L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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09 februari 1916
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s.n. 1916, 09 Februari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0z70v8bg3t/
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2eme Annee N*. 474 s 5 cents CIO cennmen Mercredi 9 février S9ï< L'ECHO BELGE L'Union fait la Força, «Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Belae est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herhiet, Comité de Rédaction: | nené Chambry, Emile palnparê. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal : N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam - Téléphone : 1775. Abonnements: Hollande fl.l.SO paraît ois. Etranger (1,2.QG parmois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents ta ligne. La vraie France Le ,,Temps" a pu écrire que ce qui n'était passé dernièrement à la Chambre française était un ,,scandale". Le terme n'est pas trop fort. Le général Galliéni, qni a la responsabilité de la défense nationale au moment où les Allemands sont à 80 kilomètres de Paris, a dû se mettre à la disposition de quelques „quinze mille' ' pour qui la défense des intérêts des mastroquets 4° Marseille passe avant la défense du pays. Misérable sujet do querelle et qui a donné lieu à un débat plus misérable encore. Donc M. Borisson, député de Marseille, avait demandé que les permissionnaires pussent avoir accès dans les débits de boisson de Marseille à des heures moins rares que celles fixées par le général d'Amade. On comprend à la rigueur que les nécessités électorales obligent un mandataire à poser de telles questions. Le ministre répond par •une fin de non recevoir et l'affaire est enterrée. Oui, mais non lorsqu'il s'agit du grand électeur qu'est le cabaretier. Les faits signalés à Marseille et contre quoi l'autorité militaire avait pris des mesures énergiques étaient d'ailleurs scandaleux. Le général Galliéni fut amené à déclarer: ,,Lea mercantis au front et les débitants de boifcons, dans uïl grand nombre de localités, jbont les moins intéressants parmi lea profiteurs de guerre ; je mettrai des entraves à leun: action pernicieuse ; tant pis si îeurs bénéfices de guerre ne sont pas ce qu'ils attendent". Ce fut un déchaînement. Très calme, le ministre répondit: ,,Je ne suis pas un homme qui a pratiqué la tribune: vous m'obligez à faire un métier qui n'est pas le mien". Moment d'accalmie* Le ministre défend le général d'Amade: 11 cite cette phrase de l'incroyable ordre du jour des marchands de vin de Marseille, pris le 14 janvier à la brasserie du Chapitre ; ^L'assemblée regrette les mesures prises par un officier général qui, pour des causes diverses, non ignorées de la population, n'a laissé de regrets dans aucun des com-■ mandements qu'il a successivement exercés depuis la guerre ' elle confirme, sa résolution de persévérer dans ses efforts pour faire abroger la loi interdisant l'absinthe et les similaires". Le ministre de la guerre déclare avec îe sang-froid imperturbable qui ne le quitte pas: ,,J'ai été effrayé par cet ordre du jour. Ce qui m'a frappé dans ce document c'est d'abord que les débitants de Marseille se déclarent les partisans résolus de ce poison qu'est l'absinthe". A ces mots, les clameurs reprennent à l'extrême gauche. Le compte rendu officiel lui-même a dû jeter le voile sur certaines interruptions trop brutales. Bref, le général Galliéni, qui ne s'est pas départi un iustant de son calme, ramasse ses papiers, prend son portefeuille sous le bras et s'en va. L'homme qui a sauvé Paris au début de septembre 1014 cède la place à M. Brizon qui, le 12 juin auparavant, avait déclaré avec uaie belle assurance que l'Allemagne n'armait pas contre la France. „Nous ne sommes pas à la caserne!" déclara cet homme conscient des droits d'un citoyen libre. „Vous devriez y être" fut la cinglante réponse qu'il s'attira de la part d'un collègue.On comprend qu'à la suite d'un débat pareil M. Maurice Barres soit amené à écrire dans l',,Echo de Paris" : ,,Uue telle conduite est antifrançaise, et tous les patriotes la réprouveront. Faisons l'union autour des chefs de la défense nationale