait intacts. Aucune bombe n'y est tombée. Il en est tombé au boulevard Van Iseghem, derrière le Kursaal. Il y a eu deux morts. De nombreux carreaux ont été brisés à l'Hôtel Impérial (tenu par un Allemand); d'autres immeubles ont également souffert dans ce quartier. ,,La vie est beaucoup plus facile à Ostende qu'on ne le croit à l'étranger. Celui qui a de l'argent peut n'y manquer de rien. Les habitants craignent surtout les bombes lancées par les aéroplanes. Il n'y a guère de travail pour les ouvriers; ceux-ci sont soutenus par la Caisse Communale. ,,Les tramways électriques continuent encore à rouler, de même que les tramways à vapeur; mais, ils sont au service exclusif des Allemands et conduits par un personnel .allemand. Seul, le tramway dé la place -Vandersweep (Station Principale) jusqu'au quartier du Phare, est conduit par l'ancien personnel et est accessible à la population , civile. ,,Les Allemands n'entrent pas dans les maisons habitées, ils laissent tout le monde tranquille. Pour sortir d'Ostende, il faut presque un miracle (sic) ; j'y suis cependant parvenue, mais c'est très long à raconter." Voici maintenant la traduction littérale d'une autre lettre, écrite en flamand : ,,A proximité de la brasserie de MM. V. G., habite la femme d'un sous-officier; elle a quitté Ostende il y a trois semaines (au commencement du mois de juillet). Elle avait un enfant malade, dont l'état nécessitait les soins d'un médecin. Un docteur allemand voulut le soigner; la mère refusa, disant qu'elle préférait s'adresser à un spécialiste de Gand. On le lui permit. Elle se rendit donc à Gand et en revint après quelques jours. Un peu plus tard, elle obtint une nouvelle autorisation de se rendre à Gand avec son enfant. Au lieu de revenir cette fois encore à Ostende, elle s'enfuit vers la Hollande. Pour traverser la frontière, la nuit, elle dut couper des fils de fer barbelés. Elle y réussit et, une fois en Hollande, elle prévint son mari qui vint la chercher et la conduisit en lieu sûr." Dans cette même lettre nous lisons encore ce qui suit La ville n'a) pas beaucoup souffert des obus. L'Académie de Musique et les écoles communales sont ouvertes. La Coopérative continue à fonctionner comme jadis, et elle aurait même distribué un dividende. La population de Middelkerke et de Mariakerko a reçu, grâce à l'intervention du bourgmestre, l'autorisation d'occuper certaines maisons bourgeoises abandonnées. A Ypres Nous trouvons dans le ,,XXe Siècle", sous, la plume alerte de Firmin Van den - Bosch, un tablea^.1 tragique d'Ypres-la-Belle, cible, aujourd'hui, des canons allemands: J'ai revu Ypres Ce fut comme une visite à une niorte L'été dernier, je l'avais laissée vivante de sa douce vie quiète où les cloches sonnaient la paix monotone des heures. Ses vieux hôtels patriciens lui donnaient des allures extérieures de douairière, mais ses vieux cabarets aux boiseries enfumées et aux cuivres rutilants recé-laient son âme véritable de bourgeoise frondeuse, encline aux rivalités et aux disputes. La politique y avait droit souverain de cité, et elle était bien flamande à ce point de vue, avec la propension de dépenser un sang trop riche en des palabres critiques. Mais, si divisés fussent-ils entr'eux, tous les ..Xcrois jiemmuniaieût^Êû.jui meme une même vénération pour les deux monumen qui, au coeur de la ville, attestaient, avec ui magnificence inégalée, une histoire sans p reille. Nulle part, en" Belgique, les grandes fo ces agissantes du Moyen Age ne survivaient < une synthèse plus émouvante et plus liarm nieuse; proches les unes de l'autre, les Halh et la collégiale formant un seul groupement c majestueuse beauté, unissaient en un poème c pierre, la grandeur spirituelle à la grandei civique ! J'ai revu Ypres * # » C'est la plus morne des solitudes planant sv la plus complète des dévastations. Les toui découronnées, les murs déchiquetés de la coll giale et des Halles — gigantesques et tragiqu bras de suppliantes dressées vers l'azur — il diquent la grande place; le reste n'est pli qu'un immense amas informe de pierres, c platras et de bois; la symétrie des rues e méconnaissable au point que, dans cette vil qui m'était pourtant familière, j'aurais été il capable de trouver mon chemin sans l'aide c l'aimable et vaillant commandant Delannc que j'avais pour guide. Et nous errons loi guement dans ce labyrinthe de débris, noi efforçant de retrouver telles demeures auxque les se rattachent pour nous le souvenir d'heurt heureuses; et chaque fois c'est une identiqi et douloureuse impression de ne rien découvr à quoi accrocher l'image que nous avons ga: dée dans la mémoire. "Ces maisons ne sont plus même des squele tes ; ce sont des ossements épars. Parfois, soi les briques encore fumantes, nous discernor un morceau de potiche, la tête d'une statue te, et nous emportons pieusement ces relique d'existences brutalement abolies auxquellf nous fûmes, en passant, associés! Puis c'eî le navrant pèlerinage à travers le quartier o peinèrent les humbles et le pitoyable spectî cle, pêle-mêle, parmi les ruines émiettées, de ustensiles de ménage, des carreaux à dente les, des portraits, des images pieuses, de toi; ce qui fut l'âpre vie et le pauvre- rêve de tar de malchanceux qui sont devenus' des cliem neaux d'exil! Et, dans cette nécropole, quel silence ! Plu un habitant; seuls, quelques soldats anglai veillent sur Ypres défunte et en interdisen l'accès. Au loin résonne le canon; de temps e temps un sifflotement de fusée passe dans 1 ciel, suivi du bruit sourd d'un effrondement le commandant Delannoy tend l'oreille, et ne gligemment, les mains dans les poches, dit ,,Aucun danger!" Mais, à un détour de rue un militaire accourt et fait énergiquement s: gne de reculer ; les obus, en effet, se succè dent et se rapprochent; les Allemands s'achai nent sur ce cadavre!.... Nous nous éloignons d'Ypres morte, d'Yprc qui n'est plus que pierres qui saignent, piei res qui pleurent, pierres qui crient vengeance Défiant les obus, un prêtre et une dam pénètrent ohaque jour dans Ypres. Le prêtr c'est l'abbé Delaere, curé de Saint-Pierre; 1 j dame, c'est la comtesse van den Steen de Je hay, la délicieuse écrivain de ,,Profils de gos ses" ; l'abbé Delaere, au plus total mépris d danger, fut jusqu'au bout près de ses ouaille la voix qui réconforte t?t le geste qui soutient La comtesse van den Steen eut, elle, la rar joie de vivre sa littérature ; sa tendresse pou les ,,gosses" a été comblée, puisqu'il lui fu donné, sous le bombardement, d'emporter le petites épaves d'Ypres et de les réunir, à "Wis que, dans un asile où son inlassable dévoue ment a pour complice la plus délicieuse nature Après avoir sauvé les êtres, le bon abbé e la bonne dame s'attachent 'à retrouver les clic ses que les habitants d'Ypres, dans la panique ont abandonnées sous les décombres ou cachée dans les caves ; ils ont déjà ainsi fait un surpre nant butin qui ranima bien des courages et vin en aide à bien des dénûments... Ces jours der niers pourtant une grave divergence s'éleva en tre ces deux aventureux explorateurs de lui nés : le curé avait réquisitionné la comtess pour une expédition nouvelle dont il lui avai laissé ignorer le but; arrivés à Ypres, tandi que les obus esquissaie'nt au-dessus d'eux leu sinistre trajectoire, la comtesse demanda i son compagnon: ,,Eh! bien, monsieur le curé où allons-nous?" Le curé, un peu embarrassé répondit qu'il s'agissait de chercher les pots d< beurre qu'une ménagère avait enfouis che: elle. Cette fois, la comtesse éclata: ,,Dcs pot de beurre ! Mais votre vie, monsieur le curé et la mienne valent tout de même plus qu'ui pot de beurre!" Le curé eut un désarman sourire: ,,Dieu nous protégera", murmura-t il Et une heure plus tard', les pots d> beurre de la pauvresse étaient véhiculés sur h route de Poperinglie sous la garde de M. l'abb Delaere, curé de Saint-Pierre, et de la com tesse van den Steen de Jehay .... Aimable