et autour de l'armée. D'ici peu, le désespoir allemand va sans doute tenter un de ses suprêmes efforts, d'autant plus terribles. Nous ne devons penser à rien autre qu'à lui opposer une muraille infranchissable et de terribles ripostes. Des députés qui ont l'âge d'être au combat et qui restent à Pari9 pour insulter en pleine Chambre des généraux français font une besogne dont l'impunité est profondément démoralisante. Je manquerais à mon devoir en ne le déclarant pas très haut." 1res journaux neutres s'occupent de ce scandale. Lea uns îe déplorent, les autres s'en réjouissent. Mais que diront les journaux allemands? La voilà bien la décadence française, la pourriture latine! Depuis 18 mois, la France, un instant étourdie de la violence du choc;, r'étant relevée dans un puissant et magnifique sursaut qui a rejeté les années allemandes à 100 kilomètres eu arrière, contient ces mêmes armées sur usn front immense et leur inflige des pertes terribles. La France n'avait pas de mitrailleuses, pas de gros oanons, pas de munitions. Amputée de ses départements industriels les plus riches, elle a tout créé, tout improvisé, et, en quelqi'ss mois, son génie a comblé l'écart que' 40 années d'organisation allemande avait su mettre entre sa puissance militaire et la puissance militaire de l'Allemagne. Mais voilà: les ennemis de la France, eux, ne voient que M. Brizon et la levée des boucliers en aine des marchands de vin de Marseille: Ils en rient et déjà ils escomptent leur triomphe de demain. Mais qu'i:* dt/mandent donc à leurs soidats d'ans les tranchées d'Artois, de l'Argooine et df Champagne ce. qu'ils pensent, eux, de Brizon et des tnoquets de Marseille. ,,Connaissons pas", diront-ils. Ce qu'ils connaissent, ce sont les terribles effets du 75, du 155, du 220, du 270 et du 3701 Ce qu'ils connaissent, c'est l'effroyable besogne d* mort des mitrailleuses dirigées sur eux et ausei l'implacable bravoure des poilus d* [ France quand le clairon a sonné l'assaut. Et. 3 de même, ces derniers ne savent rien de M. » Brizon ni des débitants de Marseille. Ils [ savent qu'ils ont souffert depuis 18 mois et > qu'ils souffriront encore pendant 18 mois ' 6'il le faut, et ils savent aussi qu'ils vaincront. Allons encore une fois leur en de-i mander l'assurance. Car nous aussi, nous .> sommes troublés à la lecture des misérable; choses que, cependant, nous ne pouvons pas ; feindre d'ignorer. Et nous pourrons respirer ^ plus librement. J Les journaux français demandent qu'on ^ renvoie chez eux les bavards malfaisants du a Palais Bourbon. Ils ne peuvent pas faire le ^ moindre bien et le mal qu'ils font, se bor-l nât-il -à donner quelque joie à nos ennemis . qui ne sont guère à la fête, nous trouvons que c'est encore trop. N'oublions pas que k r parlement français est l'héritage de l'ancienne France, imprévoyante et dévorée de t querelles intestines. Celle-là a fait place à une France nouvelle, unie et puissante, ■ résolue à vaincre et à donner au monde son , salut. L'ombre que les élus des mares stagnantes sont venus jeter sur ce tableau ne [ l'ont rendu que plus éclatant. L'ancienne * France, c'est-à-dire la France du parlemen-3 tarisme de 1875 à 1915, est morte et ce ne ~ sont pas les efforts de M. Brizon et de ses 3 amis qui la ressus citeront. Nous, crions : r Vive la Franco nouvelle ! c'est-à-dire la vraie 1 France qui, par delà trente années d'une 3 histoire obscure, s'apparente directement à la France des grands Capétiens, de Jeanne 5 d'Arc, de Richelieu et de 89. 1 Charles Bernard. Pauvres boches Le leur a-t-on suffisamment répété qu'ils 5 ignorent tout de la psychologie des peuples 9 qu'ils ont si vilainement attaqués? Et Dieu * sait si nous avons mieux à faire qu'à leur ouvrir les yeux ! Nous préférerions, de beaucoup, leur..." fermer les yeux"... à tous! Il est curieux de constater avec quelle r inconscience ils. s'acharnent, chaque jour, à 6 amonceler, inutilement, contre eux, plus encore de haine, plus encore de légitimes c sentiments de vengeance, plus encore de Q justes représailles. I II est hélas! avéré qu'il y a bien d'autres k ,,atrocités allemandes" que leurs crimes de B lèse-arts, leurs monstruosités architectura- - les, leur ,,Kakaficatiott" de tous les vocables étrangers s ' écrivant par un c! ï Le 29 janvier dernier, le raid d'un Zep-! pelin boche, sur Paris, leur a permis de s s'enorgueillir de 23 morts et de 27 blessés, - dont deux soldats seulement. II Le surlendemain, un raid aérien analo-i, gue, sur l'Angleterre, tuait 54 civils et en il blessait 67. t A'peu près au même moment, un de leurs u Zeppelins réalisait, à Salonique, ce haut é fait d'armes consistant à donner la mort à e> 14 Grecs inpffensifs, oh ! combien, et d'en e blesser 18. i- La persistante et impertinente outrecui-î- fiance des Empires centraux envers les e Etats-Unis d'Amérique; le torpillage I- farouche du ,,neutral'' Artemis; les actes de piraterie éhontée qui se multiplient de i-t façon insensée, viennent éloquemment con-à firmer l'érection en système de l'infamie, sous toutes ses formes et envers tout le sfc monde ! is II y a belle lurette que l'Allemagne et I- ses dignes complices ont fait table rase du e Droit des gens et des conventions interna-n tionales. Mais quelle tourmente, quel tour-i- billon néfaste entraînent donc . les diri-•e géants allemands dans cette vertigineuse et s- démente action ? îs Ce dilettantisme dans l'iniquité resseru-5- ble singulièrement, par les conséquences t- certaines qu'il comporte, à la monomanie du -- suicide. i- C*est, en effet, des dirigeants allemands r qu'il s'agit, car les Austro-Hongrois sont devenus les vassaux de l'Allemagne, dont ® les Turcs ne sont que les serfs. ^ Et ces dirigeants qu'accable l'écrasante > responsabilité initiale, sont-ils mille, sout-l~ ils deux cents? Qui paiera donc pour eux, avec eux, plus qu'eux, si ce ne sont les soixante-dix rnil-56 lions de leurs compatriotes? rt" Pauvres boches! *5 Loin de nous la pensée de nous apitoyer, fut-ce un tantinet, Sur le sqrt qui les at-tend; bien au contraire, car ,,les nations ^ n'ont que les dirigeants qu'elles méritent!" ^ Mais, combien formidablement cette es camarilla lilliputienne n'augmente-t-elle 3> pas, de gaîté de coeur, les comptes f auto tastiques que les populations allemandes et rt i6Urs complices auront à rendre, lorsque sonnera l'heure fatale du règlement inéluc-table?*e II ne suffit pas de rééditer, à cent vingt is arLS de distance, l'exclamation de Danton: >n ,v"De l'audace, encore de l'audace et tou-r- jours de l'audace". Il faut encore savoir si la situation réelle la justifie. II- Or, après dix-huit mois de campagne, les ■ts AGemands sont partout, mais ils ne sont ae encore nulle part! ie Pauvre© boches, misère de vous! e. «J. C. En Belgique. A Bruxelles. L'administration communale va prendre , incessamment des mesures en ce qui oon-; cerne le Musée communal, dont les collections se sont enrichies dans ces derniers temps par de nombreux dons et legs de collectionneurs et d'amateurs. L'adaninistra-; tion est saisie de demandes émanant des 5 intéressés ou des familles qui regrettent de ; ne pas voir les pièces rares ou curieuses, ■ qui ont été acceptées par le service compétent, prendre place dans les vitrines du musée. Les dépendances de la Maison du Roi, Grand'PJace, et du dépôt des archives ; sont litéralement encombrées. Le projet dressé par* l'administration com-; miunale prévoit l'affectation totale de la s Maison du Roi au Musée oommuna! qui > n'en occupe actuellement qu'une partie au second étage. Les bureaux du service des finances, qui occupent la presque totalité du bâtiment, devront être transférés ailleurs. C'est dans ce but notamment que la Ville a acquis la Maison deâ Brasseurs. Lorsque le Musée communal sera disposé d'après le 1 projet qui a été établi, il sera extrêmement iotéressaiut- Les collections des porcelaines et faïences des anciennes fabriques bruxelloises, notamment les admirables pièces de la collection Evenepoel, occuperont une aile entière du Musée. * y » On parle sérieusement de remettre en discussion la question du grand Bruxelles. Les faubourgs seraient réunis à Bruxelles même, sous une même direction. On comprend qiie le problème trouve d'ardents antagonistes parmi les politiciens qui tiennent à rester premiers, par exemple, à Etterbeek et non à devenir seconds à Bruxelles. Le gouvernement lui-même ne fut pas toujours prêt à