trait, petite fleur éclose sur 1< désastre, et qui fleurit de grâcie exquise e d'adorable simplicité, un héroïsme où rivalisen le stoïcisme et la charité, et que le Roi Alber a souligné en épinglant sur deux poitrines d< i i„ ■ es Les amis de la kultur allemands. Le gouvernement turc continue à l'égarc des Arméniens l'exécution de son noir pro gramme, lequel a été élaboré avec la compli cité de l'Allemagne: „Vider l'Arménie des Arméniens"! Voici le projet que le gouver nement Jeune-Turc s'efforce de réaliser avee une grande activité. Nou seulement les populations desgrandeî villes de l'Arménie et de la Oilicie, maiî celle de Constantinople sera également exigée à l'intérieur de l'Asie-Mineure. Le gouver nement turc ne se trouvant pas satisfail de toutes ces mesures, a commencé à anéan tir toute la jeunesse intellectuelle arménienne. Partout des pendaisons, partoul la prison et l'exil» C'est ainsi que Oscar Mardikian, ancien ministre des postes et télégraphes, celui qui a réformé entièrement la poste turque —» et Bedros Halad' jian — ancien ministre des travaux_ publia et député de Constantinople ont ét< noyés dans le Bosphore! Vartkess Seremd' jian (député d'Erzeroum) et Krikor Zohral (éminent avocat et député de Constantino pie) ont été exilés à Diarbekir. De nombreux prisonniers appartenant l s vers l'intérieur du pays par groupes de 4 ^ à 5 personnes, on ne sait dans quel but. r_ ^ La ^ ville de Zeitoun (Cilicie) est vide. n Elle s'appellera désormais Selimié. Excepté > quatre à cinq cents insurgés qui se défen- »s dent dans les montagnes, la majorité de la le population mâle a été exilée à Deri-Zor le (Mésopotamie) tandis qu'environ 500 fem- 1 mes et enfants ont été cenduits à l'endroit s'appelant Sultanieh. nrès d'Anrrnrn Unevisite au „Phajanstère belge". s A Ivatwijk, tout au 'borel de la mer, dans un vaste hôtel — le Groot Bad Hôtel — fonctionne s depuis bientôt trois mois une oeuvre éminem-e ment patriotique et humanitaire ignorée peut-t être de la plupart de nos compatriotes. C'est l'oeuvre qui s'est donné pour mission de grouper nos braves soldats réformés dispersés en Hollande et de s'intéresser à leur avenir. De l'avant-corps de l'immeuble, qui sert de salle de lecture et de récréation et d'où le s regard découvre un panorama magnifique, on pjlsse dans une vaste salle à manger puis dans g le hall d'entrée d'où l'on communique, d'un côté avec tous les différents 'locaux destinés au service et de l'autre avec les bureaux et chambres à coucher réservées aux estropiés. Les étages ont été aménagés en chambrettês bien aérées; on est frappé en les parcourant ^ du confort, de la simplicité accueillante et du calme bienfaisant (ju'on y ressent. S A côté du corps principal on trouve une r série de dépendances qui ont été habilement transformées en salle de mécano-thérapie, sal-les de cours et ateliers pour l'apprentissage u des arts et métiers, etc. Cette description brève et incomplète permet cependant de se faire une idée des services immenses que l'oeuvre^ du ,.Phalanstère belge" saura rendre à nos réformés. t Au lieu de rester abandonnés à eux-mêmes ils auront elésoz-mais un ,,home" où ils recevront les soins que réclame leur état de santé. A l'abri des graves préoccupations d'ordre ma-s tériçl, ils pourront sous la conduite éclairée ef dévouée d'un corps professoral judicieusement Choisi diminuer dans la mesure du possible 1e e degré de leur invalidité et apprendre un mé-tier approprié à leur nouvel état physique. ' Comme on le voit le programme d'action de " cette institution est très varié et il serait hautement regrettable que sa réalisation fût entra-'- yée par suite d'un manque de ressources. Il est nécessaire epie la générosité de tous nos compatriotes en Hollande soit largement acquise à l'oeuvre. Les réfugiés des camps ont tenu a apporter leur concours en exécutant à titre gratuit les travaux d'aménagement; ils t ont en outi# fait don d'une partie du mobilier des ohambrettes