protéger le projet et la ville de Bruxelles repoussa quel* quefois les propositions de communes limitrophes. On a vu, en 1862, Bruxelles refusant d'annexer St Gilles, pour la raison qu'à l'époque, cette commune était trop pauvre ! Dans ces dernières années, Bruxelles faisait les yeux doux à Molen-beek-Si>Jean. A qui le tour? Les annexionnistes sont revenus à la charge depuis la guerre. On peut donc i prévoir que La question reviendra sur le , tapis, — vert., évidemment, — de nos conseils communaux. # * * Les Boches prétendent que la rareté et , la cherté des vivres est imputable à l'Angleterre. Un Belge ,,du dedans" a réfuté ce6 incriminations dans une brochure qui a été répandue un peu partout. Il démontre comment les Boches abusent des droits qui leur sont reconnus du chef de l'occupation. Il établit aussi comment les Allemands font indûment usage, poulies besoins de leurs aamées, des vivres que les Anglais fournissent aux Belges par l'intermédiaire du Comité américain. (Ainsi, à , Ga.nd, les officiers et soldats prennent leurs , repas chez les civils, ce qui prouve positi-, vement que l'année allemande bénéficie des vivres qui ne lui sont nullement destinés).L'auteur en conclut que le manque de < vi\Tes a augmenté en Belgique par suite s des procédés iniques' des Boches ; et que s ces derniers se servent de cet état de cho-; ses pour exciter les Belges contre les Anglais. Cette brochure a eu le plus grand sue-, ces; à preuve les efforts incessants des 5 Boches pour en découvrir l'auteur. * * * M. Lucien Tiberghien, docteur en médecine, fils du professeur de l'Université libre, a été remis en liberté par nos enne-1 rois. Il avait été condamné à trois mois de prison, — peine qu'il a dû faire sans qu'on ' lui retranchât un seul jour, — pour avoir montré aux Boches qu'il y a des patriotes ' en Belgique... j * * * i Ou sait que les Allemands ont logé, déplias quelque temps, certains de leurs offi-3 ciers et soldats dans des maisons imliabitées, k écrit „Le XXe Siècle". Ils omit offieielle-: ment déclaré que c'était pour les mettre à l'abri des bombes d'aéroplanes alliés qui * | venaient parfois bombarder les casernes et " te quartiers militaires- En réalité, les Allemands ont surtout voulu faire des éco-3 noimies et supprimer pour un grand nombre " do leurs gradés les indemnités d'hôtel: Ils liardént depuis quelque temps déjà. Ili ont ajouté, a,u surplus, que, à de^ avions ' alliés reparaissaient au-dessus de la capitale belge, le gouverneur général exercerait J sur cellô-oi des représailles. Or, depuis cette» menace, Bruxelles n'a B plus revu d'avion allié et le bruit a oouru 3 que les Alliés voulaient -par là épargner à ; Bruxelles de nouvelles exactions. Toua les Bruxellois seraient navres si tel-B le devait être la décision prise- lit n'j peuvent d'ailleurs croire et ils supplient l les aviateurs alliés de revenir à t-ire-d'ail< car il ne peut être dit que BruxeRes aura reculé devaait la menace allemande. Bru xelles ne se «ourbo pas devant ses maître: 1 momentanés. Il les liait et les méprise plu: que jamais. D'ailleurs, il suffit d'oteer ^ ver co qui se passe dans la vaillante capital: pour s'apercevoir que, cliaquo jour divan tage, les Allemands y ouït allures de vain eus et les -Bruxellois figures de vainqueurs 1' A Anvers. cb 0 Certains doppers (lisez: sans travail se- c L_ courus par la ville) onjt trouvé le moyen de c; se procurer deux cartes de secours! Et, les s vivres qu'ils réussiaient ainsi à escroquer, P _ ils les revendaient à de petits détaillants, à d vil prix. v 3 Ceux qui se sont fait prendre se sont vus p 0 retirer leur caVte pendant dix jours avec c menace, en cas de récidive, d'en être privé ' définitivement. s * * * a ,,Après un bien long silonce et de grandes P difficultés je puis vous faire parvenir cette P h lettre... pour autant qu'elle vous parvienne, d Dans la foule de faits qui. sont à relater, j'en - choisis quelques-uns qui pourront vous donner <3 a. une idée do notro existence d'emmurés. Vous h nj me dispenserez de vous donner une description < a de la ville bien que j'imagine que ce soit c la question que l'on se pose là-bas, où vous H 6 êtes. La ville n'est ni triste ni gaie. C'est i' 1 une ville après tout, c'est-à-dire des pierres. Elle est telle qu'on la voit, c'est-à-dire d'après ù e sa disposition d'esprit. 3 La ville a son aspect normal, les magasins s 3 sont tous ouverts, les cafés font peu d'affaires * ^ «t les cinémas font florès, car il n'y a plus I s de pauvres si vous entondoz par là que ceux qui mendiaient autrefois ont le pain assuré, o Jo ne vous parlerai pas de la cherté des r e vivres. Tout cela est relatif. Un ami me disait: i e acheté deux poulets pour 6Îx francs." s Celui-là qui peut acheter des poulets trouve i que la vie est bon marché, mais le petit bour- ï i geois qui n'émarge pas au budget de lia. bien- ï faisante trouve la vie chère. Lo beurre, par c * exemple, coûte 5 fr. 60, et on l'allonge avec du lait pour en faire du beurre crème. Cet arti- t fice n'empêche pas le beurre d'être cher pour 1 0 les petites boursos. } s Les propriétaires sont mal logés, car les * loyers ne rentrent pas et les tribunaux sont en 1 s faveur des locataires. Nous ne pouvons pas 1 0 nous nourrir do briques, disent les propriétaires. Vendez-les, rétorquent les tribunaux. La « réponse m'a toujours réjoui. H semble, en effet, 1 très naturel au propriétaire que son locataire, I ? pour s'acquitter envers lui, vende ses" jnarchan-? dises au rabais, mais le propriétaire est par "î principe hostile à une vente désavantageuse, t Comme si en temps de guerre le propriétaire a s droit à .un régime spécial ! Le passage d'un avion allié est toujours ce qui excite le plus la populiation. La destruction des chantiers d'Hoboken restera dans les mè~ e 1 moires anversoises comme un événement capi- r c tal. Un art-ion allié c'est une espérance, comme t e l'est le bruit du canon que l'on va écouter au , - Ibord du fleuve en véritables processions par- j fois, ou bien près des remparts du sud. La haine du nom allemand ne fait que croî-^ tre eu raison même des crimes qui continuent; c _ à se commettre et des vexations odieuses în- c fligéea à îa population. t 6 Parmi les manoeuvres révoltantes dont, fait c a usage l'autorité allemande figure la présentation d'une lettre du front à do malheureux pa-t rente sans nouvelles de leur fils. Un individu £ vient les trouver et d'un ton discret dit: ,,J'ai t une lettre do votre filis.'' Malheur si vous l'ac-r ceptez. On en infère immédiatement que vous j avez coutume da recevoir semblables lettres, et , e on vous condamne à l'amende. 1 " Cette organisation du vol est vraiment pous- ^ a sée à l'oxtrême. On consent, par.exemple, à 5 vous payer certains bons de réquisition mais > à condition que vous abandonniez 50 pour cent ( e de leur valeur. A qui? Au profit de qui? On < ne vous le dit pas. ; L'insécurité pise sur tous. On sent l'espion allemand partout. Quel peuple répugnant, e grands dieux! Mensonge, délation, hypocrisie, 10 tout cela se respiro à plein nez. Et voilà ce e qui vous peindra ,mieux la ville que toute description. Voilà ce qu'ello sent. Notez que les Allemands sont à peu près tous achetables. Vivre avec ces gens, respirer le même air! Ah, comme on comprend aujourd'hui ici que 53 vous ayiez décoil^eillé la rentrée. Cette campagne contro vous, dont je m'étais alarmé , naguère, a fait long feu. Elle sentait trop l'Allemand, décidément, et les gens intelligents q vous rendent tous hommage. Quant à fuir cetto géhenne, beaucoup qui le voudraient ne le peuvent. On n'ose même pa6 6 faire part de désir, de crainte d'être entendu, 11 car les murs, les pavés, ont des oreilles, et les ir rues sont semées d'individus suspects» ;s Un malheureux cabaretier de la rue de Jésus avait accepté, dit-on, après une heure d'objurgations, de faire franchir la frontière à un 1 ,,marine" allemand. Il «tait entendu que la ' femme du cabaretier brûlerait la tenue du < s marin après le départ de celui-ci et de son mari. i ' Ceux-ci sortent et immédiatement après une garde" installée au bureau de poste de la dite rue se jette sur le cabaret, emmène la femme, , ji les consommateurs, va arrêter le cabaretier ' et plus loin, et tous sont condatnnés! es En même temps que la terreur, la frousse, ry_ mais un© frousse verte qui vous ferait rire de re ces matamores si vous n'étiez surtout domine \ par le dégoût îïmaginea-vous