et d'une maison démontable qui sert actuellement de buanderie. e ,P'est' l.inAeI exemple de solidarité qui mérite d'être imité. Nul d'entre nous en effet ne voudrait que ceux qui ont tout sacrifié à la patrie soient condamnés à l'abandon loin de leur famille, tourmentés par les appréhensions s d une nouvelle existence, voués peut-être à la misère. Non, il ne suffit pas de se découvrir au * passage de ces héros ! Il faut que tous, dans un élan de générosité reconnaissante, nous secon- * dions les organisateurs du ..Phalanstère belge". Nous aurons ainsi l'occasion de nous acquitter dans une faible mesure de la defae contractée " envers ceux qui en se faisant lés défenseurs de nos foyers, de nos biens et de notre honneur ■ national ont perdu la santé et les movens D d'existence.- Grâce au concours dévoué des Dames patron-> nesses de l'oeuvre, le comité a déjà reçu plu-5 sieurs dons; en voici une première liste. Les " personnes qui voudraient contribuer à cette belle oeuvre peuvent adresser leur souscription au vice-président du ..Phalnnstère belge". Monsieur Ernest de Geradon, 32, Van Stolk-weg, La Haye. * François Meulemans Londres 100 frs.; Mr. van Wassenhove 50 frs. : Mr. C. François J 20 frs.; Mr. Arthur Poullet 10 frs.; Mr.'et Mme. Ed. Zurstrassen 1000 frs. ; Mr. Hu^art 100 frs. ; Anonyme D. D. 100 fl. ; Anonvme * 22.25 fl. ; Mme. Dubois 10 fl. ; Mr. Max Grisar ^ 50 fl. ; Mr. Coetermans, consul 100 frs.; Ano-J nyme 50 fl. ; Fernand Gisart 100 fl. ; Mr. | Spaes, 10 fl. ; Bon et Bonne de Royer de Dour ' de la Fraula 2o fl. ; Mr. Me. Edg. de Potter [ d'Indoye 1000 frs. ; Anonyme 2.50 fl. ; Mr. U Dumeiz 10 fl. ; Cesse H. d'Oultremont 200 frs. ; . Commaneîant Radelet 20 frs. ; Laan van Mierlo, } consul de Roosendaal 100 frs. ; Mme. Mever [ van den Bergli 100 frs. ; Mr. Stokvis 10 fl. ; ; Mr. Julien Nagelmackers 50 fl. ; Mme. Jules Dâneels 10 fl. ; Mr. I;. F. 120 frs.; X. Y. Z. 40 fl. ; Anonyme 500 fl. ; Don Consul Gl. de , Rotterdam 275 fl. ; Mr. Me. Charles Régout ■ 100 frs. ; Ferd. Fléchet 20 frs. ; Ç. Scheidt van ■ den Abeele 100 frs. ; M. Scheidt van den ^ Abeele 100 frs.-; L. Scheidt van den Abeele 20 frs.; Ed. Bartholt Verstade 50 frs.;* A. Vivroux 20 frs. ; Bonne van Zuylen van Ny-. velt 2500 fl. ; Mr. G. Vlierboom van Hofcoken 60 fl. : Me. Georges Block 25 fl. ; Mr. Me. Kleefeld Hartog 5 frs.; M. Jacmart, 2.50 fl. ; i M. Ed. Rehets 10 frs. ; Vte Vtesse R. do Biol-[ ley 100 fre. ; Me J. van Hoorne 50 frs. Mr. Knokke van der Meulen 25 fl. ; Anonyme 10 fl. ; Albert van den Meersch 5 fl.; Yvonne et Paillette Jadot- 5 fr. ; Andrée et Marcelle van Dieyoet 10 frs. ; Mr. Georges Neef 100 fr. ; Mr. Ernest de Géradon 250 fr. ; Mr. E. Féron 25 fr. ; Me Léon Doyen 25 fr. ; Oâwald Pos-wick 10 fl. ; Mme Prouman 25 fr. ; Me Lejeune Vincent 25. fl. ; Mr. Louis Zurstrassen 500 fr. ; Mr. Léon Jacob 50 fr. ; Mr. Lintermans 10 fr. ; Me Jean Simonis 25 fl. ; Ferd. Fléchet 20 fl. ; Bonno G. cle Séjournet de Rameignies 25 fl. ; Me Edmond Terlinden 10 fr. ; Douairière van. den Ilove 20 fr. ; N. N. 100 fr. ; Anonyme 50" fl. ; Bon. Bonne, de Jamblinne de Meux 50 fl. ; Bon. A. A. Sweerts de Landras 25 fl.; Mr. A. Munts 10 fl. ; Mr. Mme. B. Sterk 5 fl. ; Anonyme 2.50 fl. ; Mr. D. Hoogewegen 10 fl. ; Bon. K. Sweerts de Landras 10 fl. : Anonyme 2.50 fl. ; Douairière Ch. de Grez 40 fr. ; Mr. K. van Leele de Kuyper 10 fl.; Bonne. Van * Nispen ton Tannede 1(W fi. ;S. de Bruyn 10 fr. ; î Douairière van Langenhove 150 fr. ; Mr. et Me. î van Langen1 ove 25 fl. ; Mr. D. Speth 50 fl. ; Mr. . A. Maes 100 fr. ; Anonyme 5 fl. ; Bon. Bonne. , de Selys Fonson 50 fr. ; Albert Feyeriok 10 fl. ; Mr. et Mme. Smidt van Gelder 60 fl. ; Anonyme 1 fl. ; Mme de Nayer 47, 40 fl. ; M. Eug. Cumont 20 fr. ; Anonyme 5 fl. ; Anonyme 2.50 - fl. ; Braakman et Cie. 100 fr. ; Me. Sclioemae* uLktiâ l_Q fl-; Pvys 1QQ fr.; >1. Pstoy8e& M

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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