que, pendant deux js mois, l'accès du Marché-aus-Souliers a été •k interdit sous prétexte que l'on craignait que l'on ne fit sauter le gouvornement provincial i- où se trouve l'état-major boche! Seuls les it tram# «/rrculaienti, mais areo 'pla-tfc-^oriuie fermée, dans cette rue si abîmée et laissée telle >a quelle!" ru à au Luxembourg, .t La session du Conseil provincial a été > " ouvert© et close,, au nom du gouverneur géné- 7 ral allemand, par herr Strahl, président de l'administration civile allemande de la pro-vince du Luxembourg, qui crut utile do prononça cer un discours ! u- Après avoir salué les membres de l'assem-■es bléo (merci pour eux!), M. Strahl a déclaré us que, d'accord avec les autorités belges, l'autorité, allemande oontinuerait à, contribuer au î~ relèvement de province, l'une des plus , éprouvées du pays. (Il n'y a pas eu déclats -11" de rire). .n- Sous la présidence de M. Origer, doyen *s. d'âge, le Conseil s'est occupé, à huis clos, de l'examen du budget do 1916, qui a été voté. po< Certaines recettes ordinaires étant irrécou- M. vrables actuellement et les ressources de la [e province étant insuffisantes pour faire face g-5 aux dépenses extraordinaires causées par « l'invasion allemande, (subventions aux nom- "y breux travaux publics en cours en vue de pro- curer du travail aux chômeurs forcés, etc.), le rar' Conseil a Voté des taxes extraordinaires appli- frc cables pendant l'annéo 1916 seulement. La première est la taxe sur les cultures, à payer par ceux qui ont cultivé en 1915, à titre de propriétaires, locataires ou autres, plus de trois hectares de terre situés dans la province. Toute espèce de culture, y compris les pâtures, prairies, vergers et jardins, est susceptible de cette contribution. ^ La taxe, fixée à 2 francs par liectaro de superficie, est due par l'occupant du sol qui a enlevé la récolte de 1915 ou, à sou défaut, par ses héritiers ou ayants droit. Elle est , i payable en une fois, dans le mois qui suit la , ' délivrance do l'avertissement-extrait du rôle. ^ Sont exemptés do la taxe: 1) les occupants ' dont la culture totale n'a pas dépassé trois ' ' ; hectares; 2) ceux dont une partie importante des immeubles ou du mobilier agricole a été détruite par suite do faits do guerre; 3) ceux SI(? i qui se trouvent dans une situation exception- : , nellement malheureuse. On attend do cette imposition un rapport ; d'environ 250,000 francs. /c La deuxième, qui donnera, elle aussi, une ; somme importante, frappe les bois résineux 5 vendus ou exploités eu 1916 dans la province. 51 * - La taxe est de 1 franc pour cent du produit. | .s : En sont exemptés : les bois résineux vendus e9 . ou exploités par l'Etat, les provinces, les corn- P° ; mûnes, les bureaux de bienfaisance, les admi- nistrations hospitalières et tous autres établis- sements similaires, lorsqu'il est établi que les ^fc > ressources à provenu* de la vente ou do I'ex- dq ploitation sont affectées à des services d'utilité . publique ou do charité, enfin les propriétaires exploitant pour leur usage personnel. pl( ; Le paiement do la taxe, qui est applicable à m! touto exploitation commencée en 1915 et dont- ta • les produits n'ont pas été enlevés avant le 1er vo janvier 1916 du parterre do la coupe, doit être i effectué en une -seule fois dans le délai de trois c? t mois à partir do la délivrance de l'avertisse- 81 ; ment-extrait du rôle. La dernière taxe concerne Ips marchands do de t chevaux et de bestiaux; elle s'élève au double, en principal, de la patente pa^ée à l'Etat Pi par ces marchands- On évalue à 3,000 francs le produit de cette î*° • troisième contribution extraordinaire. "3 sa A L ouvaln g [ La Société des propriétaires de Louvain - et agglomération organisera très prochaine- e - ment une réunion générale de délégués de ^ } toutes les associations de propriétaires du mi 1 pays afin de passer à la fondation d'une Fédération nationale. ba Cette première rencontre serait, en ne ► outre, le préparatif de l'étude de la question l des loyers, pour laquelle on chercherait une r telle solution emportant l'accord de la ^ i- classe des propriétaires de tout le pays. et i A Grammont £ ' rr> Jusqu'à présent, la ville devait interve- ie 3 nir pour un dixième dans les secours accor- ^ 6 dés aux chômeurs. Mais le Comité National tr vient de décider de prendre cette contribu- " tion à sa charge. Cependant, l'administra- ce J tion communale aura toujours le droit do Oi t désigner les travaux d'utilité publique m î qu'elle entend, faire entraprreud.ro, de façon Sr à occuper le plus de chômeurs possible. a t * so Les pigeons inquiètent toujours les offi- J1? ' ciers boches qui siègent à la kommandan- ^ ? tur. Le tribunal de campagne de cette je 3 Etappen-K'oinmandantur a condamné pour je; détention de pigeons un ouvrier de Saut- le: ! bergen à 2b ans de pinson, un houilleur et ba s un journalier de Meerbelce à 2 ans. 7 Un ouvrier de Meerbeke a été frappé ^ d'une peine de deux ans de prison pour 1 voies de fait sur une ,,personne militaire 1 s en service", comme dit le ELommandant ai p boche. Une personne militaire en service, ® s que diable cela veut-il dire? m Aux frontières, ql ! Les Allemands ont creusé de profondes n tranchées entre les forts d'Erbrandt et de GS a Staebroeck, situés près de Putte. La ligne C u de défense est donc ininterrompue entre vi cette dernière localité et Cappellen. Q 0 Les frontières sont encore fermées et les 61 f Allemands ne permettent même pas aux ^ fraudeui'3 d'entrer eu Belgique. Mais il ^ y a des accommodements avec les Boches... < s I i e II y a un m \ r \ G 9 février 1915. — Çù-nibais aériens autour n de Ztec.hruygc .Près d-e thune, les Anglais 's recueillent des aviateurs allemands d-ont 0 l'appareil a atterri dans leurs lignes. Guerre K de mines et de sajjes à la Boisselle. Duels Q d'artillerie dans l'Aisne, en Champagne et T en, Argonne. Ailleurs, violentes attaques (] allemandes repoussées sur l'ouvrage Marie- \ Thérèse (Argonne), à Lintrey, près du fort s< S- de Manonvillers (est de Lunéville), à la : t le Fontenelle (Ban-de-Sapt), jJrès de Senon-es. ! r o- Front oriental: les Allemands reprennent , 1 3* l'avantage en Prusse, vers Lasheren; mais, j sur la rive gauche de la Visttdc, leurs j ( K efforts sont infriLctueur. Au sud-est des j j ^ Carpatkcs, col de Louplcof, le* Russes font A LU 5,200 Autrichiens prisonniers, 69 officiers et <- us prennent 18 m if raille use*. A rétrograde) < ts ouverture, de la Douma. A Berlinf l'amhas- < sadeur des Etats-Unis est insulte au théâtre, < m au, cours d'une représentation. Le gouver- * 3e nemcnl'de la. RcpJibligûc crco- une école j 1 pour 7/iutilês de guerre à Saint-Maurice. M. Briand, ministre de la justice, propose le mariage par 'procuration pour les mobilisés. M. Delcassé, ministre des affaires étrangères, rentre à Paris, retour de Londres, Le président de la République et M. Mille-rmid, ministre de la guerre, vont visiter le front. — Mi — â la gloire à „Piott" Le ,,ijiott" ou ,,jass" (c'est le fantassin belge), n'a .pas J'aJlure de ses gnands frètes, le poilu et le tommy. Une colonne d'in-'anterie anglaise, en route vers la tranchée, îst impressionnante par le style de sa mar- ' ïho longue et souplo. Les bataillons défient pareils à des équipes d'athlètes marchant vers des victoires sportives. Lorsque msse- un régiment français, un souffle d'é->opée gonfle les plis gris^bleu des capotes, >t les visages semblent hallucinés d'uno -vision do gloire. Les .,piotts", eux, quoi qu'on fasse, cheminent vers leurs positions de combat à la nanière des troupeaux. Leur démarche, brop souvent, ressemble à celle des paysans fatigués. Lorsqu'ils flânent, au cantonnement de repos, impossible de les empêcher l'errer, capote et tunique déboutonnées et les mains dans les poches. Lorsqu'on les équipa de kaki et' qu'on les vit débarquer pour la. première fois en permission aans les villes françaises de l'arrière, je me sou-riens d'avoir entendu une jéune femme s'écrier: ,,Mon Dieu! Que les Anglais sont i<*enus vilains!" Certes, non, le ,,piott" n'est pas beau : il ast mille fois mieux que cela, il est admirable et émouvant. Il suppléo à une discipline insuffisante et au manque de traditions militaires par de merveilleuses qualités de bravoure et d'endurance. Sa discipline et son instruction ne sont pas ce.qu'elles devraient être et co qu'elles seraient si les gouvernants de son pays n'avaient été aveuglés par une confiance naïvo dans la foi des traités. Ses traditions? Elles sont interrompues par plus de quatre-vingts ans de vie bourgeoise. Il no se souvient plus que ses pères ont guer-royé_ glorieusement sur tous les champs de bataille d'Orient et d'Occident, depuis les croisades jusqu'aux guerres de l'Empire. 11 ne s'en souvient plus, mais l'instinct, ce souvenir confus de la race, a parlé pour lui. Dans les rangs, comme jadis, se sont fusionnées les vertus wallonnes et les vertus flamandes, et un type militaire est apparu, doué du mordant des gars de Wallonnie et de la ténacité de ceux de Flandre. Ce type, complètement et caractéristiquement belge, c'est le ,,piott". Il a un langage à lui, qui paraît barbare et lourd aux oreilles françaises, mais qui ne manque pourtant pas de çaveur. ,,Clopper" —- c'est avoir peur — est une chose dont il parle quelquefois, mais qu'il éprouve rarement. Quand il l'éprouve, cela no l'empêche pas de faire son devoir, proprement et sans phrases. „Tirer son plan", ça le connaît: c'est ce que le poilu appelle se... débrouiller. Livré souvent à ses propres ressources, au cours d'une retraite^ difficile et dangereuse, le „piott" a appris à prendre rapidement des initiatives. Encore aujourd'hui, au cantonnement ou à la tranchée, il sait „tirer son plan" avec brio. L'insouciance est 6a vertu dominante. Est-ce, à proj>remcnt parler, une vertu militaire? Oui, car elle est faite de renoncement à soi-même et permet les grands dévouements et les grands sacrifices. Non, car elle est contraire à la discipline. Elle 06t cause que le ,,piott" est souvent débraillé et qu'il risque parfois inutilement sa vie. Sous un bombardement intense, rien n'est plus difficile que de lo maintenir dans.ses abris. Aussitôt lo bombardement fini, le ,,piott" se précipite, la pello à la main, vers les entonnoirs, et les fouille, pour déterrer les têtes d'obus en aluminium, dont il fera des bagues pour sa ,,crotje" ou pour sa marraine. Qui a dit que le soldat belgo est triste? Certes, il a ses moments de mélancolie, lorsque, accoudé au parapet de sa branchée, au bord de l'inondation, il lève aux parents, à la promise. qui I attendent là-bas, au delà do la grande nappe liquide, que jalonnent les arbres morts des routes submergées. Mais le poilu lui même n'a-t-il pas ses momtents do mélancolie? En vérité, lo ,,piptt" est gai, quoique rarement exubérant. Il est gai, de cette gaîté que lui donne la conscience de son courage, de cette gaîté qui imprime au 'courage sa forme la plus efficace /et la plus sympathique. Son esprit n'a pas la légèreté do celui du poilu. C'est de l'esprit quand même: c'est celui qui vient à tout homme de coeur en face du danger Qu:on en juge par quelques inscriptions notées sur le front. .Sur un abri do tranchée: ,,Palais de la paix!" Sur un épaulement de grosso pièce: „Usine à viande froide. La salle d'expédition est ici. Les ateliers sont en face." Sur le guichet d'une petite gare, mise en état de défense, à proximité de la ville de N... : ,,Syndicat d'initiative des Flandres; Visitez N,..! Tickets d'entrée. X. B. — On .ne délivre que. des billets simples, 1© retour n'étant pas assuré." Le canon boche de J7 excite inlassablement sa verve. Cette arme, do qualité secondaire, il la considèro comme indigne de lui être opposée. Une compagnie d'infanterie travaille au parapet d'une tranchée d'étai. Soudain, le sifflement bien connu des shrainells boches zèbre l'air; trois petits nuages blancs se forment dans lo ciel où se silhouettent les travailleurs, et trois détbnations éclatent, maigres et sèches. Du groupe, qui n'a pas bronché, une voix gouailleuse s'élève. — Les voilà encore avec leurs pistolets! Le ,,piott" est, par dessus tout, capable de dévouement, et c'est peut-être là sa qualité la plus belle et la plus efficace au point de vue militaire. Donne/, au „piott" un chef, caporal, sorgent ou officier, qui lui inspire de la. confiance et de l'admiration.: à ses côtés il marchera jusqu'au bout du monde, dût-il se frayer un chemin à la baïonnette, ou bien il se fora casser la figure en rouie —

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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